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concepts, formulations par cycle, expériences, annexes: vocabulaire, tectonique des plaques
Sources: Enseigner la géologie, collège-lycée, Nathan, 1992; Dictionnaire de géologie, A. Foucault et J.F. Raoult, Masson, 1992;
L'étude des séismes présente deux aspects : d'une part manifestation de l'activité interne du globe, d'autre part outil de compréhension de le structure du globe. L'analyse des enregistrements sismiques n'est pas accessible à un élève du primaire sauf investissement très particulier de l'enseignant au sein d'un projet spécifique. C'est donc dans le cadre général de l'activité du globe dont la sismicité et le volcanisme sont les deux principaux aspects que l'on peut étudier le modèle actuel de l'activité du globe ou modèle géodynamique global, héritier de la théorie de la tectonique des plaques.
Un séisme est un mouvement brusque de la surface terrestre. Séisme a pour synonyme "tremblement de terre".
D'une façon plus physique un
séisme est le relâchement brusque d'une
contrainte.
Pour les enseignants: un article à ne pas manquer:
"Séismes : avant la secousse", Michel Campillo
et Ioan Ionescu, La Recherche, 363, avril 2003, p 53-58 (et
site www.larecherche.fr); les
auteurs y présentent un petit modèle analogique
réalisable en classe (pour l'enseignement secondaire).
Le déplacement lors d'un séisme peut
être mesuré par un appareil simple : le
sismographe qui enregistre dans les trois dimensions de
l'espace (vertical et les deux directions du plan horizontal) le
déplacement du sol par rapport à une masse très
lourde qui reste presque immobile du fait de son inertie. Les
déplacements observés sont périodiques et sont
qualifiés d'ondes sismiques. Pour les grands
tremblements de terre il y a plusieurs secousses qui se suivent
(répliques) qui correspondent à la réflexion des
ondes sismiques sur des structures géologiques (failles,
couches sédimentaires de composition très
différentes proquant un changement de vitesse ...).
Sur les enregistrements (sismogrammes) on distingue plusieurs types
d'ondes:
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ondes de compression |
ondes se propageant en profondeur: selon les discontinuités et les différents milieux rencontrés, leur vitesse varie (elle diminue lorsque la distance parcourue augmente) |
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ondes de cisaillement (polarisées dans un plan perpendiculaire au déplacement de l'onde) |
ondes SV polarisées verticalement |
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ondes SH polarisées horizontalement = ondes LOVE (L) |
ondes de surface: leur vitesse est constante car elles ne se propagent que dans un seul type de milieu, la couche superficielle de la croûte qui est homogène vis-à-vis de la déformation sismique |
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ondes rotationnelles |
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les ondes L ont une vitesse constante et sont donc caractéristiques d'un milieu "homogène" (vis-à-vis de leur propagation); alors que les ondes P et S ont des vitesses qui augmentent avec les distances parcourues, elles ne circulent donc pas dans le même milieu "homogène" que les ondes L |
Deux sismogrammes (enregistrements sisimiques)
Je n'ai pas trouvé les échelles d'amplitude mais
l'amplitude des signaux de 1 est nettement plus grande que celle de
2
(d'après Dercourt et Paquet, Dunod, 1992 et
Bordas, 1èreS, 1988)
Il existe deux échelles de gravité pour les tremblements de terre :
Remarque:
l'Académie Française recommande pour tous les noms
dérivés de séisme l'utilisation de la racine
sis- (sismique, sismologie, sismographe) et non
séis-.
* La cause la plus accessible est la description physique du
phénomène (au sens de modèle externe,
voir modèles pour une discussion
sur ce terme): le séisme est un MOUVEMENT, où se trouve
son origine ?
En termes savants le séisme est causé par le
relâchement d'une contrainte (résultant des
forces exercées sur une unité de surface
élémentaire d'un solide; la contrainte à la
même dimension qu'une pression) accumulée en
profondeur (de 10 km à 700 km selon les zones; un foyer
à 20 km est peu profond, à 70 km est habituel; à
plus de 300 km est profond)) et libérée par un
déplacement de matière (ondes sismiques) qui peuvent
donner lieu à des ruptures (failles) qui atteignent parfois la
surface. Le point initial de libération de la contrainte est
appelé le foyer (hypocentre) du séisme et sa
projection à la surface de la terre est
l'épicentre.
Toujours avec des termes précis l'ensemble des contraintes qui
s'exercent sur un solide tend à le déformer. Sans
entrer dans des mesures précises (voir le chapitre 2: les
déformations, objets de la tectonique, p 60 dans l'ouvrage
cité en début de page et l'annexe
ci-dessous) on peut séparer les déformations selon
deux critères :
En termes courants, le séisme est un mouvement interne
d'origine profonde (10 à 700 km) qui se traduit en surface par
un déplacement du sol plus ou moins fort selon
l'intensité du séisme et qui peut aller jusqu'à
la rupture des roches superficielles et à l'apparition d'une
faille.
Une faille (de l'ancien français faillir = manquer,
car, après une faille, le mineur ne retrouve plus le filon ou
la couche qu'il exploitait) est un mouvement cassant
(déformation discontinue) à l'échelle du
terrain.
* Mais cette définition laisse sur sa faim le
naturaliste-géologue qui recherche un modèle
interne (pour une discussion de ce terme voir modèles):
une explication à la fois mécanique (à
l'échelle de la couche géologique, de la faille) et
structurale globale (à l'échelle de la terre) de la
déformation: pourquoi le séisme est-il né
à tel endroit, avec telles caractéristiques..?
Qu'est-ce qui cause le mouvement ? Quel est le moteur ?
C'est un domaine où les recherches ne font que commencer,
notamment pour améliorer la prévision sismique. La
géodynamique globale, héritière de la tectonique
des plaques est une première réponse.
On distingue de grandes surfaces asismiques (sans séismes, du moins sans séismes de grande ampleur car si l'on tient compte de tous les petits séismes il n'y a quasiment aucune zone asismique) appelées plaques séparées par des zones sismiques ou frontières de plaques, bandes étroites de quelques centaines de km de large qui recouvrent :
Ces trois types de mouvement relatif entre plaques peuvent se retrouver simultanément ou se superposer à des époques différentes dans une structure géologique comme une chaîne de montagne ce qui rend bien sûr les interprétations plus difficile.
Dans le cadre d'une analyse assez superficielle on peut mettre en
relation:
- les différentes zones asismiques avec les bassins
sédimentaires les plus récents c'est-à-dire
tertaires (bassin Parisien et aquitain) ou des massifs anciens
ayant subi peu de remaniements à l'ère tertaire
(bande WE armoricaine et couloir à l'W du Rhône)
- et les zones sismiques avec les grands accidents cassants
(failles) intervenus lors de l'histoire géologique de la
France à l'ère tertaire à l'occasion de la
formation de la chaîne alpine (chaîne
principalement de collision) et pyrénéenne
(chaîne principalement de coulissage); d'autres zones
sismiques, comme la bande sud et nord armoricaine et les Limagnes
correspondent à des accidents plus anciens (zones de
subduction, de collision et de coulissage à l'ère
primaire) ayant rejoué à l'ère tertaire.
La sismicité actuelle de la France est donc
interprétée dans le cadre d'une géodynamique
globale comme les conséquences de l'histoire tectonique de
notre région mais cette histoire possède des
épisodes complexes, superposés, inaccessibles au
primaire.
La géologie demande beaucoup de travail
et on dit facilement des bêtises. Je ne suis pas certain qu'il
faille essayer de développer autrement que sous forme d'une
approche de type "conférence" les modèles liés
à la tectonique des plaques. Il est certain que les approches
par projet avec la réalisation de maquettes,
d'expériences et de montages divers sont par contre
très riches si l'on reste bien conscient que l'on est pas dans
le champ expérimental (au sens strict de
méthode expérimentale) mais dans le domaine du
modèle. Mon côté
géologue me fait dire que l'on devrait plutôt leur faire
toucher des cailloux, leur montrer sur le terrain des volcans, des
plis, des failles, et leur présenter les modèles
ensuite. Mais pourtant le travail sur de la confiture, du beurre ou
de la pâte à modeler est réellement efficace. Je
pense donc qu'il faut faire les deux, de façon
indissociable.
Présenter la répartition mondiale du volcanisme et de
l'activité sismique actuels est l'occasion rêvée
de montrer comment s'est forgée la théorie actuelle de
la tectonique des plaques.
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Un séisme est un tremblement de
terre. Les séismes sont dues à une libération brusque d'énergie accumulée en profondeur (comme un ressort comprimé longtemps qui se détendrait brusquement) entre 10 et 700 km de profondeur dans la croûte ou le manteau terrestre. Les séismes mondiaux de grande magnitude sont répartis selon des bandes étroites qui délimitent des zones "asismiques" (avec uniquement des séismes de très faible magnitude) qui sont appelées plaques. Les frontières entre plaques, fortement sismiques présentent aussi un volcanisme important. Ces données sont interprétées actuellement dans le cadre de la "tectonique des plaques". Chaque grande plaque est constituées de la partie de la couche superficielle du globe (une centaine de kilomètres d'épaisseur) appelée lithosphère qui repose sur l'asthénosphère au niveau d'une zone toujours solide (comme tout le globe terrestre à part le noyau externe) mais où les magmas seraient plus nombreux. Les plaques lithosphériques se déplacent les unes par rapport aux autres et que c'est aux frontières entre plaques que se forment la plupart des séismes et volcans. Les grandes plaques contiennent à la fois des parties d'océans et de continents, mais il existe de plus petites plaques uniquement océaniques. Deux plaques peuvent s'écarter l'une de l'autre (zone de divergence) et former des fossés (rifts) au niveau des mers (rifts océaniques des dorsales qui sont les montagnes que l'on trouve dans les grands océans) ou au niveau des continents (fossé rhénan, limagnes et surtout rift africain) (voir par exemple les modèles dans le corrigé du sujet de CRPE de x? 1999). Deux plaques peuvent aussi se rapprocher l'une de l'autre (zones de convergence): au niveau des zones de subduction la partie océanique d'une plaque s'enfonce sous une autre plaque (et peut former une chaîne de montagne volcanique comme les Andes: voir par exemple le corrigé du sujet de Toulouse 99); au niveau des zones de coulissage, de grandes failles font s'affronter deux plaques continentales (et peuvent aussi former une chaîne de montagne comme au niveau des Pyrénées) ; au niveau des zones de collision les deux parties continentales de deux plaques s'affrontent en formant des chaînes de montagnes comme l'Himalaya ou les Alpes. |
Pour que les élèves s'approprient des concepts pas toujours évidents de physique des solides ou des liquides nécessaires à la compréhension de la géologie il est certain que l'utilisation (modérée) d'expériences est efficace. Cependant ces expériences sont interprétées dans le cadre assez fermé du concept étudié : ce qui les fait qualifier d'expériences ou plutôt de modèles "analogiques". A mon avis le terme "d'analogique" est inutile. Il est clair que si l'on utilise de la confiture de framboise pour modéliser de la lave, on est bien en présence d'un modèle. Le concept de volcan que l'on a, qui décrit la réalité telle que les scientifiques la perçoivent actuellement, est présenté, comme de nombreux concepts de géologie, sous la forme de modèle. Le modèle est tout à fait similaire (homologue) à la théorie (ensemble de lois) pour les concepts sur les êtres vivants (voir pages sur la méthode expérimentale et la remarque dans la page sur les volcans). Voici une sélection d'expériences empruntée à un collègue de SVT et j'espère que vous pourrez en proposer d'autres... n'étant pas spécialiste, il est probable que mes explications soient parfois un peu inexactes et je suis prêt à corriger.
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on étire à froid un spaghetti : il casse |
le comportement ductile est possible pour un solide. A chaud (et surtout à haute pression) et donc en profondeur un solide qui a un comportement cassant en surface peut avoir un comportement ductile sans cesser d'être solide. Pour les roches la déformation est très lente (quelques centimètres par an au maximum). Le comportement cassant intervient brusquement (rupture). |
on plie à froid un spaghetti : après s'être déformé selon un arc de cercle de grand rayon il casse brusquement |
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on étire à chaud (flamme située en dessous) le spaghetti : il s'allonge de quelques millimètres puis casse |
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on plie à chaud le spaghetti (flamme toujours placée en dessous) : la déformation est plus importante qu'à froid (rayon de courbure plus petit) puis la cassure intervient. |
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une planche assez lourde repose horizontalement d'un côté sur un gobelet de plastique posé sur la tranche et de l'autre sur un support métallique rigide. On peut placer des boites d'allumettes et autres Légos figurant une ville sur la planche... au bout d'un certain temps le gobelet plie puis casse brusquement |
le passage du comportement ductile au comportement cassant est brusque. La rupture du gobelet correspond à l'épisode sismique avec déplacement. |
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des couches régulières successives de pâte à modeler sont empilées pour former un parallélépipède rectangle. On étire simultanément les deux côtés jusqu'à la rupture. |
le passage du comportement ductile (étirement) au comportement cassant est brusque. On peut visualiser des déformations de couches de pâte à modeler qui peuvent simuler de très loin le comportement de couches de roches sédimentaires.... le plan plus ou moins régulier de rupture visualise une "faille" |
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un cristallisoir (le plus grand diamètre possible) avec un fond de 1 cm d'eau est placé sur le rétroprojecteur. On fait tomber une bille au centre. Les ondes concentriques sont visibles bien qu'un peu rapides. L'utilisation d'une caméra vidéo et d'un ralenti permet de voir le premier train d'ondes puis les répliques dues aux réflexions sur les bords du cristallisoir |
ondes périodiques mais la transposition n'est pas facilement faite avec des roches de surface. |
on place des boites d'allumettes et autres légos sur le coin d'une table. On frappe brutalement du point du côté opposé à plat sur la table. Les édifices s'effondrent. Si on dispose les "édifices" sur toute la surface d'une grande plaque homogène et que l'on frappe un coup sec de marteau au centre, on peut peut-être visualiser des chutes d'autant plus marquées que l'oin s'éloigne du lieu du choc (ondes concentriques) |
la propagation de l'onde est intuitive mais non visualisée. |
* dur et mou : la dureté est la
résistance d'un matériau à la destruction
mécanique de sa structure (usure): dans
l'échelle de Mohs on utilise 10 minéraux tests;
un minéral étant plus dur qu'un autre s'il raye ce
dernier: 10:diamant, 9:corindon, 8:topaze, 7:quartz,(le verre se
place ici), 6:orthose (la lame métallique d'un couteau se
place ici), 5:apatite, 4:fluorine, 3:calcite (l'ongle se place ici),
2:gypse,1:talc. La dureté s'applique donc à une
solide. La molesse ne correspond pas à une notion
physique précise. On utilise les termes de souple,
élastique ou ductile (voir plus bas). La dureté est une
grandeur "positive", elle n'a pas d'opposé au sens courant. En
physique l'opposé de "dur" (forte résistance) n'est pas
"mou" mais "peu dur" (faible résistance). Si l'on veut mesurer
le degré de non résistance il faut plutôt parler
d'incohérence ou de faible cohésion:
* cohérence, incohérence: la
cohérence fait référence soit à
l'imbrication de divers élements dans un ensemble soit
à l'unité et à l'harmonie d'un ensemble,
l'incohérence étant la séparation ou
l'inharmonie de ces éléments. On utilise ce terme
à l'échelle d'une roche (le sable est une roche peu
cohérente sauf s'il est induré, l'argile est
très cohérente ainsi que le calcaire) ou d'une couche
(en tectonique notamment). A l'échelle d'un corps il est de
loin préférable de parler de cohésion qui
désigne la réunion d'éléments (notamment
les forces de cohésion qui décrivent les interactions
entre atomes au sein d'un corps). Lorsque l'on passe d'un solide
à un liquide ou à un gaz, les forces de cohésion
sont modifiées.
* solide, liquide, gazeux: font
référence à des états de la
matière. Un même corps peut se trouver selon
différents états suivant les conditions de pression et
de température. L'eau sur terre se touve notamment à
l'état de glace (solide), d'eau liquide ou de gaz (vapeur
d'eau). Selon les états la cohésion du corps
change.
* souple et rigide : la souplesse fait
référence à la facilité à
plier une structure et s'oppose à la
rigidité qui désigne la résistance
à la pliure. On utilise ce terme à l'échelle de
la roche, en laboratoire (et à l'air libre) c'est à
dire dans des conditions de température et de pression de la
surface: une argile humide est souple alors qu'un calcaire est
rigide. Mais DANS LA NATURE et en place, les roches sont soumises
à des pressions et des températures tout à fait
différentes et on parle alors plutôt de comportement
ductile et cassant:
* ductile et cassant: un matériau
ductile peut être
étiré sans se rompre, c'est la
ductilité; à l'opposé, un
matériau cassant se rompt losqu'on
l'étire, c'est la fragilité. Ces
termes font référence aux mécanismes
élémentaires de la déformation (à
l'échelle des composants de la roche: atomes,
minéraux). Il faut vraiment les employer dans le contexte
géologique quand on analyse la déformation d'un
matériau en place ou en laboratoire.
* plastique et élastique: la
plasticité désigne la capacité
d'un matériau à se déformer sous l'effet d'une
contrainte et à conserver sa déformation une fois la
contrainte supprimée. L'élasticité
désigne la capacité d'un matériau
déformé à retrouver sa forme initiale et
s'oppose en cela à la plasticité. Une roche plastique
n'est pas élastique car la déformation est permanente.
Ces deux termes très généraux désignent
un comportement de matériau (qui peut être
observé à différentes échelles) et non
des mécanismes précis de déformation. Un
matériau plastique peut être déformé par
déformation ductile ou cassante. Il ne faut pas dire que
plastique s'oppose à cassant ou que plastique est synonyme de
ductile. En fait tout matériau, à une
température et une pression suffisamment élevées
est déformable, plastiquement ou élastiquement. Je
renvoie au cours ci-dessus qui me semblent être suffisantes
pour fixer le vocabulaire (paragraphe: qu'est-ce
qui cause un séisme ?). Pour un liquide le comportement
rhéologique est mesuré par la viscosité
et il n'y a pas de domaine élastique (toute contrainte,
même faible, provoque une déformation permanente). On a
cependant un "seuil d'élasticité" qui correspond
à une vitesse de déformation telle qu'il y a rupture de
la cohésion du liquide.
Liminaire: je ne fais pas ici uvre de géologue ni de naturaliste. Je sais que ce qui compte ce sont les cailloux (qu'on aille les chercher en haut des montagnes ou au fond des océans: un livre: Ce que disent les pierres, Maurice Mattauer, Belin-Pour La Science) mais connaître les modèles en cours actuellement est une obligation pour l'enseignant, même si certains ne sont issus que de calculs et d'expériences de laboratoire à toute autre échelle que celle du globe (voir encore une fois la remarque sur les modèles dans la page sr les volcans). Mes études sont déjà lointaines et les modèles changent vite. J'ai fait des choix qui sont bien sûr discutables mais que j'espère sans trop d'erreurs (qui me paraissent pourtant inévitables). Je n'ai aucune prétention à présenter le seul modèle valable.
On est encore au stade de l'exploration des fonds
océaniques il ne faut pas oublier que forer sous 2000 m d'eau
n'est pas une mince affaire; les modèles
présentés ici sont DES MODÈLES:
* le modèle 1 est un modèle
interprétatif de la structure d'une ride océanique
construit à partir d'extrapolations des observations
effectuées dans des nappes de type ophiolitiques (les
ophiolites sont des complexes de roches basiques
interprétées comme des morceaux de croûte
océanique obductées c'est-à-dire poussées
et charriées à la surface d'un continent et donc
préservées de la disparition dans
l'asthénosphère puis la mésophère);
à la base du schéma on trouvce de la péridotite
foliée du manteau supérieur d'où est issu un
magma basaltique. Ce magma est tholéitique au toit de la
chambre et donne naissance par injection à des dykes (filons
verticaux) de basaltes tholéitiques et microgabbros (les
cristaux sont de plus petite taille que dans un gabbro). Sur les
côtés de la chambre on observe une cristallisation sur
paroi froide d'un magma alcalin qui donne des cumulats de gabbros et
diorites dans la partie supérieure et des cumulats
ultrabasiques (harzburgite) dans la partie inférieure.
L'arrivée de nouveau magma en provenance du manteau se fait
par la base de la chambre. La profondeur maximale de la chambre
magmatique estimée à partir des associations
minéralogiques des basaltes et cumulats est de 25 km. La
croûte océanique est métamorphisée
dès sa formation. Les rares forages effectués dans la
couche de basalte et de gabbros ont mis à jour des rioches
serpentinisées (les pyroxènes et l'olivine sont
métamorphisés en serpentine). On pense que la
croûte est métamorphisée dans le faciès
zéolite (faible pression, faible température) alors que
le manteau supérieur atteint le faciès schistes verts
(moyenne pression, moyenne température).
* le modèle 2 est un modèle faisant le lien
entre le modèle "de terrain" précédent, issues
des ophiolites et le modèle sismique; les péridotites
de l'asthénosphère (en rouge) sont foliées du
fait des contraintes et mouvements auxquelles elles sont soumises (la
foliation est une disposition des minéraux en feuillets
acquise dans le cas de métamorphisme assez fort) et c'est en
leur sein que naît le magma basaltique (une fusion partielle de
l'ordre de 30% est probable) qui monte vers la surface à la
faveur de failles jusque dans la chambre magmatique supérieure
qui est à moins de 25 km en dessous du fond de l'océan.
Latéralement par rapport à l'axe de la dorsale, le
manteau supérieur est formé de péridotites
foliées et plissées qui atteignent le faciès
schistes verts du métamorphisme (moyenne pression et moyenne
température).
* le modèle 3 est beaucoup plus récent et tient
compte de l'analyse de plus en plus fine des très nombreux
séismes enregistrés à la surface de la terre et
permettant de connaître de façon indirecte les
caractéristiques physico-chimiques du manteau (on parle de
tomographie sismique par analogie avec la tomographie X ou
scanner, utilisé en biologie); les premiers résultats
concernant le manteau situé sous le continent américain
ont été publiés par S. Grandt et son
équipe du Texas en 1997 suivis en 1998 par les
résultats portant sur le manteau situé sous la
chaîne himalayenne (plus de 82.000 séismes ayant eu lieu
entre 1964 et 1995 ont été analysés) par Harmen
Bijwaard et son équipe d'Utrecht. Au niveau des dorsales
l'hypothèse d'un panache ascendant ou tout au moins de bulles
d'origine profonde est beaucoup plus ancienne que pour les zones de
subduction et de continents (voir ci-dessous). Mais c'est
récemment que l'on a présenté de façon
systématique des courants mantelliques qui viennent s'ajouter
aux courants asthénosphériques qui tous les deux
perturbent les mouvements des plaques dont le moteur principal reste
leur propre gravité.
Sur le modèle à l'échelle du globe, les
mouvements mantelliques proposés pour l'interprétation
des données de la tomographie sismique (voir ci-dessus)
s'ajoutent aux mouvements de convection
asthénosphériques. Ces modèles sont des
extrapolations des données qui ne couvrent pas toutes les
marges mondiales.
* à gauche, la subduction de la plaque océanique
pacifique se prolonge sous le continent sud-américain et une
plaque froide (lithosphère en noir) plonge vers le
noyau accompagnée d'une zone épaisse du manteau
supérieur (en violet). A la base
du manteau inférieur des masses énormes froides (en
bleu) sont interprétées
comme des "cimetières" de plaques océaniques.
Au-dessus est représenté, extrêmement
schématiquement, une interprétation moderne de la
chaîne andine (des Andes): à la subduction
océanique (phase 1) font suite des subductions
continentales (dans la zone de croûte amincie en
arrière à la zone de subduction océanique, une
partie de la plaque continentale plonge à sous tour sous une
autre partie de la plaque continentale, ce que Maurice Mattauer a
nommé: subduction continentale). Ce mécanisme a
été proposé pour la première fois pour la
chaîne himalayenne et conforté par les résultats
de la tomographie sismique. Ce modèle découle d'une
idée nouvelle en géologie selon laquelle la convergence
ne s'arrête pas lors d'une collision (à l'inverse d'une
obduction) puisqu'elle peut se continuer par une subduction
continentale. Cette idée va aussi contre une idée
dominante de la tectonique des plaques antérieure selon
laquelle les plaques légères ne peuvent pas s'enfoncer
dans l'asthénosphère.
* à droite, est tout d'abord représenté
le super panache (c'est une masse mantellique plus chaude dont
l'origine est aussi située à la base du manteau, en
rouge) que l'on pense avoir
détecté sous le contient africain et qui serait
responsable du soulèvement de celui-ci; ensuite la dorsale
indienne avec son panache plus modeste, peut-être issu du super
panache voisin; et enfin le continent asiatique coupé
grossièrement selon un axe N-S et présentant la
chaîne himalayenne et ses morceaux de plaque
lithosphérique accompagnée de manteau supérieur
froid qui semblent gagner la base du manteau inférieur.
Au-dessus un modèle très schématique de la
chaîne himalayenne reprend cette idée de
subduction océanique (phase 1) suivie par une
collision en phase 2 (la composante de coulissage n'est
pas représentée mais est extrêmement importante
dans cette chaîne) puis par une subduction continentale
(en phase 3) au niveau d'une zone de croûte continentale
amincie.
Il est à noter que cette "nouvelle" tectonique s'applique aux
roches continentales et aux océans actuels mais que dans le
passé, on observe d'une part des roches (ceintures vertes
précambriennes par exemple) qu'on ne sait expliquer que par
des taux de fusion du manteau supérieurs à 40%, et que,
d'autre part, étant donné que les océans
subductés qui ont donné naissance aux roches
continentales anciennes ne sont plus accessibles, la reconstitution
des mécanismes est pour le moins délicate. La
tectonique des plaques est une théorie qui devient explicative
à partir de l'ère primaire tout au plus, ce qui ne
constitue pas la majeure partie de l'histoire de la terre, pour ce
que l'on en sait.
Plus récemment encore les mouvements mantelliques ont
été étudiés dans leur composante
horizontale (transferts latéraux de part et d'autre d'une zone
de subduction ou de collision). Mais cette nouvelle tectonique "sous
les plaques" en est encore à ses balbutiements
(voir l'article de Maurice Mattauer, "La
tectonique sous les plaques", Pour la Science, 295, mai
2002, p 70-75). M. Mattauer propose par exemple, à
l'échelle des continents, de faire découler de la
subduction de la plaque pacifique-est sous le continent de
l'amérique du sud, la formation, au nord de l'arc insulaire
des antilles, et au sud de la nouvelle écosse; le manteau
supérieur, s'écoulant latéralement et
horizontalement le long du plan de subduction.
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