Qu'est-ce
qu'une cause ?
|
|
Un
exemple
simpliste de
recherche de
causes
Pourquoi
un
élève
a-t-il eu une
mauvaise note
en SVT ?
|
La
cause c'est
"ce qui est
à
l'origine de
quelque
chose"; "ce
qui fait
qu'une autre
chose est";
"ce qui
justifie
l'existence
d'autre
chose"; "ce
pourquoi une
autre chose
est"....
C'est sur la
causalité
en science que
repose toute
démonstration
expérimentale,
toute preuve
scientifique.
|
|
|
Comme
tout propos de
philosophe -
et chez
Aristote, qui
était
tout sauf un
dictateur de
la
pensée,
plus que tout
autre - ceci
est non
une
définition
mais un appel
à
réfléchir.
A mon avis ces
4 causes n'ont
jamais
été
dépassées
et sont
toujours
actuelles. L'exemple
ci-dessous est
vaguement
inspiré
de René
Thom (1987f10
p 3).
|
|
1-
parce que son
stylo plume
est
tombé
en panne;
parce qu'il
est
arrivé
en retard;
2 - parce que
sa copie ne
comporte que
très
peu de
questions
correctement
traitées;
parce que
l'enseignant
était
fatigué
et s'est
trompé
dans sa
correction
3 - parce que
l'élève
n'a pas assez
travaillé;
parce qu'il
n'avait pas
compris; parce
qu'il se
désintéresse
de la
matière;
parce qu'il
pense à
autre chose
pendant les
cours...
4 - parce
qu'il souhaite
devenir
poète
et que les SVT
ne lui
paraissent pas
fondamentales
(ce en quoi il
fait preuve
d'étroitesse
d'esprit, fort
suspecte chez
un futur
poète...)
|
|
On
peut classer
toutes ces
causes en 4
groupes. Plus
on
s'éloigne
du fait dont
on recherche
la
causalité,
plus on
progresse dans
la profondeur
de
l'explication
mais moins les
liens peuvent
paraître
clairs. On
pourrait
peut-être
relier le
premier type
d'explications
à une
causalité
matérielle;
le second
à une
causalité
formelle; le
troisième
à une
causalité
efficiente et
le
quatrième
à une
causalité
finale.
|
|
Plan
|
|
Annexes:
* une illustration
issue du cours
de
1èreS
sur les
fonctions
locales et les
fonctions
globales des
enzymes
* à
propos du dessein
intelligent
|
1 - Il
y a quatre
causes
qui
structurent le
mouvement de
l'Univers
|
|
|
|
|
les
4 causes
|
|
découvreur
|
|
cette
cause
répond
à une
question
|
|
|
|
matérielle
|
|
Milésiens
|
|
D'où
provient une
chose et de
quoi est-elle
faite?
|
|
|
|
|
formelle
|
|
Éléates
et Pythagore
|
|
Quelle
est sa forme
ou le
modèle
qu'elle imite?
|
|
|
|
Aristote
ne revendique
que la
4ème
comme sa
propre
découverte.
|
|
efficiente
|
|
Anaxagore
|
|
Quel
est le
principe ou le
mouvement qui
lui a
donné
naissance?
|
|
|
|
|
finale
|
|
Aristote
|
|
Dans
quel but
a-t-elle
été
faite?
|
2
- Deux
exemples pour
comprendre ...
et un peu de
vocabulaire
thomien
expliqué
|
*
dans cette
exemple je
choisis, comme
souvent, le
niveau
cellulaire
comme le
niveau
hiérarchique
premier du
vivant. C'est
un choix.
|
|
|
|
un
exemple en
sciences de la
vie*
J'ai
les yeux
bleus...
pourquoi ?
|
|
formulations
de René
Thom
(1983f7.pdf p
9 et
1983f12.pdf )
voir sous
le tableau une
définition
des mots
signalés
par des
astérisques
|
|
un
exemple en
sciences
physiques
Une
pierre lancée
en l'air
retombe...
pourquoi?
|
|
|
cause
matérielle
D'où
provient une
chose et de
quoi est-elle
faite?
|
|
parce
que
s'accumule,
dans le
cytoplasme des
cellules
pigmentées
de mes iris,
une
quantité
relativement
faible de
mélanine;
cette cause
matérielle
est
elle-même
sous la
dépendance
des
gènes
des enzymes
qui synthétisent
et stockent la
mélanine
(et
de ceux de
toutes les
protéines
et ARN
impliqués
dans la
synthèse
de
mélanine
et de sa
régulation)
et de tant
d'autres
caractéristiques
chimiques de
la cellule
|
|
la
cause
matérielle
s'explique par
les
limitations
liés au
substrat lors
de la réception
d'une
prégnance***
dans une forme
saillante**
|
|
parce
qu'elle est un
objet
pesant
(forme
saillante*)
dont la masse
peut
être
mesurée
comparativement
à
d'autres
masses par une
balance
|
|
|
|
cause
formelle
Quelle
est sa forme
ou le
modèle
qu'elle imite?
|
|
du
fait du nombre
de cellules
pigmentées
et leur
répartition
dans mes iris;
ces deux
facteurs
dépendant
de
paramètres
embryologiques
et
évolutifs
pour l'instant
fort mal
décrits;
c'est
l'ambition
d'une biologie
théorique
de
décrire
cette
causalité
de
façon
mathématique
tout comme les
deux types de
causalité
suivantes
|
|
la
cause formelle
est
indissociable
de l'approche
structurale
(toute
taxonomie des
formes repose
sur cette
causalité);
elle devrait
s'interpréter
comme un conflit
de
prégnances***
|
|
parce
que son poids
est
supérieur
aux forces de
frottement
dans l'air,
suffisantes
pour la
ralentir mais
pas pour la
maintenir en
l'air... parce
que le lanceur
n'a pas
lancé
suffisamment
fort cette
pierre (on
imagine qu'une
force
surhumaine
pourrait la
faire sortir
du champ de
gravité
terrestre)
|
|
|
|
cause
efficiente
Quel
est le
principe ou le
mouvement qui
lui a
donné
naissance?
|
|
parce
que chaque
cellule
synthétise
à
chaque instant
telle
quantité
de pigment;
parce que
chaque cellule
vit (elle se
nourrit, est
en relation
avec d'autres
et est issue
d'une
reproduction);
ce type de
contrôle
est de nature
épigénétique
au sens actuel
du mot
|
|
cette
causalité
représente
l'investissement
d'une forme
saillante**
par une
prégnance***
ou encore le
transfert
d'une
prégnance***
d'une forme
source
à une
forme induite
|
|
parce
qu'elle est
située
dans un champ
de
gravité
(prégnance*)
et
présentant
une
énergie
potentielle
gravifique et
une
énergie
cinétique
(l'énergie
cinétique
-qui diminue
puis change de
signe et
augmente - est
insuffisante
pour s'opposer
longtemps
à
l'énergie
gravifique -
qui augmente
faiblement
puis change de
signe et
diminue
faiblement)
|
|
|
|
cause
finale
Dans
quel but
a-t-elle
été
faite?
|
|
les
cellules
pigmentaires
de l'iris sont
considérées
comme protectrices
puisqu'elles
arrêtent
les rayons
lumineux pour
ne laisser
passer que les
rayons les
plus proches
de l'axe
optique (voir
la
vision);
il y a donc
une
finalité
biologique
directe mais
qui n'explique
pas les
variations de
couleurs de
l'iris; pour
cela il ne
faut pas
hésiter
à faire
appel à
la
beauté
(à
l'harmonie si
l'on
préfère,
en affirmant
que la
beauté
est dans la
diversité),
la
séduction
(d'un
partenaire) ou
tout autre
paramètre
qui, pour
n'être
pas
matériel
n'en est pas
moins
explicatif et
biologique; on
peut aussi
considérer
qu'elle est le
résultat
d'un mécanisme
de variation
intrinsèque
au vivant
(darwinien).
|
|
c'est
l'émission
de
prégnances***
par
l'être
vivant (c'est
le
phénomène
vivant)
|
|
deux
causes se
superposent
car il faut
scinder le
phénomène
en deux:
- l'action
humaine,
inséparable
du temps
et que l'on
voit surtout
à la
montée
de la pierre (la
pierre monte
parce que
l'homme la
lance)
- l'attraction
universelle
(deux masses s'attirent
l'une
l'autre, la
masse de la
pierre est
attirée
par la masse
de la
planète
et
réciproquement),
hors du
temps, que
l'on voit
surtout
à la descente.
|
3
- Remarques
sur les
formulations
thomiennes
|
|
|
exemples
de formes
saillantes et
prégnantes
(d'après
1983f7.pdf ,
p11)
|
définitions
|
|
physique
|
|
chimie
|
|
biologie
|
|
**
Une saillance
est le
caractère
d'une forme
qui se
sépare
de son fond
continu par
une
frontière
parfaitement
nette et bien
définie
(1991f3
- p 2)
|
|
la
matière
(en tant que
corps
matériel)
à ses
différentes
échelles
d'observation
(particules,
atomes,
molécules,
objets), les phases
(en tant
qu'états
locaux de la
matière
: solide,
liquide, gaz,
plasma...)
|
|
les
molécules,
les complexes
moléculaires
étudiés
sous l'angle
de la chimie
(virus,
complexe
enzymatique,
membrane,
ribosome,
mitochondrie...)
|
|
les
organismes
vivants,
les organes,
les
cellules
(et les systèmes
cellulaires
intracytoplasmiques
étudiés
sous l'angle
de la
biologie:
chaînes
enzymatiques,
chromosomes,
ribosomes,
membranes,
mitochondries...)
|
|
***
La prégnance
est le
caractère
d'une forme
biologiquement
significative
(prégnance
répulsive
ou attractive)
(1991f3 - 4)
|
|
les
champs,
les vitesses
(cinématique)
ou les forces
(mécanique),
la température
(thermodynamique)...
prégnances
que l'on peut
qualifier
aussi d'énergie
sous ses
différentes
formes
|
|
les
potentiels
d'interaction
locale
|
|
les
principales fonctions
globales
du vivant -
qui ont
été
appelées
travail dans
ces pages - :
travail de
nutrition,
travail de
relation
et travail
de
reproduction
; qui se
traduisent par
des mouvements
(une
dynamique)
|
|
Thom voit
dans le progrès
scientifique
(qui
reconnaît
surtout la
causalité
efficiente) l'objectivation
d'une
prégnance
subjective;
il cite
l'exemple du
moment
cinétique,
grandeur
objective
(conservée
lors d'un choc
entre deux
boules par
exemple..,
propriété
que l'on relie
à
l'invariance
par
symétrie
galiléenne...),
trouvée
par
empathie
du
scientifique
qui se met
tantôt
à la
place du sujet
(la boule en
mouvement),
tantôt
à la
place de
l'objet (la
boule immobile
qui ...
acquiert un
mouvement).
(in
esquisse.pdf,
p 43 et
pp47-48). Voir
l'empathie
comme moteur
de l'esprit
scientifique
est quelque
chose qui me
plaît
infiniment.
Dans cet
exemple, la
prégnance
objective est
le moment
cinétique
et les
prégnances
subjectives
sont les
qualités
d'agent ou de
patient que
prend le sujet
(la boule).
|
|
Les
saillances
où la
prégnance
possède
une
intensité
maximale sont
dites formes-sources.
On peut
représenter
la
prégnance
comme une
courbe en
puits de
potentiel, les
formes sources
étant
aux niveaux
les plus bas -
minima. On
pourrait
associer la
notion de
forme-source
à celle
de l'empreinte
(par exemple
chez les
chevaux, si
l'on
présente
à un
jeune poulain
uniquement un
environnement
humain, il
fixe son
attachement
maternel
à
l'humain qui
lui est
présenté
pendant la
période
de
sevrage-fixation
caractéristique
de son
espèce).
|
|
Les
interactions
entre les
formes
individuées
(saillances)
entre elles ou
avec les
prégnances
peuvent
être de
4 types:
saillance
<=>
saillance
collision
saillance
->
prégnance
préprogramme
prégnance
->
saillance
effets
figuratifs
prégnance
<=>
prégnance
catastrophes
|
Causalité
et
finalité
sont deux
facettes d'une
même
réalité
: le conflit,
père de
toute chose.
|
À la
suite de la
présentation
des 7
catastrophes
élémentaires
(voir
Une
théorie
des
modèles)
(dès
1968, in Stabilité
structurelle
et
morphogénèse;
stabilite.pdf,
p 93s; mais
encore
davantage
depuis 1980
avec sa
plongée
dans la
philosophie
d'Aristote),
qui
résultent
toutes de bifurcations
ou conflits
d'attracteurs
(Thom
utilise le mot
conflit au
sens courant,
mais aussi
plus
précisément
pour
désigner
le conflit
d'un
attracteur
avec
lui-même
(catastrophe
de conflit),
le mot
bifurcation
(catastrophe
de
bifurcation)
désignant
alors les
conflits entre
plusieurs
attracteurs),
Thom note avec
profondeur,
que
causalité
(sous ses 3
aspects plus
ou moins pris
en compte dans
le sens le
plus courant
du mot -
causalité
matérielle,
efficiente et
formelle) et
finalité
sont deux
facettes d'une
même
réalité
qu'il aime
à
nommer conflit
- père
de toute chose
- avec
Héraclite
d'Ephèse.
|
4
- Remarques
sur la causalité
|
La
causalité*
ne se
superpose pas
au déterminisme.
|
|
On
pourrait dire
que la
cause est du
domaine de
l'être
alors que le
déterminisme
est du domaine
du
phénomène.
(Il
existe
cependant une
acception plus
ancienne du
mot
déterminisme
qui s'oppose
à la
liberté
et qui rejoint
la notion de
causalité,
mais elle
n'est pas
utilisée
en science
actuellement).
Le
déterminisme
en tant que
possibilité
de
prédiction
d'un
phénomène
n'est pas du
domaine du
formalisme
prégnance-saillance.
Causalité
ne veut pas
dire que
l'effet est
toujours
atteint hic
et nunc.
C'est
un reproche
majeur fait
à la
théorie
de Thom par
des
scientifiques
souvent
positivistes
(au moins de
fait) qui
rejettent la
compréhension
(l'intelligence)
comme soutien
de
l'opérativité
(voir
par exemple la
définition
du
modèle
par Thom comme
étant
à la
fois
prédictif
et
compréhensif
dans l'annexe
d'une page sur
la
théorie
des
modèles).
Des reproches
moins
sérieux
mais
prégnants
pour certains
esprits sont
aussi parvenus
à mes
oreilles avec
des
propositions
désabusées
du genre "à
vouloir tout
expliquer, on
n'explique
plus rien...".
Je crois
à la
vérité.
Je crois
l'homme
capable de
vérité.
L'œuvre
de Thom a une
cohérence
qui force le
respect et
dont les
biologistes
seraient fous
de se priver,
même si
son travail
n'est qu'une
première
pierre. Comme
il doit
être
difficile
d'être
un
scientifique
passionnément
honnête
et relativiste
en même
temps (voir
page
sur la science).
Le
déterminisme
peut
être
formalisé,
à
l'inverse de
la
causalité
(qui reste du
domaine de la
raison qui ne
pourra donc
jamais faire
l'objet d'un
consensus,
comme toute
position
philosophique).
René
Thom en
propose une
formalisation
dans 1987f3, p
1 (il oppose
le temps du
déterminisme
à celui
de la
finalité...
ce qui est
pour le moins
discutable...
sa
finalité
n'est en aucun
cas une cause
finale), et
donc je
préfère
sa
définition
dans "La
boîte de
Pandore des
concepts
flous",
1983f10): «
Le
modèle
standard de
déterminisme
scientifique
est fourni par
la description
d'un système
différentiel
dans un espace
(déterminisme
laplacien). Il
repose sur le
théorème
classique
exprimant
l'existence et
l'unicité
d'une solution
(trajectoire)
issue d'une
position
initiale
donnée,
et la
continuité
de cette
solution par
rapport
à la
donnée
initiale. Indépendamment
des objections
qu'on peut
faire aux
hypothèses
nécessaires
au
modèle
(différentiabilité
partout du
champ,
inexistence de
singularités
ou de
discontinuités),
les travaux
modernes ont
révélé,
dans cette
théorie,
des
complexités
considérables
affaiblissant
considérablement
la
portée
pratique du
modèle
différentiel.
Si, par
exemple, les
trajectoires
vont partout
divergeant,
l'évolution
de deux
positions
initialement
voisines les
conduira
très
loin l'une de
l'autre,
d'où
l'impossibilité
pratique de
prévoir.
C'est
là une
propriété
robuste
(structurellement
stable) de
beaucoup de
systèmes
différentiels.
»
Le
déterminisme
est donc en
fait
inséparable
de l'indéterminisme.
D'où
l'intérêt
de revenir
à la
causalité
sans pour
autant sortir
du domaine
scientifique.
Dans
MMM (p 25)
René
Thom prend
l'exemple
d'une partie
de pile ou
face où
l'égalité
asymptotique
des "pile" et
des "face"
exprime un
invariant
structurel
(morphologique)
sous-jacent :
la plus ou
moins
rigoureuse
symétrie
entre les deux
faces de la
pièce
assortie de
l'asymétrie
des forces du
lancer et de
gravité
(voir vocabulaire
ci-dessus).
La
régularité
statistique
que l'on
oppose
à
l'indéterminisme
sont en fait
deux
éléments
inséparables
de notre
connaissance
scientifique
du monde :
déterminisme
et
indéterminisme
mélangés
dans tout
objet.
«
En fait,
vidée
de ses
arrières-plans
métaphysiques,
la querelle du
déterminisme
se
réduit,
sur le plan de
l'expérience,
à
l'affirmation
suivante : Il
y a des
phénomènes
plus ou moins
bien
déterminés,
ce
caractère
plus ou moins
déterminé
étant
lui-même
déterminé
par
l'état
local du
processus.
Tout
modèle,
qui se veut
adéquat
au
réel,
comporte
nécessairement
un
mélange
de
déterminisme
et
d'indéterminisme.
Car
l'observation
révèle,
en tout
processus
morphologique,
des
régions
du substrat
où
l'évolution
locale est
qualitativement
bien
définie
(ce sont nos
champs
morphogénétiques,
nos
chréodes),
et d'autres
zones
charnières,
où
cette
évolution
est instable
ou mal
déterminée.
Refuser de
faire cette
distinction en
noyant tout le
système
dans un
modèle
quantitatif
global de
nature
statistique,
c'est omettre
la portion la
plus
significative
du
donné,
et,
très
souvent, se
condamner
à
l'impuissance.
Certes le but
ultime du
savant est de
montrer que
toute
évolution
est
déterminée
; invoquer le
hasard, ou une
indétermination
foncière
des
phénomènes
est contraire
à
l'éthique
scientifique.
Seule la
connaissance
d'un
déterminisme
causal permet
d'avoir un
contrôle
absolu des
phénomènes.
Mais ce
déterminisme
est
l'idéal
à
atteindre, et
non un
postulat
« a
priori
».
*La
causalité
dont je parle
dans cette
page n'est pas
la
causalité
kantienne
qui est une
version
très
réduite
de la notion
de cause (voir
remarques
sur la page de
biologie
théorique).
|
Aristote
à la
mode...
à juste
titre
|
|
Depuis
1998 je suis
à la
recherche de
formulations
simples sur le
vivant.
En
2005 il me
semble que
finalement,
rien n'est
plus clair et
plus
adapté
que le notions
proposées
par Aristote
(le fondateur
du
lycée)
vers les 350
ans avant
Jésus-Christ:
|
|
La
physique, ou
philosophie de
la nature
d'Aristote est
celles des
êtres en
mouvement.
Un être
en mouvement
peut à
la fois
être un
(en acte) et
multiple, en
devenir
(puissance). Acte
et puissance
sont la
première
division de
l'être.
Le mouvement
est un continu
(divisible en
puissance mais
pas en acte)
qui
procède
de 3
principes:
* deux
contraires: un
point de
départ
(privation de
forme) et le
point
d'arrivée
ou forme
(ce que la
chose devient
par
génération);
* un principe
de
continuité
du mouvement
(substrat qui
subsiste dans
le changement)
ou matière.
Forme
et
matière
sont la
deuxième
division de
l'être.
|
|
L'acte
pourrait
peut-être
être
assimilé
au concept d'énergie
(capacité
de travail ou
force vitale),
la puissance
étant
ce qui
reçoit
l'acte; la materia
prima est
puissance
pure. Dieu est
acte pur. (La
matière
au sens
moderne d'un
composé
d'éléments
chimiques
comporte une
forme).
Peut-être
pourrait-on
enfin
assimiler
forme et
information
dans un sens
moderne un peu
étendu.
Tout
être
vivant serait
donc un
composé
de
matière
et de forme et
la forme
serait
à la
fois
génétique
(au sens de
reproductive),
cytoplasmique
(au sens de
nutritionnelle)
et
environnementale
(au sens de
relationnelle).
On
retrouverait
ainsi les
trois types de
travail
(reproductif,
nutritionnel
et
relationnel)
qui pourraient
être
associés
à des
types
d'énergie.
|
|
|
Dans
la page
sur le continu
un extrait
vidéo
d'une
conférence
de Jean-Michel
Salanskis est
accessible
où il
affirme ce
renouveau.
|
|
Admiratif de
l'ouverture
d'esprit
d'Aristote, je
suis bien
conscient que
la formulation
n'est pas le
plus
important,
mais il faut
que tout le
monde
comprenne et
puisse mettre
des mots sur
ce qu'il
comprend. La
philosophie
d'Aristote est
toujours un
modèle
d'intelligibilité.
|
Une
application de
la
causalité
à la
compréhension
de
l'activité
chimique
|
une
illustration
issue du cours
de
1èreS
sur
les
fonctions
locales et les
fonctions
globales des
enzymes
(nouvelle
introduction:
Comment
j'ai
changé
mon regard sur
le vivant)
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Les
molécules
sont les
traces des
fonctions
locales.
Les fonctions
locales sont
les traces de
la dynamique
du vivant
(fonctions
globales).
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Addenda
(pour se faire
une
idée
personnelle
malgré
les jugements
à
l'emporte-pièce)
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Intelligent
design
= le dessein
intelligent :
pas si
bête que
ça mais
trop
délicat
à
utiliser...
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Depuis
les
années
90 l'intelligent
design
(le dessein
intelligent)
s'appuie, de
par le travail
du jeune
philosophe
William
Dembski, plus
ou moins sur
les 4 causes
d'Aristote (le
rapport me
semble
lointain -
sauf entre
dessein et
cause finale -
mais je n'ai
lu aucun des
livres
où ces
idées
sont
exposées).
Pour une
présentation
en accord avec
la foi
catholique de
cette question
je recommande
la
conférence
Hasard
ou Dessein de
Dieu ?
éléments
pour
comprendre ce
qu'est
l'Intelligent
Design
par Jean-Michel
Maldamé,
dominicain. L'auteur
y replace
clairement
l'action de
Dieu (Dieu
a
créé
- et soutient
dans
l'être -
le monde - et
l'homme,
libre, tout
particulièrement
- AU
PRÉSENT,
par sa
Providence ou
dessein
d'amour) et
renvoie les
créationnistes
et
positivistes
dos à
dos.
L'intelligent
design, comme
théologie
naturelle qui
s'attaque au
hasard, n'est
pas
irrecevable
pour le
chrétien,
mais demande
à
être
compris avec
beaucoup de
subtilité.
En
tout cas, il
est
inacceptable
que les
chrétiens
se laissent
enfermer dans
cette position
sous
prétexte
de foi.
Un
extrait: «
3.3.3.
Un dessein
intelligent
Je suis ainsi
amené
à
distinguer
dans les
propositions
des tenants de
l'Intelligent
Design
diverses
interprétations.
Il y a un sens
qui me semble
tout à
fait
traditionnel :
celui qui
reconnaît
que le monde
est
créé
par Dieu et
que cette
création
n'est pas la
mise en place
d'un univers
que Dieu
aurait
abandonné.
Il y a un
autre sens qui
me
paraît
insuffisant et
que
j'appellerai
apologétique,
puisqu'il
s'agit de
profiter des
insuffisances
et des
incertitudes
dans les
connaissances
scientifiques
pour proposer
une
intervention
de Dieu. C'est
maladroit, car
le jour
où on
comprend Dieu
se
révèle
être une
«
hypothèse
inutile
».
Une
troisième
attitude me
semble
irrecevable.
Celle qui
argue de
l'autorité
de la Bible
pour
récuser
la valeur de
l'explication
scientifique
qui ne reprend
pas mot
à mot
le texte
biblique. Il y
a là
une erreur
théologique
sur la nature
du texte
biblique.
Ainsi, c'est
irrecevable au
plan
théologique.
Ça
l'est aussi au
plan
philosophique
puisque toutes
les
causalités
sont
placées
sur le
même
plan.»
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Pour
approfondir ce
qu'est le
dessein
intelligent
voici quelques
idées
extraites
d'une
conférence
de Santiago
Collado
Gonzales
donnée
le 6 mai 2005
lors du
Séminaire
Science, Foi
et Raison de
l'Université
de Navarre
(http://www.unav.es/
cryf/curso05sc.pdf).
D'autres
textes sont
depuis
disponibles en
anglais et en
espagnol sur
le site http://www.unav.es/cryf/
que je
recommande. La
dernière
analyse
proposée
par S.
Collado,
notamment
à
partir du
travail de
Mariano
Artigas,
récemment
décédé
(12/06), est
à
l'adresse: http://www.unav.es/cryf/
sth07scollado.pdf.
Ces
idées
ne sont pas
inintéressantes.
Elles
présentent
même une
certaine
ressemblance
avec le
travail de
René
Thom qui me
paraît
cependant
autrement plus
profond. En
effet la
complexité
de Dembski
repose sur des
probabilités
alors que les
fonctions de
René
Thom cherchent
à
atteindre le
phénomène
vivant
directement
(dans son
être et
non dans son
comportement).
En tout cas je
crois pouvoir
dire qu'un des
buts commun
est bien
d'éradiquer
le hasard
comme
explication
morphogénétique.
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les
4 causes
d'Aristote
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les
notions de W.
Dembski
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cause
matérielle
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contingence
: la
contingence
est
l'expression
d'une
possibilité
réelle
d'être
ou de ne pas
être
dans le monde
physique; sans
contingence un
phénomène
est une nécessité.
Avec
contingence
mais sans
complexité
un
phénomène
est une contingence.
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l'algorithme
d'inférence
du dessein
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cause
formelle ?
cause
efficiente
?
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complexité
:
cette grandeur
désigne
en fait la
dimension de
l'espace de
probabilité.
Plus un
ensemble
d'éléments
est complexe
plus il peut
être
assemblé
de
façons
différentes
et efficaces.
Sans
complexité
un
phénomène
contingent est
un hasard.
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cause
finale
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spécification
: cette
notion, plus
originale que
les
précédentes,
revient
à dire
que certains
systèmes
sont a priori,
dans l'espace
global de
probabilité
dans lequel le
système
se meut, au
sein d'un
sous-ensemble
de
probabilités
réduit.
Un
phénomène
contingent et
complexe sans
spécification
n'est qu'un hasard.
Seuls les
phénomènes
contingents et
ayant une
complexité
spécifique
sont des desseins.
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