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Les hypothèses concernant le fonctionnement enzymatique seront présentées ici comme des données puisque le temps et le programme ne nous permet pas d'en faire l'étude expérimentale. |
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Le propos de départ ici est d'étudier des produits de l'expression de l'information génétique (à replacer dans la page générale). Il ne faut pas considérer ce chapitre comme un cours de biologie sur les enzymes, ce qu'il n'est pas. |
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Si l'on trouve encore parfois enzyme au masculin l'usage en fait un nom féminin: une enzyme. |
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Plan |
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1 - Les enzymes
sont des biocatalyseurs: |
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la 3ème partie présente un éclairage plus original dans le cadre d'une biologie théorique d'inspiration Thomienne |
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1 - Les enzymes sont des biocatalyseurs: elles catalysent des réactions biochimiques (du vivant) qui appartiennent au métabolisme |
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Les enzymes sont des biocatalyseurs (catalyseurs de réactions biochimiques c'est-à-dire appartenant au métabolisme). Ce sont soit quelques rares acides nucléiques (RNA ou ribozymes) soit, pour la quasi totalité des enzymes, des protéines. |
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Elles ont une haute spécificité de substrat: elles agissent sur un substrat souvent spécifique mais rarement unique: deux substrats (spécifiques) sont souvent nécessaires car les réactions chimiques du vivant sont généralement couplées. |
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Un exemple mémorisable et réutilisable en terminale : |
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L'enzyme glucose
6 phosphatase catalyse deux
réactions couplées: |
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L'énergie fournie par la déphosphorylation (réaction exothermique) est supérieure à celle nécessaire pour la phosphorylation (réaction endothermique). Cette réaction est essentielle dans toutes les cellules qui consomment du glucose pour leur fermentation ou leur respiration car c'est par elle que commence toute utilisation énergétique de cette molécule (voir la glycolyse dans le cours de spécialité de Terminale S). |
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L'enzyme est l'hexokinase (1qha.pdb ; une fois la molécule un peu cernée, avec ses deux chaînes, je vous conseille le fichier kinemage qui permet de simuler le changement de conformation de la molécule lors de la liaison du glucose: fichier c6bFlex.kin (kinemage #7: ) disponible à l'adresse http://kinemage.biochem.duke.edu/kinemage/kinlist.php ; l'applet KING est à télécharger à la même adresse). |
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Elles sont une haute spécificité d'action: elles accélèrent des réactions chimiques spécifiques. |
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Elles agissent dans les conditions du vivant: en présence d'eau - et à fortiori in vitro en solution, même si ce n'est pas leur mode habituel d'action (voir page sur la cellule en travaux) - et dans des conditions de température et de pH très douces (optima situés bien sûr dans les conditions du vivant). |
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Les enzymes sont souvent regroupées structurellement en complexes enzymatiques, liés au membranes biologiques ou libres dans le cytoplasme, ce qui accélère grandement le passage des métabolites d'une enzyme à une autre (le produit de l'une est le substrat de l'autre et ainsi de suite, le long de chaînes enzymatiques). Les enzymes protéiques nécessitent souvent un cofacteur (un ion comme Fe2+ ou une métalloprotéine appelée coenzyme). |
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Pour comprendre la complexité et l'importance des enzymes ou plutôt de ce que l'on peut appeler les systèmes enzymatiques, il vous suffit de penser que le chapitre précédent nous donnait deux magnifiques exemples de complexes enzymatiques: les ADN polymérases, et les ARN polymérases, complexes et spécifiques, contrôlées et extrêmement actives dans la cellule. |
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2 - La réaction enzymatique se réalise à l'intérieur d'une poche appelée site actif |
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L'enzyme est intégralement restituée en fin de réaction: elle n'est jamais consommée ni "usée" même si elle peut être inactivée. |
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Le site actif peut être décomposé en site de reconnaissance du substrat (qui peuvent être multiple) et site catalytique, lieu où est réalisée la réaction chimique catalysée (qui est très généralement unique). |
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L'enzyme se fixe au substrat, catalyse la réaction, puis se libère des produits. |
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Un schéma de pure illustration mais faux pour ce qui est de la compréhension fonctionnelle |
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Le site actif peut être séparé en site de reconnaissance, qui contrôle la spécificité de substrat et site catalytique, qui contrôle la spécificité d'action. |
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Ce sont les liaisons faibles (petits traits bleus) qui fournissent l'énergie nécessaire à la catalyse. |
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E = enzyme (restituée
intégralement en fin de réaction); |
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Du point de vue énergétique, l'énergie fournie par l'enzyme lors de la catalyse est due à l'établissement de très nombreuses liaisons faibles au niveau du site actif entre l'enzyme et son substrat (énergie de liaison). |
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La cinétique enzymatique étudie IN VITRO l'évolution de la vitesse de la catalyse enzymatique en fonction des conditions expérimentales. La vitesse V de la réaction enzymatique IN VITRO est proportionnelle à la concentration en substrat [S]. La vitesse maximale Vmax est atteinte lorsque l'enzyme est saturée (tous les sites actifs de toutes les enzymes présentes en solution sont susceptibles d'être occupés à une vitesse maximale). |
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Complément Si le site actif
à une forme complémentaire
du substrat
(ou d'une partie de celui-ci) - comme une
clé dans une serrure, comment l'enzyme
peut-elle agir - ou la clé tourner
, autrement que par une force extérieure -
par une "main" ? Le fait d'imaginer qu'il y a
déformation simultanée de l'enzyme et de son
substrat ne change pas le problème de
l'affinité entre l'enzyme et le substrat... Il est évident que pour pouvoir
fonctionner le site actif ne doit pas être
complémentaire du substrat mais d'un état de
transition entre substrat(s) et produits. L'image la plus
classique clé-serrure (qui
nécessiterait une main pour tourner la clé)
peut être avantageusement remplacée par celle
de la pièce aimantée-barre
métallique (d'après
Principes de Biochimie, Lehninger, Nelson et Cox, 1994). Cette analogie reste statique alors que l'enzyme
se déforme habituellement, comme le substrat...
la similitude de conformation entre l'enzyme et
l'état de transition est liée à une forme
dynamique, stable non pas dans R4
(espace euclidien) mais dans un espace de dimension
inférieure. Une réaction chimique
catalysée par une enzyme permet de "sauter" plus
facilement la barrière d'activation en abaissant son
niveau par la formation d'un complexe enzyme-substrat. En
dernier ressort l'énergie fournie par l'enzyme vient
des liaisons faibles qu'elle établit avec le
substrat. On est donc amené à proposer
une autre présentation de l'équation de la
cinétique enzymatique qui tienne compte de
l'état de transition (S' - non observable) et non
plus du seul substrat S. ES' étant le complexe
«enzyme -état de transition». Ce qui, en présence d'enzyme devient:
Pour une réaction chimique présentant un
état de transition S' (très instable) on peut
écrire les deux équilibres:
E
+ 3S
< = > E3S'
< = > E
+ P
Une illustration du rôle
de "moule" du site catalytique (fonction topologique)
: formation d'un complexe "enzyme -état de
transition"
(d'après Encyclopedia
Universalis, catalyse enzymatique - illustration de
l'article "liaisons biochimiques faibles").
Remarques: |
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* Les enzymes sont classées en fonction des réactions qu'elles catalysent. Leur nom courant est souvent formé du nom du substrat auquel on ajoute le suffixe -ase (exemple l'uréase catalyse l'hydrolyse de l'urée). Mais chaque enzyme possède un numéro de code (EC number) à quatre chiffres (Classe / Sous-classe / Sous-sous-classe / Ordre), un nom systématique et un nom commun recommandé (http://www.chem.qmul.ac.uk/iubmb/enzyme/). Les enzymes protéiques sont réparties en 6 classes: 1- les oxydoréductases, 2 - les transférases, 3 - les hydrolases, 4 - les lyases, 5 - les isomérases, 6 - les ligases.On notera que je n'ai pas respecté l'orthographe ANGLOSAXONNE du radical "oxid" en usage dans la classification internationale. |
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* La réaction enzymatique peut être inhibée par la présence de molécules qui l'inactivent ou diminuent sont activité. |
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Un inhibiteur compétitif ne modifie pas la vitesse de la réaction enzymatique en présence de son substrat mais diminue l'affinité apparente de l'enzyme avec son substrat lorsqu'il est présent en solution. On interprète son action en proposant que l'inhibiteur compétitif entre en compétition avec l'enzyme en se fixant sur la partie de reconnaissance du site actif sans pouvoir être transformé. Selon son affinité il peut diminuer plus ou moins l'activité enzymatique. Une comparaison amusante que je tiens de mes années de classes préparatoires: l'enzyme est comparée à un mangeur de lentilles. Chaque cuillerée portée à la bouche puis avalée est une réaction enzymatique réalisée. Si l'on ajoute quelques PETITS cailloux dans le plat de lentilles, le mangeur porte à la bouche des cuillerées de lentilles avec une belle régularité mais doit recracher certaines cuillerées, comportant un petit caillou, ce qui diminue grandement la vitesse de réaction, mais pas la vitesse avec laquelle il porte les cuillerées à la bouche... Le petit caillou joue le rôle d'inhibiteur compétitif. |
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Un inhibiteur non compétitif ne
modifie pas l'affinité apparente de l'enzyme avec son
substrat mais uniquement la vitesse maximale de la
réaction. On interprète cette action comme le
résultat d'une fixation de l'inhibiteur non
compétitif sur un autre site que le site catalytique de
l'enzyme. Pour reprendre ma comparaison avec le mangeur de
lentilles, l'inhibiteur compétitif peut être
comparé à un GROS caillou dans les lentilles. Le
mangeur les voit et les évite, ce qui diminue
singulièrement sa vitesse de rotation des
cuillerées. |
TP
classique : |
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En plus de la manip faite en TP on peut améliorer la compréhension du modèle moléculaire de l'activité enzymatique grâce à des outils de modélisation : - on peut télécharger le fichier .pdb de l'ovalbumine (1ova.pdb) sur le site http://www.rcsb.org/pdb/ - à l'aide de ce fichier, il est possible de rechercher les liaisons hydrolysées grâce à l'enzyme : il s'agit des liaisons adjacentes à la tyrosine ou à la phénylalanine. En effet, la pepsine catalyse préférentiellement la rupture des liaisons peptidiques où un acide aminé aromatique est engagé par son groupement aminé. Je précise que la pepsine est une enzyme naturelle extraite du pancréas de porc (aussi nommée gastérase...http://www.biam2.org/www/Sub2922.html) . Sa dénomination internationale est pepsin E.C.3.4.23.1 (un fichier .PDB complet d'une pepsine est par exemple 4pep.pdb (1990) (http://www.rcsb.org/pdb/explore/explore.do?structureId=4PEP), mais je recommande aussi le fichier Kinemage: 4pep.kin (voir la page http://www.rcsb.org/pdb/explore.do?structureId=4PEP et http://www.rcsb.org/pdb/files/4PEP.kin pour télécharger directement le fichier (à enregistrer au format "text" avec l'extension ".kin" et à ouvrir dans l'application KING; pour télécharger l'application java, voir les indications sur la page http://kinemage.biochem.duke.edu/software/index.php ) |
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3 - La fonction enzymatique est une "fonction topologique" |
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Je rappelle que le mot fonction a tout intérêt à être défini au sens mathématique de la façon la plus rigoureuse qui soit. Une fonction biologique c'est un phénomène qui peut être représenté par une fonction mathématique (voir cours de seconde et une petite page sur les mathématiques en SVT en seconde). Ici nous nous intéressons à des fonction locales et donc que l'on peut explorer expérimentalement. |
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La topologie est une branche des mathématiques qui s'intéresse aux propriétés de l'espace et des ensembles de définition des fonctions du seul point de vue qualitatif; elle précise les notions de continuité-discontinuité, bords, limites... |
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3.1 Comprendre la fonction enzymatique |
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Être une enzyme signifie avoir une fonction enzymatique. C'est-à-dire une fonction catalytique (accélération d'une réaction chimique sans altération du catalyseur). On pourrait dire que cette fonction est topologique dans le sens où elle repose sur une similitude de forme entre l'enzyme et un état transitionnel du(des) substrat(s). |
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Mais comment comprendre l'activité enzymatique ? Une fois encore on a (au moins) deux attitudes (voir aussi la page de synthèse sur les niveaux d'organisation du vivant) : |
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- chercher à comprendre comment est "contrôlée" la forme de l'enzyme (et plus particulièrement du site actif) et en quoi cette forme permet l'activité catalytique au niveau chimique (liaisons faibles, transfert de charges...). C'est la voie du réductionnisme. Je vous propose une autre voie. |
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- accepter comme un fait expérimental (empirique) ce contrôle de la forme et chercher à en formaliser les limites. C'est la voie du structuralisme. Toute fonction topologique - qui repose sur une correspondance des formes - pourrait être appelée enzymatique. René Thom en a dessiné les contours (dans Modèles mathématiques de la morphogénèse (1971, 1974, 1980) notamment). |
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Voici quelques exemples de ces deux attitudes: |
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voie réductionniste (c'est la voie de vos manuels scolaires et de l'immense majorité des recherches): |
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La correspondance entre les formes du site actif de l'enzyme et de la forme de transition du substrat conduit à l'établissement de très nombreuses liaisons faibles (Van der Wals, hydrophobe...) qui sont responsables de l'apport d'une énergie qui expliquerait l'activité enzymatique elle-même. Cette manière de voir, encore bien mystérieuse, est plus qualitative que quantitative. Pour essayer de réduire l'activité enzymatique à des phénomènes moléculaires connus on peut considérer qu'elle repose sur la capacité de molécules à établir des liaisons ou à les rompre, ce qui est la base de toutes les réactions chimiques. Cette capacité dépend bien sûr des propriétés propres de la molécule (répartition de ses charges dues à son composants et à ses groupes caractéristiques (que l'on appelait auparavant improprement "fonctions"), ... ) mais aussi des conditions physiques du milieu (pression, température, ligands, charges voisines dont surtout molécules d'eau...). |
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L'activité enzymatique dépend
donc d'une part de conditions propres
de la molécules (internes ou
intrinsèques) et de conditions du
milieu (externes ou
extrinsèques). Il y a un réductionnisme
interne et externe (voir
René Thom, Modèles mathématiques de la
morphogénèse, p 42 et s). |
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MAIS, |
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Remarque: |
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voie structurale (je précise que cette voie est peu balisée - et beaucoup auront du mal à différencier réductionnisme externe et structuralisme - mais ô combien attirante): |
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Si la fonction enzymatique est topologique (au niveau moléculaire) on va donc pouvoir trouver - pour une enzyme donnée - une autre molécule, qui ne soit pas forcément une protéine (et qui habituellement n'a pas d'activité chimique réactionnelle) mais qui va pouvoir présenter une fonction catalytique due uniquement à sa forme. |
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On a d'abord découvert des ARN à fonction enzymatique (les ribozymes) qui peuvent catalyser la coupure d'autres ARN (ARNase P) ou même ce que l'on appelle improprement une autocatalyse (les molécules d'ARN "autocatalytiques" de certains virus ou fabriquées artificiellement sur ce modèle étant susceptibles de se couper elles-mêmes en plusieurs fragments) - un catalyseur par définition doit être restitué intégralement en fin de réaction ce qui n'est pas le cas dans une "autocatalyse". Mais la connaissance topologique de ces "enzymes" reste insuffisante. |
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C'est Linus Pauling en 1940 qui émit une hypothèse beaucoup plus générale et qui va tout à fait dans le sens structural: il suggéra de rechercher des anticorps (notés Ac; ce sont des glycoprotéines formées de 4 chaînes associées en forme d'"y" - voir immunologie en classe de terminale) dirigés contre l'état de transition d'un substrat réactionnel, qui devraient donc être doués d'une activité catalytique. On a leur a donné le nom d'abzymes. Vous remarquerez aisément que l'on n'a aucun moyen d'isoler le site actif d'une enzyme. On est donc bien obligé de passer par des l'état de transition. Mais comme ce dernier est beaucoup trop instable pour être observé il faut bien passer par des analogues de l'état de transition. On les repère en cherchant des molécules qui se fixent au site actif d'une enzyme avec des affinités encore beaucoup plus importantes que le substrat réactionnel et qui y restent...(ce sont des inhibiteurs de type bloquants : ils réalisent une inhibition irréversible). Cependant, à partir de 1974, lorsque la notion de réseau idiotypique a été formalisée par Niels Kaj, on a élargi la recherche des analogues à celle des Ac dirigés contre des épitopes des Ac dirigés contre une enzyme et ainsi produire des Ac dirigés spécifiquement contre le site actif de l'enzyme. Il a fallu attendre 1986 pour obtenir les premières abzymes. Les molécules d'Ac ont naturellement une diversité topologique quasi infinie. On produit notamment des abzymes en sélectionnant (de façon indirecte par des molécules qui fixent elles aussi ces mêmes Ac) des Ac dirigés vers le site actif d'enzymes (sorte de moule interne du site actif). Puis on fabrique des Ac complémentaires de ces Ac (moule externe de ces moules internes) et qui possèdent alors une activité catalytique voisine de l'enzyme. |
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On peut élargir le concept d'enzyme à toute structure qui, par correspondance topologique avec un état transitionnel, permettrait une activité. C'est ce que Thom appelle l'effet enzymatique, si je ne me trompe. |
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Deux extraits de Stabilité structurelle et morphogénèse - Essai d'une théorie générale des modèles, 1968 (stabilite.pdf) |
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« Dans un autre exemple tiré des solides, le système clef-serrure cher aux biochimistes, il ne peut y avoir interaction qu'à condition de supposer la clef mobile (dans toutes les positions permises dans le complémentaire de la serrure) ; une clef n'est porteuse de signification pour une serrure que si l'on l'enfile et on la tourne. On a là un exemple typique d'une situation où, si l'on prend clef et serrure statiquement, presque toute la structure de leur interaction repose sur l'agent moteur, l'individu qui tourne la clef, autrement dit sur le potentiel d'interaction ; si l'on veut se placer dans une optique qui élimine l'interaction, il faut rendre les deux systèmes mobiles ». (p 187) |
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« B. Morphologie et Biochimie |
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Il n'est pas faux de dire que la tentative
pour comprendre les enzymes "à la manière de
Thom" s'apparente à une redécouverte de la
notion d'enzyme-propriété qui s'est
longtemps opposée à celle d'enzyme-substance
(cf EU article "enzymes"); l'histoire est un éternel
recommencement. Le projet est bien d'unir en dépassant
l'apparente séparation entre ces deux notions. |
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3.2 L'exemple des polysomes et essai de généralisation |
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pour
les données moléculaires simples de niveau
lycée voir la page : |
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Un exemple particulièrement simple à comprendre est celui des ribosomes. Ces particules sont maintenant très bien connues et l'on peut affirmer que d'une part ce sont bien leur propriétés topologiques qui leur confèrent leur fonction et d'autre part que ces complexes ARN-protéines sont restitués intégralement sans altération en fin de réaction (ce que l'on appelle le cycle ribosomial): ces deux propriétés en font des enzymes au sens général. À ce sujet on dit souvent que les ribosomes sont les catalyseurs de la synthèse protéique, ce qui correspond bien à les apparenter à des enzymes. À la limite on pourrait aussi considérer que la propriété de l'ARNm qui est de servir de modèle pour l'enchaînement des aa est une propriété de type enzymatique car topologique et non destructrice. L'information génétique serait alors topologique ou encore enzymatique. La fonction globale est bien ici une reproduction. Seul l'espace des phases permet d'approcher les dynamiques. |
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Les éléments qui suivent sont repris de la conférence du 4e congrès BCM - Poitiers 2005 (voir la 2ème partie)- la réflexion y est plus complète |
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On est tenté d'assimiler le plan (x,y) des observations au plan (x,t) des positions, mais cela n'est pas possible car on a un cadavre fixé et coloré. Les physiciens utilisent l'espace des phases* (voir page sur le continu). Pour un point animé d'un mouvement dans un plan , l'espace des phases est un plan (x,v). On pourrait alors avoir une spirale divergente (ou convergente) dans le cas d'un système linéaire amorti. Dans l'espace des positions on a une trajectoire linéaire bornée aux deux extrémités, ce qui n'a rien à voir avec notre "spirale". Pour obtenir une telle morphologie la dynamique est donc plus compliquée (deux attracteurs** au moins doivent s'affronter). Il faut approfondir ses bases mathématiques et surtout géométriques et analytiques. *espace abstrait qui permet de définir complètement l'état d'un système à partir de la connaissance des coordonnées de ce système dans cet espace ** attracteur; régime asymptotique stable (atteint au bout d'un temps infini) |
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La fronce permet une représentation d'une dynamique analogue à la dynamique polysomiale dans un espace des phases dont les paramètres sont à préciser |
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On notera que la dynamique proposée est récurrente pour les modèles thomiens (peut-être parce qu'elle représente un premier niveau d'approche - qu'il est bien sûr nécessaire de la préciser, ce qui ne peut être fait à ce niveau de compréhension - mon propos ici n'est que de souligner l'analogie en me servant d'un outil... que je ne maîtrise pas mais dont je vois l'utilisation que pourrait en faire un mathématicien). L'arbre à came de droite est analogue à la forme des polysomes dans l'espace cytoplasmique fixé et mort. |
On peut penser que dans ce cas la dynamique
proposée est pertinente et qu'il ne reste qu'à
trouver les paramètres qui ont été
figés dans la coupe. Si le système de
synthèse protéique est stable il n'est pas
étonnant que la surface fronce représente une
coupe de l'espace euclidien. Il est urgent de s'efforcer de
trouver des paramètres pertinents de la dynamique
métabolique cytoplasmique. C'est un travail que je ne
peux faire seul. J'en appelle une fois encore à
l'inventivité de notre jeune génération. |
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Une représentation de la morphologie de la dynamique du cycle ribosomial (la surface est le lieu des points singuliers du potentiel F, c'est-à-dire le lieu où la dérivée s'annule, voir page complémentaire pour des explications simples avec des exemples.) |
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action vue du côté du bilan chimique (produits, réactifs, atomes impliqués, répartition de charges) |
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1 oxydo-réductases |
transfert d'e- |
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capturer émettre |
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3 hydro-lases |
hydrolyse (transferts de groupements fonctionnels à l'eau) |
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faillir |
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4 lyases |
addition d'un groupement fonctionnel sur une double liaison ou formation d'une double liaison par élimination d'un groupement fonctionnel |
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rejeter, prendre, envoyer |
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5 iso-mérases |
transferts de radicaux à l'intérieur d'une molécule donnant une forme isomère |
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2 trans-férases |
transfert de groupements fonctionnels |
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recevoir traverser |
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6 ligases |
formation de liaisons covalentes C-C, C-S, C-O, C-N par réaction de condensation couplée à une hydrolyse de l'ATP |
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* 1 si l'on compte le coenzyme; 2 si l'on ne
considère que le substrat oxydé ou
réduit |