En quelques phrases-choc:
* la reproduction est comme tout acte humain orienté vers une
fin qui détermine sa qualification éthique.
* la médicalisation de la reproduction n'est pas une
nécessité mais doit être discutée; elle
engage les politiciens, les économistes et bien sûr les
médecins mais aussi toute personne qui accepte sa
responsabilité éthique.
* la manipulation de la reproduction à des fins de
satisfactions personnelles ou de groupes à visées
économiques est inacceptable.
* du point de vue biologique, la reproduction humaine est celle d'un
mammifère et n'est pas limité à l'acte sexuel !
Elle comporte la recherche de partenaires à la suite des
maturations anatomiques et physiologiques liées à la
puberté (capacité à se reproduire), la
fécondation-accouplement, la gestation, la naissance,
l'allaitement et le soin aux jeunes (éducation).
* l'hérédité humaine, transmission des
caractères, n'est probablement pratiquement jamais
mendélienne et le support génétique n'est qu'un
aspect de l'hérédité qui n'épuise
certainement pas la question de la transmission matérielle
d'un caractère d'un individu à ses descendants.
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Je ne résiste pas à la tentation de retranscrire ici
les premiers paragraphes du Tavernier de 1976 : les objectifs me vont
tout à fait:
« Indications pédagogiques
générales
La sexualité s'étale en images
De tout temps les enfants ont rencontré le
phénomène de la sexualité, même aux
époques où, pour être bien élevé,
il fallait, jusqu'au mariage, être totalement ignorant de ces
"horribles choses". L'observation de sa propre anatomie,
l'accouplement et la mise bas d'animaux, les conversations
clandestines avec les camarades, ..., soulevaient un coin du
voile.
De nos jours, la vie quotidienne étale le spectacle de la
sexualité : affiches de films, kiosques à journaux,
informations télévisées avec allusions
fréquentes à la prostitution, au viol, etc.,
publicité faisant appel à l'érotisme et en
particulier à la plastique féminine, liberté du
langage,... Ces images sont souvent traumatisantes. Elles peuvent
entraîner de l'anxiété (la sexualité
serait-elle liée à la violence ?) et surtout donnent
une image fausse de la sexualité humaine, sans amour et sans
respect.
L'école peut-elle continuer à ignorer ces faits de
civilisation ? Choisir de ne pas parler de ce sujet, c'est laisser
à la rue et aux mass-media mercantiles la
responsabilité de cette éducation puisque, en pratique,
de nombreuses familles se sentent mal préparées
à assumer cette responsabilité. Une attitude
réticente ou gênée des adultes devant les
interrogations des enfants peut faire naître le sentiment que,
sur ce sujet, les échanges avec les "grandes personnes" sont
interdits.
Les objectifs
Fournir à chaque enfant l'occasion de
parler des problèmes relatifs à la
sexualité, devant ses camarades et en
présence d'un adulte, dans une bonne ambiance, simple,
détendue, saine; cet entretien permet :
- dans l'immédiat, de prévenir, de contrebalancer, ou
tout au moins, d'atténuer l'impact des conversations vulgaires
et souvent erronées liées à la vie collective
;
- dans les années à venir, alors que l'enfant
connaîtra toutes les difficultés liées à
l'adolescence, de l'engager à parler de ces problèmes
avec un adulte.
Organiser et corriger les connaissances souvent
décousues, parfois fausses, issues d'une information empirique
et fragmentaire : « Les enfants naissent par le nombril».
« Le papa a un microbe dans le corps ; quand il embrasse , la
maman, le microbe passe dans le ventre et elle a un
bébé »...
Préparer l'enfant à son propre
avenir, en l'informant des changements qui accompagnent la
puberté, en lui donnant la signification de la menstruation
(règles), en l'aidant à comprendre les
différences entre les deux sexes, en montrant qu'elles
n'entraînent pas une inégalité mais une
complémentarité, et ainsi l'aider à assumer
psychologiquement l'appartenance à son sexe.
Tous ces objectifs répondent à un souci
d'éducation globale de l'enfant :
l'éducation sexuelle n'est pas celle de la fonction sexuelle;
elle n'est qu'un des aspects de l'éducation; une
éducation qui laisserait de côté la
sexualité serait incomplète et ne mériterait pas
son nom.
Les moyens
Les élevages en
classe et les études sur les animaux constituent, dès
la Maternelle, un moyen privilégié pour aborder sans
brusquerie l'ensemble des problèmes liés à la
reproduction. Ils permettent d'établir les notions
essentielles (différences entre les sexes, fécondation,
accouchement, etc.) qui sont indispensables pour comprendre la
sexualité chez l'homme. lls familiarisent l'enfant avec le
vocabulaire correct et lui donnent ainsi les outils
nécessaires à une expression plus libre et plus
facile.
Ces observations peuvent susciter des questions sur la
sexualité humaine. Il faut y répondre, mais
il appartient au maître d'apprécier les questions qui
peuvent donner lieu à une information collective et celles qui
méritent un entretien particulier. Il est inutile d'imposer
prématurément à toute la classe une information
ou une étude structurées, en réponse aux
questions qui préoccupent un enfant, à un moment
donné.
A partir du C. M.1,des travaux sont souhaitables sur le
développement de l'embryon et la naissance du
bébé. Les occasions d'aborder ce sujet ne
manquent pas dans la vie de la classe ; par exemple dans le carnet de
santé (voir le chapitre " Se faire vacciner. Pourquoi ?", p.
239 ), les pages sur la naissance attirent les enfants et suscitent
de nombreuses questions ; l'attente d'un bébé dans la
famille amène un élève à en parler en
classe...
Nous vous proposons ici deux séries d'exercices
réalisables à partir des documents du livre de
l'élève :
- dès le C.E.l, des exercices sur la reproduction chez les
animaux ;
- pour le C.M., des exercices sur la reproduction chez l'homme.
Dans ce dernier cas, pour éviter des malentendus, il est souhaitable d'informer les familles de vos projets au cours d'une réunion ordinaire de parents d'élèves.
Des objections
Les enfants ne se posent pas de questions.
On risque de leur donner de " mauvaises idées
".
S'ils n'en parlent pas en classe, c'est qu'ils sont
déjà "bloqués" ; ils ont éprouvé
une réticence ou essuyé un refus de la part des adultes
vers qui ils se tournaient.
Mais de toutes façons, ils en parlent entre eux, en cachette
du maître.
Certes, les enfants d'une classe ne sont pas tous au même
niveau de maturité, mais une information donnée dans un
climat sain ne perturbe pas. Les maîtres ont tous pu constater
qu'il est plus facile d'aborder les problèmes de reproduction
avec des enfants jeunes (C.P.-C.E,l, par exemple) qu'avec des
adolescents qui n'en ont jamais parlé en classe.
C'est un domaine qui revient aux
parents.
- Beaucoup de parents, par ignorance ou par gêne, ne donnent
aucune information à leurs enfants, évitent ou refusent
le dialogue. L'école doit compenser les carences
familiales.
- Même si la famille joue son rôle, il revient à
l'école de compléter et d'organiser les connaissances.
La classe est un lieu privilégié pour intégrer
cette étude aux activités habituelles, pour ne pas en
faire un domaine à part.
- L'intervention de l'école n'exclut pas celle des parents,
elle l'implique, elle la réclame. Il est indispensable que la
famille et l'école travaillent en harmonie. Les parents
doivent être tenus au courant des études faites en
classe. Vous créez ainsi une occasion
privilégiée d'entamer ou d'améliorer le dialogue
entre les parents et leurs enfants. » (Tavernier, Guide du
maître, l'enfant s'interroge sur son corps, Bordas, 1976, p
24-25)
(partie extraite de la page générale sur la reproduction)
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Un enfant naît d'une maman après 9 mois passés dans son ventre à grandir. Au début il n'était qu'un tout petit uf (tout mou et sans coquille) microscopique. Le papa a lui aussi participé à la formation de cet uf car c'est lui qui féconde la maman. |
Pendant la grossesse le futur bébé
se développe. Il est appelé embryon
lorsque tous ses organes ne sont pas encore formés,
c'est-à-dire pendant les deux premiers mois où
sa taille passe de 0,1 mm à 3 cm). Après 2
mois on l'appelle ftus et il continue de
grandir pour atteindre sa taille de naissance : environ 50
cm, au bout de 40 semaines. Il se nourrit par un organe en
forme de disque, le placenta, accroché
à l'utérus de la maman et relié
à l'enfant par le cordon ombilical. Le sang de
l'enfant qui le parcourt lui amène les nutriments et
le dioxygène dont il a besoin et renvoie au placenta
les déchets qui passent dans le sang de la
mère et qui les élimine avec les siens. L'accouchement de la maman donne naissance au bébé. Il fait passer assez brusquement l'enfant d'un milieu liquide et chaud à l'air sec et froid. Il faut donc le couvrir, le protéger et le nourrir. Le cordon ombilical qui le reliait au placenta est coupé (sans douleur car il n'y a pas de nerfs et donc il n'est pas sensible). Après la sortie du bébé, le placenta est expulsé par la maman (c'est la délivrance). Les poumons du nouveau-né fonctionnent pour la première fois en se remplissant d'air (l'enfant pousse un premier "cri"). Avec sa première tétée ou son premier biberon, son appareil digestif commence aussi à fonctionner. Le nourrisson se nourrit uniquement de lait pendant les premiers mois : c'est l'allaitement (au sein si c'est le lait fabriqué dans les seins de la maman, artificiel si c'est un lait "maternisé" c'est-à-dire le plus proche possible de la composition du lait maternel). Ensuite l'alimentation devient solide et se diversifie. Le développement de l'enfant se poursuit après la naissance: il apprend à faire des mouvements coordonnés, à parler, à marcher, notamment au fur et à mesure du développement de son système nerveux. Ce développement est lent et l'on considère qu'il n'est vraiment complet qu'à la puberté, l'âge où l'enfant est devenu un adulte et peut se reproduire. |
L'appareil reproducteur de l'être humain comprend
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