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À
quelques
années
de la
retraite, je
m'étais
décidé
à
tenter de
rédiger
un cours sur
cette question
qui ne touche
la biologie
que de
façon
tangentielle
tant la
compréhension
de la
nutrition
nécessite
une approche
originale.
J'ai
déjà
tenté
dans une page
générale
sur la
nutrition des
organismes (ancien
cours de
spécialité)
d'intégrer
quelques
modèles
de René
Thom. Il
s'agit ici non
seulement
d'utiliser ces
modèles,
mais aussi
d'intégrer
la notion de développement
durable
dans ce
qu'elle a de
particulièrement
novateur et
prometteur,
sans oublier
des concepts
plus modernes
comme celui
de la
permaculture
humaine ou
de la transition
écologique.
Il a aussi
fallu attendre
de m'engager
personnellement
dans cette
voie d'une alimentation
saine pour
que je puisse
en parler en
connaissance
de cause. Cité dans tous les programmes de SVT de cette décennie, le thème global "nourrir l'humanité" est trop ambitieux pour un enseignant de SVT. Pour les domaines où je n'écris qu'en tant qu'invité, je citerai le plus possible les sources. panorama, cours 1eS |
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Plan :
1 - La permaculture humaine 2 - Le régime Seignalet section vide |
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Sources
: Pour les chiffres et statistiques : http://www.fao.org/faostat/fr/#data/OA Le charme discret de l'intestin: tout sur un organe mal aimé, Guilia Enders, Actes Sud, 2014 - Un petit ouvrage agréable à lire et grâce auquel j'ai appris de nombreuses choses indispensables. L'homme microbiotique, Patrice Debré, Odile Jacob, 2015 - des centaines d'anecdotes et des références Structure des aliments et effets nutritionnels, A. Fardet, I. Souchon, D. Dupont coord., Quae, 2013 : un livre d'articles de spécialistes avec beaucoup de références bibliographiques, mais finalement peu d'éléments exploitables du fait de la trop grande généralité des concepts et de la forte technicité des exemples (cela montre bien que les recherches sur les aliments sont davantage tournées vers l'industrie agro-alimentaire que vers les sciences du vivant et la physiologie humaine). Permaculture humaine, Des clés pour vivre la Transition, Bernard Alonso et Cécile Guichon, Editions écosociété, 2016 : une excellente introduction https://www.universitetransition.org/permaculture-humaine-cles-vivre-transition/ http://www.permacultureinternationale.org |
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Distinction liminaire "animal" / "végétal" ou plutôt "Animaux" / "Plantes" :La classification du monde vivant qui sépare les végétaux et les animaux est extrêmement ancienne.Sans faire une étude historique de ce mot, on peut seulement noter qu'Aristote opposait déjà les animaux aux autres êtres vivants, dont les végétaux caractérisés par leur semence, ce qui les identifie aux plantes à graines (Spermaphytes). Dans son effort sans précédent de dénomination et de classification Linné distinguait classiquement les regna tria naturae - les trois royaumes de la nature- regnum lapideum, regnum vegetabile et regnum animale (le royaume des pierres, le royaume des végétaux et le royaume des animaux). Le terme latin regnum a perdu progressivement sa signification de royaume et a été malheureusement traduit par règne (voir le texte de Lucien Baillaud: http://sfbt.math.cnrs.fr/fr/sfbt/org/baillaud.html); il est incontestablement plus clair de parler de royaumes (kingdom en anglais, reino en espagnol et Reich en allemand) car cela permet notamment des changements de souveraineté dont nous laisserons l'initiative aux spécialistes. Ces distinctions, du moins pour ce qui concerne l'aspect classificatoire, ne sont plus guère pertinentes aujourd'hui du fait de l'adoption d'une classification phylogénétique en perpétuel changement au gré des découvertes. Les animaux forment peut-être le groupe qui est le plus homogène (équivalent à Métazoaires) et qui a été rapproché des champigons (Mycètes) au sein des Opisthocontes. De l'autre côté, les Plantes restent un groupe classificatoire valable que l'on peut assimiler aux végétaux au sens moderne courant. Les nombreux organismes unicellulaires sont tous éclatés dans des groupes séparés pour lesquels la division animal/végétal n'a plus aucun sens. Chaque fois que cela est possible, il faut donc utiliser les mots "Plantes" et "Animaux" plutôt que "végétaux" et "animaux"; les majuscules signifiant qu'il s'agit d'un groupe classificatoire. Cependant cette distinction animal/végétal peut s'avérer utile pour des domaines non strictement scientifiques et la philosophie n'a pas renoncé à l'utiliser. |
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1 - SE NOURRIRUne évaluation moderne des besoins à la lumière de nouvelles connaissances théoriques et physiologiques |
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1.1 - Nous sommes des allotrophes (hétérotrophes) : se nourrir est un acte social et nous pouvons choisir nos aliments parmi tous les êtres vivants |
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1.1.1 - Deviens ce que tu manges : un peu de biologie théorique |
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L'allotrophie
est le fait de
se
nourrir des
autres
êtres
vivants
(du grec "allo"
= les autres
et du grec "trophein"=
se nourrir) |
Le
lacet
de
prédation
de
René
Thom. Pour l'homme, se nourrir c'est assimiler les autres. L'homme se nourrit "des autres". On dit qu'il est "allotrophe" - la racine allo = autres, est à mon avis préférable à hétéro = qui signifie plutôt différent. Se nourrissant d'autres êtres vivants -vivants ou morts - c'est un prédateur au sens où toute nourriture devient une proie à capturer et à assimiler par la digestion. René Thom affirme "le prédateur affamé est sa proie"; voir la notion de lacet de prédation (voir illustration ci-contre) dans l'œuvre de Thom; voir aussi Les chemins du sens à travers les sciences, AL, [1984, 9. 3] (1984f9.pdf); auquel on peut aussi ajouter le travail de Philippe LACORRE, Sur un nouveau type de représentation catastrophiste pour les modélisations en biologie et sciences cognitive, Intellectica, 1997/1, 24, pp. 109-140). La nutrition allotrophe est une catastrophe de capture: deux actants, le prédateur et la proie, n'en font plus qu'un, à la fin de l'action. Il y a ici le cycle fondamental d'un retour à un niveau stable, antérieur à la capture et à l'assimilation (1967f8.pdf, p3s). La nutrition est la satisfaction d'un besoin. Un manque de nourriture ou d'eau est une instabilité. La fonction de nutrition globale peut être approchée, localement (par exemple au niveau d'une cellule), par un potentiel et l'acte de se nourrir-boire par le retour du système à une valeur minimale du potentiel. La nutrition est toujours accomplie lorsque l'organisme minimise son potentiel. Le travail de nutrition assure le maintien (la stabilité) de la forme de l'organisme (structure et dynamique). |
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La
stabilité
est une des
caractéristiques
des dynamiques
du vivant. Ce
n'est pas le
système
vivant qui est
stable (ou
immobile) mais
sa dynamique,
c'est-à-dire
ses fonctions.
On dit encore
que
l'organisme
est en
équilibre
dynamique (qu'il
fonctionne),
ce qui est le
propre d'un système
en homéostase.
Ce terme vient
du grec homéo (ou homo =
identique) et stase qui
signifie
position. La
propriété
d'un
système
en
homéostase
est l'homéostasie.
Un
système
homéostatique
est un
système
qui est stable
face à
de petites
perturbations.
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Afin
de
déterminer
le
déploiement
d'une fonction
dans l'espace
de
régulation
il faut
s'intéresser
à la
topologie de
la surface de
catastrophe,
c'est-à-dire
le lieu
où "il
se passe
quelque
chose". En
chaque point
de cette
surface, la
dynamique est
sous-tendue,
dans la
théorie
des
catastrophes,
par un conflit
entre
attracteurs.
Il faut noter
cependant que
l'on ne peut
pas
connaître
la morphologie
de toute la
surface
étant
donné
la
complexité
du vivant et
l'indéterminisme
associé
(certains
attracteurs
étranges
peuvent ne pas
être
formalisables).
On se contente
donc de
quelques cas
simples
où la
dynamique peut
être
formalisée. Dans la catastrophe de nutrition, la partie digestive correspond aux grandes valeurs de u (partie à variation lente où il n'existe qu'un seul et unique attracteur). La digestion est une assimilation de la proie par le prédateur. C'est le devenir de toute nourriture : participer à la matière et à l'énergie du prédateur-consommateur. |
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Le
flux des
nutriments
entrant dans
le milieu
intérieur
correspond
à une
dynamique de capture alors
qu'un flux
sortant
correspond
à une
dynamique de rejet; ces
deux
dynamiques
pourraient
correspondent
à une
catastrophe
unique de type fronce qui
correspond
à la
bifurcation
d'un attracteur
unique (flux
net nul ou de
référence)
en deux
attracteurs
(chaque
minimum stable
du potentiel
standard
est
relié
à un
attracteur,
voir ici et là pour
le
vocabulaire).
La fronce est
la catastrophe
probablement
la plus
courante pour
laquelle
quelques
applications
en biologie
ont
déjà
été
présentées
(voir page
sur les
modèles et article
d'Ivar Ekeland)
: cycle
cardiaque, action
enzymatique... Dans la formulation thomienne x désigne le flux, c'est la variable de sortie. Les paramètres de contrôle u, v et w du potentiel standard de la forme F(x) = x4 + u x2 + v x + w doivent donc de préférence refléter l'aspect continu de la nutrition (voir page CTmodel pou des applets et des graphiques). w est inopérant sur la dynamique (il ne modifie que la valeur du potentiel) et ne sera pas considéré.
Ensemble de bifurcation de F (équation D(a,b)=0) et sections particulières de F(x,u,v) (cercles) où x prend des valeurs critiques (u =2a et v =4b) - voir page sur les modèles |
Pour étudier ce potentiel, on représente habituellement la surface des points singuliers (où critiques) de F où le potentiel présente un minimum stable (ensemble des points où dF/dx = 0). C'est une équation algébrique du troisième degré 4x3+2ux+v = 0 ou x3+ ax+b = 0 (avec a=u/2 et b=v/4) qui possède au moins une racine réelle et au plus trois racines réelles selon la valeur du discriminant D (D=4a3+27b2). Si D < 0, il y a trois racines réelles distinctes, pour D > 0, il n'y a qu'une racine réelle (et deux complexes conjuguées) et pour D = 0, il y a trois racines réelles, mais certaines coïncident (pour D = 0 et a Ç 0 ou b Ç 0, deux racines réelles sont égales et pour D = 0 et a = b = 0, les racines sont toutes trois égales). Le graphe correspondant à l'équation D(a,b)=0 dans le plan (a,b) est appelé "ensemble de bifurcation" de F. C'est l'ensemble des points (du plan (a,b)) où les "choses changent"; là où la stabilité de F "bifurque" en présentant un ou deux ou trois points de stabilité: ce sont des points de conflit entre régimes stables reliés mathématiquement à des attracteurs (chaque minimum stable est relié à un attracteur). L'ensemble des points de catastrophe est défini qualitativement par l'ensemble des points de conflit entre attracteurs. C'est sa forme qui donne le nom à la catastrophe, ici la fronce. Une fronce (cusp) dans l'espace (x, a, b) dessinée par l'ensemble des points de catastrophe de la catastrophe élémentaire associée au potentiel standard F = x4 + ux2 + vx |
«
Proposition [de
P. Lacorre]
pour
une nouvelle
représentation
du lacet de prédation,
dans le repère
traditionnel (u,v).
Les organes du
tube digestif
du
prédateur
sont
ajoutés
en italiques,
comme
indicateurs
approximatifs
de la
progression de
la proie dans
l’organisme
du
prédateur.
Les formes de
potentiels
pour les
points de la
trajectoire
sont
données
à la
figure
suivante.
P.
Lacorre, Sur
un nouveau
type de
représentation
catastrophiste
pour les
modélisations
en biologie et
sciences
cognitives,
Intellectica,
24, 1997/1)
(figures 5 et
6) Comme figure précédente, mais dans le nouveau repère de contrôle (a,c). Les potentiels globaux (traits pleins) et composants (prédateur = tirets, proie = pointillés) sont montrés pour une sélection de points le long de la trajectoire. Au niveau psychique (resp. biologique), les potentiels composants représentent la self-prégnance (resp. prégnance vitale) du prédateur et l’alter-ego-prégnance (resp. prégnance vitale de la proie, ou prégnance alimentaire). L’étoile matérialise l’attracteur inoccupé, tandis que les saillances du prédateur et de la proie sont représentées par les cercles plein et vide, respectivement.» |
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CONSÉQUENCES | Ces
nouvelles
interprétations
de biologie
théorique
tendent
à
formaliser la
fonction de
nutrition de
façon
plus
mathématique
sans avoir
peur - comme
ont pu le
faire avec
efficacité
les physiciens
avec la notion
de force
par exemple -
de parler de champ
de nutrition.
Les champs
pourraient
être
rapprochés
des prégnances
de René
Thom. |
La
salade est ma
proie.... Tout être vivant allotrophe déploie donc un champ de nutrition qui s'identifie à la proie et lui permet de l'assimiler. Il y a une profonde similitude entre la proie et le prédateur. Nous avons à nous approprier notre nourriture qui ne doit pas seulement être regardée comme un composé chimique plus ou moins complexe, plus ou moins toxique et plus ou moins nourrissant, mais bien regarder notre proie comme un être vivant que nous allons assimiler, "faire nous-même" (du latin "similis"=semblable). |
Que
les âmes
sensibles se
rassurent,
lorsque la
proie est en
cours
d'assimilation,
elle se dirige
vers
l'attracteur
commun qui
unit le
prédateur
et sa proie.
Ce que
certains
pourraient
confondre avec
un acte
violent n'est
qu'une pente
douce vers
l'assimilation.
Cette
assimilation
permet la
croissance.
Nous
grandissons en
nous
nourrissant
des autres. Remarque: Pour les êtres vivants autotrophes, le rapport à la nourriture est totalement différent puisqu'ils se nourissent "eux-mêmes" (auto-trophes) et non pas "des autres". Ils vivent dans leur nourriture-boisson qui est formée de lumière, d'air et d'eau, qu'ils captent ou plutôt qui les pénètre ou traverse et permets ainsi leur croissance. Voir par exemple les pages sur la nutrition de terminale spécialité. |
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1.1.2 - Une fois les aliments toxiques éliminés, les limites d'acceptabilité des aliments sont sociales et culturelles, voire religieuses. |
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Des
comportements
alimentaires
et des choix
de vie
discutables. Est-il préférable d'être végétarien ? A-t-on vraiment besoin de consommer de la viande ? Les laitages sont-ils toxiques à partir d'un certain âge ? |
Ce
n'est pas le
lieu pour
discuter ces
questions. Un
des dangers
consiste
à
mettre sur le
même
plan toutes
ces tendances
alors qu'un
interdit
religieux n'a
pas la
même
valeur qu'une
sensibilité
au bien
être
animal ou un
choix
personnel
d'alimentation
à
partir de
végétaux
(autotrophes). Les réponses sont en nous, mais sortent du champ de la biologie. |
Quelques pistes : "végétarianisme", "végétalisme", "véganisme", et tout plein de mots empruntés à d'autres domaines comme "welfarisme", "spécisme", "abolitionnisme", "flexitarisme-flexitarien", "pescevégétarien"... Chacun va bientôt trouver un mot original pour désigner ses propres préférences, alors que la biologie nous unit. | Une
série
de 16 fiches
réalisées
pour le
ministère
de
l'agriculture
et de
l'alimentation
: http://agriculture.gouv.fr/16-fiches-pour-mieux-apprehender-les-comportements-alimentaires-de-2025
qui
n'évite
cependant pas
le danger du
traitement
indifférencié,
alors que la
raison est
notre outil
pour
hiérarchiser
nos
pensées. |
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1.2 -
Nous
hébergeons
et nourrissons
un microbiote
intestinal qui
comprend plus
de
bactéries
et de levures
symbiotiques
que la
totalité
de nos propres
cellules.
|
||||||
Un
microbiote
est un ensemble
d'êtres
vivants
microscopiques
qui vivent en
symbiose avec
un autre
être
vivant.
|
L'homme
comprend un
microbiote
intestinal et
des
microbiotes
associés
à
toutes ses
muqueuses
(zones en
contact avec
le milieu
extérieur)
et orifices;
peau, nez,
trachée,
bronches,
vagin....
L'ancien mot
pour
désigner
un microbiote
était "flore"
car il est
composé
principalement
de
bactéries
qui
étaient
classées
dans les
végétaux. Le microbiote intestinal - le plus riche en espèces et en nombres d'organismes de tous les microbiotes humains - comprend les trois grands groupes d'organismes du vivant : des procaryotes de types Eubactéries et Archées et des Eucaryotes (principalement des levures). Les virus, même s'ils ne sont pas vivants, sont extrêmement nombreux au sein du microbiote. |
|
De nombreuses
souches
passent par
notre
intestin, mais
peu s’y
acclimatent. 80% sont des firmicutes (dont staphylocoques, streptocoques, Lactobacillus…) et des Bactéroïdes (souvent anaérobies et cependant résistantes à la pénicilline). Les 20% restant sont surtout des Actinobacteria et des Proteobacteria. Les 2/3 des espèces sont spécifiques à chaque individu. En 2010, fût publiée la première étude métagénomique du microbiome humain à partir des selles de 124 sujets européens avec reconnaissance de 3 millions de séquences (The human microbiome project consortium, Nature 2012, 486, 207-214 et 215-221). On n’hésite pas à parler de superorganisme. |
« Il
y a plus
d’animaux
qui
s’accumulent
sur les dents
de chacun de
nous que
d’êtres
vivants dans
tous le
royaume, en
particulier
chez ceux qui
ne se lavent
jamais les
dents »
Antoni Von
Leeuwenhoeck
en 1683
à
partir
d’un
prélèvement
de plaque
dentaire. 100 milliards de bactéries dans 1g de selles, soit autant que de cellules dans notre cerveau ! La moitié de la matière des selles est constituée de bactéries. Luther (vers 1540) était réputé consommer une cuillérée de ses propres selles chaque matin. Le microbiome (aire de vie comprenant aussi le nez, trachée, bronches, vagin... et les 400 m2 de tractus digestif) est habité par plusieurs centaines de milliards d'organismes et autant de virus. Les bactéries du microbiote nous fournissent 10% de nos nutriments et autres substances absorbées (contre 90% en provenance directe des aliments). |
||
Il
existe
plusieurs types
de microbiotes
intestinaux -
que l'on
considère
comme
fixés
vers
l'âge de
3 ans - qui
déterminent
grandement nos
préférences
alimentaires -
à moins
que cela soit
l'inverse.
Notre
microbiote est
pour une
grande part
hérité
de celui de
notre
mère
qui nous l'a
transmis lors
de l'accouchement*
et
dépend
ensuite de l'allaitement**.
La question
est de savoir
si nous sommes
déterminés
ou
conditionnés
par ce
microbiote qui
nous convient
ou s'il nous
est possible
d'en changer
afin de
changer de
notre
alimentation. Des expériences sur des organismes gnotobiotiques (dont le microbiote est contrôlé) au laboratoire d'écologie microbienne de l'INRA semblent prometteuses et indiquer que l'on peut contrôler son microbiote par des choix alimentaires. Il est cependant probable que le microbiote puisse influer sur nos désirs alimentaires par le biais d'aa comme la tyrosine ou le tryptophane capables de favoriser la synthèse de neurotransmetteurs cérébraux comme la dopamine ou la sérotonine intervenant sur l'appétit et la sensation de satiété. Nos bactéries seraient capables de nous faire ressentir du plaisir et du désir face à des aliments qui leur conviennent. |
Remarques
: *chez les enfants nés par césarienne, le microbiote intestinal mis en place se fait de façon plus hétérogène avec des provenances variées en fonction des personnes qui touchent le nouveau-né et de son environnement. Mais l'hérédité reste déterminante puisque c'est bien la mère qui est la personne la plus souvent au contact de son enfant. Les bactéries aérobies ou aérotolérantes dominent d’abord, puis une fois le dioxygène intestinal consommé, les anaérobies s’installent (surtout les « bifides », bactéries lactiques formant la « flore bleue » d’Henti Tissier qui les a décrits le premier (1866-1926). Les bactéries semblent sélectionnées d’une part par leur aptitude à se fixer aux sucres du glycocalix des entérocytes et d’autre part grâce à leur capacité à échanger des molécules agissant sur les gènes avec ces mêmes cellules afin de leur faire produire des sucres et d’autres substances qui favoriseront l’installation d’un milieu favorable. Les bactéries du microbiote et les cellules intestinales de l’hôte réalisent en quelque sorte une coadaptation très rapide. Les gènes de cette adaptation sont considérés comme le résultat d’une coévolution. Pourquoi ne pas envisager que les échanges de gènes ont encore lieu à chaque fois ? ** Le lait maternel est extrêmement riche en sucres variés (une trentaine qui dépendant de la mère et des conditions physiologiques) alors que le lait de vache n’en contient que quelques-uns. Ces sucres variés sont appellés facteurs bifides car ils favorisent l’implantation des bactéries bifides. Un retard de développement chez les enfants nourris au lait de vache non « maternisé » pourrait survenir. Les bactéries lactiques, en acidifiant le milieu protègent aussi l’enfant de bactéries pathogènes. Chez les prématurés et nouveau-nés traités par des antibiotiques on observe l’implantation d’un microbiote adhérent avec de nombreux micro-organismes pathogènes. |
D'après
Giulia Enders
(p
224ss),
il existe -
peut-être
et au moins -
3 entérotypes
: - Le groupe à Bacteroïdes dominantes : ces bactéries capables de très nombreuses réactions enzymatiques favorisent aussi bien l'assimilation des sucres que des acides gras ou des protéines. C'est le groupe dominant des amateurs de charcutaille et autres mets carnés. Les bactéries de ce groupe fournissent notamment l'organisme en vitamine nommée biotine. - Le groupe à Prevotella : cette bactérie est la plus fréquente chez ceux qui sont attirés par une alimentation végétarienne, même si ces bactéries sont présentes dans tous les groupes. Elles sont souvent accompagnées de bactéries du genre Desulfovibrio. La vitamine spécifique de ce groupe est la thiamine (viatmine B1). - Le groupe à Ruminococcus : ce groupe reste controversé et il pourrait être scindé en plusieurs autres. Ces bactéries consommeraient surtout les sucres des parois végétales et produiraient notamment l'héme qui est le groupe prosthétique de l'hémoglobine. |
Le
microbiote
intestinal
possède
d'abord un
rôle complémentaire
à la
nutrition
au niveau du
gros intestin
où le
processus
digestif de
nos enzymes
propres est
pratiquement
terminé.
Les organismes
du microbiote
consomment
donc les
déchets
c'est-à-dire
les nombreuses
molécules
délaissées
par les
enzymes
digestives.
Elles libèrent
ainsi de
nouvelles
molécules
qui sont : - soit des nutriments (la cellulose des parois végétales est par exemple dégradée par le groupe des bactéries du genre Ruminococcus, alors que l'homme ne possède aucune enzyme de type cellulase capable d'hydrolyser la cellulose et libérer ainsi les glucoses dont elle est constituée), - soit des vitamines (vitamine K et B12), soit d'autres types de substances bénéfiques qui sont toutes absorbées par la paroi intestinale et qui donc profitent directement à l'hôte humain. De nombreux sucres et peptides, mal digérés par les enzymes digestives et parfois très toxiques, sont scindés en oses ou, respectivement, en plus petits peptides ou en aa par les bactéries. Certains aa indispensables (que l'homme ne peut pas synthétiser) sont directement synthétisés par des bactéries. Remarque : les transformations observées dans les fermentations lactiques des aliments (choucroute...) montrent ainsi combien les fermentations bactériennes favorisent la production de substances nutritives et vitamines que l'aliment seul n'aurait pas fourni. Il existe un important transfert de gènes entre les bactéries du microbiote et les cellules intestinales. En fait, on sait même - grâce à des suivis par fluorescence - que des bactéries du microbiote sont susceptibles de passer la paroi intestinale et d'aller délivrer leurs gènes à des cellules plus éloignées comme les cellules adipeuses ou les hépatocytes. De nombreux mécanismes immunitaires sont impliqués. On a pu transférer l'obésité d'une lignée de souris à une autre lignée par l'intermédiaire du microbiote. On a retrouvé certains gènes bactériens - considérés comme caractéristiques de l'obésité - dans la nouvelle lignée obèse. |
|||
Conséquence
principale :
nous devons prendre
soin du
microbiote
intestinal.
C'est-à-dire
qu'une
alimentation
équilibrée
pour l'homme
n'est pas
seulement
celle qui
convient
à ses
propres
cellules, mais
aussi et
d'abord une
alimentation
qui convient
aux
hôtes de
notre intestin
qui ont sans
aucun doute
évolué
avec nous. |
|
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1.3 - Les
bilans
nutritionnels
ne doivent pas
seulement
prendre en
compte
l'aspect
chimique, mais
considérer
l'aliment
comme un tout.
|
||||||
On a
commencé
à
travailler sur
les matrices
alimentaires.
Ce n'est qu'un
point de
départ,
car le travail
a surtout
été
réalisé
dans des buts
industriels
afin de
proposer des
aliments avec
des textures
de plus en
plus
appétantes.
|
||||||
1.4 - L'appareil digestif est notre interface avec le milieu extérieur que nous assimilons : il comporte des éléments nerveux et immunitaires majeurs mal connus.Au sein des fonctions de relations l'appareil digestif comprend deux volets encore mal connus : sa composante nerveuse et sa composante immunitaire. |
||||||
L'intestin,
deuxième
cerveau. |
2 - PRODUIRE(Quelques pistes sur les nouvelles techniques de production végétale et animale et leur évaluation scientifique (écologique...)) |
||||||
De nombreux
auteurs ont
dénoncé
l'imaginaire
véhiculé
par
l'utilisation
des mots "exploitation
agricole"
qui
sous-entendrait
le fait
d'exploiter la
nature et le
vivant. Du
point de vue
étymologique,
l'exploitation
vient du latin
explicitare
qui signifie déployer,
développer.
Le terme
exploitation
n'a donc pas
forcément
une
connotation de
violence faite
à la
nature. Ils
lui
préfèrent
les
appellations
de "ferme"
(qui viendrait
de l'ancien
français
signifiant
"fixer
fermement", et
qui se
référerait
donc aux
droits du
"fermier" par
rapport au
seigneur et
autres
propriétaires),
étymologie
qui n'est
guère
satisfaisante
si l'on
désire
mettre en
avant la
nature,
ou encore "domaine
agricole"
(du latin "agri"=champ
et "colere"=prendre
soin, qui est
donc une
étymologie
"neutre"). |
|
Un écosystème
est un
groupement
d'êtres
vivants
(formant une
biocénose)
vivant dans un
milieu de vie
(ou biotope). Par analogie, on parle d'agrosystème, écosystème agricole (artificiel au sens étymologie d'ars, artis = art et facere, factus= faire, fait, donc fait de main d'homme), où l'homme apporte des éléments nutritifs (engrais) ou des soins particuliers (les intrants), cultive ou élève certains organismes et prélève des organismes pour les consommer (les extrants). |
|
écosystème = biotope + biocénose |
|
La
démarche
actuelle
"environnementale
" exige que
l'on mesure le
rendement d'un
agrosystème
non pas
uniquement en
comparant les
importations
artificielles
aux
exportations
artificielles,
sans se
préoccuper
des
éléments
fournis
"gratuitement"
par la nature,
mais bien en
essayant de
dresser un
bilan global,
notamment en
termes de
surexploitation
des richesses
du sol ou en
termes de
pollution de
l'environnement.
Le respect de
l'environnement
n'est pas un
luxe. Il
s'agit sans
aucun doute
ici d'une
bonne
mondialisation,
celle des
responsabilités. Pour les consommateurs européens, à cette démarche environnementale, qui peut être solidaire, s'ajoute une exigence de sécurité alimentaire (au sens d'inoffensif pour la santé). Plus l'agrosystème modifie l'écosystème naturel plus le rendement productif est élevé (extrants-intrants) mais plus la biodiversité spécifique (nombre d'espèces vivant dans le biotope) est réduite, ce qui peut induire des dangers en cas d'épidémie (si l'espèce dominante est atteinte, toute la biocénose s'effondre). Pour augmenter les rendements, on procède aussi à des sélections d'espèces performantes et, depuis la fin du XXème siècle à la culture d'espèces génétiquement modifiées (OGM) dont les gènes artificiellement ajoutés (gènes de résistance à un ravageur, gènes intervenant dans la diminution de la taille de la tige et donc limitant la verse des céréales;..) se sont répandus dans la nature. |
La production
agricole, tant
végétale
qu'animale (voir
ci-dessus
pour ces mots)
a pour but de
produire
de la
nourriture
pour l'homme. On ne peut pas inclure dans la production agricole ni l'exploitation forestière (que le bois serve à se chauffer ou à produire divers biens ou éléments de l'habitat...), ni l'exploitation de champs de céréales en vue de la production de bioéthanol et autres dérivés combustibles. |
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On peut aller
nettement plus
loin dans la
démarche
écologique
et
s’impliquer
dans
l’agroécologie
(une
agriculture
refuse la
société
industrialisée
et
consommatrice)
ou la
permaculture
(qui
prône de
laisser le
plus possible
la place
à la
nature). Voir
le film
«
Demain". Depuis juin 2007 nous avons en France un ministère du développement durable au carrefour de l'écologie (science de l'"habitat" des êtres vivants, mais qui est parfois confondue avec une politique environnementale alors que l'homme est au centre de l'écologie), du social (qui devrait être centré sur l'homme) et l'économique (de même). Tous ces niveaux étant plus ou moins récupérés par le politique (qui est au service du bien commun). D'une bonne idée, un peu complexe, on a fait le plus souvent un slogan. |
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3- PRATIQUES(Bases scientifiques éclairant certaines pratiques) |
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Annexes1 - La permaculture humaine |
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La
permaculture
humaine
est une
approche
systémique
qui permet de
créer
des
écosystèmes
viables en
s'inspirant
des lois de la
nature |
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Constat
: nous
dépensons
actuellement
plus
d'énergie
que la terre
n'en produit
(et ne peut en
reconstituer
à
l'échelle
de notre vie) |
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La
prise de
conscience de
la nécessité
absolue d'un
changement de
comportement
vis-à-vis
des ressources
de la nature
est maintenant
ancrée
dans les pays
européens
et presque au
niveau
mondial,
notamment au
niveau des
jeunes
générations. Corolaire : nous sommes dans une période de TRANSITION ÉNERGÉTIQUE (un bon film qui présente la transition énergétique est le documentaire Demain - site internet www.demain-lefilm.com/enseignants). |
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Empreinte
écologique
:
énergie
consommée
en
"équivalent
planète"
si tous les
habitants de
la terre
consommaient
de la
même
manière.
(Pour calculer votre empreinte, voir par exemple: http://e-graine.org/calculer_son_empreinte/) Remarque : cette notion d'empreinte reste assez floue et les calculs sont assez discutables (voir par exemple une page du CNRS) Quelques principes philosophiques de la permaculture humaine - « La Terre est un bien commun (la Terre n'appartient pas à l'homme, mais l'homme à la Terre); - la vie est abondante et généreuse; - l'homme peut vivre et être heureux en harmonie avec la Terre; - il est cocréateur du monde en perpétuelle évolution». |
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Projet
: rendre
les
écosystèmes
humains plus
proches de la
nature* Le projet de la permaculture humaine est d'étendre à tous les aspects de la vie humaine la notion de permaculture en initiant des actions durables qui s'inspirent des écosystèmes naturels. Il s'agit ni plus ni moins que de changer le monde pour le rendre à nouveau écologique au sens d'équilibré et juste. Pour atteindre ce but, les moyens proposés sont : - multiplier les interactions entre les personnes - produire plus d'énergie qu'on en consomme - utiliser des outils les plus simples possibles (peu chers et faciles à réparer) * à rapprocher du biomimétisme ou biomimicry en anglais. |
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La permaculture
est une approche
philosophique,
un mouvement,
qui consiste
à
laisser faire
la nature
(Attention
! Ce mot est
très
souvent mal
compris en
français
car
assimilé
de
façon
réductrice
à une
technique
agricole !).
Le
néologisme
désigne
une culture
(du
latin cultus
= "dont
on a pris
soin")
- tant dans
son acception
agricole que
sociale,
intellectuelle,
artistique et
même
religieuse, "permanente"
(du
latin permanens
= "qui demeure
constamment")
- au sens de
durable. Un de
ses premiers
promoteurs
à
été
le japonais
Masanobu
Fukuoka (La
révolution
d'un seul brin
de paille :
une
introduction
à
l'agriculture
sauvage,
Guy
Trédaniel
Éditeur,
2015, original
en japonais
publié
en 1975
à Tokyo
et relatant
plus de 25
années
de recherche
et d'essais).
Le mouvement
de la
permaculture
est maintenant
mondial : http://www.permacultureinternationale.org. Les 3 piliers de l'agir humain permaculturel sont : - PRENDRE SOIN DE LA TERRE; du sol, des écosystèmes, de l'eau, de l'atmosphère, de la vie (à toutes ses étapes et y compris des créatures invisibles selon les croyances de chacun); - PRENDRE SOIN DE L'HUMAIN; que chaque personne puisse grandir, évoluer, s'épanouir en conscience; que chacun ait accès à l'abondance de la vie; que le travail soit organisé pour causer le moins de peine possible et pour produire les biens nécessaires; - PARTAGER ÉQUITABLEMENT LES RESSOURCES ET REDISTRIBUER LES SURPLUS ; sobriété, détachement, partage ... |
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2 - Le régime Seignalet |
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Il y a 100 milliards de bactéries dans 1g de selles (autant de cellules que dans le cerveau, mais elles occupent un bien plus petit volume…). |
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La plus vieille description du microbiote buccal vient d’Antoni Von Leeuwenhoeck en 1683 à partir d’un pélévement de plaque dentaire : « Il y a plus d’animaux qui s’accumulent sur les dents de chacun de nous que d’êtres vivants dans tout le royaume, en particulier chez ceux qui ne se lavent jamais les dents ». |
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Les termes
"microbiote
humain"
désignent
l’ensemble
des
bactéries
(eubactéries
et
archées)
et des
unicellulaires
eucaryotes
(principalement
des
mycètes
(champignons)
de type
levures) qui
vivent en
association
avec
l’homme,
quelque soit
leur
localisation.
Le microbiome (aire de vie comprenant aussi le nez, trachée, bronches, vagin... et les 400 m2 de tractus digestif) est habité par plusieurs centaines de milliards d'organismes et autant de virus. |
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