Je suis né, je grandis, je vieillis, je mourrai...


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résumé, cours détaillé, formulation par cycle

Cette partie ne devrait poser aucun problème mais elle n'est pas terminée : la fin sera traitée avec le développement psycho-moteur de l'enfant dans un cours ultérieur.

Tout homme commence par être une zygote ou œuf fécondé (je vous conseille d'utiliser ces termes non ambigu car le terme d'œuf (ovum en latin) est souvent pris dans le sens de zygote alors que celui de "cellule œuf" (ovocyte) fait bien référence à la cellule sexuelle femelle qui est pondue (ici ovulée, dans ce cas on parle "d'ovule" ou "petit œuf" du latin ovulum), qu'elle soit fécondée ou non). La fécondation a lieu dans les trompes de la femme.Le zygote se développe alors immédiatement en se divisant par des mitoses pour donner un embryon qui s'implante dès la fin de la première semaine dans la muqueuse utérine (nidification). Il continue de diviser activement ses cellules que l'on sépare en deux groupes en fonction de leur devenir : les cellules du bouton embryonnaire donneront le fœtus, les cellules qui l'entourent et qui sont de loin les plus nombreuses au début de la grossesse, donneront les annexes embryonnaires, les principales étant le placenta (dont les tissus s'enchevêtrent avec les tissus de la muqueuse utérine, et qui assure les échanges nutritifs et de relation (information, défense immunitaire, mais surtout glande endocrine (il sécréte des hormones) intervenant dans le métabolisme de la mère...) entre la mère et l'enfant à naître), et la poche des eaux (ou amnios, qui protège l'embryon des chocs, notamment). La période embryonnaire est dominée par l'organogénèse : la mis en place des organes. A partir de deux mois de vie embryonnaire, tous les organes sont présents et l'on parle de fœtus. Pendant la période fœtale les mécanismes essentiels du développement sont alors la croissance et la maturation des organes en place. La naissance de l'enfant se fait après 4o semaines de vie embryonnaire et fœtale intra-utérine. La délivrance, qui est le rejet des annexes embryonnaires, suit immédiatement l'accouchement.

Le nouveau-né grandit de façon plus ou moins régulière en fonction de son alimentation mais il doit encore réaliser de nombreuses maturations post natales : la principale étant la maturation du système nerveux (acquisition de la coordination du mouvement, de la marche, de la parole, du contrôle volontaire des sphincters...) mais aussi du système immuniataire et digestif....Il ne faut pas oublier que les soins aux jeunes sont une caractéristiques des mammifères avec notamment l'allaitement.
La puberté correspond à l'acquisition de la capacité à se reproduire. Commence alors une phase de maturité (sexuelle sous-entendue, mais ce n'est pas bien sûr le seul critère...) qui cédera ensuite la place à une phase de vieillissement (sénescence) puis à la mort.

Cours

1. Le zygote ou œuf fécondé

La vie de chaque individu à un début, une durée et une fin.

Du point de vue biologique, il n'y a pas de discontinuité au phénomène vivant, une bactérie donne naissance à deux bactéries filles en se divisant (scissiparité), une cellule sexuelle produite par le père (spermatozoïde) fusionne avec une cellule sexuelle produite par la mère (ovocyte au stade II ou ovule au sens large ou cellule œuf au sens strict) pour donner un zygote ou œuf fécondé (œuf au sens courant mais inexact) qui a toutes les capacités (potentialités (potentia = la puissance en latin), compétences, on parle de cellule omnipotente, capable de donner le tout (omnia en latin)) pour se diviser et donner un individu complet par des mécanismes souvent décrits en termes indissociables de croissance et de développement. Mais cette absence de discontinuité, cette transmission de la vie (chaîne ininterrompue et d'autres métaphores du même type) n'empêche pas que l'individu, la personne humaine, comme la bactérie, présente par contre un début et une fin. L'individuation n'est pas vraiment une question biologique, même si la biologie permet de préciser les moments décisifs de la vie d'un individu. La phase de maturité en biologie est souvent assimilée à l'acquisition de la compétence reproductrice ou puberté. Vient ensuite une phase de sénescence qui, si elle est assez clairement établie du point de vue social l'est beaucoup moins du point de vue physiologique. De la même manière, la mort peut souvent être définie comme un arrêt cardiaque définitif, mais nécessite des définitions plus subtiles dans certains cas de coma. Actuellement, la mort est considérée comme légale dans les cas litigieux si on obtient deux électroencéphalogrammes plats à plus de 30 min d'intervalle, et ce, même si le cœur, assisté, continue de se contracter et si les poumons, en assistance respiratoire, continuent d'effectuer les mouvements d'inspiration-expiration.

Les éléments principaux de la fécondation seront vus dans le chapitre "Je peux transmettre la vie".

2. De la fécondation à la nidation .... du développement embryonnaire à la croissance fœtale


Un schéma un peu complexe (éléments issus de Bordas, 1ère AB, 1988, modifiés)
et présentant sur un même schéma des organes et structures dessinées à des échelles très différentes.
Son intérêt étant principalement de situer dans le temps et l'espace les principales étapes : ovulation, fécondation, nidation, développement embryonnaire puis fœtal (l'usage est de parler de période embryonnaire pendant les deux premiers mois de développement et de période fœtale pendant les 7 mois suivants). Les éléments à retenir:

Pendant la période embryonnaire (8 premières semaines), la taille de l'embryon (sens strict) est multipliée par plus de 200 et sa masse par près d'un million . Les phénomènes variés ayant lieu lors de cette période sont regroupés sous le nom d'organogenèse (= genèse des organes). Diverses théories s'affrontent pour tenter d'expliquer cette construction progressive d'un organisme complexe, coordonné, différencié, à partir d'une cellule unique (œuf fécondé ou zygote) possédant un patrimoine génétique (information génétique) donné mais aussi une certaine information cytoplasmique (l'œuf possède un cytoplasme très particulier dont vous connaissez peut-être l'importance primordiale, par exemple, du vitellus: c'est à dire des réserves) et un environnement précis que l'on peut qualifier d'information extracellulaire (la fécondation n'a pas lieu n'importe où mais uniquement au niveau des trompes, la nidation nécessite aussi un utérus préparé et le maintien de la gestation tout un ensemble de phénomènes hormonaux et tissulaires, d'échanges d'information entre l'embryon et la mère). Le développement fait appel à des échanges d'informations entre cellules, les phénomènes d'adhérence cellulaire et de divisions (mitoses) étant les principaux avec les phénomènes de cytolyse, c'est-à-dire de destructions de cellules, essentiels et souvent oubliés lorsque l'on parle de l'embryogenèse: les tissus de l'embryon sont sans cesse remaniés, construits et détruits... A la fin de la période embryonnaire ce sont les phénomènes de croissance qui dominent (on parle de phase de croissance et de maturation postembryonnaire ou fœtale). Croissance non seulement des cellules (en volume) mais aussi des tissus et donc des organes par multiplications cellulaires (mitoses). On est parfois tenté d'opposer croissance et développement alors que ces termes recouvrent des phénomènes indissociables au niveau des cellules (croissance, différenciation, division, cytolyse, migration....). Toute théorie qui prétend rendre compte du développement embryonnaire doit prendre en compte l'ensemble de ces interactions et échanges d'information aux trois niveaux (génétique, cytoplasmique et extracellulaire).

Remarque :
Une des théories récentes les plus séduisantes est celle de Rosine Chandebois, Professeur honoraire à l'Université de Provence, clairement expliquée, à l'intention des enseignants du second degré notamment, dans un récent petit fascicule: Comment les cellules construisent l'animal , Rosine CHANDEBOIS, Phénix Editions, 1999 (diffusé par
www.librissimo.com).

 
La période fœtale commence arbitrairement à la 8ème semaine et se continue jusqu'à la 40ème semaine de vie embryonnaire. Le chiffre précis de la durée de la gestation, remarquablement constant , peut surprendre. Il correspond à un maximum de l'activité endocrine du placenta vers le 280ème jour de gestation soit exactement 40 semaines de vie embryonnaire puis fœtale. Mais il est fréquent que les gynécologues utilisent les "semaines d'aménorrhée", c'est-à-dire le nombre de semaines s'étant écoulées depuis la date des dernières règles (a étant le préfixe privatif et ménorrhée signifiant les règles). Il faut donc ajouter deux semaines (14 jours environ entre la date du début des dernières règles et l'ovulation) au chiffre précédent pour avoir la durée de la gestation en semaines d'aménorrhée, soit 42 semaines d'aménorrhée. On notera bien qu'étant donné que l'accouchement a pour déterminisme principal une baisse de l'activité endocrine du placenta, celui-ci peut être considéré comme « une "expulsion" par la mère d'un fœtus mature » plutôt que comme « la "sortie volontaire" d'un enfant ».
Ce schéma a bien sûr un défaut majeur : celui de ne pas replacer le fœtus dans l'utérus et de ne pas présenter la structure majeure d'échange materno-foetal: le placenta.

3. Le placenta et les échanges materno-fœtaux au cours de la grossesse


représentation schématique d'une portion de placenta (in Précis de physiologie, Doin, 1998, modifié)

Les éléments essentiels à retenir concernant le placenta :

Une remarque importante :
on qualifie parfois l'embryon de "parasite" de la mère. Il y a la, à mon avis, une profonde altération de la compréhension de l'identité embryonnaire. Évidemment, si l'on ne regarde que le patrimoine génétique de l'individu, l'embryon est différent de la mère, il y a en ce sens "greffe" des tissus embryonnaires sur ceux de la mère. Mais si l'on tient compte, comme les biologistes l'ont toujours fait, des informations cytoplasmiques (le cytoplasme de l'ovocyte, qui est celui de l'œuf et donc de toutes les cellules qui en sont issu par mitoses, est bien d'origine maternelle) et des informations extracellulaires, c'est-à-dire entre l'embryon et la mère (l'embryon ne quitte pas les tissus maternels, il reste en contact étroit avec eux pendant toute la grossesse, même si ces contacts deviennent de plus en plus distants au cours de la maturation fœtale). Les échanges materno-fœtaux peuvent aussi être regardés d'une autre manière en considérant le système de communication lymphatique et sanguin. Nous avons vu en effet, dans la partie sur le corps en mouvement que le système nerveux était surtout un système de communication tourné vers l'extérieur, un système de perception et de contrôle des mouvements permettant un déplacement rapide et une réponse aux stimulations extérieures. Les systèmes sanguins et surtout lymphatique forment de façon complémentaire un système de communication interne. Le système sanguin tourné à la fois vers le travail de nutrition (transport des gaz et des nutriments) et le travail de relation (transport des médiateurs endocrines ou hormones), le système immunitaire essentiellement tourné vers le travail de relation (sécrétion et transport de médiateurs variés) intervenant dans la défense de l'organisme (rôle immunitaire) mais aussi dans le contrôle de l'activité physiologique (rôle informationnel). On retrouve ici, à la base de la communication entre la mère et l'enfant à naître, ce même appareil sanguin et lymphatique.

Les cellules fœtales du trophoblaste sont en contact direct avec le sang maternel et ce sont probablement elles qui absorbent des anticorps maternels et les font passer dans la circulation fœtale. Au cours du dernier mois de grossesse et lors de l'accouchement, on observe aussi le passage de globules rouges fœtaux dans la circulation maternelle (fragilisation puis rupture (lors de l'accouchement) du trophoblaste et de l'endothélium des vaisseaux placento-fœtaux), ce qui provoque une réaction immunitaire de la part de la mère (des anticorps dirigés contre les antigènes de surface des hématies fœtales sont sécrétés naturellement par 10% des femmes primigestes (portant un bébé pour la première fois) alors que le chiffre atteint 30% pour les femmes au cours de leur troisième grossesse). C'est cet élément qui rend compte des accidents liés aux incompatibilités Rhésus entre la mère en l'enfant à naître. En effet, une mère de Rhésus Rh- (sans antigène de groupe Rhésus à la surface de ses hématies) qui porte un fœtus de groupe Rh+ (ayant donc ces marqueurs Rh à la surface des ses hématies), ce qui implique que le père soit Rh+) peut sécréter, rarement lors de la première grossesse mais de plus en plus fréquemment lors des grossesses suivantes, des anticorps (IgG) dirigés contre les hématies de son fœtus et qui passent la "barrière placentaire", ce qui peut provoquer, en fin de grossesse une hémolyse grave (destruction des hématies fœtales par les anticorps maternels): la maladie hémolytique périnatale par incompatibilité Rhésus. La prévention obligatoire (qui remplace l'exsanguino - remplacement du sang du nouveau-né - que l'on pratiquait dans les toutes premières années de la découverte des groupes Rhésus) consiste en une injection d'anticorps anti Rh à toute mère Rh- ayant déjà accouché d'un enfant Rh+. Ces Ac détruisent (par opsonisation - pour ceux qui le souhaitent voir les précisions sur ce terme dans le cours d'immunologie de terminale) les hématies fœtales présentes dans le sang maternel ce qui empêche la production d'anticorps anti Rh par celle-ci.


Mère et fœtus sont indissociables. L'unité physiologique de la mère doit être mise en relation avec le développement du fœtus. De nombreux accidents intervenants au cours de la grossesse ont des répercussions sur le développement de l'enfant. Voici des chiffres (qui datent un peu car ce ne sont pas des sujets médiatisés, heureusement en un certains sens) qui permettent de poser des questions peu formulées habituellement (pour ceux d'entre vous qui ont déjà une formation en biologie).

Science et Vie, 169, déc 1989, Ce que l'on sait des malformations congénitales, Dr. Ségolène Aymé, Directeur de recherche à l'Inserm (Génétique médicale), La Timone, Marseille

Il n'y a bien souvent pas de correspondance univoque entre le type d'anomalie chromosomique et le tableau clinique : on dit que l'expression phénotypique est variable.Ainsi les trisomies 18 peuvent se traduire par des raideurs articulaires, des absences de fermeture de la moelle, des fentes labiales et palatines, des absences de diaphragme...
D'innombrables facteurs interviennent, on peut en isoler certains dans 30 à 30% des cas sans que l'on soit pour autant certain de leur rôle....

3% des fœtus atteignant 6 mois (viables) sont porteurs d'une anomalie

60% des fœtus issus de fausses-couches sont chromosomiquement anormaux

et donc

40% des fœtus issus de fausses-couches sont chromosomiquement normaux, la cause de l'accouchement ("naturel" ou accidentel) est à rechercher autre part.

25% des morts-nés ont une anomalie chromosomique, génétique ou une malformation majeure

et donc

75 % des fœtus morts-nés n'ont pas d'anomalie majeure ni génétique ni détectable aisément

70% des trisomies 21 sont éliminées avant terme,
90% des trisomies 18 et
99% des monosomies X

Fréquence A LA NAISSANCE (de nombreux diagnostics ont été suivis d'IVG et donc les chiffres présentés ici sont inférieurs aux fréquences réelles) des malformations congénitales dans les Bouches-du-Rhône en 1987

Malformations
taux pour 10.000 naissances
anencéphalie
(défaut de fermeture de la boîte cranienne)
2,5
spina bifida
4,7
microcéphalie
3,8
hydrocéphalie
5,9
fente palatine
(défaut de fermeture du palais)
9,4
fente labiale
(bec de lièvre)
7,7
atrésie de l'œsophage
(défaut d'ouverture de l'œsophage)
3,8
imperforation anale
(absence d'anus)
4,7
polydactylie
(doigts supplémentaires aux mains et aux pieds)
8,1

Pour le suivi de la grossesse il est de plus en plus fait appel à l'échographie qui permet :

Avec les échographies récentes à effet Doppler on peut même visualiser l'écoulement sanguin fœtal, notamment au niveau du cordon ombilical, ce qui peut être une élément important du diagnostic.

4. L'accouchement (vis-à-vis de la mère)... la naissance (vis-à-vis de l'enfant)


Les grandes étapes de l'accouchement. Pour un premier enfant la partie préparatoire au travail peut durer plusieurs dizaines d'heures. L'accouchement lui-même durant une plus ou moins grande fraction d'heure. Pour une femme ayant déjà eu plusieurs enfants, du fait du relâchement musculaire et de l'élasticité des tissus (conjonctifs), l'accouchement en comptant sa préparation (donc depuis les premières contractions utérines ressenties) peut durer moins d'une heure. (Schémas d'après Précis de Physiologie, Doin, 1998, modifiés)

Pendant l'accouchement la sécrétion d'hormones "de stress" comme l'adrénaline qui est sécrétée en très grande quantité semble essentielle pour la bonne maturation du nouveau-né et son passage à travers les voies génitales maternelles.

Les signes de vieillissement du placenta en fin de grossesse sont une augmentation de la sécrétion de phospholipides et une baisse de la synthèse des œstrogènes et conjointement de la progestérone. Cette dernière diminution semble être la cause de l'apparition des contractions utérines. La dilatation du col semble aussi provoquer la sécrétion d'ocytocine, une hormone hypothalamique stockée dans la posthypophyse dont nous reparlerons pour l'allaitement. L'ocytocine, neuropeptide de 9 aa, accentue les contractions utérines et permet non seulement l'expulsion mais aussi la délivrance. Les vaisseaux sanguins placentaires se colmatent petit à petit en fin de grossesse, le placenta et les annexes expulsées lors de la délivrance sont ainsi relativement peu sanguinolents (le placenta forme un disque d'une vingtaine de centimètres de diamètre pour une épaisseur de quelques centimètres).

Dans le cas de présentation par le siège, si le bassin maternel est trop étroit, il est parfois réalisé un accouchement par voie haute (chirurgicalement, par une boutonnière oblique sur le côté du pubis), dans ce cas des traitements hormonaux d'appoint sont appliqués à la jeune mère pour initier les contractions utérines (normalement sous le contrôle de l'ocytocine) qui permettent à l'utérus de reprendre (approximativement) sa taille et sa forme d'avant la grossesse. En effet, le réflexe commandant la sécrétion de l'ocytocine n'a pu avoir lieu dans ce type d'accouchement.

L'épisiotomie est une incision oblique contrôlée du périnée afin d'éviter une déchirure accidentelle (notamment en cas de nouveau-né à tête particulièrement volumineuse), plus difficile à cicatriser qu'une incision volontaire.

Le cri de l'enfant à la naissance est un signe de non obstruction des voies respiratoires, celles-ci devant parfois être débouchées manuellement. L'issue de méconium, c'est à dire d'une pâte verdâtre (biliverdine) et gluante (mucus) libérée par l'anus du nouveau né lors de la naissance est un signe de douleur fœtale.

Afin d'éviter de fréquentes contamination bactériennes des muqueuses de l'enfant, notamment au niveau des yeux, par les voies génitales maternelles, des gouttes antibiotiques sont souvent distillées dans les yeux du nouveau-né.

5. La lactation et l'allaitement

Peut-être n'est-il pas inutile de rappeler que le nom de mammifères signifie "porteur de mamelles" et que la sécrétion de lait leur est donc spécifique. La lactation regroupe les phénomènes de sécrétion lactée par les glandes mammaires. L'allaitement est la fourniture du lait au nouveau-né, que celui-ci se fasse au sein ou au biberon.


Avant la puberté les glandes seins sont peu développés et la canaux galactophores réduits et non ramifiés (schémas du bas d'après Précis de Physiologie, Doin , 1998). A partir de la puberté, sous l'action des hormones sexuelles (œstrogènes et progestérone), la masse totale de la glande augmente surtout par multiplication des cellules adipeuses. Pendant la grossesse, toujours sous l'influence des hormones sexuelles (œstrogènes et progestérone) mais surtout grâce à l'hormone lactogène placentaire et au début de sécrétion de prolactine par l'antehypophyse (ou adénohypophyse), on observe des modifications profondes des glandes mammaires. Les canaux galactophores croissent par multiplication des cellules des canaux. Puis les alvéoles (acini sécréteurs) se développent par multiplication des cellules sécrétrices. C'est la prolactine qui contrôle principalement la sécrétion lactée, mais les médiateurs endocrines intervenant en synergie (ensemble) dans le contrôle de la synthèse du lait par les acini sont innombrables (insuline, hormone de croissance, glucocorticoïdes....). Sa libération par l'hypophyse est sous le contrôle de neurohormones hypothalamiques mais aussi de nombreux médiateurs endocrines ou paracrines...Sur le pourtour de chaque alvéole et le long des canaux se trouvent des cellules musculaires lisses (cellules myoépithéliales) qui, en se contractant, provoquent l'expulsion du lait. La contraction de ces cellules est sous le contrôle de l'ocytocine, une hormone posthypophysaire (neurohypophyse), sécrétée donc par des neurones de l'hypopthalamus et stockée dans la posthypophyse, et libérée par celle-ci par voie réflexe (récepteurs du mamelon, moelle épinière, hypothalamus) lors du stimulus constitué par la succion du mamelon. En fin de grossesse et avant la "montée de lait", les glandes mammaires sécrètent un liquide peu sucré et peu nourricier : le colostrum. La montée laiteuse est déclenchée après la délivrance par effondrement du taux des œstrogènes et de la progestérone sécrétés par le placenta. Un allaitement au sein régulier inhibe de façon plus ou moins efficace l'ovulation, au moins pendant les premiers mois.

6. La croissance de l'enfant


Il est assez révélateur d'étudier les tailles des "bébés" animaux de livres pour enfants. Il est frappant de voir combien le rapport 1/3 (taille de la tête / taille totale du corps) est privilégié alors qu'il ne correspond pas à la réalité pour chacun des animaux. C'est une des particularités de l'homme, et partiellement des primates, de présenter une diminution nette du rapport entre la hauteur de la tête et le reste du corps, avec l'âge. Les animaux "humanisés" des livres pour enfants jouent bien sûr plutôt sur l'affectif que sur le naturalisme: c'est à mon sens ici un véritable anthropomorphisme au sujet duquel on doit être vigilant.

Il est assez difficile de trouver des documents sur la croissance infantile. Je réserve donc pour plus tard ces pages. J'aimerai pouvoir vous proposer non seulement des données biologiques mais aussi des données de psychologie expérimentale sur les étapes du développement psychomoteur de l'enfant. Pour cela je vous demande un peu de temps, comme pour les deux chapitres suivants pour lesquels je ne fais que commencer des recherches.

7. Le vieillissement

 

8. La mort

 

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