Un être vivant c'est une
forme
vivante.
Un être vivant c'est d'abord une forme, perçue
habituellement par le sens le plus développé chez
l'homme: la vision. Cette forme peut être décrite
géométriquement. La géométrie est
une branche des mathématiques qui étudie les formes
dans l'espace; c'est-à-dire qu'elle s'intéresse
à l'espace de tout un chacun (à trois dimensions) mais
sans s'intéresser au temps qui forme la quatrième
dimension de notre espace de vie. Il faut donc, en plus de la
géométrie une cinématique qui est la
science des corps en mouvement (des corps qui changent de
coordonnées dans l'espace au cours du temps). Enfin, comme les
formes se déforment avec le temps, il faut une
dynamique qui décrive ces transformations au cours du
temps.
Les biologistes ont l'habitude de décrire les formes en
termes de structures et les dynamiques et mouvements en termes
de fonctions. Mais ces termes recouvrent des notions qui n'ont
cessé de s'appauvrir au fil des siècles (et qui ne
parlent plus aux élèves) au point qu'il apparaît
urgent de les définir le plus précisément
possible avec l'outil intellectuel le plus performant et universel
qui soit (neutre éthiquement de plus): les
mathématiques.
Remarque: la notion de forme, notamment en
biologie, a été particulièrement
développée par un mathématicien
académicien, René Thom, récemment
décédé. Ses outils qui continuent d'être
développés en France pourraient s'avérer
être essentiels. Voir un aperçu dans une
page
annexe.
Parfois il est préférable d'utiliser le terme de forme au sens courant de volume dans l'espace usuel à 3 dimensions plutôt que de structure mais dans ce cas il est clair que c'est une forme statique (sans le temps) que l'on s'efforce de décrire.
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Un schéma simplifié de l'ultrastructure* d'un unicellulaire procaryote
* l'ultrastructure est la structure visible au microscope électronique (MET); il est important de savoir que les structures mises en évidence ici sont dues à la coloration au tétroxyde d'osmium et sont vues sur un organisme mort (voir TP1 et par exemple le film CNRS sur le site CanalU à ouvrir dans RealPlayer: http://media.cines.fr:80/ramgen/3517/real/canalu/science/178009/178009-0.rm) : ce ne sont pas des formes que l'on peut voir à l'il nu ni au microscope optique. |
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100 nm de diamètre pour les plus petits mycoplasmes à 7 µm de diamètre pour certaines bactéries bleues (Oscillatoria); Escherichia coli, de taille moyenne mesure 1 à 1,5 µm de largeur sur 2 à 6 µm de longueur. La plus grande cellule procaryote connue a été découverte en 1999 par Heide Schulz et col. (Inst. Max Planck, Brème) et atteint 0,1 à 0,7 mm de diamètre (Thiomargarita namibiensis : la perle de soufre : Pour la Science, 260, juin 99, 26) |
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très variées dans le détail mais deux formes simples dominent: les sphères ; et les bâtonnets plus ou moins allongés (filaments), incurvés ou en hélice. A cette forme générale il faut ajouter les prolongements comme les flagelles qui peuvent être très nombreux. Enfin les cellules peuvent rester attachées après leurs divisions et donner des chaînettes ou des longues files. |
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habituellement un seul compartiment interne délimité par une membrane s'oppose à un compartiment externe comprenant la paroi; certaines cellules comme celles des bactéries bleues possèdent des sous-compartiments internes délimités par des invaginations de la membrane |
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pas d'organites délimités par une membrane donc pas de vésicules donc pas de transport rapide de matière dans la cellule |
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pas de noyau délimité par une enveloppe (procaryote signifie "sans noyau") et jamais de chromosomes lors de la division cellulaire |
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les cellules procaryotes peuvent survivre isolées à l'état de spore mais elles sont habituellement en grand nombre dans un milieu car elles se multiplient très rapidement. Dans un milieu liquide elles se déplacent mais on tendance à former des amas (voile bactérien par exemple) et sur un milieu solide elles forment toujours des colonies |
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Un schéma simplifié de l'ultrastructure* d'un unicellulaire eucaryote
* l'ultrastructure est la structure visible au microscope électronique (MET); il est important de savoir que les structures mises en évidence ici sont dues à la coloration au tétroxyde d'osmium et sont vues sur un organisme mort (voir TP et par exemple le film CNRS sur le site CanalU à ouvrir dans RealPlayer: http://media.cines.fr:80/ramgen/3517/real/canalu/science/178009/178009-0.rm ): ce ne sont pas des formes que l'on peut voir à l'il nu ni au microscope optique. |
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Les micro-organismes eucaryotes sont des cellules de quelques micromètres à quelques dizaines de micromètres dans leur plus petite dimension. Mais certaines cellules peuvent avoir des prolongements de plusieurs dizaines de centimètres. Des cellules peuvent fusionner pour donner de grandes cellules contenant plusieurs noyaux (plasmodes). |
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La variété des formes est nettement plus importante que pour les cellules procaryotes. On pourrait dire qu'il y a une "souplesse" beaucoup plus importante de la cellule dues à des structures du cytoplasme permettant le mouvement. Des prolongements en filaments ou en lamelles apparaissent. Une paroi existe souvent mais l'on a aussi des tests (sorte de coquilles externes) qui n'empêchent pas la sortie de prolongements par des pores. |
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Un compartiment principal interne (délimité par une membrane) et un compartiment externe comprenant souvent une paroi ou un test. De nombreux sous-compartiments internes (délimités ou non par des membranes) permettant une division du travail du vivant (chaque compartiment ayant une ou des fonctions spécifiques) |
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nombreux organites délimités par des membranes simples ou doubles (mitochondries, chloroplastes, vacuoles...); les transports de matières peuvent se faire rapidement par des vésicules dans la cellule |
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noyau délimité par une double membrane ou enveloppe nucléaire (eucaryote signifie "avec un noyau vrai") et chromosomes apparaissant lors de la division cellulaire |
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les cellules eucaryotes forment soit des organismes libres soit des colonies soit des organismes pluricellulaires en se regroupant en tissus et en organes qui se partagent le travail du vivant |
Les cellules eucaryotes des pluricellulaires ne sont pas des organismes vivants mais des cellules vivantes qui font partie d'un tout, l'organisme vivant. Elles ne possèdent que partiellement les fonctions globales (nutrition, relation, reproduction). Ces cellules sont spécialisées ou différenciées.
On doit à T. S. Schwann (1839), un zoologiste, le premier énoncé de la théorie cellulaire: « il existe un principe général pour la production de tous les corps organiques, et que ce principe est la formation de cellules, aussi bien que les conclusions qu'on peut tirer de cette proposition, peut être compris sous le terme de théorie cellulaire». Cet énoncé fait suite à une correspondance avec botaniste contemporain M. J. Schleiden que l'histoire a donc associé à Schwann. Avec nos mots du XXIème siècle cette théorie peut s'énoncer ainsi:
Cette théorie, rapidement adoptée est précisée par de nombreux biologistes dont le plus célèbre est Virchow connu pour son axiome: Omnis cellula e cellula (1858) : toute cellule est issue d'une autre cellule. La branche de la biologie qui étudie les cellules est la cytologie.
Pour un organisme unicellulaire, c'est la cellule unique qui
réalise tout le travail du vivant.
Pour un organisme pluricellulaire, il y a division du travail,
les cellules se différencient (se spécialisent)
et s'organisent en tissus puis en organes pour
réaliser une même fonction, division du travail de
l'organisme.
Si le terme de fonction en biologie est familier aux enseignants il ne l'est pas (plus) aux élèves. Une fonction en mathématiques c'est une relation (y = f(x)) représentée par une courbe dans un plan; l'ordonnée étant la valeur de la fonction (y) et l'abscisse (x), étant la variable. Parler de "fonction du vivant" (ou de "fonctionnement") pour désigner la respiration, la circulation ou une réaction chimique dans une cellule est une image mathématique utilisée depuis très longtemps (peut-être même d'abord utilisée en biologie avant son utilisation en mathématiques - voir René Thom, Analyse sémantique d'un mot polysémique : la fonction, , 1993, Séminaires de la Société de Biologie Théorique, année 1992-1993, Acta Biotheoretica, 42 ; 1993f5.pdf). Utiliser le terme fonction suppose que l'on puisse représenter graphiquement (sous forme d'une fonction mathématique) le phénomène que l'on étudie. Cela est parfois possible mais échoue toujours lorsque l'on s'intéresse aux caractéristiques mêmes du vivant - ce qui fait qu'un être vivant est vivant est non une machine-. On nomme ces caractéristiques des grandes fonctions ou des fonctions globales, c'est-à-dire des fonctions non locales (ou non localisables) car elles ne peuvent être situées dans tel ou tel organe, mais mettent en jeu d'innombrables parties agissant ensemble. Je propose de parler de travail. Toute partie de l'être vivant (molécule, cellule, organe...) participe à ce travail, c'est sa fonction participative. Cette fonction participative, biologique, conceptuelle, s'ajoute à une fonction propre, locale, qui peut être explorée chimiquement (expérimentalement).
Le travail de nutrition comprend l'ensemble des phénomènes de prise ou de rejet de matière et d'énergie vis-à-vis du milieu extérieur et qui permettent à l'organisme de se maintenir en vie. (alimentation, digestion, respiration, circulation,excrétion ...). Les autotrophes (du grec "auto" = "soi-même" et "trophé"= "nourriture")) se nourrissent seuls sans dépendre d'autres êtres vivants. Les hétérotrophes ou plutôt allotrophes* (du grec "hétéro" = "l'autre, en tant que différent" et du grec "allo"= "l'autre, en tant qu'un autre que moi") consomment d'autres organismes vivants ou morts qui sont les proies. |
La vie se construit à partir de la matière
qu'elle prend dans le milieu extérieur. L'être
vivant renouvelle ses structures et rejette des
déchets. |
Le travail de reproduction correspond à la capacité des êtres vivants à se multiplier. La reproduction peut être asexuée (solitaire) ou sexuée (entre deux organismes de sexe opposé). |
La vie colonise tous les milieux. Elle se propage sans cesse. La vie se donne. |
Le travail de relation correspond aux communications entre l'organisme et son milieu (écosystème) ou entre les différentes cellules d'un organisme. |
La vie est sociale. La vie est coordonnée. La vie est altruiste. |
Le
métabolisme (du
grec métabolé = changement)
désigne
l'ensemble des
mouvements du vivant. Le métabolisme
c'est la dynamique de la vie. |
L'activité cellulaire (le fonctionnement de la cellule) ce sont des mouvements (des échanges et des transformations): |
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- mouvements
(échanges et transformation) de matière
(pour se nourrir, pour
croître...) |
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L'information génétique, contenue dans l'ADN (Acide DésoxyriboNucléique), conserve la séquence des ARN (acides ribonucléiques) et l'ordre dans lequel la cellule doit assembler les aa qui composent les protéines. |
L'information génétique est conservée, dupliquée, manipulée et exprimée par la cellule. Elle est aussi modifiée par l'environnement et par le cytoplasme. |
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L'information cytoplasmique contrôle l'ensemble des activités de la cellule (métabolisme, mouvement, ...) et conserve la mémoire cellulaire. |
L'information cytoplasmique est la personnalité cellulaire. |
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L'information environnementale est en permanence reçue et envoyée par la cellule qui réagit à son environnement et communique avec lui. |
L'information extérieure permet à la cellule de coordonner sa propre activité avec celle des cellules voisines. |
* Linné distinguant classiquement dans le regna tria naturae, les trois regnum animale, regnum vegetabile et regnum lapideum (les trois royaumes: des animaux, des végétaux et des pierres). Le terme latin regnum a perdu progressivement sa signification de royaume et a été malheureusement traduit par règne (voir http://www.necker.fr/sfbt/baillaud.html); il est incontestablement plus clair de parler de royaumes (kingdom en anglais et Reich en allemand) car cela permet notamment des changements de souveraineté dont nous laisserons l'initiative aux spécialistes.
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(Monères) |
bactéries du yaourt (Streptococcus, Lactobacillus) |
Une bactérie ne vit jamais seule (sauf à l'état de spore) mais forme une colonie dès qu'elle est en présence d'eau et de nourriture. Deux bactéries peuvent se conjuguer et échanger du matériel génétique. Les bactéries se déplacent souvent grâce à des flagelles. Une paroi les protège. |
Les bactéries ont un métabolisme très peu élevé et souvent très original. Si de nombreuses bactéries sont allotrophes on en trouve aussi des autotrophes comme les bactéries bleues (Cyanophytes) qui sont chlorophylliennes. Certaines bactéries utilisent même des minéraux (comme le soufre) comme source d'énergie. |
Les bactéries se divisent incessamment par scissiparité (une cellule mère s'allonge puis se sépare en deux). |
(unicellulaires eucaryotes) |
Paramécie, levure de boulanger (Saccharomyces cerevisiae) |
Les protistes vivent presque tous dans l'eau et se déplacent souvent par des flagelles ou des cils (comme la paramécie). Certains sont protégés par une paroi. |
Certains protistes anciennement rattachés aux animaux se nourrissent de matière organique (allotrophe) comme la Paramécie (Protozoaire) qui capture des bactéries. D'autres utilisent le carbone de l'air, de l'eau et de l'énergie solaire pour synthétiser (autotrophie) leur propre matière organique (anciens végétaux ou Protophytes) comme l'Entéromorphe qui forme des colonies filamenteuses (les communes "algues vertes" de nos côtes). |
Les cellules peuvent se diviser seules (mécanisme de la mitose): c'est la reproduction asexuée. Ou se reproduire à deux: c'est la reproduction sexuée : après s'être réunies (fécondation) elles se séparent lors du mécanisme de la méiose. Le bourgeonnement (par exemple de la levure) est un mode de reproduction asexuée. |
(champignons) |
Champignon de Paris, moisissure du pain |
Les champignons vivent sous la forme de filaments (mycélium). Ils ne se déplacent pas. Ils ont une paroi. Ils se développent dans des milieux humides. |
Ils consomment la matière organique en décomposition (saprophytes) ou capturent des proies vivantes (vers Nématodes): ils sont allotrophes. |
La reproduction sexuée des champignons est très complexe, les spores germent et donnent des mycéliums qui se fécondent et donnent d'autres spores. |
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algues rouges et brunes, |
Les plantes sont composées de nombreuses cellules réunies en tissus. Leur paroi les protège et réunit les cellules entre elles. La plupart des plantes vivent en milieu aérien et certains arbres sont les plus grands êtres vivants. |
Les plantes sont autotrophes et chlorophylliennes (la chlorophylle est le pigment des chloroplastes sensible à la lumière). Cependant, elles possèdent des cellules chlorophylliennes (des feuilles et des tiges...) et des cellules non chlorophylliennes (comme les cellules des racines qui n'ont pas de chlorophylle et consomment des sucres apportés par la sève). |
Les plantes se reproduisent par reproduction sexuée (par les fleurs et les graines ou des organes équivalents). Mais leur reproduction asexuée est souvent facile: on peut multiplier de nombreuses plantes en les fragmentant (boutures). |
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invertébrés et vertébrés (Poissons, Amphibiens, Reptiles, Oiseaux, Mammifères) |
Les animaux sont aussi composés de nombreuses cellules regroupées en tissus. Les animaux vivent nombreux en milieu aquatique mais ils se déplacent souvent facilement et ont conquis tous les milieux terrestres. Leurs organes des sens sont très développés, et ils communiquent entre eux. Certains vivent en société. |
Les animaux sont allotrophes: ils consomment tous des proies vivantes ou mortes. Certains se contentent de filtrer l'eau dans laquelle leurs proies vivent, d'autres ont des mécanismes actifs de capture qui sont de véritables méthodes de chasse. Certains sont charognards. En milieu terrestre de nombreux animaux se nourrissent des plantes comme les insectes. |
Les animaux invertébrés sont souvent capables de reproduction asexuée mais cette faculté diminue fortement chez les vertébrés qui ne se reproduisent que par reproduction sexuée. |
On peut ajouter, avec Gffroy Saint Hilaire, un sixième royaume: le royaume de l'homme ou royaume hominien avec une seule espèce: Homo sapiens, animal, mammifère et primate social (du point de vue biologique) mais qui peut être aussi considéré comme le seul à avoir un esprit (mais celui-ci sort du domaine d'étude de la biologie).
Cette notion est juste citée ici, comme élément qui sera repris dans le programme des classes ultérieures: elle ne fait pas l'objet d'une étude. Quand à l'affirmation du programme: «Les activités fondamentale des cellules telles que le métabolisme et la division sont sous le contrôle d'un programme génétique»; elle relève pour moi de la pétition de principe et je refuse de la colporter (certains manuels scolaires n'en touchent pas mot d'ailleurs (Belin) ou sinon sous forme d'exercice (Bordas, quoique la nouvelle édition en fasse un paragraphe du cours)).
Quelle nourriture un organisme consomme-t-il ? Peut-on modifier son régime alimentaire ? Quelle nourriture minimale doit-il consommer pour survivre ? .... Tant de questions et tellement de réponses différentes pour chaque organisme.
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capacité de travail; force vitale; en physique, elle est exprimée en joules (J) et caractérise la capacité d'un système à modifier l'état d'autres systèmes en interaction avec lui |
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qui contient des minéraux, composants des roches;
s'oppose à organique. |
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qui contient des composés du
carbone ET que l'on trouve dans les organismes
vivants; s'oppose à minéral; en
biologie les substances organiques sont classés en
glucides, lipides,
protides et acides
nucléiques: ce sont
des CHONPS
(composés de C (carbone), H (hydrogène), O
(oxygène), N (azote), P (phosphore) et S
(soufre)). |
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En résumé: |
Une nourriture est ce qui permet à l'organisme de se nourrir. Elle doit comprendre de la matière et de l'énergie.
La matière peut provenir soit de l'air soit des autres
organismes, sans oublier la boisson qui est nécessaire pour
tous.
L'énergie peut être le soleil ou l'énergie
chimique contenue dans les minéraux ou encore dans les
composés organiques (pour des détails
voir &2.4 de l'ancien cours
d'immunologie de TS).
On regroupe les organismes par type trophique (du grec "trophein" = "se nourrir"). On désigne par là un type de travail de nutrition.
Un être vivant peut se nourrir seul, c'est-à-dire
sans l'aide d'autres êtres vivants, il est alors à
proprement parler autotrophe
(au sens étymologique de "se nourrit seul").
Un être vivant peut se nourrir des autres de
façon plus ou moins étroite, il est
hétérotrophe au sens large ou, mieux,
allotrophe
(ceci est un néologisme
formé à partir du grec "allo" = "les
autres").
Au sens restreint l'autotrophie est la capacité à
trouver sa matière carbonée dans le dioxyde de carbone
de l'air. Au sens large l'autotrophie englobe aussi la
capacité à utiliser l'énergie lumineuse du
soleil comme source d'énergie (phototrophie).
Au sens restreint l'hétérotrophie est la
capacité à utiliser la matière organique
comme source de matière carbonée. Au sens large
l'hétérotrophie englobe aussi la capacité
à utiliser l'énergie chimique (chimiotrophie) de
ses proies vivantes ou mortes ou d'hôtes parasités ou
associés en symbiose.
(La colonne de droite n'est pas à mémoriser);
"autotrophie" |
(autotrophie (au sens restreint au carbone) et phototrophie) Plantes, nombreux Protistes, certaines bactéries (comme les bactéries bleues) |
(autotrophie (au sens restreint au carbone) et chimiolithotrophie) certaines bactéries |
hétérotrophie
au sens large |
(hétérotrophie (au sens restreint au carbone) et chimiotrophie) Animaux, Mycètes, nombreux Protistes, nombreuses bactéries |
(hétérotrophie (au sens restreint pour le carbone) et phototrophie) certaines bactéries |
(autotrophie (au sens restreint pour le carbone) et chimioorganotrophie rares bactéries |
Dans cette "classification" on peut peut-être mieux voir en quoi le royaume des bactéries innove du point de vue du métabolisme (colonne de droite). On aurait tendance à considérer ces pistes comme autant d'étapes évolutives aujourd'hui abandonnées, qui ne sont conservées que dans quelques groupes reliques.
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Remarques (voir TP):
Les notions qui suivent NE
SONT PAS AU PROGRAMME
mais elles ont déjà été utilisées
au collège; il ne s'agit ici que d'employer les mots sans
approfondir les concepts;
La photosynthèse (synthèse de matière
organique à la lumière) fait partie du
métabolisme des autotrophes phototrophes comme les plantes et
de nombreuses bactéries. La réception de lumière
(énergie lumineuse) et sa conversion en énergie
chimique se fait grâce à des pigments comme la
chlorophylle (phase de phototrophie) et s'accompagne de
rejet de dioxygène suite à la coupure des
molécules d'eau (photolyse de l'eau). L'énergie
chimique sert ensuite à la synthèse de matière
organique à partir du CO2 qui est donc consommé,
ce qui est le signe de l'autotrophie vis-à-vis
du carbone.
La respiration fait partie du métabolisme de nombreux
organismes aussi bien autotrophes que hétérotrophes,
phototrophes ou chimiotrophes. C'est un échange gazeux entre
le milieu extérieur et l'organisme. L'organisme consomme du
dioxygène et rejette du dioxyde de carbone. Le
dioxygène est utilisé, et le dioxyde de carbone est
produit, dans les réactions de dégradation
(catabolisme) de substances organiques, essentiellement pour produire
de l'énergie chimique pour la cellule (chimiotrophie). La
plupart des cellules eucaryotes respirent puisqu'elles
dégradent de la matière organique, quel que soit leur
type trophique. Ainsi, même les cellules chlorophylliennes, que
l'on pourrait croire autotrophes réalisent aussi une
chimiotrophie. Il faut donc réserver ces types trophiques
aux organismes et non à une seule cellule d'un
pluricellulaire.
Du point de vue du bilan, et en termes d'échanges
gazeux, photosynthèse (rejet de dioxygène,
absorption de dioxyde de carbone) et respiration (rejet de dioxyde de
carbone, absorption de dioxygène) semblent
antagonistes (avoir des échanges
opposés), mais les gaz absorbés et produits n'ont
ni la même origine, ni le même rôle. Ce bilan sera
repris dans le chapitre
sur l'écosystème
terrestre.
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C6H12O6 + 6 O2 |
------------------> <------------------ (2) |
6 CO2 + 6 H2O |
Un petit exercice d'histoire... |
Jan Baptist Von Helmont (1577-1644), comme les chimistes de son époque, considérait que la terre n'est pas un élément car elle résulte de la transformation de l'eau. Il démontra son hypothèse en faisant pousser un jeune saule dans une caisse de bois contenant une quantité de terre bien déterminée. Après arrosage, durant cinq ans, avec de l'eau de pluie filtrée sur tamis, il observa que le poids de l'arbre avait augmenté de 74 kg, tandis que celui de la terre n'avait diminué que de 57 g. La terre n'ayant accusé aucune variation sensible de poids, c'est donc l'eau qui s'est changée en bois et en racines, c'est-à-dire en substances solides que l'on qualifiait de « terre ». (in EU) |
Sais-tu quels sont les aliments essentiels de la plante, en plus de l'eau de "boisson", qui ont permis au saule d'atteindre 74 kg en ne consommant que 57 g de "terre". |
Remarque
(d'après Esquisse d'une
sémiophysique, Thom, 1988, p
69-71):
la morphologie des organismes repose sans aucun doute sur le travail
de nutrition.
* Pour les organismes de petite taille, unicellulaires procaryotes et
eucaryotes, la forme globale est une boule
(topologiquement), plus ou moins allongée, avec plus ou moins
de prolongements et la nutrition demande soit un passage des
nutriments ou déchets à travers les structures
limitantes (paroi par exemple), soit une déformation de cette
limite (phagocytose, exocytose...).
* Pour les organismes de plus grande taille (pluricellulaires) les
allotrophes doivent mettre en jeu des dispositifs de
capture des proies (tentacules, lacets, filets, pièces
buccales...) qui vont de pair avec des organes locomoteurs et
sensoriels de plus en plus sophistiqués; alors que les
autotrophes s'identifient à leur milieu
environnant en occupant l'espace, on croissant vers la
lumière, ce qui fait que leur forme est ramifiante
(leur croissance est dite indéfinie car elle ne semble pas
avoir de limite nette dans l'espace). Les botanistes ont depuis
longtemps modélisé la croissance des plantes avec des
algorithmes basés sur les fractales.
* certaines associations symbiotiques renforcent ces idées en
montrant comment deux types trophiques peuvent
s'interpénétrer: les lichens, associations de
mycétes et d'unicellulaires autotrophes conduisent à
des formes végétales en lames plus ou moins
ramifiées; ou encore les coraux, associations entre des
animaux diblastiques allotrophes et des unicellulaires autotrophes
conduisent à des "arborisations animales" qui les ont
longtemps fait appeler zoophytes.
Chez les allotrophes les relations trophiques peuvent être de type consommation (un animal phytophage par exemple mais aussi une bactérie sur un cadavre ou encore un vautour sur une carcasse de mammifère), prédation (capture de proies: capture d'une bactérie par un unicellulaire par exemple; mais aussi d'un nématode (animal) par un mycète; ou encore d'une mouche par une plante carnivore comme une Drosera), parasitisme (un organisme parasite vit de façon obligatoire aux dépens d'un autre, appelé hôte; une tique sur un chien par exemple) ou encore symbiose (une association à bénéfices réciproques; des unicellulaires chlorophylliens avec des mycètes dans les lichens ou des unicellulaires chlorophylliens avec des coraux).
Ni les ARN, ni les protéines ne sont au programme (explicitement du moins) mais il est bien plus facile (et cohérent) de les traiter ici SIMPLEMENT (en tant que molécules polymériques) plutôt qu'en classe de 1ère. De plus il est impossible de parler d'information génétique et de gène sans parler de code génétique.
Le terme "matériel" désigne clairement la matière (mais on peut aussi y voir une information). Génétique est pris au sens étymologique de ce qui est transmis lors de la génération. C'est le sens d'héréditaire mais sans se laisser enfermer dans une génétique moléculaire basée sur un concept fourre-tout de gène. Une hérédité cytologique ou plus biologique pourrait-on dire. Matériel génétique veut donc dire "matériel dont la fonction principale est la transmission héréditaire".
Les acides nucléiques sont des polymères (du grec poly = plusieurs et merein = partage) (voir ci-dessus) car il sont composés d'unités identiques (les monomères). Comme il peut y avoir plusieurs types de nucléotides on parle de copolymères.
Les nucléotides sont des molécules composées d'une base azotée (A= adénine, T=thymine, U=uracile, C=cytosine, G=guanine), d'un sucre (ribose ou désoxyribose) et d'un, deux ou trois groupement(s) phosphate(s). Les nucléotides ont de nombreux rôles dans le métabolisme (voir cours de 1ère et TS).
L'ADN (acide désoxyribonucléique) est
formé de deux chaînes (brins) de nucléotides
dessinant une double hélice dont le diamètre est de
2 nm.
Dans l'ADN le sucre est le désoxyribose (et l'on
parle de désoxyribonucléotides). Les bases sont
A, T, C ou G.
- Les nucléotides d'une chaîne sont
associés entre eux par des liaisons covalentes (entre le
groupement phosphate d'un nucléotide et le désoxyribose
d'un autre nucléotide).
- Les deux chaînes sont associées par des
liaisons faibles entre les bases (qui forment donc des paires A avec
T (2 liaisons faibles) et C avec G (trois liaisons faibles). On dit
que les bases sont appariées. La molécule d'ADN
est fragile est les deux chaînes peuvent facilement se
séparer (l'ADN est dit dénaturé) par chauffage
modéré (<50°C) et se réassocier
(renaturation) si la température redescend.
Les ARN (acides ribonucléiques) sont des
chaînes (un seul brin) de nucléotides pouvant se replier
et s'apparier partiellement.
Les nucléotides de l'ARN, contiennent du ribose
(ce sont des ribonucléotides). Les bases sont A,
U, C et G. Donc l'Uracile (U) remplace
toujours la Thymine (T).
TD - ADN-ARN
(les acides nucléiques); forme,
structure des molécules; simualisation*
3D (attention applet Jmol de 540Ko
à télécharger)
(* les superbes
applications qui visualisent les molécules en 3D sont des
simulations; pour souligner ce fait je parlerai de
simualisation)
Il existe 20 acides aminés dans les protéines
du vivant. Ce sont des molécules organiques donc
composées de C, H, O, N et parfois S. Elles ont toutes deux
groupes d'atomes que l'on appelle des radicaux et qui leur donnent
leur nom: un radical acide (-COOH) et un radical
amine (-NH2).
Les protéines font partie du groupe plus vaste des
peptides. Le terme de peptide désigne toute
chaîne d'aa (aa réunis par des liaisons covalentes). Les
oligopeptides sont formés quelques aa (10...);
les polypeptides sont formés de nombreux aa
(10-100) mais lorsque leur poids moléculaire est
supérieur à 10.000 on préfère parler de
protéines. Les protéines sont souvent
formées de l'assemblage de plusieurs molécules et
contiennent des éléments non
peptidiques. Cette distinction faite on
utilisera en seconde le mot protéine comme équivalent
de peptide.
La suite linéaire (en ligne) des nucléotides d'une chaîne de l'ADN (l'autre étant déterminée par complémentarité des bases), ou de l'unique chaîne des ARN, forme une séquence propre à chaque molécule d'acide nucléique. Elle peut être représentée par la suite des bases (par exemple .....AACTAGGCTTAA....).
De même la suite linéaire des aa d'une protéine est appelée séquence ou structure primaire.
Les séquences constituent une information linéaire qui n'est pas sans rappeler l'information exprimée par la suite de lettres d'un mot. Mais ce n'est pas la seule information que peut donner une molécule qui se déploie dans l'espace avec une forme. Même si la forme est indubitablement liée à la séquence elle n'en est pas la résultante car la forme dépend aussi des conditions de milieu et de molécules additionnelles pouvant s'ajouter pour donner une structure complexe. Par exemple l'ADN s'associe avec des protéines pour donner un chromosome chez les eucaryotes et les protéines sont nombreuses à s'associer entre elles ou avec des ARN pour donner des complexes.
L'ADN est une molécule fragile et peut être modifiée par de nombreux mécanismes chimiques (méthylation...).
La séquence de l'ADN est considérée comme
très stable au cours de la vie de la cellule.
Les biologistes moléculaires appellent mutation
génique une altération de la séquence de
l'ADN. Certaines mutations géniques peuvent être
provoquées par des rayonnements (UV, RX) ou par des produits
chimiques. Dans la nature la plupart des mutations géniques
sont réparées par la cellule.
Remarque:
Les différences dans les séquences des acides
nucléiques (ADN et ARN) permettent de classer les êtres
vivants en 3 domaines: Bactéries,
Archéobactéries et Eucaryotes
On appelle mutation chromosomique une altération du nombre ou de la forme ou de la taille des chromosomes.
Un chromosome est étymologiquement une particule colorable (du grec chromos = la couleur et soma = le corps). Ces particules ont été observés et décrites en 1879 par Flemming lors de la division (mitose) de cellules animales. Depuis des chromosomes ont été observés lors de la division cellulaire des toutes le cellules eucaryotes. Les chromosomes sont composés d'ADN (acide désoxyribonucléique) et de protéines. On parle parfois abusivement de chromosome pour tous les filaments d'ADN de grande taille des cellules eucaryotes ou procaryotes. On ne parle pas de chromosome pour les plasmides ou pour l'ADN des mitochondries ou des chloroplastes. Effectivement les chromosomes se colorent à l'aide de colorants basiques (parce qu'ils sont composés de molécules acides). Mais si l'ADN peut se colorer, même sans être à l'état de chromosomes, pour que l'on puisse le voir au MO il est nécessaire qu'il soit condensé dans un chromosome.
L'ADN est très compacté dans un chromosome. Dans une cellule humaine il y a 46 chromosomes (regroupées en 23 paires de même forme et taille) soit environ 2 m d'ADN déroulé. Chaque chromosome humain ne dépasse pas quelques µm de longueur.
Avant chaque division cellulaire l'ADN est dupliqué (c'est la réplication de l'ADN), ce qui permet de répartir un même matériel génétique dans les deux cellules filles issues de la division cellulaire. Pour les procaryotes la boucle d'ADN est répliquée en deux boucles réparties dans les deux cellules filles. Pour les eucaryotes la réplication de l'ADN donne des chromosomes doubles (les deux parties identiques de chaque chromosome ou chromatides sont attachées au niveau d'un centromère). La cellule les scinde en deux puis répartit chaque chromatide dans une cellule fille (c'est la mitose). Elle divise ensuite son cytoplasme (c'est la cytodiérèse).
Remarque: volume de la cellule (un cube de côté 10
µm) volume de la classe (un cube de 5 m de
côté) en gardant ce même FACTEUR DE
MULTIPLICATION, on peut en déduire la longueur de la
molécule d'ADN et son diamètre à
l'échelle de cette classe longueur total de l'ADN par cellule
à répartir en 46 filaments
(chromosomes) Un fil de 1000 km de long et 1 mm de
diamètre pourrait être équivalent
à l'ADN d'une cellule humaine réparti en 46
filaments. diamètre de la molécule
d'ADN Les chromosomes sont des
structures (protéiques) de compaction et de
séparation de plusieurs molécules immenses
d'ADN. Sans chromosomes les 92
molécules d'ADN d'une cellule humaine en fin de
réplication formeraient un fouillis
inextricable.... Remarque:
Un petit calcul classique: les chromosomes sont des pelotes
d'ADN.... une comparaison avec de la laine
le volume du cube est multipliée par 1,25
1017....
Avant une division on peut considérer que les 46
filaments se dupliquent (46 doubles filaments) puis lors de
la division se condensent (en 46 paires de pelotes
accrochées 2 à 2).
Ces 46 paires de pelotes permettent ainsi de séparer
les 46 filaments doubles lors de la division, ce qui serait
"autrement coton" si les filaments étaient
déroulés !!!!
il est probable que de nouveaux modèles de chromosome
voient le jour avec non plus une molécule unique mais
de petits ADN circulaires correspondant chacun à une
sous-unité de lieu (dans le noyau) et de fonction
(liée au métabolisme). Voir remarque
ci-dessous.
Encore plus attirant un modèle de chromosome comme
structure stable de la catastrophe mitotique: l'il du
cyclone en quelque sorte; où les filaments ne sont
plus que des artefacts d'une dynamique figée par le
MET.
IMPORTANT
Le terme de gène
désigne, historiquement une particule
héréditaire transmise, support des
caractères que l'on qualifie de mendéliens (en hommage
à Gregor Mendel).
Cette définition est
claire et ne génère aucune confusion. Mais on lui a
superposé une notion fonctionnelle découverte dans le
cadre de la biologie moléculaire. On s'est efforcé,
tant bien que mal, de les unifier à l'aide de la
théorie de l'information génétique (voir
cours
de terminale S, spécialité
SVT). Pour préparer
les élèves et éviter les confusions, je propose
de préciser dès la seconde (et aussi en
1ère) la notion à laquelle on se
réfère:
*
j'emploierai
gène
moléculaire
si c'est
notion de gène, unité
fonctionnelle de la biologie moléculaire.
* j'emploierai
gène
héréditaire
pour désigner la
particule
héréditaire,
sens qui a déjà été vu en
troisième et qui sera revu en terminale.
Cette ILLUSTRATION ne rend pas compte de la grande taille des segments d'ADN impliqués ni de celle des ARN (quelques centaines à quelques dizaines de milliers de nucléotides); de même, les protéines sont des molécules de plusieurs dizaines d'acides aminés (aa) et il existe de petits peptides qui sont synthétisés par d'autre voie que celle représentée ici (par les NRPS, La Recherche, dec 2003).
La copie d'un segment de l'un des brins de l'ADN en ARN s'appelle la transcription. |
|
Les gènes moléculaires qui sont copiés en ARN puis traduits (selon le dictionnaire du code génétique) en protéines forment le protéome. On parle des gènes moléculaires des protéines. On dit que la cellule exprime le gène moléculaire d'une protéine lorsque le gène est transcrit puis traduit en une protéine. |
On notera que la fonction de l'ADN est passive. L'ADN est transcrit. C'est la cellule qui synthétise la molécule, à partir du gène moléculaire, on dit que « la cellule EXPRIME le gène moléculaire ». Le sens usuel d' «expressions» est «un mot ou une suite de mots présentant un sens qui dépasse le sens littéral». On désigne peut-être par là le fait que la fonction du gène moléculaire va au-delà de l'ARN et englobe aussi celle de l'ARN qui peut à son tour servir de modèle (au peptides). On peut aussi dire, utilise, fait fonctionner..., ce qui fait moins appel à un pouvoir imaginaire.... On a aussi pris l'habitude de dire qu'« un gène CODE pour une protéine». Mais il faut bien comprendre que si la présence d'une protéine nécessite un gène moléculaire, l'inverse n'est pas vrai. On peut aussi dire que tout l'ADN n'est pas "CODANT". Il serait préférable de dire qu'un gène moléculaire "est associé" à une molécule. En fait, au sens expliqué ici, le gène moléculaire n'a qu'une fonction: servir de modèle; toutes les autres fonctions dérivées sont imaginaires....car indirectes. Le gène moléculaire est un modèle matériel et non au sens propre une unité fonctionnelle (au sens d'une fonction globale car toute molécule a une fonction locale - voir plus haut).
La génomique est la science des gènes moléculaires. |
|
Comme la seule fonction de l'ADN connue précisément est la transcription, l'information génétique est la l'information contenue dans l'ADN et copiée (transcrite) en ARN: c'est donc la séquence de l'ADN ou de l'ARN. Par extension on peut aussi dire que l'information génétique comprend la séquence des protéines traduites à partir des ARN. L'information
génétique est la séquence de
l'ADN ou de l'ARN ou encore des protéines. L'information génétique est une
information linéaire. |
On peut modifier les gènes moléculaires de certains
organismes, par transgénèse, pour leur faire
produire des molécules qu'ils ne produiraient pas
ordinairement. On peut ainsi ajouter de nouveaux gènes
moléculaires ou remplacer des gènes moléculaires
déficients. Mais il est évident que la cellule
n'utilise pas toujours ces gènes moléculaires
étrangers, surtout si l'on ajoute à un organisme un
gène moléculaire qui vient d'un autre organisme
très éloigné. La plupart du temps la cellule est
incapable d'EXPRIMER un gène moléculaire
étranger.
On peut aussi injecter dans une cellule des ARN qui parfois sont
traduits. Mais comme leur durée d'utilisation est très
limitée (voir 1ères S) la cellule n'est pas vraiment
transformée.
Une page d'analyse
des expériences de F. Griffith
(1928)
On peut en retirer d'une
part la très grande qualité du travail de Griffith et
l'excellence de sa publication; d'autre part l'exploitation plus
controversée qui a été faite de certaines de ses
hypothèses, et de l'importance grandissante de la biologie
moléculaire dans les années qui suivirent sans aucun
doute à relier à la prospérité de
l'institut Rockfeller aux Etats-Unis.
Les notions d'allèles , de génotype et de phénotype ne sont pas des notions de la biologie moléculaire mais des notion héréditaires ; les termes ont été utilisés pour la première fois semble-t-il en 1902 par Bateson - voir cours de Terminale S, spécialité SVT. Les allèles sont des traits de caractères reliés à un seul gène héréditaire .Un gène héréditaire est une particule héréditaire (unité mutable appartenant à un groupe de liaison ou chromosome). Un allèle c'est une portion de chromatide.
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Un gène héréditaire est une portion de chromosome associée à la transmission d'un caractère héréditaire (uniquement chez les eucaryotes) |
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Un allèle est la forme d'un gène héréditaire. |
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L'ensemble des formes d'un gène héréditaire constitue le génotype de ce gène héréditaire. |
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Le phénotype d'un gène héréditaire c'est la forme visible de ce gène, c'est-à-dire les caractères visibles associés à la possession de ce gène héréditaire. |
Pour cette partie je recommande chaudement l'étude de la transmission de caractères héréditaires à l'aide de la théorie chromosomique de l'hérédité, ce qui est accessible à un élève de seconde. Allèles dominants et récessifs, regroupement des caractères qui sont transmis ensemble et qui correspondent à un chromosome qui est ainsi assimilable au groupe de liaison des généticiens. Enfin, plus délicate mais accessible la notion de disposition linéaire des gènes sur le chromosome, ce qui nécessite la notion de recombinaison intrachromosomique dont la fréquence dépend de la distance génétique. Ceci n'implique absolument pas que l'on parle de crossing-over et de méiose. On laisserait alors la partie de biologie moléculaire pour la terminale afin d'y montrer les incompatibilités posées actuellement entre une théorie chromosomique aux applications très limitées et une biologie moléculaire en perte de vitesse.
Les progrès de la biologie
moléculaire ayant été fait sur des procaryotes
il a été facile d'imaginer que l'ADN circulaire de la
bactérie qui comporte des gènes moléculaires
linéairement alignés était le reflet de
l'alignement des gènes héréditaires sur le
chromosome eucaryote. Mais c'est aller un peu vite. Il y a à
entre 10 et 1.000 ordres de grandeur entre la taille d'un gène
moléculaire et celle d'un gène
héréditaire. C'est pourquoi il est important de laisser
la place à des théories qui essayent de structurer le
chromosome autrement qu'avec une seule gigantesque molécule
où les gènes moléculaires seraient
alignés.
Il y a clairement une incapacité de
la biologie moléculaire à définir quand la
variation dans la séquence d'ADN, par mutation par exemple,
cesse d'autoriser à parler de variation d'un même
gène moléculaire ou d'apparition d'un nouveau
gène puisque la fonction de l'ADN est passive (l'ADN
est transcrit).
Dans le cadre de la théorie chromosomique de
l'hérédité, un allèle
désigne un trait de caractère
héréditaire. On exprime par le terme
d'allèle la variations des traits de caractères
reliés à un même gène
héréditaire. On ne peut relier ce trait de
caractère à une gène moléculaire qu'en
supposant une liaison unique et causale entre l'ADN et le trait de
caractère.
Ces notions d'allèle, de génotype et de phénotype ne sont pas valables pour les procaryotes mais uniquement pour les eucaryotes qui ont des chromosomes. Pour un organisme qui possède un nombre pair de chromosomes (on dit "diploïde") hérités pour moitié d'un organisme paternel et pour moitié d'un organisme maternel, les allèles sont les formes différentes de chaque portion de chromosome ou gène héréditaire portés par des chromosomes homologues. Les chromosomes homologues portant alors les mêmes gènes héréditaires aux mêmes emplacements (c'est toujours la théorie chromosomique de l'hérédité mais cela n'est ABSOLUMENT PAS UN RÉSULTAT DE LA BIOLOGIE MOLÉCULAIRE. On ne voit pas de gène moléculaire sur un chromosome. Les sondes fluorescentes (FISH) ne peuvent pas localiser des gènes moléculaires comme cela est parfois écrit dans les manuels scolaires. Ils se fixent uniquement sur des séquences répétitives d'ADN. On n'est pas au même niveau de compréhension du chromosome. Le gène héréditaire comprend des millions de paires de bases et est probablement relié à de très nombreuses segments d'ADN (circulaires ?) et donc de très nombreuses protéines et donc de très nombreux gènes moléculaires. Mais la liaison est loin d'être claire et il est tout à fait probable qu'il n'y ait pas de disposition linéaire des gènes au niveau d'un ADN déroulé identique à celle de l'ADN condensé chromosomique.
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ou l'ADN et les protéines nucléaires se condensent en chromosomes lors de la division cellulaire On a utilisé des colorants
fluorescents spécifiques de chacun des
chromosomes chez une petite "biche" femelle d'Asie (le
Muntjac) qui possède 6 chromosomes (les
cellules sont des fibroblastes). |
Des résultats complémentaires ont été obtenus sur des fibroblastes humains (ce sont des cellules conjonctives qui interviennent dans la réparation des tissus endommagés, la cohérence et la liaison des tissus entre eux) |
Un article en anglais accessible sur le net librement (licence Creative Commons Attribution) est à l'adresse http://biology.plosjournals.org/archive/1545-7885/3/5/pdf/10.1371_journal.pbio.0030157-S.pdf. en voici un extrait d'image (Fig. 1-D - réf: 10.1371/journal.pbio.0030157.g001) particulièrement accrocheur: Le positionnement des 46 chromosomes (dans un état de décondensation croissant de la gauche vers la droite) d'un fibroblaste humain en reconstitution 3D simulant les résultats obtenus par microscopie (voir l'article pour des précisions) J'aime beaucoup la légende ajoutée par La Recherche (brève du n°388, juillet-août 2005, 15): Paysage nucléaire , qui rappelle le paysage épigénétique de Waddington (voir page annexe). Références de l'article:
Three-Dimensional Maps of All Chromosomes
in Human Male Fibroblast Nuclei and Prometaphase
Rosettes |
S'il ne tenait qu'à moi je garderai la notion d'allèle pour la terminale mais le programme et les ouvrages scolaires ne cessent de l'employer depuis même le collège (voir le programme de seconde et les documents d'accompagnement du programme de troisième)!!!!
À chaque fois que vous lirez allèle (dans vos manuels scolaires, dans un article de journal, dans un exercice scolaire...) vous comprendrez que l'on veut souvent parler de la séquence d'un gène moléculaire. Cette définition est fausse. Vous auriez intérêt à garder celle donnée au collège de "portion de chromatide" qui est incomplète mais exacte car elle fait bien référence au chromosome des eucaryotes. Et utiliser le terme de génotype moléculaire à la place d' "allèle moléculaire", ce qui ne veut vraiment rien dire.
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Un gène héréditaire est une portion de chromosome associée à la transmission d'un caractère héréditaire (uniquement chez les eucaryotes) |
Un gène moléculaire est un segment d'ADN transcrit en ARN et éventuellement en protéine (aussi bien chez les procaryotes que chez les eucaryotes) |
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Un allèle est la forme d'un gène héréditaire. |
(ne pas employer "allèle" pour désigner une séquence d'un gène moléculaire) |
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L'ensemble des formes d'un gène héréditaire constitue le génotype d'un gène héréditaire. |
Par ANALOGIE les séquences d'un gène moléculaire constituent le génotype de ce gène moléculaire. |
Le génotype moléculaire d'une cellule désigne PAR EXTENSION toutes les séquences de tous ses gènes moléculaires. |
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Le phénotype d'un gène héréditaire c'est la forme visible de ce gène, c'est-à-dire les caractères visibles associés à la possession de ce gène. |
Le phénotype moléculaire d'un gène désigne PAR ANALOGIE la forme visible de ce gène moléculaire au niveau de la cellule, c'est-à-dire l'ensemble des produits (ARN et peptides) résultants de sa transcription et éventuellement de sa traduction. |
PAR EXTENSION le phénotype moléculaire d'une cellule désigne l'ensemble de tous les produits de tous ses gènes moléculaires. |
Ce paragraphe reprende et complète ce qui a été dit dans le paragraphe 3.1.6
Le sens courant de mutation ne comporte pas de
référence implicite au hasard. C'est pourtant le cas
maintenant en biologie.
Une mutation c'est un changement
brusque mais stable (qui se perpétue au
cours des générations), ce qui permet de la
différencier d'une anomalie ou d'une malformation, non
transmissibles héréditairement.
Le mot, d'origine juridique ou économique
depuis le 13ème siècle, semble avoir été
utilisé par des biologistes comme Buffon (1766,
Histoire Naturelle des Quadrupèdes) ou Lamarck dans
le sens de changement biologique avant d'être utilisé
dans le sens de changement héréditaire par De
Vries (1903) puis étendu aux changements chromosomiques
par Morgan (vers 1910).
Petit à petit le biologiste s'est habitué à
considérer qu'une mutation a une cause inconnue (vague) en
rapport avec le matériel héréditaire. Il est
évident que tout changement brusque ne trouve pas son origine
dans le matériel génétique. Il faut donc bien
utiliser les adjectifs géniques et chromosomiques qui
précisent la pensée.
Une mutation biologique au niveau de l'organisme se définit
différemment selon le règne auquel appartient cet
organisme:
- pour un procaryote l'apparition d'un caractère inhabituel:
une déficience dans la synthèse d'un enzyme, un
changement brusque de la forme d'une colonie...est assez souvent mais
pas toujours relié à un changement dans l'ADN et donc
à une mutation génique.
- pour un eucaryote unicellulaire, on connaît des mutants
métaboliques pour lesquels des mutations géniques ont
été identifiées mais il serait bien
déraisonnable de penser que le terme de mutation puisse rendre
compte de la très grande variabilité ou des adaptations
plus ou moins héréditaires (pensez à
l'autotrophie des euglènes) de ces organismes. Tout changement
adapatatif stable transmissible héréditairement ne doit
pas être relié à l'ADN sans questionnement.
Une mutation peut aussi, dans un sens élargi, désigner
une modification stable du matériel génétique
qui peut donc toucher les chromosomes: modification du nombre de
chromosomes ou perte ou ajout d'une portion de chromatide d'un
chromosome. Ce sont les mutations chromosomiques. Parmi
les plus connues ont peut citer la trisomie qui est l'ajout d'un
chromosome supplémentaire , le plus souvent à la paire
21, ou encore les mutations observées par De Vries en
1901-1903 chez une petite plante appelée l'onagre (nom de
genre nothera, nom d'espèce lamarckiana),
qui lui servirent pour élaborer sa théorie
héréditaire des mutations associées à des
pangènes (les gènes héréditaires
étaient ainsi nommés, voir
cours de terminale
spécialité) et qui sont dues probablement
à des réarrangements chromosomiques (in
EU article "mutations").
Enfin, il existe de nombreux changement brusques stables,
transmissibles héréditairement, que l'on ne sait pas
relier à un changement du matériel
héréditaire. Ce sont les mutations au sens le
plus large.
Plus j'essaie de préparer mon cours, moins le chapitre suivant du programme (Parenté et diversité des organismes) me paraît cohérent. Et pourtant la compréhension de l'embryologie est une clé pour celle des mécanismes de l'évolution. Mais la réduction des mécanismes embryonnaires au contrôle génétique (et principalement celui de la drosophile) est d'un telle partialité qu'il m'est impossible de l'enseigner de façon cohérente (voir une page détaillée ancienne, qui date de l'année 2000 : le travail du développement où des arguments pour une théorie plus biologique sont développés). Si l'on se contente des exemples et documents pris dans les manuels scolaires, les élèves vont en retirer des schémas simplistes de contrôle uniquement génétique qu'il me paraît dangereux de colporter. Et combien les données sur les plans de symétrie et d'organisation paraissent arriver comme un cheveu sur la soupe, alors qu'ils sont sans aucun doute un fondement de la classification. Ce chapitre tel que je vais le présenter est une seconde version, toujours provisoire.
La parenté des organismes
résulte de la reproduction. Elle découle
directement de la théorie cellulaire élargie à
l'organisme pluricellulaire: on ne connaît d'être vivant
qu'issu d'un autre être vivant.
La diversité repose sur une théorie qui est celle de
l'évolution: les êtres vivants se sont
transformés au cours des temps géologiques.
Cette définition est voisine de celle de Lamarck: «un ensemble» ou «une collection d'individus semblables ou presque semblables», «qui furent produits par d'autres individus pareils à eux» (La naissance du transformisme, Lamarck, entre Linné et Darwin, Goulven LAURENT, Collection inflexions, Vuibert/Adapt, 2001, p 19).
Vous devez connaître la définition de Mayr de 1989:
« une espèce est une
communauté reproductive de populations (reproductivement
isolée d'autres communautés) qui occupe une niche
particulière dans la nature »
(Mayr, 1989, cité dans l'article "A propos de
la notion d'espèce", Louis Allano et Alex Clamens,
Biologie-Géologie (Bulletin de l'APBG), n°3-1996, 471-472
).
Une niche écologique étant l'«ensemble des
conditions dans lesquelles vit et se perpétue la
population» (Hutchinson - 1957) .
On peut décrire la reproduction en terme de matière
et d'information (voir
ci-dessus).
Se reproduire signifie
produire un autre être vivant de son
espèce.
L'espèce (du latin "specia" = "ce qui se voit")
c'est la forme, non pas uniquement au sens
géométrique (la forme dans
l'espace) mais aussi au sens dynamique (ce qui
fait qu'un être vivant présente cette forme changeante
au cours de sa vie; pour l'homme par exemple, depuis l'embryon
formé d'une seule cellule au vieillard, en passant par toutes
les étapes de sa vie; pour une bactérie cette forme est
plus simple mais change aussi au cours de sa brève vie du fait
de sa croissance).
En fait on peut même parler de
forme au sens philosophique d'Aristote du principe de vie de la
matière (il divise l'être de toute corps matériel
en matière et forme). On pourrait donc dire que l'organisme
qui se reproduit donne vie à un nouvel être vivant
composé de matière et de forme. La
matière est en partie héritée (chromosomes,
cytoplasme...) et en partie nouvelle (synthétisée selon
le type trophique à partir de matière minérale
ou organique venant du milieu extérieur...). La forme est elle
aussi en partie héritée (forme génétique,
ou information génétique, forme cytoplasmique ou
information cytoplasmique et forme environnementale, ou information
environnementale) et en partie nouvelle (déformation,
transformation....tous ces mots désignant des processus
pouvant modifier la forme à transmettre par
hérédité).
Pourquoi a-t-on besoin de parler d'espèce ? Pourquoi ne
parle-t-on pas de reproduction au seul niveau d'un organisme ?
Parce que cette fonction globale n'est pas toujours le propre d'un
organisme mais est toujours celle de l'espèce. Non pas dans la
capacité à se reproduire, qui est bien une fonction de
l'individu, mais dans son utilisation. C'est le cas de nombreux
unicellulaires (les amibes acrasiales par exemple) et même de
bactéries (bactéries dites sociales) qui vivent en
colonies et qui peuvent réaliser cette fonction non pas chacun
séparément mais en la "déléguant"
à quelques individus. On considère que c'est un premier
pas vers la pluricellularité.
C'est donc une propriété de la société du
moins dans sa globalité. Un individu peut ne pas se reproduire
et dans ce cas sa vie s'arrête à sa mort. Mais c'est
impossible pour une espèce car sinon cela signifie qu'il y a
extinction. Une extinction signifie qu'aucun descendant ne
perpétue l'espèce. On voit que la notion
d'espèce, comme population interféconde qui se transmet
la vie sous une forme particulière (species en latin
c'est "ce qui se voit", c'est-à-dire la "forme visuelle" au
sens le plus courant de "forme"), est indissolublement liée
à la reproduction.
On arrive ainsi tout naturellement aux deux autres fonctions globales
de relation et de nutrition qui sont aussi liées à
l'espèce mais peut-être de façon moins
évidente. Dans la définition de Mayr de l'espèce
qui date de 1989 il est fait mention de la niche écologique.
Le mot écologique dérivant du grec oïkos
(habitat) on peut non seulement y voir l'espace, le lieu mais bien
aussi les habitants et donc les fonctions de relations entre les
êtres vivants sont très certainement comprises dans
cette définition. De la même manière la nutrition
comporte toujours un volet relationnel que cela soit pour la
recherche de l'énergie lumineuse ou la capture des proies. On
peut à mon avis avancer comme argument que la
délégation de ces deux fonctions à des cellules
spécialisées au cours de l'évolution, tout comme
pour les fonctions de reproduction, est un indice de cette
socialisation en cours chez les pluricellulaires.
La reproduction asexuée est le mode habituel de reproduction de très nombreux organismes (Procaryotes, Protistes...). Pour certains c'est même le seul mode de reproduction connu. Les Plantes (pensez au bouturage...) et les Animaux invertébrés, par exemple, se reproduisent facilement par reproduction asexuée. Un fragment d'un organisme peut ainsi par divisions, dans des conditions favorables, donner un individu complet. Dans le cas d'un pluricellulaire comme toutes les cellules ne sont pas identiques, pour se reproduire il faut non seulement se diviser mais aussi que certaines cellules se différencient (des cellules différentes se forment à partir de cellules identiques, c'est ce que l'on appelle la différenciation, qui sera vue en en 1ère S).
Remarque:
On trouve dans certains manuels scolaires une référence
au soma et au germen. Voici quelques mots sur cette très
ancienne théorie (le mot "soma" semble faire
son apparition dans ce sens en 1902 d'après le Petit
Robert).
Cette théorie stipule que les cellules germinales (sexuelles)
seraient immortelles car elles se transmettent par reproduction,
alors que les cellules somatiques (du grec soma: le corps)
seraient mortelles. En fait, en culture, on sait actuellement
maintenir en vie des cellules somatiques plus facilement que des
cellules sexuelles. Le maintien en culture passe cependant par des
possibilités de division et on observe toujours un
vieillissement de la culture qui se solde par un arrêt des
divisions, même pour les cellules cancéreuses qui,
pourtant, se divisent très facilement spontanément.
Remarque: l'opposition soma-germen a peut-être un sens en embryologie mais cette distinction me paraît artificielle chez un adulte; il faut peut-être lier ces termes à l'association du psychologique (de l'esprit) et du somatique qui a donné le terme psychosomatique qui s'efforce de décrire l'union indissociable de l'esprit et du corps dans la nature humaine cartésienne.
Mais expérimentalement, afin de comprendre la part de chacun, on peut s'efforcer de dissocier les éléments intervenant dans la reproduction. On sait ainsi faire des transferts de matériel génétique ou orienter l'information génétique ou encore modifier le développement en contrôlant l'environnement. Ne jamais oublier que provoquer la divisions de cellules in vitro n'est pas reproduire un organisme. La reproduction est un travail qui englobe tout l'organisme et les manipulations in vitro ne sont que des moyens partiels d'en reproduire quelques aspects.
Pour essayer de comparer l'importance de ces trois types
d'information (TOUTES TROIS NÉCESSAIRES CEPENDANT), voici
quelques observations et expériences:
* (Belin p 207) transplantation nucléaire d'un noyau d'une
cellule de glande mammaire de brebis adulte dans un ovocyte
énucléé (cellule sexuelle femelle mûre) de
brebis: certains techniciens affirment avoir obtenu un embryon (in
vitro) puis une brebis (par gestation dans un utérus de
brebis): Dolly (1996). Mais on a un très fort
taux d'échec et de nombreux animaux obtenus ainsi sont
anormaux. L'information extracellulaire est fournie par divers
procédés chimiques lors de la fécondation in
vitro puis par l'utérus pendant la gestation. L'information
cytoplasmique est celle de la brebis donneuse d'ovocyte.
L'information génétique est celle de la brebis donneuse
du noyau de cellule de glande mammaire. La brebis obtenue
possède de nombreux caractères extérieurs
(couleur du pelage...) voisins de ceux de la mère donneuse du
noyau. Cependant, tous les caractères qui font qu'une brebis
est une brebis et non... une chienne ou une souris, peuvent aussi
être fournis par l'un des trois types d'information. Il est
important de souligner que tous les essais de transplantation d'un
noyau d'une espèce dans un cytoplasme d'une autre
espèce (du moins pour des organismes pluricellulaires avec des
cellules différenciées) ont été des
échecs.(voir page sur le développement,
1.3
Expériences sur les ovocytes,
l'article de Axel Kahn - Clonage humain : un non
événement? Pour la Science, janvier
2002, 28-31 (où, malheureusement, il y a des amalgames entre
les termes d'ovule et d'ovocyte et aussi entre les différents
types d'information de la cellule) et une petite mise au point sur le
vocabulaire des manipulations
cellulaires (en cours de
rédaction))
* (Belin p 210) Si l'on fragmente une cellule eucaryote géante
d'Acetabularia, seul le fragment contenant le noyau et donc
l'information génétique est capable de survivre et
même de régénérer une cellule
entière. Cela montre la nécessite la présence
des 3 types d'information et aussi de la possibilité de
séparer l'information cytoplasmique en sous-unités
autosuffisantes.
Remarques: La présentation de ces
expériences (dans le
Belin et dans le Nathan) est
falsifiée:
* l'algue
Acetabularia n'est pas un simple unicellulaire mais un
cnocyte,
c'est-à-dire un organisme possédant plusieurs noyaux
pour un seul territoire cytoplasmique (en fait l'acétabulaire
n'est cnocytique que lors de sa reproduction mais elle est par
contre siphonnée c'est-à-dire que l'on peut
déterminer des territoires cytoplasmiques non
cloisonnés qui peuvent être considérés
comme autant ce cellules anucléées avant la phase de
reproduction...). Le genre
Acetabularia fait partie des Dasycladales, regroupées
dans les Chlorophycées cnocytiques (thalles
siphonné à plastes chlorophylliens): leur thalle,
uninucléé à l'état
végétatif, est constitué par un axe
dressé (dans un gel calcifié) portant des ramifications
verticillées. Chez les Acetabularia , où l'axe
dressé peut atteindre 4 à 6 cm de haut, les
rameaux verticillés sont très minces (et caduques) et
plusieurs fois ramifiés; le noyau unique et très
volumineux est localisé à la base de l'axe. Lors de la
fructification, il se forme au sommet de l'axe un nouveau verticille
de rameaux qui constituent, par coalescence latérale, les
secteurs rayonnant d'un disque en forme de parasol ou de champignon.
Le noyau unique se fragmente alors en multiples petits noyaux qui
migrent dans les rayons du disque; ils deviendront les noyaux des
cystes; ceux-ci, entourés d'une paroi cellulaire
épaisse pourvue d'une fente circulaire délimitant un
opercule, sont libérés par destruction de la plante
mère; après un temps de repos plus ou moins long, de
nombreux petits gamètes biflagellés s'en
échappent et produiront, par copulation, des zygotes. (E.U.
article "Chlorophytes")
* Chez Acetabularia il y
régénération de l'algue complète avec
chapeau à partir d'un fragment de pédicelle
anucléé. Cependant
le cytoplasme capable de cette régénération doit
contenir des ARN spécifiques et donc de l'information
génétique.
(L'expérience 3 du Belin p 210 n'indique que le rôle du
noyau dans la reproduction (formation d'un nouveau verticille en
forme de chapeau après que le chapeau végétatif
soit tombé) et non dans la régénération
d'un chapeau végétatif).
Chez l'algue Acetabularia
mediterranea , les fragments anucléés
constitués d'un fragment du pédicelle non seulement
survivent jusqu'à deux mois, mais
régénèrent des parties manquantes telles que le
«chapeau». En pratiquant des greffes
interspécifiques entre deux espèces morphologiquement
différentes (A. mediterranea et A. crenulata ),
Hämmerling a cependant démontré que les substances
morphogénétiques proviennent obligatoirement du noyau
et diffusent dans le cytoplasme, où elles persistent et
déterminent les caractères morphologiques des segments
anucléés, pendant quelque temps seulement. On sait
aujourd'hui que ces substances «morphogènes» ne sont
autres que les ARN synthétisés dans le noyau et
transmis, associés à des protéines, au
cytoplasme.
L'utilisation moderne des techniques de greffe nucléaire,
mises au point dès 1939 par Comandon et de Fontbrune, a
conduit à préciser la nature des échanges
nucléo-cytoplasmiques. On a ainsi démontré, sur
des Amibes, que le noyau transmet des ARN au cytoplasme, tandis que
ce dernier synthétise et transmet des protéines au
noyau (Goldstein et coll.). Les échanges se font donc dans les
deux sens et, sur les Acétabulaires,
Hämmerling a montré
que le cytoplasme
contrôle le comportement du noyau tout autant que ce dernier
contrôle l'activité du
cytoplasme (E.U. article
"noyau cellulaire").
* Chez Acetabularia, on avait noté que près de 50% des
plastes ne possédaient pas d'ADN. Cette particularité
est maintenant expliquée par une hérédité
plastidiale monoparentale, résultant d'une
incompatibilité entre le génome nucléaire du
zygote et celui de l'une des lignées plastidiales. Cette
incompatibilité entraînant la
dégénérescence du nucléooïde des
plastes issus de l'un des gamètes (Biologie
végétale, t. 1, D. Robert et J.C. Roland, Doin, 1989, p
180).
Le deuxième exemple du programme concerne le travail de
reproduction et d'une façon plus générale encore
le travail de développement chez les animaux:
c'est-à-dire le passage de la cellule uf
fécondée (le zygote) à l'organisme adulte.
Nous choisirons un exemple dont nous essaierons de suivre le
développement en classe: l'hermelle, un vers marin de nos
côtes bretonnes.
TP 9 - Fécondation et premières étapes du développement embryonnaire chez l'hermelle
Deux théories scientifiques du développement... |
Le développement embryonnaire ou
ontogenèse (du grec ontos, l'être
et genesis la naissance) semble obéir à
une croissance orientée qui semble
résulter elle-même d'interactions permanentes
entre les différentes populations cellulaires qui
s'engagent dans un processus de
progression autonome ou
différenciation autonome. |
Le développement résulte de la mise en
route progressive et coordonnée des différents
gènes de chaque cellule (libération
progressive de l'information génétique qui
contiendrait le plan complet et déterminé de
l'animal en construction). Il existerait un programme
génétique qui résulterait de
l'agencement des gènes et des interactions
déterminées et fixées à l'avance
entre les différents gènes, qui devraient
être activés à tel ou tel moment du
développement. Certains gènes appelés
gènes "architectes" ou gènes
homéotiques coderaient par des organes entiers ou des
"déterminants" de ces organes. |
Quelques expériences du manuel Belin à
interpréter:
* n°4 p 251: que provoque une irradiation du zygote avec des
U.V. ? (pour une discussion voir page
sur la lumière du site associé): ici un arrêt
des mouvements cytoplasmiques nécessaires à la mise en
place de la symétrie embryonnaire à partir de la
mémoire ovocytaire. Il s'agit ici clairement d'une information
cytoplasmique.
* n°2 p 252: la séparation de 2 massifs embryonnaires au
stade 4 cellules ne permet de reconstituer un embryon complet chez le
Xénope que si le massif contient au moins une moitié du
croissant gris. Il s'agit encore clairement de l'information
cytoplasmique liée à la mémoire ovocytaire.
* n°2,3,4 p 256 ; 5 p 257; 1,2 et 3 p 260-261 : des mutations
homéotiques montrent clairement que l'information
génétique, manipulée par les cellules est une
composante importante du développement.
La racine latine homo orthographiée
homéo en français viendrait du grec
homolos = semblable et n'est donc pas différente de la
racine homo. Les homéogènes ou
gènes homéotiques ont été
définis chez la drosophile par les travaux de Edward Lewis
à partir de 1948 (Edward B. Lewis, Christiane Nusslein-Volhard
et Eric F. Wieschaus ont ainsi reçu le prix Nobel de
physiologie et de médecine en 1995 pour leurs travaux
concernant le contrôle génétique du
développement embryonnaire). Ces gènes "architectes" -
comme les a nommé rapidement le grand public - avaient
été postulés car on observait une modification
importante et reproductible du plan d'organisation de la mouche
adulte (l'homéose ou homéosis désignant le
changement d'une partie du corps en une autre) à la suite
d'une mutation. Des homéoses ont été
décrites bien avant la connaissance des gènes : on cite
notamment William Bateson, qui , en 1894, en étudiant les
variations intraspécifiques chez un coléoptère,
observa notamment l'apparition de pattes à la place des
antennes. Il fit des observations similaires chez les
végétaux, où les étamines pouvaient par
exemple être remplacées par des pétales. Il n'y a
pas de raison, sauf idéologique, de penser que toutes les
homéoses sont d'origine génétique.
Les termes "gènes du développement " désignent
aussi des groupes de gènes isolés d'abord chez la
drosophile puis chez des vertébrés et dont certains
possèdent des séquences communes avec certains
homéogènes (voir le travail du
développement). Plus on étudie ces gènes
plus il devient apparent qu'ils sont très répandus chez
de nombreux organismes, qu'ils présentent plusieurs fonctions
différentes et qu'ils ne contrôlent pas une partie
spécifique de l'organisme mais peuvent être
activés dans des parties différentes et à
différents moments du développement.
* des expériences de greffes (déplacement de parties
embryonnaires) chez les amphibiens montrent que, selon les
étapes du développement et selon les tissus
déplacés, il peut y avoir compensation (les
tissus greffés perdent leur spécificité et
s'intègrent aux tissus en place) ou formation d'un organe ou
tissu surnuméraire: dans ces expériences, la
composante extracellulaire de l'information est primordiale.
* si l'on place une blastula d'amphibien dans un milieu salé,
la gastrulation se fait vers l'extérieur (exogastrulation) et
non vers l'intérieur, ce qui est aussi une indication d'une
information extracellulaire déterminante pour la
cohésion et les déplacements relatifs des cellules.
L'évolution ou transformisme s'oppose au fixisme selon lequel les espèces ne se transforment pas ni ne se sont transformées. Comme l'évolution a des arguments paléontologiques très solides on peut l'affirmer scientifiquement comme théorie au passé: les espèces se sont transformées. Mais pour en faire une théorie actuelle (les espèces se transforment actuellement) c'est un autre problème que nous réservons pour la classe de terminale. Il vous suffit de savoir qu'il y a plusieurs manières de voir l'évolution et surtout les mécanismes qui nous semblent importants selon que l'on est paléontologue, anthropologue, botaniste, biologiste cellulaire ou... informaticien. Les théories de l'évolution soutenues par les uns et les autres ne se retrouvent guère que sur l'idée de base d'une évolution au passé.
Nous avons maintenant tous les éléments pour
comprendre les principes de la classification des êtres
vivants. Classer nécessite de comparer. A la profonde
unité structurale et fonctionnelle vue au niveau cellulaire et
au niveau de l'information génétique dans les chapitres
précédents, on va substituer une recherche des
fondements de la diversité, notamment au cours du
développement des pluricellulaires.
Cette classification doit pouvoir rendre compte de l'évolution
des espèces au cours des temps géologiques. Les
espèces dérivant probablement les unes des autres (la
phylogénie, mot créé dans le sens actuel
par Haeckel, vient du latin phylum= la lignée, ou du
grec phulon = la race; et génie, genèse =
la génération ou de genus = le genre), les
mécanismes évolutifs doivent s'appuyer sur des facteurs
de diversité à partir de points communs à
l'ensemble du vivant.
|
|
la cellule avec tous ses composants et organites, y compris son information génétique, universellement composée d'ADN |
cellule procaryote ou eucaryote |
une seule cellule (unicellulaire) |
plusieurs cellules différenciées (pluricellulaire) se répartissant le travail du vivant (division du travail) |
des cellules presque identiques issues d'une cellule mère et formant une colonie (du point de vue de l'information génétique, on parle de clone lorsqu'on a une population de cellules qui ont la même information génétique) |
des cellules diversifiées (spécialisées) en populations (tissus) qui restent cependant unies et coordonnées (organes) pour former un organisme des organismes différents formant une société |
des gènes en nombre fini codant pour des molécules particulières, des gènes très voisins se retrouvent dans des groupes très différents |
des allèles variés correspondant à des versions différentes de ces gènes un même gène, dans deux cellules différentes, ne conduit pas forcément aux mêmes produits: l'expression de l'information génétique dépend de l'environnement cytoplasmique et extracellulaire des mutations peuvent affecter les gènes et être parfois conservées |
chaque organisme maternel produit des cellules sexuelles (ovocytes) qui gardent et transmettent la mémoire des caractéristiques du groupe (mémoire ovocytaire) |
l'information génétique des cellules sexuelles maternelles ou paternelles (germinales) est différente de celle des cellules non sexuelles (somatiques) |
les conditions de développement sont toujours les mêmes au sein d'une espèce (information extracellulaire) |
en modifiant les conditions de développement on peut modifier le développement embryonnaire de façon grossière (embryon à deux têtes ou autres monstruosités) mais aussi beaucoup plus fine avec des produits injectés dans l'embryon ou en réalisant des greffes |
le nombre de types cellulaires formant des tissus (histologie) est réduit (par exemple les systèmes nerveux des animaux sont composés de quelques types cellulaires très semblables dans les différents groupes) |
l'arrangement dans l'espace, les symétries, la forme des organes, la répartition des types cellulaires (anatomie) permet la réalisation d'une grande variété de formes organiques |
Un exemple: une classification des
animaux
(les noms en italiques correspondent à des
embranchements, les points de suspension indiquent qu'il y a
d'autres groupes non cités):
diblastiques: |
Spongiaires (éponges), |
||
triblastiques: |
aclomates: |
Plathelminthes (vers plats)... |
|
pseudoclomates: |
Rotifères, |
||
clomates: |
prostomiens: |
Annélides (vers annelés), |
|
deutérostomiens: |
Echinodermes (dont les oursins et les
étoiles de mer à symétrie
pentaradiée), |
Comme le mot information est souvent flou
(voir
annexe) je vous propose ici
quelques expressions de remplacement, évidemment plus
complexes car faisant moins appel à l'imaginaire:
|
|
(celle de vos livres scolaires) |
|
Un gène est une unité d'information génétique. |
Un gène
moléculaire est un segment* de l'ADN dont
la séquence de nucléotides est
associée à d'autres molécules
polymériques. |
L'information génétique de la cellule est contenue dans son ADN. |
L'information
génétique est une information
linéaire pour des molécules
polymériques: elle est contenue dans l'ADN
et certains ARN. Une cellule utilise son information
génétique pour synthétiser ses ARN et
ses protéines. Tous les gènes ne sont pas
utilisés en même temps par la cellule. Certains
gènes, chez des cellules âgées de
pluricellulaires, semblent être définitivement
hors d'usage. |
Deux cellules d'un clone ont la même information génétique |
Deux cellules d'un clone ont seulement en commun
la même séquence d'ADN (du moins au
départ). Elles sont construites artificiellement par
des transferts d'ADN. |
Remarques:
* Les fonctions de l'ADN
puisque le gène est une unité de fonction
(modèle), à quoi peuvent bien servir les autres
séquences de l'ADN ? Ou plutôt l'ADN n'a-t-il pas
d'autres fonctions ?
On s'est focalisé sur la séquence des gènes
puisque l'on cherchait une information génétique
linéaire. Il est temps d'ouvrir les yeux. À
dématérialiser la notion de gène (La
mystique de l'ADN, Dorothy NELKIN et Susan LINDEE, 1998, Belin, Coll.
Débats) on en a oublié de s'intéresser de
près à la forme et à la fonction du chromosome
mais aussi des molécules d'ADN, dans leurs différents
états au cours de la vie d'une cellule.
Le chromosome est un élément matériel, il
possède donc un forme et donc à la fois
une composition chimique, une structure, une dynamique, une
cinétique de formation, de déplacement, de clivage, et
de décondensation,... et bien sûr des fonctions ....bref
il est tellement plus qu'une particule héréditaire ou
qu'une pelote d'ADN.
L'ADN (à l'état non condensé dans le chromosome)
est aussi une molécule matérielle et donc
possède aussi une forme en un lieu donné;
ce qui veut aussi dire qu'il n'y a pas que la composition chimique ou
sa séquence qui soit importante. Il faut s'intéresser
aussi à son degré de tension (on parle aussi de son
"tortillement"), aux molécules qui lui sont associées
(groupements méthyle, protéines, ARN courts...),
à son accessibilité, à sa dynamique de
synthèse, de réparation, de transport, de
dégradation.
* Linéarité et
circularité
L'ADN est un filament. Pourquoi ? À quoi sert d'habitude un
fil (plus ou moins élastique...) ? À lier (attacher),
à relier deux points (un chemin courbe), à
étendre - déployer (l'ADN se déploie dans la
cellule en se mettant à la portée d'un maximum de
molécules au sein du nucléoplasme (Eucaryotes) ou du
cytoplasme (Procaryotes)). Comment imaginer un filament d'une
longueur aussi monstrueuse stable dans la cellule ? À partir
d'arguments géométriques, René Thom propose (in
SSM (stabilite.pdf) , p 338) que chaque filament d'ADN se scinde en
de multiples petites sous-unités circulaires, chacune au
centre d'une sous-unité métabolique et
énergétique (énergide) lors de l'interphase. On
sait que l'ADN bactérien est sous forme circulaire, celui des
mitochondries, des chloroplastes, des plasmides aussi. Des ADN
viraux, non circulaires, doivent se circulariser avant de pouvoir
être répliqués.... La structure proposée
pour le chromosome n'étant qu'un modèle très
perfectible, il est possible d'imaginer qu'en fait l'ADN s'y trouve
sous forme de boucles et non d'UN SEUL filament.
Je ne demande pas à mes élèves de comprendre les confusions liées à la notion d'allèle employée à tort en biologie moléculaire mais je veux bien essayer de l'expliquer POUR DES COLLÈGUES. Cette question est très difficile car elle nécessite de sortir du paradigme génétique dominant. |
||||||||||
Voici quelques exemples qui montrent les limites de cet
emploi:
- soit de définir le gène comme ayant une position fixe (par rapport à un point origine sur la boucle d'ADN bactérienne ou par rapport à des repères fixes comme des bandes colorées pour les chromosomes eucaryotes) - mais dans ce cas on supprime aux gènes la possibilité de se combiner les uns aux autres de façon variable (et il faut donc trouver une forme qui en soit responsable) - - soit de définir l'allèle non pas au niveau de l'ADN mais au niveau des molécules polymériques associées donc au niveau d'une fonction à laquelle le gène moléculaire participe mais qui n'est pas sous son contrôle direct. On peut dire que quelques mutations ponctuelles affectant la séquence d'un gène moléculaire n'altèrent pas la fonction de gène héréditaire et que l'on a des allèles mutés. Mais est-on certain qu'une petite modification de séquence ne peut pas changer radicalement le type de caractère héréditaire transmis, c'est pourtant ce que l'on affirme quand on dit qu'un gène homéotique est un gène qui contrôle le développement. Un petite modification du gène moléculaire dit homéotique ne conduit qu'à une petite modification de la protéine associée mais à une grande modification de la forme globale de l'individu. Pour cela on suppose fixe la position et la fonction du gène moléculaire. C'est fort discutable. Quand on étudie les gènes héréditaires et qu'on les regroupe en allèles on n'est jamais sûr qu'ils correspondent à des formes voisines d'un même gène moléculaire. Dans certains cas particuliers on a bien mis en évidence qu'une variation de la séquence du gène moléculaire conduisait à une variation allèlique mais ces cas ne sont-ils pas des exceptions ? Quand on travaille dans le sens biologie moléculaire vers caractères héréditaires on est toujours dans le même paradigme sans jamais essayer d'en sortir; on n'a pas la possibilité de proposer comme interprétation que le changement d'ADN réalisé par manipulation génétique par exemple n'a pas seulement changé la séquence d'une protéine mais aussi sa fonction et pourquoi pas celle de beaucoup d'autres qui lui sont associées. Ce n'est donc plus le même gène héréditaire même si on est parti d'une séquence voisine. Si l'on insère (ou si on supprime) dans une cellule une séquence d'ADN voisine d'une séquence d'ADN connue (appelée gène moléculaire) et qu'on observe que quequechose est changé dans le fonctionnement cellulaire (par rapport à cette même cellule sans gène modifié), on ne prouve pas la fonction d'un gène moléculaire donné. Sauf à supposer que l'ADN est composé de sous-unités fixes car, on ne voit que le résultat du travail cellulaire. Proposer un déterminisme c'est supposer que la seule chose de changée est l'ADN. Or je crois que c'est tout le contraire que l'on voit. De petits changements dans l'ADN provoquent de grands changements dans l'organisme. Dire que les gènes se chevauchent ou se déplacent est encore une vision statique. Dire que l'ADN est organisé en sous-unités fonctionnelles (probablement circulaires comme l'a proposé Thom) ne veut pas dire que ces sous-unités ont une place fixe À CAUSE DE LEUR SÉQUENCE. En affirmant cela une image vient immédiatement à l'esprit, c'est la chromosome coloré en bandes caryotypiques. D'abord je précise que l'on ne sait toujours pas à quoi correspondent les bandes, pour ce que j'en sais. Ensuite comment concilier cette mobilité avec la position et l'association avec des gènes des bandes qui semblent fixes ? En plaçant la fonction non dans la séquence de l'ADN mais dans la structure chromosomique que l'on peut extraire, c'est-à-dire la bande colorée. En fin de compte cela reviendrait à dire que la séquence d'ADN de la bande n'est pas ce qui compte le plus mais bien les protéines qui lui sont associées (si les protéines sont suffisantes à décrire la forme du chromosome). Dans ce cas, lorsque l'on manipule l'ADN seul après l'avoir extrait d'une bande, pourquoi le retrouve-t-on toujours au même endroit dans le chromosome ? Peut-être tout simplement parce qu'il s'associe avec des protéines (ou ?) particulières de cette bande, du fait de sa séquence. Les marquages in situ (FISH) ne marquent que des séquences répétitives de l'ADN mais il n'y a pas, à ma connaissance, de marquage in situ des gènes sur un chromosome non digéré et non déroulé (techniques de peignage par exemple) (voir par exemple http://www.pasteur.fr/recherche/unites/biophyadn/ ). Ce qui est contestable ce n'est par l'organisation linéaire des gènes héréditaires sur le chromosome (voir spécialité de TS) mais c'est l'image que certains ont d'un chromosome déroulé linéairement et qui placent aussi linéairement les gène moléculaire le long de ce chromosome monstrueux sans se poser de questions (voir schéma ci-dessus). |
Remarques:
* il ne faut jamais oublier que l'ADN est manipulé par la
cellule qui est l'unité irréductible du vivant.
* de plus l'ADN peut être modifié par des
éléments cytoplasmiques (des ARN peuvent être
transcrits en ADN et s'intégrer au génome).
* Actuellement on s'aperçoit que la
quantité d'ADN et que la séquence de
l'ADN changent au cours de la vie d'une cellule: l'ADN
d'un ovocyte n'est pas le même que celui d'une cellule
différenciée; des ADN courts semblent s'intégrer
au génome au cours de l'ovogenèse; des ARN courts
semblent être capables soit de transmettre par voie
cytoplasmique ou nucléoplasmique (par le noyau) leur
séquence qui sera traduite en protéines sans passer par
l'ADN, soit d'être "retrotranscrits" en ADN et
intégrés au génome après le début
du développement. (voir page sur les manipulations
cellulaires)
POUR ALLER (beaucoup)
PLUS LOIN Une analogie classique: MAIS extrait de "La notion de
programme en biologie" (René Thom,
1984f5) Je précise que l'article de Thom
représente 25 pages de théorie
détaillée sur cette idée.
On a souvent comparé les
bases de l'ADN (A,T,C et G) avec les lettres de
l'alphabet, les gènes constituant des
mots, c'est-à-dire des suites de lettres ayant
un sens. On affirme ainsi qu'une série de
gènes activés en même temps
constitue une phrase dont les protéines
sont la traduction en langage utilisé par
la cellule.
Dans cette vision les gènes sont des unités de
fonction, ils ont un sens pour la cellule. Ce qui fait
parler de code, de gouverne, de contrôle... En tant
que mémoire héréditaire, et du point de
vue évolutif, les gènes se combinent entre eux
pour rendre compte de la complexification des structures et
des dynamiques de l'organisme. L'évolution c'est la
complexification, les pertes, les modifications des
gènes.
de nombreux problèmes naissent de cette signification
(ce sens) donnée aux gènes
Quelques arguments pour un lecteur qui
ne serait pas élève de seconde...
car l'ADN peut être "lu" dans plusieurs sens, les
gènes se chevauchent; un gène peut donner deux
produits différents dans des conditions
cytoplasmiques différentes et donc ne pas avoir la
même fonction cellulaire; deux gènes
différents en retour ont souvent la même
fonction... de plus l'ADN est fortement redondant (de
très nombreux gènes présentent de
multiples copies dont seules quelques-unes sont
utilisées...)...
On cherche de nos jours à poser clairement la
question de la signification des gènes (voir par
exemple pour quelques questions timides le petit
dossier de La Recherche: qu'est-ce qu'un gène ?). De
façon plus profonde, c'est Jean Petitot qui a
parlé semble-t-il en premier de
sémiophysique (une science du
signe, du grec seméion = signe et
phusikos = naturel) et qui continue avec d'autres
à développer cette notion à la suite de
René Thom (voir R. Thom: Esquisse d'une
sémiophysique). Le projet est de «
préciser le rapport entre une situation dynamique
globale (le « signifié »), et la
morphologie locale en laquelle elle se manifeste (le «
signifiant »)(Thom, 1968f4). »
En biologie le sens d'une molécule c'est sa
FONCTION, ce à quoi elle sert. Il est donc essentiel
de se poser la question : A quoi servent les gènes
?
Et la réponse n'est pas aussi
compliquée que l'imaginaire de certains veut nous le
faire croire.
Avec du recul on peut dire que les gènes n'ont
que quelques fonctions toujours les mêmes qui peuvent
se résumer en une seule: servir de
modèle pour des molécules
polymériques (ARN ou ARN puis protéines). Les
gènes ne sont pas "lus" (au sens d'une lecture des
mots signifiants) mais sont "recopiés" dans un
matériau plus stable (l'ARN) puis
éventuellement convertis en molécules
fonctionnelles (les protéines). Les ARN non
convertis en protéines sont des molécules
fonctionnelles comme les protéines (ou plutôt
les complexes protéiques).
De façon simpliste et en
gardant la même analogie de l'alphabet, on peut dire
que les ARN sont parfois des mots (lorsqu'ils
ont une autre fonction que de servir de modèle stable
pour la synthèse des protéines) mais ce sont
surtout les protéines qui sont les
mots. Les phrases ne sont pas dans les
associations de gènes mais bien dans les
associations protéiques ou dans les
associations ARN-protéines.
Certes, ces protéines et ARN viennent du
"fonctionnement" des gènes mais les associations ne
se font pas au hasard. Dire qu'il y a
nécessité ou auto-organisation revient
à dire qu'il y a une finalité dans la
matière et donc, in fine, dans les gènes et
qu'il est inutile d'aller la chercher ailleurs. Ce à
quoi ne peut se résoudre le philosophe : si
finalité il y a il est urgent d'en rechercher les
contours (de rechercher les attracteurs ou les
prégnances au sens de Thom).
Considère-t-on que le poète n'est que le jouet
de l'alphabet ou même du dictionnaire des mots qu'il
emploie ? Son uvre de création poétique
est bien de jongler avec les mots dont il dispose
culturellement (par mémoire)? On peut penser que la
cellule fait de même: avec le stock de gènes et
d'ARN qu'elle possède par héritage, elle
s'exprime en vivant par ses fonctions (protéiques
notamment). Ses finalités sont inscrites dans des
formes (les saillances au sens de Thom) qui
représentent les trajectoires possibles des
dynamiques.
Les partisans d'un programme
génétique, souvent
matérialistes, affirment que l'expression de tel et
tel gène à tel instant est le résultat
d'une finalité (aveugle ou nécessité
comme l'on voudra) due aux conditions dans lesquelles une
cellule vivante se trouve (l'environnement agit sur
l'expression de l'information génétique). Au
contraire, les partisans d'une finalité globale de
l'être vivant, pas nécessairement
matérialistes ni vitalistes si cette opposition
signifie encore quelque chose, cherchent à formaliser
de façon mathématique ce pour quoi une cellule
vit. Voici un citation de René Thom à ce
sujet.
I Introduction : La théorie en biologie
Depuis qu'à partir du 16e siècle, on a
commencé à ouvrir les cadavres afin d'en
scruter les organes internes, l'explication biologique a
pris un tour résolument techniciste. On assimile
l'organe à un outil, lequel, construit par l'homme en
vue d'une fin connue, ne présente aucun obstacle
à l'intelligibilité. Dès Harvey, ce
point de vue a obtenu d'indiscutables succès. Il est
indéniable que le coeur est une pompe qui refoule le
sang dans ces canalisations que sont nos vaisseaux. De
même, les poumons se comportent (sur le plan
mécanique) comme un soufflet (mais ici
l'interprétation mécaniste laisse de
côté la fonction physiologiquement essentielle
d'échange gazeux entre l'air et le sang). Le
squelette (os + articulations) permet une
interprétation mécanique immédiate.
Toutes ces descriptions ont abouti à la
théorie cartésienne de l'Homme animal-machine,
et ce n'est guère qu'avec le plus noble de nos
organes (le siège de l'âme), à savoir le
cerveau, que l'imagerie techniciste est quelque peu
restée courte. Mais, avec la naissance
quasi-simultanée, vers 1950, des ordinateurs et de la
Biologie Moléculaire, cette imagerie a connu son plus
récent et peut-être son plus glorieux avatar.
On a fait de l'ADN des chromosomes, du génome,
l'analogue du programme qui régit le fonctionnement
d'un ordinateur. Cette dernière interprétation
offrait, sur le plan conceptuel, un nouvel, énorme
avantage. En effet, l'imagerie techniciste des organes
soulève, de manière inévitable, le
problème de la finalité. Comment tous ces
mécanismes d'une haute efficience, d'une parfaite
efficacité, comment toute cette horlogerie
pouvait-elle se construire apparemment sans horloger ?
À partir du moment où l'on pouvait supposer
« codée » dans l'ADN du génome toute
la structure organique, le mystère s'effaçait,
puisqu'il suffisait d'imaginer que l'ADN, promu au rang de
démiurge, dirigeait toute l'épigenèse
de l'être vivant, à la manière d'un
ingénieur dictant ses ordres à ses
subordonnés. Moyennant quoi, on a pu rendre
admissible la finalité, rebaptisée pour la
circonstance téléonomie. Et cela d'autant plus
que la traduction ADN ? Protéines, via l'ARN messager
était un code au sens étroit, technique, du
terme, puisque cette opération associe à tout
triplet de nucléotides un acide aminé bien
défini. Or, dans le premier cas la situation est
toute différente : il s'agit de comprendre comment
« l'information » supposée incluse dans
l'ADN génique, peut spécifier la structure
tridimensionnelle de l'organisation embryonnaire, puis
adulte. (Je parle ici des Pluricellulaires, je reviendrai
sur le cas des Unicellulaires en fin d'exposé.)
Pratiquement toute la théorie biologique moderne
s'est trouvée enfermée dans l'homonymie
abusive de ces deux emplois du mot code, et cet abus de
langage l'a condamnée à une
stérilité conceptuelle dont elle n'est pas
encore sortie...
Comment sortir de cette impasse ? Il ne fait guère de
doute que seule une certaine audace théorique peut
permettre de faire avancer la question. Il faut songer
à réintroduire en Biologie l'imaginaire, cet
imaginaire sans lequel il n'est pas de théorie.
Déjà, dans l'interprétation techniciste
des organes, ne peut-on songer comme autrefois le
suggéra Bergson à renverser l'ordre des termes
? Plutôt que d'expliquer l'organe par l'outil, ne
faudrait-il pas plutôt expliquer celui-ci par
celui-là ? Autrement dit, l'imagination intuitive qui
a permis à l'Homo Faber de construire, bien avant
toute science constituée, des outils doués
souvent d'une remarquable efficience, cette intuition ne
trouvait- elle pas son origine dans un « inconscient
biologique » légué par l'évolution
phylogénétique de l'espèce ? Et ceci
d'autant plus que la plupart des outils ne sont en fait que
le prolongement d'actions, motrices ou physiologiques, et
que l'action dans son organisation spatio-temporelle, nous
est organiquement léguée. Il faut reprendre
ici l'axiome lamarckien : la fonction crée l'organe
non pas au sens banal qui voudrait qu'une structure
organique se crée ou se développe à la
suite de l'usage qui en est fait, mais de manière
plus abstraite, plus « platonicienne ». Toute la
régulation épigénétique et
comportementale d'une espèce repose sur une structure
formelle de caractère géométrique
(topologique) qui se réalise dans l'espace des
activités métaboliques de l'organisme ; une
« fonction » apparaît alors comme le
dispositif régulatoire partiel afférent
à l'homéostasie d'un paramètre
physiologique essentiel (teneur en réserves
énergétiques, en oxygène, en
déchets organiques... par exemple), et la
réalisation organique d'une telle fonction peut
comporter les agents physico-chimiques les plus
variés, comme les organes les plus divers. (Par
exemple, la communication entre animaux d'un même
groupe social peut employer des signaux olfactifs, sonores,
visuels... souvent dans un même but). Toutes ces
« fonctions » concourent ainsi à la
canalisation de la dynamique dans l'espace des
activités métaboliques, formant ainsi un
« attracteur » global (que j'ai proposé
d'appeler la figure de régulation de l'espèce
considérée). »
La question de la définition de l'information sera encore une fois posée dans le cours de terminale S (voir spécialité, thème 3). Ici notre propos est de présenter une voie alternative basée sur un emploi rigoureux du mot fonction (dans la mesure des capacités mathématiques d'un professeur de SVT qui n'a pas poursuivi de formation mathématique depuis la classe préparatoire de maths sup biologie (actuellement BCPST); il est évident que j'appelle de mes vux une formation continue en mathématique pour biologistes qui soit plus orientée vers la biologie théorique que vers les statistiques comme elle l'est actuellement, à ma connaissance.