Plan |
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En travaux 2012 |
L'évolution des espèces (ou évolution biologique) est d'abord une idée que l'on peut qualifier de concept1 et non pas de théorie2. |
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1
un
concept
est
une
construction
logique qui
permet de
relier des
connaissances
scientifiques:
c'est une
notion qui
n'est pas
figée,
mais qui
évolue
en fonction
des
découvertes
... 2 une théorie est un ensemble (± figé) d'explications à la lumière desquelles on interprète les données expérimentales ; on utilise actuellement plutôt les mots de paradigme (d'après Kuhn, en insistant sur l'aspect social et provisoire) ou de modèle (en insistant sur l'aspect construit par l'homme ou hypothétique-spéculatif). Lorsqu'une théorie est inefficace pour expliquer de trop nombreux faits, on l'abandonne et on prend une autre théorie. Une théorie n'est pas fausse ou vraie, elle est utilisée actuellement ou a été utilisée ou n'est pas utilisée. Une autre théorie: la théorie cellulaire À
mon sens,
étant
donné
le profond
accord des
scientifiques
sur cette
idée on
ne peut plus
parler de
théorie
sauf pour
désigner
telle ou telle
conception des
mécanismes
de
l'évolution
(voir
plus
bas). 3
On
notera que
l'évolution
n'est pas une
évolution
des individus,
mais des espèces |
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Ce concept était connu avant sous le nom de "transformisme". Il a été documenté scientifiquement pour la première fois par Lamarck. (voir La naissance du transformisme, Lamarck, entre Linné et Darwin, Goulven LAURENT, Collection inflexions, Vuibert/Adapt, 2001) |
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Autrement dit, le terme d'évolution est un terme commode qu'utilisent les scientifiques pour signifier qu'ils pensent que les espèces se transforment dans le temps (ne sont pas figées) et dérivent les une des autres (elles se sont succédé dans le temps, les nouvelles apparaissant à partir des anciennes alors que d'autres ont disparu). |
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Remarques:
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L'évolution est l'histoire de la vie ou de la transformation des espèces. |
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4 le vocabulaire du mathématicien René Thom est expliqué sur la page des 4 causes. |
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Une espèce biologique est la forme à laquelle appartient un être vivant de par sa naissance à partir d'un autre être vivant. |
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Cette
formulation
repose sur une
représentation
de la vie
comme un
continu
(prégnance,
avec le
vocabulaire de
Thom4)
dont
émergent
les vies
individuelles,
discrètes
(saillances)
(voir
opposition
continu-discret
sur une
page
spéciale).
L'espèce
représente
donc en
biologie la
notion de vie
continue.
L'espèce
survit
à la
mort de ses
représentants
(pas de tous
sinon elle
s'éteint).
Dans ce cas les
espèces
ne
disparaissent
pas au cours
des temps
géologiques,
mais se
transforment. |
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L'évolution c'est la durée de l'espèce. |
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Avec la vision bergsonienne du temps comme durée (conscience), la vie de l'espèce, son temps qui dure ("un jaillissement perpétuel de nouveauté"), c'est l'évolution. Plutôt qu'une histoire (faite d'événements), c'est une dynamique, qui laisse la place à des interprétations moins matérialistes. |
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Refuser l'évolution... ... ou non |
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Certaines personnes, dont des scientifiques, NIENT la validité de ce concept: elles refusent l'évolution ; on dit qu'elles sont fixistes. |
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Le fixisme n'est pas vraiment une théorie qui se serait constituée à partir d'arguments (notamment scientifiques) c'est le refus du concept d'évolution. On ne peut parler de fixisme qu'une fois que l'idée d'évolution (de transformisme) a été émise et donc à partir de la fin du XVIIIème siècle. Un des scientifiques les plus illustres qui a combattu cette idée d'évolution était Georges CUVIER (1769-1832). En ce début du XXIème siècle, seuls quelques groupes refusent l'évolution, pour des raisons qui sont le plus souvent fondées sur un refus de voir l'homme comme une espèce animale qui dériverait d'une autre espèce. Des motivations religieuses les poussent ce qui conduit à des amalgames plus ou moins volontaires. |
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On qualifie de créationnistes certains groupes qui refusent l'évolution et s'attachent à une lecture littérale du récit de la création dans la Bible.
Ni les catholiques (en tant que peuple de croyants unis dans une même foi) ni les musulmans (pour ce que j'en sais... et surtout si l'on peut parler d'une position commune des ces croyants, ce qui est loin d'être sûr...) ne sont créationnistes. Sans renier la certitude d'une profonde différence de la nature humaine avec celle des autres organismes vivants et de l'enracinement de sa dignité dans sa relation à son Créateur, ils pensent que le concept d'évolution est fécond dans le domaine de la biologie et peut être employé sans risque de confusion avec les vérités de leur foi. Les tenants de l'intelligent design (voir page sur les 4 causes) ne sont pas non plus des créationnistes (même si des créationnistes peuvent essayer de récupérer cette théorie qui s'apparente à une théologie naturelle - connaissance de Dieu sans le secours de la foi-), malgré certaines affirmations de personnes pas toujours bien intentionnées (voir N.B. ci-contre). |
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Médisances...
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N.B.
: Il est
LÉGITIME
qu'une
personne soit
réticente
vis-à-vis
d'une
théorie
scientifique
à cause
de sa FOI (car
il lui semble
par exemple
que cette
théorie
exclut Dieu ou
qu'elle est
d'une
prétention
inacceptable
vis-à-vis
du
mystère
de la vie ou
encore qu'elle
refuse la
grandeur de
l'homme... mais
elle peut se
tromper bien
sûr).
Cette personne
peut alors
chercher de
façon
tout aussi
légitime
des arguments
scientifiques
(qu'elle
n'est donc
bien sûr
pas certaine
de trouver,
mais au moins
est-elle
motivée
par l'amour de
Dieu... ,
à la
différence
de certains
athées
qui ont
parfois comme
motivation la
haine de
Dieu...)
contre cette
théorie.
Il est clair
qu'elle
trouvera ces
éventuels
arguments, non
pas dans sa
foi, mais
à
l'aide des
méthodes
scientifiques
de son domaine
de recherche. |
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partie 2 : Des théories2 de l'évolution
Les théories2 de l'évolution proposent des mécanismes ou des causes à l'évolution L'évolution fait l'objet de prises de position, y compris dans l'Éducation nationale (avec une position dominante, voire officielle, "darwinienne", "néosynthétique"). D'innombrables erreurs circulent tant dans les manuels que sur internet, étant donné le manque d'analyses consensuelles en histoire des sciences. J'espère ne pas colporter d'erreurs. Je n'ai pas de théorie "personnelle" et mes sources sont citées. |
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1 - La première théorie évolutive, due à Lamarck, est élaborée au sein d'une philosophie matérialiste et vitaliste |
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Voir ancien cours de terminale S |
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Jean-Baptiste Monnet, chevalier de Lamarck (1744-1829)
Pour tous ceux qui désespèrent de voir un jour les mythes céder la place à une histoire, une introduction à la connaissance de Lamarck par les historiens des sciences: Célébrer Lamarck, 1994, Pietro Corsi un texte datant de 1960 écrit par Pierre-Paul Grassé: Lamarck, Wallace et Darwin, Revue d'histoire des sciences et de leurs applications , 1960, 13-1, pp. 73-79 |
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Lamarck... Lamarck, parallèlement à son œuvre de naturaliste, a développé une philosophie matérialiste vitaliste évolutionniste (la science est connaissance des phénomènes matériels et la vie est mécanisme évolutif (de complexification); on notera que ce n'est que bien plus tard que le vitalisme sera associé à un courant spiritualiste). Lamarckisme...
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* on ne peut pas parler de théorie de l'hérédité à l'époque de Lamarck (voir page spéciale): les théories en vogue sont des théories de la génération comme celle de Buffon. L'histoire des sciences les englobe parfois dans l'appellation "théories de l'hérédité des caractères acquis" de façon inexacte. Cette formulation désigne une vision courante à l'époque selon laquelle «les êtres vivants transmettent à leurs descendants les caractères qu'ils ont acquis durant leur existence par l'usage ». |
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sur la naissance de l'évolution dans les théories de la biologie, écoutez la conférence d'André Pichot du jeudi 11 mars 2004 à destination des étudiants de l'ENS Lyon: Histoire des théories biologiques (Comparaison et articulation des explications mécanistes, chimiques, et historiques en biologie) |
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De
nombreux
ouvrages de
Lamarck sont
téléchargeables
gratuitement
à
l'adresse: http://www.lamarck.cnrs.fr/?lang=fr
dont
Philosophie
zoologique,
1809; |
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2. L'œuvre de Darwin va donner naissance à un courant (darwinisme) d'où émergera une nouvelle théorie de l'évolution |
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Sir Charles Darwin (1809-1882) à
recommander
pour certains
articles (mais
pas pour tous,
loin de
là:
Peter Bowler
à fuir)
L'héritage
Darwin,
Dossier
La Recherche,
33, nov 2008 Page sur le darwinisme moderne extrait de l'Histoire de la notion de vie, André Pichot, Gallimard, 1993
L'origine
des
espèces,
C. Darwin; le
texte
intégral
d'une
traduction
française
d'une
édition
de 1896 -
fichier .rtf
compressé
(491ko) - peut
être
téléchargé
à
l'adresse ftp://ftp.ac-toulouse.fr/pub/
philosophie/
darwinoriginedesespeces.zip
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Darwin...
Wallace...
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Charles Darwin en 1860 (51 ans, l'année suivant la première publication de L'origine des espèces) ** Lorsque
Darwin
s'efforce de
comprendre
l'ascendance
commune, le
concept
d'hérédité
est
développé
depuis
1820-1850.
Sans souci
d'innovation,
il propose
comme
hypothèse
ce que l'on
nomme la
Pangenèse:
« les
caractères
acquis
créaient
dans le corps
des
«gemmules»
qui
transmettaient
ces
modifications
dans les
cellules
reproductrices ».
(La
naissance du
transformisme,
Lamarck, entre
Linné
et Darwin,
Goulven
LAURENT,
Collection
inflexions,
Vuibert/Adapt,
2001, p 131) La théorie de la sélection naturelle s'est progressivement formée dans l'esprit de Darwin avec 2 points clés selon Hodge1 : - il se résout à considérer que la sélection naturelle est semblable à la sélection artificielle des éleveurs-sélectionneurs; - il finit par considérer que les variations aléatoires (merle blanc...) loin d'être neutres, pourraient être la clé de légers avantages sélectifs. Selon André Pichot « le darwinisme de 1859 ne consiste guère qu'en la sélection naturelle. Or, celle-ci n'était plus vraiment une nouveauté au milieu du XIXe siècle. On trouve par exemple ce concept en 1813 chez William Charles Wells puis, en 1831, chez Patrick Matthew, qui accusera Darwin de plagiat. On sait aussi qu'Alfred Russel Wallace en avait conçu une version comparable à celle de Darwin en même temps que celui-ci. Sans oublier le pasteur, géologue et politologue Joseph Townsend, dont Darwin a quasiment recopié les thèses en ce domaine ».source dossier CNRS). Après tant de débats (les origines sociales de la théorie, l'interprétation des écrits de Darwin, la sélection naturelle de Wallace, le retour à l'eugénisme de Galton...), je ne suis pas sûr que chaque auteur n'utilise pas ce mot dans des sens différents. Il me paraît cependant être une causalité donnant une direction à l'évolution : le milieu (pression sélective du milieu) sélectionne les individus les plus aptes (non pas comme projet intelligent, mais comme contrainte aveugle). Certains scientifiques appliquent ce principe du cosmos jusqu'aux molécules, dont l'organisation spatiale et structurelle peut-être vue comme une adaptation-sélection. La causalité est alors diluée dans les mécanismes physico-chimiques décrivant le réel. On est alors vraiment dans le cadre d'une philosophie mécaniciste, ce qui est une idée opposée au darwinisme (et que Darwin a combattu). Pour des détails voir ci-dessous, des textes annexes sur la sélection naturelle et surtout les textes de G. Canguilhem, notamment le vivant et son milieu qui pose à mon avis le vrai problème épistémologique: «Chez Darwin, on peut dire que le finalisme est dans les mots (on lui a assez reproché son terme de sélection) il n'est pas dans les choses. Chez Lamarck, il y a moins finalisme que vitalisme.» Je conseille une conférence de Jean Gayon "La théorie de l'évolution" du 16 janvier 2000 (qui porte sur la dimension théorique double de la sélection naturelle darwinienne : (1) hypothèse et théorie de la sélection naturelle selon le principe de la vera causa (théorie de la descendance avec modification par sélection naturelle); (2) la sélection naturelle comme pouvoir adaptatif (power; cause efficiente ou finale ?) subordonné à la variabilité). Elle est disponible en flux vidéo (http://www.canal-u.com/canalu/ chainev2/utls/ programme/ 43_la_theorie_de_l_evolution/) ou en téléchargement audio (Real PLayer) (http://www.archipress. org/episteme /conferences.htm; lien direct : http://www.archipress.org /audio/ gayon.rm) |
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Un autre Darwin, Sciences et conscience, émission de France Culture du jeudi 25 septembre 2008 |
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Darwinisme...
+ la théorie de l'évolution qui se constitue progressivement comporte deux points majeurs : couple "variation aléatoire/sélection naturelle" et séparation "hérité stable/acquis variable". C'est ce second point qui a été développé par August Weismann qui pourrait être qualifié d'auteur principal du darwinisme (et le courant darwinien moderne pourrait être appelé weismannisme):
+ l'école anglo-saxonne donnera la biométrie, avec les travaux de Galton... puis la génétique des populations fondée sur la sélection naturelle; + l'école allemande est fondée par Haeckel. Il invente la récapitulation (loi de Fritzmuller : "l'embryogénèse récapitule la phylogénèse") et l'hérédité qu'il place dans le noyau, germe de la cristallisation (théorie cellulaire de Schleiden). Les développements antireligieux d'Haeckel ne viennent pas de Darwin, bien plus prudent (et plein de contradictions...)... pour preuve le fait qu'il soit enterré à l'abbaye de Westminster. Le courant darwinien s'est développé en un paradigme qui est retourné dans la sphère culturelle et sociale, là où la sélection naturelle était née (pour avoir une idée des prises de position, même des historiens, écoutez les interventions de Jean Gayon (darwinien) et d'André Pichot (non darwinien) dans la première partie du débat: Un autre Darwin sur France Culture). Ce courant est encore actuellement dominant. Le darwinisme a eu aussi des prolongements philosophiques.... |
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Résumé: Hérédité,
évolution
et
reproduction |
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3
- La
théorie
synthétique
de
l'évolution
qui
a
régné
en
maître
depuis le
milieu du
XXème
siècle
: |
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Qu'est-ce qu'une espèce ? |
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Cette théorie est celle à laquelle on se réfère lorsque l'on parle habituellement de darwinisme. Mais il existe d'autres courants (voir ci-dessous). |
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C'est une théorie en perpétuel remaniement comme la théorie cellulaire, car elle consiste en fait en une fusion du darwinisme (au sens de courant darwinien ou weismannisme) avec des données du réductionnisme génétique. Surtout défendue par les écologistes qui travaillent sur le génétique des populations (école anglo-saxonne) et par certains phylogénéticiens molécularistes, elle n'est pas encore arrivée à intégrer les développements récents de la génétique et comporte des incohérences épistémologiques du fait qu'elle englobe parfois des thèses opposées (voir page sur l'hérédité). |
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Théorie évolutive héritée du darwinisme avec - un mécanisme de variation : les mutations génétiques, qui se font au hasard et en très grand nombre (évolution buissonnante, graduelle, à vitesse constante), - et un mécanisme de tri : la sélection naturelle (ou pression sélective du milieu ; les modifications héréditaires présentant un avantage reproductif sont conservées et amplifiées, les modifications héréditaires diminuant l'efficacité reproductive sont éliminées). |
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Cette
théorie
n'a pu se
conforter que
grâce
à des
modèles
d'êtres
vivants
très
particuliers,
à
partir
desquels on a
généralisé,
notamment le
concept de mutation
génétique
: Escherichia
coli,
Drosophila
melanogaster,
Cænorhabditis
elegans... |
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La spéciation
désigne
les
processus,
modalités
et
mécanismes
de la
formation des
nouvelles
espèces.
Pour beaucoup
de biologistes
l'espèce
est la seule
classification
naturelle des
êtres
vivants. La
spéciation
est donc au
cœur de
la
compréhension
de
l'évolution. |
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Des variantes sont apparues - puis ont été abandonnées - sans remettre en cause le cœur de la théorie |
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Théorie des équilibres ponctués |
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Stephen Jay Gould, N. Eldredge, S. M. Stanley, paléontologistes américains, ont proposé dans les années soixante-dix, un nouveau modèle d'évolution, dit des «équilibres ponctués» selon lequel l'apparition de nouvelles espèces est un phénomène «rapide» (à l'échelle des temps géologiques) et suivi de longues périodes de stabilité des formes (ou «stases») : on parle aussi d'évolution discontinue et saltationniste (ou encore buissonnante), par opposition à un modèle continu et gradualiste. Ce modèle permettait de réconcilier la macro et la microévolution qui divisaient les généticiens. Depuis, les tenants de la théorie synthétique de l'évolution préfèrent parler d'évolution buissonnante. |
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Neutralisme |
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courte biographie (en anglais) Motoo Kimura |
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Théorie selon laquelle les mutations sont "neutres" vis-à-vis de la sélection naturelle: elles ne se traduisent ni par un avantage, ni par un désavantage; la sélection naturelle ne fait qu'éliminer les mutations les plus nocives; la persistance ou l'élimination d'une modification génétique est aléatoire. L'environnement ne modifie pas la fréquence des mutations. |
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Mais... |
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En effet, l'écologie, et surtout l'écologie populationnelle, dopée notamment par la prise de conscience médiatisée du changement climatique, est en passe de devenir une vraie écologie évolutive... pour témoins, les innombrables thèses dans ce domaine encore fort délaissé il y a 10 ans. Cependant, il existe aussi un danger de voir ce renouveau sombrer dans le "génétisme" ambiant si les écologistes évolutifs se cantonnent aux théories génétiques d'il y a 20 ans (une conception rigide du gène et de la liaison génotype-phénotype, le plus souvent enseignée) sans s'intéresser aux nouveaux modèles stochastiques... Le décalage est flagrant et dépasser la théorie synthétique de l'évolution est un enjeu majeur pour l'écologie évolutive. |
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Avec les nouveaux programmes des classes de seconde et de 1èreS c'est presque uniquement sur cette biologie des populations que l'enseignement de l'évolution repose. Le décalage entre l'enseignement et la recherche est ici synonyme non pas de prudence, mais de passéisme. Autre
regard: |
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4.
Autres
théories
et courants
d'avenir ... Jusqu'à maintenant je n'avais pas présenté de théories constituées face à la théorie synthétique. Je pense qu'on peut désormais s'y essayer. |
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4.1 - La théorie des lignées généalogiques cellulaires ou ontophylogénèse intègre l'héritage darwinien en nommant darwinisme cellulaire le mécanisme principal de tri-sélection qui fait suite à une variation génétique aléatoire |
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Cette théorie - française - tente de concilier les résultats de l'évo-dévo et ceux de la biologie moléculaire non déterministe. Son chef de file est Jean-Jacques Kupiec, qui l'a nommée ontophylogenèse. Il revendique un héritage darwinien avec une sélection naturelle qui agit jusqu'au niveau cellulaire ; c'est ce qu'il appelle le darwinisme cellulaire. Peut-être pourrait-on dire qu'il se considère comme l'héritier de la théorie synthétique, en tout cas il présente sa théorie en remplacement de cette dernière. Jean-Jacques Kupiec
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J.J. Kupiec
propose de
délaisser
les
catégories
espèces
et individus,
selon lui* subjectives,
pour ne
s'intéresser
qu'au seul
concept objectif
: la
lignée
généalogique.
La
lignée
cellulaire ,
sous-jacente
et continue,
unifierait la
phylogénèse
(puisque, par
le moyen des
cycles
cellulaires
successifs,
elle traverse
les
générations)
et l'embryogénèse
(dont le
caractère
orienté
est
présenté
comme
subjectif*,
voire
finaliste*).
Cette
unification
repose en fait
sur le seul
niveau
cellulaire et
sur un
mécanisme
évolutif
unique : le darwinisme
cellulaire.
Un organisme
pluricellulaire
n'est alors
qu'un
assemblage de
lignées
généalogiques
cellulaires. Selon son
inventeur, l'ontophylogenèse,
comme
théorie
évolutive,
regroupe l'ontogenèse
=
genèse
de
l'être
vivant
(individu)
- onto
(en grec) =
être
-
et la phylogenèse
=
genèse
de
l'espèce
(en fait phylum
désigne
la
lignée). |
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On trouve sur le site de l'ENS-Lyon une retranscription d'une conférence de J.J. Kupiec: L'ontophylogenèse : un nouveau paradigme biologique ? ou sinon il a publié aux éditions Quae un texte assez (très) voisin d'une conférence donnée à l'INRA en 2011: L'ontophylogenèse - Evolution des espèces et développement de l'individu, Quae, 2012. *
il me semble
que, cette
théorie
est
orientée
par une
épistémologie
que je crois
nominaliste,
voire
positiviste
.... |
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Jean-Jacques Kupiec a été très médiatisé à l'occasion de son livre coécrit avec Pierre Sonigo : Ni Dieu, ni gène (voir par exemple le commentaire qu'en fait Jean Gayon pour le magazine La Recherche). Voir aussi dans le même magazine l'article : Pour une biologie moléculaire darwinienne (LR, 296, mars 1997), Eloge du hasard et de la sélection (LR 305, janvier 1998), et l'interview: Nos cellules sont soumises à la sélection naturelle (LR 434, octobre 2009) Son nouveau livre: L'origine des individus, 2008, Fayard, version anglaise 2009 Pour
la
bibliographie
spécialisée,
de très
nombreux
articles en
anglais sont
accessibles ici. |
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4.2 - Deux auteurs qui intègrent différemment les résultats de la biologie moléculaire : |
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4.2.1 - James Shapiro qui depuis de nombreuses années déjà s'efforce de montrer les faiblesses du darwinisme appliqué à la biologie moléculaire mais, à ma connaissance, il ne propose pas de théorie de l'évolution ; peut-être pourrait-il s'intégrer au mouvement de l'ontophylogénèse ? |
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James A. Shapiro |
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Pour ceux qui peuvent lire un petit article en anglais je suggère celui de James Shapiro: A Third Way (Alternatives to Creationism and Darwinism, 1997) dont les propos sont centrés sur les avancées concernant l'organisation et le fonctionnement du génome: |
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The
possibility of
a
non-Darwinian,
scientific
theory of
evolution is
virtually
never
considered. In
my comments,
then, I
propose to
sketch some
developments
in
contemporary
life science
that suggest
shortcomings
in orthodox
evolutionary
theory and
open the door
to very
different ways
of formulating
questions
about the
evolutionary
process... |
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La
possibilité
d'une
théorie
scientifique
non
darwinienne de
l'évolution
n'est
quasiment
jamais
évoquée.
Dans mes
commentaires,
je propose
donc
d'esquisser
les traits de
quelques
développements
récents
dans les
sciences de la
vie qui
suggèrent
des carences
dans la
théorie
évolutive
orthodoxe et
ouvre la porte
à des
manières
fort
différentes
de poser le
problème
des
mécanismes
évolutifs.... |
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Voir aussi sa dernière publication: Revisiting the Central Dogma in the 21st Century, lecture
presented to a
workshop on
Natural Genome
Engineering
& Natural
Genome
Editing,
Salzburg, July
2-6, 2008 (in
press in a
volume of the
Ann. NY Acad.
Sci. with the
same name
edited by
Guenther
Witzany and
Erich
Hamberger) |
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4.2.2 - Denis Duboule qui, sans prétendre proposer une théorie personnelle, propose une alternative ou au moins un mécanisme complémentaire à la sélection : la variation contrainte ; il s'inscrit dans ce que certains ont appelé le mouvement "post-darwinien" au sein de l'évo-dévo |
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Remarque
: Ron Amundson , Le retour de l'embryologie, La Recherche, Dossier 33, nov 2008, pp78-83; une présentation qui me paraît être bien incomplète et dépassée |
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Ron
Amundson place
la naissance
de
l'évo-dévo
vers
l'année
2000, lors de
la
création
d'un
département
"biologie
évolutionniste
du
développement"
au sein de la
société
américaine
de biologie
intégrative
et comparative
(SICB). Cette présentation de Ron Amundson ne reflète pas forcément la situation en France, en tout cas on est loin de ressentir cette bipolarité évo-dévo/théorie synthétique. Denis Duboule annonce le déclin de l'évo-dévo face à la synthèse postdarwinienne à moins qu'elle n'éclate lors de la séparation entre la génétique et l'évolution (voir figure et lien vers la conférence de 2006 ci-dessous). |
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Il est
possible que
les
récents
développements
de la
génétique
du
développement
aient
facilité
une sorte de
mélange
entre les vues
des
généticiens
synthétiques
(plus par
défaut
que par
conviction) et
celles des
embryologistes
(qui ne
regardent plus
la
sélection
naturelle
comme une
théorie
réservée
aux
populations). |
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De même, c''est avec une certaine circonspection que l'on peut regarder les développements molécularistes de l'embryologie de la fin du XXème (voir Biologie du développement, S.F. Gilbert, De Boeck, 2004). Ce que Ron Amundson appelle biologie évolutionniste se résume bien souvent à l'intégration, dans les phylogenèses, des séquences d'ARN ou d'ADN, de gènes supposés intervenir dans le développement (réf. pp81-82). Comme l'admet le philosophe, on est encore loin de l'intégration entre ce qu'il nomme "génétique des populations" et évo-dévo. Il semble s'agir bien davantage d'une phylogénétique moléculariste plutôt que d'une biologie évolutive que je verrais plutôt être dans le champ de recherche d'une Rosine Chandebois ou, plus récemment, d'un Vincent Fleury (voir ci-dessous : je pense par exemple aux recherches de biomécanique qui, justement, s'efforcent d'intégrer des mécanismes évolutifs au niveau des cellules et des tissus, et non plus au niveau moléculaire (gènes). |
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Denis Duboule, membre de l'Académie des Sciences
intervention à l'Académie des Sciences lors de la séance du 30 juin 2009 (disponible sur Canal Académie, dernière demi-heure de l'enregistrement); je suis profondément admiratif du travail en constante amélioration de cet auteur (rechercher son nom sur l'ancienne page sur le développement - suivre son intervention de 2009 au colloque "Hommage à Darwin" : L'embryologie est-elle darwinienne ?. Les
sciences
expérimentales
? Page sur le darwinisme moderne extrait de l'Histoire de la notion de vie, André Pichot, Gallimard, 1993 |
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Denis Duboule, un des découvreurs des homéogènes, sans présenter de théorie personnelle (c'est moi qui parle de "théorie" de la variation contrainte), tente depuis déjà de nombreuses années de recadrer la sélection vers la variation. La variation génétique n'est pas infinie, car seules quelques solutions génétiques sont disponibles, dictées par les contraintes internes du système et liées à la multifonctionnalité des gènes. Il oppose
la récurrence
des
phénomènes
du
développement
à la
linéarité
(et au
caractère
non
expérimental)
des
phénomènes
évolutifs
(on
peut
rapprocher ces
idées
de la
généricité
proposée
par Guiseppe
Longo : voir ci-dessous).
Il reste
cependant
très
pessimiste sur
la
capacité
des
évolutionnistes
à
intégrer
ces nouvelles
données
de la
génétique.
Cependant, l'opposition soutenue par Duboule entre une évolution linéaire et un développement récurrent ne tient pas forcément si l'on ne considère pas l'évolution comme une mémoire (ce que font les darwiniens) mais comme une histoire (voir hérédité-reproduction). C'est l'enjeu épistémologique d'une théorie de l'évolution-phénomène qui repose sur une causalité, (mais non pas sur un déterminisme, forcément expérimentable). Remarque: postwarwinisme : un mot à éviter ? Je suis loin de comprendre les très nombreux sens de ce mot. Naïvement j'avais cru qu'il désignerait tout simplement les théories qui tentent de dépasser le darwinisme tout en gardant certains de ses éléments. Je crains que cela ne soit plus compliqué et je suis bien en peine, en tant que professeur du secondaire, d'en donner une définition autorisée. Je crois que tout le monde évite d'employer ce mot. La plupart des chercheurs savent bien qu'être non-darwinien est devenu suicidaire politiquement en France. Mais il est clair que les nouveaux darwiniens ne le sont plus guère. Quelques sources internet se réfèrent à ce courant sous des aspects bien divers: indéterminisme (http://ww. humanite.fr/ journal/ 2005-07 -07/2005-07 -07-810130) , non-darwinisme (http://www. stoqnet.org/ materials/ staune_ dispense.pdf), groupe d'Osaka de dynamique des structures qui est plus dans le cadre d'une biologie théorique (http://www.mclink.it/ personal/ MH0077/ILabirintiDellaRagione /labirinti%201/ Sermonti%202.htm). J'avais trouvé sur internet une définition du postdarwinisme dans une thèse : Kull (1999) http://www. zbi.ee/~ kalevi/postdarw.htm mais je pense qu'elle est largement dépassée. |
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Quoi de neuf depuis Darwin ? La théorie de l'évolution des espèces dans tous ses états, Jean Chaline, Ellipses, 2006 |
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Remarques : |
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Ceux
qui s'appuient
sur rôle
du "hasard "
devraient
plutôt
s'appeler
weismanniens puisqu'il
s'agit
clairement
encore des
thèses
"darwiniennes"
issues de
l'école
allemande, et
reprises par
la
théorie
synthétique,
en ce qui
concerne le
rôle
donné
au hasard
comme cause de
la variation,
ou même
de
l'émergence
(voir ci-dessus). |
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Ceux qui parlent d'une sélection naturelle la nouvelle sélection naturelle n'est plus "darwinienne" (au sens de la théorie synthétique (qui prolonge l'école weismannienne allemande), mais peut-être est-on plus proche de la pensée de Darwin); ce n'est plus une "force exogène", une "puissance" (power, voir ci-dessus la conférence de Jean Gayon) - en fait, c'est le concept qui change de sens. Les contraintes qualifiées de sélectives agissant sur chaque niveau d'organisation du vivant sont clairement internes et structurales et non plus extérieures à l'organisme (même si ces dernières peuvent jouer). La sélection devient une coévolution; on pourrait l'appeler adaptation. Il est regrettable que l'on utilise le terme de contrôle épigénétique pour tous les mécanismes agissant à un autre niveau que le niveau moléculaire. C'est leur faire bien peu de place que de les réduire à un rôle de contrôle d'un niveau génétique qui resterait primordial (l'abandon de l'idée de programme génétiquement déterminé (ou indéterminé) sera difficile). |
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4.3 - Des précurseurs aux philosophes, biologistes, physiciens et mathématiciens modernes qui tentent des approches radicalement différentes, mais parfois compatibles avec les théories précédentes |
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4.3.1 - Remettre en cause le cadre du darwinisme pour pouvoir l'utiliser à bon escient dans quelques cas pertinents, mais pas comme principe permanent |
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Nombreux
sont ceux (et
notamment chez
les
pédagogues)
qui ont
progressivement
ressenti le
darwinisme au
cours du
dernier
demi-siècle
écoulé
comme un
carcan qui a
recouvert tous
les aspects de
la biologie et
empêché
les
innovations.
Si de
nouvelles
voies qui
assument
l'héritage
darwinien
apparaissant
il est aussi
légitime
de se
méfier....
Il me
paraît
important de
savoir, pour
un
élève,
que le
darwinisme
induit ENCORE
une
déformation
conceptuelle
dans
pratiquement
tous les
domaines de la
biologie. Peu
d'articles
n'ont pas de
petit chapeau
introductif ou
de phrase
conclusive
faisant
allégeance
à la
sélection
naturelle au
cours de
l'évolution,
censée
avoir
sélectionné
tel ou tel
gène,
tel ou tel
caractère,
à la
suite d'une
supposée
compétition. |
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D'après Conrad Waddington, un grand théoricien de la biologie, il est patent que le darwinisme comporte un aspect tautologique et que la sélection se pose comme un mécanisme explicatif a posteriori. |
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«La sélection naturelle fut à l'origine considérée comme une hypothèse qui exigeait une confirmation expérimentale. À y regarder de plus près, elle se révèle être une tautologie, le simple énoncé d'une situation inévitable quoique auparavant ignorée. Il postule que les individus les mieux adaptés d'une population (identifiés en tant que produisant un plus grand nombre de descendants) laisseront effectivement plus de descendants derrière eux.» (C. H. Waddington, Evolutionary adaptations, 1960 cité in Amzallag, p 183-184) « Le cadre métaphysique [du darwinisme] ne peut être remis en question par l'expérience, tout simplement parce que c'est le cadre lui-même qui offre une possibilité scientifique des phénomènes observés. Les expériences ne peuvent donc, dans un tel contexte, que générer des théories toujours intégrables dans le cadre métaphysique». (Amzallag, ) 187, voir Qu'est-ce que la science ?) |
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Karl Popper, un épistémologue de renom écrit : |
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« ... la théorie de la sélection naturelle n'est pas une théorie scientifique que l'on peut mettre à l'épreuve, mais plutôt un programme de recherche métaphysique»; cela ne l'empêche pas, quelques pages plus loin d'affirmer « Bien qu'elle soit métaphysique, cette théorie éclaire énormément des recherches très concrètes et pratiques», ce qui est loin d'être justifié par le pouvoir prédictif de la théorie darwinienne. Karl Popper, La Quête inachevée, 1981. |
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Travaux de Nissim Amzallag |
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Cet auteur, avec beaucoup de clairvoyance et sans concession pour le molécularisme, s'attache à replacer l'être vivant, autonome, au centre de la biologie. page sur les mutations où quelques éléments de ses travaux sont présentés |
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L'homme végétal : pour une autonomie du vivant, Gérard Nissim AMZALLAG, Albin Michel, 2003 (préface de Bernard Werber); cet auteur se sépare franchement des darwiniens ou postdarwiniens, sans en faire un cheval de bataille (il a mieux à faire). |
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La Raison malmenée. De l'origine des idées reçues en biologie moderne, Gérard Nissim Amzallag, Préface d'André Pichot, CNRS Editions 2002, p159s
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Travaux d'André Pichot = "non-relation globale à l'environnement directement selon les lois physico-chimiques" |
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André Pichot, épistémologue et historien à l'université de Nancy 2, a engagé une réflexion pour dépasser les incohérences du darwinisme en s'attaquant de front au problème de la spécificité du vivant. Ses thèses sont présentées simplement dans la conclusion de son livre: Histoire de la notion de vie, Gallimard, 1993; qui s'intitule: La notion de vie aujourd'hui. |
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Extraits: |
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Une représentation de la disjonction d'évolution entre les êtres vivants et le milieu in La notion de vie aujourd'hui |
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4.3.2 - Dépasser le darwinisme |
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Les tentatives les plus novatrices dans le débat sur les mécanismes de l'évolution font toutes référence, soit aux grandes avancées épistémologiques sur la spécificité de la biologie par rapport à la physique, soit à l'importance des mathématiques dans cette refondation. |
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Pierre-Paul Grassé photo A. R. Devez (http://www.univ-bpclermont.fr/ASSOC/gplf/grasse-6.jpg) |
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Parmi les personnalités qui, sans bâtir une théorie, ont favorisé l'émergence de nouvelles théories, je veux citer un auteur: Une des idées fortes, tout à fait d'actualité, de Pierre-Paul Grassé est que l'« évolution actuelle se limite à la spéciation » (quelques détails sont donnés dans l'ancien cours de terminale S, d2) |
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L'évolution du vivant, P.P. GRASSE, 1978, Ed. Albin Michel, Paris |
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Travaux de Rosine Chandebois |
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Cette embryologiste a été une des premières - si ce n'est la seule - à s'attaquer, avec beaucoup de courage - ce qui lui a coûté sa carrière -, au darwinisme officiel. Ses ouvrages d'embryologie ont un intérêt historique certain malgré leur ton polémique. |
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Comment les cellules construisent l'animal, Rosine CHANDEBOIS, 1999, Phénix éditions, Paris (voir page de présentation); cet auteur revendique son non-darwinisme. Le
gène et
la forme (ou
la
démythification
de l'ADN),
Rosine
CHANDEBOIS,
1989, Ed.
Espaces 34 |
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Travaux de Vincent Fleury |
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Ce jeune chercheur, venu de la physique, est pour moi un des représentants de l'avenir de l'embryologie qui devra mêler physique et mathématique aux travaux des généticiens du développement. |
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De l'œuf à l'éternité - Le sens de l'évolution, Vincent Fleury, Flammarion, 2006 (site personnel); on notera que cet auteur se range lui-même parmi les darwiniens... je crois qu'il serait plutôt postdarwinien, mais il est clair que son apport se situe bien au-delà d'un clivage darwinien/non-darwinien. |
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René Thom (Photo extraite du CDRom des Œuvres complètes de René Thom publié par l'IHES: http://www.ihes.fr/jsp/site/Portal.jsp? document_id=754&portlet_id =1051 ) |
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Les mathématiques apportent aussi leurs lumières pour la compréhension de l'évolution : * il y a d'abord le travail fondateur de René Thom que je me suis efforcé d'intégrer à mes pages (voir modèles thomiens en SVT). * ensuite, il suffit de consulter les offres de postes et sujets de recherche en biomathématiques pour ce convaincre des changements amorcés * ... le travail de liaison entre la biologie et toutes les autres sciences a aussi été mené avec constance par la Société Francophone de Biologie Théorique |
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*
enfin, il
n'est plus
rare de
trouver des
mathématiciens
ou des
physiciens qui
osent
s'aventurer
dans
l'épistémologie
biologique. |
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Henri Bergson (1859-1941) |
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En guise d'ouverture finale je voudrais citer le travail toujours actuel d'un philosophe qui a eu l'audace de s'essayer à dépasser le cartésianisme et à construire une métaphysique, au sens de science universelle de l'être, non pas à partir de la matière des physiciens ou des mathématiques, mais à partir de la biologie: une métaphysique vraiment scientifique, expérimentale ou plutôt empirique, fondée sur le temps du vivant ou durée, perpétuel jaillissement de nouveauté (le temps et la durée).
Henri
Bergson, L'évolution
créatrice,
1907 |
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L'évolution créatrice, dont nous avons fêté en 2007, le centenaire de la publication, est la clef de voûte de son œuvre. C'est un livre très accessible. Bergson emploie un vocabulaire courant et ne livre au public que des pensées simples. Il ne présente pas, bien sûr, de théorie de l'évolution (des mécanismes), mais fait de l'évolution le phénomène majeur de toute connaissance du monde et de l'homme. À ce sujet, il est intéressant de noter que, lors de la publication de son ouvrage, c'est le mot "évolution" qui surprenait, alors que, maintenant, c'est bien "créatrice" qui surprend. Pour Bergson la création est l'activité même de toute vie. |