La physiologie (du grec phusis = nature et logos =
parler) est l'étude des grandes fonctions des êtres
vivants. Pour reprendre une vocabulaire qui m'est cher, la
physiologie, c'est l'étude du vivant au travail :
comprendre comment un organisme effectue le travail de
relation, de nutrition et de reproduction. Il
existe donc une physiologie de relation, une physiologie de la
nutrition et une physiologie de la reproduction.
Remarques:
*Pour soulever rapidement la question et éviter d'avoir
à y revenir sans cesse : il est évident qu'à
chaque fois que l'on prendra l'homme comme exemple, on ne
s'intéressera qu'à l'aspect strictement physiologique
de la fonction. Cela n'empêche pas de garder toujours
présent en mémoire que l'homme, intelligent, volontaire
et libre, présente un comportement que le biologiste n'a pas
à expliquer en termes de rapport avec le milieu, c'est le
travail du psychologue (un
psychologue est une personne titulaire du DESS
de psychologie (études au cours desquelles on étudie un
peu de physiologie, la neurophysiologie notamment), qu'un
psychiatre est un médecin
spécialisé en psychiatrie (médecine
cérébrale pour faire simple, un médecin peut
aussi être psychologue s'il est médecin et titulaire du
DESS de psychologie), un psychanalyste est toute
personne qui utilise la psychanalyse (ou méthode
psychanalytique, voir ce mot dans des ouvrages
spécialisé) sur soi-même qui qui désire
l'appliquer aux autres... (il n'y a pas de diplôme ni de
formation reconnue officiellement), enfin un
psychothérapeute est une personne
soignante qui peut être médecin , infirmier ou tout
autre niveau professionnel, car il n'y a pas de protection officielle
du nom à ma connaissance). L'homme, peut, par
exemple, ne pas se reproduire, volontairement. Ou encore, fermer les
yeux pour ne pas voir, faire des efforts pour garder le dos droit,
modifier son régime alimentaire pour ne pas grossir... Le
domaine de la biologie s'arrête là où commence
celui de la volonté libre. L'homme dans cette partie est une
animal parmi les animaux (voir cours de seconde pour une petite
discussion au sujet de l'homme et du
kangourou). De plus, le programme stipule qu'on l'on aborde le
domaine éthique, qui est encore un tout autre domaine, celui
de la fin. Je le ferai donc très succintement dans une
annexe au bas de cette page, je renvoie pour
plus de détails au cours de spécialité.
*De la même manière, il est peut-être important de
préciser que l'on s'intéresse ici aux animaux
(5ème règne) c'est-à-dire aux organismes
pluricellulaires, possédant des cellules eucaryotes sans
paroi, issus du développement d'un embryon présentant
au moins deux couches de cellules embryonnaires
différenciées (ectoblaste et endoblaste) et la plupart
du temps trois couches (mésoblaste intermédiaire).
Les fonctions peuvent être étudiées au niveau
de l'organisme entier (notamment le travail de relation de
l'organisme à son milieu souvent qualifié d'adaptation)
ou au niveau des organes qui y participent (on peut parler de
physiologie cardiaque par exemple si l'on s'intéresse
uniquement au coeur) ou encore au niveau cellulaire (c'est le cas par
exemple de la neurophysiologie qui étudie tous les
phénomènes physiologiques impliquant des cellules
nerveuses) puis moléculaire (on peut parler de la physiologie
des hormones sexuelles si l'on s'intéresse essentiellement
à leur concentration, leur cellules cibles et leur action sur
celles-ci). Mais plus le niveau d'étude est
détaillé, plus l'échelle d'étude des
phénomènes est grande, plus on risque de perdre la
vision d'ensemble et il est parfois facile d'oublier que l'on
s'intéresse à un organisme entier, voire vivant, ou
pire encore: que l'on s'adresse à l'homme et non à un
calmar... Je reprends les termes de Knut Schmidt-Nielson (voir
bibliographie: "Physiologie animale ;
adaptation et milieux de vie") dans son introduction : «en
étudiant l'adaptation de l'animal a son milieu on est conduit
à voir ce qui est bon pour lui... L'animal doit se maintenir
en vie et il n'y a rien d'inconvenant, ni de non scientifique,
à découvrir comment et pourquoi il y
réussit». La physiologie est une véritable
compréhension du vivant, elle recherche la
signification d'une fonction. La physiologie
comparée, qui étudie la physiologie en la comparant
chez divers organismes, notamment en axant l'étude sur celle
de l'adaptation de l'organisme à son environnement, aide
grandement à cette compréhension dans le sens où
elle reflète une des grandes caractéristiques du vivant
: son unité, quelle que soit l'échelle d'observation.
La physiologie est donc non seulement explicative (au sens de
détailler, donc descriptive) mais compréhensive (au
sens étymologique de "prendre avec soi", d'assimiler par son
intelligence), dans la mesure où elle recherche la
signification (signe visible du sens profond) de tel ou tel
mécanisme; ce que Knut Schmidt-Nielson appelle les
questions du pourquoi et du comment.
(Le physiologiste, avec la hauteur de vue qui le caractérise
(il utilise à la fois les résultats de
l'écologie, de l'anatomie, de l'histologie, de la cytologie et
même de la biochimie ou biologie moléculaire...), peut
se permettre d'étudier le pourquoi alors qu'il me semble
beaucoup plus difficile à un biologiste moléculaire de
faire autre chose que se limiter au comment).
Il peut être intéressant de présenter la physiologie sous un double aspect : le travail du vivant est à la fois une réponse adaptative de l'organisme au milieu (travail social) et une expression de déterminismes internes (capacité au travail, travail interne). Le système de contrôle nerveux intervient plus dans l'aspect adaptation au milieu du fait de sa rapidité et les systèmes hormonaux (endocrines) interviennent plutôt dans le contrôle interne à long terme. Mais il est certain que les deux systèmes ne sont pas opposés mais s'interpénétrent.
Etant donné l'extrême
variété des thèmes d'étude, le
programme
de TS présente bien évidemment des
choix,
justifiables (nous ne considérons que les parties du programme
exigibles au bac 1999):
* une première partie étudie un des réflexes
participant au maintien de la posture : le réflexe myotatique,
faisant partie du travail de relation : son étude permet de
mettre en évidence l'étroite intégration entre
un système générateur de mouvement
(musles-squelette) et un système de commande rapide
(système nerveux).
* une deuxième partie concerne la perception, toujours dans le
travail de relation, mettant en évidence la profonde
unité des caractéristiques des messages sensitifs
arrivant aux centres nerveux.
* une troisième partie, toujours dans le domaine du travail de
relation, permet d'aborder le rôle des centres nerveux dans
l'intégration
* deux parties réservées aux élèves de
spécialité concernent les mécanismes
moléculaires du message nerveux.
* une sixième partie est cette fois dévolue au travail
de reproduction chez les mammifères femelles.
* la dernière partie, réservée aux
élèves de spécialité, étudie un
travail de nutrition : la circulation sanguine, sous un aspect
modélisable : le contrôle de la pression
artérielle.
On remarquera que les trois travaux du vivant sont
représentés, ainsi que les différents niveaux
d'étude de la physiologie : depuis l'organisme entier jusqu'au
niveau moléculaire.
Nous ne suivrons pas l'ordre du programme.
Je manque de temps pour élaborer un cours plus
structuré. Je présenterai donc chaque chapitre comme un
coup d'oeil à une question sans l'intégrer dans une
réflexion globale comme j'ai essayé de la faire pour le
chapitre sur l'immunité.
Si l'homme est un incontestable animal, j'ai déjà signalé autre part (voir fiches de seconde sur la diversité du vivant et l'homme et le kangourou) combien il me paraît aussi évident de montrer que ses capacités rationnelles, son intelligence, lui permettent de répondre de façon originale aux stimulations du milieu extérieur. Dans ce chapitre l'animal et l'homme participent des mêmes capacités, même si on peut dire qu'ils ne les possédent pas au même degré (surtout quand on compare une aphysie, un mollusque fort étudié pour son système nerveux, et l'homme...) ; on peut le formuler en terme de degré de participation à une même capacité : la sensibilité ou présence de sensations ou capacité de perception (je ne veux pas discuter ici les différences de sens entre ces mots, je souhaite simplement préciser l'objet de notre étude avec des mots suffisamment variés pour que chacun comprenne ce à quoi je fais référence), qui n'est pas très éloigné de la notion de ce que certains appellent la pensée animale ou la conscience animale, même si, à mon avis ces termes sont inadéquats. Toute connaissance, même intellectuelle, passe par les sens, commence par une perception. C'est l'objet de cette première partie.
Si il semble légitime d'essayer de classer les types de
stimuli, il est par contre moins évident d'affirmer que
l'organisme le fait à son tour. Plusieurs sens sont
affectés simultanément et la perception semble conduire
à une image globale qui tient compte des signaux reçus
au niveau de chacun des sens. Ultérieurement, le rappel d'une
seule ou l'association de deux de ses sensations peut faire revenir
"à la mémoire" (actualiser) l'image
mémorisée...
Cependant, comme pour toute fonction biologique, nous serons
obligés, pour des raisons expérimentales, de
séparer chaque type de signal. Il est évident qu'un
signal non mesurable ("extrasensoriel"), ne pouvant faire l'objet
d'une expérimentation, sort de notre champ de
connaissance.
D'autre part, les sens sont reliés entre eux : c'est
l'exemple classique des 36 chandelles que l'homme ressent à la
suite d'un choc rude. Certains sens sont simples et mesurent un seul
type de signal, la plupart des sens mesurent plusieurs types de
signaux à la fois.
la perception concerne non seulement l'intensité du
signal mais aussi sa direction et la distance à son point
d'émission (ce qui permet à l'animal de se
positionner par rapport à la source). L'oreille est
déjà un organe directionnel, le décalage entre
les temps d'arrivée du signal entre les deux oreilles permet
de percevoir aussi la direction du son reçu.
Les sens présentent chacun un domaine de sensibilité,
la limite inférieure en intensité étant souvent
appellée seuil de sensibilité.
La douleur, est parfois considérée comme la
limite supérieure en intensité : une lumière
aveuglante, un son assourdissant... Si elle n'est pas mesurable de
façon expérimentale, elle n'en existe pas moins, aussi
bien pour l'animal que pour l'homme (l'utilisation en médecine
d'une petite réglette où le patient chiffre
lui-même l'intensité de sa douleur en fonction de celle
qu'il pense que les autres ressentent face à un mal
déterminé, est assez intéressante...).
il est bien connu que l'interprétation que fait l'organisme
d'une certaine sensation ne corespond pas toujours à la nature
réelle du stimulus. L'exemple des 36 chandelles est un cas
extrême mais clair.
D'autre part, la sensibilité peut varier d'un individu
à l'autre. Certaines personnes sont sensibles à tel
goût (les truffes par exemple...) ou à tel produit
chimique, d'autres pas du tout. Celle de certains organismes laisse
quelque peu rêveur : d'après certaines
expériences le Homard épineux est capable de
détecter un acide aminé (la taurine) à une
concentration de 10-10mol.L-1 (soit 33 mg dans une piscine
olympique, sachant que pour arriver à simuler la
salinité de l'eau de mer, il faudrait ajouter 96 tonnes de
chlorure de sodium et autres sels dans cette même piscine) !!!
(Je me permets juste de poser une question :
quelle incertitude avons nous sur les chiffres de telles dilutions ?
Si un mélange peut être assez facilement
homogénéisé pour des dilutions moins fortes, il
me semble probable que les forces faibles deviennent vite
prépondérantes à des concentrations aussi
faibles; il est tout à fait différent de mesurer une
concentration très faible dans un fluide naturel et de diluer
un produit à de telles concentrations de façon
homogène).
tous les récepteurs sensitifs structurés que l'on a réussi à isoler sont composés de cellules épithéliales plus ou moins modifiées ou de cellules nerveuses (elles aussi originaires de la couche supérieure embryonnaire : l'ectoderme). Ils réalisent la transduction, c'est à dire la transformation d'un stimulus de nature varié selon l'organe, en signal sensitif (le message nerveux), transmis aux centres nerveux.
Si la diversité des signaux reçus est grande, il semble bien qu'il n'y ait qu'un seul type de messages sensitifs qui sont les messages nerveux. Le message nerveux sensitif est composé de signaux identiques en amplitude et durée (les potentiels d'action : signaux unité) mais dont la fréquence varie. On pense donc que tous les messages sensitifs sont codés en modulation de fréquence : la fréquence (instantanée et dynamique) des potentiels d'action permet de distinguer les messages sensitifs entre eux, sinon rien ne distingue par exemple un message visuel, transmis par le nerf optique, d'un message olfactif, transmis par le nerf olfactif.
exemple : une soie mécanoréceptrice chez le blatte (exemple classique, très bien documenté dans le Livre de TS, Bordas, p174-175 pour le PR et p170-173 pour le PA, et dans les films du CNDP, je vous renvoie donc à votre livre) |
Les points essentiels à retenir :
|
De nombreux messages sont triés et filtrés sur leur
parcours en direction des centres. La plupart du temps il y a une
chaîne de neurones qui conduit le message sensitif jusqu'au
centre principal. Les centres intermédiaires, où se
trouvent les corps cellulaires des neurones transmettant le message
sensitif, sont des ganglions.
La zone de contact nerveux entre deux cellules (dont l'une au moins est une cellule nerveuse) est la synapse. On distingue deux type des synapses :
Chaque neurone central reçoit de nombreuses afférences et établit de nombreux contacts efférents. On estime parfois à plus de 10.000 le nombre de connexions synaptiques par neurone, ce qui permet d'imaginer le système nerveux central comme un réseau extrêmement complexe de cellules interconnectées. Là encore, le modéle simple proposé par votre livre est très bien choisi car simple et peut donc être utilisé facilement.
exemple : le 6ème ganglion abdominal de la blatte (Film CNDP et Bordas TS, pp 178-179 pour les afférences et p 176-177 pour le fonctionnement synaptique) |
Plusieurs prolongements de cellules sensitives regroupés dans deux nerfs afférents (nerf paracercal et nerf cercal) arrivent en communication avec un seule cellule d'un centre (au niveau des dendrites d'un neurone géant pseudo-unipolaire). Le diamètre de l'axone du neurone géant permet une implantation directe d'électrodes dans la fibre axonale au tout début du départ de celui-ci en direction du 5ème ganglion abdominal. On enregistre les différences de potentiels entre l'extérieur et l'intérieur de l'axone à la suite de stimulations mécaniques des soies cercales ou de stimulations directes des nerfs cercal et paracercal différées ou simultanées. Le signal enregistré sur l'axone est modulé en amplitude et en durée selon les différentes stimulations . C'est un potentiel post-synaptique. Ce signal est la résultante (somme) des potentiels post-synaptiques excitateurs ou PPSE (dépolarisations) proportionnels aux potentiels d'action observés sur le nerf cercal et des potentiels post-synaptiques inhibiteurs ou PPSI (hyperpolarisations) proportionnels au nombre de potentiels d'action observés sur le nerf paracercal. A partir d'un certain seuil, on observe un potentiel d'action qui présente une amplitude constante. Les PPS ne sont pas propagés sans atténuation par l'axone comme le sont les PA. Ils s'atténuent très vite (on dit qu'ils sont locaux, comme les potentiels de récepteur) et ne sont plus observables au niveau du 5ème ganglion abdominal. Le PPS observé au niveau du départ de l'axone (cône axonal ou cône d'émergence de l'axone ou encore cône d'implantation de l'axone) correspond à la sommation spatiale (de toutes les synpases afférentes en activité produidant des PPSE ou des PPSI) et à la sommation temporelle (de tous les PAprésynaptique arrivant successivement à une même synapse) des PPS issus des transmissions synaptiques réalisées à la suite de la stimulation. (Schéma de synthèse p 185) |
Remarque : on a pensé pendant très longtemps qu'un neurone ne libérait qu'un seul type de neurotransmetteur. Il est maintenant établi (Schmidt Nielsen, p 493) qu'il y a coexistence de plusieurs neurotransmetteurs pour une même terminaison centrale ou périphérique. De même un unique neurotransmetteur peut être parfois excitateur, parfois inhibiteur (voir cours de spécialité) selon le type de récepteur...
On propose donc actuellement le modèle d'intégration des centres nerveux qui feraient la somme algébrique des signaux afférents et dont la résultante serait un éventuel potentiel d'action efférent. L'organisation du système nerveux central serait donc un réseau de cables interconnectés par des synapses fonctionnant selon le principe du signal binaire + ou -, organisé en paralléle. De tels réseaux ont été réalisés en informatique. Ils sont qualifiés de réseaux neuronaux ou massivement paralléles et sont capables de traiter simultanément un grand nombre d'informations. Par contre leur plasticité est nulle. On tente actuellement de développer plutôt des réseaux à connections variables qui reflétent peut-être davantage le système neuronal vivant. En effet, les synapses sont des connections vivantes qui s'établissent en permanence et dégénèrent si elles ne sont pas utilisées... l'étude de ces réseaux d'information est certes passionnante mais sort largement du domaine de ce cours (voir par exemple Biologie moléculaire de la cellule, Alberts et al., Flammarion (Médecine-Sciences), 1994, ch. 15, p 778 et s.).
Le maintien de la posture, étudiée chez un mammifère (l'homme étant pris comme principal exemple), nécessite en permanence : des perceptions reçues et intégrées ainsi qu'une activité musculaire contrôlée, coûteuse en énergie. Une partie de la réponse est automatisée sous forme de réflexes : le plus étudié est le réflexe myotatique. Cet exemple permet d'étudier une adaptation quasi-automatique (inconsciente) de l'homme ou d'un mammifère en général au milieu.
(contraction réflexe d'un muscle squelettique strié en réponse à son étirement) (Bordas TS, pp 154-155 et ESAO pp 160-161, schéma de synthèse p 163) |
Ce modèle extrêmement simple d'un réflexe monosynaptique et la présentation de l'innervation réciproque des muscles antagonistes est incompléte étant donné qu'elle ne permet pas de comprendre ce qu'il se passe lors d'une contraction "volontaire". Mais ce modèle a le mérite d'être simple et facilement mémorisable. Il reste un modèle. |
Il est difficile de comprendre le maintien de la posture sans étudier la contraction "volontaire" des muscles. En fait il faudrait plutôt parler de contraction somatique (ou encore "à commande centrale", ou même "intelligente") par opposition à une contraction réflexe (ou encore "à commande périphérique" ou encore "automatique"). En effet, l'animal posséde bien évidemment les deux types de mouvement, sans que l'on puisse parler de volonté. Le terme de commande permet de contourner la difficulté. La posture résulte à la fois de commandes périphériques liées aux stimuli externes et de commandes centrales liés à une réponse plus élaborée, plus coordonnée.
Le travail de reproduction (je vais en
faire sourire quelques uns... mais pensez que l'on parle bien du
travail de la parturition et je ne vois pas pourquoi il faudrait
toujours associer la souffrance au travail et non pas aussi le
plaisir, sexuel ou digestif par exemple...) fait partie de la
définition même de la vie, et étant en
lui-même essentiel à la survie de l'espèce, son
étude déborde largement celle d'un simple
paramètre réglé comme la température
corporelle. La première partie du cours de TS a
présenté les mécanismes cellulaires et
cytogénétiques de la gamétogénèse
(et permis de replacer rapidement les organes reproducteurs chez
l'homme). Je ne reviens pas dessus. Il reste maintenant à les
faire fonctionner.
C'est dans cette partie que l'on voit peut-être le mieux la
différence entre déterminismes internes et
systèmes de régulations adaptatifs aux conditions
extérieures. C'est ainsi que nous présenterons cette
partie.
La reproduction chez les Primates est une reproduction sexuée avec sexes séparés (nécessitant la recherche du partenaire), fécondation interne (organes d'accouplement) et viviparité (gestation placentaire) suivie d'un allaitement (glandes mammaires) et d'un soin aux jeunes maintenu pendant une assez longue période.
Le programme ne nous demande de ne traiter que la partie de
préparation à la fonction de reproduction chez
le femelle des Primates. C'est une vision volontairement
limitée. Etant donné déjà le volume
important de connaissances demandé aux élèves de
TS, nous nous limiterons strictement à ce programme. Je
rappelle les termes du programme qui semble bien préciser que
la fonction de reproduction chez la femelle des Primates est une
fonction coordonnée à une fin : «Cette
coordination aboutit à réunir les conditions optimales
d'une fécondation et d'une
nidation». On pourrait discuter sur la
globalité de la préparation à la fonction qui,
comme je le rappelle encore ci-dessus, met en jeu non seulement la
capacité pour la femelle à être
fécondée mais aussi à mener à bien la
gestation, l'allaitement puis les soins au(x) jeune(s).... La
fonction de reproduction ne se limite pas à la
fécondation, ni même à la gestation... (si chez
de nombreux mammifères le soin aux jeunes est essentiel
à la fonction de reproduction, combien plus la famille devrait
être protégée chez l'homme...). Notre
étude n'atteindra pas le domaine éthologique alors
qu'il est évidemment essentiel pour ce travail que l'individu
ne réalise pas tout seul...
Par contre étant donné les termes du
programme, pourquoi ne pas développer l'éthique de la
reproduction en considérant la finalité de cette
reproduction chez les animaux ? Il s'agirait alors d'une
véritable éthique biologique, une bioéthique, la
finalité étant déduite des
caractéristiques du vivant. Elle ne s'appliquerait plus
uniquement à l'homme mais à tout être vivant.
Mais qu'apporterait cette science, si ce ne sont des modèles
suceptibles d'être appliqués à l'homme ? Car on
ne peut rien changer chez l'animal. Ce n'est pas l'homme qui va
modifier le comportement animal. Par contre il peut changer le sien.
Et dans ce cas on revient à la liberté ; on retombe sur
la profonde différence de nature entre l'homme et l'animal. Ce
ne sont pas les caractéristiques du vivant accessibles
à la biologie qui fondent l'éthique. La fin de l'homme
ne se résoud pas dans cet instinct de survie et de
reproduction. La fin de l'homme n'est pas d'imiter
l'animal.
La mise en place progessive de la fonction est évidente. La
puberté (du latin pubescere : se couvrir de poils) est
un terme utilisé par extension pour tous les
vertébrés. On peut lui préférer
"maturité sexuelle" ou aptitude à la reproduction qui
est encore utilisée, même si elle peut être
contestée, comme critère du stade adulte chez les
animaux.
Le plus simple est d'étudier cette mise en place aux différents niveaux d'étude de la physiologie :
L'apparition de la puberté est sous la dépendance de
facteurs internes mais aussi de l'alimentation. On rapporte par
exemple comme un fait clairement établi que l'âge des
premières menstruations pour les filles européennes est
tombé de 15-16 ans en moyenne en 1900, à 12-13 ans dans
les années 70 ; tout en précisant qu'en 1900 les jeunes
filles de milieux aisés avaient leurs premières
régles à l'âge de 12-13 ans. Une chose est
certaine : l'âge moyen cache une grande variabilité
individuelle.
Les phénomènes de vieillissement touchent aussi bien
les ovaires (épuisement du stock d'ovocytes à partir de
38-40 ans), que l'utérus (ralentissement de la
préparation cyclique à la gestation, augmentation de la
mortalité embryonnaire et des avortements) et les
mécanismes physiologiques régulateurs (cycles ovariens
anormaux.., chute des taux hormonaux à la
ménopause).
Les ovaires (gonades femelles) se mettent
en place chez le foetus humain entre la 4ème et la 7ème
semaine de vie foetale (le foetus mesure entre 6 et 8 mm) à
partir des crêtes génitales situées au
sommet des lames latérales qui sont des massifs de tissus
embryonnaires qui font partie du mésoderme (tissu en position
intermédiaire entre le feuillet externe : l'ectoderme et le
feuillet interne : l'endoderme) au stade bourgeon caudal. Les
ébauches gonadiques sont colonisées par des
cellules germinales d'origine variées selon
les classes de Vertébrés. Les cellules somatiques (par
opposition à germinales) forment un blastème
(amas de cellules embryonnaires) d'origine discutée selon les
groupes de vertébrés. Les premiers follicules ovariens
n'apparaissent que vers la 16ème semaine de gestation (le
foetus mesure alors une dizaine de centimètres de long). La
différenciation du tractus génital
femelle commence vers la 8ème semaine de vie foetale ( le
foetus mesurant alors quelques 3-4 cm), à partir des
pièces intermédiaires, issues des mêmes massifs
mésodermiques que ceux donnant les ovaires. Les canaux de
Müller embryonnaires donneront l'oviducte et l'utérus, la
vagin résulte de l'évolution de la zone de jonction
(sinus) entre les canaux de Müller et de Wolff (ces derniers
régressant dans le sexe femelle), les bourrelets
génitaux ectodermiques donneront les lèvres, et le
tubercule génital, qui donne ici le clitoris et le
pénis chez l'homme. En absence de stimulation par les hormones
mâles (testostérone produite par les cellules de Leydig
dès la 8ème semaine de vie foetale) et hormone
antimüllerienne (AMH), possible jusqu'à la 16ème
semaine, les organes génitaux évoluent naturellement en
organes femelles. Si le rôle d'un facteur contrôlé
par le chromosome Y (TDF, Testis Determining Factor) semble avoir
été mis en évidence, il n'en reste pas moins que
le contrôle de la différenciation sexuelle reste
largement inconnu. On ne connaît pas la liaison précise
entre le sexe chomosomique (cytogénétique) et le sexe
histologique et physiologique. L'ovaire assure 4 fonctions :
- l'ovogénèse : multiplication des
ovogonies (cellules germinales) et maturation des ovocytes
(chez les Primates les réserves de l'oeuf sont
faibles mais la vitellogénèse,
accumulation de réserves de type vitellus, en
est une phase essentielle)
- la folliculogénèse : multiplication
des cellules somatiques entourant l'ovocyte (les cellules
folliculaires participent elles aussi de façon
essentielle à la vitellogénèse,
accumulation des réserves dans l'oeuf)
- l'ovulation : libération d'un oeuf (ovocyte
mature), on parle aussi de ponte ovulaire et d'oviposition
chez les ovipares
- une fonction endocrine : synthèse d'hormones
stéroïdiennes et peptidiques contrôlant le
fonctionnement ovarien mais aussi pratiquement tous les
organes intervenant dans la reproduction (organes
d'accouplement, de ponte, de gestation...).
Les ovaires sont irrigués par une artère qui
pénétre entre les follicules et se ramifie. Mais les
capillaires ne dépassent pas la lame basale des follicules. De
nombreuses expériences de greffe ont permis de mettre en
évidence la sécrétion par les follicules en
croissance de nombreux facteurs chimiques (VEGF, TGFalpha...) qui
stimulent la multiplication et la croissance des cellules
endothéliales et donc favorisent la revascularisation des
ovaires greffés.
L'innervation ovarienne (essentiellement sympathique) se
développe en même temps que la vascularisation et les
cordons nerveux suivent les vaisseaux sanguins (dont elles innervent
les fibres lisses) jusqu'aux cellules de la thèque externe des
follicules. De nombreux neuromédiateurs ont été
isolés de l'ovaire (NAdr, dopamine, substance P, VIP, NO...)
et interviennent soit dans l'expulsion des ovocytes, soit dans le
débit sanguin et donc, indirectement, dans la croissance des
follicules.
L'ovulation est un phénomène rapide (quelques
minutes) et libère habituellement un ovocyte secondaire de
façon alternée entre l'ovaire droit et gauche chez la
femme (le taux d'ovulation , nombre d'ovocytes libérés
en même temps est habituellement de 1 chez la vache, 2 chez la
brebis, 8 à 30 chez la truie et 6 à 17 chez la ratte).
La libération simultanée de deux ovocytes par l'un ou
les deux ovaires chez la femme peut conduire à la gestation de
(faux) jumeaux. L'ovulation est "spontanée" chez la femme dans
le sens où elle ne semble pas être habituellement
"provoquée" comme c'est le cas par exemple chez la chatte (la
lapine, la femelle du vison, de l'écureuil...) à la
suite d'une stimulation lors de l'accouplement. Mais il est connu
qu'un stress, un accident, une émotion... peuvent provoquer
l'ovulation chez la femme. Il semble que l'ovaire présente des
contractions musculaires qui assurent l'expulsion de l'ovocyte
secondaire entouré de ses cellules folliculaires formant le
cumulus oophorus et accompagné du liquide folliculaire
(liquor folliculi), lors de la rupture du follicule mûr
(follicule de De Graaf) qui fait saillie à la surface de
l'ovaire (son diamètre atteint 2 cm pour un ovaire d'un
diamètre maximal de 3 cm). La commande de ces contractions
pourrait être d'origine nerveuse mais aussi simplement
causée par la baisse de pression dans la cavité
folliculaire (voir plus bas). L'ovulation s'accompagne parfois de
légers saignements. Après l'ovulation le follicule
rompu se referme et se transforme en corps jaune par une croissance
des vaisseaux sanguins qui colonisent la granulosa dans laquelle les
cellules folliculaires se transforment en cellules lutéales
sécrétrices (luteus = jaune en latin). Un
caillot sanguin persiste au centre du corps jaune. Le corps jaune se
forme en quelques heures, fonctionne une quinzaine de jours puis
régresse rapidement en absence de fécondation (corps
jaune cyclique ou provisoire), il perd sa couleur et se transforme en
masse fibreuse, le corps blanc, qui disparaîtra, ne laissant la
place qu'à une cicatrice à la surface de l'ovaire. En
cas de fécondation le corps jaune se développe et
devient corps jaune gestatif qui persiste pendant presque toute la
durée de la grossesse. Le cycle ovarien est donc long
(5 mois minimum, l'ovulation intervenant au début de la
dernière quinzaine), alterné et chevauchant (entre les
deux ovaires, séparé par 28 jours en moyenne de
décalage, ce qui permet un fonctionnement cyclique avec une
ovulation chez une femme tous les 28 jours). On a l'habitude de
parler d'un cycle sexuel de 28 jours mais c'est celui de
l'utérus qui commande l'événement le plus
marquant : l'apparition des règles qui revient effectivement
tous les 28 jours en moyenne (cette durée varie selon les
femmes et au cours de leur vie ; on a observé que les cycles
les plus longs correspondent aux femmes les plus jeunes (entre 25 et
43 jours entre 13 et 17 ans) et les cycles les plus courts aux femmes
les plus âgées (entre 24 et 32 jours à partir de
40 ans). Ainsi la phase préovulatoire est appellée
phase folliculaire et ne dure pas seulement14 jours mais plus de 4
mois et demi pendant lesquels de nombreux follicules commencent une
maturation. Par contre la phase post-ovulatoire (ou lutéale ou
encore lutéinique), dure effectivement environ 13-14 jours si
l'on considère uniquement la période de fonctionnement
du corps jaune.
On fait habituellement commencer le cycle utérin
à l'apparition des règles ou menstruations ou
encore phase catamériale (chez la femme et seulement quelques
espèces de singes) qui correspond à la
dégradation de la muqueuse utérine
(endomètre) du cycle précédent
(4/5ème de la superficie environ) du notamment à la
nécrose des artères spriralées qui se
développent surtout en fin de phase secrétoire. Le sang
est rendu incoagulable par sécrétion d'un facteur
fibrinolytique (la fibrine est une protéine essentielle de la
coagulation) local. L'épaisseur de l'endomètre est
alors minimale (environ 1 mm). Les saignements des règles
s'accompagnent souvent de contractions de la musculeuse
utérine (myomètre) plus ou moins douloureuses.
Les règles peuvent durer environ 5 jours (3 à 6 jours)
puisque la destruction de l'endomètre n'intervient pas d'un
seul coup mais par lambeaux ; puis l'endomètre commence
à s'épaissir par prolifération des cellules
muqueuses (phase proliférative), pour atteindre 5 mm
d'épaisseur maximale à ce stade. Pendant toute la
durée de la phase proliférative des contractions
utérines plus ou moins fortes interviennent. A partir du
13ème jour du cycle sexuel, se fait un "silence utérin"
caractérisé par l'arrêt des contractions
utérines, la muqueuse se creuse de glandes en doigt de gant
qui sécrétent un abondant mucus (glaires) et du
glycogène : c'est le début de la phase
sécrétoire. L'épaisseur maximale de
l'endomètre, atteinte pendant cette phase (phase
lutéinique ovarienne), est de 8 mm chez la femme. On notera
l'aspect "déchiqueté" de l'endomètre (on parle
de dentelle utérine CHEZ LA LAPINE), favorable à la
nidation, c'est-à-dire à l'installation, dans
une de ces cryptes, de l'embryon issu de la fécondation, qui a
lieu au niveau d'une des trompes. Au niveau du col de
l'utérus, la muqueuse est réduite et
sécréte un mucus clair plus ou moins abondant et filant
(glaires cervicales de cervix = le col en latin) qui
permettent de déterminer l'étape du cycle sexuel (on
mesure la filance, c'est à dire l'étirement sans
rupture qui est maximal autour de l'ovulation : plus de 20 cm).
Chez la femme le cycle vaginal rest discret alors qu'il est
accompagné de profondes modifications chez de nombreux
mammifères. Le frottis vaginal chez la femme permet
essentiellement de dépister un éventuel cancer de
l'utérus plutôt que de déterminer les
étapes du cycle sexuel, même si la période
post-ovulatoire est marquée par une augmentation de la
kératinisation des cellules et donc du nombre de cellules
mortes (mesuré par l'index caryopycnotique).
Du point de vue des cellules sexuelles, les cellules primordiales
germinales d'origine endodermique, appellées gonocytes
se divisent activement par mitose entre le 3ème et le
5ème mois après la fécondation et donnent
naissance aux ovogonies (groupées par paquets et
reliées par des ponts cytoplasmiques). Commence alors une
phase d'accroissement pendant laquelle les ovogonies se
séparent, s'entourent de quelques cellules folliculaires
aplaties, se chargent de réserves, augmentent de
diamètre jusqu'à atteindre environ 50 µm, et
présentent un certain nombre de modifications au niveau du
noyau car les chromosomes deviennent visibles (condensation de
l'ADN). Certaines ovogonies sont clairement au stade leptotène
de la prophase méïotique, on dit qu'ils sont
entrés en méiose. On observe de tels stades chez la
femme à partir de la 7ème semaine de vie foetale
jusqu'à la naissance, soit environ 20 jours après le
début de différation sexuelle de l'ovaire en gonade
féminine. Puis les chromosomes (qui sont arrivés au
stade diplotène) se décondensent. On note que cette
maturation se fait toujours avec un pic d'oestradiol chez tous les
Mammifères étudiés, mais aussi chez des Reptiles
et des Oiseaux.Ces gonocytes sont alors devenus des ovocytes I
(il faut veiller à conserver le terme d'ovocyte
primaire, souvent masqué par le chiffre I que l'on
énonce "un" parfois un peu rapidement; le terme d'ovocyte
secondaire faisant référence à un ovocyte
qui est issu d'une division de l'ovocyte primaire et qui est
présent chez l'homme mais pas chez tous les animaux, bien
évidemment) dont le stock est donc déterminé
à la naissance. On estime à près de 7 millions
le nombre de gonocytes qui donneront environ 1 à 2 millions
d'ovocytes I à la naissance, et on pense qu'il ne reste plus
qu'environ 300.000 ovocytes I dans les deux ovaires à
l'âge de 7 ans (au moment de la puberté), tous les
autres ovocytes ayant dégénéré. On pense
qu'après les quelques 300 ovulations d'une femme au cours de
sa vie sexuelle (entre la puberté et la ménopause), il
y a épuisement du stock d'ovocytes, ce qui fait quelques 600
à 1000 ovocytes I au total impliqués dans chaque
phénomène de maturation conduisant à
l'ovulation. On considère que l'arrêt du fonctionnement
ovarien coïncide avec l'épuisement du stock d'ovocytes
(la femme a un épuisement très précoce par
rapport à d'autres Mammifères pour lesquels celui-ci
arrive en fin de vie). Du point de vue du stade
méïotique, on dit souvent que l'ovocyte I semble avoir
commencé la première division de méïose,
mais en fait l'ovocyte I n'est pas bloqué en prophase de
1ère division mais à un stade de décondensation
qui fait suite à une maturation sexuelle et qui est similaire
au stade G2 (interphase, après duplication de l'ADN) mais
avec un début de condensation de l'ADN (source : Biologie
moléculaire de la cellule, 3ème éd., p 1020).
Dans ce cas la méïose ne commencerait que quelques jours
ou quelques dizaines d'heures avant l'ovulation (actuellement on
parle de déblocage de la méïose ou reprise de la
méïose, 12 h avant l'ovulation...). Les
phénomènes cellulaires qui interviennent lors des
étapes qui se déroulent pendant la longue phase de
repos et de dégénérescence (on parle
d'atrésie (du grec a : privatif et
trêsis : perforation) folliculaire : disparition des
cellules folliculaires et de l'ovocyte sans ovulation) ont des
déterminismes encore mal connus (1 ovocyte I sur 20 en
"réchappe"... et 1 ovocyte présent à la
naissance sera ovulé sur 7.000 ). Les mécanismes
cellulaires de l'atrésie restent très discutés.
Ils sont rapprochés de l'apoptose (du grec apo : loin
et piptein : tomber), mécanisme de dégradation
enzymatique de l'ADN, car des cellules des follicules
atrésiques présentent une transformation du noyau en
une masse compacte de chromatine (cellule dite pycnotique, du grec
puknos : compact). De nombreux facteurs chimiques ont
été invoqués ainsi que la vascularisation du
follicule.
Lors de la folliculogénèse, on pourra noter que
les cellules de la granulosa forment une population homogène,
reliées par des jonctions perméables (gap-junctions).
La granulosa est séparée de la thèque interne
par une lame basale (composée essentiellement de fibronectine)
que ne pénètrent ni les capillaires sanguins, ni les
fibres nerveuses. (Cette disposition est à
rapprocher de la structure du testicule avec les cellules de Sertoli
et germinales d'un côté et les cellules de Leydig de
l'autre de la lame basale..). A maturité, un follicule
féminin mesure 15 à 20 mm et contient près de 5
millions de cellules folliculaires.
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AVERTISSEMENT : J'imagine que c'est une vieille idée, et je me souviens d'avoir appris les termes de 1ère mitose et de 2ème mitose pour les phases de la méïose, et il n'y a pas si longtemps que cela... mais je voudrais revenir dessus afin, comme d'habitude, de stimuler l'esprit critique des élèves. Ceci reste un jeu intellectuel et je ne l'enseigne pas du tout comme un savoir. Les modèles scientifiques sont ... des interprétations de l'esprit et peuvent très bien évoluer...et puis j'ai peut-être fait des grossières erreurs dans mes schémas et mes calculs... je serais ravi d'être corrigé. |
Si l'on part de considérations cytologiques et si l'on se réfère aux mécanisme connus sans s'intéresser à la structure des chromosomes, il semble bien n'y avoir qu'un seul type de division cellulaire. On supposera donc qu'il n'y a qu'une seule division cellulaire : la mitose. |
Que se passe-t-il donc de différent dans les cellules sexuelles ? D'une part il y a une période de maturation sexuelle qui est plus ou moins longue mais qui précéde la mitose sexuelle. Classiquement on place ces phases dans la prophase de la première division de méïose. On distingue 5 stades inégaux ou non selon l'aspect des chromosomes qui sont alors visibles (leptotène, zygotène, pachytène, diplotène et diacinèse). Cette période de maturation est toujours longue par rapport aux divisions qui lui font suite (plus de 11 jours sur 12 en comptant les deux divisions aboutissant à la formation des spermatozoïdes chez la souris, 6 jours sur 7 pour la formation des grains de pollen chez le lis, plus de 10 ans si l'on considère l'ovocyte féminin, et plus de 20 jours sur 21 pour les spermatozoïdes humains). Comparaison entre les temps de maturation de la cellule sexuelle et la durée des deux divisions (appellées mitoses ici) qui lui succédent chez quelques organismes. C'est pendant cette longue période que l'on place
l'hypothétique crossing-over. Si l'on se
réfère à ce qui se passe lors de la
divion qui suit cette période de maturation sexuelle,
il y a toujours séparation des chromosomes homologues
et non des chromatides... pourquoi ne pas alors invoquer les
fameux complexes synaptonémaux et les chiasma qui en
résultent (?) pour justifier que dans la mitose qui
lui fait suite, les chromatides de chaque chromosome
restent aisément accolées alors que les
chromosomes homologues sont tirés chacun d'un
côté de la cellule ou de l'autre. La mitose
qui fait suite à une maturation sexuelle, que l'on
peut qualifier de mitose sexuelle sépare donc les
homologues et non les chromatides de chaque chromosome. Si
les cellules filles en restent là et ne se divisent
plus on a des cellules à n chromosomes mais avec une
quantité d'ADN identique à celle de la cellule
de départ (classiquement notée Q). La division
suivante doit se faire directement sans passer par une
interphase avec notamment une phase S de
synthèse. |
Un exemple pratique, revenons aux champignons haploïdes (Sordaria et autres Neurospora) du cours de génétique... on avait émis encore une autre hypothèse anticonformiste dans un jeu sur la formation d'asques postréduites sans crossing-over. Bizarrement, on retrouve ici cette même idée. Pour expliquer les asques postréduites il suffit de faire une subir à la spore zygotique une mitose (on passe d'une unique cellule à 2n chromosomes et une quantité 2Q d'ADN (suite à une phase S) à deux cellules à 2n chromosomes à une quantité Q d'ADN), puis une maturation sexuelle pendant laquelle il y a accolement des chromosomes homologues, alors monochromatidiens, puis une deuxième mitose (mitose sexuelle) qui sépare alors les chromosomes homologues dans chacune des cellules filles qui ne sont plus qu'à n chromosomes et avec une quantité d'ADN Q/2, comme dans une méïose classique. Dans ce cas le fait que la maturation sexuelle intervienne avant ou après la première mitose justifie les proportions d'asques pré- et postréduites dont la signification n'est plus la distance au centromère mais un tout autre phénomène cytologique. Une interprétation-jeu des asques post- et préréduites chez Sordaria sans crossing-over et avec un seul type de division cellulaire (mitose), précédé ou non par une maturation sexuelle conduisant à un accolement des chromosomes homologues (une mitose a encore lieu après une interphase pour donner 8 spores haploïdes par asque). Les différents arrangements des spores n'ont pas été représentés mais s'expliquent simplement par des variations du sens des fuseaux de division... J'arrête ici l'exercice mais il peut déboucher sur des considérations intéressantes sur une remise en cause des mécanismes classiques de l'hérédité, ce qui est discuté notamment dans des pages liés à l'histoire de la génétique que je vous invite à consulter...(je continue d'ailleurs ce jeu en étudiant plusieurs caractères supposés liés dans une autre page sur la méïose). |
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Il faut d'abord résoudre le problème de vocabulaire : la cellule oeuf désigne au sens courant aussi bien la cellule qui résulte de la fécondation mais dont le juste nom semble plutôt être le zygote, que la cellule sexuelle femelle mâture (ovum en latin) issue de la maturation d'un ovocyte qui est la cellule sexuelle femelle en cours de maturation. L'oeuf étant alors la structure complète (pluricellulaire parfois et avec ses fréquentes enveloppes) qui est libérée ou produite par la gonade femelle avant d'être fécondée ; on retrouve alors la signification classique de l'oeuf de poule (s'il n'est pas fécondé, c'est bien un gamète, c'est un zygote s'il l'est). Qu'en est-il du terme ovule qui semble venir de ovula, ce terme étant un dérivé du latin ovum (oeuf) ? Chez l'homme et les mammifères ce terme a petit à petit remplacé celui d'oeuf, notamment du fait de l'utilisation du terme ovulation, libération de l'ovule, en fait de l'oeuf. Mais il est regrettable que ce terme en soit venu petit à petit à désigner le gamète femelle haploïde mûr, stade qui n'est vraiment jamais atteint chez les Mammifères puisque la deuxième division de méïose ne se termine qu'après la fécondation. Ce qui revient à dire que l'ovule des Mammifères n'en est pas un... Je serais donc partisan de généraliser l'utilisation du terme ovule à toute cellule ovulée, c'est-à-dire libérée par l'ovaire, qui est donc un oeuf (ovula en latin) au sens étymologique. On pourra cependant préférer limiter l'utilisation du terme aux mammifères où l'ovule correspond à un type d'oeuf très particulier (réserves assez peu nombreuses, une mitose inégale terminée, une deuxième mitose à peine commencée et bloquée en métaphase chromosomique) et de garder le terme oeuf plus général. Le terme gamète est lui aussi univoque car il fait référence aux deux cellules qui se réunissent à la fécondation (gamie = union). Mais il est vrai qu'il est difficile de parler de gamète lorsque l'on parle de l'oeuf de poule, d'où l'intérêt de garder le terme d'oeuf pour désigner une cellule sexuelle mature femelle non mobile, habituellement de grande taille, avec de nombreuses réserves, présentant souvent des enveloppes, et qui est parfois multicellulaire.
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Généralités conformes aux manuels
scolaires:
Il semblerait que chez la jeune fille et chez les femelles
impubères de primates, les concentrations en hormones
hypophysaires de type gonadostimulines (LH et FSH) soient très
faibles et constantes, les concentrations en hormones ovariennes
(oestradiol, oestrone...) extrêmement faibles, tout comme la
sécrétions endocrines hypothalamiques de
gonadolibérines (GnRH). La mise en place de la fonction
endocrine sexuelle hypothalamique (et donc du système nerveux)
semble être le facteur déclenchant de la mise en place
des cycles sexuels féminins.
Le fonctionnement cyclique de l'ovaire est la première
donnée. Conjointement aux modifications histologiques et
cytologiques que nous avons vu précédemment, la
fonction endocrine de l'ovaire est elle aussi cyclique. La phase
folliculaire s'accompagne d'une sécrétion croissante
d'oestrogènes (par les cellules de la thèque
interne et les cellules folliculaires) et la phase lutéinique
d'une séctrétion de progestérone (par les
cellules lutéales), alors que la sécrétion
d'oestrogènes est maintenue de façon plus ou moins
importante. En cas de fécondation, le développement
très important du corps jaune gestatif est à l'origine
d'une sécrétion de progestérone beaucoup plus
importante. Les sécrétions sont ensuite relayées
par le placenta, une fois celui-ci en place.
Le contrôle du fonctionnement cyclique est
réalisé par l'antehypophyse. Si le rôle de la
FSH, hormone antéhypophysaire, semble dominer pendant
la phase folliculaire, elle est aussi nécessaire en phase
lutéinique. De même la LH, présente aussi
en phase folliculaire, semble jouer un rôle fondamental dans
l'ovulation (pic ovulant) et dans la lutéinisation (formation
du corps jaune et sécrétion de progestérone par
celui-ci). Une liaison directe nerveuse pour l'ovulation existe aussi
certainement. Etant donné les faibles taux sanguins de ces
hormones hypophysaires on est loin de pouvoir suivre aisément
les variations de leur sécrétion en fonction de tous
les paramètres supposés efficaces.On pense actuellement
que ces deux hormones sont sécrétées
alternativement par les mêmes cellules...
Des précisions (issus de Reproduction des vertébrés, Masson, 1998):
Le développement ovarien, du moins à partir d'un
certain stade de croissance, est sous le contrôle absolu des
gonadotropines (FSH et LH).
Les cellules de la thèque interne ont des récepteurs
à la LH (dès la formation de l'antrum) mais pas de
récepteurs à la FSH.
Par contre les cellules de la granulosa expriment très
tôt des récepteurs à la FSH, cette
dernière induisant l'expression de récepteurs à
la LH.
L'oestradiol (orthographié aussi
estradiol) est produit essentiellement par les cellules de la
granulosa qui transforment (activité aromatase) la
testostérone en estradiol, sous l'action stimulante de
la FSH. C'est la thèque interne, sous l'action de la LH, qui
sécréte de la testostérone.
(La FSH intervient aussi en stimulant la
sécrétion d'inhibine par les cellules de la granulosa ;
l'inhibine, à son tour stimule la sécrétion de
testostérone par les cellules de la thèque).
Remarque : les hormones stéroïdes sont
dérivées du cholestérol et sont
synthétisées par les cellules qualifiées de
stéroïdogènes notamment grâce à leur
équipement en récepteur au cholestérol circulant
(sous forme de lipoprotéines) et d'enzymes assurant la
synthèse mitochondriale des stéroïdes (les
chaînes de synthèse fonctionnent notamment grâce
à des cytochromes spécifiques). Les gonadotropines
stimulent à la fois la synthèse des
stéroïdes et des cytochromes. Progestérone,
testostérone et estradiol ont des récepteurs
nucléaires spécifiques (activant directement certains
gènes...) dans de nombreux neurones, cellules hypophysaires,
des voies génitales et du foie. Mais les stéroïdes
agissent aussi à des niveaux non génomiques (estradiol
par exemple sur les récepteurs du GABA ou les
récepteurs des opiacés...).D'une façon
très générale les stéroïdes agissent
sur la multiplication des cellules, leur différenciation
fonctionnelle et leurs activités de synthèse.
Sous l'action des gonadotropines (LH et FSH) les follicules sécrétent de nombreuses protéines dont certaines ont des actions autocrines (stimulation de la cellule sécrétrice elle-même), d'autres paracrines (stimulation des cellules voisines sans transport par le sang), d'autres enfin endocrines (sécrétion d'hormones), notamment ceux agissant sur la sécrétion des gonadotropines par l'antehypophyse. On peut citer les facteurs de croissance de la famille des TGF-ß (activines-inhibines, follistatine), les facteurs de la famille des IGFs (Insuline-like-Growth Factor), les facteurs de la famille des EGFs (Epidermal Growth Factor).
Le blocage de la méiose persiste tant que l'ovocyte
n'a pas accumulé de réserves (80% de sa taille finale
chez les Mammifères). Alors, si l'ovocyte est cultivé
isolément, il reprend spontanément sa méiose. On
a donc recherché un facteur d'inhibition, qui reste inconnu
à ce jour. Certains auteurs pensent donc qu'il n'existe pas.
La séparation de l'ovocyte d'avec ses cellules folliculaires
fait intervenir dans tous les cas de profonds remaniements
cytologiques. Ne pas oublier que les cellules folliculaires sont
très étroitement liées à l'ovocyte car
des "pieds " pénétrent la partie
périphérique du cytoplasme. Les deux cellules restent
bien sûr séparées par les deux membranes
plasmiques. La reprise de méiose est toujours
marquée par un pic de Ca2+, comme la fécondation.
On a mis aussi en évidence un facteur de nature chimique
encore inconnu qui semble être indispensable à la
décondensation du noyau du spermatozoïde qui a
fécondé l'ovocyte. Ce facteur (MPGF = male pronucleus
growth factor) est sécrété par les cellules de
la granulosa, est diffusible et est accumulé dans le
cytoplasme de l'ovocyte....
L'ovulation semble être d'abord sous contrôle
d'une élévation du niveau plasmatique d'estradiol (pour
les Mammifères) qui provoque la décharge de GnRH
responsable de la décharge des gonadotropines
hypophysaires.
Il semble que ce soit la quantité de gonadotropines
disponibles par rapport au besoin des follicules en croissance qui
détermine pour une espèce son taux d'ovulation.
Des techniques de perfusion d'ovaires mûrs de Mammifères
in vitro ont permis de préciser les déterminismes de
l'ovulation : la première étape est la dissociation
des cellules folliculaires essentiellement sous l'action de la
FSH qui provoque une sécrétion d'acide hyaluronique par
les cellules de la granulosa, libérant ainsi l'ovocyte dans
l'antrum. Le gonflement du follicule est rendu possible par la
dissociation des fibres de collagène des membranes externes de
l'ovaire (albuginée) et de la thèque externe. La
rupture du follicule semble résulter non d'une
augmentation de la pression dans la cavité folliculaire mais
d'un amincissement et d'une dissociation des cellules de la paroi du
follicule au niveau de l'apex, zone protubérante du follicule
mûr. Quelques heures avant l'ovulation on observe une
vasoconstriction générale de l'ovaire qui
provoque la mort des cellules épithéliales au niveau de
l'apex. C'est la dégradation des cellules
épithéliales (enzymes lytiques
libérées...) qui provoquerait la rupture de
l'albuginée et des thèques sous-jacentes. On observe
alors une fuite de liquide folliculaire qui fait baisser la pression
hydrostatique du follicule et c'est cette dernière qui
provoquerait l'expulsion complète de l'ovocyte et des cellules
périovocytaires (formant la corona radiata) par une
contraction de l'ovaire. L'ovulation est actuellement
considérée comme un mécanisme relevant de la
réaction inflammatoire localisée. En effet, on y
retrouve tous les facteurs chimiques (histamine, prostaglandines,
bradykinine...) entraînant une augmentation du flux sanguin (le
volume de sang de l'ovaire est multiplié par sept après
la décharge ovulante chez la ratte), une augmentation de la
perméabilité vasculaire, arrivée de nombreux
phagocytes.... Cette compréhension est évidemment
à la base des connaissances sur les mécanismes de
régulation artificielle par l'homme des ovulations...
On peut qualifier le corps jaune de glande endocrine éphémère, plus ou moins structurée (l'expression est tirée du Reproduction des vertébrés, p 120, références citées en début de page). Chez les Primates le corps jaune a pour fonction essentielle de synthétiser des hormones stéroïdes, essentiellement la progestérone, mais aussi de nombreuses hormones ou facteurs de croissance peptidiques (ocytocine, relaxine, IGFs, inhibines, prostaglandines...). Le corps jaune inhibe aussi la folliculogénèse. Le développement du corps jaune n'est pas du à une multiplication cellulaire mais à l'hypertrophie des cellules de la granulosa dont le contenu en ADN augmente et qui deviennent polyploïdes. Les cellules de la thèque interne (chez la femme et le singe rhésus) restent groupées en îlots ou en travées associées à du tissu conjonctif et forment des septa entre les amas de cellules lutéales. C'est la LH qui semble contrôler le maintien du corps jaune chez la femme. La régression intervient en absence de fécondation au bout d'environ 2 semaines. On a isolé un facteur de régression du corps jaune : facteur de lutéolyse (du groupe des prostaglandines) chez la brebis. Toutes les expériences tentant de démontrer le rôle des hormones lutéotropes (LH) sur la lutéolyse se sont soldées par des échecs et l'on pense maintenant que celle-ci est bien sous la dépendance d'un facteur sécrété par l'utérus, sauf chez la femme et les Primates, chez lesquels l'hystérectomie (ablation de l'utérus) est sans effet. La question est donc encore ouverte. Des facteurs embryonnaires bloquant la lutéolyse en cas de gestation ont été isolés chez des Primates : le plus connu est l'hCG (human chorionic gonadotropin), sécrété par le trophoblaste (partie la plus externe de l'embryon en cours de développement qui participera notamment à la formation du placenta). Il est secrété en grande quantité pendant les deux premiers mois de vie embryonnaire, il inhibe la lutéolyse, stimule les sécrétions stéroïdiennes (progestérone surtout) du corps jaune gestatif et du placenta et stimule l'hypertrophie et la relaxation des cellules musculaires du myomètre utérin et des vaisseaux. Le corps jaune persiste chez les Primates pendant toute la durée de la gestation.
En résumé :
Le point de vue fondamental : chez tous les
vertébrés la régulation du fonctionnement
ovarien par le système nerveux central se fait par
l'intermédaire d'une glande endocrine interposée
entre l'ovaire et le SNC : l'hypophyse. Cette
régulation se fait bien sûr en synergie avec la fonction
endocrine propre de l'ovaire qui intervient sur son propre
développement et sur les autres organes de la reproduction. Ce
qui peut être illustré par ce petit schéma :
Tous les mécanismes
intervenant dans la mise en place de la fonction ovarienne
comme dans sa modulation en fonction de paramètres
environnementaux ou internes semblent aboutir en fin de compte
à une accélération/ralentissement de la
fréquence ou à une augmentation /diminution de
l'amplitude de la libération hypophysaire des hormones
gonadotropes. C'est en cela que le
modèle de la régulation du taux des hormones sexuelles
peut être formalisé en termes de paramètres et de
systèmes réglés. Mais étant donné
les nombreuses interconnections, ce formalisme me semble
inadéquat, comme je l'ai souligné plus haut.
C'est uniquement à l'aide de l'exemple des hormones sexuelles femelles que l'on présentera cette notion.
Généralités conformes aux manuels
scolaires:
Le contrôle du système hypophyse-ovaires fait
intervenir une sécrétion pulsatile de GnRH,
neurohormone hypothalamique qui agirait sur les cellules
antehypophysaires sécrétant le LH et la FSH.
Enfin il existe des contrôles en retour ou retrocontrôles
de l'ovaire sur l'antehypophyse et sur l'hypothalamus. On pense que
les oestrogènes, en dessous d'un certain seuil inhiberaient la
sécrétion des hormones antehypophysaires
(rétrocontrôle négatif), alors qu'au-dessus de ce
seuil, elles les stimuleraient (rétrocontrôle positif).
La progestérone semble inhiber la sécrétion
d'hormones antehypophysaires de type LH et FSH... Il existe d'autres
hormones (inhibine par exemple) qui ont été
isolées de l'ovaire. Il existe aussi des facteurs chimiques
agissant à courte distance comme dans le système
immunitaire...
Chez de nombreuses femelles de Primates et de mammifères en général la période postovulatoire s'accompagne de profonds changements comportementaux (agitation, signaux visuels, olfactifs, sonores...), la femelle n'acceptant l'accouplement que pendant cette période. On qualifie cette période de rut ou d'strus, le cycle sexuel prenant le nom de cycle oestrien car ce changement de comportement de la femelle est de loin le phénomène sexuel le plus visible. Chez de nombreuses espèces de mammifères domestiques les cycles oestriens se succèdent pendant toute l'année sans interruption (souris, ratte, vache, lapine, truie) alors que chez certaines espèces domestiques et la plupart des espèces sauvages, les périodes d'strus sont en petit nombre (jument, brebis, chienne, chèvre, chatte...) et correspondent habituellement au printemps et à l'automne... Les durées des cycles oestriens varient de quelques jours (4-5 jours chez la souris) à 21 jours chez la vache ou la truie par exemple.
Des précisions :
Des dosages de GnRH réalisés chez le macaque
rhésus mettent en évidence à 14 mois (stade
impubère) des taux extrêmement faibles (quelques
unités en pg/mL pour une durée d'enregistrement de 10
minutes) et continus pendant la journée. Vers 25 mois (stade
prépubertaire) des pics (de plusieurs dizaines de pg/mL
pendant 10 min) apparaissent le matin très tôt, en fin
d'après midi et la nuit. A 38 mois (puberté) des pics
de l'ordre de la dizaine de pg/mL sont enregistrés de
façon assez peu régulière, environ toutes les
deux heures et avec des maxima le soir et la nuit.
MAIS... ce n'est pas encore si clair... la preuve :
le GnRH est un décapeptide dont les 9 formes
isolées différent par un à cinq aa chez
différents vertébrés. Il est
sécrété par des neurones de l'aire
préoptique et de l'hypothalamus médian, mais d'autres
neurones du cerveau semblent aussi pouvoir le sécréter.
La sécrétion est pulsatile mais tous les
facteurs de l'environnement (éclairement,
température...) et les facteurs sexuels internes (hormones
sexuelles...) agissent aussi sur la pulsatilité de la
libération de GnRH. La puberté correspond à une
augmentation de fréquence des pulses alors que la gestation ou
l'allaitement correspondent à une baisse de fréquence.
Le "générateur de pulses" n'a pas été
identifié et l'on pense pouvoir invoquer une
sécrétion rythmique autonome et une système de
synchronisation. Mais ceux-ci restent à découvrir... Le
GnRH se fixe a un récepteur membranaire de type
glycoprotéine à la surface des cellules gonadotropes.
Le complexe hormone-récepteur est endocyté après
micro-agrégation (regroupement des récepteurs deux par
deux) et le GnRH est libéré dans la cellule. Il semble
agir au niveau du cytoplasme et du noyau et provoque rapidement une
libération des gonadotropines et à plus long terme une
stimulation de la synthèse des gonadotropines (par l'AMPc).
La sécrétion pulsatile des hormones gonadotropes
semble résulter directement de la sécrétion
pulsatile du GnRH.
Chez tous les vertébrés des deux sexes la castration
est suivie d'une augmentation de la fréquence et de
l'amplitude des pulses de GnRH entraînant une
élévation des niveaux plasmatiques des gonadotropines.
L'administration des stéroïdes sexuels entraîne un
retour plus ou moins complet vers les niveaux bas observés
avant la castration.
Chez la femme, la fréquence des pulses est plus
élevée dans la première partie du cycle sexuel
(phase folliculaire) que dans la seconde (phase lutéale).
On a isolé des récepteurs aux stéroïdes
sexuels au niveau des cellules hypophysaires mais par contre les
neurones à GnRH n'en possèdent pas (l'action des
stéroïdes sexuels pourrait se faire par
l'intermédiaire d'autres neurones sensibles qui stimuleraient
ensuite les neurones à GnRH par leurs neuromédiateurs).
Par contre, in vivo, et chez tous les vertébrés
étudiés, on a mis en évidence une diminution du
contenu en GnRH des neurones hypophysaires à chaque fois que
la concentration en gonadotropines augmente (castration,
décharge ovulante, variations saisonnières...). D'une
façon générale on peut dire que les
neuromodulateurs de la libération de GnRH agissent soit en
dépolarisant fortement la membrane, ce qui provoque la
libération de GnRH, soit en la dépolarisant faiblement,
ce qui favorise mais ne provoque pas cette libération, soit
enfin en hyperpolarisant la membrane, ce qui inhibe la
libération de GnRH.
La GnRH stimule l'expression de ses propres récepteurs (on
parle d'up-regulation). L'administration continue de GnRH provoque
chez l'homme une désensibilisation par diminution du nombre de
récepteurs (down-regulation).
L'action des stéroïdes sexuels au niveau des cellules
hypophysaires (rétrocontrôle) semble se faire
notamment par diminution du nombre de récepteurs à la
GnRH. Mais, in vivo comme in vitro, l'estradiol
semble avoir un effet biphasique : après avoir
inhibé la réponse des cellules hypophysaires à
la GnRH, il l'augmente. La progestérone semble ne pas avoir
d'effet propre sur l'hypophyse, la synthèse de ses
récepteurs dépendant de l'estradiol.
Les nombreux facteurs cités plus haut exercent aussi des
rétrocontrôles variées soit sur les neurones
à GnRH soit sur l'hypophyse...
La décharge ovulante de GnRH ne peut se produire que si
le système nerveux central et l'hypophyse ont
été soumis à l'action de l'estradiol, à
un niveau suffisamment élevé et pendant un temps
minimum. Chez les Mammifères, la présence d'un niveau
élevé de progestérone empêche une
décharge ovulante de se produire (cette
propriété est utilisé dans la conception des
contraceptifs chimiques de type dérivés progestatifs).
Chez la femelle de Primate normale la décharge ovulante de LH
se produit après la décharge de GnRH si les cellules
hypophysaires on été soumises à de fortes
concentrations d'estradiol. Si l'on remplace l'action de
l'hypothalamus (chez un animal opéré) par une injection
pulsatile de faible taux de GnRH on observe par contre une
libération importante de LH (et FSH) du fait de
l'élévation du taux d'estradiol
sécrété par les follicules en croissance sans
qu'il soit nécessaire d'administrer une forte dose de GnRH. Il
y a donc aussi une sensibilité directe de l'hypophyse à
l'estradiol.
Le programme demande de traiter les applications médicales
et cite... la contraception. Nous en avons déjà
discuté (je pense que l'on peut dire que toute médecine
soigne ; la médecine curative soigne les effets; la
médecine préventive, soigne les causes) mais il n'y
a rien de médical à ces actes de contrôle de la
reproduction, sauf dans certains cas limites de médecine
préventive pour laquelle une conception mettrait gravement en
danger la vie de la mère. Par contre, ils doivent sans aucun
doute se faire sous contrôle médical. Leur choix
relève de l'éthique et non de la médecine.
Le contrôle des naissances n'est certes pas un acte nouveau et
il semble rapporté dans des temps très anciens.
Qu'apportent les connaissances actuelles ? Par la prise de
molécules chimiques dérivées des hormones
naturelles et à des doses très éloignées
des doses biologiques, sous forme de comprimés (pilules), ou
d'injections (sous-cutanées), une femme peut soit
empêcher l'ovulation, soit empêcher la fécondation
(mécanismes contraceptifs, soit enfin empêcher la
nidation (mécanisme contragestatif). En dernier lieu
des molécules artificielles peuvent aussi provoquer un
avortement (mécanisme abortif). On est loin de bien
connaître les modifications physiologiques liées
à l'emploi des contraceptifs chimiques et les femmes qui les
utilisent assez massivement dans certains pays comme la France, on
servi à ajuster les doses, qui ont fortement diminué en
40 ans, et prévoir quelles sont les associations dangereuses
avec certaines maladies et certains médicaments.... On est
loin d'un cours de biologie.
Par contre il existe de réelles applications médicales : soigner des déficiences ou des incapacités à la reproduction sont bien des actes médicaux, mais je n'ai aucune compétence pour les enseigner. On notera qu'ils relèvent aussi de l'éthique, comme tout acte de l'homme. Le désir d'enfant, légitime, de certains couples, est poussé à un tel paroxysme que l'enfant est instrumentalisé, n'étant plus que l'objet du désir de ses parents. Dans ce domaine encore la psychologie, la sociologie avec son volet économique essentiel et toujours l'éthique sont les sciences adéquates, certainement pas la biologie qui n'a pas grand chose à voir avec les techniques comme la FIVETE.
Il semble nécessaire de faire une petite mise au point
concernant les substances chimiques dans l'organisme.
IL NE FAUT PLUS RAISONNER EN TERMES DE MOLECULES MAIS EN TERMES DE
FONCTIONS.
Que veut dire une substance informative ? Que signifie une
information dans le vivant ?
Je vous renvoi aux pages sur le vivant . En
quelques mots, on se réfère ici au travail du vivant
qui peut être décrit en termes de matière,
d'énergie et d'information (ou d'ordre).
Toute information n'est pas supportée par une
molécule (on peut très bien parler de l'information
spatiale (position, environnement d'une cellule) ou temporelle
(histoire d'une cellule) ou encore d'information de
température, de pression ou de toute autre paramètre
qu'il est quasiment impossible de relier à une ou à un
ensemble de molécules, du fait de la complexité des
déterminismes). Si l'on établit
d'intéressantes comparaisons avec les théories de
l'information, je crois avoir entendu une phrase qui avait
attiré mon attention : "le message c'est le
média". Si l'on reprend aussi l'étymologie du terme
communiquer (du latin communicare : mettre en relation,
mettre en commun, partager, participer à ...) ou du verbe
informer (du latin informare : façonner, former,
mais aussi, enseigner, instruire, ou encore, former une idée,
former un concept de l'esprit, concevoir...). Le terme
média est aussi intéressant : il vient
semble-t-il de l'américain mass-media (masse-media)
forgé à partrir du latin media (en bas latin,
mediatio signifie le moyen et vient de l'adjectif medius,
a, um : du milieu, moyen ou médiocre ; et du nom
medium,ii : le milieu, l'espace intermédiaire, ce qui
est du domaine commun, public..). Une molécule informative
est considérée comme telle parce qu'on lui attribue un
certain effet, une finalité. Son message c'est son être,
c'est elle-même...(je me souviens de discussion de
spécialistes de l'information qui insistaient pour faire
comprendre à leurs étudiants-présentateurs
publics que ce qui compte ce n'est pas le message c'est leur
être, leur personnalité...).
Une substance informative est émise
(libérée), transmise (transportée), reçue
(réception) et doit être suivie d'un effet .
Tout médiateur pour pouvoir agir implique la présence
de récepteurs plus ou
moins spécifiques sur les cellules
cibles.
On distingue alors :
- les neuromédiateurs : synthétisés par
des neurones, libérés sous contrôle nerveux (PA)
au niveau des extrémités axonales la plupart du temps
synaptiques
- les hormones ou médiateurs endocrines :
synthétisés et sécrétés par des
cellules endocrines en permanence, libérés dans le
milieu intérieur et donc circulants à un certain
taux.
- les médiateurs paracrines : substance chimique
à diffusion locale, dans le milieu extracellulaire et
rapidement inactivé
- les médiateurs autocrines : stimulent à la
fois la cellule sécrétrice et les cellules avoisinantes
par effet paracrine.
Tous les grandes fonctions ou, en utilisant le vocabulaire qui m'est cher, toutes les expressions du travail du vivant sont donc sous le contrôle nerveux (contrôle rapide et intégré au niveau des centres en fonction des signaux sensitifs reçus, ce sont eux qui réalisent essentiellement l'adaptation de l'organisme au milieu : le contrôle nerveux AU NIVEAU CELLULAIRE se faisant par libération d'un neuromédiateur). Le contrôle nerveux s'exerce sur de nombreux organes présentant une fonction endocrine, lui-même ayant une fonction endocrine. La fonction endocrine n'étant qu'un aspect des communications chimiques dans l'organisme, que l'on peut donc regrouper sous le terme de communication par médiateurs.
substances chimiques informatives |
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adrénaline, noradrénaline, dopa, dopamine |
sérotonine ( 5-hydroxytryptamine), GABA (acide gamma-aminobutyrique), acide glutamique, acétylcholine |
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= hormones |
hormones stéroïdiennes (liposolubles) |
Testostérone, strogènes, progestérone, corticostéroïdes, vitamine D3 |
hormones hydrosolubles dérivées de la tyrosine |
catécholamines (noradrénaline, adrénaline), hormones thyroïdiennes |
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hormones hydrosolubles peptidiques et protéiques |
petits peptides (hormones hypothalamiques de 3 à 14 aa, angiotensine (8aa), glucagon (29aa), insuline (51aa)...) |
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protéines (hormone de croissance (GH), LH, FSH, prolactine...), certaines cytokines (IL1, IL6, THF: Tumor Necrosis Factor...) |
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nombreuses cytokines (IL2, interférons...), prostaglandines (ces molécules sont particulièrement intéressantes car elles semblent provenir de l'acide arachidonique, issu des phospholipides membranaires ; le médiateur est donc libéré par la cellule émétrice directement à partir de ses constituants membranaires, mais après un passage sous forme de prostaglandine cytoplasmique...) |
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nombreuses cytokines (lymphokines...) |
Un essai de synthèse sur le système nerveux, la fonction endocrine, les molécules informatives et le système immunitaire...
Le système nerveux forme un ensemble de cellules homogène (même origine embryonnaire). C'est le système de contrôle, de coordination surtout tourné vers l'extérieur, le système d'accès à la vie sensitive, à la communication avec le milieu extérieur, à l'adaptation au milieu, au déplacement rapide... peut-être pourrait-on dire pour garder une expression facilement mémorisable :
Le système immunitaire est de plus en plus considéré comme l'élément essentiel interne, tourné vers l'intérieur, c'est-à-dire vers la défense interne mais aussi le contrôle de toutes les fonctions internes. A chaque fois que l'on s'intéresse aux médiateurs au niveau d'une fonction (l'exemple du programme était la fonction ovarienne), on retrouve les médiateurs immunitaires. Le système immunitaire, au sens le plus large, comprenant des organes, des cellules et surtout le MILIEU INTÉRIEUR, semble être un bon candidat pour remplacer la notion de système endocrine. Il y a encore certainement beaucoup de travail à faire mais on peut déjà comprendre comment les relations entre populations cellulaires, au cours de l'embryogenèse, comme plus tard chez l'organisme adulte, passent par des mécanismes que l'on a souvent considéré comme faisant partie d'un système de défense mais que l'on pourrait voir comme un système de contrôle, d'intégration, réalisé par des médiateurs mais aussi par des contacts cellulaires. La fonction endocrine ne serait plus qu'un des aspects de la communication entre cellules réalisée notamment à l'aide des médiateurs. De la même façon que pour le système nerveux, on peut donc dire :
Remarque:
cette conception n'a rien d'original, j'en suis conscient : ce n'est
qu'une formulation d'idées que l'on retrouve dans de nombreux
supports pédagogiques. Je voudrais citer par exemple la
cassette vidéo de chez Nathan: Sciences de la Vie d'Eric
Périlleux : Le système immunitaire et la
communication entre cellules. Ce film n'est pas un modèle
de pédagogie à mon avis, loin s'en faut, mais la notion
que je présente ici y est sous-jacente et il y a de nombreuses
séquences filmées (longues) tout à fait
exploitables dans le sens que je propose.
Pour une définition de l'éthique je renvoie au cours
de spécialité.
L'éthique est la science des
actes humains (science de l'agir) considérés selon leur
orientation à la fin dernière de l'homme
(moralité). La moralité d'un acte humain est son
orientation à la fin dernière de l'homme.
La fin de l'homme comprend sans doute aucun la multiplication
de l'espèce, même si un individu peut s'y
soustraire. La reproduction doit donc être ordonnée
à sa fin : la multiplication de l'espèce. Toute
pratique qui cherche une autre fin avec les moyens physiologiques
reproducteurs est une pratique détournée de sa fin.
Mais il est certain que la reproduction n'est pas non plus la fin
dernière de l'homme. L'homme peut donc contrôler,
volontairement, une fonction naturelle.
Il y a une différence entre contrôle et utilisation dans
un but autre que la génération des enfants. On peut
contrôler une fonction sans pour autant la détourner de
sa fin.
Les techniques de "procréation" médicalement (terme inadéquat) assistée ou aidée (PMA et AMP) veulent tout simplement permettre à l'homme de procréer en dehors du rapport sexuel. Cette voie ne va pas dans la direction d'un approfondissement responsable de la nature humaine, de ses capacités biologiques naturelles et fécondes. Procréer au-delà, si ce n'est contre la nature, ne peut être une fin moralement recevable. Elle débouche sur des égoïsmes, des volontés de puissance qui se feront au détriment de la femme et de l'enfant à naître, particulièrement sans défense. Je reprends cette affirmation très importante: l'homme, le couple, n'a pas de droit à l'enfant, tout comme il ne peut y avoir de droit à la santé ou à l'absence d'handicap. Par contre des sociétés de plus en plus nombreuses lui donnent le droit à l'accès aux soins.
En fin de compte la profonde cohérence de l'éthique de la reproduction est l'affirmation claire et dénuée de tout tabou ou sens caché que l'homme a l'honneur insigne de pouvoir toujours orienter grâce à sa liberté, tous ses actes, vers la fin la plus haute que lui désigne son intelligence et sa volonté.