Je suis né, je grandis, je vieillis,
je mourrai...
retour accueil
résumé, cours
détaillé, formulation par
cycle
Cette partie ne devrait poser aucun
problème mais elle n'est pas terminée : la fin sera
traitée avec le développement psycho-moteur de l'enfant
dans un cours ultérieur.
Tout homme commence par être une
zygote ou uf fécondé
(je vous conseille d'utiliser ces termes non
ambigu car le terme d'uf (ovum en latin) est
souvent pris dans le sens de zygote alors que celui de
"cellule uf" (ovocyte) fait bien
référence à la cellule sexuelle femelle
qui est pondue (ici ovulée, dans ce cas on parle
"d'ovule" ou "petit uf" du latin ovulum),
qu'elle soit fécondée ou non). La
fécondation a lieu dans les trompes de la
femme.Le zygote se développe alors
immédiatement en se divisant par des mitoses pour
donner un embryon qui s'implante dès la fin de
la première semaine dans la muqueuse utérine
(nidification). Il continue de diviser activement ses
cellules que l'on sépare en deux groupes en fonction
de leur devenir : les cellules du bouton embryonnaire
donneront le ftus, les cellules qui l'entourent et
qui sont de loin les plus nombreuses au début de la
grossesse, donneront les annexes embryonnaires, les
principales étant le placenta (dont les tissus
s'enchevêtrent avec les tissus de la muqueuse
utérine, et qui assure les échanges nutritifs
et de relation (information, défense immunitaire,
mais surtout glande endocrine (il
sécréte des hormones) intervenant dans le
métabolisme de la mère...) entre la
mère et l'enfant à naître), et la poche
des eaux (ou amnios, qui protège l'embryon des
chocs, notamment). La période embryonnaire est
dominée par l'organogénèse : la
mis en place des organes. A partir de deux mois de vie
embryonnaire, tous les organes sont présents et l'on
parle de ftus. Pendant la période
ftale les mécanismes essentiels du
développement sont alors la croissance et la
maturation des organes en place. La naissance de
l'enfant se fait après 4o semaines de vie
embryonnaire et ftale intra-utérine. La
délivrance, qui est le rejet des annexes
embryonnaires, suit immédiatement l'accouchement.
|
Le nouveau-né grandit de façon plus
ou moins régulière en fonction de son
alimentation mais il doit encore réaliser de
nombreuses maturations post natales : la principale
étant la maturation du système nerveux
(acquisition de la coordination du mouvement, de la marche,
de la parole, du contrôle volontaire des
sphincters...) mais aussi du système immuniataire et
digestif....Il ne faut pas oublier que les soins aux
jeunes sont une caractéristiques des
mammifères avec notamment l'allaitement.
La puberté
correspond à l'acquisition de la capacité
à se reproduire. Commence alors une phase de
maturité (sexuelle
sous-entendue, mais ce n'est pas bien sûr le seul
critère...) qui cédera ensuite la place
à une phase de vieillissement
(sénescence) puis à la
mort.
|
Cours
1. Le zygote ou uf fécondé
La vie de chaque individu à un début, une
durée et une fin.
Du point de vue biologique, il n'y a pas de
discontinuité au phénomène vivant, une
bactérie donne naissance à deux bactéries filles
en se divisant (scissiparité), une cellule sexuelle produite
par le père (spermatozoïde) fusionne avec une cellule
sexuelle produite par la mère (ovocyte au stade II ou ovule au
sens large ou cellule uf au sens strict) pour donner un
zygote ou uf fécondé (uf au
sens courant mais inexact) qui a toutes les capacités
(potentialités (potentia = la puissance en latin),
compétences, on parle de cellule omnipotente, capable
de donner le tout (omnia en latin)) pour se diviser et donner
un individu complet par des mécanismes souvent décrits
en termes indissociables de croissance et de développement.
Mais cette absence de discontinuité, cette transmission de
la vie (chaîne ininterrompue et d'autres métaphores
du même type) n'empêche pas que l'individu, la personne
humaine, comme la bactérie, présente par contre un
début et une fin. L'individuation n'est pas vraiment une
question biologique, même si la biologie permet de
préciser les moments décisifs de la vie d'un individu.
La phase de maturité en biologie est souvent
assimilée à l'acquisition de la compétence
reproductrice ou puberté. Vient ensuite une phase de
sénescence qui, si elle est assez clairement
établie du point de vue social l'est beaucoup moins du point
de vue physiologique. De la même manière, la mort
peut souvent être définie comme un arrêt cardiaque
définitif, mais nécessite des définitions plus
subtiles dans certains cas de coma. Actuellement, la mort est
considérée comme légale dans les cas litigieux
si on obtient deux électroencéphalogrammes plats
à plus de 30 min d'intervalle, et ce, même si le
cur, assisté, continue de se contracter et si les
poumons, en assistance respiratoire, continuent d'effectuer les
mouvements d'inspiration-expiration.
Les éléments principaux de la fécondation
seront vus dans le chapitre "Je peux transmettre la
vie".
2. De la fécondation à la nidation .... du
développement embryonnaire à la croissance
ftale
Un schéma un peu complexe (éléments issus de
Bordas, 1ère AB, 1988, modifiés)
et présentant sur un même schéma des organes et
structures dessinées à des échelles
très différentes.
Son intérêt étant principalement de situer dans
le temps et l'espace les principales étapes : ovulation,
fécondation, nidation, développement embryonnaire puis
ftal (l'usage est de parler de période
embryonnaire pendant les deux premiers mois de
développement et de période ftale pendant
les 7 mois suivants). Les éléments à
retenir:
- la fécondation à lieu au niveau des
trompes et le développement embryonnaire commence
immédiatement
- la nidation (implantation de l'embryon au niveau de la
muqueuse utérine présentant d'innombrables cryptes
d'où l'aspect déchiqueté qualifié de
"dentelle utérine" chez la lapine) se fait environ une
semaine après la fécondation.
- Le bouton embryonnaire, c'est à dire les
cellules qui donneront effectivement l'embryon, ne constitue
qu'une toute petite partie de l'embryon au sens large (par exemple
sur le schéma de la coupe de l'embryon à la
3ème semaine). Les tissus autres que l'embryon au sens
strict sont appelés parfois tissus extraembryonnaire,
même s'ils sont le produit du développement du
zygote. L'ensemble "ftus - annexes ftales" est
qualifié de conceptus mais le terme est assez peu
employé dans l'enseignement secondaire.
- Le placenta est un organe mixte materno-foetal.
Le syncytium (tissu lâche présentant des limites
cytoplasmiques mal définies, notamment des zones
cytoplasmiques avec plusieurs noyaux) trophoblastique (en rose)
régresse après l'implantation et ce sont les tissus
du chorion (colorés ici en orange) qui participeront, avec
les tissus maternels de la muqueuse utérine, à la
formation du placenta.
- Les poches dans lequel baigne le ftus évoluent
pendant les premières semaines (blastocoele, poche
allantoïdienne, poche amniotique), la seule qu'il est
indispensable de connaître est la cavité
amniotique (ou poche des eaux) dont les parois sont
délimitées par des membranes complexes
regroupées sous le nom d'amnios.
Pendant la période embryonnaire (8 premières semaines),
la taille de l'embryon (sens strict) est multipliée par plus
de 200 et sa masse par près d'un million . Les
phénomènes variés ayant lieu lors de cette
période sont regroupés sous le nom
d'organogenèse (= genèse des organes). Diverses
théories s'affrontent pour tenter d'expliquer cette
construction progressive d'un organisme complexe, coordonné,
différencié, à partir d'une cellule unique
(uf fécondé ou zygote) possédant un
patrimoine génétique (information
génétique) donné mais aussi une certaine
information cytoplasmique (l'uf possède un
cytoplasme très particulier dont vous connaissez
peut-être l'importance primordiale, par exemple, du vitellus:
c'est à dire des réserves) et un environnement
précis que l'on peut qualifier d'information
extracellulaire (la fécondation n'a pas lieu n'importe
où mais uniquement au niveau des trompes, la nidation
nécessite aussi un utérus préparé et le
maintien de la gestation tout un ensemble de phénomènes
hormonaux et tissulaires, d'échanges d'information entre
l'embryon et la mère). Le développement fait appel
à des échanges d'informations entre cellules, les
phénomènes d'adhérence cellulaire et de
divisions (mitoses) étant les principaux avec les
phénomènes de cytolyse, c'est-à-dire de
destructions de cellules, essentiels et souvent oubliés
lorsque l'on parle de l'embryogenèse: les tissus de l'embryon
sont sans cesse remaniés, construits et détruits... A
la fin de la période embryonnaire ce sont les
phénomènes de croissance qui dominent (on parle
de phase de croissance et de maturation postembryonnaire ou
ftale). Croissance non seulement des cellules (en volume) mais
aussi des tissus et donc des organes par multiplications cellulaires
(mitoses). On est parfois tenté d'opposer croissance et
développement alors que ces termes recouvrent des
phénomènes indissociables au niveau des cellules
(croissance, différenciation, division, cytolyse,
migration....). Toute théorie qui prétend rendre compte
du développement embryonnaire doit prendre en compte
l'ensemble de ces interactions et échanges d'information aux
trois niveaux (génétique, cytoplasmique et
extracellulaire).
Remarque :
Une des théories récentes les plus séduisantes
est celle de Rosine Chandebois, Professeur honoraire à
l'Université de Provence, clairement expliquée,
à l'intention des enseignants du second degré
notamment, dans un récent petit fascicule: Comment les
cellules construisent l'animal , Rosine CHANDEBOIS, Phénix
Editions, 1999 (diffusé par www.librissimo.com).
La période ftale commence arbitrairement à
la 8ème semaine et se continue jusqu'à la
40ème semaine de vie embryonnaire. Le chiffre
précis de la durée de la gestation, remarquablement
constant , peut surprendre. Il correspond à un maximum de
l'activité endocrine du placenta vers le 280ème jour de
gestation soit exactement 40 semaines de vie embryonnaire puis
ftale. Mais il est fréquent que les gynécologues
utilisent les "semaines d'aménorrhée",
c'est-à-dire le nombre de semaines s'étant
écoulées depuis la date des dernières
règles (a étant le préfixe privatif et
ménorrhée signifiant les règles). Il faut
donc ajouter deux semaines (14 jours environ entre la date du
début des dernières règles et l'ovulation) au
chiffre précédent pour avoir la durée de la
gestation en semaines d'aménorrhée, soit 42 semaines
d'aménorrhée. On notera bien qu'étant
donné que l'accouchement a pour déterminisme principal
une baisse de l'activité endocrine du placenta, celui-ci peut
être considéré comme « une "expulsion" par
la mère d'un ftus mature » plutôt que comme
« la "sortie volontaire" d'un enfant ».
Ce schéma a bien sûr un défaut majeur : celui de
ne pas replacer le ftus dans l'utérus et de ne pas
présenter la structure majeure d'échange
materno-foetal: le placenta.
3. Le placenta et les échanges materno-ftaux au
cours de la grossesse
représentation schématique d'une portion de placenta
(in Précis de physiologie, Doin, 1998,
modifié)
Les éléments essentiels à retenir concernant
le placenta :
- la double appartenance des tissus placentaires à la
mère et au ftus... Après l'accouchement, lors
de la délivrance, le placenta se décolle au
niveau de la limite entre les tissus proprement maternels et les
tissus mixtes ;
- le placenta est l'organe respiratoire de l'embryon,
même si le sang qui circule dans la veine ombilicale est en
fait un mélange de sang oxygéné et non
oxygéné (chargé en dioxyde de carbone) car,
notamment, le cur n'est pas séparé en 4
cavités avant environ le deuxième mois et il
subsiste pendant longtemps un mélange des sangs (trou entre
le cur gauche et le cur droit), et bien sûr la
circulation pulmonaire est court circuitée, les poumons
n'étant pas fonctionnels. Le deuxième
élément essentiel étant que la
barrière placentaire n'est plus
représentée que par l'endothélium des
vaisseaux ftaux doublé éventuellement par des
cellules "extraembryonnaires" du trophoblaste (en orange), puisque
les diverticules des tissus embryonnaires richement
irrigués (villosités) "baignent" dans des lacunes
où est déversé le sang maternel. Normalement
si les gaz diffusent avec l'eau et les ions, les protéines
ne passent pas la barrière, sauf certains anticorps
comme on a pu le mettre en évidence. Des virus et de
petites molécules comme la nicotine semblent passer
(il n'est rapporté aucune anomalie ftale due au
tabagisme de la mère sauf une diminution nette du poids
moyen du ftus.... même s'il est toujours
recommandé aux femmes enceintes de cesser totalement de
fumer). D'une façon très générale, le
placenta est l'organe de nutrition du ftus. Plus
précisément il assure les échanges
nutritionnels entre la mère et le ftus.
- le rôle endocrine du placenta commence dès
la nidation où les cellules du trophoblaste
sécrètent principalement l'HCG (Human
Chorionic Gonadotrophin), une hormone protéique dont la
séquence et la forme (une chaîne protéique
commune) et la fonction sont voisines des hormones
posthypophysaires LH et FSH (voir Je peux
transmettre la vie). C'est d'ailleurs l'HCG qui est
dosée dans les test de grossesse, plus exactement, une des
formes de dégradation de cette protéine, que l'on
retrouve dans l'urine des femmes enceintes en grande
quantité dès le 15ème jour après la
fécondation. Le placenta secrète aussi des
strogènes et de la progestérone en
quantité telle qu'il peut aller jusqu'à remplacer
les ovaires en fin de grossesse (l'ablation des ovaires
(castration) ne provoque pas d'avortement en fin de
grossesse).
Une remarque importante :
on qualifie parfois l'embryon de "parasite" de la mère. Il y a
la, à mon avis, une profonde altération de la
compréhension de l'identité embryonnaire.
Évidemment, si l'on ne regarde que le patrimoine
génétique de l'individu, l'embryon est différent
de la mère, il y a en ce sens "greffe" des tissus
embryonnaires sur ceux de la mère. Mais si l'on tient compte,
comme les biologistes l'ont toujours fait, des informations
cytoplasmiques (le cytoplasme de l'ovocyte, qui est celui de
l'uf et donc de toutes les cellules qui en sont issu par
mitoses, est bien d'origine maternelle) et des informations
extracellulaires, c'est-à-dire entre l'embryon et la
mère (l'embryon ne quitte pas les tissus maternels, il reste
en contact étroit avec eux pendant toute la grossesse,
même si ces contacts deviennent de plus en plus distants au
cours de la maturation ftale). Les échanges
materno-ftaux peuvent aussi être regardés d'une
autre manière en considérant le système de
communication lymphatique et sanguin. Nous avons vu en effet, dans la
partie sur le corps en mouvement que le système nerveux
était surtout un système de communication tourné
vers l'extérieur, un système de perception et de
contrôle des mouvements permettant un déplacement rapide
et une réponse aux stimulations extérieures. Les
systèmes sanguins et surtout lymphatique forment de
façon complémentaire un système de communication
interne. Le système sanguin tourné à la fois
vers le travail de nutrition (transport des gaz et des nutriments) et
le travail de relation (transport des médiateurs endocrines ou
hormones), le système immunitaire essentiellement
tourné vers le travail de relation (sécrétion et
transport de médiateurs variés) intervenant dans la
défense de l'organisme (rôle immunitaire) mais aussi
dans le contrôle de l'activité physiologique (rôle
informationnel). On retrouve ici, à la base de la
communication entre la mère et l'enfant à naître,
ce même appareil sanguin et lymphatique.
Les cellules ftales du trophoblaste sont en contact direct
avec le sang maternel et ce sont probablement elles qui absorbent des
anticorps maternels et les font passer dans la circulation
ftale. Au cours du dernier mois de grossesse et lors de
l'accouchement, on observe aussi le passage de globules rouges
ftaux dans la circulation maternelle (fragilisation puis
rupture (lors de l'accouchement) du trophoblaste et de
l'endothélium des vaisseaux placento-ftaux), ce qui
provoque une réaction immunitaire de la part de la mère
(des anticorps dirigés contre les antigènes de surface
des hématies ftales sont sécrétés
naturellement par 10% des femmes primigestes (portant un
bébé pour la première fois) alors que le chiffre
atteint 30% pour les femmes au cours de leur troisième
grossesse). C'est cet élément qui rend compte des
accidents liés aux incompatibilités Rhésus entre
la mère en l'enfant à naître. En effet, une
mère de Rhésus Rh- (sans antigène de groupe
Rhésus à la surface de ses hématies) qui porte
un ftus de groupe Rh+ (ayant donc ces marqueurs Rh à la
surface des ses hématies), ce qui implique que le père
soit Rh+) peut sécréter, rarement lors de la
première grossesse mais de plus en plus fréquemment
lors des grossesses suivantes, des anticorps (IgG) dirigés
contre les hématies de son ftus et qui passent la
"barrière placentaire", ce qui peut provoquer, en fin de
grossesse une hémolyse grave (destruction des hématies
ftales par les anticorps maternels): la maladie
hémolytique périnatale par incompatibilité
Rhésus. La prévention obligatoire (qui remplace
l'exsanguino - remplacement du sang du nouveau-né - que l'on
pratiquait dans les toutes premières années de la
découverte des groupes Rhésus) consiste en une
injection d'anticorps anti Rh à toute mère Rh- ayant
déjà accouché d'un enfant Rh+. Ces Ac
détruisent (par opsonisation - pour ceux qui
le souhaitent voir les précisions sur ce terme dans le
cours d'immunologie de
terminale) les hématies ftales
présentes dans le sang maternel ce qui empêche la
production d'anticorps anti Rh par celle-ci.
Mère et ftus sont indissociables. L'unité
physiologique de la mère doit être mise en relation avec
le développement du ftus. De nombreux accidents
intervenants au cours de la grossesse ont des répercussions
sur le développement de l'enfant. Voici des chiffres (qui
datent un peu car ce ne sont pas des sujets médiatisés,
heureusement en un certains sens) qui permettent de poser des
questions peu formulées habituellement (pour ceux d'entre vous
qui ont déjà une formation en biologie).
Science et Vie, 169, déc 1989, Ce que l'on sait
des malformations congénitales, Dr.
Ségolène Aymé, Directeur de recherche
à l'Inserm (Génétique médicale),
La Timone, Marseille
Il n'y a bien souvent pas de correspondance univoque
entre le type d'anomalie chromosomique et le tableau
clinique : on dit que l'expression phénotypique est
variable.Ainsi les trisomies 18 peuvent se traduire par des
raideurs articulaires, des absences de fermeture de la
moelle, des fentes labiales et palatines, des absences de
diaphragme...
D'innombrables facteurs interviennent, on peut en isoler
certains dans 30 à 30% des cas sans que l'on soit
pour autant certain de leur rôle....
|
3% des ftus atteignant 6 mois (viables) sont
porteurs d'une anomalie
|
60% des ftus issus de fausses-couches sont
chromosomiquement anormaux
et donc
40% des ftus issus de
fausses-couches sont chromosomiquement normaux, la
cause de l'accouchement ("naturel" ou accidentel) est
à rechercher autre part.
|
25% des morts-nés ont une anomalie chromosomique,
génétique ou une malformation majeure
et donc
75 % des ftus
morts-nés n'ont pas d'anomalie majeure ni
génétique ni détectable
aisément
|
70% des trisomies 21 sont éliminées avant
terme,
90% des trisomies 18 et
99% des monosomies X
|
Fréquence A LA NAISSANCE (de nombreux diagnostics
ont été suivis d'IVG et donc les chiffres
présentés ici sont inférieurs aux
fréquences réelles) des malformations
congénitales dans les Bouches-du-Rhône en
1987
|
Malformations
|
taux pour 10.000 naissances
|
anencéphalie
(défaut de fermeture de la boîte
cranienne)
|
2,5
|
spina bifida
|
4,7
|
microcéphalie
|
3,8
|
hydrocéphalie
|
5,9
|
fente palatine
(défaut de fermeture du palais)
|
9,4
|
fente labiale
(bec de lièvre)
|
7,7
|
atrésie de l'sophage
(défaut d'ouverture de l'sophage)
|
3,8
|
imperforation anale
(absence d'anus)
|
4,7
|
polydactylie
(doigts supplémentaires aux mains et aux
pieds)
|
8,1
|
Pour le suivi de la grossesse il est de plus en plus fait appel
à l'échographie qui permet
:
- lors d'une échographie précoce (2e, 3e mois), de
vérifier la bonne croissance du ftus, détecter
une éventuelle grossesse gémellaire (jumeaux) et
éventuellement de vérifier la date supposée
de fécondation et donc, ce qui est essentiel, la date
prévue pour l'accouchement (terme). En effet un terme
dépassé (plus de 41 semaines de vie embryonnaire ou
43 semaines d'aménorrhée) met en jeu la vie de la
mère et du ftus. Les mesures de la longueur
cranio-caudale (du sommet du crâne à la pointe du
coccyx) permettent une détermination à quelques
jours près de l'âge de l'embryon ou du ftus
dans les premiers mois.
- lors d'une seconde échographie plus tardive (4e, 5e
mois... après le ftus est trop gros et on ne peut
regarder que des détails) on vérifie la bonne
organisation générale du ftus, la
présence des membres, le remplissage du cerveau, les
cavités cardiaques (selon les stades)... On peut
même, à partir du 5e mois environ déterminer
le sexe de l'enfant. Avec une bonne estimation (plus de 80%) pour
le sexe masculin mais une beaucoup moins bonne estimation pour le
sexe féminin.
Avec les échographies récentes à effet
Doppler on peut même visualiser l'écoulement sanguin
ftal, notamment au niveau du cordon ombilical, ce qui peut
être une élément important du diagnostic.
4. L'accouchement (vis-à-vis de la mère)... la
naissance (vis-à-vis de l'enfant)
Les grandes étapes de l'accouchement. Pour un premier enfant
la partie préparatoire au travail peut durer plusieurs
dizaines d'heures. L'accouchement lui-même durant une plus ou
moins grande fraction d'heure. Pour une femme ayant
déjà eu plusieurs enfants, du fait du relâchement
musculaire et de l'élasticité des tissus (conjonctifs),
l'accouchement en comptant sa préparation (donc depuis les
premières contractions utérines ressenties) peut durer
moins d'une heure. (Schémas d'après Précis de
Physiologie, Doin, 1998, modifiés)
Pendant l'accouchement la sécrétion d'hormones "de
stress" comme l'adrénaline qui est
sécrétée en très grande quantité
semble essentielle pour la bonne maturation du nouveau-né et
son passage à travers les voies génitales
maternelles.
Les signes de vieillissement du placenta en fin de grossesse sont
une augmentation de la sécrétion de phospholipides et
une baisse de la synthèse des strogènes et
conjointement de la progestérone. Cette dernière
diminution semble être la cause de l'apparition des
contractions utérines. La dilatation du col semble aussi
provoquer la sécrétion d'ocytocine, une hormone
hypothalamique stockée dans la posthypophyse dont nous
reparlerons pour l'allaitement. L'ocytocine, neuropeptide de 9 aa,
accentue les contractions utérines et permet non seulement
l'expulsion mais aussi la délivrance. Les vaisseaux sanguins
placentaires se colmatent petit à petit en fin de grossesse,
le placenta et les annexes expulsées lors de la
délivrance sont ainsi relativement peu sanguinolents (le
placenta forme un disque d'une vingtaine de centimètres de
diamètre pour une épaisseur de quelques
centimètres).
Dans le cas de présentation par le siège, si le
bassin maternel est trop étroit, il est parfois
réalisé un accouchement par voie haute
(chirurgicalement, par une boutonnière oblique sur le
côté du pubis), dans ce cas des traitements hormonaux
d'appoint sont appliqués à la jeune mère pour
initier les contractions utérines (normalement sous le
contrôle de l'ocytocine) qui permettent à
l'utérus de reprendre (approximativement) sa taille et sa
forme d'avant la grossesse. En effet, le réflexe commandant la
sécrétion de l'ocytocine n'a pu avoir lieu dans ce type
d'accouchement.
L'épisiotomie est une incision oblique
contrôlée du périnée afin d'éviter
une déchirure accidentelle (notamment en cas de
nouveau-né à tête particulièrement
volumineuse), plus difficile à cicatriser qu'une incision
volontaire.
Le cri de l'enfant à la naissance est un signe de
non obstruction des voies respiratoires, celles-ci devant parfois
être débouchées manuellement. L'issue de
méconium, c'est à dire d'une pâte verdâtre
(biliverdine) et gluante (mucus) libérée par l'anus du
nouveau né lors de la naissance est un signe de douleur
ftale.
Afin d'éviter de fréquentes contamination
bactériennes des muqueuses de l'enfant, notamment au niveau
des yeux, par les voies génitales maternelles, des gouttes
antibiotiques sont souvent distillées dans les yeux du
nouveau-né.
5. La lactation et l'allaitement
Peut-être n'est-il pas inutile de rappeler que le nom de
mammifères signifie "porteur de mamelles" et que la
sécrétion de lait leur est donc
spécifique. La lactation regroupe les
phénomènes de sécrétion lactée par
les glandes mammaires. L'allaitement est la fourniture du lait
au nouveau-né, que celui-ci se fasse au sein ou au
biberon.
Avant la puberté les glandes seins sont peu
développés et la canaux galactophores réduits et
non ramifiés (schémas du bas d'après
Précis de Physiologie, Doin , 1998). A partir de la
puberté, sous l'action des hormones sexuelles
(strogènes et progestérone), la
masse totale de la glande augmente surtout par multiplication des
cellules adipeuses. Pendant la grossesse, toujours sous l'influence
des hormones sexuelles (strogènes et
progestérone) mais surtout grâce à l'hormone
lactogène placentaire et au début de
sécrétion de prolactine par l'antehypophyse (ou
adénohypophyse), on observe des modifications profondes des
glandes mammaires. Les canaux galactophores croissent par
multiplication des cellules des canaux. Puis les alvéoles
(acini sécréteurs) se développent par
multiplication des cellules sécrétrices. C'est la
prolactine qui contrôle principalement la
sécrétion lactée, mais les médiateurs
endocrines intervenant en synergie (ensemble) dans le contrôle
de la synthèse du lait par les acini sont innombrables
(insuline, hormone de croissance, glucocorticoïdes....). Sa
libération par l'hypophyse est sous le contrôle de
neurohormones hypothalamiques mais aussi de nombreux
médiateurs endocrines ou paracrines...Sur le pourtour de
chaque alvéole et le long des canaux se trouvent des cellules
musculaires lisses (cellules myoépithéliales) qui, en
se contractant, provoquent l'expulsion du lait. La contraction de ces
cellules est sous le contrôle de l'ocytocine, une
hormone posthypophysaire (neurohypophyse),
sécrétée donc par des neurones de
l'hypopthalamus et stockée dans la posthypophyse, et
libérée par celle-ci par voie réflexe
(récepteurs du mamelon, moelle épinière,
hypothalamus) lors du stimulus constitué par la succion du
mamelon. En fin de grossesse et avant la "montée de lait", les
glandes mammaires sécrètent un liquide peu sucré
et peu nourricier : le colostrum. La montée laiteuse est
déclenchée après la délivrance par
effondrement du taux des strogènes et de la
progestérone sécrétés par le placenta. Un
allaitement au sein régulier inhibe de façon plus ou
moins efficace l'ovulation, au moins pendant les premiers
mois.
6. La croissance de l'enfant
Il est assez révélateur d'étudier les tailles
des "bébés" animaux de livres pour enfants. Il est
frappant de voir combien le rapport 1/3 (taille de la tête /
taille totale du corps) est privilégié alors qu'il ne
correspond pas à la réalité pour chacun des
animaux. C'est une des particularités de l'homme, et
partiellement des primates, de présenter une diminution nette
du rapport entre la hauteur de la tête et le reste du corps,
avec l'âge. Les animaux "humanisés" des livres pour
enfants jouent bien sûr plutôt sur l'affectif que sur le
naturalisme: c'est à mon sens ici un véritable
anthropomorphisme au sujet duquel on doit être
vigilant.
Il est assez difficile de trouver des
documents sur la croissance infantile. Je réserve donc pour
plus tard ces pages. J'aimerai pouvoir vous proposer non seulement
des données biologiques mais aussi des données de
psychologie expérimentale sur les étapes du
développement psychomoteur de l'enfant. Pour cela je vous
demande un peu de temps, comme pour les deux chapitres suivants pour
lesquels je ne fais que commencer des recherches.
7. Le vieillissement
8. La mort
retour accueil
résumé, cours
détaillé, formulation par
cycle