BEES2 - Brevet d'État d'Éducateur Sportif 2ème niveau
Regards sur le programme de Sciences Biologiques
Pierre STOUFF (en cours de rédaction 12/2005)

Avertissement:
Le contenu de ce cours n'engage que son auteur, professeur agrégé de Biologie-Géologie; il n'a aucune reconnaissance officielle. Il n'a d'autre but que d'aider un candidat à la préparation de l'examen et a été rédigé à titre totalement
bénévole et amical.

Plan de cette page:

Formulations du Programme officiel (BEES2)
1. SCIENCES BIOLOGIQUES (Ecrit n°2 et oral n°2) références officielles

Formulations du Programme officiel du BEES1
1. Sciences biologiques

1. Physiologie générale humaine
la physiologie c'est l'étude des grandes fonctions (de nutrition, de relation et de reproduction); l'organisme est un système dynamique ouvert (qui échange de la matière, de l'énergie et des informations);

  • 1.1 les fonctions de nutrition de l'homme
    1.1.1 - la matière vivante est composée d'eau, d'éléments minéraux et de molécules organiques
    1.1.2 - la matière est sans cesse renouvelée dans les cellules
    1.1.3 - les besoins nutritionnels permettent de combler les dépenses métaboliques
  • 1.2 les fonctions de relation de l'homme

1.1. Physiologie

La physiologie étudie le fonctionnement des organismes vivants dans leur environnement. La performance sportive et l'entraînement sont deux " expressions " de ce fonctionnement.

- D'un point de vue physiologique  :

•Les principales adaptations de l'organisme à l'effort :

•Notion d'entraînement : définition et mise en place d'objectifs, de cycles, de séances, d'exercices, de tests d'évaluation ;

•Notion de prévention et de récupération ;

•Règles d'hygiène (alimentation, réhydratation, sommeil, soins corporels, dopage...).

L'organisme humain comme " système ouvert " 
* Caractéristiques des systèmes ouverts ;
* La double exigence énergétique et informationnelle.

L'organisme en tant que machine bioénergétique :
* La fonction musculaire ;
- Les différents types de fibres ;
- Les caractéristiques de la concentration musculaire ;
* Adaptations à court ou à long terme des systèmes asservis à la fonction musculaire (cardiovasculaire, respiratoire...) ;
* Les régulations permettant ces adaptations ;
* Les adaptations aux environnements particuliers (altitude, chaleur...) ;
* Les facteurs énergétiques de la performance aux différentes étapes du développement.

2. Physiologie du sport

L'organisme en tant que machine bio-informationnelle :
* Le contrôle du geste sportif ;
* Eléments concernant l'apprentissage et perfectionnement des habiletés.

1.2. Biomécanique

Ce chapitre du programme concerne le fonctionnement de l'appareil locomoteur et le respect de son intégrité.

- D'un point de vue biomécanique
dans une perspective d'efficacité du geste sportif et de prévention  :

•Notions générales de biomécanique : à partir d'un langage conventionnel, privilégier le discours d'anatomie fonctionnelle en évoquant également les principes de sécurité.

L'analyse du mouvement :
* Les méthodes d'observation et d'analyse du geste sportif ;
* Les principes mécaniques du mouvement.

Geste sportif et intégrité de l'appareil locomoteur.


En 2005-2006 le programme de Sciences biologiques du BEES2 recouvre surtout le programme de SVT de la classe de seconde. Je renvoie donc aux pages du cours de seconde de ce site ainsi qu'aux pages générales du cours de SVT de l'auteur.
Je vais cependant essayer ci-dessous de présenter l'essentiel en rapport avec la physiologie du sport à un niveau accessible à un bon élève du secondaire et donc, a fortiori, à un éducateur sportif.

code couleur du texte (d'importance décroissante)
parties ou mots importants
cours
remarques ou compléments liés au programme du BEES2
compléments biologiques personnels à l'auteur
remarques personnelles de l'auteur

1. Physiologie générale humaine

La physiologie c'est l'étude des grandes fonctions des êtres vivants.
Le mot physiologie vient du grec phusis = nature et logos = parler.

Remarque 1:
dans le programme du BEES2 le titre du chapitre précise que la physiologie étudie le fonctionnement des êtres vivants dans leur environnement. Ce qui est un rappel à ne pas oublier qu'un être vivant est toujours dépendant de son environnement. Mais aucun biologiste ne peut l'oublier car c'est une caractéristique de la vie d'être sociale, donc, à mon avis, ce n'est pas une formulation indispensable. Cependant l'environnement spécifique du sportif sera envisagé notamment au niveau de l'entraînement.

Un être vivant se nourrit, est en relation et se reproduit.
Les grandes fonctions du vivant (fonctions vitales), ou caractéristiques du vivant (ce qui distingue le vivant du non vivant), sont au nombre de 3: les fonctions de nutrition, les fonctions de relation et les fonctions de reproduction. Ces trois fonctions sont inséparables et leurs limites imprécises.

Le fait que l'on utilise le mot fonction exprime probablement (les historiens en discutent) l'idée que la vie est un phénomène qui est compris comme une relation entre des éléments observables qui peut être représentée par une fonction mathématique. Bien évidemment l'espace dans lequel est défini cette fonction est de très grande dimension car tout le monde s'accorde à dire que de très nombreux paramètres conditionnement la vie. En fait, dire que la vie repose sur 3 fonctions revient à dire que ces fonctions sont non locales, c'est-à-dire que l'on ne peut pas les localiser d'une façon limitée à une seule partie de l'organisme mais qu'elles correspondent à une propriété du TOUT (de l'individu, vivant). Bien évidemment la science, qui ne travaille qu'avec des fonctions locales, va réduire à chaque fois le système étudié à un ensemble de paramètres où l'on va pouvoir définir une fonction locale, expérimentale (par exemple non la pas la nutrition, fonction globale, mais la digestion et l'absorption des sucres par l'intestin).

Remarque 2:
le programme du BEES2 demande ensuite de considérer l'organisme humain comme un " système ouvert ". Dire que l'être humain est système est assez trivial. Cela revient à dire que l'on va se limiter à un espace de dimension finie. C'est une vision à mon avis un peu dépassée dont l'engouement est retombé à la fin des années 70-80. Ajouter que l'organisme est un système ouvert est aussi une banalité puisque c'est simplement affirmer que l'organisme réalise des échanges avec le milieu extérieur. Car un système fermé n'échange ni matière, ni énergie, ni information avec le milieu. Par contre il n'est peut-être pas inutile de rappeller que, dans le cadre de l'étude des systèmes vivants, on peut considérer la vie comme des mouvements (des échanges ou des transformations internes) de trois types d'éléments: matière, énergie information. On peut donc dire que les êtres vivants sont des systèmes dynamiques (qui réalisent des transformations internes) et des systèmes ouverts (qui réalisent des échanges avec le milieu extérieur).
Ce que j'ai résumé dans le cours de seconde par le petit tableau suivant:

L'organisme vivant est un système dynamique ouvert.

L'activité cellulaire (le fonctionnement de la cellule) ce sont des mouvements (des échanges et des transformations internes):

- mouvements de matière (pour se nourrir, pour croître...ou se reproduire)
- mouvements d'information
(pour connaître le milieu extérieur et pour communiquer avec d'autres cellules ou organismes... ou se reproduire)
- mouvements d'énergie
(pour se nourrir ou pour communiquer avec d'autres).


la vie reste un mystère

Personnellement je parle de travail aussi bien que de fonctions globales ou grandes fonctions du vivant.

Les fonctions de nutrition comprennent l'ensemble des phénomènes de prise ou de rejet de matière et d'énergie vis-à-vis du milieu extérieur et les transformations de matière et d'énergie internes qui permettent à l'organisme de se maintenir en vie . Ce sont l'alimentation, la digestion, la respiration, la circulation, l'excrétion ...

Les fonctions de relation comprennent l'ensemble des échanges et des transformations d'information et d'énergie chez l'organisme vivant. Ce sont les communications avec le milieu extérieur (sens mais aussi déplacement, posture...), les communications internes entre cellules, la défense de l'organisme vis-à-vis des agents pathogènes...

Les fonctions de reproduction correspondent à la capacité des êtres vivants à se multiplier. Elles nécessitent un transfert de matière et d'information (mais aussi d'énergie) à un nouvel individu.

Remarque 3:
Le programme considère l'homme comme une machine bioénergétique et une machine bioinformationnelle. Si l'on se réfère au petit diagramme il est clair qu'il est juste de dire que l'exercice physique (sportif) met bien en jeu des mouvements d'énergie et d'information (fonctions de relation) mais on peut regretter de ne pas trouver la matière dans le programme. En tout cas les fonctions de nutrition me semblent légèrement sous-estimées. J'essaierai de combler ce manque.
Quand à l'homme machine, après l'homme système, cette comparaison a un relent de cartésianisme (Descartes a développé une vision
mécaniciste de la physiologie) un peu désuet.

L'homme n'est pas une machine mais un être doué de vie, une propriété que n'a aucun système physique ou chimique.

1.1 Les fonctions de nutrition de l'homme

Remarque 3bis:
avec le style du programme la formulation serait "la machine biomatérielle" en mettant l'accent sur la matière et en oubliant l'énergie.

L'homme est un allotrophe (ou hétérotrophe au sens large), c'est-à-dire qu'il dépend des autres êtres vivants pour se nourrir (du grec allo = les autres et trophein = se nourrir, hetéro = différent). Il les consomme, c'est un consommateur. Ils consomme les autres êtres vivants encore vivants ou morts. Du point de vue chimique c'est un consommateur de matière organique. Pour les biologistes, la matière organique c'est la matière spécifique des êtres vivants, qui est composée des atomes C (carbone), H (hydrogène) et O (oxygène), avec parfois N (azote) et S (soufre). On dit que les substances organiques sont des "chons". On distingue 4 groupes principaux : glucides (sucres), lipides (graisses), protides (ou protéines) et acides nucléiques. Chaque groupe contient des aliments bâtisseurs (pour construire le corps) et des aliments énergétiques (qui sont oxydés dans les cellules pour produire de l'énergie).

Remarque:
Le métabolisme (du grec métabolé = mouvement) est l'ensemble des mouvements chez l'être vivant. Il existe donc un métabolisme de la nutrition qui s'intéresse principalement au mouvements de matière et d'énergie. Pour un chimiste le métabolisme se résume à une série de réactions chimiques. pour un biologiste, le métabolisme comprend des dynamiques qui relèvent plus de la géométrie ou de la physique que de la chimie, qui ne reconnaît que la matière. Dans cette page j'emploierai le mot métabolisme dans son sens le plus courant de métabolisme chimique.

Les aliments sont ingérés, puis digérés. Lors de la digestion des enzymes coupent les aliments en nutriments: éléments suffisament petits et reconnaissable par les cellules absorbantes de l'intestin. Les nutriments sont ensuite transportés par le sang (ou d'abord par la lymphe pour les lipides) vers les cellules qui les consomment (pour construire l'organisme ou produire de l'énergie) ou les stockent. Les déchets métaboliques sont rejettés dans le sang. Les poumons, le foie et la vésicule biliaire, et enfin le rein excrètent les différents déchets à l'extérieur.

1.1.1 - la matière vivante est composée d'eau, d'éléments minéraux et de molécules organiques

* une cellule contient 70 à 90% d'eau mais n'est pas un milieu liquide. L'eau cellulaire est à 80% sous forme d'une très fine couche (1,1 nm) qui entoure les molécules (les protéines intracellulaires ont par exemple un diamètre très homogène moyen de 3,5 nm). L'eau n'est donc pas un solvant mais elle participe à toutes les fonctions des molécules présentes dans la cellule. Il y a une chimie propre au vivant qui n'est pas celle des tubes à essai.
* les éléments minéraux sont la plupart du temps liés à des molécules organiques (Ca2+, Na+...). A l'état ionique ils sont souvent toxiques.
* les molécules organiques sont classées en 4 principaux groupes: glucides (sucres), lipides (graisses), protides (acides aminés (aa) et protéines) et acides nucléiques...

1.1.2 - la matière est sans cesse renouvelée dans les cellules

Remarque:
Vitamine est un terme ancien désignant des substances organiques indispensables que l'organisme doit trouver en faible quantité dans l'alimentation sous peine de maladies plus ou moins graves (scorbut... et autres avitaminoses).

1.1.3 - les besoins nutritionnels permettent de combler les dépenses métaboliques

Classiquement on distingue 3 types de métabolisme:
- le métabolisme énergétique (dépend surtout de l'activité et du sexe...)
- le métabolisme de renouvellement moléculaire (dépend surtout de l'âge...)
- et le métabolisme de synthèse (de croissance chez le jeune et gestationnel chez la femme enceinte).

Si l'on utilise les 3 grandes fonctions on distingue alors:
- le métabolisme nutritionnel (renouveler ses structures et maintenir les dynamiques, ce qui demande de la matière et de l'énergie): il est assez dépendant de l'âge, du sexe...
- le métabolisme relationnel (maintenir son activité en fonction de son milieu de vie...): il dépend surtout du type d'activité, l'exercice physique demandant par exemple beaucoup d'énergie mais peu de matière...
- le métabolisme reproductif: aussi bien chez l'enfant en croissance que chez la femme enceinte...

La ration alimentaire est donc définie en fonction du sexe, de l'âge, de l'activité et de divers états physiologique (grossesse...).

1.2 Les fonctions de relation

Pour approfondir:
cours de 1ère S sur le système nerveux, cours de Terminale S sur l'immunologie, cours général sur le mouvement, cours général sur les sens.

Les fonctions de relation relient des cellules ou des organes au milieu ou entre eux par des signaux reçus ou émis.
Le terme de communication est plus courant mais moins spécifique à la biologie; pour nous, il a la même signification que relation.
En fait il faudrait parler de liens (liens avec le milieu, liens avec les autres êtres vivants, liens entre les différents organes, liens entre les cellules d'un même tissu).

Remarque:
pour l'examen, je ne pense pas qu'il soit nécessaire de présenter une théorie moderne de la relation car bien peu d'enseignants on pu suivre les développements théoriques de la fin du XXème siècle. Cependant, je crois que du point de vue culturel il est essentiel qu'un éducateur sportif sache que les modèles de la certains des ouvrages qu'il consulte sont franchement dépassés.

Historiquement on peut considérer qu'il existe deux théories de la vie sensitive qui pécèdent l'étape actuelle:

Étant donné la prédominance du modèle cybernétique de communication on a tendance à vouloir classifier dans une même unité le phénomènes internes et externes et parler uniquement de sens. Si le terme de sens à pour moi une signification claire quand il s'agit de la relation au milieu extérieur, je pense que la signification devient bien floue pour le milieu intérieur. La sensation est la capacité à percevoir un ou des paramètres extérieurs (reçus comme des stimuli).

Toute sensation commence donc par un stimulus, reçu par un récepteur, plus ou moins spécialisé, qui transforme le stimulus en message nerveux (phénomène de transduction). Le message sensitif (centripète) est transmis jusqu'au centre nerveux qui intègre (c'est-à-dire qui "fait la somme") les différents messages en provenance des différents récepteurs et le compare ou les modifie en fonction de son programme interne. Le centre élabore ensuite une réponse qui est transmise sous forme de message moteur (centrifuge) aux effecteurs (cellules musculaires, glandulaires...). Un contrôle est exercé en cours de réalisation et après la réalisation de la réponse. Ce système n'est qu'un généralisation de l'arc réflexe de Magendi qui date de 1822 avec un parfum de la théorie des systèmes.

Si l'on s'en tient à cette vision un peu dépassée on peut utiliser cette classification (un peu malmenée dans de nombreuses citations étant donné son caractère arbitraire):

Classification de Sherrington
(in Précis de Physiologie, Doin, 1998)

extérocepteurs
nous renseignent sur le monde extérieur

télérécepteurs
(perception à distance)

récepteurs visuels

récepteurs auditifs

récepteurs olfactifs....

récepteurs de contact

récepteurs gustatifs

récepteurs cutanés du toucher

intérocepteurs
nous renseignent sur notre propre organisme

viscérocepteurs,
disséminés dans les viscères

nous renseignent sur un paramètre physiologique interne

propriocepteurs,
regroupés (oreille interne) ou disséminés (fuseaux neuro-musculaires)

nous renseignent sur un paramètre lié au travail de relation : l'état de tension des muscles, sur la position relative des différentes parties du corps, et sur la position du corps dans l'espace

Mais la sensation n'est pas un phénomène unitaire mais multiple (non pas une sensation mais des sensations), coordonné (les sens ne sont pas indépendents entre eux) et individuel (subjectif au sens de relatif à l'individu et donc non généralisable).

Voici une autre manière de présenter (bien imparfaite) la vie de relation (mais je ne suis pas sûr que cette classification apporte grand chose):

Physiquement on distingue trois types de signaux:
signaux reçus
signaux émis
du milieu extérieur
du milieu intérieur
vers le milieu intérieur
vers le milieu extérieur
mécaniques
De nombreuses cellules (mécanorécepteurs) situées en périphérie de notre corps sont sensibles à la pression (contact - sensibilité tactile) ou au déplacement (poils mais aussi cellules de l'oreille interne - sensibilité auditive et positionnelle).
On suppose l'existence de barorécepteurs (sensibles à la pression) des vaisseaux, et de mécanorécepteurs (sensibles à l'étirement) des muscles ou des vaisseaux...
Toutes les cellules maintiennent leur forme et sont au contact des autres au niveau de leurs membranes et parfois de structure d'attache complexes. Certaines cellules, contractiles, mettent en mouvement des fluides ou des tissus.
Le déplacement de l'organisme qui met en jeu un système d'appui (le squelette), un système contractile (les muscles et tendons) et un système de commande et d'adaptation (le système nerveux, le système circulatoire et immunitaire).
Mais toute cellule est sensible à son étirement... les cellules immunitaires établissent des contacts les unes entre les autres sans forcément échanger de substances; aucune cellule n'est isolée des signaux mécaniques quelle que soit leur provenance.
chimiques
Des cellules plus ou moins spécialisées (chimiorécepteurs) sont sensibles aux substances chimiques en provenance de l'extérieur (sensibilité gustative et olfactive).
La plupart des cellules de l'organisme sont sensibles à certaines substances chimiques circulant dans l'organisme entre les cellules ou en émettent d'autres. Lorsque ces substances ont un rôle d'information on parle de médiateurs, délivrées par des cellules sécrétrices et reçues au niveau de récepteurs par des cellules cibles (voir schéma ci-dessous)
L'organisme peut aussi émettre des substances chimiques (répulsives ou attractives) à destination d'autres organismes : les phéromones (à destination d'autres animaux) ou les allomones (à destination d'autres groupes d'organismes)
électromagnétiques
et thermiques*
De nombreuses cellules (photorécepteurs) sont sensibles à la lumière, notamment au niveau du cerveau; même si l'on connaît surtout les cellules spécialisées de la rétine de l'œil. On ne connaît pas de récepteurs sensibles aux champs magnétiques ou électriques.
Les thermorécepteurs sont sensibles au chaud ou au froid.
De très nombreuses cellules sont polarisées (elles présentent une différence de potentiel (potentiel de repos) entre l'extérieur et l'intérieur) mais seules certaines sont excitables (neurones, cellules sensorielles, cellules musculaires, glandulaires et bien d'autres): elles peuvent sous l'action de signaux divers présenter une brusque variation de leur potentiel de repos qui peut être transmise le long de certaines membranes (c'est le potentiel d'action = PA). Les PA se transmettent de cellules à cellule soit directement par les membranes accolées soit par l'intérmédiaire de neuromédiateurs (au niveau des synapses chimiques).
L'organisme vivant émet en permanence des infrarouges (IR, chaleur corporelle, reflet du métabolisme) mais présente aussi en surface des potentiels très faibles que l'on peut suivre par exemple dans les électromyogrammes ou les électrocardiogrammes...

*le rayonnement électromagnétique prend plusieurs formes selon le milieu conducteur et la longeur d'onde; on associe donc les phénomènes électriques (qui sont interprétés par des forces reliant les électrons au noyau des atomes dans la matière), les phénomènes magnétiques (dus aux mouvements de ces électrons) et les phénomènes thermiques (dus au rayonnement infrarouge).

Les médiateurs: substances informatives = signaux chimiques

Une substance informative est émise (libérée), transmise (transportée), reçue (réception) et doit être suivie d'un effet .
Tout médiateur pour pouvoir agir implique la présence de récepteurs plus ou moins spécifiques sur les cellules cibles.

On distingue alors :
- les neuromédiateurs : synthétisés par des neurones, libérés sous contrôle nerveux (PA) au niveau des extrémités axonales la plupart du temps synaptiques
- les hormones ou médiateurs endocrines : synthétisés et sécrétés par des cellules endocrines en permanence, libérés dans le milieu intérieur et donc circulants à un certain taux.
- les médiateurs paracrines : substance chimique à diffusion locale, dans le milieu extracellulaire et rapidement inactivé
- les médiateurs autocrines : stimulent à la fois la cellule sécrétrice et les cellules avoisinantes par effet paracrine.


Les grands types de substances chimiques informatives ou MÉDIATEURS

 

Trois systèmes revendiquent le titre de système de relation: le système immunitaire, le système endocrine et le système nerveux. Actuellement il est clair que l'on ne peut trancher et que chaque système participe plus ou moins, selon la fonction étudiée, aux relations entre cellules et organes.
* le système immunitaire est le système de relation tourné vers l'intérieur, vers la défense de l'intégrité de l'organisme et la stabilité d'un grand nombre de fonctions (voir cours de terminale).
* le système nerveux est le système de relation tourné vers l'extérieur, c'est lui qui assure la réception et l'exploitation des signaux environnementaux, il intervient de façon majeure dans la locomotion; mais il assure aussi la stabilité de nombreuse fonctions (circulatoires par exemple) par le système végétatif (ortho et parasympathique) (voir page détaillée).
* le système endocrine est aussi un système de relation tourné vers l'intérieur mais il est nettement moins clair actuellement que les cellules endocrines forment un système à part. Il serait préférable de parler d'activité endocrine pour de nombreux organes comme le cerveau, le pancréas, les gonades....

 

2. Physiologie du sport (en travaux 12/2005)

Référence:
Jürgen WEINECK, 1992, Biologie du sport, Vigot, Collection sport+enseignement
A. CALAS, J.-F. PERRIN, C. PLAS et P. VANNESTE, 1997, Précis de physiologie, Doin


Le sport est une activité physique dont la pratique est basée sur des règles et sur un entraînement spécifique
Dans le sport on parle d'objectif plutôt que de finalité. En physiologie, le seule finalité est la vie. Ce n'est pas le cas du sport (sport compétition, santé, social...). Mais le sport, en tant qu'activité physique peut être traité comme relevant d'une physiologie particulière, qui cherche à adapter tel ou tel aspect des dynamiques à un environnement spécifique. Il y a incontestablement dans le sport une finalité de modification physiologique, dans un but non strictement physiologique (même si le sport fait partie de la vie). Le dopage ne va pas contre la physiologie, bien au contraire, il l'utilise. Il accentue, de façon disproportionnée et surtout illégale (et probablement dangereuse pour la santé) une dynamique.
C'est d'ailleurs un excellent moyen pour le physiologiste de comprendre le fonctionnement du corps humain (et c'est une des raisons qui me poussent à écrire ces pages car les physiologistes qui s'intéressent à l'entraînement sont souvent des gens très ouverts et leur discours est bien plus intéressant que le discours moléculariste habituel).

2.1 Physiologie de l'exercice physique

Remarques:
le programme nous demande de traiter certains éléments qui me laissent dubitatif:
* la fonction musculaire (définir une fonction par le nom d'un organe est un peu court, je pense qu'ils veulent parler de la marche, de la course... bref de vraies fonctions qui mettent en jeu bien plus que des muscles),
* la concentration musculaire (malgré toutes mes recherches je ne vois pas ce que cela peut vouloir dire d'autre que la concentration en telle ou telle substance, à moins que les concepteurs du programme aient pensé au terme de concentration dans le sens d'une concentration de forces, ce qui est un vocabulaire qui ne me gêne pas mais qui n'est guère employé que par quelques naturopathes...pour ce que j'en sais, en tout cas pas en biologie académique à ma connaissance).

2.1.1 La contraction volontaire d'un muscle strié (motricité)

les éléments, l'ordre moteur, le contrôle, les boucles de rétroaction, la nutrition...

2.1.2 Quelques mouvements contrôlés: marche, course et saut

types de muscles, types de mouvement (flexion, extension;, rotation, préhension, pronation, supination...), adaptation spécifique à tel effort (système cardiovasculaire...), adaptations aux environnements particuliers (altitude, chaleur...)

 

2.2 Physiologie de l'entraînement sportif

La question fondamentale pour cette partie est de savoir ce qui s'adapte lors de l'entraînement. Cette question a de nombreux corrolaires comme par exemple; quelles en sont les limites ? Comment maîtriser cette adaptation ?

Une autre manière de présenter la question est de faire appel à la distinction entre structure et fonction. Je préfère de loin la distinction forme et dynamique, mais structure-fonction est plus classique. Lors de l'entraînement la fonction d'un muscle par exemple est modifiée ou amplifiée, ce qui entraîne une modification de la structure.

Biologie théorique fonctionnelle
Biologie moléculaire du gène

Le lien entre structures et fonctions est incontestable mais difficilement formalisable.
Qu'est-ce qui met en place les structures ?
Qu'est-ce qui soutient les fonctions ?
La biologie théorique apporte une réponse: les formes géométriques des structures vivantes sont les solutions stables des systèmes dynamiques issues des 3 grandes fonctions du vivant.

Ce schéma est acceptable si l'on considère que le génotype est l'ensemble des éléments matériels ET dynamiques (structures et fonctions) transmis héréditairement; le phénotype étant l'ensemble des caractères visibles de l'organisme, de l'organe ou du système cellulaire. Au sens exact d'ensemble des allèles, le terme génotype est acceptable mais pas au sens dérivé inexact mais populaire d'ensemble des gènes ou pire d'information génétique. Car il y a bien d'autres informations au niveau cellulaire que la seule information génétique qui, à ce jour, n'intervient que dans la synthèse des protéines, qui, à elles seules, sont bien incapables de rendre compte de la forme et de la dynamique d'une cellule et encore moins d'un organisme pluricellulaire.

En fait ce schéma serait clair et exact (et sans intérêt) si l'on remplaçait génotype par facteurs internes, environnement par facteurs externes et phénotype par forme.
Ces illustrations sont issues de Biologie du sport de J. Weineck (Vigot, 1992, pp 22-23); je me félicite que le schéma fonctionnel de gauche ait bonne presse dans les milieux de biologie du sport. Le schéma de droite est creux pour moi.

 

 

 


Le programme officiel est accessible à l'adresse: http://www.sports.gouv.fr/francais/metiers-et-formations/reglementation/la-reglementation-des-diplomes/brevets-d-etat-d-educateur-sportif/textes-communs/brevets-et-diplomes/brevets-d-etat-d-educateur-sportif-300/contenus/generalites/annexe-3-programme-des-epreuves-de

Les textes officiels mettant en place ce programme sont sur le site: http://www.legifrance.gouv.fr ou sur le site de la Jeunesse et des Sports Arrêté du 30 novembre 1992 modifié http://www.sports.gouv.fr/francais/metiers-et-formations/reglementation/la-reglementation-des-diplomes/brevets-d-etat-d-educateur-sportif/textes-communs/brevets-et-diplomes/reglementation-des-brevets-et

 Rappel de la nature de l'épreuve (ce tableau comprend le texte officiel seul disposé de façon originale):
Art. 15. - Le candidat à l'examen de la partie commune du brevet d'Etat d'éducateur sportif du deuxième degré doit satisfaire à des épreuves portant sur le programme des connaissances fixé en annexe III au présent arrêté. Cet examen comprend :

A) Trois épreuves écrites (coefficient 3)

Une épreuve de culture générale. Partant d'une question ou de l'analyse d'un texte, cette épreuve conduit à développer une réflexion sur le phénomène sportif permettant de juger des qualités de réflexion, de synthèse et de rédaction du candidat
(notée sur 20 ;
durée : trois heures ; coefficient 1)

B) Trois épreuves orales (coefficient 3)

Une interrogation portant sur le sport dans son environnement socio-économique et juridique
(notée sur 20 ;
préparation : une heure maximum, exposé et entretien : trente minutes maximum ; coefficient 1)

C) Une épreuve (coefficient 1) au choix du candidat parmi :

 

Une épreuve orale de gestion portant au choix du candidat sur :
• La gestion budgétaire d'une association ou d'une structure privée ouverte à la pratique des activités physiques et sportives ;
• La gestion de personnels ;
• Les données budgétaires d'une collectivité locale ou de l'Etat en relation avec les activités physiques et sportives.

A partir d'un dossier de quinze pages maximum remis lors de l'examen relatif à l'un de ces thèmes, le candidat présente au jury une situation concrète qui sert de point de départ à l'entretien (notée sur 20 ; durée : trente minutes maximum).

Une épreuve relative à l'optimisation de la performance. Dans cette épreuve, le candidat développe son analyse en faisant notamment référence aux données scientifiques.

(notée sur 20 ; durée : trois heures ; coefficient 1)

Une question se rapportant aux situations rencontrées par le pratiquant sur le terrain. Les sciences biologiques et les sciences humaines servent de référence au candidat pour son exposé
(notée sur 20 ; préparation : une heure maximum, exposé et entretien : trente minutes maximum ; coefficient 1)

Une composition au choix du candidat relative à la formation des cadres ou à la promotion des activités physiques et sportives

(notée sur 20 ; durée : trois heures ; coefficient 1)

Une épreuve de langue destinée à vérifier les connaissances du candidat dans l'une des langues vivantes suivantes : anglais, allemand, espagnol, italien.
Le candidat doit présenter au jury un choix de textes sur le sport (revues, journaux, articles de presse, extraits d'articles ou autres publications). L'ensemble de ces textes représente dix à quinze pages de format 21 ? 29,7. Lors de cette épreuve, le candidat prépare un commentaire écrit d'une vingtaine de lignes d'un texte choisi par le jury parmi les textes présentés. Ce travail sert d'introduction à un dialogue entre le candidat et le jury (notée sur 20 ;
préparation : quarante minutes maximum, durée de l'entretien : trente minutes maximum ; coefficient 1)

Une épreuve pratique portant sur le traitement informatique de données. A partir d'une situation concrète relative aux activités physiques et sportives choisie par le jury, le candidat propose une solution à l'aide de logiciels connus (notée sur 20 ; préparation : une heure maximum ; durée : trente minutes maximum).

Art. 16. - Le candidat ayant obtenu, pour l'ensemble des épreuves définies à l'article 15 ci-dessus, une moyenne égale ou supérieure à 10 sur 20 est proposé à l'admission définitive à l'examen de la partie commune du brevet d'Etat d'éducateur sportif du deuxième degré et reçoit une attestation de réussite.