Le blé
(partie documentaire)

retour accueil, biotechnologies, cours SVT


Sources utilisées pour cette partie: E.U. articles: systèmes de culture; agonomie, Nourrir les hommes, ensemble pédagogique LIBRE DE DROITS DE REPRODUCTION réalisé par l'APBG (association des professeurs de biologie et de géologie), PPE (plantes et environnement) et des partenaires de l'industrie, document gratuit disponible (20 francs pour frais d'envoi en timbres ou chèque auprès de APBG, secrétariat, BP 8337, 69356 Lyon cedex 08, ou PPE, 1, rue Gambetta, 92100 Boulogne); L'origine des blés, Yves Henry et Jacques de Buyser, Pour la Science, Hors-série n°26, janvier 2000, p 60-62)
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Données géographiques et économiques (in E.U.)

Le blé est la plus cultivée des céréales. Production mondiale de blé en 1990: 595,5 millions de tonnes , la première céréale avant le riz (519,0) et le maïs (470,3) (la pomme de terre arrive ensuite avec 287 millions de tonnes et la patate douce 110).

Peu de pays l'ignorent, sauf dans les régions équatoriales. Peut-être doit-il cette faveur à son origine géographique: les steppes d'Asie occidentale qui relèvent de latitudes moyennes et sont touchées alternativement par les grandes sécheresses et par les coups de froid. La graminée Triticum  s'adapte à presque tous les climats. On peut cultiver le blé sans irrigation avec moins de 50 cm de précipitations annuelles; seuls l'orge et le mil résisteraient mieux. Sa tolérance au froid est remarquable; il supporte la neige et le gel prolongé par plus de 600 de latitude nord. Il a conquis les pays humides et froids (Pays-Bas, Danemark) et donne les meilleurs rendements dans des contrées apparemment vouées à l'herbage.
En réalité, il existe plusieurs blés. Le blé dur  réussit bien dans les zones chaudes et sèches; très riche en gluten, c'est le blé des pâtes alimentaires. Le blé tendre , celui qu'on transforme en pain, s'adapte mieux aux hautes latitudes. De plus, les systèmes de cultures ont favorisé des types divers de blé. Le «blé d'automne», semé pour profiter au maximum de l'humidité hivernale et printanière, caractérise les régions méditerranéennes et tempérées. Le «blé de printemps» signale les pays à hiver trop rude: c'est grâce à lui que la Sibérie occidentale et le Canada sont devenus de gros producteurs. Enfin, la recherche agronomique met constamment au point des variétés adaptées à tous les climats.
L'homme a beaucoup fait pour étendre le domaine du blé. Sa culture est du reste beaucoup moins difficile que celle du riz: elle ne demande pas d'aménagement spécial du champ ni un trop lourd travail d'entretien. Entre la période des labours-semailles et celle de la moisson, les travaux sont très réduits. Après la récolte, le blé, à la différence du riz, ne demande pas d'opération spéciale comme le décorticage. Aussi, à niveau technique égal, les pays à blé ont-ils toujours compté moins de travailleurs que les régions du maïs et du riz. Mais si la culture du blé s'est imposée, c'est que tous les progrès agricoles ont été expérimentés en priorité sur lui. Déjà la charrue à roue et l'usage du cheval caractérisaient les campagnes à blé de l'Europe moyenne, alors que les pays à seigle en restaient à l'araire et aux bovins. Semoirs mécaniques et moissonneuses-batteuses ont été mis au point dans les régions à blé d'Europe et d'Amérique du Nord. C'est le blé encore qui, à la fin du XIXe siècle, conquiert les sols infertiles, d'où il avait été longtemps exclu, lorsque se répand l'usage des amendements et des engrais chimiques. Bref, il est au centre des progrès agricoles réalisés par les Européens et les Américains.
Longtemps, la culture du blé resta confinée au bassin méditerranéen et à l'Europe. La question frumentaire (du latin frumentus: le froment; les lois frumentaires réglaient la distribution du blé) est étroitement mêlée à l'histoire des civilisations européennes. Elle s'est posée en termes différents selon les époques. L'Antiquité connut de longs circuits commerciaux de blé pour alimenter la Grèce, puis Rome; l'Égypte, la Sicile, l'Afrique du Nord firent office de greniers nourriciers. L'époque médiévale et le début des Temps modernes sont marqués par l'extension du blé en Europe même, et les principaux foyers d'exportation se déplacent vers l'Europe centrale et orientale, mais la difficulté et la cherté des transports terrestres rendaient l'approvisionnement difficile. À la fin du XVIIIe  siècle en Europe s'affrontent encore les tenants de la réglementation, qui veulent l'intervention de l'État et une «police des blés», et ceux qui prônent la liberté du commerce. L'Angleterre la première adopte une politique libérale: les openfields céréaliers commencent à décliner au XVIIe siècle et des lois libérales sur l'importation des blés sont adoptées en 1845. Les Pays-Bas, le Danemark, la Scandinavie suivirent avec retard l'exemple anglais. La France, l'Allemagne, l'Italie ont toujours hésité à exposer leur paysannerie à la concurrence étrangère. Longtemps les champs «couchés en herbe» passèrent pour un sacrilège qui affamait le peuple.
En Europe, à la fin du XIXe siècle, l'économie urbaine généralisée, les nouveaux moyens de culture et de transports entraînent le recul du blé. La céréaliculture de masse d'outre-mer produit moins cher. Aussi beaucoup de régions se tournent-elles vers d'autres productions. L'Ouest européen se couvre d'herbages, le Midi méditerranéen de vignes et de vergers. Cependant, on observe encore de belles campagnes à blé en Europe, parce que certaines plaines se prêtent admirablement à la modernisation de la vieille culture (le Bassin parisien, la plaine du Pô, et même le bassin de Londres) et parce qu'également les États européens n'ont jamais cessé de se protéger par des droits de douane contre l'invasion des blés d'outre-mer.
Loin de disparaître, la culture du blé connaît un nouvel essor en Europe. Si les surfaces sont stabilisées, les rendements augmentent sans cesse. Les deux guerres mondiales ont montré les dangers de sources éloignées d'approvisionnements. Les progrès de la mécanisation font de la culture du froment une des plus rentables à l'intérieur du système des prix européens.
L'Europe qui, traditionnellement, importait plus d'une dizaine de millions de tonnes de blé est devenue exportatrice. Pour la Communauté européenne (C.E.E.), l'excédent final atteignait près de 17 millions de tonnes en 1990.
La France occupe un très bon rang parmi les exportateurs mondiaux. Il n'est pas rare d'atteindre dans la région parisienne des rendements de 60 et même 70 quintaux à l'hectare; ainsi les disponibilités sont-elles énormes.

Productivité de quelques agrosystèmes céréaliers en France (1986)

blé tendre
blé dur
seigle
d'hiver
de printemps
d'hiver
de printemps

surface (en milliers d'ha)

4006,5
40,1
213,3
41,5
77,7

rendement moyen (q/ha/an) avec un grain à 15% d'humidité

60,3
48,7
39,3
48,7
22,7

rendement moyen partie aérienne (q/ha/an)

12,06
9,74
7,86
9,74
4,54

rendement potentiel (grain + paille) (millions de t/ha/an)

24

16
16
18

Tout un ensemble de facteurs favorables ont joué pour déplacer vers le Nouveau Monde la grande culture du blé: grande dimension des fermes et des champs; terre gratuite ou presque; fertilité naturelle &endash; année après année, on peut cultiver la terre sans engrais &endash;, mais cette donnée a peu à peu disparu; et, surtout, domaine neuf où la mécanisation pouvait triompher d'un seul coup sans rencontrer les freins de la mentalité paysanne.
Dans la lutte pour dominer le marché du blé, ce sont les États-Unis qui ont pris d'emblée l'avance et la conservent. La Bourse du blé de Chicago date de 1850, et l'énorme Wheat Belt se constitue et s'amplifie, se déplaçant vers l'intérieur jusqu'en 1910, date de la plus grande extension du peuplement dans les campagnes. Le blé a dès lors trouvé ses terroirs d'élection dans la zone de la Prairie la plus sèche, à l'ouest de la zone du maïs (Kansas, Dakota). Le Canada a vécu la même histoire économique, marquée par la même expansion dans la zone des prairies, la même importance des chemins de fer et des silos (elevators ). Mais le Canada a une génération de retard sur les États-Unis: jusque vers 1930, on défriche des champs pour le blé. La Pampa argentine et l'Australie ont connu un essor céréalier comparable à celui du Canada, mais l'exploitation agricole et surtout la commercialisation du blé gardent un caractère moins scientifique et moins organisé. Avec la France, ces quatre grands exportateurs assurent les quatre cinquièmes du commerce mondial, mais les États-Unis à eux seuls en assurent près du tiers.

Du point de vue économique deux logiques s'affrontent: la production céréalière des pays pauvres qui cultivent POUR VIVRE et la totale hégémonie des 5 grands groupes privés céréaliers qui font cultiver les autres POUR VENDRE.

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 Données botaniques


Le cycle de développement du blé.

Sur le plant mature on note les racines fasciculées (en faisceau) et pour une grande part superficielles (c'est une plante qui n'est pas capable d'aller chercher l'eau profondémment dans le sol; elle se développe rapidement et profite des pluies fréquentes). La tige creuse croît rapidement et donne des feuilles engainantes (qui entourent la tige par leur base), une à chaque nœud. Les feuilles sont simples, allongées et à nervures parallèles. L'axe de l'épi porte des épillets disposés alternativement d'un côté et de l'autre (alternes), l'épi étant aplati pour les espèces cultivées. Un épillet comporte plusieurs fleurs protégées par 2 glumes; chaque fleur, elle-même protégée par des glumelles, comporte 3 étamines et un ovaire avec 2 styles. Habituellement l'autofécondation est possible chez les blés (ce sont les spermatozoïdes issus du pollen d'une fleur qui fécondent l'oosphère et la cellule centrale du sac embryonnaire de l'ovaire de cette même fleur: les cellules sexuelles femelles sont protégées dans un sac embryonnaire fermé au sein d'un ovule, ce qui est un caractère d'Angiosperme ; agéion= petite urne et sperma la semence en grec).
Le fuit (grain de blé) est sec et indéhiscent (ne s'ouvre pas) et les enveloppes du fruit sont soudées à celles de la graine, ce qui fait que l'on nomme ce fruit-graine: caryopse. Glumes et glumelles sont perdues au battage. Ses réserves sont contenues dans l'albumen (on dit que la graine est albuminée) composé à 70% d'amidon et 15% de gluten (une protéine). L'embryon n'a qu'un cotylédon (le blé est une monocotylédone) et la plantule comporte un coleorhize, qui donnera la racine, et un coléoptile, qui donera l'axe feuillé.
La germination du grain de blé dure entre 13 et 21 jours pendant lesquel le coléorhize sort de l'enveloppe du grain et donne une radicule d'où sont émises des racines primitives. Le coléoptile sort du grain et forme un étui protégeant les premières feuilles. L'axe portant le bourgeon terminal se développe en un rhizome (tige souterraine) dont la croissance s'arrête à 2 cm en-dessous de la surface du sol. Le développement des premières feuilles extérieures constitue la levée. Il apparaît un renflement dans la partie supérieure du rhizome qui grossit et forme le plateau de thallage. Le stade 3 feuilles est une phase repère pour le développement du blé.
Des bourgeons se forment à l'aisselle des feuilles et donnent des pousses ou thalles (peut aussi s'écrire talle, tallage). Chaque thalle primaire donne des thalles secondaires. Apparaissent alors, à partir de la base du plateau de thallage, des racines secondaires ou adventives, qui seront à l'origine de l'augmentation du nombre d'épis.
Vient ensuite la montaison avec, au sommet du bourgeon Îerminal, le début du développement de l'épi. Parallèlement, on assiste à l'allongement des entrenœuds.
Le stade «épi à 1 cm» du plateau de thallage est caractèrisé par une croissance active des thalles. Le plant de blé a besoin, durant cette phase, d'un important apport d'engrais azotés. On assiste alors au «gonflement» qui correspond au développement de l'épi ou épiaison et à l'autofécondation. La floraison vient ensuite avec l'apparition des étamines en dehors des glumelles, le cycle s'achève par la maturation qui dure en moyenne 45 jours.
Durant celle phase il y a migration des réserves depuis les parties vertes jusqu'aux grains, Quand le blé est mûr le végétal est sec et les graines des épis sont chargées de réserves.

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Données agricoles


Un diagramme présentant les relations entre l'économie et l'écologie appliquée.

Le travail du sol // La rotation des cultures et assolement // La fertilisation raisonnée // La protection des cultures // La sélection des semences // Les semis // De la plante à l'aliment

Le travail du sol

Le blé demande une terre ameublie, pour permettre la germination du grain et l'installation des fines racines. La surface doit être retournée pour éviter la formation d'une croûte imperméable à l'air et à l'eau. En fait, la préparation du sol dépend de la culture antérieure car en agriculture on pratique la rotation des cultures. Avant de semer du blé on met souvent des plantes sarclées (betteraves, maïs, tournesol, colza...), des prairies temporaires (luzerne, trêfle...) ou le blé lui-même.
L'absence de rotation ou une céréale sur une céréale favorisent la prolifération des parasites (nématodes, champignons, insectes) et des mauvaises herbes (chiendent, vulpin, folle avoine).
Les sols qui conviennent le mieux au blé sont des sols assez profonds, limoneux, argilo-calcaires, argilo-siliceux avec un pH presque à neutralité, et avec des éléments fins.
Après une plante sarclée, en utilisant une fumure phospho-potassique et les résidus de récoltes, on pratique un labour peu profond à la charrue. On peut aussi faire un simple travail superficiel avec un cultivateur, une herse et un rouleau couplés au semoir. Après de la prairie, son enfouissement apporte, dans le sol, une importante quantité de matière organique facilement nitrifiable. Après passage d'un cultivateur rotatif puis labour à la charrue, on sème avec un semoir couplé à un cultivateur rotatif. Si l'on ne fait pas de labour, une pulvérisation d'herbicides totaux peu ou pas rémanents précède le passage d'un pulvériseur à disque. S'il y a un risque de larves de taupins (nuisibles aux plantules), les semences sont préventivement enrobées avec un insecticide approprié.

La rotation des cultures et l'assolement

Si l'on excepte la culture itinérante, le problème a toujours été de savoir si l'on pouvait cultiver constamment la même plante sur une surface, s'il fallait alterner les espèces, si, enfin, des périodes de repos (jachère) étaient nécessaires.
Chez les Grecs, on connaît l'alternance jachère-blé. Très vite, les hommes ont le souci d'utiliser le sol durant la jachère; aussi, dans les terrains les plus fertiles, introduit-on l'alternance blé-légumineuses, celles-ci, aliment pour l'homme et le bétail, entraînant, de plus, une augmentation des rendements du blé. Dans le haut Moyen Âge, les progrès réalisés sous l'Empire romain se perdent souvent. En Gaule, après une défriche, on cultivait blé sur blé tant que les rendements étaient jugés acceptables, puis on allait défricher ailleurs. Ce n'était plus qu'une culture itinérante améliorée. Mais, déjà à cette époque dans les Flandres, on avait découvert la succession jachère-blé-céréales de printemps, et on lui associait, sur la même exploitation agricole, les prairies qui permettaient l'élevage et la production du fumier pour «engraisser» les terres de cultures.
Il y avait, en effet, nécessité d'un équilibre entre l'élevage et les surfaces en culture, lorsque l'on souhaitait en améliorer la production. Les animaux fournissaient le fumier nécessaire mais exigeaient, pour leur alimentation, des surfaces en prairie et un complément alimentaire: les céréales de printemps. Lorsque cet équilibre n'était plus respecté, le manque de fumier entraînait l'épuisement progressif du sol. C'est ce qui se produisait au début du XVIe siècle dans la région de Venise. Tarello, en 1566, dans son ouvrage Ricordo d'Agricoltora , propose alors, à côté des prairies, la succession suivante: jachère avec travail du sol-blé-deux années de trèfle. La production d'herbe introduite dans la succession des cultures permet de nourrir le bétail et, comme le trèfle est une légumineuse, enrichit en même temps le sol. Cette nourriture pour le bétail permet d'écobuer chaque année le cinquième des prairies et de cultiver ensuite cette surface de la manière suivante: millet-seigle-blé-blé-blé avant de la remettre en prairie. Ce fut l'échec; la succession proposée après écobuage était beaucoup trop épuisante pour la majorité des sols mis en culture et non irrigués, ce qui entraîna une diminution de la production des céréales, phénomène grave dans une région surpeuplée, et donc l'abandon du système.

Plus tard, chaque fois que le climat ou la possibilité d'irriguer l'autorisait, on a remplacé la jachère par une culture sarclée; puis les progrès agronomiques permirent de mieux régler l'alternance des cultures. Une bonne illustration de cela est la succession dite «de Norfolk»: navets-orge-trèfle-blé. Elle constitue un immense progrès: elle permet de réduire la surface en prairie, car elle fournit et des aliments pour le bétail et deux récoltes de paille pour le fumier; de plus, la présence des navets, culture sarclée, permet avec le trèfle, plante étouffante, de lutter contre les adventices des cultures, et la légumineuse enrichit le sol en azote avant la céréale «noble», celle qui, avec la viande, fait vivre la population. L'ordre de succession des cultures répond alors à des préoccupations spécifiquement agronomiques.

À partir du XIXe siècle, l'agronomie naît véritablement. L'exploitation agricole devient donc le système englobant des systèmes de culture. On caractérise alors, entre autres, les exploitations agricoles par leurs rotations culturales  (succession des cultures dans le temps sur une parcelle) et par leurs assolements  (répartition annuelle des surfaces des différentes cultures).
Au cours du XXe siècle, les techniques agronomiques ont beaucoup évolué, les conditions économiques également. Ainsi, à côté de l'apparition des herbicides et des fongicides chimiques, les outils se sont modifiés, puis on a assisté à la séparation de plus en plus fréquente de l'élevage et de la culture, et actuellement le phénomène primordial est la recherche de successions de cultures aussi simples que possible; le souhait le plus ardent est de ne plus être contraint par les rotations culturales. N'oublions pas non plus l'effort considérable d'amélioration variétale.
Cette dernière évolution, jointe à l'accroissement des connaissances, a donné naissance à la définition actuelle qui intègre les divers facteurs intervenant dans l'utilisation de l'espace pour en obtenir une production, facteurs qui, de ce fait, jouent sur l'évolution de la fertilité du milieu.
Le système de culture, «sous-ensemble du système de production, est défini, pour une surface de terrain traitée de manière homogène, par les cultures pratiquées avec leur ordre de succession et les itinéraires techniques (combinaison logique et ordonnée des techniques culturales) mis en œuvre» (I.N.A.P.G.-I.N.R.A., 1976).
La répétition de la culture d'une même plante sur une même parcelle entraîne très fréquemment une baisse des rendements. Les expériences de la station agronomique de Rothamsted, en Angleterre, sont très significatives à cet égard. L'introduction d'une année de repos (jachère) a permis de doubler les rendements quelle que soit la fertilisation. Des expériences analogues sur d'autres cultures, en d'autres milieux naturels, permettent de préciser que:
- la majorité des plantes cultivées se comportent comme le blé;
- certaines plantes peuvent, néanmoins, occuper la même parcelle durant de nombreuses années; c'est le cas du maïs, de la canne à sucre; pour ces dernières, le rendement en culture répétée est néanmoins presque toujours inférieur à celui de ces mêmes plantes lorsqu'elles alternent sur la parcelle avec d'autres espèces végétales.

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La fertilisation raisonnée

A partir du moment où l'agriculteur sédentaire ne défriche plus un nouvel espace chaque année, s'il espère pouvoir retirer de la matière organique de son champ, il doit compenser les exportations par des importations. Cependant, la matière carbonée venant de l'air (dioxyde de carbone) et n'étant pas limitée (sauf dans des cas particuliers de culture sous abri et dans ce cas on apporte du CO2, pratique que l'on nomme fumure carbonique), il devra surtout s'intéresser à l'azote, au phosphore, au potassium et bien sûr à l'eau.
Si l'on cultive le blé en ne prélevant que les graines et en enfouissant la paille on diminue ainsi les apports d'engrais nécessaires.
Le terme de fertilisation regroupe toutes les actions réalisées sur le sol en vue de l'amélioration de sa fertilité et donc de la productivité (le travail du sol en fait donc partie lorsque le terme est pris au sens large). On désigne cependant par fertilisation préférentiellement les apports d'engrais (substances chimiques apportant des éléments minéraux à une plante cultivée) et la fumure (désignant originellement l'apport de fumier, mais par extension toutes les déjections d'animaux et même les engrais).
Il est préférable que la fumure soit mise lors de la culture sarclée précédant le blé.

La protection des cultures

L'augmentation spectaculaire des rendements en Europe après la guerre de 39-40 et ensuite est essentiellement due à l'utilisation des produits "phytosanitaires": insecticides, fongicides, désherbants: la protection des cultures. Pour justifier ce propos quelques chiffres:

Rendements des cultures de blé dans le Calvados

(voir courbe plus bas)

année
rendement
(q/ha)
année
rendement
(q/ha)
1958
22
1973
51
1959
34
1974
46
1960
33
1975
44
1961
30
1976
38
1962
40
1977
47
1963
31
1978
55
1964
36
1979
60
1965
38
1980
56
1966
34
1981
51
1967
44
1982
66
1968
42
1983
59
1969
46
1984
77
1970
42
1985
75
1971
45
1986
70
1972
51
1987
64

fongicides
herbicides
année de mise sur le marché
produit
espèces cibles
(maladies)
année de mise sur le marché
produit

1949

2,4 D = Dichlorophénoxyacétique

1959

2,4 MPCA = Monochlorophénoxyacétique
1963
Mancozèbe
Septoriose

1969
Bénomyl
Piétin, Fusariose

1972
Carbendazime
Piétin, Fusariose

1973

Bentazone
1976
Chlorothalonil
Septoriose

1977
Triadiméfon
Oïdium, Rouille

1979
Propiconazole
Septoriose, Oïdium, Rouille

1980
Fenpropimorphe
Oïdium, Rouille

1983
Prochloraze
Fusariose, Piétin
1983
Bifénox
1986
Dimiconazole
Rouille
1986
Paraquat
1987
Cyproconazole
Septoriose


Graphe établi à partir des tableaux présentés au-dessus
L'évolution du rendement du blé dans le Calvados entre 1958 et 1972
Quelques dates d'introduction de quelques fongicides (en-dessous de l'axe des abscisses)
et d'herbicides (au-dessus de l'axe des abscisses) ont été portées.
Pour un seul produit, il y a une relation entre mise sur le marché et augmentation du rendement persistante sur au moins deux ans: c'est pour le Clorothalonim. Mais faut-il y voir une relation directe de cause à effet, c'est une question ouverte.

On estime entre 30 et 40% la moyenne des pertes de rendement des cultures et entre 10 à 20% celles des denrées alimentaires stockées, par le seul fait des "mauvaises herbes" (plantes en compétition dans le même milieu), maladies et ravageurs. Un agriculrure n'utilisant aucun désherbant chimique comme cela peut encore se faire en Inde par exemple, passe les 2/3 de son temps à désherber.On dit aussi qu'en Afrique un agriculteur travaille un jour pour nourrir sa famille et un autre jour pour nourrir les ravageurs. On parle actuellement de lutte intégrée dans les pays industrialisés dans le sens où un agriculteur peut avoir recours à une vaste panoplie de moyens de lutte:
* moyens biologiques: préservation des organismes dit auxiliaires de cultures (coccinelles, hyménoptères...) qui naturellement s'attaquent aux insectes ravageurs (les pucerons dans nos exemples); enrichissement en ou introduction de nouvelles espèces; utilisation de biopesticides (pesticides à base de microorganismes s'attaquant aux ravageurs: 90% du marché des biopesticides sont détenus par des produits à base de Bacillus thuringiensis, une bactérie aérobie sporulante synthétisant une inclusion protéique toxique pour les diptères et le lépidoptères...)...
* moyens éthologiques: des phéromones qui troublent le comportement des insectes ravageurs ou des hormones qui modifient leur fécondité...
* moyens agrotechniques: certaines méthodes culturales comme un labour plus profond peut permettre d'éliminer certaines larves... on peut aussi effectuer certaines rotations de culture qui ne permettent pas à un ravageur de boucler son cycle de développement...
* moyens génétiques: les variétés résistantes à certaines maladies ou à certains herbicides permettant de traiter le champ tout en préservant l'espèce cultivée....
* moyens chimiques : on utilise des herbicides (de plus en plus sélectifs, surtout s'ils sont couplés à des résistances génétiques), les fongicides (contre les champignons) et les insecticides (contre les insectes).

Quelques ravageurs du blé et les traitements:
- les pucerons inoculent des virus et sucent la sève au mioment de la formation des épis et dons diminuent leur taille
- les champigons sont responsables de maladies (Septoriose, Piétin, Fusariose, Oïdium, Rouille...)
- les mauvaises herbes (Ravenelle, Chardon, Gaillet, Véronique, Pensée...) concurrencent la culture , peuvent l'étouffer (l'empêcher physiquement de se développer) et constituent des éléments indésirables lors de la récolte.

partie de la plante
réduction du rendement du blé
épi
45%
dernière feuille
35%
avant-dernière feuille
10%

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La sélection des semences

Les variétés de blé sont choisies aussi en fonction du climat. En effet, certaines sont plus résistantes au froid, d'autres à la sécheresse précoce.... Les qualités recherchées dans la variété dépendent de l'objectif que s'est fixé l'agriculteur et des conditions climatiques et pédologiques locales.
Il y a des blés d'automne, des blés de printemps, des blés alternatifs qui se sèment en hiver ou au début du printemps et qui ont un cycle végétatif court. Les variétés se renouvellent très rapidement, pratiquement une tous les trois ans. Il y en a eu 3 nouvelles en 1988 (Soissons, Forfal, Génial).
Il y a des variétés non panifiables ou blés fourragers dont la vente est interdite aux boulangers, les autres sont classées suivant leur valeur boulangère.
La valeur boulangère d'un blé exprime son aptitude à fournir à partir de la farine, une pâle non collante, se travaillant bien mécaniquement puis un pain bien levé avec un aspect, un goût et une odeur agréables. On calcule la quantité et la qualité de gluten (test de Zélény), l'aptitude à la fermentation (indice de chute de Hagberg), le gonflement (ou test Chopin) et un test de panification. Parmi les blés panifiables supérieurs, on a : le Capitole, le Festival, le Tango...
Cela est très important, parce qu'au cours du mélange de farine et d'eau les protéines forment une masse cohérente qui comprend l'amidon et les autres constituants. Le gluten retient les gaz produits par la levure et permet d'avoir un produit alvéolé (levé).
Les semences «certifiées» sont garanties en pureté de variété. Elles sont commercialisées «prêtes à semer» c'est-à-dire traitées. Si l'on a du grain venant du moissonnage-battage, il faut le trier et le traiter, et les variétés dégénèrent vite.

Une histoire des blés

(d'après: L'origine des blés, Yves Henry et Jacques de Buyser, Pour la Science, Hors-série n°26, janvier 2000, p 60-62; Les quatre flores de France, P. Fournier, Le Chevalier, Paris, 1961)

Le blé fait partie des trois céréales (plante la plupart du temps graminée (le sarrazin, ou blé noir, est une Polygonacée) dont les grains sont utilisés pour la nourriture humaine ou animale; du grec Cérès, la déesse des moissons) monocotylédones qui constituent la base alimentaire des populations du globe: blé, riz, maïs. L'origine du blé (Triticum), du maïs (Zea) et du riz (Oryza) semble être commune: étant donné les nombreux gènes communs deux à deux ou dans les trois genres, on pense que ces genres se sont diversifiés, il y a quelques 60 à 70 millions d'années (à la fin du secondaire) à partir d'une espèce ancestrale qui aurait contenu tous les gènes dispersés chez les trois espèces actuelles.
Le terme de blé vient probabalement du gaulois blato (à l'origine du vieux français blaie, blee, blaier, blaver, d'où le verbe emblaver, qui signifie ensemencer en blé) et désigne les grains qui, broyés, fournissent de la farine, pour des bouillies (polenta), des crèpes ou du pain. On retrouve donc sous le nom de blé des espèces variées: le genre Triticum (du latin tritus, us = broiement, frottement): le blé moderne (froment), mais aussi l'orge (Hordeum) et le seigle (Secale cereale), le blé noir (sarrasin: Fagopyrum esculentum, Polygonacée), le blé des Canaries (alpiste, Phalaris canariensis, cultivée comme nourriture pour les serins, le nom dérivant probablement des oiseaux (canaris) et nom de l'île, du moins primitivement), le blé de Turquie (maïs).
Les premiers indices d'une agriculture aparaissent vers 9.000 ans avant Jésus-Christ dans le croissant fertile (voir cours de TS évolution humaine). On trouve dans les village du début du Néolithique l'engrain (Triticum monococcum), l'amidonnier (Triticum dicoccum), l'orge, la lentille, le pois, la vesce, le pois chiche et le lin. Les formes sauvages identifiées de ces diverses espèces (amidonnier sauvage, pois chiche sauvage, vesce sauvage) seraient originaire du Proche-Orient et du Moyen-Orient. La céréaliculture se répand ensuite vers l'Europe, l'Asie et la vallée du Nil. Le froment est présent en Grèce il y a 6.000 ans avant Jésus Christ et se propage par la méditerranée et le Danube. Ainsi, en Bretagne, on a trouvé des grains datant d'environ 5.000 avant Jésus-Christ.

Les principaux caractères des espèces de blé que l'homme a cherché à sélectionner sont: la robustesse de l'axe de l'épi (qui ne doit pas se casser lors de la récolte), la séparation facile des enveloppes du grain, la grande taille des grains et la compacité des épis (plus maniable que l'épi lâche).
Le blé constitue un groupe d'espèces polyploïdes (dont certaines espèces, polyploïdes, possèdent plusieurs jeux de chromosomes: 2n, 4n, 6n: avec n=7). L'espèce actuelle diploïde est l'engrain (Triticum monococcum), rarement cultivé en France mais probablement domestiquée vers 8.000 ans avant Jésus-Christ, elle a probablement issu de croisement de plusieurs blés sauvages diploïdes. Ces blés ont probablement donné naissance, vers 15.000 ans avant Jésus-Christ, à un blé tétraploïde (4n) dont le réprésentant actuel est l'amidonnier (Triticum dicoccum) qui aurait été domestiqué vers 10.000 ans avant Jésus-Christ. Cet amidonnier n'est pratiquement plus cultivé en France mais le reste dans les montagnes de l'Europe Centrale. Le blé dur actuel (Triticum durum), cultivé, est un blé tétraploïde issu d'une sélection réalisée à partir de l'amidonnier et qui daterait du temps de Jésus-Christ. Enfin, le blé tendre ou froment (Triticum æstivum) est hexaploïde (6n) et issu d'un double croisement récent entre une graminée sauvage diploïde (Aegilops squarrosa ou Æ. ovata ou Triticum tauschii) et l'amidonnier tétraploïde.
L'engrain et l'amidonnier sont des blés dont l'épi est aplati (comprimé), à épillets denses munis de longues arêtes mais surtout qui garde un axe fragile, alors que les blés durs et tendres ont des axes non fragiles. L'engrain n'a qu'un seul grain par épillet alors que l'amidonnier en a 2 (d'où leurs noms d'espèces). Enfin l'engrain a une tige grêle de 40-80 cm alors que l'amidonnier a une tige robuste de près d'1m. Les blés durs et tendres ont aussi des grains qui se détachent facilement au battage.

nombre de chromosomes
(n = 7)
espèces cultivées
espèces anciennes

(domestication entre 10.000 et 8.000 ans avant Jésus-Christ)

espèces modernes
2n
(diploïdie)
épi aplati (comprimé), épillets denses munis de longues arêtes, axe de l'épi fragile
engrain
Triticum monococcum

un seul grain par épillet
tige grêle (40-80 cm)

4n
(tétraploïdie)
amidonnier
Triticum dicoccum

deux grains par épillet
tige robuste (1 m)

grains se détachant facilement au battage
épillets plus longs que larges, grain allongé, dur
blé dur
Triticum durum
(sativum)

(par sélection contemporaine de Jésus-Christ)


blé dur
épillets aussi larges que longs, grain court ovoïde, demi-dur
blé poulard
Triticum turgidum
6n
(hexaploïdie)
blé tendre
blé tendre ou froment
Triticum æstivum (Ægilotriticum)

(issu du croisement Triticum dicoccum avec Aegilops squarrosa ou Æ. ovata ou Triticum tauschii)


Aegylops ovata
blé tendre

Mais il reste de nombreuses interrogations sur les origines des différents blés qui n'ont pas tous été cités ici.
On a réalisé de nouveaux croisement récemmment ainsi le genre Triticale qui regroupe les génomes du blé dur (ou du blé tendre) et du seigle ; ou encore le genre Tritordeum qui cumule les génomes de blé et de l'orge. Ces hybridations sont possibles et même faciles dans le groupe des céréales; elles sont connues depuis environ 2 siècles. Par contre ce sont les méthodes modernes qui ont permis de visualiser les arrangements chromosomiques, translocations, ajouts, pertes, qui avaient été réalisées lors de ces hybridations dirigées.


On s'efforce de reconstituer l'histoire des blés à partir de la structure des chromosomes actuels:
un exemple de reconstitution: pas si simple ! (d'après une figure de l'article de La Recherche cité)

Pour l'instant les techniques extrêmement sophistiquées dites d'ingénierie du vivant ne sont pas vraiment utilisées pour le blé pour produire des semences à partir de cellules débarassées de leur paroi (protoplastes) ou de grains de pollen (androgénèse), mais le recours à des semences génétiquement modifiées (issues de plantes (O.G.M. = organismes génétiquemnt mododifiés) ayant subi l'insersion d'un gène étranger ou transgénèse) n'est pas impossible ni improbable. Actuellement cependant il n'y en a pas de disponibles pour le blé à ma connaissance(pour des renseignements sur les OGM vous pouvez consulter le site dédié réalisé par les producteurs de semences: http://www.ogm.org).

Les semis

On vise à obtenir 250 à 300 pieds au m2 de façon à avoir, à la récolte, un nombre d'épis voisin de 550 à 600 au m2 pour le blé tendre. Ce qui compte, c'est le nombre de grains. Pour un bon blé à pourcentage de germination de 90%, pour avoir 250 plants/m2 (soif 600 à 650 épis/m2), il faut compter 1l0 kg de semences par ha pour une variété de 40 g aux l000 grains, et 140 kg pour une variété de 50 g aux 1000 grains. En lait, comme on a, en moyenne, une perte de 20 à 30%, on compte 130 à 160 kg/ha.
On sème tôt pour que la levée soif rapide, en général en octobre. Si c'est plus tôt, il faut une utilisation raisonnée des désherbants et des fongicides. Les blés alternatifs ou de printemps sont semés en hiver ou au tout début du printemps.
La production théorique moyenne de blé peut être calculée en fonction des différents paramètres mis en jeu. Elle peut être de :
600 épis/m2 x 36 grains/épi x (40/1 000) g = 9 072 g/m2 .

Indépendamment de la sélection des graines et des conditions d'ensemencement, le céréalier peut jouer sur les conditions de croissance. Par exemple, pour éviter la verse ou couchage des figes après un gros orage, on cherche à avoir des entrenoeuds courts. On peut, pour cela, utiliser des inhibiteurs de la synthèse des gibberellines qui sont des substances de croissance. Les plantes plus courtes offrent moins de prise au vent.

De la plante à l'aliment

Le pain est un aliment qui résulte de la cuisson d'une pâte obtenue par pétrissage d'un mélange composé de farines de blé panifiables correspondant à des types officiellement définis, d'eau potable et de «sel de cuisine» et soumis à un agent de fermentation : la levure. Le pain est un aliment qui favorise l'équilibre nutritionnel. Pour une activité physique normale, on conseille par jour (une baguette pèse 200g environ):

Quantité journalière de pain qu'il est souhaitable de consommer
Age
Masculin

Féminin
2 ans

80g

3-6 ans

150g

7-9 ans

200g

10-13 ans

300g

adolescent
350g

300g
adulte
350g

200g

Le son de la meunerie est formé par les enveloppes du grain. Les blés tendres à cassure farineuse sont panifiables, les blés durs à cassure vitreuse ont plus de gluten et donnent les semoules.
Le blé, donc les farines, apportent des libres alimentaires :
- la farine blanche : 3,5g/100g;
- le pain blanc : 2,5g/100g;
- le pain complet : 8,5g/100g.
Mais attention, le pain complet, s'il est plus riche en sels minéraux contient aussi de l'acide phytique alors qu'il y en a très peu dans le pain blanc. Cet acide forme avec le calcium, le magnésium et le fer des complexes chimiques stables, insolubles, qui ne sont pratiquement pas attaqués par les sucs digestifs. Il est donc décalcifiant.
Le régime alimentaire des français a beaucoup évolué. La quantité de pain consommée a beaucoup diminué en 40 ans. On est passé de 600 g par habitant et par jour entre 1800 et 1890 à 500g entre 1910 et 1920 à 300 g en 1950-1960 pour atteindre 182 g entre 1970 et 1980.

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Données écologiques

 La matière organique que nous consommons en tant qu'organismes hétérotrophes vis-à-vis du carbone (voir page sur la nutrition) peut être être celle élaborée par les organismes chlorophylliens ou producteurs primaires (certaines bactéries mais elles ne représentent pas une biomasse cultivable et utilisable pour l'instant, des unicellulaires (anciennes algues vertes) qui ne représentent pas non plus actuellement une masse importante) et enfin des plantes dont nous consommons d'innombrables espèces comme feuilles, tiges, racines, fleurs et bourgeons, graines et fruits. Mais elle peut aussi être la matière organique élaborée par des producteurs secondaires, c'est-à-dire d'autres hétérotrophes qui consomment eux-même de la matière organique d'autres producteurs. Plus nous intervenons à un niveau élevé de transformation de la matière dans la chaîne alimentaire plus le coût énergétique est élevé.
On estime ainsi que:
* un hectare de céréale peut nourrir 120 personnes
* un hectare d'herbe à pâturage (bovidés) peut nourrir 2 personnes

On peut ainsi représenter les transferts quantitatifs entre éléments d'une chaîne alimentaire de 3 façons principales:
pyramide des nombres
pyramide des masses
pyramide des énergies
1 garçon de 12 ans
48 kg de garçon
34,7 . 103 kJ
4,5 veaux
1035 kg de veau
4,9 . 106 kJ
20 millions de pieds de luzerne
(2.000 plantes par m2 soit une surface de 10.000 m2 soit 1 ha).
8.211 kg de luzerne
6,2. 107 kJ
énergie solaire reçue: 26. 109 kJ

Le réseau alimentaire du champ de blé
blé (il faudrait distinguer, la sève pour le puceron, les feuilles pour le criquet et la limace, et les graines pour le campagnol),
puceron, coccinelle, campagnol, passereau, criquet, limace, musaraigne, rapace (buse).. et l'homme.


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