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Sources: Enseigner la géologie, collège-lycée, Nathan, 1992; Dictionnaire de géologie, A. Foucault et J.F. Raoult, Masson, 1992; Les volcans, Hélène Le Meur et Claude Jaupart, La recherche, Mars 2000, 64-67; Le dossier de Science et Vie Junior (Dans l'enfer des volcans : les cracheurs de feu ) du mois d'avril 2000 (SVJ n°127) peut être source d'illustrations.
Volcan vient de Vulcanus, Vulcain, dieu du feu des romains
: c'est le lieu où les produits des magmas en fusion
atteignent la surface de la planète (terre, lune ou autre
corps céleste avec une croûte solide et une graine
pouvant présenter une fusion partielle : planètes
solides).
Un volcan n'est donc pas toujours un cône; cela peut
être une simple fracture dans le sol, par où sortent des
produits volcaniques variés (liquides, solides ou gazeux).
Les volcans peuvent être situés sur terre, à
l'air libre ou sous un lac, ou au fond des mers.
Les typologies morphologiques des cônes
volcaniques n'ont que peut d'intérêt pour le concept.
La terminologie des différents types d'édifices est
inutile à mon avis, même si il est compréhensible
que du point de vue de la géographie morphologique on souhaite
s'y intéresser (c'est l'environnement humain qui en fait alors
l'intérêt).
(Le concept du volcan présenté ainsi est récent et ne date que des années 1960)
Tous les produits du volcanisme ne donnent pas des roches volcaniques : les gaz peuvent brûler, tuer, modifier la composition chimique des eaux d'un lac mais ne peuvent pas donner de roches.
Les roches volcaniques sont des roches issues d'un magma solidifié (refroidi, cristallisé) en surface. Elles font partie des roches magmatiques (issues d'un magma) comme les roches plutoniques.
Les produits du volcanisme peuvent être des solides, des liquides ou des gaz :
* D'abord parce que les magmas ont des compositions chimiques
différentes et donnent donc des produits différents
(plus ou moins visqueux, plus ou moins explosifs, notamment en
fonction de la quantité de fluides qu'ils renferment...)
* Ensuite on distingue deux grandes modalités éruptives
:
* Enfin parce que les magmas ne viennent pas tous du même endroit et n'ont pas tous le même trajet :
Remarque: |
une croûte d'une épaisseur de moins de 150 km repose sur un manteau qui referme un noyau (renfermant lui-même une graine). L'intérieur de la terre est solide (sauf le noyau externe qui représente moins de 15% du volume terrestre) avec des taux de fusion inférieurs à 1% en général. La composition chimique du manteau est connue avec une assez bonne certitude: il est formé de péridotite (olivine 80%, pyroxène 15% et 5% d'autres minéraux). La croûte continentale (70 km environ d'épaisseur moyenne mais certaines montagnes s'enracinent plus profondémment et il faut aussi compter les reliefs) est essentiellement formée de gneiss et de micaschistes avec quelques granites et recouverte de roches sédimentaires. La croûte océanique (environ 10 kilomètres d'épaisseur mais elle peut atteindre 50 km) est formée de gabbros (de même composition chimique que le basalte mais, cristallisés en profondeur, les gabbros sont des roches plutoniques) surmontés par des basaltes.
La plupart des magmas prennent naissance dans le manteau supérieur (70-200 km à comparer avec les 6370 km de rayon terrestre). Le taux de fusion (inférieur à 30%) détermine la quantité d'éléments qui entrent dans la composition du magma (le Mg et le Fe sont moins fusibles que le sodium et le potassium par exemple qui rentrent plus facilement dans la phase liquide): par exemple un magma issu d'un taux de fusion de 5% conduit à des basaltes dits alcalins (les principaux basaltes de la chaîne des Puys par exemple) et un taux de fusion de 30% à un basalte dit tholéitique (composant majeur de la croûte océanique superficielle).
C'est ce que l'on appelle le contexte géodynamique car l'interprétation de la localisation des zones volcaniques se fait dans le cadre d'une théorie générale de la structure et de la dynamique du globe qualifiée de "théorie de la tectonique des plaques" de façon un peu démodée maintenant.
On distingue :
Remarque: il est certain qu'il existe des types intermédiaires: par exemple l'Etna qui est considéré maintenant comme un volcan de point chaud (alcalin) né il y a 520.000 ans et qui subit maintenant l'influence de la subduction de la mer ionienne à l'est et devient donc de plus en plus riche en gaz (CO2, eau, chlore..;) et en potassium, ce qui sont des caractéristiques d'un magmatisme d'arc insulaire (voir "La double identité du géant sicilien", Fabienne Lemarchand, La Recherche, 347, novembre 2001, 18-19).
Ils sont encore craints car parfois meurtriers mais source de bienfaits aussi :
La géologie demande beaucoup de travail et on dit facilement des bêtises. Je ne suis pas certain qu'il faille essayer de développer autrement que sous forme d'une approche de type "conférence" les modèles liés à la tectonique des plaques. Il est certain que les approches par projet avec la réalisation de maquettes, d'expériences et de montages divers sont par contre très riches si l'on reste bien conscient que l'on est pas dans le champ expérimental (au sens strict de méthode expérimentale) mais dans le domaine du modèle. Mon côté géologue me fait dire que l'on devrait plutôt leur faire toucher des cailloux, leur montrer sur le terrain des volcans, des plis, des failles, et leur présenter les modèles ensuite. Mais pourtant le travail sur de la confiture, du beurre ou de la pâte à modeler est réellement efficace. Je pense donc qu'il faut faire les deux, de façon indissociable.
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Un volcan est le lieu où un magma constitué de roches en fusion provenant de l'intérieur de la terre, arrive à la surface de la terre soit à l'air libre soit sous l'eau d'un lac ou d'un océan. Certains volcans ne sont donc pas du tout spectaculaires et ne sont qu'une simple fracture du sol par laquelle sortent des laves. D'autres volcans forment de superbes cônes par accumulation de laves lors d'éruptions successives Les produits rejetées par un volcan peuvent être solides (laves très visqueuses, cendres, bombes...), liquides (laves très fluides, coulées de boues de cendres...) ou gazeux (gaz le plus souvent toxiques : fumerolles...). Le volcanisme est souvent calme (type
effusif) et donne des coulées de lave qui sont plus
spectaculaires que dangereuses même si certaines,
très fluides, peuvent couler à la vitesse d'un
cheval au galop; mais les gaz toxiques qui accompagnent ces
éruptions sont par contre très meurtriers. L'activité volcanique est permanente
et discrète au fond des océans et
assez rare sur les continents mais
souvent spectaculaire et meurtrière (du fait bien
évidemment de la présence des hommes). Les roches volcaniques et les zones de volcanisme actif sont aussi source de richesse pour l'homme qui y trouve des matériaux de construction, des minerais ou encore une source d'énergie thermique (chaleur). |
Pour que les élèves s'approprient des concepts -pas toujours évidents- de physique des solides (ou des liquides) nécessaires à la compréhension de la géologie, il est certain que l'utilisation (modérée) d'expériences est efficace. Cependant, ces expériences sont interprétées dans le cadre assez fermé du concept étudié : ce qui les fait qualifier d'expériences ou plutôt de modèles "analogiques". A mon avis le terme "d'analogique" est inutile. Il est clair que si l'on utilise de la confiture de framboise pour modéliser de la lave, on est bien en présence d'un modèle. Le concept de volcan que l'on a, qui décrit la réalité telle que les scientifiques la perçoivent actuellement, est présenté, comme de nombreux concepts de géologie, sous la forme de modèle. Le modèle est tout à fait similaire (homologue) à la théorie (ensemble de lois) pour les concepts sur les êtres vivants (voir pages sur la méthode expérimentale).
Remarque:
Je conseille la lecture de l'article de Claude Jaupart dans La
Recherche n°330 d'avril 2000 : "Les sciences de la terre en
quête d'une méthode" (p 60-65): en voici trois
illustrations:
modèle numérique (simulation)
modèle géologique ou
naturaliste
Voici une sélection d'expériences que j'emprunte à un collègue de SVT et j'espère que vous pourrez en proposer d'autres... n'étant pas spécialiste, il est probable que mes explications soient parfois un peu inexactes et je suis prêt à corriger.
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Un morceau de beurre placé dans une bouteille en plastique ouverte plongée dans de l'eau chaude fond. |
A forte pression la roche (beurre) ne fond pas. Lorsqu'elle est décompressée (zone en distension, par exemple lors de l'écartement de deux plaques lithosphériques) le magma (beurre fondu) apparaît. |
Si l'on met le beurre sous pression (on ferme la bouteille par une valve de pompe à vélo, on pompe activement), le beurre ne fond plus même si la bouteille est immergée dans l'eau bien chaude. |
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Une casserole de lait (le lait écrémé convient aussi) chauffée : on voit les bulles de gaz enrobés de protéines qui font monter (et déborder) le liquide |
pour le magma on est plutôt à
température constante et c'est la pression qui
diminue mais l'effet est le même: les
éléments les plus volatils passent de la phase
liquide à la phase gazeuse et les bulles poussent le
liquide vers le haut : c'est donc ici plutôt le
mécanisme de l'éruption proprement dite qui
est modélisé. |
Une bouteille de Perrier ou de boisson gazeuse est débouchée (on augmente le volume et donc on décompresse) : les bulles apparaissent et le liquide sort en même temps que le gaz. Le fait de secouer la bouteille avant favorise l'apparition des bulles.
(voir par exemple la page sur les carbonates) |
Remarque:
Lorsqu'un plongeur respecte les paliers de décompression ou
lorsque l'on place un plongeur remonté trop rapidement
à la surface dans un caisson hyperbare, c'est toujours le
même phénomène : lorsque l'on diminue la
pression, l'azote dissous dans le sang à tendance à se
dégager et former des poches pouvant causer des embolies
gazeuses (dysbarisme ou maladie des caissons). C'est le même
danger pour un cosmonaute qui serait placé dans le vide et qui
verrait l'eau de son corps se vaporiser.
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