la reproduction humaine


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1. savoirs

En quelques phrases-choc:
* la reproduction est comme tout acte humain orienté vers une fin qui détermine sa qualification éthique.
* la médicalisation de la reproduction n'est pas une nécessité mais doit être discutée; elle engage les politiciens, les économistes et bien sûr les médecins mais aussi toute personne qui accepte sa responsabilité éthique.
* la manipulation de la reproduction à des fins de satisfactions personnelles ou de groupes à visées économiques est inacceptable.
* du point de vue biologique, la reproduction humaine est celle d'un mammifère et n'est pas limité à l'acte sexuel ! Elle comporte la recherche de partenaires à la suite des maturations anatomiques et physiologiques liées à la puberté (capacité à se reproduire), la fécondation-accouplement, la gestation, la naissance, l'allaitement et le soin aux jeunes (éducation).
* l'hérédité humaine, transmission des caractères, n'est probablement pratiquement jamais mendélienne et le support génétique n'est qu'un aspect de l'hérédité qui n'épuise certainement pas la question de la transmission matérielle d'un caractère d'un individu à ses descendants.

compléments issus du cours des PE1 - pour approfondir
la capacité à se reproduire : puberté, organes génitaux
la fécondation
l'hérédité
applications médicales et non médicales
éthique de la reproduction
la gestation
la naissance
l'allaitement

2. didactique et pratiques

Je ne résiste pas à la tentation de retranscrire ici les premiers paragraphes du Tavernier de 1976 : les objectifs me vont tout à fait:
« Indications pédagogiques générales
La sexualité s'étale en images
De tout temps les enfants ont rencontré le phénomène de la sexualité, même aux époques où, pour être bien élevé, il fallait, jusqu'au mariage, être totalement ignorant de ces "horribles choses". L'observation de sa propre anatomie, l'accouplement et la mise bas d'animaux, les conversations clandestines avec les camarades, ..., soulevaient un coin du voile.
De nos jours, la vie quotidienne étale le spectacle de la sexualité : affiches de films, kiosques à journaux, informations télévisées avec allusions fréquentes à la prostitution, au viol, etc., publicité faisant appel à l'érotisme et en particulier à la plastique féminine, liberté du langage,... Ces images sont souvent traumatisantes. Elles peuvent entraîner de l'anxiété (la sexualité serait-elle liée à la violence ?) et surtout donnent une image fausse de la sexualité humaine, sans amour et sans respect.
L'école peut-elle continuer à ignorer ces faits de civilisation ? Choisir de ne pas parler de ce sujet, c'est laisser à la rue et aux mass-media mercantiles la responsabilité de cette éducation puisque, en pratique, de nombreuses familles se sentent mal préparées à assumer cette responsabilité. Une attitude réticente ou gênée des adultes devant les interrogations des enfants peut faire naître le sentiment que, sur ce sujet, les échanges avec les "grandes personnes" sont interdits.

Les objectifs

Fournir à chaque enfant l'occasion de parler des problèmes relatifs à la sexualité, devant ses camarades et en présence d'un adulte, dans une bonne ambiance, simple, détendue, saine; cet entretien permet :
- dans l'immédiat, de prévenir, de contrebalancer, ou tout au moins, d'atténuer l'impact des conversations vulgaires et souvent erronées liées à la vie collective ;
- dans les années à venir, alors que l'enfant connaîtra toutes les difficultés liées à l'adolescence, de l'engager à parler de ces problèmes avec un adulte.
Organiser et corriger les connaissances souvent décousues, parfois fausses, issues d'une information empirique et fragmentaire : « Les enfants naissent par le nombril». « Le papa a un microbe dans le corps ; quand il embrasse , la maman, le microbe passe dans le ventre et elle a un bébé »...
Préparer l'enfant à son propre avenir, en l'informant des changements qui accompagnent la puberté, en lui donnant la signification de la menstruation (règles), en l'aidant à comprendre les différences entre les deux sexes, en montrant qu'elles n'entraînent pas une inégalité mais une complémentarité, et ainsi l'aider à assumer psychologiquement l'appartenance à son sexe.
Tous ces objectifs répondent à un souci d'
éducation globale de l'enfant : l'éducation sexuelle n'est pas celle de la fonction sexuelle; elle n'est qu'un des aspects de l'éducation; une éducation qui laisserait de côté la sexualité serait incomplète et ne mériterait pas son nom.

Les moyens

Les élevages en classe et les études sur les animaux constituent, dès la Maternelle, un moyen privilégié pour aborder sans brusquerie l'ensemble des problèmes liés à la reproduction. Ils permettent d'établir les notions essentielles (différences entre les sexes, fécondation, accouchement, etc.) qui sont indispensables pour comprendre la sexualité chez l'homme. lls familiarisent l'enfant avec le vocabulaire correct et lui donnent ainsi les outils nécessaires à une expression plus libre et plus facile.

Ces observations peuvent susciter des
questions sur la sexualité humaine. Il faut y répondre, mais il appartient au maître d'apprécier les questions qui peuvent donner lieu à une information collective et celles qui méritent un entretien particulier. Il est inutile d'imposer prématurément à toute la classe une information ou une étude structurées, en réponse aux questions qui préoccupent un enfant, à un moment donné.
A partir du C. M.1,des travaux sont souhaitables sur le développement de l'embryon et la naissance du bébé. Les occasions d'aborder ce sujet ne manquent pas dans la vie de la classe ; par exemple dans le carnet de santé (voir le chapitre " Se faire vacciner. Pourquoi ?", p. 239 ), les pages sur la naissance attirent les enfants et suscitent de nombreuses questions ; l'attente d'un bébé dans la famille amène un élève à en parler en classe...
Nous vous proposons ici deux séries d'exercices réalisables à partir des documents du livre de l'élève :
- dès le C.E.l, des exercices sur la reproduction chez les animaux ;
- pour le C.M., des exercices sur la reproduction chez l'homme.

Dans ce dernier cas, pour éviter des malentendus, il est souhaitable d'informer les familles de vos projets au cours d'une réunion ordinaire de parents d'élèves.

Des objections

Les enfants ne se posent pas de questions. On risque de leur donner de " mauvaises idées ".
S'ils n'en parlent pas en classe, c'est qu'ils sont déjà "bloqués" ; ils ont éprouvé une réticence ou essuyé un refus de la part des adultes vers qui ils se tournaient.
Mais de toutes façons, ils en parlent entre eux, en cachette du maître.
Certes, les enfants d'une classe ne sont pas tous au même niveau de maturité, mais une information donnée dans un climat sain ne perturbe pas. Les maîtres ont tous pu constater qu'il est plus facile d'aborder les problèmes de reproduction avec des enfants jeunes (C.P.-C.E,l, par exemple) qu'avec des adolescents qui n'en ont jamais parlé en classe.

C'est un domaine qui revient aux parents.
- Beaucoup de parents, par ignorance ou par gêne, ne donnent aucune information à leurs enfants, évitent ou refusent le dialogue. L'école doit compenser les carences familiales.
- Même si la famille joue son rôle, il revient à l'école de compléter et d'organiser les connaissances. La classe est un lieu privilégié pour intégrer cette étude aux activités habituelles, pour ne pas en faire un domaine à part.
- L'intervention de l'école n'exclut pas celle des parents, elle l'implique, elle la réclame. Il est indispensable que la famille et l'école travaillent en harmonie. Les parents doivent être tenus au courant des études faites en classe. Vous créez ainsi une occasion privilégiée d'entamer ou d'améliorer le dialogue entre les parents et leurs enfants. » (Tavernier, Guide du maître, l'enfant s'interroge sur son corps, Bordas, 1976, p 24-25)

3. formulations par cycle

(partie extraite de la page générale sur la reproduction)

cycle 1
cycle 2
cycle 3

Un enfant naît d'une maman après 9 mois passés dans son ventre à grandir. Au début il n'était qu'un tout petit œuf (tout mou et sans coquille) microscopique. Le papa a lui aussi participé à la formation de cet œuf car c'est lui qui féconde la maman.

Pendant la grossesse le futur bébé se développe. Il est appelé embryon lorsque tous ses organes ne sont pas encore formés, c'est-à-dire pendant les deux premiers mois où sa taille passe de 0,1 mm à 3 cm). Après 2 mois on l'appelle fœtus et il continue de grandir pour atteindre sa taille de naissance : environ 50 cm, au bout de 40 semaines. Il se nourrit par un organe en forme de disque, le placenta, accroché à l'utérus de la maman et relié à l'enfant par le cordon ombilical. Le sang de l'enfant qui le parcourt lui amène les nutriments et le dioxygène dont il a besoin et renvoie au placenta les déchets qui passent dans le sang de la mère et qui les élimine avec les siens.
L'enfant est protégé par une poche (amnios) rempli de liquide.

L'accouchement de la maman donne naissance au bébé. Il fait passer assez brusquement l'enfant d'un milieu liquide et chaud à l'air sec et froid. Il faut donc le couvrir, le protéger et le nourrir. Le cordon ombilical qui le reliait au placenta est coupé (sans douleur car il n'y a pas de nerfs et donc il n'est pas sensible). Après la sortie du bébé, le placenta est expulsé par la maman (c'est la délivrance). Les poumons du nouveau-né fonctionnent pour la première fois en se remplissant d'air (l'enfant pousse un premier "cri"). Avec sa première tétée ou son premier biberon, son appareil digestif commence aussi à fonctionner. Le nourrisson se nourrit uniquement de lait pendant les premiers mois : c'est l'allaitement (au sein si c'est le lait fabriqué dans les seins de la maman, artificiel si c'est un lait "maternisé" c'est-à-dire le plus proche possible de la composition du lait maternel). Ensuite l'alimentation devient solide et se diversifie.

Le développement de l'enfant se poursuit après la naissance: il apprend à faire des mouvements coordonnés, à parler, à marcher, notamment au fur et à mesure du développement de son système nerveux. Ce développement est lent et l'on considère qu'il n'est vraiment complet qu'à la puberté, l'âge où l'enfant est devenu un adulte et peut se reproduire.

L'appareil reproducteur de l'être humain comprend

  • des organes où se forment les gamètes (gonades)
    * les testicules pour l'homme (sexe mâle) qui fabrique des spermatozoïdes depuis la puberté jusqu'à la mort
    * les ovaires pour la femme (sexe féminin) qui fabriquent des ovocytes* depuis la naissance (mais ils ne seront mûrs qu'à la puberté) jusqu'à un âge d'environ 45-50 ans (ménopause).
  • des organes qui permettent la fécondation (rencontre du gamète mâle et femelle) interne (pénis du père et vagin de la mère)
  • des organes qui permettent la gestation chez la mère (utérus), qui accueille l'embryon après la fécondation (nidation), et qui permet le développement du placenta, puis qui détermine l'accouchement en se contractant (l'utérus est aussi un muscle)
  • des organes qui permettent l'allaitement de l'enfant par sa mère : les glandes mammaires (seins) qui sont les organes spécifiques des Mammifères.

Remarque:
* le verbe
féconder est pour un biologiste l'équivalent de fusion des gamètes mais ce n'est pas le cas pour un enfant et pour un non spécialiste: on peut d'abord utiliser le verbe dans un sens étymologique de "fécond" (fecundus en latin)="productif, qui produit d'abondantes récoltes", ou "féconder"="rendre fertile, capable de donner un produit". Il est certain que la fécondation ne se réduit pas à un apport matériel (les expériences de parthénogenèse provoquée : développement d'un ovocyte d'oursin après une piqûre, en sont la preuve).
* le terme d'
ovocyte ("cellule-œuf" étymologiquement)) est à mon avis préférable à celui d'ovule ("petit œuf" étymologiquement) et qui peut prêter à confusion notamment pour les comparaisons avec les plantes. Le terme de zygote pour l'œuf fécondé (dès le cycle 2) est aussi préférable à cellule-œuf et, selon l'adage "il n'y a pas de mots difficiles mais des mots justes", je penche personnellement pour l'emploi de ces termes.

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