La reproduction des êtres vivants

retour accueil, formulation par cycle


1. Réflexions (se multiplier - seul ou à deux - une flèche de vie - panorama)
2. expériences et observations

1. Réflexions

a. se reproduire c'est se multiplier

Le travail de reproduction correspond à la capacité des organismes vivants de se multiplier.

La vie est extrêmement résistante, elle colonise tous les milieux (l'homme, par son exploration spatiale, est en train de coloniser le cosmos). On découvre de nos jours de nouvelles formes bactériennes dans les inclusions fluides des roches à plusieurs kilomètres de profondeur. On sait que la vie peut résister à des températures de plus de 150°C dans des sources hydrothermales. La vie peut aussi par des formes de résistance comme des graines rester plusieurs centaines d'années en léthargie (graines d'herbiers du XVème siècle).
On retrouve ici deux idées essentielles liées au concept de reproduction : résister (à des conditions défavorables) et coloniser (l'espace). La troisième idée est celle de survivance au temps : tout être vivant étant mortel, il survit en quelque sorte à sa mort dans ses descendants.
Remarque:
Le terme de procréation, utilisé pour la reproduction humaine est revenu dans les nouveaux programmes, il fait nettement référence à la participation de la créature à l'œuvre du Créateur (le terme est formé en latin de la préposition pro qui signifie pour, à la place de, en vue de; et de creo, as, avi, atum, creare : créer, donner l'être). Il reflète aussi le fait que tout être vivant qui naît d'un autre est fondamentalement différent de celui qui lui donne naissance, ce que ne reflète pas le terme de transmission de la vie. L'unicité des êtres vivants ne repose pas sur leur unicité génétique et il n'y a pas lieu de faire de différence entre deux bactéries nées par scissiparité et une nouvelle plante issue d'un savant croisement plus ou moins contrôlé. Par contre il est probable que le terme de procréation fasse de plus en plus référence chez de nombreuses personnes aux techniques de procréation médicalement assistée, comme on désigne de façon si inadéquate les techniques de manipulation des cellules sexuelles et embryons humains.

b. on se reproduit seul ou à deux

On distingue classiquement deux grands groupes de reproduction.

c. la vie de chaque être vivant dessine plutôt une flèche qu'un cycle

Dans le temps, les étapes du développement : naissance, croissance, sénescence et mort se succèdent. La vie se termine inéluctablement par la mort. En ce sens la vie est une flèche pointée vers la mort.
Mais les biologistes ont pris l'habitude de présenter les étapes du développement par des cycles ou "cycles de vie" en faisant se rejoindre les étapes initiale et reproductrice. Il y a certainement là des concepts philosophiques liés notamment à l'observation des cycles saisonniers.
La notion de cycle n'étant pas accessible avant le cycle 3 et la notion de cycle de vie étant très discutable, pourquoi ne pas abandonner tout simplement cette notion en primaire ?

Par contre les profonds changements saisonniers et la cyclicité des périodes de reproduction peuvent être abordés en primaire.

d. une vue de la reproduction des êtres vivants sous le double éclairage évolutif et écologique : du milieu aquatique au milieu aérien et retour

Chez tous les êtres vivants, la reproduction peut s'envisager principalement sous le double éclairage évolutif et écologique de sa dépendance vis-à-vis du milieu et plus particulièrement de sa dépendance vis-à-vis du milieu aquatique.

2. Expériences et observations

Une référence: Travaux Pratiques de Biologie, Didier Pol, Bordas, 1994, p 56-59 - quelques mois favorables au recueil de gamètes permettant une fécondation expérimentale in vitro en classe: on voit que le Finistère est privilégié pour ces observations...
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oursin

oursin

moule

annelides tubicoles

huître

Fucus

Ascophyllum

Fécondation chez des Annelides Polychètes tubicoles de nos rivages bretons

(voir aussi TP de la classe de seconde sur le site lycée associé)

On peut trouver assez facilement aux grandes marées (coefficient supérieur environ à 90) dans la zone infralittorale (qui n'est découverte qu'aux marées de vives-eaux) et en dessous, des colonies d'Annelides (vers annelés) tubicoles (vivant dans des tubes) Polychètes (soies nombreuses sur le corps). Ces colonies forment des amas sur les rochers au voisinage des plages de sable fin. (Par exemple, je n'ai eu aucun mal à trouver une colonie sur la plage la plus proche de chez moi: plage de Kersidan, commune de Trégunc, entre Pont-Aven et Concarneau, sur le côté abrité du cordon rocheux latéral mais au contact de la zone sableuse où, bien sûr, l'animal trouve du sable pour camoufler son tube).

Si le prélèvement est LIMITÉ à quelques individus pour un TP (chaque tube bien formé est habité, la répartition mâle-femelle étant homogène, il suffit de prendre un tube par élève), il ne me paraît pas qu'il y ait de danger pour l'espèce mais il ne faut pas se leurrer : on détruit une partie des colonies en prélevant ces vers pour les TP. Les tubes sont prélevés avec la lame d'un couteau car le sable qui enrobe chaque tube organique interne (marron), où se trouve l'animal, est bien induré. Les tubes habités peuvent se conserver une bonne semaine à 4-5°C ou au bas du réfrigérateur en milieu humide mais non sous l'eau. Penser à prélever aussi de l'eau de mer pour les observations. J'ai conservé aussi les tubes dans l'eau de mer sans dommage pendant 3 jours (on peut certainement les conserver plus longtemps dans un aquarium d'eau de mer oxygénée).

On trouve des hermelles: Sabellaria alveolata et d'autres espèces.

Ces annélides tubicoles sont caractérisées par une différenciation en segments non identiques (métamérie hétéronome). Certains segments ont de très nombreuses soies alors que d'autres ont des soies réduites. On peut ainsi comparer cette morphologie particulière et la mettre en relation avec le mode de vie. On la comparera par exemple avec l'organisation régulière de la segmentation et de la disposition des soies chez les annélides polychètes libres comme la Néréis. La region terminale est plus mince que les deux autres régions: la tête, qui porte les palpes buccaux et la région intermédiaire la plus longue qui porte peu de soies mais des parapodes (appendices locomoteurs et respiratoires).

Ces annélides sont filtreurs (consomment des diatomées planctoniques principalement) grâce aux tentacules situés autour de la bouche.
Ces annélides tubicoles forment des colonies sur des rochers ou substats stables (coquilles, galets) dans des zones où l'on trouve du sable en suspension. On pense que les larves sont attirés par les substances organiques des tubes des adultes de la colonie et viennent se métamorphoser à leur contact.

De nombreuses annélides présentent des phénomènes de régénération et de reporoduction asexuée.

Les sexes sont séparés chez la plupart des Polychètes. Les produits génitaux , ovules (le terme d'œufs est plus simple et plus général car il indique toute structure pondue (libérée); de même que l'on réservera le terme de zygote pour un œuf fécondé) et spermatozoïdes, se développent aux dépens de la paroi péritonéale et tombent précocement dans le cœlome où ils poursuivent leur développement. Chez la femelle, les œufs arrivés à maturité sont pondus soit par rupture du tégument soit par des papilles néphridiales, la femelle ne survivant pas à la ponte (les auteurs divergent). Chez le mâle, l'émission des spermatozoïdes s'effectue par les orifices des papilles périanales pour certains auteurs et par rupture du tégument pour d'autres. En tout cas, placés dans des verres de montre contenant de l'eau de mer, les mâles libérent une gelée blanche (à jaunâtre) contenant des spermatozoïdes mobiles (pendant quelques heures mais pas plus... l'observation doit être rapide, surtout s'il s'agit de vers conservés au réfrigérateur; dans ce cas de l'eau de mer propre et OXYGÉNÉE me paraît utile si l'on veut observer des spermatozoïdes mobiles et une fécondation) et les femelles une gelée rosâtre (à violette) moins abondante contenant des œufs (il est normalement inutile d'appuyer sur le corps de l'animal pour faciliter une expulsion des gamètes mais cela peut se faire).

La grande quantité d'œufs produits (stratégie de reproduction dite de type r, par opposition à la stratégie de type K caractérisée par la ponte d'un petit nombre d'œufs de plus grande taille (réserves !?) et protégées par la femelle) - voir ci-dessus) en relation avec une fécondation externe et la dispersion de formes larvaires (larves trochophores) dispersées au gré des courants.

Les ovocytes (ou cellules-œufs car ces cellules ne sont pas forcément matures, c'est-à-dire fécondables) sont entourés de cellules folliculaires et contiennent des granules corticaux emplis de glycoprotéines sulfatées. Lorsque les œufs sont libérés l'ovocyte est habituellement au stade ovocyte I (première division de méïose bloquée au stade prophase...?) mais n'est plus habituellement entouré de cellules folliculaires. A la fécondation les granules corticaux se déversent à l'extérieur et conduisent à la formation d'une gelée protectrice autour de la larve (pas de vraie membrane de fécondation). Le diamètre moyen d'un ovocyte I libéré est d'environ 70 micromètres et atteint 100 micromètres lorsque la gangue protectrice gélatineuse se gonfle. Sur un dessin d'observation fait par les élèves il ne faut bien sûr pas faire apparaître membrane plasmique (voir ci-dessous) mais le terme gangue protectrice. Il semble que chez les hermelles la fécondation puisse intervenir aussi bien au stade ovocyte I qu'au stade ovoicyte II ou même au satde ovule.

Les spermatozoïdes sont de forme ovoïdes (limites peu discernables, ne pas oublier que l'on ne VOIT PAS la membrane plasmique au microscope optique car elle a une épaisseur d'environ 8 nanomètres inférieur au pouvoir séparateur du microscope optique (ou résolution optique qui est de 0,2 micromètres au maximum soit 200 nanomètres, QUELQUE SOIT le GROSSISSEMENT; ce que l'on voit c'est une différence de biréfringence entre les deux milieux: eau de mer et cytoplasme... voir par exemple la fiche de seconde sur le microscope; ne pas oublier non plus que la membrane plasmique n'est qu'une structure interprétée et modélisée (un concept !): voir page sur les modèles). Le flagelle peut aussi est discerné par biréfringence. La taille de la cellule est d'environ 6 micromètres sans son flagelle et de 30 micromètres avec son flagelle. (Toujours au sujet de la différence entre ce qui est observable et ce qui est extrapolé, il n'est à mon avis pas souhaitable que dans un dessin d'observation on fasse apparaître le terme membrane plasmique en légende; c'est une limite de la cellule mais pas la membrane plasmique qui est un concept correspondant à une structure qui n'est pas visible au microscope otptique. Par contre sur un schéma d'interprétation il n'y a pas d'obstacle à faire figurer membrane plasmique en légende).

La première division (segmentation spirale) du zygote en embryon semble intervenir au bout d'une heure environ après la formation du zygote vrai par caryogamie (environ 75 min après la fécondation). Les premières larves nageuse en sont obtenues que 48 heures plus tard (le stade trochophore est situé dans les 150 heures après la fécondation). Ce qui signifie que tout d'abord, lors d'un TP, il faut garder les stades embryonnaires dans de l'eau oxygénée et faire des prélévements successifs pour voir les différentes étapes mais on ne pourra pas les suivre directement sur le même individu. Un lame à concavité pourrait permettre une observation plus longue.

Le développement est indirect: la larve trochophore, pélagique, qui nage en pleine eau et se nourrit d'unicellulaires plactoniques (Diatomées, comme l'adulte), s'allonge puis donne naissance à une larve benthique qui rampe sur le fond à la recherche d'un substrat solide et d'un environnement favorable (sable en suspension). Le chimiotactisme positif vis-à-vis des protéines du tube des adultes formant la colonie facilite l'installation de nouvelles larves au voisinage de la colonie constituée. La larve fixée cesse de s'alimenter, subit sa métamorphose, les segments se développent et l'animal construit un tube.

Un site à visiter sur le développement embryonnaire de l'hermelle: http://www.snv.jussieu.fr/bmedia/SiteSabellaria/Sabelbm.htm des photos légendées y sont présentées

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