CRPE - La Réunion 1999

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1- PREMIER VOLET :

A - Première partie : Sciences de la Vie ( notée sur 8 points )

1) Des cultures de moisissures ( champignons microscopiques) ont été réalisées, et les résultats sont présentés ci-dessous ( les résultats représentent le développement des levures: +++ : levures abondantes,+ : peu abondantes, 0 : pas de développement) :

milieux de culture

lumière

température

résultats

1

pain humide

+ (présence)

20°C

+++

2

pain humide

- (absence)

20°C

+++

3

pain sec

+

20°C

0

4

pain humide

+

0°C

0

5

pain humide

+

70°C

0

6

eau + gélose

+

20°C

0

7

eau + gélose + sels minéraux

+

20°C

+

8

eau + gélose + sels minéraux + sucre

+

20°C

+++

a - quelles connaissances peuvent être dégagées par la mise en place de telles cultures ?
b - ces cultures expérimentales permettent de tester des hypothèses émises à la suite d'un problème scientifique;
- quelle peut être la question posée ?
- proposez 3 hypothèses pouvant être vérifiées par ces expériences
c - analysez de façon rigoureuse les résultats, en expliquant la méthode employée pour cette analyse.

2) Lorsque la nutrition des plantes vertes qui se nourrissent uniquement d'éléments minéraux et qui contiennent des matières carbonées est abordée, se pose le problème de l'origine du carbone.
L'expérience suivante est réalisée : des tomates sont cultivées dans des serres dont l'air confient plus ou moins de dioxyde de carbone, toutes les autres conditions de culture étant identiques; après 35 jours de culture, on mesure la teneur en amidon des feuilles de tomate.

teneur de l'air en CO2 (en %)

0,05%

0,2%

amidon (en % de matière sèche)

2%

12%

a - cette expérience permet de tester une hypothèse; laquelle ?
b - quelle conclusion pouvez-vous donner de l'analyse des résultats? l'hypothèse proposée ci-dessus est-elle vérifiée?

3) les 2 expériences suivantes précisent certaines conditions à propos de la nutrition des plantes vertes :
- chez une plante verte, d'abord exposée à la lumière puis mise à l'obscurité quelques jours, on note aucune présence d'amidon dans ses feuilles;
- une plante verte laissée à l'obscurité pendant quelques jours et dont les feuilles n'ont plus d'amidon, est placée à la lumière; après quelques heures, on note la présence d'amidon au niveau des feuilles.
Ces deux expériences apportent des informations supplémentaires sur la nutrition des plantes vertes, lesquelles?

4) Pour récapituler les besoins nutritifs des plantes, proposez 2 schémas distincts qui permettraient de faire une synthèse sur la nutrition des plantes chlorophylliennes et non chlorophylliennes, en vous aidant des conclusions des questions précédentes.

Corrigé-type

réponses aux questions

concepts / savoirs / méthodes
références

vocabulaire

1) a - Quels sont les facteurs nécessaires (suffisant, indispensable) au développement de ces champignons ?

Le développement désigne chez les pluricellulaires la phase qui suit une phase de reproduction et conduit à une autre phase de reproduction. Elle comprend au sens large des mécanismes de division cellulaire (mitose) ou multiplication, et des mécanismes d'accroissement de la taille des cellules ou croissance (au sens strict).

Chez un organisme unicellulaire (comme la levure) la croissance de chaque cellule ne peut être visible à l'œil nu par contre la multiplication cellulaire fait que la colonie grossit et l'on peut alors parler de croissance coloniale. De la même manière, chez une moisissure, la croissance du mycélium résulte en fait à la fois d'une croissance cellulaire et de mitoses.

L'autotrophie est un mode de nutrition propre aux organismes qui trouvent la matière nécessaire à leur croissance et leur survie uniquement sous forme minérale (en solution dans l'eau ou à l'état de gaz) : c'est le mode de nutrition de tous les végétaux chlorophylliens capables d'effectuer la photosynthèse : synthèse de leurs molécules organiques (glucides, lipides, protides, acides nucléiques) à partir d'eau de sels minéraux et de gaz carbonique.

L'hétérotrophie est un mode de nutrition propre aux organismes qui trouvent la matière nécessaire à leur croissance et à leur survie sous forme organique et minérale (les substances organiques sont définies comme des composés de carbone, hydrogène et oxygène qui sont fabriqués parles êtres vivants : la matière organique des êtres vivants morts et en décomposition est consommée par des organismes décomposeurs). Les animaux et les champignons sont hétérotrophes.

La notion de facteur limitant (facteur du milieu limitant la croissance d'un organisme) dépasse le cadre du sujet.
Tout comme celle d'
auxotrophie (nécessité, pour certains organismes, qualifiés d'auxotrophes, de trouver dans le milieu certaines substances nécessaires à leur croissance (facteurs de croissance comme certaines vitamines par exemple) sous une forme directement assimilable).

levure : les levures sont des champignons (mycètes) unicellulaires (eucaryotes) possédant un seul noyau et se reproduisant alternativement selon le mode asexué par bourgeonnement et selon le mode sexué par formation de spores
Le terme levure ne semble rien avoir à faire dans ce sujet.

champignon (règne des mycètes de la classification en 5 règnes) : organisme eucaryote uni ou pluricellulaire à paroi (composée soit de cellulose (comme la paroi des cellules des plantes) soit de chitine, le même sucre que l'on retrouve dans la cuticule des arthropodes), hétérotrophes, se reproduisant par multiplication asexuée (scissiparité ou bourgeonnement) et reproduction sexuée (spores)

moisissure : mycète formant une colonie multicellulaire de filaments (mycélium constitué de files de cellules) et ne produisant pas d'élément reproducteur de grande taille (champignon au sens courant ou carpophore selon l'appellation biologique)
Sur des aliments en décomposition comme le pain la principale espèce de champignon est Rhizopus stolonifer, une moisissure de l'embranchement des Zygomycètes, dont le mycélium est formé de files de cellules possédant de nombreux noyaux (cœnocytique) et qui produit des spores contenues dans des petites masses orangées. Cette moisissure sert de base à la réalisation d'un aliment à base de grains de soja décortiqués : le tempeh indonésien.

milieu de culture : environnement artificiel et contrôlé (par l'homme) pour isoler, permettre la survie, la croissance, et même la reproduction de certains organismes. Les milieux de culture sont utilisés à des fins expérimentale ou économiques.
Pour les micro-organismes (bactéries, unicellulaires (Protistes) et champignons unicellulaires) on utilise soit des milieux liquides, soit des milieux solides (solidifiés par des gélifiants). Ces derniers permettent notamment un isolement beaucoup plus facile des souches lorsqu'elles forment des colonies.

gélose : extrait d'agar aux propriétés gélifiantes utilisé pour la première fois sur les conseils de Fannie Eilshemius Hesse,cuisinière experte en confitures et épouse de Walter Hesse, un assistant de Koch pour remplacer la gélatine utilisée dans les premières cultures solidifiées (1882).
Les produits gélifiants (formant un gel : c'est-à-dire une structure en réseau (réticulée) piégeant les molécules d'eau) peuvent êtres des sucres comme l'agar, agarose, cellulose, des protéines (gélatine) ou encore de la silice.
L'agar et les carraghénanes (additifs alimentaires signalés sous le code E 407) sont des sucres complexes sulfatés aux propriétés gélifiantes que l'on trouve dans les parois et revêtements (mucilages) des algues rouges notamment (genres Chondrus et Gigartinia par exemple). Ils peuvent représenter 70% de la masse sèche de l'algue. On considère que leurs propriétés gélifiantes sont utiles pour retenir l'eau autour des cellules lors de l'exondation, à marée basse.

b - Q : Quelles sont les conditions de développement (humidité, substances nutritives, lumière, température) d'un champignon ?
H1 : il a besoin d'eau
H2 : il a besoin de lumière
H3 : il se développe à 0°C ( attention l'hypothèse doit être testée par une des expériences proposées)

c - on compare 2 expériences pour lesquelles un seul facteur varie - l'expérience de référence à laquelle on compare les autres (pour laquelle les facteurs sont fixes) est appelée "témoin" - s'il y a développement, tous les facteurs nécessaires sont présents - s'il n'y a pas développement, au moins un facteur nécessaire manque

1+2 : la lumière est inutile
1+3 : l'eau est indispensable
1+4: pas de développement au froid (0°C) (le froid empêche ou inhibe le développement)
1+5 : pas de développement au chaud (70°C)

1+6: la gélose n'est pas un milieu nutritif suffisant comme le pain
6+7 : le faible développement sur gélose avec des sels minéraux indique soit une capacité du champignon à utiliser les sucres de la gélose, soit l'utilisation de substances minérales comme éléments nécessaires à la croissance
7+8 : les sucres et les sels minéraux constituent un apport suffisant pour le développement du champignon

Remarque:
Ce document était présenté dans le Tavernier p 123 (mais il avait une légende explicative où l'on précisait que la gélose n'était pas utilisée par le champignon) et le terme de levure était absent. On ne demandait d'ailleurs que d'analyser les rôles de la lumière et de la température.

Tavernier:
- Les composants chimiques des êtres vivants : 1, 1, 2 ~p 24-28)
- La construction de la matière vivante : 1, 1, 3 ~p 28-32)
- La nutrition des végétaux chlorophylliens : 1, 10 ~p 1la-120)
- La nutrition des végétaux non chlorophylliens : 1, II ~p 121-127)

Cours : http://perso.libertysurf.fr/pst/svtiufm/nutritio.htm

2) a - l'augmentation de la teneur en CO2 de l'air ambiant favorise la synthèse d'amidon par la plante au niveau de ses feuilles
b - une teneur en CO2 multipliée par 4 provoque une augmentation d'un facteur 6 de la quantité d'amidon des feuilles de tomates

L'analyse expérimentale réalisée ici prend la démarche expérimentale à l'envers est est extrêmement artificielle.

3)* l'amidon n'est pas synthétisé à l'obscurité mais il est par contre utilisé
* l'amidon est synthétisé à la lumière

La photosynthèse est la synthèse de matières organiques réalisée grâce à l'énergie lumineuse par les organismes phototrophes chlorophylliens à partir de CO2 et d'éléments minéraux en solution dans l'eau.

4) Les dessins montrant un champignon (même avec un chapeau) et une belle plante sont préférables à de simples schémas avec des formes géométriques. Les couleurs sont fortement conseillées.
+ champignons ou végétaux non chlorophylliens : eau + sels minéraux, matière organique (sucre, gélose ?), O2, CO2, respiration
+ plantes ou végétaux chlorophylliens : eau + sels minéraux, lumière, CO2, matière organique (amidon), photosynthèse, O2, respiration, CO2

B - Deuxième partie: Sciences de la Terre ( notée sur 4 points)

1) L'évaluation sommative, proposée dans le document 1, vous semble-t-elle en adéquation avec les contenus du programme officiel ? justifiez votre réponse.
2) Quels sont les concepts sous-jacents ?
3) A quel(s) type(s) d'objectifs méthodologiques cette évaluation fait-elle appel ? qu'en pensez-vous ?
4) Sous forme de tableau, proposez une analyse de cette production d'élève, en mettant en évidence les qualités et les erreurs.
5) En fonction des concepts donnés dans la question 2, proposez un autre type d'évaluation sommative, faisant appel à d'au~es objectifs méthodologiques?

Document 1 (réponses de l'enfant en italiques et la note entre parenthèses)

Nom: MORGANE

Classe: CM2

1. Qu'est-ce que la géologie ?
La géologie est la science de la nature (1/2)

2. Les roches appartiennent au règne ..... minéral
Les plantes appartiennent au règne.... de la végétation
Les animaux et les hommes appartiennent au règne ..... humain (5/3)

3 . Qu'est-ce qu'un fossile ?
Un fossile est une trace laisser par les animaux (2/3)

4. Relie les ères géologiques aux grands événements :
ère primaire -------------> apparition des hommes
ère tertiaire ---------------> premiers fossiles
ère secondaire ---------------> développement des mammifères
ère quaternaire ----------------> règne des dinosaures (0/4)

5. Les trois parties qui forment la terre sont :
- au centre, ..... le noyau
- autour, ....le manteau
- à la surface, ....la crôute (2,5/3)

Commentaires du formateur sur cette partie

1) des questions très générales (1, 2) ne sont pas des objectifs de ce cycle (3) mais peuvent se justifier comme évaluation finale. La question 3 fait référence à un objectif spécifique clair du cycle 3. Les questions 4 et 5 font référence à des objectifs qui sans être explicitement cités dans le programme peuvent s'y conformer.

2) Cette question est bizarre par la diversité des concepts et leur étendue, étant donné le caractère très général des questions. Géologie, le monde de la nature, classification (règne), fossile, paléochronologie (ère), grandes étapes de l'évolution, structure interne du globe...

3) Les objectifs méthodologiques évalués sont essentiellement une mémorisation mais la formulation synthétique d'une définition fait aussi appel à l'esprit de synthèse, cela dépend de la forme qui a été donnée par le maître. Il y a aussi une évaluation de la capacité à associer des repères chronologiques avec des événements (ce qui est très contestable du point de vue didactique : les ères représentent des durées (temps abstrait) extrêmement longues et déterminées à partir des crises paléontologiques et des grands changements stratigraphiques, alors que ce qui est présenté comme des "événements" doivent pour avoir un sens paléontologique être formulés différemment ; par exemple : "premier fossile attribué à l'homme daté de l'ère ?").

4)

qualités

défauts

soin, orthographe, écriture, réponses personnelles non stéréotypées (?)

imprécisions (1, 3 : des fossiles peuvent provenir de tout être vivant), erreurs (règne humain mais c'est une réponse didactiquement exacte ! les associations du 4, mais je formule des réserves sur la validité de ce type d'associations (voir ci-dessus)...)

5) Proposer une évaluation sur tous les concepts cités est impossible. D'une façon très générale, si l'on veut sortir de l'exercice mettant en jeu essentiellement la mémoire on peut essayer d'évaluer
* l'esprit de synthèse, (par exemple : rédiger un texte de 5 lignes racontant la découverte d'un fossile; ce qui suppose la mémoire mais aussi d'autres capacités)
* la capacité à illustrer une notion (dessiner un fossile, un animal disparu et justifier son choix par une phrase qui explique quel était son régime alimentaire et comment on le connaît)
* et enfin la capacité à réinvestir une notion (par exemple sur la structure du globe, un petit exercice sur les séismes était possible si le sujet avaité été abordé en classe...).

DEUXIÈME VOLET : Sciences de la Vie (notée sur 8 points)

Les plantes se nourrissent ( premier volet) et se reproduisent, en donnant des graines pour les plantes à fleurs. Un enseignant d'une classe de CE2 se propose de déterminer les conditions de germination d'une graine (objectif cognitif prioritaire), et de développer les compétences suivantes : « émettre des hypothèses et concevoir les moyens de les vérifier. »

Les documents 2,3,4, ci-joints, extraits de manuels scolaires, présentent des expériences et constituent des pistes afin d'aider l'enseignant à atteindre l'objectif fixé et développer les compétences citées.

1 - Quels sont les prérequis qui vous semblent nécessaires pour entreprendre cette étude ?
2 - vous proposez une progression d'activités mettant en œuvre la démarche expérimentale.
Pour chaque activité, vous indiquerez sous forme de tableau : l'objectif recherché, les consignes, la participation des enfants...
3 - vous élaborerez une trace écrite destinée aux enfants, à partir de leurs activités.

Quelques conseils : je précise bien que pour la partie didactique, il ne peut s'agir d'une correction mais bien uniquement de conseils

1ère étape : faire la liste des concepts abordés dans cette question et de ses savoirs personnels

  • graine : organe reproducteur des plantes à fleurs (spermaphytes) contenant:
    • un embryon (dormant = à l'état de vie ralentie, la plupart du temps)
    • des réserves
    • des enveloppes protectrices (téguments)
  • conditions de la germination : malgré une extrême variabilité :
    • conditions internes : c'est la capacité à germer
    • conditions externes (facteurs) nécessaires à ce que l'on appelle la levée de dormance : eau, lumière froid, dioxygène (air), dégradation mécanique des téguments, association avec des mycorhyzes (champignons vivant en association (symbiose) avec des racines de la plupart des arbres) ou avec des bactéries (notamment les bactéries des nodosités)....

2ème étape : on étudie les documents fournis

  • document 2
    tableau complexe qui permet de visualiser des comparaison entre conditions de milieu : on peut réaliser un travail de lecture sur le tableau
    l'espèce de graine n'est pas précisée
    les facteurs étudiés sont la température, l'humidité, la luminosité et la teneur de l'air ambiant en dioxygène
    on notera l'absence d'indication de temps
    eau, lumière et température sont des facteurs pouvant être expérimentés sommairement en classe, le dioxygène n'est pas un facteur accessible au primaire
  • document 3
    extrait du Tavernier p 197 mais les questions ont été modifiées
    germination de pois , 15 j d'expérience
    Philippe fait varier deux paramètres en même temps (eau et température) alors que Catherine sépare bien l'action de chacun des deux paramètres et est donc la seule à pouvoir conclure validement. Cet exemple est assez pédagogique pour la rigueur du raisonnement expérimental.
  • document 4
    pois, 15j
    Véronique semble avoir réalisé une expérience strictement identique à Catherine du document précédent

3ème étape : on répond aux questions

1. les prérequis dépendent bien évidemment de ce que vous avez comme objectif. Comme toujours une expérience peut servir à poser un problème et susciter l'intérêt des enfants pour la construction d'un concept (ici graine ou/et germination ou/et nutrition). Ou bien, l'expérience peut servir à appliquer un concept déjà construit avec les enfants et montrer que le concept est bien en accord avec la réalité.
Il est aussi indispensable que vous fassiez référence

  • aux programmes cycle 3 :
    * Le développement d'un être vivant (végétal ou animal) : naissance, croissance, âge adulte, vieillissement, mort)
  • ainsi qu'aux compétences
    À partir de son environnement naturel ..., l'élève doit être capable :
    * de se poser des questions et de s'interroger ;
    * de faire émerger un problème et de le formuler correctement, de proposer des solutions raisonnées.
    Dans des situations simples, l'élève doit être capable :
    * d'observer et d'analyser avec vigilance les phénomènes caractéristiques de la vie végétale et animale, notamment les grandes fonctions biologiques, l'existence d'un cycle de vie commun à tous les êtres vivants (naissance, croissance, vieillissement et mort) ;
    * de proposer la mise en œuvre des étapes caractéristiques de la démarche expérimentale et notamment:
    - isoler une variable et mettre en œuvre des expériences pertinentes (rôle de l'eau dans le développement d'une plante, changement d'état de la matière...) ;
    - constater la nécessité de mesurer et savoir procéder à des mesures simple ;
    - présenter des résultats et les interpréter ;
    * d'argumenter et de discuter une preuve.

A cette question je répondrais donc qu'à mon avis cette séance serait plutôt de type apprentissage de la démarche expérimentale (en s'appuyant sur la liste des compétences du cycle 3 proposant l'observation, l'analyse des phénomènes de la vie végétale et la mise en œuvre des étapes de la démarche expérimentale) et que le concept de graine-embryon serait déjà construit par ailleurs (concept au programme du cycle 3 dans le cadre du développement des plantes à fleurs). Avec un tel objectif spécifique les prérequis sont donc le concept de graine-embryon avec les étapes de la germination. Si l'on désire aborder les problèmes de réserves et de nutrition de la graine et de la jeune germination, il est indispensable que la nutrition des plantes chlorophylliennes ait aussi été étudiée auparavant. Les concepts concernant la graine-réserves et la graine-organe protégé pourraient ne pas être connus, ce qui permettraient de les aborder à l'occasion de cette séance.

2. progression proposée :
c'est ici que je ne peux plus être directif, cela dépend tellement de votre vision personnelle de futur enseignant ; la forme actuelle de pédagogie encouragée étant l'aide au tâtonnement des élèves (essai-erreur-essai) tout en étant conscient des limites en matériel, en temps et en pertinence pour chaque expérience (on peut laisser un groupe réaliser par exemple une expérience de germination sans arrosage mais il est par contre assez inutile de les laisser remplacer l'eau par une boisson sucrée : on reste dans le cadre de sciences et je ne crois pas qu'il soit bon de laisser l'enfant croire qu'il est pertinent de tester toutes ses idées puériles). Éviter le carcan expérimental oui, mais il y a bien une phase d'apprentissage qui doit à un moment se faire par l'exemple. Si le maître décide de commencer par l'exemple c'est son droit.
La trame de la fiche de préparation est volontairement restée générale.

Objectifs spécifiques : notion de graine-réserve et conditions internes (appelé maturité) et externes (appelées conditions) de la germination, apprentissage de la démarche expérimentale
Objectifs opérationnels : acquérir le vocabulaire et connaître les 4 étapes de la démarche expérimentale, mettre en place une expérience en ayant séparé un facteur à tester par rapport à un témoin pour lequel ce facteur ne varie pas

étapes
travail du maître
travail de l'élève
temps
matériel

1-faire émerger ou poser le problème

2- préciser les étapes de la démarche expérimentale: cela peut se faire sur une analyse d'expérience sur document ou bien après avoir mis en place une expérience libre ou encore avoir mis en place soi-même une expérience dont les conditions vont être analysées afin de déboucher sur la mise en place des expériences des élèves qui seront alors à la fois une évaluation de la compréhension de la démarche et une libre expression de leur ingéniosité.

- une recherche des paramètres à tester qui doivent absolument être précisés pour chaque expérience. La notion de témoin est indispensable et, personnellement, je suis plutôt partisan de la présenter d'emblée plutôt que de la faire émerger à tout prix.
Je pense que l'on peut sans hésiter limiter le nombre de paramètres (par exemple deux) plutôt que de laisser chaque groupe les choisir... A mon avis il est plus simple de présenter la même transposition à d'autres paramètres à toute la classe en même temps plutôt que de gérer des transpositions séparées selon les groupes.

4 - la mise en place des expériences par les enfants

pour ce genre d'exercice et sans faire référence nécessairement à l'utilisation de l'outil "cahier d'expérience" dans l'esprit de "La Main à la Pâte" il est nécessaire que chaque groupe note par écrit toutes les étapes de la démarche, les observations et les conclusions.

l'attente avec des observations successives

quelques semaines

5 - les mesures (chiffrer les résultats) et l'interprétation-conclusion

il faut absolument éviter que le travail de conclusion soit fait avant un travail minutieux de mesure : toujours s'efforcer à exercer les enfants à quantifier: nombre de graines germées (pourcentage), taille en mm....

6-synthèse, trace écrite

la rédaction (si cela n'a pas été fait au début) des étapes de la démarche expérimentale et la synthèse sur les conditions de germination (c'est là que la transposition se fait pour les paramètres non étudiés).

7- évaluation

3. trace écrite
(celle que je propose est évidemment la plus complète possible pour un cycle 3 et n'est pas adaptée à une classe et à une progression précise).

* la démarche expérimentale est utilisée en science expérimentale pour acquérir de nouvelles connaissances sur le monde réel. Elle est appelée aussi hypothético-déductive car elle repose sur des hypothèses et elle utilise une forme de raisonnement qui est la déduction. Elle comprend toujours 4 étapes :
- on propose des hypothèses qui sont des réponses à une question (problème scientifique) que l'on se pose au sujet de la nature
- on teste chaque hypothèse par des expériences dans lesquelles on essaye de contrôler le plus de conditions possibles et de n'en faire varier qu'une seule à la fois
- on juge de la validité de l'hypothèse (hypothèse vraie ou fausse) selon le résultat de l'expérience
- on formule une conclusion ou une loi qui reprend l'hypothèse selon une formule plus générale.
(A mon avis dans la trace écrite il est prudent de présenter un exemple : cette formulation très générale ne peut convenir qu'à de très bons élèves de cycle 3 : pour des CE2 le seul exemple (avec les mots importants : hypothèse, jugement et conclusion) est suffisant).

* la germination (début de développement de la graine) ne se fait que dans certaines conditions précises qui varient selon l'espèce de plante. Ces conditions sont réalisées le plus souvent dans la nature au début du printemps. La graine ne germe que si elle est mûre. Cette maturité est atteinte la plupart du temps à la fin de la période froide de l'hiver (cette période froide est nécessaire pour beaucoup de graines). Ensuite, la graine ne germe que si elle trouve de bonnes conditions pour que la plantule (jeune pousse) croisse : de l'eau (de l'humidité mais il ne faut pas immerger la graine dans l'eau), de la lumière, de la chaleur et de l'air. Lors de la germination la jeune plante se développe à partir des substances organiques de réserves de la graine puis, dès que les premières feuilles vertes apparaissent à la lumière, elle se nourrit à partir de l'air et des substances minérales prises dans la terre avec l'aide de l'énergie du soleil.

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