La représentation visuelle du monde

 

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Quelques données sur l'épreuve du Baccalauréat "Enseignement scientifique" en fin de 1èreL.
Coefficient 2 - Écrit - Durée 1h30 avec des questions mélangées de Physique et de SVT
Partie 1 (13 ou 14 points) - un des deux thèmes communs (Représentation visuelle du monde OU Alimentation et environnement) - mêle les deux disciplines mais DOMINANCE de l'une par rapport à l'autre.
Partie 2 (6 ou 7 points) - Uniquement physique (Physique et chimie dans la cuisine) si la 1ère partie est à dominance SVT ; et inversement, uniquement SVT (Procréation OU Du génotype au phénotype, applications biotechnologiques OU Place de l'homme dans l'évolution, AU CHOIX qui dépend à la fois de la publication de deux thèmes annuels par le ministère, et du choix du professeur qui ne traite qu'un sujet) si la 1ère partie est à dominante Physique.

Enseignement de CULTURE scientifique sur des sujets TROP NOMBREUX et TROP VASTES. Les sujets de SVT de baccalauréat sont des questions scolaires qui s'éloignent peu de la restitution de connaissances d'un niveau équivalent aux questions de 1èreES ou 1ères S. Un nivellement par le bas préjudiciable à tous. En effet le raisonnement est de moins en moins exigeant alors que la quantité de connaissances à apprendre - superficiellement - ne cesse d'augmenter.
La course vers le bac consiste à traiter
3 thèmes gigantesques en 16h de cours au total (en comptant 1h30 pour les devoirs, soit 30 min de devoir par thème, et donc un devoir par trimestre), ce qui fait à peu près 5h par thème.. à 24 élèves, en les faisant manipuler !!! Bien chanceux le collègue qui aura traité le sujet qui tombera au bac pour que les élèves comprennent au moins le vocabulaire.
 


Plan de cette page:
1 - Anatomie
2 - Histologie
3 - Physiologie
4 - Éthologie

1. Voir nécessite des structures paires en bon état : deux yeux, deux nerfs optiques, deux hémisphères cérébraux

Observer - Manipuler - Expérimenter

un œil de thon en place - extraction du cristallin (effet de loupe)... un organe vivant, complexe avec une loupe (le cristallin)

maquette d'œil humain (avec muscles oculomoteurs) et photos (Bordas p 27)... un organe hautement spécialisé

buste humain avec yeux dans leurs orbites (protégés) et cerveau dans sa boîte crânienne (avec orifice pour le passage du nerf optique)... des organes visuels très protégés, faisant partie du système nerveux

Apprendre

un schéma en coupe de l'œil (Bordas p 10, fig 2) ; un schéma global (Bordas p 34 fig A1 ou p 35 B2)

Un globe oculaire est mobile et protégé; il comprend :
- 2 lentilles (assimilables optiquement à une seule lentille): la cornée (avec l'humeur aqueuse), non vascularisée mais humidifiée en permanence vers l'extérieur par les larmes sécrétées par des glandes lacrymales (lacryma = larme en latin); et le cristallin, contractile grâce à des muscles qui le déforment en l'étirant
- un diaphragme: l'iris (dont l'orifice de diamètre variable est la pupille); la fermeture réflexe de la pupille est appelée "réflexe pupillaire" ou myosis
- une chambre optique remplie d'un gel (humeur vitrée)
- une paroi photosensible comprenant de nombreuses couches réparties en 3 ensembles: la sclérotique, externe, solide, protectrice (dont la cornée est le prolongement); la choroïde, intermédiaire, pigmentée (sauf chez les albinos), nourricière et réfléchissante; et la rétine, interne, photosensible (elle résulte d'une expansion cérébrale).

Les nerfs optiques contiennent de nombreuses fibres nerveuses (prolongements cellulaires des cellules nerveuses, de type axone, les noyaux des cellules étant pour la plupart situés dans la rétine). Les fibres des nerfs optiques droit et gauche s'entrecroisent au niveau du chiasma: chaque œil est en connexion avec les deux hémisphères cérébraux.

Les centres visuels comprennent des relais et des centres supérieurs. Les corps genouillés latéraux (droit et gauche) appartiennent à une partie du cerveau appelée thalamus et situé au centre de celui-ci. C'est une zone de relais entre les fibres venant des yeux et des cellules nerveuses qui, partant de ces corps genouillés, vont jusqu'à la partie la plus externe du cerveau: le cortex (cortex = écorce ou enveloppe en latin). La partie du cortex qui traite des informations visuelles est située à l'arrière de la tête (cortex occipital). D'autres fonctions, faisant partie de la vision, comme le mouvement des yeux, qui permet au regard de suivre un objet, sont contrôlées par d'autres zones du cortex.

Appliquer

Amérique du Sud, novembre 2003: Coupe transversale d'un œil de bœuf à légender en précisant le rôle du nerf optique et de la rétine

Comprendre

En cette époque de paraître plutôt que d'être il est essentiel de s'interroger sur le pouvoir mais aussi les limites de ce sens perfectionné qu'est la vision.

Le petit prince, Antoine de Saint-Exupéry
« ... Adieu, dit le renard. Voici mon secret. Il est très simple : on ne voit bien qu'avec le cœur. L'essentiel est invisible pour les yeux.
- L'essentiel est invisible pour les yeux, répéta la petit prince, afin de se souvenir.
- C'est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante...»

2. La rétine est un prolongement du cerveau et elle reste reliée à lui par le nerf optique.

Observer - Manipuler - Expérimenter

coupe transversale de rétine (Bordas, p 14-15) : les noyaux sont les structures cellulaires principalement colorées; attention on ne voit pas les membranes au microscope optique : des amas de substance (protéiques) coagulées peuvent prendre une coloration rosée unie; les pigments déjà sombres sans coloration peuvent fixer très fortement le colorant : de nombreuses cellules nerveuses modifiées en 3 types principaux: des cellules pigmentaires, réfléchissantes, des cellules photosensibles (cônes et bâtonnets) et des cellules nerveuses ganglionnaires qui se prolongent (par leurs axones) dans les nerfs optiques jusqu'aux corps genouillés latéraux.

coupe microscopique au point aveugle (Bordas p 16); les axones des cellules ganglionnaires se regroupent en ce point et constituent le départ du nerf optique.

coupe fine du cortex (Bordas p 33) : les cellules nerveuses corticales, très ramifiées, forment un réseau d'une complexité phénoménale.

Complément:

Les organes sont composés de tissus (ancien terme venant du 19ème avant la théorie cellulaire, où les organes étaient formés de fibres (théorie fibrillaire de Haller, voir par exemple "La théorie cellulaire" de G. Canguilhem). Les cellules, unités du vivant (voir cours de seconde), composent à leur tour les tissus. Au cours du développement l'homme passe du stade cellule unique (œuf, embryon stade 1 cellule) au stade de plusieurs milliers de milliards de cellules. Mais ces cellules ont des histoires communes et se regroupent par populations. Ce sont les populations qui interagissent entre elles et construisent les organes. La formation de l'œil a souvent été pris comme exemple par les embryologistes pour essayer de comprendre les étapes successives de la formation d'un organe complexe. Des expériences d'embryologie expérimentale (ablation, greffe...) ont été réalisées chez des vertébrés mais principalement les amphibiens comme la grenouille et des oiseaux, comme le poulet. Voici quelques résultats:
* l'œil est un organe qui comprend des cellules venant de l'épiblaste (couche externe embryonnaire donnant notamment l'épiderme, couche la plus externe de la peau) qui formeront la cornée et le cristallin; du neuroblaste (tissu nerveux en cours d'organisation invaginé dorsalement en un tube à partir de l'ectoblaste) qui donne l'iris et la rétine; et le mésoblaste (couche intermédiaire donnant le mésenchyme lorsque les cellules sont peu ordonnées), qui donne la choroïde et la sclérotique.
* très précocement, deux vésicules optiques s'évaginent à partir du tube nerveux primitif et viennent se coller à l'épiderme embryonnaire. Elles induisent (phénomène d'induction embryonnaire) la formation du cristallin qui, en retour induit la formation de la rétine (la paroi externe de la vésicule donne les couches ganglionnaires et photosensible et la paroi interne, la couche pigmentaire). Cristallin et rétine en formation induisent en retour la formation de la cornée. En déplaçant les vésicules optiques on peut induire des yeux complets (non fonctionnels car ils ne sont pas reliés au cerveau). En fissurant la vésicule optique précoce du poulet on peut obtenir deux yeux complets d'un seul côté.
Bien évidemment toutes ces expériences peuvent être réalisées chez l'embryon sur des yeux en cours de formation. Chez le jeune ou l'adulte, les tissus sont différenciés et ils ont perdu leur capacité à donner des tissus différents. Seules certaines cellules, dites cellules souches, gardent des capacité de multiplication et de différenciation parfois importantes qui servent à des réparations ponctuelles.

Apprendre

Vous ne devez reconnaître que les cellules nerveuses. Seules les cellules conduisant l'influx nerveux (les neurones) sont décrites avec un vocabulaire particulier:
- le corps cellulaire est la partie qui contient le noyau
- un prolongement unique se terminant par une zone de contact (synapse) est appelé axone
- d'autres prolongements, non terminés par des synapses, sont appelés dendrites.
Les cellules photosensibles sont des neurones (du fait principalement de la présence de synapses) dont la partie opposée à l'axone est élargie est contient des pigments photosensibles situés sur des membranes résultant de très nombreuses invaginations de la membrane plasmique. Selon la forme du prolongement on distingue les cônes et les bâtonnets.
Les cellules ganglionnaires sont aussi des neurones, assez typiques.
Les autres cellules nerveuses de la rétine ne sont pas des neurones :
* les cellules pigmentaires entourant les extrémités en bâtonnets et en cônes des cellules photosensibles; elles réfléchissent la lumière.
* les cellules gliales protectrices et nourricières qui entourent les neurones rétiniens ou cérébraux et les axones des nerfs.

Remarque:
la section d'un axone provoque la dégénérescence de la partie contenant la synapse; la partie centrale (côté corps cellulaire) reste vivante mais l'axone ne repousse pas pour donner une nouvelle synapse. On ne sait pas actuellement induire le développement in vitro ou une vivo des neurones sauf pour certains tissus nerveux embryonnaires.

Appliquer

France métropolitaine, septembre 2003, 1ère partie, questions n°2 et n°4 (Hatier p 182): savoir que dans le cas d'un glaucome, avec dégénérescence des cellules rétiniennes, la destruction n'atteint que les corps genouillés latéraux où se font les relais synaptiques des cellules ganglionnaires rétiniennes, sans se propager aux neurones du cortex.

Comprendre (suite)

François Cheng: "L'éternité n'est pas de trop", 2002
« ... un vrai dialogue entre les êtres et, a fortiori, entre les cultures est difficile. S'il ne se contente pas de propos superficiels, un dialogue exige des intervenants qu'ils dépassent les apparences - lesquelles n'offrent le plus souvent que des différences de surface -, et qu'ils acceptent de plonger dans la profondeur de leur être, là où résident les questions fondamentales, donc universelles, qui se posent aux humains. La sincérité de la réponse en constitue l'intérêt. »

Xavier Grall, Barde imaginé, récit, Calligrammes, 1994 (extraits choisis... qui, je l'espère, ne défigureront pas trop l'élan poétique)
«Où est mon âme ? ( .. ) Je ne comprends pas. Je ne vois rien. Barde imaginé. Plus d'yeux. On a pris mes yeux. Les hommes ont volé ma voyance. Ces hommes qui m'assassinaient toujours avec leurs yeux ouverts, ces bogues pleins de cils, ils ont détruit peut-être le peuple des grands oiseaux qui en moi volaient. ( .. ) Ils ont dissous mes yeux à force de me regarder.
( .. ) Je m'en vais. Je suis déjà loin. Je suis déjà en route. ( .. ) Je marche bien. Sans voir, sans voir quoi que ce soit. Avec mon nez au vent. Comme mon chien. Mon seul bien. ( .. )
Allons, marchons, crevons... Nous arriverons bien un jour, là où il le faut. Les chiens sont moins trompeurs que les hommes. Il n'y a qu'à les suivre.
Chercher son âme, quelle idée saugrenue. Qui me suivra sur ces sentiers là ? Qui imitera ma quête ? S'il est une chose que les hommes détestent, c'est bien cette flamme qu'ils tuent tous les jours, qu'ils flanquent sous le boisseau. J'ai vu naguère le monde de près, cette vaste poubelle. J'ai chroniqué dans la chose politique, interrogé les notabilités républicaines. Ceux-là aussi, ils avaient des yeux partout, gélatineux, plus accrocheurs que des grappins, ces yeux qui me prenaient. Mais je ne voulais point rentrer dans leurs calculs. Je me libérais de leurs séductions et, aveugle, je me réjouis de ne plus voir. ( .. )
Enfin, après bien des kilomètres, mon chien s'est arrêté. Il grattait impérieusement contre une porte. ( .. )
C'était le manoir des âmes mortes. ( .. )
J'avais été, j'avais été le fils de paysans léonards. Ma certitude s'accroissait de ces odeurs retrouvées : bahuts béants sur les alcools, merisiers fauves aux cires religieuses. J'avais été, j'avais été au temps naguère le sombre et ténébreux fils des landes. Oui, maintenant je le savais, j'avais été l'héritier des tourbes noires, des fougères fauves cardées par le souffle de l'Ouest, j'avais été l'âme de la contrée boucailleuse et féodale. Barde déjà au creux des solitudes. Sauvage déjà. Rejet de lignes mystiques et folles.
Barde inattendu.
Et c'est ainsi que je retrouvais miraculeusement l'usage de mon œil droit. Cela se fit instantanément, par l'effet des esprits stagnant dans le manoir. Je reconnus les orfraies, les hiboux putrides. Ils avaient fienté des canaris morts sur le velours des fauteuils et le chêne du parquet. Ombres ennemies. Chair des fiascos... Pourquoi avais-je recouvré l'usage de mon œil ? Barde éborgné. Le chant des morts sortait de ma bouche dans un hymne rageur.( .. )
J'ai fini par me lever. ( .. ) J'ai marché comme jamais. Je lançais mes jambes sur le macadam et j'avançais très vite. Du coup c'était mon chien qui avait du mal à me suivre. ( .. )
Où allais-je donc ?
En quel lieu allais-je traquer mon âme ? Bientôt, je sentis l'air de la mer. ( .. )
Âpre bonheur. Âpreté des rochers à fleur de poussière, âpreté de cette géographie maritime qui peu à peu me pénètre la pupille, s'approche, s'accroche, fond dans un paquet de brume et puis revient, se rapproche. ( .. )
La mer à moi ! Mer baradoz ! ( .. )
Le songe est plus que la vie, la mer est plus que la rive. Je m'assis dans le sable et un pétrel, de son aile glacée, me râpa le visage.
Alors mon deuxième œil s'ouvrit et je vis tout, parfaitement. Je vis les hommes et les femmes, les saints et les saintes, les guerriers et les martyrs. Ils surgissaient de la mer et ils me nommaient tous par mon nom et je sentis enfin que j'avais chaud dans le cœur, que je sortais de ce très long hiver des âmes gelées, et je vis qu'ils étaient paysans, marins, prêtres et qu'ils ne ressemblaient pas à ceux que j'avais connu jusqu'à ce jour et ils me disaient de louer le lin et de louer l'algue, de célébrer le blé et la bruyère, et de louer le navire et la hune. Je sus alors que j'avais trouvé mon âme et qu'elle était vaste comme la mer.( .. )»

Souvent on identifie la vue, le sens le plus "noble", le plus perfectionné de l'homme, à la connaissance. On parle des yeux de l'âme pour désigner une connaissance spirituelle.
On peut être aveugle de bien des manières. Tout comme il existe d'autres moyens de voir que d'utiliser ses yeux. On peut aussi regarder sans voir. Parfois, fermer les yeux, c'est vraiment savoir regarder. Combien de fois peut-on dire que l'on a vu quelque chose mais sans y faire attention et que cela nous a échappé. La vue peut être inconsciente. Elle peut aussi s'éduquer.

En sciences naturelles rien n'est plus difficile que savoir observer. Devant une même réalité, deux observateurs ne voient pas forcément la même chose. Un observateur entraîné voit beaucoup plus de détails ou, surtout, peut saisir (comprendre) des choses qui échappent à un observateur inattentif ou inexpérimenté.
Certes, la vision est une fonction biologique, et l'intégrité de tous les organes visuels est nécessaire pour voir, mais on peut voir le monde (au sens de connaître) par d'autres sens, qui sont exacerbés chez les aveugles (notamment le toucher et l'ouïe). Donc d'une part notre connaissance ne se limite pas au monde visible et d'autre part la vue n'est pas le seul moyen de connaître le monde. C'est un sens qui, comme tous les sens, peut nous tromper.

"Je demande à voir". "Ne croire que ce que l'on voit". Ces expressions familières mettent en avant la confiance spontanée que l'homme met dans ce qu'il voit. Et pourtant, c'est peut-être le sens le plus facile à tromper.
De là une attitude de défiance ou tout au moins de prudence envers les apparences. Des apparences pas toujours fausses mais souvent faussées, trompeuses. Voir l'être derrière le sensoriel. Voir la substance (ce qui ne change pas) derrière les accidents (changeants, éphémères) comme diraient les philosophes scolastiques à la suite d'Aristote.

Pour ouvrir le débat, on peut aussi penser au monde d'apparences présenté dans la trilogie cinématographique MATRIX.

3. Voir n'est ni un question de chimie, ni une question d'électricité mais un problème physiologique

Observer - Manipuler - Expérimenter

Courbe de sensibilité des cônes et des bâtonnets (p18 et 19): les bâtonnets permettent une vision en noir et blanc pour de faibles éclairements; les cônes permettent une vision des couleurs pour une forte intensité lumineuse; il existe des cônes sensibles principalement au rouge-jaune, des cônes sensibles principalement au vert et des cônes sensibles principalement au bleu.

carte de répartition des cônes et des bâtonnets (Bordas A3 et A4 p 20 et expérience simplissime de lecture B5 p 21);

Essayez de lire une phrase de quelques mots sans bouger les yeux ou la tête... c'est impossible; le champ de vision nette est réduit à quelques mots (20° d'angle)

Essayez de reconnaître la couleur d'objets que vous amenez progressivement dans votre champ de vision en partant de derrière votre tête... vous aurez la surprise de voir d'abord en noir et blanc (par les bâtonnets) puis en couleur (par les cônes).


; les cônes sont majoritairement placés dans le prolongement de l'axe optique (tâche jaune ou fovea) et sont responsables de la netteté de l'image, alors que les bâtonnets sont situés à la périphérie de cette zone puis diminuent progressivement sur les bords; ils ne donnent qu'une image peu nette.

Enregistrement de PA dans un axone ou un dendrite (Bordas p 17 B3 et B4 - au niveau d'une cellule ganglionnaire) et de potentiel nerveux au niveau du nerf optique (représenté p 25) ;
Structure et fonctionnement d'une synapse chimique (p 40)
un PA est un signal électrophysiologique brusque (quelques millisecondes) de faible amplitude (différence de potentiel de quelques dizaines de millivolts et intensité de quelques dizaines de picoampères) propagé à la surface des cellules nerveuses (dendrites et axones) et entre les cellules nerveuses par voie chimique (au niveau des synapses).


Fonctionnement très simplifié d'une synapse.

Apprendre

La vision fait partie de la sensibilité de l'animal; elle est principalement due au fonctionnement du système nerveux mais de nombreux organes participent;
* l'œil se tourne vers l'objet (grâce aux muscles oculo-moteurs et aux muscles de la nuque)
* le cristallin accommode (si les objets sont situés à moins de 6m, sinon la vision est nette à l'infini, sans fatigue)
accommodation

Au repos, en vision à l'infini le cristallin est aplati et peu convergent (la convergence est définie par la formule C = 1 / F avec C en dioptries et F, distance focale en m; au repos C = 60 dioptries avec F = 17 mm); En vision de près les muscles ciliaires se contractent (d'où la fatigue) et le cristallin de bombe en devenant plus convergent (C' jusqu'à 72 dioptries). La courbure maximale du cristallin, qui permet de voir nettement les objets très rapprochés (le point le plus proche étant appelé le punctum proximum), diminue avec l'âge; à 8 ans on voit net à 8,5 cm; à 20 ans à 10 cm et à 60 ans à 83 cm; la presbytie, vers 45 ans est due à cette diminution de la convergence du cristallin qui devient de moins en moins souple.


* la rétine transforme (transduction) un signal lumineux reçu en signal électrophysiologique nerveux
(la transduction se fait d'abord par conversion du signal lumineux en signal chimique (dans les photorécepteurs) puis par conversion du signal chimique en signal électrophysiologique dans les cellules nerveuses bipolaires et ganglionnaires; on dit qu'il y a une forte convergence dans le réseau rétinien car, sauf au niveau de la fovéa, de nombreuses cellules photoreceptrices (5 à 20) sont connectées à une seule cellule nerveuse intermédiaire bipolaire; et, à leur tour, plusieurs cellules bipolaires (5 à 10) sont connectées à une seule cellule ganglionnaire qui se prolonge dans le nerf optique; il y a plusieurs centaines de millions de cônes et de bâtonnets dans la rétine pour un peu plus d'un million de cellules ganglionnaires).
* le nerf optique conduit le message sensitif vers les relais puis les centres
* le cerveau intègre (fait la somme) les messages sensitifs et centraux (mémoire, action projetée...).
.... et l'homme VOIT, ce qui reste un mystère. Où les images sont-elles projetées ? Que voit-on en fermant les yeux (images mémorisées, flashs...) ?

Appliquer

Guyane, Guadeloupe, Martinique, Juin 2004, partie I, question n°3 (1 point); Préciser la nature du message propagé par les fibres nerveuses.

Afrique, juin 2003, partie 1, question 8 (3 points); Un spectateur qui assiste à un lever de soleil sur un paysage distingue d'abord les formes des objets avant de percevoir leurs couleurs. Expliquez ce phénomène en exploitant le document 4. (Document 4: spectres du seuil de réponse des cônes et des bâtonnets).

Comprendre

On voit avec son cerveau. Les illusions optiques sont plus souvent cérébrales que oculaires.
Un film donne l'illusion du mouvement avec des images superposées non pas dans la rétine comme on l'a longtemps pensé mais dans le cerveau. En effet le traitement de l'image par la rétine est bien plus rapide que la succession des images. Avant on parlait de persistance rétinienne pour signifier que deux images se superposaient au même endroit de la rétine. Mais en fait les deux images successives du film seraient décalées sur la rétine elle-même et c'est le cerveau qui donnerait l'illusion du mouvement en superposant ces images.
Cette question est essentielle car elle pose la question du continu. Comment peut-on ressentir des phénomènes continus à partir de sens qui font des mesures discontinues. Le continu est-il lui-même une illusion ?

 4. Voyants, non voyants

Observer - Manipuler - Expérimenter

Le champ visuel; expérience de tracé en cachant successivement chaque œil (Bordas p 12): Les champs visuels de l'homme ne sont bien sûr pas circulaires et ne se recouvrent que partiellement, au niveau de la zone de vision binoculaire

Expériences (Bordas n°1 p 34) de destruction partielles des voies visuelles; avant le chiasma optique chaque nerf optique ne contient que les fibres d'un œil; au niveau du chiasma les fibres se croisent partiellement (voir 1).

Voir le cerveau voir:
* IRM (imagerie par résonance magnétique: se fait à partir des certains atomes comme les protons (hydrogène) de l'organisme plongé dans un fort champ magnétique et excités par un petit champ magnétique transitoire; le signal enregistré permet d'obtenir pour chaque position d'atome excité une idée de son environnement (+ ou - liquide ou solide...); non destructive, elle permet des images d'une résolution de quelques fractions de millimètres (centaines de micromètres) pour des temps d'acquisition longs. Bordas p 32, 34...
* l'IRMf (IRM fonctionnelle) est réalisée avec une faible résolution spatiale (quelques millimètres) mais avec des temps d'acquisition très courts (milliseconde): on peut voir ainsi des modifications de l'activité de certaines zones cérébrales en fonction d'actes commandés.
* la tomographie est une technique de coupe (tomo en grec signifie couper). On peut réaliser des coupes virtuelles à l'aide de rayons X (scanner) avec une bonne résolution (fraction de millimètre); ou à l'aide de caméras détectrices de photons (de faible durée de vie) couplée à l'absorption par le patient d'une substance radioactive (très instable et donc produite SUR PLACE par un cyclotron accélérant les protons....!!!) : c'est la TEP: tomographie par émission de positons (Bordas p 37). Les résolutions sont très faibles mais les temps d'acquisition très courts. C'est une des meilleures techniques d'imagerie dynamique mais d'un coût prohibitif.

Test Bordas p 13 n°4; le daltonisme est une anomalie de la vision qui repose au moins en partie sur l'absence d'un type de cônes chez certaines personnes.

Des drogues peuvent perturber la vision: le L.S.D. (Bordas p 41) est une drogue hallucinogène comme la mescaline...

Apprendre

Le champ de vision binoculaire (où les deux yeux reçoivent une image) peut approximativement être fixée à 45°(60°) de chaque côté de la direction du regard soit un angle total de 90° (120°). La perception du mouvement est possible plus de 30° au-delà de chaque côté. Le champ visuel en couleurs est strictement limité à la zone de vision binoculaire. Le champ visuel de l'enfant est fortement réduit (pensez-y quand vous voyez un enfant traverser une route !!!).

L'IRM, imagerie par résonance magnétique, est un moyen cher mais non destructeur de connaissance du fonctionnement cérébral.

La presbytie est une diminution de l'amplitude d'accommodation avec l'âge.

Quelques défauts:
La cornée ou le cristallin (cataracte...) peuvent s'opacifier avec l'âge et conduire à la cécité.
La myopie empêche de voir nettement un objet éloigné (même si on essaye d'accommoder). L'hypermétrope doit accommoder pour voir nettement des objets éloignés. L'astigmatisme est du à un défaut de courbure de la cornée. Les décollements de la rétine, aboutissant à une asphyxie des cellules photoréceptrices par défaut d'irrigation choroïdienne, peuvent maintenant être chirurgicalement opérés par des lasers. Le strabisme (fait de loucher) est une orientation défectueuse d'un des axes visuels.

Les drogues hallucinogènes agissent au niveau des synapses cérébrales.

La plasticité cérébrale désigne la capacité du cerveau à modifier sa structure ou son fonctionnement après sa mise en place au cours de l'embryogenèse. On considère qu'elle diminue avec l'âge du sujet.

Appliquer

2 sujets presque complets:
* France métropolitaine, septembre 2003: le glaucome: je veux insister dans ce sujet sur la question 5 qui me paraît toucher un point fondamental: l'homme voit des objets (FORMES) sur un fond continu; lors des destructions partielles de la rétine dues au glaucome les objets (formes) peuvent ne plus être perçus, lorsque leur image est projetée sur une zone de la rétine détruite, MAIS le FOND continu est toujours RECONSTITUÉ par le cerveau: pour lui, il n'y a jamais de tâches de cécité.
* Amérique du Nord, juin 2004, le L.S.D.

Comprendre

Louis Braille (1809-1852) se blesse à 3 ans et perd un œil puis l'autre dix ans plus tard à la suite d'une infection. Professeur à l'Institution royale des jeunes aveugles de Paris, Louis Braille a donné son nom à un système de notation en relief à l'usage des personnes atteintes de cécité et applicable à l'alphabet, aux signes mathématiques et au déchiffrement des partitions musicales.

L'amblyopie correspond à une vision de moins de 4/10. Un amblyope (ou mal-voyant) peut en principe mener une vie indépendante sans l'aide constante d'une tierce personne, ce que ne peut faire aisément un aveugle (non-voyant).

N'est-il pas surprenant qu'en 2004, en ce début de siècle que l'on pourrait croire rationnel, il n'est pas de magazine populaire hebdomadaire ou mensuel qui ne consacre une bonne page à un horoscope sensé prédire l'avenir du lecteur jusqu'à la prochaine parution de la revue.
Le futur pour moi n'est pas. Il n'est même pas un possible (car il contient des actes libres de l'homme) mais juste un jaillissement continu de nouveauté (selon Bergson). Le passé n'est plus. Seul le présent est et peut-être vu. Le passé peut être remémoré.
Le monde de la voyance est un monde non pas de futur mais de flashs de ce qui est -peut-être (?) - dans l'esprit d'autres hommes ?