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Le blé est la plus cultivée des céréales. Production mondiale de blé en 1990: 595,5 millions de tonnes , la première céréale avant le riz (519,0) et le maïs (470,3) (la pomme de terre arrive ensuite avec 287 millions de tonnes et la patate douce 110).
Peu de pays l'ignorent, sauf dans les régions
équatoriales. Peut-être doit-il cette faveur à
son origine géographique: les steppes d'Asie occidentale qui
relèvent de latitudes moyennes et sont touchées
alternativement par les grandes sécheresses et par les coups
de froid. La graminée Triticum s'adapte à
presque tous les climats. On peut cultiver le blé sans
irrigation avec moins de 50 cm de précipitations
annuelles; seuls l'orge et le mil résisteraient mieux. Sa
tolérance au froid est remarquable; il supporte la neige et le
gel prolongé par plus de 600 de latitude nord. Il a conquis
les pays humides et froids (Pays-Bas, Danemark) et donne les
meilleurs rendements dans des contrées apparemment
vouées à l'herbage.
En réalité, il existe plusieurs blés. Le
blé dur réussit bien dans les zones
chaudes et sèches; très riche en gluten, c'est le
blé des pâtes alimentaires. Le blé
tendre , celui qu'on transforme en pain, s'adapte mieux aux
hautes latitudes. De plus, les systèmes de cultures ont
favorisé des types divers de blé. Le
«blé d'automne», semé pour
profiter au maximum de l'humidité hivernale et
printanière, caractérise les régions
méditerranéennes et tempérées. Le
«blé de printemps» signale les pays
à hiver trop rude: c'est grâce à lui que la
Sibérie occidentale et le Canada sont devenus de gros
producteurs. Enfin, la recherche agronomique met constamment au point
des variétés adaptées à tous les
climats.
L'homme a beaucoup fait pour étendre le domaine du blé.
Sa culture est du reste beaucoup moins difficile que celle du riz:
elle ne demande pas d'aménagement spécial du champ ni
un trop lourd travail d'entretien. Entre la période des
labours-semailles et celle de la moisson, les travaux sont
très réduits. Après la récolte, le
blé, à la différence du riz, ne demande pas
d'opération spéciale comme le décorticage.
Aussi, à niveau technique égal, les pays à
blé ont-ils toujours compté moins de travailleurs que
les régions du maïs et du riz. Mais si la culture du
blé s'est imposée, c'est que tous les progrès
agricoles ont été expérimentés en
priorité sur lui. Déjà la charrue à roue
et l'usage du cheval caractérisaient les campagnes à
blé de l'Europe moyenne, alors que les pays à seigle en
restaient à l'araire et aux bovins. Semoirs mécaniques
et moissonneuses-batteuses ont été mis au point dans
les régions à blé d'Europe et d'Amérique
du Nord. C'est le blé encore qui, à la fin du XIXe
siècle, conquiert les sols infertiles, d'où il avait
été longtemps exclu, lorsque se répand l'usage
des amendements et des engrais chimiques. Bref, il est au centre des
progrès agricoles réalisés par les
Européens et les Américains.
Longtemps, la culture du blé resta confinée au bassin
méditerranéen et à l'Europe. La question
frumentaire (du latin frumentus: le froment; les lois
frumentaires réglaient la distribution du blé) est
étroitement mêlée à l'histoire des
civilisations européennes. Elle s'est posée en termes
différents selon les époques. L'Antiquité connut
de longs circuits commerciaux de blé pour alimenter la
Grèce, puis Rome; l'Égypte, la Sicile, l'Afrique du
Nord firent office de greniers nourriciers. L'époque
médiévale et le début des Temps modernes sont
marqués par l'extension du blé en Europe même, et
les principaux foyers d'exportation se déplacent vers l'Europe
centrale et orientale, mais la difficulté et la cherté
des transports terrestres rendaient l'approvisionnement difficile.
À la fin du XVIIIe siècle en Europe
s'affrontent encore les tenants de la réglementation, qui
veulent l'intervention de l'État et une «police des
blés», et ceux qui prônent la liberté du
commerce. L'Angleterre la première adopte une politique
libérale: les openfields céréaliers commencent
à décliner au XVIIe siècle et des lois
libérales sur l'importation des blés sont
adoptées en 1845. Les Pays-Bas, le Danemark, la Scandinavie
suivirent avec retard l'exemple anglais. La France, l'Allemagne,
l'Italie ont toujours hésité à exposer leur
paysannerie à la concurrence étrangère.
Longtemps les champs «couchés en herbe»
passèrent pour un sacrilège qui affamait le peuple.
En Europe, à la fin du XIXe siècle,
l'économie urbaine généralisée, les
nouveaux moyens de culture et de transports entraînent le
recul du blé. La céréaliculture de masse
d'outre-mer produit moins cher. Aussi beaucoup de régions se
tournent-elles vers d'autres productions. L'Ouest européen se
couvre d'herbages, le Midi méditerranéen de vignes et
de vergers. Cependant, on observe encore de belles campagnes à
blé en Europe, parce que certaines plaines se prêtent
admirablement à la modernisation de la vieille culture (le
Bassin parisien, la plaine du Pô, et même le bassin de
Londres) et parce qu'également les États
européens n'ont jamais cessé de se protéger par
des droits de douane contre l'invasion des blés
d'outre-mer.
Loin de disparaître, la culture du blé connaît
un nouvel essor en Europe. Si les surfaces sont
stabilisées, les rendements augmentent sans cesse. Les
deux guerres mondiales ont montré les dangers de sources
éloignées d'approvisionnements. Les progrès de
la mécanisation font de la culture du froment une des plus
rentables à l'intérieur du système des prix
européens.
L'Europe qui, traditionnellement, importait plus d'une dizaine de
millions de tonnes de blé est devenue exportatrice. Pour la
Communauté européenne (C.E.E.), l'excédent final
atteignait près de 17 millions de tonnes en 1990.
La France occupe un très bon rang parmi les exportateurs
mondiaux. Il n'est pas rare d'atteindre dans la région
parisienne des rendements de 60 et même 70 quintaux
à l'hectare; ainsi les disponibilités sont-elles
énormes.
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surface (en milliers d'ha) |
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rendement moyen (q/ha/an) avec un grain à 15% d'humidité |
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rendement moyen partie aérienne (q/ha/an) |
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rendement potentiel (grain + paille) (millions de t/ha/an) |
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Tout un ensemble de facteurs favorables ont joué pour
déplacer vers le Nouveau Monde la grande culture du
blé: grande dimension des fermes et des champs; terre gratuite
ou presque; fertilité naturelle &endash; année
après année, on peut cultiver la terre sans engrais
&endash;, mais cette donnée a peu à peu disparu; et,
surtout, domaine neuf où la mécanisation pouvait
triompher d'un seul coup sans rencontrer les freins de la
mentalité paysanne.
Dans la lutte pour dominer le marché du blé, ce sont
les États-Unis qui ont pris d'emblée l'avance et la
conservent. La Bourse du blé de Chicago date de 1850, et
l'énorme Wheat Belt se constitue et s'amplifie, se
déplaçant vers l'intérieur jusqu'en 1910, date
de la plus grande extension du peuplement dans les campagnes. Le
blé a dès lors trouvé ses terroirs
d'élection dans la zone de la Prairie la plus sèche,
à l'ouest de la zone du maïs (Kansas, Dakota). Le Canada
a vécu la même histoire économique,
marquée par la même expansion dans la zone des prairies,
la même importance des chemins de fer et des silos
(elevators ). Mais le Canada a une génération de
retard sur les États-Unis: jusque vers 1930, on
défriche des champs pour le blé. La Pampa argentine et
l'Australie ont connu un essor céréalier comparable
à celui du Canada, mais l'exploitation agricole et surtout la
commercialisation du blé gardent un caractère moins
scientifique et moins organisé. Avec la France, ces quatre
grands exportateurs assurent les quatre cinquièmes du commerce
mondial, mais les États-Unis à eux seuls en assurent
près du tiers.
Du point de vue économique deux logiques s'affrontent: la production céréalière des pays pauvres qui cultivent POUR VIVRE et la totale hégémonie des 5 grands groupes privés céréaliers qui font cultiver les autres POUR VENDRE.
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Sur le plant mature on note les racines fasciculées (en
faisceau) et pour une grande part superficielles (c'est une plante
qui n'est pas capable d'aller chercher l'eau profondémment
dans le sol; elle se développe rapidement et profite des
pluies fréquentes). La tige creuse croît rapidement et
donne des feuilles engainantes (qui entourent la tige par leur base),
une à chaque nud. Les feuilles sont simples,
allongées et à nervures parallèles. L'axe de
l'épi porte des épillets disposés
alternativement d'un côté et de l'autre (alternes),
l'épi étant aplati pour les espèces
cultivées. Un épillet comporte plusieurs fleurs
protégées par 2 glumes; chaque fleur, elle-même
protégée par des glumelles, comporte 3 étamines
et un ovaire avec 2 styles. Habituellement l'autofécondation
est possible chez les blés (ce sont les spermatozoïdes
issus du pollen d'une fleur qui fécondent l'oosphère et
la cellule centrale du sac embryonnaire de l'ovaire de cette
même fleur: les cellules sexuelles femelles sont
protégées dans un sac embryonnaire fermé au sein
d'un ovule, ce qui est un caractère d'Angiosperme ;
agéion= petite urne et sperma la semence en grec).
Le fuit (grain de blé) est sec et indéhiscent (ne
s'ouvre pas) et les enveloppes du fruit sont soudées à
celles de la graine, ce qui fait que l'on nomme ce fruit-graine:
caryopse. Glumes et glumelles sont perdues au battage. Ses
réserves sont contenues dans l'albumen (on dit que la graine
est albuminée) composé à 70% d'amidon et 15% de
gluten (une protéine). L'embryon n'a qu'un cotylédon
(le blé est une monocotylédone) et la plantule comporte
un coleorhize, qui donnera la racine, et un coléoptile, qui
donera l'axe feuillé.
La germination du grain de blé dure entre 13 et 21 jours
pendant lesquel le coléorhize sort de l'enveloppe du grain et
donne une radicule d'où sont émises des racines
primitives. Le coléoptile sort du grain et forme un
étui protégeant les premières feuilles. L'axe
portant le bourgeon terminal se développe en un rhizome (tige
souterraine) dont la croissance s'arrête à 2 cm
en-dessous de la surface du sol. Le développement des
premières feuilles extérieures constitue la
levée. Il apparaît un renflement dans la partie
supérieure du rhizome qui grossit et forme le plateau de
thallage. Le stade 3 feuilles est une phase repère pour le
développement du blé.
Des bourgeons se forment à l'aisselle des feuilles et donnent
des pousses ou thalles (peut aussi s'écrire talle, tallage).
Chaque thalle primaire donne des thalles secondaires. Apparaissent
alors, à partir de la base du plateau de thallage, des racines
secondaires ou adventives, qui seront à l'origine de
l'augmentation du nombre d'épis.
Vient ensuite la montaison avec, au sommet du bourgeon
Îerminal, le début du développement de
l'épi. Parallèlement, on assiste à l'allongement
des entrenuds.
Le stade «épi à 1 cm» du plateau de thallage
est caractèrisé par une croissance active des thalles.
Le plant de blé a besoin, durant cette phase, d'un important
apport d'engrais azotés. On assiste alors au
«gonflement» qui correspond au développement
de l'épi ou épiaison et à
l'autofécondation. La floraison vient ensuite avec
l'apparition des étamines en dehors des glumelles, le cycle
s'achève par la maturation qui dure en moyenne 45 jours.
Durant celle phase il y a migration des réserves depuis les
parties vertes jusqu'aux grains, Quand le blé est mûr le
végétal est sec et les graines des épis sont
chargées de réserves.
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Le travail du sol // La rotation des cultures et assolement // La fertilisation raisonnée // La protection des cultures // La sélection des semences // Les semis // De la plante à l'aliment
Le blé demande une terre ameublie, pour permettre la
germination du grain et l'installation des fines racines. La surface
doit être retournée pour éviter la formation
d'une croûte imperméable à l'air et à
l'eau. En fait, la préparation du sol dépend de la
culture antérieure car en agriculture on pratique la rotation
des cultures. Avant de semer du blé on met souvent des plantes
sarclées (betteraves, maïs, tournesol, colza...), des
prairies temporaires (luzerne, trêfle...) ou le blé
lui-même.
L'absence de rotation ou une céréale sur une
céréale favorisent la prolifération des
parasites (nématodes, champignons, insectes) et des mauvaises
herbes (chiendent, vulpin, folle avoine).
Les sols qui conviennent le mieux au blé sont des sols assez
profonds, limoneux, argilo-calcaires, argilo-siliceux avec un pH
presque à neutralité, et avec des
éléments fins.
Après une plante sarclée, en utilisant une fumure
phospho-potassique et les résidus de récoltes, on
pratique un labour peu profond à la charrue. On peut aussi
faire un simple travail superficiel avec un cultivateur, une herse et
un rouleau couplés au semoir. Après de la prairie, son
enfouissement apporte, dans le sol, une importante quantité de
matière organique facilement nitrifiable. Après passage
d'un cultivateur rotatif puis labour à la charrue, on
sème avec un semoir couplé à un cultivateur
rotatif. Si l'on ne fait pas de labour, une pulvérisation
d'herbicides totaux peu ou pas rémanents précède
le passage d'un pulvériseur à disque. S'il y a un
risque de larves de taupins (nuisibles aux plantules), les semences
sont préventivement enrobées avec un insecticide
approprié.
Si l'on excepte la culture itinérante, le problème a
toujours été de savoir si l'on pouvait cultiver
constamment la même plante sur une surface, s'il fallait
alterner les espèces, si, enfin, des périodes de repos
(jachère) étaient nécessaires.
Chez les Grecs, on connaît l'alternance
jachère-blé. Très vite, les hommes ont le
souci d'utiliser le sol durant la jachère; aussi, dans les
terrains les plus fertiles, introduit-on l'alternance
blé-légumineuses, celles-ci, aliment pour
l'homme et le bétail, entraînant, de plus, une
augmentation des rendements du blé. Dans le haut Moyen
Âge, les progrès réalisés sous l'Empire
romain se perdent souvent. En Gaule, après une
défriche, on cultivait blé sur blé tant que les
rendements étaient jugés acceptables, puis on allait
défricher ailleurs. Ce n'était plus qu'une culture
itinérante améliorée. Mais, déjà
à cette époque dans les Flandres, on avait
découvert la succession
jachère-blé-céréales de printemps, et on
lui associait, sur la même exploitation agricole, les prairies
qui permettaient l'élevage et la production du fumier pour
«engraisser» les terres de cultures.
Il y avait, en effet, nécessité d'un équilibre
entre l'élevage et les surfaces en culture, lorsque l'on
souhaitait en améliorer la production. Les animaux
fournissaient le fumier nécessaire mais exigeaient, pour leur
alimentation, des surfaces en prairie et un complément
alimentaire: les céréales de printemps. Lorsque cet
équilibre n'était plus respecté, le manque de
fumier entraînait l'épuisement progressif du sol. C'est
ce qui se produisait au début du XVIe siècle dans
la région de Venise. Tarello, en 1566, dans son ouvrage
Ricordo d'Agricoltora , propose alors, à
côté des prairies, la succession suivante:
jachère avec travail du sol-blé-deux années de
trèfle. La production d'herbe introduite dans la succession
des cultures permet de nourrir le bétail et, comme le
trèfle est une légumineuse, enrichit en même
temps le sol. Cette nourriture pour le bétail permet
d'écobuer chaque année le cinquième des prairies
et de cultiver ensuite cette surface de la manière suivante:
millet-seigle-blé-blé-blé avant de la remettre
en prairie. Ce fut l'échec; la succession proposée
après écobuage était beaucoup trop
épuisante pour la majorité des sols mis en culture et
non irrigués, ce qui entraîna une diminution de la
production des céréales, phénomène grave
dans une région surpeuplée, et donc l'abandon du
système.
Plus tard, chaque fois que le climat ou la possibilité d'irriguer l'autorisait, on a remplacé la jachère par une culture sarclée; puis les progrès agronomiques permirent de mieux régler l'alternance des cultures. Une bonne illustration de cela est la succession dite «de Norfolk»: navets-orge-trèfle-blé. Elle constitue un immense progrès: elle permet de réduire la surface en prairie, car elle fournit et des aliments pour le bétail et deux récoltes de paille pour le fumier; de plus, la présence des navets, culture sarclée, permet avec le trèfle, plante étouffante, de lutter contre les adventices des cultures, et la légumineuse enrichit le sol en azote avant la céréale «noble», celle qui, avec la viande, fait vivre la population. L'ordre de succession des cultures répond alors à des préoccupations spécifiquement agronomiques.
À partir du XIXe siècle, l'agronomie
naît véritablement. L'exploitation agricole devient donc
le système englobant des systèmes de culture. On
caractérise alors, entre autres, les exploitations agricoles
par leurs rotations culturales (succession des cultures
dans le temps sur une parcelle) et par leurs assolements
(répartition annuelle des surfaces des différentes
cultures).
Au cours du XXe siècle, les techniques agronomiques ont
beaucoup évolué, les conditions économiques
également. Ainsi, à côté de l'apparition
des herbicides et des fongicides chimiques, les outils se sont
modifiés, puis on a assisté à la
séparation de plus en plus fréquente de
l'élevage et de la culture, et actuellement le
phénomène primordial est la recherche de successions de
cultures aussi simples que possible; le souhait le plus ardent est de
ne plus être contraint par les rotations culturales. N'oublions
pas non plus l'effort considérable d'amélioration
variétale.
Cette dernière évolution, jointe à
l'accroissement des connaissances, a donné naissance à
la définition actuelle qui intègre les divers facteurs
intervenant dans l'utilisation de l'espace pour en obtenir une
production, facteurs qui, de ce fait, jouent sur l'évolution
de la fertilité du milieu.
Le système de culture, «sous-ensemble du
système de production, est défini, pour une surface de
terrain traitée de manière homogène, par les
cultures pratiquées avec leur ordre de succession et les
itinéraires techniques (combinaison logique et ordonnée
des techniques culturales) mis en uvre»
(I.N.A.P.G.-I.N.R.A., 1976).
La répétition de la culture d'une même plante sur
une même parcelle entraîne très fréquemment
une baisse des rendements. Les expériences de la station
agronomique de Rothamsted, en Angleterre, sont très
significatives à cet égard. L'introduction d'une
année de repos (jachère) a permis de doubler les
rendements quelle que soit la fertilisation. Des expériences
analogues sur d'autres cultures, en d'autres milieux naturels,
permettent de préciser que:
- la majorité des plantes cultivées se comportent
comme le blé;
- certaines plantes peuvent, néanmoins, occuper la
même parcelle durant de nombreuses années; c'est le cas
du maïs, de la canne à sucre; pour ces dernières,
le rendement en culture répétée est
néanmoins presque toujours inférieur à celui de
ces mêmes plantes lorsqu'elles alternent sur la parcelle avec
d'autres espèces végétales.
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A partir du moment où l'agriculteur sédentaire ne
défriche plus un nouvel espace chaque année, s'il
espère pouvoir retirer de la matière organique de son
champ, il doit compenser les exportations par des importations.
Cependant, la matière carbonée venant de l'air (dioxyde
de carbone) et n'étant pas limitée (sauf dans des cas
particuliers de culture sous abri et dans ce cas on apporte du CO2,
pratique que l'on nomme fumure carbonique), il devra surtout
s'intéresser à l'azote, au phosphore, au potassium et
bien sûr à l'eau.
Si l'on cultive le blé en ne prélevant que les graines
et en enfouissant la paille on diminue ainsi les apports d'engrais
nécessaires.
Le terme de fertilisation regroupe toutes les actions
réalisées sur le sol en vue de
l'amélioration de sa fertilité et donc de la
productivité (le travail du sol en fait donc partie lorsque le
terme est pris au sens large). On désigne cependant par
fertilisation préférentiellement les apports
d'engrais (substances chimiques apportant des
éléments minéraux à une plante
cultivée) et la fumure (désignant originellement
l'apport de fumier, mais par extension toutes les déjections
d'animaux et même les engrais).
Il est préférable que la fumure soit mise lors de la
culture sarclée précédant le blé.
L'augmentation spectaculaire des rendements en Europe après la guerre de 39-40 et ensuite est essentiellement due à l'utilisation des produits "phytosanitaires": insecticides, fongicides, désherbants: la protection des cultures. Pour justifier ce propos quelques chiffres:
(voir courbe plus bas) |
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(q/ha) |
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(q/ha) |
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(maladies) |
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1949 |
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1959 |
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1973 |
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Graphe établi à partir des
tableaux présentés
au-dessus
L'évolution du rendement du
blé dans le Calvados entre 1958 et 1972
Quelques dates d'introduction de quelques fongicides
(en-dessous de l'axe des abscisses)
et d'herbicides (au-dessus de l'axe des abscisses) ont
été portées.
Pour un seul produit, il y a une relation entre mise sur le
marché et augmentation du rendement persistante sur au moins
deux ans: c'est pour le Clorothalonim. Mais faut-il y voir une
relation directe de cause à effet, c'est une question
ouverte.
On estime entre 30 et 40% la moyenne des pertes de rendement des
cultures et entre 10 à 20% celles des denrées
alimentaires stockées, par le seul fait des "mauvaises herbes"
(plantes en compétition dans le même milieu), maladies
et ravageurs. Un agriculrure n'utilisant aucun désherbant
chimique comme cela peut encore se faire en Inde par exemple, passe
les 2/3 de son temps à désherber.On dit aussi qu'en
Afrique un agriculteur travaille un jour pour nourrir sa famille et
un autre jour pour nourrir les ravageurs. On parle actuellement de
lutte intégrée dans les pays
industrialisés dans le sens où un agriculteur peut
avoir recours à une vaste panoplie de moyens de lutte:
* moyens biologiques: préservation des organismes dit
auxiliaires de cultures (coccinelles, hyménoptères...)
qui naturellement s'attaquent aux insectes ravageurs (les pucerons
dans nos exemples); enrichissement en ou introduction de nouvelles
espèces; utilisation de biopesticides (pesticides à
base de microorganismes s'attaquant aux ravageurs: 90% du
marché des biopesticides sont détenus par des produits
à base de Bacillus thuringiensis, une bactérie
aérobie sporulante synthétisant une inclusion
protéique toxique pour les diptères et le
lépidoptères...)...
* moyens éthologiques: des phéromones qui
troublent le comportement des insectes ravageurs ou des hormones qui
modifient leur fécondité...
* moyens agrotechniques: certaines méthodes culturales
comme un labour plus profond peut permettre d'éliminer
certaines larves... on peut aussi effectuer certaines rotations de
culture qui ne permettent pas à un ravageur de boucler son
cycle de développement...
* moyens génétiques: les variétés
résistantes à certaines maladies ou à certains
herbicides permettant de traiter le champ tout en préservant
l'espèce cultivée....
* moyens chimiques : on utilise des herbicides (de plus
en plus sélectifs, surtout s'ils sont couplés à
des résistances génétiques), les
fongicides (contre les champignons) et les insecticides
(contre les insectes).
Quelques ravageurs du blé et les traitements:
- les pucerons inoculent des virus et sucent la sève au
mioment de la formation des épis et dons diminuent leur
taille
- les champigons sont responsables de maladies (Septoriose,
Piétin, Fusariose, Oïdium, Rouille...)
- les mauvaises herbes (Ravenelle, Chardon, Gaillet,
Véronique, Pensée...) concurrencent la culture ,
peuvent l'étouffer (l'empêcher physiquement de se
développer) et constituent des éléments
indésirables lors de la récolte.
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Les variétés de blé sont choisies aussi en
fonction du climat. En effet, certaines sont plus résistantes
au froid, d'autres à la sécheresse précoce....
Les qualités recherchées dans la variété
dépendent de l'objectif que s'est fixé l'agriculteur et
des conditions climatiques et pédologiques locales.
Il y a des blés d'automne, des blés de
printemps, des blés alternatifs qui se
sèment en hiver ou au début du printemps et qui ont un
cycle végétatif court. Les variétés se
renouvellent très rapidement, pratiquement une tous les trois
ans. Il y en a eu 3 nouvelles en 1988 (Soissons, Forfal,
Génial).
Il y a des variétés non panifiables ou blés
fourragers dont la vente est interdite aux boulangers, les autres
sont classées suivant leur valeur boulangère.
La valeur boulangère d'un blé exprime son aptitude
à fournir à partir de la farine, une pâle non
collante, se travaillant bien mécaniquement puis un pain bien
levé avec un aspect, un goût et une odeur
agréables. On calcule la quantité et la qualité
de gluten (test de Zélény), l'aptitude à la
fermentation (indice de chute de Hagberg), le gonflement (ou test
Chopin) et un test de panification. Parmi les blés
panifiables supérieurs, on a : le Capitole, le Festival,
le Tango...
Cela est très important, parce qu'au cours du mélange
de farine et d'eau les protéines forment une masse
cohérente qui comprend l'amidon et les autres constituants. Le
gluten retient les gaz produits par la levure et permet d'avoir un
produit alvéolé (levé).
Les semences «certifiées» sont garanties en
pureté de variété. Elles sont
commercialisées «prêtes à semer»
c'est-à-dire traitées. Si l'on a du grain venant du
moissonnage-battage, il faut le trier et le traiter, et les
variétés dégénèrent vite.
(d'après: L'origine des blés, Yves Henry et Jacques de Buyser, Pour la Science, Hors-série n°26, janvier 2000, p 60-62; Les quatre flores de France, P. Fournier, Le Chevalier, Paris, 1961) |
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Le blé fait partie des trois
céréales (plante la
plupart du temps graminée (le sarrazin, ou blé
noir, est une Polygonacée) dont les grains sont
utilisés pour la nourriture humaine ou animale; du
grec Cérès, la déesse des
moissons) monocotylédones qui constituent la
base alimentaire des populations du globe: blé, riz,
maïs. L'origine du blé (Triticum), du
maïs (Zea) et du riz (Oryza) semble
être commune: étant donné les nombreux
gènes communs deux à deux ou dans les trois
genres, on pense que ces genres se sont diversifiés,
il y a quelques 60 à 70 millions d'années
(à la fin du secondaire) à partir d'une
espèce ancestrale qui aurait contenu tous les
gènes dispersés chez les trois espèces
actuelles. Les principaux caractères des espèces de
blé que l'homme a cherché à
sélectionner sont: la robustesse de l'axe de
l'épi (qui ne doit pas se casser lors de la
récolte), la séparation facile des
enveloppes du grain, la grande taille des grains
et la compacité des épis (plus
maniable que l'épi lâche).
Mais il reste de nombreuses interrogations sur les
origines des différents blés qui n'ont pas
tous été cités ici. On s'efforce de reconstituer l'histoire des blés à partir de la structure des chromosomes actuels: un exemple de reconstitution: pas si simple ! (d'après une figure de l'article de La Recherche cité) |
Pour l'instant les techniques extrêmement sophistiquées dites d'ingénierie du vivant ne sont pas vraiment utilisées pour le blé pour produire des semences à partir de cellules débarassées de leur paroi (protoplastes) ou de grains de pollen (androgénèse), mais le recours à des semences génétiquement modifiées (issues de plantes (O.G.M. = organismes génétiquemnt mododifiés) ayant subi l'insersion d'un gène étranger ou transgénèse) n'est pas impossible ni improbable. Actuellement cependant il n'y en a pas de disponibles pour le blé à ma connaissance(pour des renseignements sur les OGM vous pouvez consulter le site dédié réalisé par les producteurs de semences: http://www.ogm.org).
On vise à obtenir 250 à 300 pieds au m2 de
façon à avoir, à la récolte, un nombre
d'épis voisin de 550 à 600 au m2 pour le blé
tendre. Ce qui compte, c'est le nombre de grains. Pour un bon
blé à pourcentage de germination de 90%, pour avoir 250
plants/m2 (soif 600 à 650 épis/m2), il faut compter 1l0
kg de semences par ha pour une variété de 40 g aux l000
grains, et 140 kg pour une variété de 50 g aux 1000
grains. En lait, comme on a, en moyenne, une perte de 20 à
30%, on compte 130 à 160 kg/ha.
On sème tôt pour que la levée soif rapide, en
général en octobre. Si c'est plus tôt, il faut
une utilisation raisonnée des désherbants et des
fongicides. Les blés alternatifs ou de printemps sont
semés en hiver ou au tout début du printemps.
La production théorique moyenne de blé peut être
calculée en fonction des différents paramètres
mis en jeu. Elle peut être de :
600 épis/m2 x 36 grains/épi x (40/1 000) g = 9 072 g/m2
.
Indépendamment de la sélection des graines et des conditions d'ensemencement, le céréalier peut jouer sur les conditions de croissance. Par exemple, pour éviter la verse ou couchage des figes après un gros orage, on cherche à avoir des entrenoeuds courts. On peut, pour cela, utiliser des inhibiteurs de la synthèse des gibberellines qui sont des substances de croissance. Les plantes plus courtes offrent moins de prise au vent.
Le pain est un aliment qui résulte de la cuisson d'une pâte obtenue par pétrissage d'un mélange composé de farines de blé panifiables correspondant à des types officiellement définis, d'eau potable et de «sel de cuisine» et soumis à un agent de fermentation : la levure. Le pain est un aliment qui favorise l'équilibre nutritionnel. Pour une activité physique normale, on conseille par jour (une baguette pèse 200g environ):
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Le son de la meunerie est formé par les enveloppes du
grain. Les blés tendres à cassure farineuse sont
panifiables, les blés durs à cassure vitreuse ont plus
de gluten et donnent les semoules.
Le blé, donc les farines, apportent des libres alimentaires
:
- la farine blanche : 3,5g/100g;
- le pain blanc : 2,5g/100g;
- le pain complet : 8,5g/100g.
Mais attention, le pain complet, s'il est plus riche en sels
minéraux contient aussi de l'acide phytique alors qu'il y en a
très peu dans le pain blanc. Cet acide forme avec le calcium,
le magnésium et le fer des complexes chimiques stables,
insolubles, qui ne sont pratiquement pas attaqués par les sucs
digestifs. Il est donc décalcifiant.
Le régime alimentaire des français a beaucoup
évolué. La quantité de pain consommée a
beaucoup diminué en 40 ans. On est passé de 600 g par
habitant et par jour entre 1800 et 1890 à 500g entre 1910 et
1920 à 300 g en 1950-1960 pour atteindre 182 g entre 1970 et
1980.
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La matière organique que nous consommons en tant
qu'organismes hétérotrophes vis-à-vis du carbone
(voir page sur la nutrition) peut
être être celle élaborée par les organismes
chlorophylliens ou producteurs primaires (certaines
bactéries mais elles ne représentent pas une biomasse
cultivable et utilisable pour l'instant, des unicellulaires
(anciennes algues vertes) qui ne représentent pas non plus
actuellement une masse importante) et enfin des plantes dont nous
consommons d'innombrables espèces comme feuilles, tiges,
racines, fleurs et bourgeons, graines et fruits. Mais elle peut aussi
être la matière organique élaborée par des
producteurs secondaires, c'est-à-dire d'autres
hétérotrophes qui consomment eux-même de la
matière organique d'autres producteurs. Plus nous intervenons
à un niveau élevé de transformation de la
matière dans la chaîne alimentaire plus le coût
énergétique est élevé.
On estime ainsi que:
* un hectare de céréale peut nourrir 120 personnes
* un hectare d'herbe à pâturage (bovidés) peut
nourrir 2 personnes
On peut ainsi représenter les transferts quantitatifs entre
éléments d'une chaîne alimentaire de 3
façons principales:
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(2.000 plantes par m2 soit une surface de 10.000 m2 soit 1 ha). |
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Le réseau alimentaire du champ de blé
blé (il faudrait distinguer, la sève pour le puceron,
les feuilles pour le criquet et la limace, et les graines pour le
campagnol),
puceron, coccinelle, campagnol, passereau, criquet, limace,
musaraigne, rapace (buse).. et l'homme.