(Thème facultatif de la classe de 1ère ES)
retour plan du cours, accueil, l'eau (défisciences 29), hydrogéologie
Plan de cette page:
Pour les sources et des données plus complètes se référer au cours d'hydrogéologie et à la page sur l'eau sur le site associé.
Diagramme simplifié des 3 états de l'eau (noms des changements de phase) |
L'eau pure est une molécule formée
d'un atome d'oxygène et de deux atomes
d'hydrogène. Etant un corps très léger,
l'eau, à la pression atmosphérique et à
la température ordinaire (25°C) devrait
être un gaz, or elle est un liquide. De même,
elle ne bout qu'à une température de
100°C, ce qui est très élevé (le
diazote par exemple se vaporise à -197°C). L'eau
augmente de volume lorsqu'elle se solidifie (la bouteille
d'eau éclate dans le congélateur) alors que la
plupart des corps diminuent de volume lorsqu'ils se
solidifient. De même la glace fond quand on la
comprime alors que la plupart des corps restent solides. La
plupart des propriétés physiques originales de
l'eau sont dues à l'établissement de
liaisons hydrogène entre les molécules
d'eau (liaison faible s'établissant entre deux atomes
d'hydrogène liés à la molécule
d'oxygène qui possède des électrons
excédentaires non mis en commun avec
l'hydrogène). L'eau liquide a ainsi une
véritable structure "pseudocristalline" dont le motif
est formé par l'assemblage des molécules d'eau
reliées par des liaisons hydrogène. |
Dans un volume d'eau de mer il n'y a tout au plus que 80% d'eau,
le reste est occupé par des êtres vivants (tous les
règnes sont représentés, mais les
bactéries sont les plus nombreuses), des chlorures (NaCl), des
carbonates (CaCO3) et d'innombrables ions. Il y a aussi de nombreuses
molécules organiques, déchets et cadavres mais aussi
virus... Dans un volume d'eau douce, les êtres vivants sont
aussi nombreux mais les ions en plus faible quantité. On
retrouve aussi de nombreuses molécules organiques. On peut
affirmer que tous les milieux aquatiques terrestres, même
souterrains, sont peuplés.
L'eau biologique, c'est-à-dire l'eau contenue dans les
êtres vivants est aussi très encombrée: de
nombreuses molécules s'y trouvent et s'y déplacent. Si
l'eau est un milieu de vie, on peut aussi dire que le
vivant est un milieu aqueux (les tissus animaux les plus courants
contiennent plus de 70% d'eau).
|
|
(1020g) |
(1020g.a-1) |
(a) |
||||
|
% du volume total des eaux de l'hydrosphère (% du volume des eaux douces) % volume total des eaux du globe terrestre (très approximatif) |
|||||||
hydrosphère |
eau "salée": océans |
|
97,1% (78,3%) |
|
|
|
||
eaux douces |
glaces |
|
2,9% |
|
|
|
||
eaux souterraines (phréatiques, et de subsurface) |
|
|
|
|
|
|||
eaux de surface (lacs, rivières, fleuves) |
|
|
|
|
|
|||
atmosphère |
|
|
|
|
|
|||
eau biologique |
|
0,0001% (0,003%) |
||||||
lithosphère, asthénosphère et mésosphère |
croûte |
|
(1% du poids de la croûte) |
|||||
manteau |
(0,05% du poids du manteau |
Un cycle de l'eau (d'après Tardy) sur terre. |
Les chiffres en rouge sont les tailles des réservoirs (en 1020g - voir le tableau (planète bleue) pour d'autres chiffres) et les chiffres en vert sont les flux d'eau (en 1020g pour une année). On notera qu'au niveau des océans le bilan annuel des précipitations par rapport à l'évaporation est négatif (plus d'eau évaporée que d'eau reçue) alors que le bilan est positif pour les précipitations par rapport à l'évapotranspiration au niveau des continents. |
|
P=précipitations |
Sur une longue période (moyenne sur plusieurs années) on néglige les réserves. |
L'eau de gravitation (eau gravitaire ou encore eau
de gravité) est inutilisable par la
végétation car elle s'écoule rapidement
à travers un sol qui est poreux avec des pores de
grand diamètres (on parle de macropores
par lesquels passe l'eau de gravité ou "eau de
macroporosité"). Dans le cas d'un sol peu poreux mais
avec des pores de petit diamètre (on parle de
micropores qui retiennent "l'eau de
microporosité") l'eau pénètre dans le
sol est y est retenue: c'est l'eau de
rétention, utilisable par les plantes sauf pour
une fraction liée aux éléments solides
du sol (comme le complexe argilo-humique) avec des forces
intervenant dans la capillarité (tension
superficielle) ou des forces
éléctrochimiques. |
L'eau qui arrive dans le sous-sol s'y accumule et y circule. Deux
paramètres mesurent ces deux aspects:
* la porosité (et plus
spécialement la porosité efficace) des
roches du sous-sol détermine leur capacité
d'accumulation de l'eau (et plus spécialement de l'eau
exploitable).
* la perméabilité des
roches du sous-sol détermine leur capacité à
conduire les eaux souterraines.
Remarque: "en petit" fait référence à une grande échelle, c'est-à-dire ici à des structures observables à la loupe; "en grand" fait référence à une petite échelle, c'est-à-dire ici à des structures de plusieurs mètres à pliusieurs centaines de mètres.
Les aquifères sont donc des couches géologiques (roches magmatiques ou métamorphiques fissurées ou roches sédimentaires poreuses ou fissurées) qui contiennent de l'eau exploitable et donc À SATURATION. L'eau contenue formant une nappe ou nappe aquifère. Les nappes phréatiques sont les nappes superficielles accessibles par des puits. Les nappes profondes ne sont accessibles que par des forages coûteux.
Aquifère: formation géologique réservoir poreuse ou fracturée susceptible de contenir ou contenant une nappe d'eau. En fait, le terme désignait habituellement non seulement la roche mais aussi l'eau. Pour éviter toute confusion on préfère actuellement n'employer ce terme que pour désigner la roche. L'eau étant qualifiée de nappe aquifère ou mieux de nappe d'eau souterraine. |
La partie de l'aquifère la plus à gauche (aire
d'alimentation) contient une nappe phréatique
(libre) atteinte par le puits P. La surface
piézomètrique de la nappe SPnl lorsque
l'aquifère est remplie est représentée par le
trait bleu.
La partie de l'aquifère qui contient une nappe captive
est à droite. Les forages F1 et F2
atteignent la nappe et l'eau y monte jusqu'à la surface
piézomètrique SP2 (en violet, trait continu)
lorsque l'aquifère est pleine, alors qu'elle atteint par
exemple la surface SP3 (en violet, trait pointillé)
lorsque l'aquifère est peu remplie. Le forage F2 est un forage
artésien dans la mesure où l'eau peut
s'écouler naturellement au-dessus du niveau du sol.
Nappe (d'eau
souterraine) ou nappe aquifère: masse d'eau
continue contenue (recelée) dans une formation
géologique. Le terme nappe aquifère est
trompeur car il désigne à la fois la masse
d'eau et la roche réservoir. Surface piézomètrique: définie en chaque point par le niveau le plus haut (niveau piézomètrique) atteint par l'eau d'une nappe montant dans un conduit de forage atteignant cette nappe. En coupe cette surface décrit des lignes de niveaux piézomètriques identiques ou isopièzes. Lors d'un prélèvement d'eau, la surface piézomètrique s'abaisse autour du point de pompage, c'est le rabattement de la nappe. Cette surface fluctue bien sûr dans le sens vertical en fonction de l'alimentation et de la vidange. |
L'eau réellement disponible pour l'homme est en faible quantité au regard de ses exigences d'accessibilité (coût) et de qualité (potabilité).
|
|
|
|
|
|||
|
|
% par type d'eau |
|
% par type d'eau |
|
% par type d'eau |
|
|
|
8 |
|
100 |
|
35 |
|
|
|
12 |
|
|
|
42 |
|
|
|
56 |
|
|
|
|
|
|
|
19 |
|
|
|
23 |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Lors d'un prélèvement d'eau, la surface piézomètrique s'abaisse autour du point de pompage, c'est le rabattement de la nappe.
Les nappes phréatiques et alluviales par exemple ont des durées de renouvellement très courte (quelques années) alors que les nappes les plus profondes peuvent avoir des durées de renouvellement très longues (l'eau s'y renouvelle extrêmement lentement). En voici quelques exemples:
|
|
|
bassin du Sahara septentrional (Algérie, Tunisie) |
|
|
aquifère des sables verts du bassin de Paris |
|
|
aquifères à nappe libre de l'Arizona (USA) |
|
|
aquifères du bassin de Maranhao (Brésil) |
|
|
Il est donc clair que l'eau "fossile" représente alors une ressource épuisable.
|
|
|
|
|
|||||||
|
|
|
|
|
|
|
|
||||
eaux minérales |
Vichy |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Badoit |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Contrexéville |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Vittel |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Evian |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Volvic |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
eaux d'adduction potable |
alluvions calcaires du Doubs |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
alluvions sableuses de la Savoureuse |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
alluvions de la Seine |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
calcaire de Beauce |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
craie (bordure de côte) |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
sables yprésiens |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
calcaires jurassiques |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
granite |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Echelle logarithmique de Schoeller présentant de
classer les eaux souterraines selon leur potabilité.
On a reporté ici 3 lignes du tableau
supérieur: dh=degré hydrotimétrique en degrés français= 5 x ([Ca/40] x 21 + [Mg/24] x2) |
La classification des eaux souterraines se fait aussi en 5 classes
selon le type d'utilisation préférentielle:
* eau très peu minéralisée (< 250
mg/L), utile pour la fabrication de vapeur mais ne pouvant convenir
à la distribution publique sans un apport de sels dissous;
* eau peu minéralisée (250 à 500 mg/L),
utilisable par l'industrie et pouvant servir à la distribution
publique d'eau potable;
* eau normalement minéralisée (500 mg/L à
1 g/L), correspondant aux normes des eaux potables;
* eau non conforme aux normes de potabilité (1 à
1,5 g/L), mais pouvant être utilisée pour l'irrigation
et pour abreuver les animaux.
* eau trop salée ( > 1,5 g/L), impropre en dehors
d'un usage balnéaire.
Les critères de potabilité dépendent des conditions socio-économiques et politiques. Livre p 228. Exemple des nitrates.
Nitrates: une norme aux pieds d'argile,
Marian Apfelbaum, La Recherche, 339,
février 2001, p 31-34 |
Il s'agit à mon avis clairement d'une pression exercée par les lobbys des eaux enbouteillées (qui sont les mêmes depuis belle lurette qui exploitent les eaux naturelles pour le compte des collectivités locales).
Toutes les aux naturelles étant des milieux de vie, elles contiennent des bactéries alors que les eaux de distribution n'en contiennent pas, en temps ordinaire. L'absence de microorganisme n'est pas un critère absolu. Ils sont fortement représentés dans une eau phréatique et pourtant, normalement ce ne sont pas des souches pathogènes. Le problème étant que dans des pays industrialisés les sites de rejet des eaux usées, infectées par des germes pathogènes, sont voisins des sites de prélèvement des eaux d'utilisation courante.
Exemple de documents p 220-221
p 226-227, 232-233, 234-235