II. Mécanismes de l'immunité (2ème partie)
Nouveau
cours 2008 :
généralités
- SIDA
-VIH
Tout ce chapitre correspond à une refonte des
éléments du programme dans un souci de cohérence
avec la conception de la vie présentée dans le cours de
seconde.
Étant donné que certaines affirmations de ce cours
peuvent parfois surprendre, j'ai indiqué une
référence précise de la source utilisée
(essentiellement : Immunologie de J.P. Revillard, De Boeck
Université, 1995 ; La tuberculose, Véronique
Vincent, 1998, Pour la Science, Dossier "Les maladies
émergentes" ; Tuberculose, chiffres et
polémique, Roy M. Anderson, 1999, La Recherche, 319, avril
1999; La tuberculose, mythes et réalités,
Olivier Neyrolles et Brigitte Gicquel, Pour La Science, 303, janvier
2003, 46-53; Les virus herpès humains,
Hélène Collandre et Alberto Epstein, 1998, Pour la
Science, Dossier "Les maladies émergentes" ;
Microbiologie, Prescott, Harley et Klein, 1995, De Boeck
Université - un article à ajouter ce Noël 2001:
La cellule-mémoire, gardien de l'immunité,
Henrique Veiga-Fernandes, La Recherche, 349, janvier 2002, 38-41)
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Quelques précisions sur les principales étapes des réponses immunitaires suite à une blessure superficielle :
Lors d'une blessure accidentelle certains organismes étrangers pénètrent dans l'organisme. La plupart du temps ils sont déjà présents à la surface ou dans l'organisme mais ils changent de milieu et passent d'un milieu surveillé, confiné, à un nouvel espace, où ils ne sont pas les bienvenus. Les mécanismes non spécifiques de défense de l'homme mis en jeu à la suite d'une blessure, ou d'une lésion produite par un agent pathogène, sont regroupés sous le terme de réaction inflammatoire ou plus précisément d'inflammation. Cette réaction de type inflammatoire conduit à l'élimination des éléments étrangers essentiellement par phagocytose.
L'inflammation est donc une réaction
défensive de l'organisme. L'inflammation est non
spécifique d'une cause particulière (par exemple un
type de microbe), localisée (à une blessure ou à
un tissu), et présente 5 caractéristiques :
douleur, chaleur (élévation de
température), gonflement (dème) et
rougeur, de la région atteinte et altération
de la fonction du tissu lésé. Ces signes cliniques
sont dus à des événements physiologiques et
cellulaires qui sont extrêmement complexes et dont voici juste
un aperçu :
Remarque (au 8/12/2001):
Le document de l'APBG: La peau humaine, coproduction
APBG-INSERM, est une excellente source documentaire qui permet de
compléter cette partie si un collègue souhaite
présenter la blessure comme exemple de point de départ
d'une réaction immunitaire spécifique. Dans ce cas ce
sont les cellules de Langerhans de l'épiderme qui jouent le
rôle de cellules présentatrices d'antigène (CpAg)
(p 54-55) et qui migrent vers les ganglions lymphatiques pour
présenter les déterminants antigéniques en
association avec les molécules HLA aux lyphocytes T. Il y a
même un exercice proposé (p 48-49).
Remarque bis: |
Lorsqu'un agent se développe et se multiplie (ou est multiplié) dans, ou sur, ou encore par,un hôte, ce dernier subit une infection. Une infection peut ou non conduire à une maladie (pathogénie). Une maladie infectieuse est une modification d'un état de bonne santé par un agent qui se multiplie (ou est multiplié) et qui provoque, pour la totalité du corps ou pour une partie de celui-ci, une incapacité à réaliser ses fonctions. Tout agent causant une maladie est qualifié de pathogène. Sa capacité à provoquer une maladie est appelée "pouvoir pathogène". Celui-ci est mesuré par ce que l'on nomme la virulence d'un agent. Cette virulence déterminée expérimentalement par le nombre d'agents pathogènes capables d'infecter (dose infectieuse 50 ou DI50) ou de tuer (dose létale 50 ou DL50) 50% des hôtes d'un groupe expérimental ("modèles" animaux ou cultures cellulaires...). La virulence est elle-même sous la dépendance de trois facteurs qualifiés de pouvoirs : pouvoir invasif (capacité à se répandre dans les tissus voisins du foyer d'infection), pouvoir infectieux (capacité à établir un foyer infectieux localisé) et pouvoir toxinogène (capacité à produire des toxines, substances chimiques nuisibles à l'hôte).
On peut distinguer plusieurs étapes dans une maladie : voici un exemple de description de ces étapes :
Avertissement : le but de cette partie n'est pas une étude de la maladie mais une étude du déroulement de la réponse immunitaire suite à une invasion bactérienne.
La maladie : Les symptômes de la tuberculose
sont la fièvre, la fatigue et la perte de poids. Une toux,
caractéristique des maladies pulmonaires, peut entraîner
des expectorations de crachats sanguinolents.
La maladie est une infection c'est-à-dire que le
pouvoir pathogène de l'agent de la tuberculose résulte
directement de la multiplication du parasite dans les cellules, ce
qui provoque la nécrose (mort) des tissus (la plupart
du temps le tissu pulmonaire mais l'agent pathogène peut aussi
s'étendre à d'autres tissus). (N.B. : Une
deuxième forme de maladie (comme c'est le cas par exemple pour
le choléra, le tétanos, la diphtérie...) peut
être une intoxication : lorsque le germe
secrète une toxine ou substance nocive).
Cependant, la virulence du bacille semble aussi
passer par de nombreuses molécules,
sécrétées ou non; on a ainsi isolé
très récemment une protéine
sécrétée par le bacille et qui lui permettrait
de coloniser d'autres organes que les poumons; on connaît aussi
une enzyme (isocitrate lyase) interne qui permet à la
bactérie de survivre en conditions anaérobies au sein
du granulome (voir ci-dessous). On pourrait ainsi citer de nombreux
autres moyens de défense de la bactérie qui augmente
son pouvoir pathogène.
A la fin du 19ème siècle, à l'époque de
Koch, la tuberculose était responsable d'un
décès sur 7 en Europe et atteignait un jeune adulte
actif sur 3. En 1998, un tiers de la population mondiale est
infectée par le bacille tuberculeux (plus d'un milliard de
personnes) et environ 8 millions de nouveaux cas apparaissent chaque
année avec plus de 3 millions de décès annuels.
Essentiellement en Asie mais aussi en Afrique. Depuis 1980, le nombre
de cas dans les pays industrialisés augmente. En France on
estime l'incidence de la maladie à 17 cas pour 100.000
habitants. Une étude récente dont les grandes lignes
sont données dans un article de la Recherche d'avril 1999
(voir biblio en haut de cette page), cite une estimation de l'OMS de
90 millions de nouveaux cas entre 1990 et 2000. Les stratégies
à adopter sont discutées sans concession pour les
statistiques habituelles dont le degré de fiabilité
n'est pas toujours excellent. Le débat n'est certes pas
clos.
L'agent : C'est Koch qui, en 1882 a découvert le bacille de la tuberculose (voir panorama historique). On lui donne aussi le nom de bacille de Koch. C'est une Mycobactérie . Ce groupe est composé de bactéries allongées (bacilles) droit ou incurvés, pouvant former de filaments parfois ramifiés qui se fragmentent rapidement pour donner des bacilles. Elles ne se développent que très lentement (temps d'incubation de l'ordre de 40 jours pour former une colonie visible). La composition de leur paroi (riche en acides gras complexes) permet de les colorer spécifiquement (bactéries acido-alcoolo-résistantes car la fuschine basique rouge ne peut être enlevée de leur paroi par un traitement à l'acide-alcool ; pour la petite histoire, et pour relativiser une fois de plus le contenu scientifique des encyclopédies, le dictionnaire Hachette multimédia les présente comme des bactéries résistantes à l'acide et à l'alcool à 90°C...!!!). Certaines mycobactéries sont responsables de maladies du bétail et Mycobacterium tuberculosis est l'agent principal de la tuberculose humaine. L'autre maladie humaine importante due à des mycobactéries est la lèpre, causée par Mycobacterium leprae. Le séquençage du génome complet de Mycobacterium tuberculosis a été achevé en 1998.
Une première infection (ou primo-infection) passe normalement inaperçue : le système immunitaire fonctionne d'habitude correctement. La tuberculose primaire commence, après l'entrée des bacilles dans l'appareil respiratoire, par leur multiplication dans les alvéoles pulmonaires. Certains bacilles se développent dans les neutrophiles, les macrophages "accourus" lors de l'infection (inflammation) et surtout les cellules dendritiques (cellules du système réticulo-histiocytaire qui sont de la même lignée que les macrophages - voir tableau des cellules immunitaires) . Ces dernières peuvent migrer vers les ganglions lymphatiques de l'appareil respiratoire (trachéobronchiques).
Lors de la phase d'immunité innée
comme on appelle désormais volontiers la
première phase de l'activation du système immunitaire,
les mécanismes mis en jeu - que l'on pensait non
spécifiques - semblent plus diversifiés que le terme
général d'inflammation ne le laisse
supposer.
La mycobactérie de la tuberculose est
préférentiellement
phagocytée par les macrophages par au
moins trois mécanismes (La tuberculose, mythes
et réalités, Olivier Neyrolles et Brigitte Gicquel,
Pour La Science, 303, janvier 2003, 49):
* en présence des protéines du complément
activé (voir ci-après) il y a
phagocytose facilitée par opsonisation,
c'est-à-dire que les protéines du complément se
fixent sur la paroi bactérienne (fractions C3b et C3bi) et
facilitent ainsi l'adhérence du bacille avec les
récepteurs (dits CR) de la membrane du macrophage;
* lorsque le complément est inactif le bacille libère
lui-même une enzyme (C3-convertase) capable d'activer les
fractions du complément nécessaires à sont
opsonisation (C3b à partir de C2a);
* enfin, les résidus mannose (sucre) de la paroi de la
bactérie peuvent adhérer à des récepteurs
sépcifiques de la membrane du phagocyte (récepteurs
MR).
On a noté que les récepteurs CR et MR étaient
plus ou moins exprimés à des moments différents
de la maturation et de l'activation du macrophage, ce qui conduisait
le bacille à pouvoir pénétrer aussi facilement
dans des macrophages immatures que des macrophages
activés.
Ensuite, les bacilles phagocytés sont capables
d'empêcher (grâce à une pompe à protons au
niveau de leur membrane) le phagosome de perdre son acidité et
d'évoluer en phagolysosome où viennent se
déverser les enzymes lytiques (voir ci-dessus la
phagocytose). Il sont donc capables de
résister au sein de leurs vacuoles de
phagocytose.
Les bacilles pénètrent aussi dans les cellules
dendritiques grâce aux récepteurs CR et MR de ces
dernières. Mais d'autres récepteurs, spécifiques
des cellules dendritiques (DC-SIGN), semblent aussi intervenir en
reconnaissant des sucres spécifiques de la paroi de
Mycobacterium tuberculosis.
Les cellules dendritiques matures et les macrophages
sécrétent des cytokines, notamment
l'interleukine 12 en réponse à la stimulation de
récepteurs (TLR) dont on connaît des formes
différentes mais voisines chez de nombreux organismes,
notamment chez les insectes.
Remarque:
Afin de s'activer les unes les autres, les cellules dendritiques
peuvent communiquer entre elles en accolant leurs membranes mais on
connaît un autre système de communication entre cellules
dendritiques à l'aide de nanotubules creux (petits tubes
cytoplasmiques de quelques dizaines à quelques centaines de
nanomètres) Functional Connectivity between Immune Cells
Mediated by Tunneling Nanotubules, Simon C. Watkins and Russell
D. Salter, Immunity, Vol. 23, 309&endash;318,
September, 2005 (article EN ANGLAIS accessible sur internet à
l'adresse: http://www.microbio.uab.edu/CMIJournalClub/Oct10.pdf
et surtout les films et figures supplémentaires sont
accessibles à l'adresse: http://www.immunity.com/cgi/content/full/23/3/309/DC1/
); voir brève de Pour la Science, 338 (déc 2005),
20.
Dans les ganglions lymphatiques à lieu la présentation des antigènes tuberculeux par les cellules dendritiques infectées aux lymphocytes T auxiliaires. C'est le point de départ de la réponse immunitaire spécifique. La contamination peut gagner, de là, l'ensemble du système sanguin.
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Dans les ganglions trachéobronchiques on observe
de nombreux contacts cellulaires entre les
macrophages et les lymphocytes T (schéma ci-contre).
Ces figures sont interprétées comme une
coopération cellulaire entre ces deux types de
cellules. Les macrophages infectés présentant
des fragments des protéines bactériennes
(fragments antigéniques ou déterminants
antigéniques) en association avec leur
molécules HLA (on parle, abusivement à mon
sens, de soi modifié). Les récepteurs T (rT)
et complexe CD3 des lymphocytes T effectuant alors une
double reconnaissance des molécules HLA et de
l'Ag. On parle d'activation ou de reconnaissance restreinte
au CMH car les molécules HLA sont indispensables
à la reconnaissance de l'Ag par les rT. N.B.: on remarquera que, en accord
avec le programme et dans un souci de cohérence avec
les aspects développés plus haut sur le soi
moléculaire, je ne reprend pas à mon compte
les notions de clone immunocompétent,
sélection clonale ou encore expansion clonale |
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Remarque: la zone de jonction cellulaire entre une CpAg et un lymphocyte T a été nommé récemment "synapse immunologique" (au sens étymologique de "zone de contact") par des chercheurs qui y ont découvert des molécules qu'ils pensaient être spécifiques de la jonction neuromusculaire (voir "Les synapses jouent sur les deux tableaux", Olivier Blond, La Recherche, 357, octobre 2002, 14-15). On peut aussi souligner la ressemblance morphologique entre de nombreuses CpAg interdigitées et les neurones, sans oublier cependant que celles-ci sont toutes issues de la lignée myéloïde (voir TP), embryologiquement différentes des cellules nerveuses (issues de deux feuillets embryonnaires différents: l'ectoblaste (neuroblaste) et le mésoblaste (splanchnopleure)). Du point de vue fonctionnel les différences semblent aussi très marquées. Cependant le concept est attrayant en ce qu'il réunit ce que je me suis efforcé de présenter comme le système de communication interne de l'organisme, immunitaire, et le système nerveux, tourné vers l'extérieur (voir bilan plus loin). |
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Les lymphocytes activés par les cellules
dendritiques présentatrices d'Ag migrent alors sur
les lieux de l'infection. Lors de leur migration, les lymphocytes obéissent
à une attraction chimique (chimiotactisme) due
à des molécules qualifiées de
chimiokines et à leurs récepteurs peu
spécifiques situés sur les membranes des
cellules cibles. Actuellement on connaît 43
chimiokines et 17 récepteurs. Lors des
premières semaines qui suivent la contamination
des granulomes se forment ainsi par
agglomération de lymphocytes activés autour
des poches contenant des bactéries. Lors de la lyse des cellules infectées (surtout macrophages ici) ils peuvent ainsi contribuer à la destruction des bactéries mais aussi à leur dissémination, si elles résistent aux enzymes lytiques. Enfin, certaines cellules cytotoxiques peuvent lyser directement certaines bactéries (Gram -). (Revillard, p213) Remarque : le programme écarte volontairement de nombreux autres mécanismes de lyse par d'autres cellules, notamment par l'intermédiaire des Ac.... (Revillard ch 12-4 et 12-5) |
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Une représentation très schématique d'un mécanisme de lyse cellulaire par contact entre un LT cytotoxique et un macrophage infecté et libération de molécules perforantes (perforines) provoquant la mort de la cellule cible par nécrose en désorganisant la membrane cellulaire par un mécanisme dépendant du calcium. (voir Bordas p 127) |
Remarque:
Certains lymphocytes différenciés regressent et
deviennent des LT mémoire susceptibles, en cas de
réactivation par présentation du même
déterminant antigénique qui les a stimulé, de se
différencier en lymphocytes effecteurs de la réponse
dite secondaire (dans ce cas les LTm peuvent aussi bien
sécréter des cytokines que des perforines) et de se
diviser très rapidement . Cette réponse secondaire plus
rapide, grâce à la présence de ces cellules
mémoire est à la base du rôle des vaccins (voir
ci-dessous). (cf. La cellule-mémoire,
gardien de l'immunité, Henrique Veiga-Fernandes, La
Recherche, 349, janvier 2002, 38-41)
Trois évolutions sont possibles :
* tuberculose disséminée, la plupart du temps fatale ; la dissémination des cellules dendritiques infectées se poursuit par le sang dans tout le corps. On voit apparaître de petits tubercules contenant les bacilles qui se multiplient activement. Ces cas peuvent être détectés par une radiographie pulmonaire où l'on observe des petits nodules tuberculeux au niveau des alvéoles. Cette forme de la maladie n'apparaît que chez les enfants et des personnes très affaiblies.
* tuberculose latente : c'est l'issue la plus fréquente dans les pays industrialisés. Les personnes infectées ne sont pas malades. Du point de vue clinique cette phase correspond à une hypersensibilité cutanée (test tuberculinique, voir ci-après) et l'on peut aussi observer dans quelques cas (5%), sur des radios, de petits tubercules pulmonaires qui n'évoluent pas. On ignore les mécanismes de la latence mycobactérienne.
* tuberculose active : on observe une extension progressive des tubercules pulmonaires avec une dégénérescence des alvéoles pulmonaires et des sinus (zone de confluence vasculaire) sanguins. Les personnes sont alors contagieuses et la mort survient en absence de traitement. Le diagnostic peut être fait par test cutané, par radio pulmonaire ou par l'observation de crachats et la culture des bacilles qu'ils contiennent.
Quelques données cliniques ou
épidémiologiques
(l'épidémiologie (du grec épi
= sur et demos = le peuple) est la science qui évalue
l'apparition et le suivi d'une maladie dans une population humaine
donnée):
Transmission: par voie aérienne lorsque les malades toussent, éternuent ou même parlent.
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les particules chargées de micro-organismes et contenues dans l'aérosol sont constituées de salive et de mucus. Les microgouttes (1 µm<Ø<4 µm) peuvent rester en suspension plusieurs jours; les plus grosses gouttelettes (Ø=10 µm) sont projetées à des vitesses de 100 à 300 km/h mais s'évaporent rapidement. |
Cependant le nombre de bacilles présents dans les expectorations varie beaucoup et moins de la moitié des malades sont contagieux. La transmission vers l'homme à partir d'espèces animales sensibles (bétail, chevaux, chats, chiens) et de leurs produits (par exemple le lait) est possible ; ces espèces peuvent aussi transmettre la forme animale M. bovis.
Diagnostic : test tuberculinique: un dérivé
protéique purifié du bacille (tuberculine) est
injecté sous la peau et provoque, en cas de résultat
positif, l'apparition dans les 48h d'une induration et d'une rougeur
autour du site d'injection; chez un enfant, un test cutané
positif peut indiquer une tuberculose active ; chez un individu plus
âgé, il peut résulter d'une maladie
antérieure, d'une vaccination ou d'un test faussement positif
; ce test doit alors être complété par des
radiographies du thorax et la mise en évidence des nodules et
un isolement bactérien (isolement des bactéries
acido-alcoolo résistantes). On dispose aussi de sondes ADN
commercialisées.
Hypersensibilité : Ce résultat est du à
une hypersensibilité à médiation cellulaire (de
type IV). Une hypersensibilité est une réponse
immunitaire exagérée se manifestant après la
première exposition à un antigène et qui
endommage un tissu. L'hypersensibilité à
médiation cellulaire implique des cellules T
particulières : les cellules TDTH (delayed-type
hypersensitivity) qui prolifèrent après
sélection par les macrophages infectés
présentant l'antigène. Les cellules T activées
sécrètent alors des lymphokines qui attirent les
lymphocytes, les macrophages et les basophiles sur le lieu de
l'injection. Ces cellules provoquent des dommages tissulaires
importants (nécroses de type tubercule).
Thérapie: Avant la mise au point du traitement antituberculeux, la moitié des patients mourait, un quart était infecté de façon chronique et un quart guérissait spontanément. Aujourd'hui, un traitement bien conduit amène à la guérison de l'ensemble des malades. On associe plusieurs antibiotiques pour éviter la sélection de souches résistantes à tel ou tel antibiotique (le risque d'apparition d'une multirésistance est d'autant plus faible que le nombre d'antibiotiques utilisés simultanément est grand).L'OMS recommande l'utilisation d'isoniazide (INH), éthambutol, rifampicine et pyrazinamide pendant deux mois. Ce traitement est long, doit être continué alors que les symptômes ont disparu et n'est pas dénué d'effets secondaires, ce qui conduit certains patients à abandonner le traitement en cours et à laisser se développer des souches résistantes qui se propagent alors. Récemment des souches multi-résistantes sont apparues et se répandent rapidement, surtout dans des milieux défavorisés américains des grandes villes par exemple étant donné la faible prise en charge du traitement par l'état (11% des malades hospitalisés à Harlem finissaient leur traitement entre 1968 et 1988). L'état américain a modifié sa politique depuis 1993 et l'on observe un arrêt de l'augmentation des cas de tuberculose dans ces milieux.
Vaccin : Un vaccin (le nom vient du latin vacca=la vache ; il a été donné par Louis Pasteur lors de ses travaux sur le choléra du poulet (~1880) en hommage à Edward Jenner qui, de nombreuses années avant (travail publié en 1798), s'était servi du liquide provenant des pustules de la vaccine des vaches (maladie due à un virus : le virus de la vaccine) pour protéger les hommes de la variole) est un produit injecté (micro-organismes tués, micro-organismes vivants mais atténués ou encore toxines bactériennes inactivées ou anatoxines) qui présente un pouvoir antigénique (immunité artificielle acquise) sans présenter de pouvoir pathogène. Pour la tuberculose, c'est le bacille de Calmette et Guérin (BCG), qui est en fait le Mycobacterium bovis atténué, agent de la tuberculose bovine (il nécessite un rappel tous les 3-4 ans), qui est injecté lors de la vaccination. Il permet de réduire le risque de dissémination des bacilles de la tuberculose lors d'une primo-infection. Toutefois, si le vaccin préserve le jeune enfant contre les formes graves de la maladie comme les formes méningées (qui atteignent les tissus protecteurs du système nerveux central : les méninges), il ne protège pas totalement l'adulte. D'autres pistes sont à l'étude ; voir par exemple : Combattre un vieil ennemi: la tuberculose , un article de Science in school (http://www.scienceinschool.org/2007/issue7/tuberculosis/french/).
Récemment on a observé une recrudescence des cas de tuberculose du fait de son association avec le SIDA. En effet, chez les sujets séropositifs (contaminés et donc partiellement immunodéprimés, c'est-à-dire dont le système immunitaire est déficient) ayant eu une primo-infection, les bacilles présents à l'état dormant dans les tubercules anciens, peuvent se réactiver et conduire rapidement à une tuberculose active fatale, et ce, d'autant plus facilement, que les nodules ne sont pas souvent détectables et que le seul symptôme est souvent une fièvre prolongée, ce qui facilite la transmission du bacille. La tuberculose représente aussi pour les sidéens (malades en phase SIDA) une maladie opportuniste dès la première infection. On utilise même l'apparition de la tuberculose comme indicatrice du passage de la séropositivité au SIDA maladie (11% des patients séropositifs).
La tuberculose, de par sa recrudescence dans les pays industrialisés, est redevenue un sujet de recherche de nombreux laboratoires. Plusieurs nouveaux vaccins efficaces ont été mis au point chez le souris. Mais le modèle murin (le nom latin de la souris est Mus musculus) est assez lointain de la tuberculose humaine (deux à quatre semaines d'infection aigüe avec multiplication exponentielle du bacille, suivie par une infection chronique stationnaire avec une charge bactérienne très élevée). On hésite donc à passer aux tests chez l'homme (La tuberculose, mythes et réalités, Olivier Neyrolles et Brigitte Gicquel, Pour La Science, 303, janvier 2003, 53).
Avertissement : comme pour la partie précédente, le but de cette partie n'est pas une étude d'une maladie mais une étude du déroulement de la réponse immunitaire suite à une contamination virale.
Les virus : les virus herpès (du grec herpès = ramper) sont des assemblages nucléo-protéiques à enveloppe : on trouve des descriptions cliniques de l'herpès labial dans les écrits d'Hippocrate (vers l'an 400 avant Jésus-Christ).
neurone salive, contact direct entre l'épithélium
et le virus herpès labial (boutons de fièvre...),
encéphalites neurone voie génitale, contact direct herpès génital (fièvre,
brûlure, douleurs génitales avec petites
vésicules roses) pouvant être transmis à
l'enfant lors de l'accouchement (herpès
congénital pouvant entraîner des complications
neurologiques et même la mort) neurone inhalation, contact direct varicelle, zona (forme récurrente de la
varicelle) lymphocyte B salive, sang mononucléose infectieuse lymphocyte ? Sarcome de Kaposi
(HHV6, 7 et 8 ont été
isolés respectivement en 1986, 1987 et
1994)
(on ne sait pas si l'HHV8 est l'agent du
sarcome ...)
Les virus de type herpès font partie des virus peu cytopathogènes (qui détruisent peu les cellules de l'organisme ; à l'inverse du virus de la grippe, très cytopathogène) qui peuvent persister dans l'hôte pendant de longues périodes (souvent toute la vie) et qui causent des formes très variées de maladies selon les défenses immunitaires des individus. Classiquement voici l'évolution d'une maladie à herpès :
Remarque : la plupart des infections virales ne provoquent aucun signe visible ou correspondent à des maladies bénignes (légère fièvre par exemple). L'issue d'une maladie virale dépend de facteurs liés au virus (cytopathogénie, moyens de contourner le système immunitaire...) mais surtout de l'état du système immunitaire de l'hôte. Dans le cas d'un virus herpès la première infection est souvent inapparente (aucun signe clinique visible), puis le virus se localise dans les neurones sensitifs. Une réactivation peut avoir lieu très longtemps après à l'occasion d'un stress, d'une irradiation u.v. ou d'un déficit immunitaire (SIDA par exemple).
Contamination et pathogénie: La transmission se fait par contact direct entre les tissus épithéliaux des lèvres et le virus ou par la salive. Une ampoule apparaît au site d'entrée du virus (inoculation), le plus souvent sur les lèvres ou sur les muqueuses de la bouche ou encore sur les gencives. Ces vésicules, issues de la dégradation des cellules épithéliales par le virus, guérissent habituellement en moins d'une semaine. Pendant ce temps le virus migre vers le ganglion du nerf trijumeau où il persiste à l'état latent pendant toute la vie de la personne infectée. Des infection récurrentes (réactivation) peuvent apparaître à la suite d'un stress ou de changements hormonaux. Le virus migre à nouveau du ganglion vers la commissure des lèvres le long des nerf périphériques et provoque l'apparition d'un bouton de fièvre. Il peut aussi provoquer des inflammations de la cornée (kératite herpétique qui provoque de nombreuses cécités). On pense que près de 70 à 90% de la population adulte est infectée par le virus HHV1 car ils possèdent des anticorps spécifiques.
Immunité non spécifique : L'entrée du virus se fait par des récepteurs spécifiques à la surface des cellules épithéliales. Il y a une grande spécificité d'hôte : seules les cellules présentant ces récepteurs sont susceptibles d'être infectées. Le virus, est ensuite répliqué par la cellule hôte qui, la plupart du temps finit par en mourir, mais non sans avoir présenté des fragments de peptides viraux qu'elle synthétise en association avec ses molécules HLA. Les mécanisme de l'inflammation connus qui luttent contre la propagation d'un virus reposent essentiellement sur un groupe de substances antivirales sécrétées par les globules blancs, les lymphocytes T activés et les cellules NK : ce sont les interférons. Ces molécules bloquent la traduction des protéines virales dans les cellules hôtes et stimulent la synthèse des molécules HLA présentant les peptides viraux au système immunitaire. Les interférons stimulent aussi la lyse directe par les cellules NK des cellules infectées par les virus.
Réponse immunitaire T spécifique : les cellules infectées présentent des peptides viraux en association avec leurs molécules de classe I et II simultanément ce qui permet une co-activation des lymphocytes T auxiliaires et T cytotoxiques reconnaissant les peptides viraux en association avec l'une ou l'autre classe de molécules HLA. (Les T auxiliaires impliquées dans cette réponse anti-virale possèdent essentiellement le CD4+ et les T cytotoxiques le CD8+). Les T cytotoxiques (que l'on peut dans ce cas nommer LT8) sont activés SIMULTANEMENT par reconnaissance du peptide viral associé aux molécules HLA de la cellule infectée ET par des cytokines produites par les lymphocytes T auxiliaires effectuant le même type de double reconnaissance à partir des peptides viraux présentés en association avec les molécules HLA de la cellule infectée (que l'on peut nommer dans ce cas LT4). La cytokine principale mise en évidence dans cette activation est l'IL-2 (interleukine 2), produite par les LT activés. (On pense que, à la suite du contact CpAg-LT, le LT exprime les gènes de l'IL-2 , de certaines moléculaires membranaires dont les récepteurs à l'IL-2. La fixation de l'IL-2 aux récepteurs de la cellule qui la produite l'autostimule et déclenche notamment la division cellulaire...L'IL-2 est considérée comme une hormone car elle est transportée par la circulation sanguine et active les cellules NK, les lymphocytes B ; à forte dose est déclenche dune fièvre, une hypotension, et de graves modifications physiologiques....).
Les LT cytotoxiques (LT8 ici) activés réalisent ensuite
la phase effectrice : ils lysent les cellules infectées par le
virus... (voir plus haut, mécanisme identique avec
libération de perforines après contact membranaire avec
la cellule cible qui est ici une cellule infectée). Vous
noterez qu'il n'y a pas besoin de déplacement des LTc qui sont
déjà en contact avec leur cellule cible.
Réponse immunitaire Ac spécifique : les lymphocytes T auxiliaires activés selon le processus décrit ci-dessus migrent aussi dans les ganglions lymphatiques voisins où ils stimulent les lymphocytes B selon un principe de coopération cellulaire faisant intervenir des contacts membranaires entre LTh et LB grâce aux rT des uns et aux molécules HLA et mIg des autres. Cette coopération met aussi en jeu des cytokines sécrétées par les LTh activés. Simultanément de petits fragments d'Ag viraux (épitopes) peuvent être reconnus directement par les mIg de LB qui internalisent alors les complexe Ag-mIg et jouent alors le rôle de cellule présentatrice d'Ag pour des lymphocytes T qui sont alors activés. La part de ces différents mécanismes est loin d'être connue avec précision dans le cas d'une infection virale à herpès. Il nous suffit de savoir qu'ils peuvent avoir lieu. En tout cas il est indubitable qu'il y a production d'Ac spécifiques dirigés contre certains petits fragments polypeptidiques du virus au pouvoir antigénique (épitopes).
Remarques: comme la plupart des infections virales, les
infections herpétiques provoquent une très forte
sécrétion d'Ac spécifiques dont la
synthèse se poursuit très longtemps (parfois pendant
toute la vie). Mais les mécanismes de cette permanence sont
inconnus (Revillard p 202). Étant donné la faible
durée de vie des plasmocytes, on pense qu'il doit y avoir un
système de présentation des Ag permanent. Mais on peut
aussi faire appel à la théorie actuelle concernant les
lymphocytes T mémoire. Ces LTm, issus du clone de LT
différenciés à la suite de la réponse
immunitaire T spécifique, formeraient une population de
cellules capables de se différencier rapidement (environ 10 h,
donc 3 fois plus vite que les cellules naïves) lors de la
deuxième présentation du déterminant
antigénique (réponse secondaire) et présenter
alors plusieurs fonctions en même temps:
sécréteurs de cytokines et de perforines. Ils
n'auraient pas besoin d'être stimulés de façon
permanente par un Ag et formeraient une population de cellules
à très longue durée de vie. (cf.
La cellule-mémoire, gardien de l'immunité,
Henrique Veiga-Fernandes, La Recherche, 349, janvier 2002, 38-41)
L'acyclovir est un des premiers
médicaments antiviraux à la fois efficace et peu
toxique à avoir été découvert: c'est un
analogue de nucléoside (élément des acides
nucléiques composé d'une base et d'un sucre) capable
d'empêcher la réplication de Herpes simplex.
L'AZT (zidovudine) efficace contre le VIH est aussi un analogue de
nucléoside. Ces composés inhibent les étapes de
synthèse d'ADN viral dans la cellule infectée
(transcription inverse dans le cas de l'AZT: passage de la
molécule d'ARN du virus à une molécule d'ADN,
réplicable). Mais les antiviraux peuvent aussi être
dirigés contre l'entrée du virus dans la cellule
hôte, la synthèse des protéines du virion ou
encore la dissémination des particules virales
(pour des données récentes voir par exemple: Les
nouveaux antiviraux, William Haseltine, Pour la
Science, 291, janvier 2002, 52-59).
En conclusion, je suis conscient de présenter aux élèves une vision du système immunitaire un peu différente de celle présentée dans les manuels scolaires, mais elle sera, à mon avis, plus féconde. Le système immunitaire me semble devoir être regardé, ainsi qu'on le fait habituellement pour un autre appareil (digestif par exemple), comme un ensemble d'organes, eux-mêmes composés de différents tissus et réalisant une même fonction : la défense de l'organisme. Si l'on se réfère par exemple à un excellent article de Michel Fougereau (La reconnaissance imunitaire, La Recherche, suplément médecine, 237, novembre 1991, pp 4-10), les concepts que je présente font peut-être figure d'idées rétrogrades. Je ne le pense pas. Si, pour un immunologiste moderne, qui a acquis de grandes compétences en anatomie, en histologie et en physiologie, il n'y a pas de danger à s'investir dans des mécanismes moléculaires, je pense par contre que, dans l'étape de formation des élèves de terminale, il est indispensable de reprendre ces bases plus générales sous peine de ne plus rien comprendre à l'organisme humain. (Il est incohérent de vouloir présenter le soi moléculaire sans parler de l'allotypie, de l'isoptypie et de l'idiotypie et donc sans parler aussi de l'origine de la diversité des Ac, notions qui ne sont pas au programme).
L'origine unique des cellules souches et la colonisation par celles-ci de certains organes en est un point essentiel. Il me semble que la connaissance du système immunitaire chez l'adulte passe par celle de sa mise en place pendant la période ftale. C'est encore l'embryologie qui se présente comme un domaine d'avenir de l'immunologie. Les cellules embryonnaires qui vont devenir les cellules immunitaires fonctionnelles doivent pour cela se différencier : c'est-à-dire acquérir leur immunocompétence. Ce qui détermine la compétence d'un tissu (ici le système immunitaire) est essentiellement son histoire, sa mémoire (c'est à ce titre que l'histoire individuelle est essentielle pour comprendre la variabilité de réponse en face d'une agression). L'expression de certains récepteurs est sans aucun doute un aspect des choses mais n'est certainement pas le seul. Il existe des déterminants cytoplasmiques de la différentiation qui font que telle cellule est compétente et que telle autre ne l'est pas (c'est encore vers des études d'embryologie expérimentale que je me tourne comme celles de Rosine Chandebois).
Deuxième point essentiel pour le système immunitaire, étant donné la dispersion des cellules qui composent le tissu immunitaire : les relations entre les cellules. C'est peut-être ce qui est le plus évident actuellement : le système immunitaire se présente comme un vaste réseau de communication entre cellules par l'intermédiaires de substances chimiques solubles (essentiellement des cytokines : substances sécrétées par des cellules en réponse à un signal spécifique; mais aussi des hormones : substances dont le taux est régulé) et de molécules membranaires permettant des contacts entre cellules (récepteurs à d'autres molécules membranaires ou à des molécules solubles). Ce système de communication présente trois aspects sur lesquels je souhaite insister : d'une part il est dynamique (toujours en mouvement) et d'autre part coordonné, enfin il est évolutif. Le dynamisme du système est essentiellement du aux deux appareils circulatoires sanguins et lymphatiques, mais aussi au fait que le système immunitaire est composé de cellules souvent isolées et capables de se déplacer activement et de changer de compartiment. La coordination de la réponse se fait plus, à mon sens, par la localisation des zones de contact entre cellules (contact membranaire ou par l'intermédiaire de cytokines à faible rayon d'action) que sont les organes lymphoïdes secondaires, que par des substances régulatrices. A ce sujet je citerai par exemple Revillard (p 301): "Il est essentiel de mieux connaître les mécanismes des réponses immunitaires locales au niveau des voies génitales si l'on veut mettre au point des vaccins contre les maladies sexuellement transmissibles" ; cet aspect de la réponse immunitaire me semble essentiel : la réponse immunitaire est locale, elle n'est pas la même selon le point de pénétration de l'Ag : il est connu qu'un Ag peut provoquer une réaction immunitaire très grave s'il est injecté, alors que sa prise orale (par la bouche) régulière peut conduire à l'absence de réaction à la suite d'une injection postérieure. Il y a donc une souplesse, une adaptation du système immunitaire qui peut aussi être formulée par le terme d'évolution. L'évolution du système immunitaire regroupe ainsi les différentes étapes de sa mise en place, la prise en compte de l'histoire individuelle, et surtout, la possibilité pour l'homme de le modifier à l'aide de vaccins, de sérums, de transplantations et autres applications médicales. La médecine est un art qui applique directement les connaissances de la science immunologique, mais elle participe aussi à l'acquisition de ces connaissances et en ce sens elle est aussi une science.