L'exemple choisi pour aborder pratiquement l'apprentissage de la démarche expérimentale à l'école fait partie des fonctions de NUTRITION dans lesquelles ont peut inclure aussi la croissance. Le thème est donc LA NUTRITION DES PLANTES ou COMMENT L'EAU INTERVIENT-ELLE DANS LA NUTRITION DES PLANTES ? (on ne s'intéresse qu'aux plantes "supérieures" avec racines, tige, feuilles et éventuellement fleurs).
1ère étape: le savoir // 2ème étape: les objectifs // 3ème étape: la mise en place de séances
Un petit cours sur la nutrition des plantes chlorophylliennes est disponible sur le site associé (cours de seconde) avec l'exemple du plant de pomme de terre. En voici un résumé qui reprend les éléments utiles pour notre propos.
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1. Organisation d'un végétal |
Exemple: le plant de pomme de terre : Solanum tuberosum (règne des Plantes). |
Originaire des Andes (Amérique du Sud), elle a été importée en Europe à la fin du XIVème siècle mais elle ne devient une nourriture de base que vers la fin du XVIIIàme siècle. Elle est arrivée tout d'abord en Espagne, puis est repartie vers la Floride, pour revenir en Angleterre et en Irlande avant de conquérir la côte Est des Etats-Unis. En 1845-1847 l'épidémie de "brunissure" (maladie bactérienne) en Irlande provoqua une immigration massive des irlandais vers le continent Nord américain. |
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Le plant de 60-80 cm de haut possède des fleurs blanches et jaunes et des fruits verts de 2-3 cm de diamètre. Des tiges souterraines (stolons) renflées à leur extrémité, forment des tubercules (les "pommes de terre"). On notera que les yeux du tubercule sont des bourgeons et les petites cicatrices incurvées des traces de feuilles. |
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Le tubercule de pomme de terre est utilisé dans l'alimentation humaine (féculent mais aussi alcool) et les feuilles peuvent donner du fourrage pour les animaux. |
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Ne pas confondre la pomme de terre avec la patate douce (Ipomea batatas) de la famille des liserons (Convolvulacées) qui est une plante rampante dont le tubercule, aussi comestible, est issu d'un renflement de la racine. |
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Les organes que vous devez reconnaître sont : la racine, la tige, le tubercule, la feuille (le pétiole et le limbe), la fleur (le pétale, le sépale, une étamine, un ovaire, un fruit, une graine). Schéma simplifié d'un plant de pomme de terre (voir ci-dessous, et Tavernier p 199 et s. pour le vocabulaire floral). |
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Le cycle de vie comprend un cycle de reproduction sexuée par les graines et un cycle de reproduction asexuée (multiplication végétative) par les tubercules. En automme et en hiver, le plant feuillé dégénère et seuls subsistent les graines et les tubercules enterrés. Le développement d'un oeil (bourgeon) à partir d'un tubercule de pomme de terre (Tavernier, p 215). |
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2. L'eau et les sels minéraux pénètrent dans la plante par les poils absorbants des racines et circulent dans les vaisseaux du xylème sous forme de sève brute |
L'eau pénètre avec les sels minéraux en solution par des cellules spécialisées : les poils absorbants. Ces cellules forment l'assise pilifère située à l'extrêmité de la racine. Les racines âgées sont entourées de tissus durs et imperméables (tissus sclérifiés). (Expériences et observations, Tavernier p 111 et s.). |
L'eau et les sels minéraux gagnent le cylindre central, traversent l'endoderme, et se déversent dans les vaisseaux du xylème qui forment le bois dans les tiges et racines âgées. La sève brute, ainsi formée, ne contient que des sels minéraux et de l'eau. |
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Les tissus conducteurs de la sève brute sont constitués de cellules mortes (vaisseaux du bois) dont la paroi est imprégnée d'une substance rigide et imperméable : la lignine. La sève brute monte dans la racine, puis dans la tige, jusqu'aux feuilles et à tous les organes aériens. |
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Les mycorhizes sont des associations de type symbiose vraie (association à bénéfices réciproques) entre un champignon (règne des Mycètes) et les racines de nombreux arbres (Tavernier p 130). L'assise pilifère est remplacée par un feutrage de filaments du champignon (mycélium) qui draine l'eau et les sels minéraux et les fournit à l'arbre qui, en retour, fournit des sucres au champignon. |
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3. La majorité de l'eau absorbée par une plante est rejetée par les feuilles sous forme de vapeur d'eau (c'est l'évapotranspiration) |
La sève brute circulant par le xylème arrive au niveau des feuilles par les nervures. Elle irrigue les cellules de la feuille et passe pour une bonne part sous forme de vapeur d'eau dans les espaces situées entre les grosses cellules du parenchyme de la feuille (lacunes aérifères). |
La vapeur d'eau sort par des trous situés dans les feuilles et parfois sur les tiges: c'est l'évapotranspiration. Les orifices sont les ostioles des stomates (ensemble de deux cellules en forme de reins accolées). |
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L'évapotranspiration foliaire est le moteur principal de la montée de la sève brute. |
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4. une partie de l'eau absorbée par la plante est utilisée lors de la croissance ou la reproduction |
La plante grandit et augmente donc son volume. Comme une plante contient environ 80% d'eau, c'est bien l'eau qui est le composant principal (en masse). L'eau permet donc la croissance. Certaines parties de la plante comme les fruits contiennent encore plus d'eau et donc nécessitent une grande quantité d'eau absorbée par les racines. |
5. Le dioxygène et le dioxide de carbone entrent et sortent par les stomates et circulent dans la plante entre les cellules |
Les échanges de gaz peuvent se faire à travers toutes les surfaces de la plante mais sont réalisées préférentiellement au niveau des feuilles. La cuticule, lorsqu'elle est présente, limitant les échanges gazeux, c'est essentiellement au niveau des stomates que se font les échanges gazeux. |
Les gaz qui pénètrent dans la plante par les stomates circulent dans les espaces aérifères situés entre les cellules : méats et lacunes (on parle de parenchymes aérifères ou lacunaires lorsque ces espaces sont de grande taille). Schéma général de synthèse ci-dessous. Chez les plantes aquatiques, les organes immergés ont souvent des espaces aérifères de grande taille, permettant ainsi aux gaz de circuler depuis les feuilles habituellement flottantes vers les tiges, feuilles et racines immergées. |
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6. Les substances organiques synthétisées lors de la photosynthèse par les parties vertes de la plante sont distribuées dans toute la plante par la sève élaborée qui circule dans les tubes criblés du phloème |
La plante respire aussi bien à l'obscurité qu'à la lumière : elle consomme du dioxygène et rejette du dioxyde de carbone. |
Les parties vertes de la plante synthétisent des substances organiques en présence de lumière et de dioxyde de carbone: c'est la photosynthèse. Pendant cette photosynthèse, elle rejette du dioxygène. Le dioxygène étant produit lors de la photosynthèse à la lumière, il est généralement libéré par la plante éclairée. Le dioxyde de carbone peut être absorbé par la plante à différents moments et même la nuit et peut donc être stocké dans les espaces aérifères avant d'être utilisé lors de la photosynthèse. |
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Les substances organiques synthétisées lors de la photosynthèse sont stockées, la plupart du temps sous forme d'amidon. L'amidon est un sucre complexe composé de plusieurs unités de sucres simples accrochées les unes aux autres (polymère). L'amidon peut être coupé en petites molécules de sucres simples comme le saccharose (sucre de cuisine). |
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Les substances organiques synthétisées par la plante passent dans la sève élaborée. La sève élaborée contient de l'eau, des sels minéraux mais aussi de nombreuses substances organiques nutritives (du saccharose principalement mais aussi des vitamines, des acides aminés (qui servent à construire les protéines)...) ou informatives (hormones...). |
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La sève élaborée circule dans des cellules vivantes: les tubes criblés qui forment le phloème. Dans une tige âgée les tubes du phloème forment le liber. Le phloème est situé au voisinage du xylème et forme des faisceaux conducteurs aussi bien dans les tiges (et les nervures de feuilles) que dans les racines. Schéma général de synthèse ci-dessous. |
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La circulation de la sève élaborée est plus lente que celle de la sève brute (quelques millimètres à l'heure par opposition à quelques centimètres à l'heure). Elle se fait aussi bien du bas de la plante vers le haut (circulation ascendante, comme pour la sève brute) que dans le sens inverse (circulation descendante). |
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7. De nombreuses parties de la plante stockent des réserves qui sont utilisées pendant l'hiver ou au printemps |
Tous les organes d'une plante peuvent stocker des réserves : la tige de pomme de terre qui devient souterraine (stolon) et se renfle pour former un tubercule ("pomme de terre") (Schéma général de synthèse ci-dessous); la racine qui se renfle et forme un tubercule ou un rhizome (iris); les feuilles même qui peuvent s'épaissir et former un bulbe (tulipe...). Le tronc des arbres possèdent de nombreuses cellules du liber (faisant partie du phloème) qui stockent des réserves pour l'hiver. |
Les réserves sont habituellement constituées d'amidon comme chez la pomme de terre mais peuvent aussi être des lipides (comme dans la graine de tournesol) ou encore des protéines (graine de ricin). |
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Les organes de réserve peuvent servir d'organe de survie pendant la mauvaise saison et donner un nouveau plant au printemps comme pour la pomme de terre : l'organe de réserve participe alors à la multiplication végétative (reproduction asexuée). |
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Les graines stockent aussi de nombreuses réserves qui seront utilisées lors de la germination. Elles assurent la reproduction sexuée. |
Schéma général de synthèse :
nutrition d'un plant de pomme
de terre (très simplifié; à
compléter avec Tavernier p 113, 119 ou 120 par exemple)
Vous avez aussi à votre disposition le Tavernier (p 110 à 120).
A propos du sujet "La plante et l'eau", on peut distinguer 4 problèmes biologiques différents pouvant chacun à son tour se décliner en sous problèmes:
* ABSORBER l'eau:
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par où |
par les racines |
comment ? est-ce un phénomène vivant : actif ou
passif ? |
c'est essentiellement un phénomène actif au niveau de la racine qui pompe (travail du vivant) l'eau et les sels minéraux, séparément. |
* CONDUIRE l'eau :
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par où |
par la tige |
est-ce un phénomène vivant : actif ou
passif ? |
c'est à la fois un phénomène passif au niveau de la tige seule: l'eau monte par capillarité, c'est-à-dire que plus un tube est fin plus l'eau monte dedans du fait de l'adhérence de l'eau aux parfois: c'est une petite expérience facile à faire si l'on dispose de tubes transparents de différents diamètres; en effet les tubes conducteurs de la plante dans lesquels la sève brute (essentiellement de l'eau) monte sont des cellules mortes dont seuls les parois subsistent et donc le modèle mécanique est assez exact; mais c'est aussi un phénomène actif puisque c'est la racine qui pompe (travail du vivant) l'eau et les sels minéraux (séparément) que c'est aussi la feuille qui en évaporant l'eau permet un appel d'eau depuis la racine vers les parties aériennes de la plante. |
* REJETER l'eau - TRANSPIRER:
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par où |
par les feuilles et un tout petit peu par les tiges |
est-ce un phénomène vivant : actif ou passif ? la plante morte rejette-elle de l'eau ? |
c'est principalement un phénomène actif au niveau des feuilles dont des cellules spécialisées régulent l'entrée et la sortie des gaz et donc de la vapeur d'eau par des petits orifices: les ostioles des stomates |
* UTILISER l'eau:
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à quoi sert l'eau absorbée ? |
puisque une grande partie de l'eau est rejetée , l'eau sert d'abord au transport des substances minérales depuis le sol dans les feuilles où elles vont servir, avec le gaz carbonique pompé dans l'air, à fabriquer des substances organiques à la lumière (nutrition); ensuite une partie de l'eau est conservée dans la plante car elle grandit (croissance) et éventuellement se reproduit (formation des fleurs, des fruits (certains contiennent beaucoup d'eau) et des graines) |
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En sciences on peut distinguer en gros deux types d'objectifs spécifiques :
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Mise en place de séances par groupes et analyse en commun...
Finalement toutes les expériences que l'on a pu trouver sur la question peuvent se résumer à quatre types:
dessins d'après Bordas, 2nde, 1993 |
problème biologique: lieu d'absorption de l'eau par une jeune racine (jeune plant de radis ou de moutarde...) |
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pouvant être testées par les montages ci-contre |
il faut supposer que l'huile n'est pas toxique, ce qui est probable mais pas certain, notamment pour la zone pilifère. |
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la plantule absorbe de l'eau par l'extrêmité de la racine (seule) |
montage b: seule l'extrêmité de la racine
plonge dans l'eau (le reste de la racine dont la zone
pilifère est dans l'huile). La plantule se fane ce
qui infirme l'hypothèse. La conclusion
étant que soit l'extrêmité de la
racine n'absorbe pas suffisamment l'eau, soit pas du
tout, soit l'huile est toxique au niveau des poils
absorbants. |
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On pose comme acquis que l'extrêmité de la racine n'absorbe pas ou pas suffisamment l'eau. On propose alors l'hypothèse que la plantule absorbe l'eau de façon principale et suffisante par la seule zone pilifère. |
le montage c permet de confirmer cette hypothèse: seule la zone pilifère se trouve dans l'eau, le reste de la racine est dans l'huile et la plantule ne se fane pas. |
Cet appareillage (dessin extrait de Nathan, 6ème, 1986, modifié) est un potomètre (du grec potos: boisson et mètre). La réserve d'eau permet de chasser toute bulle d'air du montage qui doit être étanche. Le montage b est le témoin. Un témoin est une expérience complémentaire (réalisée ou non, mais en toute honnêteté elle devrait être réalisée à chaque fois) permettant d'infirmer une hypothèse que l'on pense fausse ou au moins la quantifier (c'est-à-dire évaluer son importance avec des chiffres) : ici l'hypothèse est que le montage a n'étant pas étanche, de l'eau s'évapore sans passer par la tige. Pour quantifier cette évaporation (qui n'est normalement pas nulle si l'on fait une mesure pendant un temps pas trop court: une heure environ), on remplace le plant feuillé par une tige de plastique dans le témoin b. La différence entre la quantité d'eau partie (1 -> 2) dans le montage a et celle évaporée dans le témoin b (1 ->2) reflète l'eau réellement absorbée (avec la limite de précision de notre montage, qui n'est pas très brillante).
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A l'école primaire on pourrait dire
"une expérience
témoin, c'est une expérience de
contrôle" . Mais il est évident que cette
défnition est inexacte.
Le montage ci-dessus met en évidence que de l'eau est
absorbée par les racines et conduite par la
tige. Pour prouver le devenir de l'eau il est nécessaire de
faire des expériences complémentaires: voir
paragraphe suivant.
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mesurer (quantifier) l'absorption (et la consommation) d'eau par une plante en fonction de différents facteurs (température, lumière, nombre de feuilles....) |
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exemples d'hypothèses pouvant être testées |
la plante absorbe la même quantité d'eau à l'obscurité et à la lumière |
on place le potomètre successivement à l'obscurité où l'on fait une mesure (une heure suffit à moins que vous ayez utilisé un très long tube) puis à la lumière pendant le même laps de temps. Selon les plantes (et donc l'ouverture de leur stomates mais aussi la rapidité de leur réaction à un changement de conditions de luminosité) on peut observer une différence significative ou non. On se gardera bien de conclure de façon péremptoire. |
la plante absorbe plus d'eau à 25°C (sur le radiateur) qu'à 18 °C (dans la classe) |
C'est ici que le témoin est absolument indispensable car en augmentant la température on facilite les fuites par évaporation. Normalement on devrait obtenir une différence significative, mais là encore les variations individuelles des plantes sont innombrables. |
dessin extrait de Bordas, 2nde, 1993,
modifié
La première expérience devrait présenter un
témoin pour quantifier l'étanchéité du
montage (même montage mais avec une tige plastique à
la place de la plante. Celui-ci n'est pas nécessaire dans
la seconde expérience (même si en toute rigueur il
devrait être proposé).
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mesurer (quantifier) l'absorption et la transpiration d'eau d'une plante dans des conditions données |
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exemples d'hypothèses pouvant être testées |
l'eau est absorbée par les racines et conduite par la tige |
la première expérience confirme (avec un témoin) que l'eau est bien passée par les racines et dans la tige |
l'eau absorbée par la plante est rejettée au moins en partie par les feuilles sous forme de vapeur d'eau |
l'expérience 2 confirme cette hypothèse puisque la masse du montage ne change pas alors que de l'eau est partie du récipient et que d'autre part la vapeur d'eau se condense en goutellettes sur le sachet en plastique. L'eau du flacon se retrouve donc bien sous forme de goutelletes sur le plastique. Il y a donc bien eu, absorption, conduction, évaporation et condensation. On notera la RICHESSE de cette expérience qui nécessite une attention particulière. |
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autres hypothèses à tester avec d'autres expériences |
l'eau est absorbée par les feuilles |
le même montage mais avec les feuilles dans l'eau et les racines à l'air libre |
une partie de l'eau reste dans la plante |
il faudrait pouvoir mesurer la différence entre l'eau rejettée et récupérer par condensation dans le sac plastique et l'eau partie du flacon.... cela paraît difficile en classe. |
Une feuille de céleri (nous avons ici
une feuille composée) plongée dans de l'eau
colorée au rouge neutre (1) permet, au bout de
quelques heures (2) de visualiser le trajet du rouge
neutre, qui suit l'eau absorbée par la
feuille. |
(photo extraite de Bordas, 2nde,
1993, modifiée) Avec un microscope optique on peut observer d'une part les tissus conducteurs en coupe transversale (coupes 1b et 2b) mais aussi en coupe longitudinale (dans le sens d'allongement de l'organe) comme dans la photo ci-dessus. On a alors intérêt à utiliser une coloration spécifique (voir cours de seconde: coupes ultra-fines (translucides), 20 minutes dans l'eau de javel, rincer à l'eau, 10 minutes dans l'acide acétique (vinaigre d'alcool blanc), fixation au carmino-vert 3 minutes (carmin aluné 10/11 et vert d'iode 1/11), rinçage à l'eau). |
Pour obtenir une bonne préparation de tissus conducteurs de la feuille de poireau je vous propose le protocole disponible sur le site svt de l'académie de créteil (http://www.ac-creteil.fr/svt/).
Des exemples, qui ne sont pas exhaustifs et qui relèvent bien sûr de choix pédagogiques qui se discutent....
"le" modèle pédagogique "la main à la pâte" |
Je précise que je ne veux pas dire par là qu'il y à une et une seule démarche pédagogique dans l'esprit la main à la pâte. Osons simplifier en quelques grands lignes ce qui est un ensemble d'expériences pédagogiques si diverses que mon titre peut faire sourire ou frémir... Pour plus de renseignements consulter le site de l'opération sur le site de l'INRP (http://www.inrp.fr/lamap/). * Développer l'autonomie de l'enfant dans
l'acquisition des connaissances. Afin de mieux comprendre ce que peut être un projet La Main à la Pâte, je vous conseille de visiter la page de Madame Tournebise de l'école Jean-Jacques Rousseau à Bobigny qui présente une séquence sur les besoins des végétaux: http://lamap93.free.fr/construire/lml/lml-99-01ind.htm |
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le modèle: des expériences pour voir - le tâtonnement expérimental |
« Dans le but de développer la curiosité de l'enfant et le questionnement. Expérimenter c'est agir sur un processus ou un phénomène en vue de le modifier. Cette modification doit être anticipée puis étudiée. L'expérimentation se caractérise par une démarche. Au début, il y a une (ou des) hypothèse(s), c'est-à-dire une solution possible pour répondre à un problème, et qui doit être testée » (in M. Cantor et al., De la découverte du monde à la biologie aux cycles II et III, Nathan, 1996). |
Cette pédagogie ne me convient vraiment pas car elle part d'un présupposé philosophique pragmatique. A mon avis le monde n'est pas la solution a un problème. C'est l'homme qui conceptualise ce qu'il essaye de connaître au moyen de la méthode expérimentale. On n'apprend rien en testant des hypothèses (émises plus ou moins au hasard) mais bien en posant un problème scientifique dans le cadre d'un concept scientifique (paradigme). Ceci sous-entend que l'on essaie vraiment de développer l'apprentissage de la méthode expérimentale au primaire... ce qui est sans conteste un défi. |
exemples: manipuler et effectuer un tâtonnement expérimental: on sème telle graine dans telles conditions POUR VOIR si elle va germer. On place des rameaux feuillés dans différents liquides POUR VOIR s'ils vont survivre. On donne différents aliments à un animal POUR VOIR s'il va les manger. |
Quel est l'apprentissage méthodologique s'il n'y a pas de concept, s'il n'y a pas d'HYPOTHÈSE SCIENTIFIQUE ? Dans les exemples ci-contre: on sème des graines d'une espèce précise dans des conditions précises pour tester une hypothèse concernant un paramètre contrôlable (humidité, température, luminosité...); on mesure la quantité d'eau absorbée par une plante donnée dans des conditions précises; on essaie de déterminer par quel sens un animal reconnaît et est attiré (ou non) par de la nourriture. |
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le modèle directif - le maître montre |
un montage préparé la veille est disposé sur la table du maître; les enfants analysent avec le maître. |
Si le montage exemplaire est pris comme DÉCLENCHEUR, il est tout à fait recevable. S'il est pris comme support d'apprentissage, il est d'un autre âge. |
le modèle protocole expérimental ou TP (travaux pratiques) |
les enfants ont a leur disposition un polycopié du montage à réaliser, des questions à se poser... ils doivent dessiner le montage terminé, le légender, répondre aux questions.... |
ce modèle me semble inadapté au primaire (et même au collège); il faut prendre le TEMPS (et au primaire c'est encore possible, au collège c'est probablement impossible) de développer l'autonomie de l'enfant. Vraiment l'aider à raisonner par lui-même cette méthode expérimentale. Qu'il comprenne avec ses mains et sa tête que c'est vraiment un outil de connaissance du monde. |
Une séquence... proposée après une visite pour une classe de CM |
objectif spécifique méthodologique (TRÈS AMBITIEUX) : initier les enfants à la démarche expérimentale : l'enfant doit savoir proposer une hypothèse dans le cadre du problème biologique posé, la tester au moyen d'une expérience, et conclure en disant si son hypothèse est vérifiée ou non et si il peut donc proposer une généralisation à cette hypothèse.
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