2006-2008 Plan   +
      Une science
      est un
      ensemble de
      connaissances
      ayant un
      objet
      déterminé
      et une méthode
      propre. Si
      l'on se
      réfère
      au
      dictionnaire
      (Petit Robert,
      1984), le
      terme a une
      longue
      histoire et
      vient du
      latin: scientia,
      ayant pour
      racine le
      verbe scire:
      savoir. Depuis
      le
      XVème
      siècle
      le terme de
      science
      désigne
      aussi la
      pratique d'un
      art ou
      d'une technique
      (la science de
      la guerre par
      exemple). 
       +
      La science est
      un terme qui
      désigne
      couramment les
      sciences
      expérimentales. Par
      exemple quand
      on parle "des
      progrès
      de la
      science..." ou
      "des
      scientifiques...
      (par
      opposition aux
      littéraires)",
      on pense aux
      sciences
      expérimentales.
      Parfois
      certains
      parlent de
      sciences exactes
      par opposition
      aux sciences spéculatives
      ou pratiques.
      Il y a
      déjà
      quelques
      années
      il
      était
      de bon ton de
      parler de
      sciences molles
      et de
      sciences dures. 
       +
      La science est
      l'étude
      de la réalité
      à
      la
      lumière
      des causes
      immédiates. Cette
      définition
      est
      métaphysique
      dans le sens
      où elle
      utilise un
      vocabulaire métaphysique
      : les mots de
      la philosophie
      ont des sens
      précis
      (selon les
      écoles...)
      qui ne sont
      pas
      forcément
      le sens
      courant (voir
      une page sur
      la
      science et
      métaphysique). Des
      idées
      claires Une
      autre approche
      sympathique:   D'une
      part, l'objet
      de la science
      est la réalité*,   *
      Pour
      la notion de réalité **
      Pour
      la notion de cause,     
       ***Gérard
      Nissim
      Amzallag     Le
      déterminisme
      est
      l'affirmation
      que les
      mêmes
      causes
      produisent les
      mêmes
      effets en tous
      lieux et en
      tout temps.
      Une
      théorie
      est dite
      déterministe
      (c'est une loi)
      si elle permet
      de
      prévoir
      l'évolution
      d'un
      système
      à
      partir des
      conditions
      initiales. Des
      confusions...on
      ne croit plus
      à la
      vérité
       Par
      ignorance, par
      usage abusif
      du terme (et
      surtout de
      celui de science
      expérimentale)...
      on ne sait
      plus ce que
      veut dire la
      science. On en
      est donc
      réduit
      à prouver
      que ce que
      l'on fait est
      bien
      scientifique.
      Au lieu de
      chercher la
      vérité
      on cherche des
      critères
      de
      scientificité.
      Quand bien peu
      de gens
      adhèrent
      à la
      notion de
      vérité
      (le relativisme
      est une
      opinion
      très
      répandue
      qui conduit
      à une
      forte
      agressivité
      face à
      ceux qui la
      rejettent), il
      est assez
      difficile de
      trouver des
      critères
      acceptés
      par tous. Des
      changements...
      l'abandon du
      déterminisme Nissim
      Amzallag, dans
      son analyse de
      l'évolution
      de la
      pensée
      scientifique
      depuis l'arbre
      de la
      connaissance
      de Descartes (LRM***
      p12-23),
      fait jouer un
      rôle
      pivot aux
      sciences
      physiques
      classiques
      appuyées
      sur un
      postulat de déterminisme.
      Lors de
      l'abandon
      (partiel) du
      déterminisme
      (au-delà
      de la
      non-prédictibilité
      de certains
      phénomènes,
      on
      ne croit plus
      en des lois
      physiques
      immuables)
      dans la
      deuxième
      moitié
      du
      XXème
      siècle,
      maints
      physiciens se
      sont
      tournés
      vers des
      philosophies
      relativistes
      ou faisant la
      part belle
      à la
      technique qui
      devient un
      critère
      même de
      scientificité.
       *
      le
      scientisme
      désigne
      une position
      philosophique
      où une
      connaissance
      n'est vraie
      que si elle
      est
      scientifique
      (c'est-à-dire
      finalement
      expérimentale
      et donc
      sensible) **
      le positivisme
      est la
      doctrine
      philosophique
      scientiste
      issue
      d'Auguste
      Comte; pour
      comprendre son
      influence sur
      l'enseignement
      au cours du
      XXème
      on peut lire :
      "De
      l'enseignement
      des sciences
      à
      l'école
      primaire;
      l'influence du
      positivisme",
      Pierre Kahn,
      1999, Hatier
      formation: extraits
      sur le site
      associé ***
      voir par
      exemple le
      petit livre
      d'un ancien
      Inspecteur
      général
      de
      l'Instruction
      Publique :
      Georges
      Canguilhem, La
      connaissance
      de la vie,
      Hachette,
      collection
      Science et
      Pensée,
      1952 : dans
      une conférence
      sur
      l'expérimentation
      en biologie
      animale
      il montre par
      exemple
      combien il est
      hâtif
      d'attribuer
      à
      Claude Bernard
      l'élaboration
      de la
      méthode
expérimentale Relations
      science et foi
      catholique:
      rationalisme,
      positivisme et
      maintenant subjectivisme
      (« ...
      on
      considère
      communément
      que la
      religion
      appartient au
      domaine du
      «privé»,
      subjectif,
      alors que la
      science a une
      validité
      objective
      universelle et
"publique"».) Des
      positions
      scientistes et
      positivistes...
      dépassées Le
      scientisme*
      et le positivisme**
      n'ont plus
      l'importance
      passée
      dans les
      milieux
      philosophiques
      et
      épistémologiques.
      Mais certains
      enseignants et
      formateurs
      issus du
      "pédagogisme"
      continuent de
      ce faire
      l'écho
      de ces
      doctrines
      (voir sur le site
      associé
      4
      années
      de lutte
      contre cette
      vision
      étroite
      de la
      pédagogie
      - par
      exemple). On
      voit ainsi
      certains
      pédagogues
      se
      réclamer
      d'un
      matérialisme
      qui serait la
      seule
      position
      rationnelle
      possible pour
      un
      scientifique.
      Vouloir
      exclure du
      domaine
      scientifique
      tout autre
      position
      philosophique
      que ce
      néo-scientisme
      me semble
      être
      illusoire. On
      peut citer par
      exemple
      Guillaume
      Lecointre dans
      un point de
      vue
      publié
      dans Pour
      la Science
      (Des
      scientifiques
s'égarent...,
      Pour La
      Science,
      259, mai 1999,
      8-9) ; cet
      auteur se
      réfère
      à un matérialisme
      méthodologique
      qui
      d'après
      lui fonde
      les sciences
      depuis le
      XVIIIème
      siècle
      (il l'oppose au
      matérialisme
      dialectique
      marxiste).
      D'une part, je
      crois que l'on
      peut dire que
      la science
      expérimentale
      n'a pas
      été
      fondée
      au
      XVIIIème
      mais bien
      avant, par
      Aristote
      à mon
      avis mais cela
      se discute
      sans doute,
      d'aucuns
      préférant
      la situer au
      temps de
      Galilée***.
      D'autre part,
      s'il n'y a pas
      de science
      sans raison,
      il n'y a pas
      de
      matérialisme
      sans
      philosophie.
      Le
      matérialisme
      méthodologique
      de Guillaume
      Lecointre est
      philosophique
      et non pas
      scientifique
      Il est
      probablement
      positiviste,
      pour ce que
      j'en comprend
      en lisant les
      quelques
      lignes de
      l'article
      cité
      (il me
      paraît
      aussi
      être nominaliste,
      pour ce qui
      est de la logique,
      notamment dans
      sa conception
      de la cladistique...
      que l'on
      trouve
      résumée
      dans le
      lamentable
      préambule
      à son
      inutile Classification
      phylogénétique
      du vivant (les
      pages 11-18
      sont un monument
      d'ignorance;
      lisez
      plutôt
      un article
      d'encyclopédie
      sur les
      classifications
      ("Systématique"
      in EU par
      exemple), vous
      en apprendrez
      bien
      davantage); pour
      une approche
      érudite
      de l'histoire
      des
      classifications
      jusqu'au
      début
      du
      XXème,
      je conseille
      un texte d'André
      Pichot:
      Définir,
      décrire
      et classer en
      biologie,
      Delagrave 2005). 
       La
      méthode
      hypothético-
      déductive Elle
      se
      déroule
      CLASSIQUEMENT
      en 4 temps: On
      tend
      actuellement
      à
      préférer
      le terme de modèle,
      mais je crois
      que ce concept
      recouvre bien
      la notion de
      théorie
      même si
      les lois ne
      sont plus
      acceptées
      comme une
vérité. 
       
       Il
      y soutient que
      "méthode
      expérimentale"
      est un oxymore;
      la seule
      activité
      présente
      dans les
      laboratoires
      est une pratique
      expérimentale,
      incapable de
      valider les
      modèles,
      juste de les
      susciter. La
      preuve par
      l'expérience
      d'une loi
      continue - une
      fonction f(x)
      par exemple -
      est
      évidemment
      impossible
      à faire
      par le biais
      d'expériences
      discrètes
      (x est une
      variable
      continue).
      D'une
      façon
      plus
      générale
      un
      espace
      fonctionnel de
      dimension
      infinie est
      par
      définition
      inexplorable.
      Le second
      problème
      soulevé
      par
      René
      Thom et qu'il
      doit à
      Jean-Pierre
      Duport,
      spécialiste
      de
      l'hémophilie,
      est celui de
      la causalité
      diffuse;
      désignant
      par là
      une succession
      déraisonnable
      de causes
      efficientes
      secondes
      très
      insuffisantes
      par
      elles-mêmes.
      Ce
      travers
      à
      patent dans
      les
      réseaux
      génomiques.
       «
      Pour
      réaliser
      une
      expérience,
      on effectue
      les
      démarches
      suivantes : --->
      suite in
      René
      Thom,
      La
      méthode
      expérimentale
      : un mythe des
      épistémologues
      (et des
      savants) ?
      1984, p 3-5, 8
      et 10 [...]
      Ce fait
      expérimental
      est-il
      scientifique ?
      [...] 
       La
      nécessité
      de
      l'expérience
      n'est pas
      vraiment
      contestée... La
      majorité
      s'accorde pour
      donner
      à
      l'expérience
      un statut
      privilégié
      mais elle
      n'est plus le
      critère
      unique de
      scientificité
      puisque
      certains
      rejettent la
      possibilité
      d'en tirer des
      lois, au nom
      de
      l'indéterminisme
      présenté
      plus haut. La
      Raison
      malmenée.
      De l'origine
      des
      idées
      reçues
      en biologie
      moderne,
      Gérard
      Nissim
      Amzallag,
      Préface
      d'André
      Pichot, CNRS
      Editions 2002,
      p 166-167 La
      loi de
      gravitation
      universelle,
      une fraude ? Dans
      son Philosophiæ
      Naturalis
      Principia
      Mathematica,
      Newton énonce
      en 1687 la loi
      de gravitation
      mais les
      données
      expérimentales
      numériques
      qu'il fournit
      à
      l'appui de sa
      loi sont
      relativement
      éloignées
      des
      prédictions.
      Dans la
      seconde
      édition
      de son ouvrage
      en 1713, on
      note une nette
      réduction
      de
      l'écart
      entre la
      valeur
      prédite
      et la valeur
      observée,
      ce qui
      renforce
      considérablement
      la valeur
      prédictive
      de sa
      théorie.
      «
      Selon R.
      Westfall (Newton
      and the fudge
      facteur,
      Science, 1973,
      179, 751-758),
      c'est bien
      cette
      adéquation
      entre les
      valeurs
      prédites
      et
      observées
      qui
      força
      les sceptiques
      à
      concéder
      le statut de
      loi à
      la
      théorie
      de Newton.[...]..Selon
      Westfall, la
      précision
      apportée
      par Newton
      dans ses
      mesures
      était
      absolument
      impossible
      à
      obtenir
      à cette
      époque.
      Force est donc
      de conclure
      que Newton a
      "déformé"
      ses
      données
      numériques
      de
      façon
      à les
      faire
      converger vers
      ses
      prédictions».
      (Amzallag,
      p 166-167).
      Ce qui importe
      plus que la
      fraude, ce
      sont les
      conséquences
      : «...une
      fois la loi
      entérinée,
      tout
      écart
      du réel
      vis-à-vis
      de la
      prédiction
      fut
      considéré
      comme une
      perturbation
      circonstancielle,
      un bruit
      interférant
      avec l'action
      du facteur
      principal».
      Ceci n'est pas
      un cas
      isolé.
      Galilée
      est connu pour
      avoir
      rapporté
      des expériences
      mensongères
      (qu'il n'a
      visiblement
      jamais
      réalisé
      parce que les
      observations
      réelles
      sont
      différentes
      de celles
      qu'il
      rapporte). Pascal
      aussi, dans
      une
      expérience
      connue sur le
      vide
      (reprenant en
      1647 celle
      de Torricelli
      de 1643,
      réalisée
      avec du
      mercure),
      rapporte
      l'observation
      d'un "vide"
      qui se
      crée
      à
      l'extrémité
      non
      scellée
      d'un long tube
      rempli d'eau
      et
      renversé
      sur une cuve
      pleine. Le "vide"
      observé,
      semble d'un
      part
      très
      difficile
      à
      obtenir et
      d'autre part
      est en fait un
      mélange
      d'air et
      d'eau, qui
      apparaît
      à
      l'interface,
      alors que l'on
      observe une
      ébullition. Un
      bon moyen pour
      ne pas se
      laisser
      enfermer dans
      la loi est
      donc de ne pas
      y entrer. Mais
      les choses ne
      sont pas si
      simples car
      l'on a besoin
      de la
      prédictibilité
      pour agir sur
      l'objet. «La
      loi n'est ni
      vraie ni
      fausse mais
      existe au nom
      de la
      cohérence
      mathématique
      de sa
      formulation.»
      (Amzallag, p
      179)
      «...il
      est possible
      d'étudier
      des
      phénomènes
      de plus en
      plus discrets.
      Mais ce
      progrès
      a un prix :
      plus le
      phénomène
      étudié
      est
      quantitativement
      réduit,
      et plus le
      niveau de
      bruit autour
      du
      phénomène
      (l'artéfact
      expérimental)
      est
      élevé.
      C'est en vertu
      de ces
      contraintes
      que la
      présentation
      d'un
      résultat
      positif,
      même
      précédé
      d'un grand
      nombre
      d'essais
      négatifs,
      est
      considérée
      comme
      suffisant pour
      confirmer le
      bien-fonfé
      d'une
      théorie.»
      (p 181-182) 
       Par
      quoi remplacer Les
      lois sont
      remplacées
      par des modèles. Mais
      quelle est la
      validité
      d'un
      modèle
      si aucun
      être
      vivant n'est
      réductible
      à la
      partie d'un
      tout ? Que
      signifie une expérience
      ? Les
      expériences
      ne fondent
      plus les
      théories
      mais elles
      restent
      incontournables
      comme moyen
      d'observation,
      de questionnement
      du
      modèle
      (le
      modèle
      questionne la
      réalité
      et
      l'expérience
      questionne le
modèle). 
       «
      Du coup, la
      biologie
      moléculaire,
      expliquant les
      machineries
      chimiques de
      la vie, mais
      non la vie
      elle-même,
      a cru que la
      vie
      était
      une notion
      mythologique,
      de toute
      façon
      indigne de la
      science, et a
      expulsé
      la vie hors de
      la
      biologie» Affirmer
      la
      différence
      ontologique
      entre les
      êtres
      vivants et les
      autres objets
      de la nature
      était
      devenu
      difficile
      après
      l'hégémonie
      de la
      physique, puis
      de la chimie,
      et
      récemment
      de la
      technologie,
      sur les
      sciences du
      vivant. ****Gérard
      Nissim
      Amzallag,
      2003, 
       
       «La
      connaissance
      de la vie doit
      s'accomplir
      par
      conversions
      imprévisibles,
      s'efforçant
      de saisir un
      devenir dont
      le sens ne se
      révèle
      jamais si
      nettement
      à notre
      entendement
      que lorsqu'il
      le
      déconcerte»
      (Georges
      Canguilhem, La
      connaissance
      de la vie,
      Hachette,
      collection
      Science et
      Pensée,
      1952, p45) Pour
      réaliser
      ce changement
      de paradigme
      qui est un
      re-fondement
      de la
      biologie, les
      outils sont
      l'observation,
      la raison,
      l'expérimentation,
      les
      mathématiques...
      rien de
      nouveau. Si
      vite que je
      pense que pour
      la
      première
      fois dans
      l'histoire le
      changement 
       Pour
      être le
      témoin
      de ces
      changements,
      je n'ai pas
      vraiment de
      poste
privilégié; Quelques
      précisions
      sur la
      méthode
      : +
      La biologie du
      développement
      est un bon
      exemple pour
      cerner les
      approches
      scientifiques
      :      d'après   1.
      la recherche
      d'ordre
      (relations
      entre des
      parties d'un
      organisme
      (anatomie) ou
      entre les
      éléments
      d'un ensemble) *
      l'embryologie
      descriptive et
      comparative regroupe
      deux approches
      anatomiques: 2.
      la recherche
      de
      causes
      (secondes) *
      l'embryologie
      expérimentale
      se fonde
      davantage sur
      la
      physiologie:
      on a longtemps
      parlé
      d'Entwicklungsmechanik
      (mécanique
      du
      développement)
      puis d'embryologie
      causale ou
      encore
      d'embryologie
      physiologique.    *
      le terme d'enquête
      qui semble
      être
      utilisé
      à la
      place de "méthode
      de recherche"
      ne me
      paraît
      pas plus
      juste, bien au
      contraire. Il
      s'agit
      clairement de
      la recherche
      de la
      vérité.
      Dans
      l'enquête
      policière
      la
      vérité
      est historique
      et l'on peut
      considérer
      qu'elle est
      unique et
      indiscutable
      (même si
      elle n'est pas
      toujours
      atteinte).
      Dans
      l'enquête
      scientifique
      la
      vérité
      a de multiples
      visages. Je
      suis un
      réaliste
      inconditionnel
      mais je ne
      crois pas
      à la
      toute
      puissance de
      la science
      expérimentale:
      le réel
      dépasse
      l'expérimental.
       Dans
      des conditions
      expérimentales
      aussi
      contrôlées
      et
      reproductibles
      que possible
      on
      réalise
      (au moins)
      deux
      expériences
      en ne
      changeant
      qu'un seul
      paramètre
      (l'expérience
      où le
      paramètre
      prend la
      valeur la plus
      habituelle est
      dite témoin
      ou contrôle).
      Seule
      une
      différence
      entre les deux
      résultats
      peut
      être
      interprétée
      (si aucun
      paramètre
      observable
      n'est
      modifié,
      à part
      le
      paramètre
      modifié
      expérimentalement
      (paramètre
      de
      contrôle),
      le
      système
      est statique
      et le
      paramètre
inopérant).
      En embryologie
      c'est soit un
      groupe de
      cellules, soit
      une cellule,
      soit une
      molécule
      que l'on
      ajoute, que
      l'on supprime,
      ou que l'on
      déplace,
      chez un
      organisme en
      développement.
      En
      génétique,
      le
      problème
      est plus
      complexe car
      on
      sélectionne
      la plupart du
      temps des
      individus (ou
      des cellules)
      modifié(e)s
      survivant(e)s
      dont on
      étudie
      ensuite les
      caractéristiques
      génétiques. Trois
      conséquences,
      nommées
      indices
      par S. Gilbert
      - et que
      personnellement
      je nomme preuves**
      -, sont
      interprétables
      : **
      le terme de preuve
      pourrait
      être
      défini
      (selon
      F. Gil in EU
      article
      "preuve
(épistémologie)")
      comme «établie
      par une méthode
      reconnue et
      faisant
      l'objet d'une
      croyance».
      Il y a donc
      plusieurs
      niveaux de
      preuve selon
      la
      méthode
      et la croyance
      d'une personne
      donnée.
      Les
      croyances
      scientifiques
      sont bien
      diverses selon
      les niveaux de
      culture...
      penser
      qu'elles sont
      unifiées
      dans une
      vérité
      (idéale)
      relève
      de l'opinion.
       
        
      
      
      
      Comme
      archive, je
      laisse ici un
      lien avec un
      ancienne
page
      sur la
      méthode
expérimentale.
       
      
      
       
      
       
      
      
       
      
      
       
      
       
      
       
      
       
      
      
       
      
      
      
       
      
       
      
 1
      -
      définitions
      
      
      
       
      
       
      
      
       
      
       
      
      
       
      
       
      
       
      
      
       
      
      
      
      
       
      
       
      
       
      
      
       
      
       
      
       
      
      
       
      
      
      
      
       
      
       
      
      
       
      
       
      
      
       
      
      La
      métaphysique
      distingue
      selon la fin
      :
      *
      les
      sciences
      pratiques qui
      recherchent la
      vérité
      (scientifique)
      pour
      l'appliquer
      à une
      opération
      immédiate.
      Elles sont
      très
      valorisées
      actuellement.
      *
      les
      sciences
      théoriques
      ou
      spéculatives
      ont pour
      finalité
      la
      vérité
      pour
      elle-même
      (ou pour
      soi-même...
      par amour de
      la
vérité);
      elles
      comprennent
      par exemple
      les
      mathématiques,
      la physique,
      les sciences
      naturelles, la
      philosophie...
      qui
      étudient
      toutes les
      réalités
      mais selon
      différents
      angles. C'est
      bien sûr
      de ces
      sciences dont
      nous devons
      parler ici. 
      La
      métaphysique
      classe aussi
      les sciences
      selon leur objet:
      *
      les
      sciences de
      la nature
      ont pour objet
      tout
      être
      matériel,
      corporel, en
      tant que
      corps.
      *les mathématiques,
      font
      abstraction de
      la
      matière
      et
      étudient
      les objets
      matériels
      dans leur
      quantité
      d'être
      (je fais
      référence
      ici à
      la notion
      essentielle
      d'être
      en
métaphysique).
      * la métaphysique,
      enfin,
      étudie
      les
      réalités
      qui ne
      dépendent
      pas de la
      matière:
      son objet est
      "l'étant
      en tant
      qu'étant"
      (là
      encore cette
      notion
      métaphysique
      n'est
      certainement
      pas
      évidente
      et,
      plutôt
      que d'essayer
      vainement de
      la
      définir,
      je vous invite
      par exemple
      à lire
      l'article de
      l'Encyclopedia
      Universalis
      à
      Aristote ou
      à
Métaphysique).
      
      L'Encyclopédie
      de Diderot et
      d'Alembert,
      publiée
      en 1751, place
      les sciences
      de la vie
      (« l'histoire
      naturelle »)
      dans le
      domaine des
      connaissances
      rattachées
      principalement
      à la mémoire,
      première
      des trois
      facultés
      (avec la raison
      et l'imagination).
      D'Alembert
      précise
      dans le
      Discours
      préliminaire
      de
      l'Encyclopédie :
      « La
      division
      générale
      de nos
      connaissances
      suivant nos
      trois
      facultés
      a cet avantage
      qu'elle pourra
      fournir aussi
      les trois
      divisions du
      monde
      littéraire
      en
      érudits,
      philosophes et
      beaux-esprits... »
      (d'après
      Paul Mazliak,
      La biologie au
      siècle
      des
      lumières,
      Comment
      "l'histoire
      naturelle" est
      devenue
      biologie, mars
      2006,
      Coédition
      Adapt/Vuibert)
       
      
       
      
      
       
      
      et d'autre
      part, sa
      méthode
      consiste
      à
      rechercher les
      causes**
      immédiates
      , et non les
      causes
      profondes ou
      principes
      premiers.
      se reporter
      à
      l'article de
      Jean
      Largeault:
      réalisme,
      Encyclopedia
      Universalis
      Si
      l'immense
      majorité
      des
      épistémologues
      sont
      idéalistes,
      je suis
      profondément
      réaliste
      (je
      crois à
      une
      matière
      naturelle,
      indépendante
      de nos
      perceptions).
      Je comprends
      la phrase
      "toute science
      est une
      phénoménologie"
      comme un
      accord entre
      vie et
vérité.
      
      voir les
      4 causes
      d'Aristote en
      SVT
       
      
      
       
      
       
      
      
       
      
      2
      - usages
      
 
      
      
       
      
       
      
      
       
      
      
       
      
      La
      Raison
      malmenée
      :
      de l'origine
      des
      idées
      reçues
      en biologie
      moderne,
      2002, CNRS
      Éditions
      (cité
      LRM ci-contre)
       
      
      
       
      
      
      
      
       
      
       
      
      Science et
      Foi : du
      conflit au
      dialogue petit
      texte de J.
      Grifone,
      mathématicien
      catholique
       
      
      
       
      
       
      
       
      
      3
      - La
      méthode
      expérimentale
      en accusation
      
 
      
      
       
      
       
      
      ...
      une
      antiquité
      ?
       
      
      
       
      
      
On
      distingue
      alors les modèles
      internes
      (qualifiés
      de
      "réels"
      car ils
      s'efforcent de
      décrire
      le
      comportement
      des
      systèmes
      réels
      c'est-à-dire
      naturels pour
      ce qui nous
      intéresse)
      et les modèles
      externes
      (qui
      s'efforcent de
      décrire
      le
      "comportement"
      des
      observations,
      c'est-à-dire
      de notre
      connaissance,
      ce sont des
      modèles
      logiques)
      (voir par
      exemple
      l'article de
      Jacques OKSMAN
      : Mesures et
      information,
      Pour la
      Science, 258,
      avril 1999,
      90-95).
      
      Il
      va sans dire
      que nombre de
      physiciens et
      tout autant de
      biologistes ne
      sont pas
      prêts
      à
      abandonner
      cette
      confiance dans
      des lois de la
      nature que le
      travail du
      scientifique
      est de
      dévoiler.
      
      
      
       
      
       
      
      Certains ont
      peut-être
      entendu parler
      des remous
      provoqués
      par le texte
      de René
      Thom présenté
      à
      l'Académie
      des sciences :
      La
      méthode
      expérimentale
      : un mythe des
      épistémologues
      (et des
      savants) ? 1984,
      12;
      Exposé
      de philosophie
      des sciences
      à
      l'Académie
      des sciences,
      19 novembre
      1984. In Comptes
      Rendus de
      l'Académie
      des Sciences,
      série
      générale,
      « La
      vie des
      sciences
      »,
      II, 1, Paris,
      Gauthier-Villars,
      Janv-Fév.
      1985, pp.
      59-68. Ce
      texte est
      publié
      dans le CDRom
      des
      œuvres
      complètes
      de Thom avec
      une partie du
      débat
      qui a suivi.
      Il est aussi
      publié
      in La
      philosophie
      des sciences
      aujourd'hui,
      J.Hamburger
      éd.,
      Paris,
      Gauthier-Villars,
      1986, pp.
      7-20.
      
      
      
      
      
       
      
      
       
      
       
      
      1) On isole un
      domaine D de
      l'espace-temps,
      le «
      laboratoire
      ». Les
      parois de D
      peuvent
      être
      réelles
      ou fictives.
      2) On remplit
      ce domaine
      d'ingrédients
      divers -
      substances
      chimiques,
      êtres
      vivants, etc.
      qui
      constituent le
      système
      étudié
      (S), selon un
      protocole de
      préparation
      (écrit
      en langue
      usuelle
      technicisée).
      3) On perturbe
      le
      système
      (S) en lui
      envoyant,
      à
      partir de
      sources
      dûment
      contrôlées,
      des flux bien
      définis
      de
      matière
      ou
      d'énergie
      (flux
      décrits
      en nature, en
      débit,
      en vitesse et
      en position
      par le
      protocole
d'expérience).
      4) On
      répertorie
      les
      réponses
      du
      système
      grâce
      à des
      appareils dont
      la nature et
      la position
      par rapport
      à (D)
      sont
      spécifiées
      dans le
      protocole
      d'expérience.
      Ce
      schéma,
      en fait, rend
      compte
      également
      des notions
      voisines :
      observation,
      exploration,
expérimentation.
      Dans
      l'observation
      (simple), on
      ne
      prépare
      pas le
      système,
      on l'isole (de
      manière
      voulue ou
      spontanée)
      dans
      l'ensemble des
      faits naturels
      ; les parties
      1, 2, 3
      n'existent
      pas, seul
      subsiste 4,
      réduit
      en
      général
      à la
      simple vision.
      Dans
      l'exploration,
      on a 1, 2 et
      4,mais on joue
      des
      paramètres
      contrôlant
      les appareils
      d'enregistrement,
      de
      manière
      à
      couvrir tout
      le champ
      expérimental
      défini
      dans 1.
      L'expérimentation
      fait appel aux
      quatre
      étapes
      ci-dessus, 1,
      2, 3, 4.
      
       
      
      
       
      
      1) Le fait
      doit
      être
      reproductible.
      Cela exige que
      les protocoles
      de
      préparation
      et
      d'expérience
      soient
      suffisamment
      précis
      et
      détaillés
      pour qu'on
      puisse - en
      d'autres temps
      et en d'autres
      lieux -
      reproduire
      l'expérience.
      Le
      critère
      de
      reproductibilité
      du fait exige
      - dans une
      interprétation
      dynamique -
      une
      hypothèse
      de «
      stabilité
      structurelle
      » (alias
      «
      généricité
      ») des
      dynamiques
      sous-jacentes.
      2) Le
      fait doit
      présenter
      quelque
      intérêt.
      On touche ici
      à un
      problème
      immense.
      Disons
      seulement que
      l'intérêt
      peut
      être
      soit pratique
      (technologique),
      soit
      théorique.
      [...] Qu'il
      s'agisse de
      créer
      ou d'interdire
      un
      phénomène,
      dans les deux
      cas, on est
      confronté
      à une
      analyse
      causale de ses
      conditions de
      production. Le
      fondateur
      historique de
      la
      méthode
      expérimentale,
      Francis Bacon,
      a cru pouvoir
      affirmer que
      l'emploi de
      l'expérimentation
      permettait
      à elle
      seule
      d'analyser
      causalement
      tout
      phénomène.
      C'est cette
      illusion que
      je voudrais
      tout
      particulièrement
      dissiper.
      L'expérimentation,
      à elle
      seule, est
      incapable de
      découvrir
      la (ou les)
      cause(s) d'un
      phénomène.
      Dans tous les
      cas, il faut
      prolonger le
      réel
      par
      l'imaginaire,
      et
      éprouver
      ensuite cet
      halo
      d'imaginaire
      qui
      complète
      le
      réel.
      Ce saut dans
      l'imaginaire
      est
      fondamentalement
      une
      opération
      mentale, un Gedankenexperiment,
      et aucun
      appareil ne
      peut y
      suppléer.
      Claude
      Bernard, fort
      lucidement,
      avait bien vu
      cet aspect, et
      dans son
      schéma
      - Observation
      - Idée
      -
      Expérimentation
      - le processus
      psychologique
      créant
      l'idée
      est
      laissé
      dans une
      totale
      obscurité,
      mais il
      insiste sur sa
      nécessité,
      au contraire
      de Bacon qui
      prétendait
      que
      l'expérience
      répétée
      pouvait
      fournir - par
      induction -
      l'idée
      de la loi.
      Autrement dit,
      l'expérimentation,
      pour
      être
      scientifiquement
      significative,
      ne dispense
      pas de penser
      . [...] Il est
      hors de doute
      que la seule
      méthode
      concevable en
      matière
      expérimentale
      (qu'elle soit
      à but
      théorique
      ou pratique)
      doit
      nécessairement
      passer par
      l'analyse
      causale des
      phénomènes
      étudiés.
      Or en science,
      on ne dispose
      que de deux
      types
      d'analyse
      causale.
      L'une,
      fondée
      sur l'analyse
      en langue
      naturelle, est
      essentiellement
      aristotélicienne
      d'esprit : il
      s'agit
      d'expliquer le
      phénomène
      par une cause
      efficiente, en
      général
      une
      entité
      ad hoc, un
      « agent
      responsable
      » ;
      l'autre,
      mathématique
      et
      physicaliste,
      est
      fondée
      sur la
      réduction
      à un
      système
      différentiel
      dont la
      solution est
      déterminée
      par les
      conditions
      initiales. On
      peut
      compliquer le
      premier
      schéma
      par des
      cascades de
      causalité
      interagissantes
      : c'est le
      principe des
      schémas
      cybernétiques.
      On peut
      simplifier le
      second par des
      considérations
      de type
      dynamique
      lente,
      dynamique
      rapide,
      méthodes
      asymptotiques,
      qui
      réintroduisent
      des
      éléments
      discrets, mais
      la jonction
      entre les deux
      sortes
      d'analyse
      demeure en
      général
      impossible.
      [...]
      Concluons
      :
      l'expérience
      est
      guidée
      soit par un
      besoin
      technologique
      immédiat
      (par exemple,
      tester les
      propriétés
      de tel ou tel
      matériau
      sous telle ou
      telle
      condition),
      soit par une
      hypothèse,
      fruit d'une
      expérience
      mentale (Gedankenexperiment),
      qui la
      précède
      et dont on
      veut
      éprouver
      l'adéquation
      au
      réel.
      C'est dire que
      toute
      expérience
      est
      réponse
      à une
      question,
      et si la
      question est
      stupide, il y
      a peu de
      chances que la
      réponse
      le soit moins.
      »
       
      
       
      
      
       
      
      
      
      
       
      
       
      
       
      
      
       
      
      À cette
      vision
      désabusée
      je crois qu'il
      faut opposer
      une conviction
      ferme sur la réalité
      de
      l'expérience
      et du lien
      entre le
      phénomène
      et la cause.
      Peut-être
      est-ce par une
      redécouverte
      de la richesse
      de la causalité
      que l'on
      pourra
      accepter ce
      mélange
      d'indéterminisme
      et de
      déterminisme
      en science
      (voir les 4
      cause
      d'Aristote en
      SVT).
      
      La
      démarche
      expérimentale
      est
      utilisée
      pour
      connaître
      le
      passé
      étant
      donné
      que l'on
      suppose la
      réversibilité
      des lois.
      J'avais
      dès
      1998
      été
      surpris par le
      fait que l'on
      oubliait de
      dire que les
      sciences du
      passé
      (géologie,
      paléontologie)
      n'étaient
      pas des
      sciences
expérimentales
      car on ne
      peut pas
      expérimenter
      dans le
      passé.
      On ne peut
      qu'extrapoler
      des lois
      (postulat d'actualisme:
       :
      les lois
      actuelles
      étaient
      valables par
      le
      passé (voir
      introduction
      du cours
      Terminale
Spécialité
      ). En
      fait, ce qui
      me chiffonnait
      était
      donc
      plutôt
      la
      réversibilité
      de ces lois
      que la
      présence
      supposée
      de ces lois.
      Mais
      maintenant
      comment faire
      des
      expériences
      sans chercher
      à
      découvrir
      des lois ?
      
      
       
      
       
      
       
      
      Isaac Newton (image)
       
      
      
       
      
      Ainsi, ce qui
      est lourd de
      conséquences,
      est le
      comportement
      des
      expérimentateurs
      qui, en se
      fiant à
      la loi
      acceptée,
      corrigent
      leurs
      résultats
      pour les faire
      cadrer avec
      les
      prédictions.
      « Si
      Mendel n'est
      pas
      critiqué
      pour ses
      méthodes,
      c'est
      parcequ'elles
      constituent
      aujourd'hui
      encore une
      norme» (Amzallag,
      p181).
      (voir cours
      de TS de
spécialité
      : Mendel, en
      choississant
      ses
      caractères,
      et en
      définissant
      des classes
      arbitraires
      d'équivalence,
      était
      un
      précurseur
      de la
      méthode
      expérimentale
      telle qu'on la
      pratique).
       
      
       
      
      
       
      
      
      
      
       
      
       
      
      les
      lois du vivant
      ..
      si elles
      n'existent
      pas?
       
      
      
       
      
      La
      démarche
      de René
      Thom
      fondée
      sur l'analogie
      est un
      réponse
      très
      pertinente
      à cette
      question. Toute
      analogie est
      vraie.
      Le travail de
      Thom a un but
      : construire
      un
      générateur
      de
      modèles
      pour les
      biologistes
      (et les
      économistes...
      et tous ceux
      qui cherchent
      à
      comprendre des
      phénomènes).
      Mais bien peu
      de biologistes
      avaient alors
      compris ce
      message. Les
      choses
      changent. Nissim
      Amzallag
      développe
      ces questions
      avec sa
      manière
      de voir dans LRM***
      ch 13. 
      
      
      
       
      
       
      
       
      
      
       
      
       
      
       
      
      4
      - pour une
      biologie autonome
      ****
      
 
      
      
       
      
      
       
      
      Edgar
      Morin (Science
      avec
      conscience,
      Seuil 1990, p
      251,
      cité in
      LRM***
      p 18): 
       
      
      
       
      
      Mais il n'a
      jamais
      manqué
      de chercheurs
      qui, avec des
      sensibilités
      très
      différentes
      et refusant le
      réductionnisme,
      s'efforcent de
      forger des
      concepts pour
      soutenir ce
      renouveau . Je
      me suis
      efforcé
      d'intégrer
      quelques-uns
      de leurs
      travaux
      à mes
      cours:
      Pierre-Paul
      Grassé,
      Rosine
      Chandebois,
      René
      Thom, Anne
      Dambricourt-Malassé,
      Pascale
      Mentré,
      Nissim
      Amzallag****...
      Cette
      pauvre liste
      montre combien
      ce travail de
      formation
      personnelle
      permanente de
      tout
      enseignant est
      difficile;
      bien
      évidemment
      d'innombrables
      chercheurs et
      travaux m'ont
      échappé
      (dire que
      presque tous
      m'ont
      échappé
      serait plus
      exact mais les
      choses
      changent :
      internet est
      pour cela un
      outil
      extraordinaire).
      La biologie
      théorique
      sera
      certainement
      d'un grand
      soutien dans
      cette
      approche.
       
      
       
      
      
       
      
      L'homme
      végétal
      Pour une
      autonomie du
      vivant,
      Albin Michel
      (cité
      HVPAV) 
       
      
      
       
      
      La
      fusion des
      Sciences de la
      Vie et des
      Sciences de la
      Terre en SVT
      dans
      l'enseignement
      a-t-elle
      été
      profitable ?
      Je n'en suis
      pas sûr.
      Si l'on
      accepte de
      dire que la
      terre ne peut
      se concevoir
      sans vie et
      donc que toute
      géologie
      doit
      être une
      biogéologie,
      il n'y a pas
      de
      problème.
      En effet la
      géologie
      est une
      morphologie,
      une
      géophysique
      et une
      géochimie;
      elle est fille
      directe des
      sciences
      physiques et
      donc de leur
      déterminisme
      et surtout de
      la
      réversibilité
      des lois. La
      géologie
      historique se
      contente
      très
      bien d'un
      postulat d'actualisme.
      La biologie,
      avec son
      indéterminisme
      et surtout
      l'irréversibilité
      de ses
      phénomènes,
      fait mauvais
      ménage
      avec la
      géologie.
      Toute l'évolution
      est
      profondément
      rebelle
      à un
      déterminisme
      mais ce n'est
      pas une raison
      pour rejeter
      la
      causalité
      et invoquer un
      hasard
      mystificateur.
      La
      reconstitution
      des
      événements
      biologiques
      passés
      (la
      paléontologie
      au sens le
      plus large)
      échappe
      à
      l'expérience.
      L'article
      de Pierre
      LAZLO paru en
      1997 dans La
      Recherche
      est toujours
      d'actualité
      même si
      les questions
      philosophiques
      se posent
      maintenant de
      façon
      plus claire: Origine
      de la vie:
      100.000
      milliards de
      scénarios,
      Pierre LAZLO,
      296, mars
      1997, 26-28.
      
      
       
      
       
      
      
       
      
      
      
      
       
      
      
       
      
       
      
      
       
      
      Mais ce qui
      change c'est
      le statut de
      l'expérience
      et
      l'importance
      donnée
      au
      modèle
      (voir
      ci-dessus).
      Mais les
      choses
      changent
      vite...
      de paradigme
      est
      vécu
      non pas par
      une
      élite
      intellectuelle
      (nationale ?)
      mais par une
      communauté
      mondiale
      d'horizons
      très
      divers et peu
      structurée...
      
      On
      ne
      résume
      pas en
      quelques
      lignes des
      années
      de
      réflexions
      et de
      recherche, il
      faut donc lire
      (et relire)
      Nissim
      Amzallag (puis
      se mettre au
      travail).
      Sa
      démarche
      est
      profondément
      originale :
      elle repose
      sur la
      considération
      de la
      réelle
      individualité
      du vivant (LRM***
      ). Ce concept
      laisse la
      place dans son
      second ouvrage
      à la dissociation
      autonome
      (HVPAV****)
      qui
      désigne
      l'émergence
      d' «un
      tout
      cohérent
      à
      partir d'une
      population de
      molécules,
      d'organites,
      de cellules,
      d'organes ou
      même
      d'individus.»
      Cet auteur
      veut rendre
      à
      l'être
      vivant son
      autonomie, que
      l'on puisse
      s'émerveiller
      devant sa
      capacité
      d'adaptation
      qui est une
      propriété
      de l'individu,
      du vivant et
      non le
      résultat
      d'une
      quelconque
      chaîne
      d'interactions
      qui aboutirait
      au
      comportement
      stéréotypé
      d'un
      organisme-machine.
      
      
      je reste donc
      simplement
      attentif et
      disponible en
      faisant appel
      à tous
      mes lecteurs
      (pierre point
      stouff at
      libertysurf
      point fr)... 
      
      
      
       
      
       
      
       
      
      
       
      
       
      
       
      
       
      
      Biologie du
développement,
      
      S.Gilbert, De
      Boeck, 2004
       
      
       
      
       
      
      
       
      
      
       
      
      
       
      
      - approche
      anatomique
      comparative:
      c'est avant
      tout l'observation
      (à
      l'œil nu
      ou au
      microscope,
      avec ou sans marquage
      des cellules (d'abord
      par des
      colorants puis
      par des
      éléments
      radioactifs ou
      immunologiques...)
      qui permet de
      suggérer
      des
      hypothèses
      qui se fondent
      sur des
      analogies:
      par exemple la
      théorie
      de Von Baer
      sur
      l'existence de
      trois
      feuillets
      embryonnaires
      (ecto-,méso-
      et endoderme,
      découverts
      chez l'embryon
      de poulet par
      Pander)
      communs aux
      embryons de
vertébrés.
      Le domaine
      médical
      n'est pas
      oublié.
      Il concerne
      notamment
      l'étude
      des agents
      tératogènes
      (qui
      provoquent des
      malformations
      au cours du
      développement)
      et se
      développe
      avec des
      comparaisons
      chez l'animal
      (on parle de
      modèle
      animal). Dans
      le cadre des
      analogies, on
      peut citer les
      modèles
      mathématiques
      du
      développement
      qui
      progressent.
      Le plus connu
      est le
      modèle
      de Turing de
      réaction-diffusion
      qui, dans une
      vision
      chimique des
      interactions
      entre
      populations
      cellulaires,
      présente
      par exemple
      une simulation
      de la
      pigmentation
      de certains
      organismes
      (poisson
      zèbre,
      gastéropode
      Oliva
      porphyria...).
      - approche
      anatomique
      évolutive
      (traduit
      en évolutionnaire):
      les
      comparaisons
      faites
      à
      partir des observations
      sont cette
      fois
      interprétées
      à
      l'aide
      d'analogies
      mais aussi d'homologies
      dans le sens
      où l'on
      considère
      une origine
      commune pour
      deux
      structures
      similaires
      dites
      homologues.
      Cette origine
      commune a
      d'abord
      été
      présentée
      comme une
      origine
      strictement
      embryonnaire,
      sans
      référence
      à
      l'évolution
      (lois de Von
      Baer, 1828; que
      l'on trouve
      bien
      exposées
      dans le livre
      de Gilbert
      cité
      ci-dessus, pp
      8-9).
      Puis à
      partir du
      moment
      où l'on
      a
      considéré
      que «
      La
      communauté
      de
      conformation
      embryonnaire
      révèle
      donc une
      communauté
d'origine»
      selon les mots
      de Darwin (On
      the Origin of
      Species,
      1859,
      dans la
      conclusion de
      la traduction
      française
      disponible
      gratuitement
      sur internet
      http://abu.cnam.fr/cgi-bin/donner_html?espece1;
      on notera
      aussi sa
      remarque sur
      les structures
      homogènes,
      terme pris
      dans le
      même
      sens qu'ici),
      l'homologie
      est devenue
      synonyme de
      parenté
      évolutive,
      idée
      qui est
      reprise de
      façon
      rigoureuse
      dans la
      terminologie
      cladiste (voir
      page sur le cladisme)
      par le terme
      d'homologie
      de filiation ou
      homologie
      secondaire
      (deux
      caractères
      sont
      homologues
      s'ils sont
      portés
      par deux
      individus
      ayant une
      ancêtre
      commun
      exclusif).
      On
      notera que les
      homologies
      sont de
      l'ordre de
      l'organisation
      (anatomie) et
      non de la
      fonction (on
      ne compare pas
      deux ailes
      dans le cas
      des membres
      antérieurs
      de
      chauve-souris
      et d'oiseau;
      l'adaptation
      au vol est une
      autre
      question).
       
      
       
      
      
       
      
      
       
      
       
      
       
      
      
       
      
      
      
       
      
       
      
      
       
      
      * l'approche
      génétique
      est
      expérimentale
      mais elle se
      focalise sur
      les
      explications
      de type
      génétique
      (que l'on
      pourrait
      résumer
      ainsi: "le
      phénotype
      résultant
      du
      génotype
      sous le
      contrôle
environnemental").
      Remarque:
      l'approche
      génétique
      n'est pas du
      tout une
      approche
      chimique.
      C'est faire
      preuve
      d'aveuglement
      que de penser
      que
      sélectionner
      un type
      cellulaire
      modifié
      génétiquement
      n'est qu'une
      manipulation
      de la
      séquence
      de l'ADN; il
      est plus que
      probable
      qu'une cellule
      mutante
      sélectionnée
      diffère
      de la cellule
      originelle par
      bien autre
      chose qu'une
      seule
      séquence
      d'ADN .
       
      
       
      
      
       
      
 +
      L'approche
      expérimentale
      comparée
      à une
      "enquête*
      scientifique"
      selon S.
      Gilbert
      
      
       
      
       
      
      
       
      
      
       
      
      
      
      
       
      
      
       
      
      - la
      corrélation:
      c'est la
      preuve la plus
      faible. Deux
      événements
      successifs
      dans le temps
      par exemple
      peuvent
      être
      reliés
      par une
      relation de
      causalité
      (efficiente).
      Deux
      événements
      simultanés
      peuvent avoir
      une cause
      (efficiente)
      commune.
      - indice
      par perte de
      fonction
      : cette preuve
      est plus forte
      que la
      corrélation
      mais sa
      reproductibilité
      doit
      être
      testée
      avec soin et
      il est
      difficile de
      savoir si la
      fonction
      perdue est
      bien la seule
touchée.
      - indice
      par gain de
      fonction
      ; cette preuve
      est
      considérée
      comme la plus
      fiable.
       
      
       
      
      
       
      
       
      
      
       
      
       
      
      
       
      
      Récréation:
      Savourez la
      science comme
      découverte
      avec
      une séance
      de la
      Société
      française
      de philosophie
      qui accueille
      Étienne
      Wolff le
      26 fév.
      1966 autour du
      thème :
      "Le climat
      de la
      découverte
      en biologie".
      Intervenants:
      Mme
      Weill-Brunschvicg,
      MM.
      Canguilhem,
      Dreyfus-Lefoyer,
      Dr. Guibert,
      Guillet,
      Hyppolite, Dr
      Minkowski,
      Schuhl et
      Wahl. Télécharger
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