| G.
      Beadle, E.
      Tatum et le concept
      un gène
      - une enzyme
 | 
      
      
      
    
    
      
      
      
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      histoire
      de la
génétique | - | 
      
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      n'est PAS une
      page
      d'histoire des
      sciences
      (discipline
      à part
      entière,
      et je ne suis
      pas
      historien).
      Les
      références
      et analyses
      d'articles
      qu'elle
      contient ne
      servent que de
      justification
      à mes
      propos tenus
      dans mon
      cours.
 | -SourcesDe très
      nombreuses
      publications
      historiques de
      Beadle
      sont
      accessibles
      librement sur
      PubMed: http://www.ncbi.nlm.nih.gov/entrez/query.fcgi?cmd=search&db=PubMed&term=%20Beadle+GW[auth]
      notamment
      celles
      relatives
      à ses
      travaux avec
      Ephrussi ou
      Sturtevant sur
      la Drosophile.
 Beadle,
      G.W. & Tatum,
      E.L. (1941) Genetic
      control of
      biochemical
      reactions in
      Neurospora.
      Proc. Natl.
      Acad. Sci USA
      27, 499-506
      (article
      complet en pdf
      accessible
      gratuitement
      à
      l'adresse
http://www.pubmedcentral.gov/picrender.fcgi?artid=1078370&blobtype=pdf)
 Beadle,
      G. W.,
      1945b  Genetics
      and metabolism
      in Neurospora.
      Physiol. Rev.
      25:643-663,
      non accessible
      pour tous sur
      internet:
      voici le
      passage
      où il
      cite Garrod:
  «
      These studies
      on
      tryptophaneless
      mutants are an
      example of how
      genetics can
      be of use in
      studying
      metabolic
      processes. It
      is almost
      exactly
      analogous to
      the classical
      experiments on
      alcaptonuria
      in man in
      which
      2,5-dihydroxgphenylacetic
      acid is
      accumulated
      because of a
      genetic block
      preventing its
      further
      oxydation
      (Garrod, A. E.
      Inborn errors
      of metabolism.
      2nd ed., 216
      pp. Oxford
      Medicali
      Publ., 1923).
      This
      intermediate
      in the
      breakdown of
      phenylalanine
      and tyrosine
      would probably
      not have been
      discovered had
      it not been
      for
      alcaptonuries.
      In normal
      individuals it
      is apparently
      a transitory
      intermediate
      in metabolism
      and seldom if
      ever
      accumulates in
      sufficient
      amount to
      permit, of its
      identification.
      Similarly in
      thryptophane
      metabolism ,
      ant uranilic
      acid is
      normally
      transitory and
      would not be
      easily
      identified
      without using
      genetic blocks
      to iso1ate it
      as a metabolic
      step.» L'article
      de Garrod
      le plus
      souvent
      cité
      (Garrod AE: The
      incidence of
      alkaptonuria:
      a study in
      chemical
      individuality.
      Lancet II
      1902; 1616-20)
      est disponible
      en ligne (http://www.esp.org/foundations/genetics/classical/ag-02.pdf).
      Mais on peut
      aussi trouver
      la
      totalité
      d'un de ses
      ouvrages sur
      la librairie
      scolaire
      virtuelle
      (ESP:
      Electronic
      Scholarly
      Publishing: http://www.esp.org/
      ;
      choisir
      "digital
      books" puis
      Garrod,
      Archibald.
      1923.
      Inborn Errors
      of Metabolism,
      Second
      Edition.
      London: Henry
      Frowde and
      Hodder &
      Stoughton).
 Je
      recommande
      aussi la
      lecture du
      discours de
      réception
      du Prix Nobel
      de Beadle en
      1958 où
      il retrace
      toute sa
      carrière
      précédente:
      http://nobelprize.org/nobel_prizes/medicine/laureates/1958/beadle-lecture.pdf
 ainsi que
      celle de Tatum
      (http://nobelprize.org/nobel_prizes/medicine/laureates/1958/tatum-lecture.html)
 Pour ceux qui
      y ont
      accès
      il y a des
      données
      d'histoire des
      sciences plus
      ou moins
      récentes
      mais qui sont
      en fait des
      articles en
      hommage
      à
      Beadle, par
      exemple les
      interventions
      d'Horowitz: le
      plus complet
      étant
      peut
      être : A
      centennial:
      George W.
      Beadle,
      1903-1989.
      Horowitz NH,
      Berg P, Singer
      M, Lederberg
      J, Susman M,
      Doebley J,
      Crow JF.
      Genetics.
      2004
      Jan;166(1):1-10;
      One-gene-one-enzyme:
      Remembering
      biochemical
      genetics,
      N. H.
      HOROWITZ, Protein
      Sci. 1995
      4: 1017-1019 .
 Voir aussi,
      accessible
      gratuitement:
      The
      Centenary of
      the One-Gene
      One-Enzyme
      Hypothesis,
      Mark Hickman
      and John
      Cairns, Genetics,
      Vol. 163,
      839-841, March
      2003 (http://www.genetics.org/cgi/content/full/163/3/839),
      un article qui
      parle des
      travaux
      antérieurs
      à ceux
      de Beadle
      (Cuénot,
      Bateson,
      Garrod...,
      mais aussi des
      réticences
      postérieures
      à
      1945... rien
      n'est dit sur
      une remise en
      question plus
      moderne).
      Finalement je
      ne suis pas
      sûr que
      l'on puisse
      aisément
      tirer grand
      chose de ce
      matériel
      sauf à
      être
      spécialiste
      de l'histoire
      de la
génétique.
 | 
      
      | On
      peut aussi
      accéder
      intégralement
      et librement
      aux livres de
      Bateson,
      Morgan et
      Sturtevant
      notamment, sur
      la librairie
      scolaire
      virtuelle http://www.esp.org/
      (
      W. Bateson,
      1902, Mendel's
      Principles of
      Heredity: A
      Defence,
      London:
      Cambridge
      University
      Press ; W.
      Bateson, 1908.
      The Methods
      and Scope of
      Genetics,
      London:
      Cambridge
      University
      Press; T.
      Morgan, 1919,
      The Physical
      Basis of
      Heredity,
      Philadelphia:
      J. B.
      Lippincott
      Company; T.
      Morgan, 1928,
      The Theory of
      the Gene,
      Revised and
      Enlarged
      Edition,
      New Haven:
      Yale
      University
      Press; T.
      Morgan, H.
      Sturtevant, A.
      H., Muller, H.
      J., and C. B.
      Bridges 1915,
      The Mechanism
      of Mendelian
      Heredity.
      New York:
      Henry Holt and
      Company; A.
      Sturtevant,
      1965, A
      History of
      Genetics) | 
 | 
      
      | 
       
 | 
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      |  http://clendening.kumc.edu/dc/pc/Beadle.jpg
 Biographie
      de G. BeadleGeorge Wells
      Beadle est
      né en
      1903 dans le
      Nebraska
      où il
      fit ses
      études
      supérieures
      de biologie.
      En 1927 il est
      assistant du
      Professeur
      Keim de
      l'Université
      de Cornwell
      où il
      travaille
      jusqu'en 1931,
      année
      où il
      obtient son
      Ph.D. degree,
      avec une
      thèse
      sur la génétique
      du maïs.
      À
      partir de
      cette
      même
      année
      il travaille
      au California
      Institute of
      Technology en
      ne cessant de
      s'intéresser
      au maïs
      indien mais en
      commençant
      une
      collaboration
      avec
      Dobzhansky,
      Emerson et
      Sturtevant sur
      les
      crossing-over
      chez la
      drosophile. En
      1935 il passe
      6 mois
      à Paris
      où il
      travaille avec
      Ephrussi
      à
      l'Institut de
      Biologie
      Physico-chimique
      sur la couleur
      de l'œil
      de drosophile
      au cours du
      développement.
      Il travaille
      ensuite avec
      Tatum sur la
      biochimie
      génétique
      de Neurospora
      crassa. En
      1936 il
      devient
      professeur
      assistant de
      génétique
      à
      l'université
      d'Harvard. Un
      an plus tard
      il est
      nommé
      professeur de
      génétique
      à
      l'université
      de Stanford
      où il
      restera 9 ans,
      en travaillant
      avec Tatum
      (ils recevront
      conjointement
      le prix Nobel
      en 1958). En
      1946 il
      retourne au
      California
      Institute of
      technology
      où il
      dirige le
      département
      de biologie.
      En 1961 il est
      nommé
      chancelier de
      l'université
      de Chicago
      puis, la
      même
      année
      président
      de cette
      université
      (d'après
      http://nobelprize.org/nobel_prizes/medicine/laureates/1958/beadle-bio.html).
 |  http://nobelprize.org/nobel_prizes/medicine/laureates/1958/tatum.gif
 Biographie
      de E. Tatum:Edward Lawrie
      Tatum est
      né en
      1909 dans le
      Colarado. Il
      fit des
      études
      de chimie et
      de
      microbiologie
      à
      l'université
      de Chicago. Il
      obtint en 1934
      son PhD degree
      en biochimie
      avec une
      thèse
      sur la
      nutrition et
      le
      métabolisme
      des
      bactéries.
      En 1936 il
      isole la
      thiamine
      (vitamine B1)
      comme
      substance de
      croissance
      nécessaire
      à de
      nombreuses
      cultures
      bactériennes
      (et fongiques)
      lors d'un bref
      passage
      à
      l'université
      d'Utrecht
      (Hollande). De
      1937 à
      1945 puis de
      1948 il
      travaille
      à
      l'université
      de Stanford.
      Il collabore
      avec Beadle de
      1937 à
      1946 en
      prenant en
      charge les
      aspects
      biochimiques
      de
      l'étude
      de la couleur
      de l'œil
      de la
      drosophile
      puis des
      mutants de
      Neurospora. (http://nobelprize.org/nobel_prizes/medicine/laureates/1958/tatum-bio.html)
 | 
 | 
      
      | 
       
 | 
      
      
      
      
      
      | - | Beadle
      et Tatum ont
      développé
      un protocole
      bâti sur
      l'hypothèse
      de mutations
      géniques
      chez des
      souches
      auxotrophes de
      Neurospora
      sélectionnées
      sur milieux
      nutritifs
      déficients
      et construit
      le concept "un
      gène-une
      enzyme". | - | Beadle
      est un
      biologiste et
      non un
      chimiste mais
      son
      rattachement
      à telle
      ou telle
      université
      n'est pas
      forcément
      le point
      essentiel; ses
      publications
      de 1941, 1942,
      1947 sur Neurospora
      crassa
      font mention
      du soutien
      financier de
      la Fondation
      Rockfeller que
      l'on retrouve
      partout lors
      du
      développement
      de la biologie
      moléculaire.
      Il a d'abord
      travaillé
      sur le
      maïs
      indien puis
      sur la
      drosophile et
      s'est
      intéressé
      à la
      théorie
      chromosomique
      "mendélienne"
      de
      l'hérédité
      dans la
      lignée
      de Morgan (voir
      pour cette
      théorie
      le
      cours de
      terminale
spécialité).
      Il cherche
      à
      comprendre les
      mécanismes
      des variations
      héréditaires
      de
      caractères
      dont on puisse
      faire
      l'analyse
      biochimique
      (il n'est pas
      le premier
      dans ce
      domaine).
      Pendant
      plusieurs
      années
      c'est la
      couleur de
      l'œil de
      la drosophile
      qui retient
      son attention
      avec des
      expériences
      de
      transplantation
      réalisées
      avec Ephrussi.
      Lorsqu'il
      publie ses
      résultats
      sur Neurospora
      crassa il
      n'a pas
      cessé
      de
      s'intéresser
      au
      crossing-over
      chez la
      drosophile
      qu'il
      étudie
      en
      collaboration
      avec
      Dobzhansky,
      Emerson et
      Sturtevant.
      C'est dans une
      publication de
      1945 qu'il
      associe ses
      résultats
      à une
      "redécouverte"
      des travaux de
      Garrod.Tout
      comme on verra
      en Terminale
      spécialité
      avec de Vries,
      Bateson et
      Fisher pour la
      "redécouverte"
      des travaux de
      Mendel (mythe
      du père
      fondateur,
      voir
      page avec
      notamment les
      travaux
      d'histoire des
      sciences de
      Jan Sapp,
      partie 4), on
      a
      peut-être
      "redécouvert"
      les travaux de
      Garrod pour
      asseoir le
      concept d'un
      gène -
      une enzyme.
      Garrod est
      ainsi souvent
      nommé
      le
      "père
      fondateur" de
      la
      génétique
      biochimique.
 | - | 
      
      | 
       
 | 
      
      | 
      
      
      | La
      publication de
      1941 sur la
      biochimie
      génétique
      de Neurospora
      donne le
      principe de la
      méthode,
      des
      résultats
      préliminaires
      et un essai de
      justification
      du
      raisonnement
      en terme de
      génétique
      mendélienne. |  
      |  Beadle,
      G.W. &
      Tatum, E.L.
      (1941) Genetic
      control of
      biochemical
      reactions in
      Neurospora.
      Proc. Natl.
      Acad. Sci USA
      27, 499-506 |  
      |  Modèle
      : Dans leur
      introduction
      les auteurs
      précisent
      que pour
      étudier
      le lien entre
      les
      gènes
      et les
      propriétés
      physiologiques
      et
      biochimiques
      des organismes
      on
      procède
      habituellement
      en
      étudiant
      l'hérédité
      de
      caractères
      bien connus
      (ils citent
      les pigments
      de type
      anthocyanes
      des plantes,
      la
      fermentation
      des sucres par
      les
      levures...).
      Leur approche
      est
      différente
      car ils
      considèrent
      que l'on peut
      créer
      par
      irradiation
      aux rayons X
      des souches
      ayant des
      caractères
      héréditaires
      stables
      NOUVEAUX (en
      fait des
      déficiences
      métaboliques)
      qu'ils
      considèrent
      comme des
      mutations
      géniques.
      (Muller
      en 1928 a
      étudié
      les mutations
      produites sous
      par
      différentes
      expositions
      aux rayons X
      de souches de
      drosophile;
      mais le texte
      est assez
      confus
      (lecture
      à
      l'académie
      des sciences
      et non pas
      article au
      sens moderne
      du terme) et
      les
      données
      expérimentales
      rares, ce qui
      le rend
      difficile
      d'accès
      à un
      non historien
      des sciences
      ... la
      publication
      (Muller, H.J.
      1928. The
      production of
      mutations by
      X-rays. Proc.
      Natl. Acad.
      Sci. USA, 14:
      714-726) est
      accessible sur
      internet: http://www.pubmedcentral.gov/picrender.fcgi?artid=1085688&blobtype=pdf
      )
  «
      The procedure
      is based on
      the assumption
      that x-ray
      treatment will
      induce
      mutations in
      genes
      concerned with
      the control of
      known specific
      chemical
      reactions.»
      Dans leur modèle
      un organisme
      muté
      pour un
      gène
      spécifique
      supposé
      comme
      étant
      associé
      à une
      substance
      chimique
      pourra
      à
      nouveau se
      développer
      s'il est
      cultivé
      en
      présence
      de cette
      substance (ce
      que l'on
      pourra mettre
      en
      évidence
      par des
      mesures de
      croissance en
      fonction de la
      concentration
      en substance
      dans le
      milieu) et
      à
      condition que
      cette
      substance soit
      capable de
      passser la
      paroi et
      atteindre les
      cellules pour
      y être
      utilisée.
      Cette
      vision est
      rapportée
      ultérieurement
      (dans leur
      discours de
      prix Nobel par
      exemple) par
      les auteurs
      comme venant
      notamment de
      Lwoff et
      Knight qui
      avaient
      montré
      que certaines
      souches
      auxotrophes
      (nécessitant
      une substance
      de croissance)
      avaient perdu
      la
      capacité
      de
      synthétiser
      une enzyme
      (qui
      intervenait
      dans la
      synthèse
      de la
      substance de
      croissance).
      Mais ils
      précisent
      que
      généralement
      on ne faisait
      pas le lien
      entre cette
      perte de
      capacité
      (vue
      principalement
      du point de
      vue
      évolutif)
      et la
      génétique
      (qui se
      contentait
      d'étudier
      l'hérédité
      des
      caractères
      phénotypiques
      dans une
      perspective
      évolutive
      d'après
      leurs propres
      termes). Il
      n'est pas
      facile de se
      rendre compte
      de la
      nouveauté
      de ce
      raisonnement :
      au lieu
      d'étudier
      la
      transmission
      héréditaire
      d'une
      caractéristique
      biochimique
      connue (que
      l'on associe
      à une
      portion de
      chromosome
      nommée
      gène);
      on
      étudie
      la biochimie
      d'organismes
      modifiés
      artificiellement;
      on est
      vraiment au
      nœud de
      la relation
      mécanisme
      héréditaire
      -
      mécanisme
      physiologique.
      C'est pour
      cela qu'il est
      indispensable
      dans le
      protocole
      proposé
      d'étudier
      la biochimie
      de l'organisme
      supposé
      muté.
      Il y a lien
      supposé
      entre une
      capacité
      biochimique et
      un gène
      sous un
      allèle
      et la perte de
      cette
      capacité
      qui
      correspondrait
      à un
      nouvel
      allèle.
      Mais on notera
      que le mot
      allèle
      n'est pas
      alors
      utilisé
      par ces
      auteurs (il
      sera
      employé
      par Beadle
      dans sa publication
      de 1945). 
  Expériences
      et
      résultats
      : Des
      périthèces
      de Neurospora
      crassa et
      de Neurospora
      sitophila
      sont
      passés
      aux rayons X
      avant la
      méïose.
      Environ 2000
      ascospores
      recueillies.
 Je
      précise
      que chez Neurospora
      les asques
      sont
      habituellement
      ordonnées
      et donc que
      l'on peut
      numéroter
      les ascospores
      alignées
      (voir cours de
      Terminale).
      Chaque spore
      est mise en
      culture sur un
      milieu
      contenant
      toutes les
      substances
      habituellement
      nécessaires
      : agar, sels
      inorganiques,
      extrait de
      malt, extrait
      de levure et
      glucose).
      Certaines ne
      germent pas.
      Certaines
      poussent
      très
      mal. D'autres
      enfin donnent
      des
      mycéliums.
      Des fragments
      de ces
      mycéliums
      ou des spores
      asexuées
      issues de ces
      mycéliums
      peuvent
      ensuite
      être
      repiqués
      dans des
      milieux de
      culture
      présentant
      telle ou telle
      caractéristique
      (le milieu
      minimum, MM,
      contient
      facultativement
      de l'agar, des
      sels
      inorganiques,
      de la biotine,
      un
      disaccharide
      (dioside) et
      un acide gras
      ou une autre
      source
      complexe de
      carbone). On
      mesure la
      croissance des
      mycéliums
      par leur
      avancée,
      depuis le
      point de
      dépôt,
      dans un tube
      de verre
      horizontal
      coudé
      aux deux
      extrémités.
      On
      peut souligner
      que lors de
      leurs
      premières
      expériences
      les auteurs
      n'étaient
      absolument pas
      certains
      d'obtenir des
      résultats
      conformes
      à leur
      attente. C'est
      presque avec
      surprise
      qu'ils ont
      obtenu
      à la
      299ème
      spore un
      résultat
      positif suivi
      rapidement par
      de très
      nombreux
      autres
      (rapporté
      dans la
      conférence
      de
      réception
      du prix Nobel
      de Beadle ou
      par Horowitz).
 De
      nombreux sites
      proposent des
      images du cycle
      de Neurospora:
      voici par
      exemple celui
      du Fungal
      Genetics Stock
      Center (Kansas
      City) - Centre
      de
      conservation
      de la
      génétique
      des
      Champignons
      que je vous
      encourage
      à
      visiter
      (http://www.fgsc.net)
      à
      l'adresse: http://www.fgsc.net/2000compendium/introduction.html.
  Cycle
      de Neurospora
      (légendes
      en anglais
      très
      proches du
      français)
 (lien
      permanent
      établi
      avec l'accord
      gracieux de la
      FGSC; qu'elle
      en soit ici
      remerciée)
 
       Trois
      souches
      mutantes
      (métaboliquement
      parlant) sont
      obtenues et sélectionnées
      pour leur capacité
      stable [et que
      l'on suppose
      transmissible
      de
      façon
      stable sur
      plusieurs
générations]
      à se
      développer
      sur milieu
      minimum (MM)
      uniquement en
      présence
      d'une
      substance
      particulière.
      Autrement dit
      des souches
      auxotrophes
      sont
      sélectionnées.
      On fait
      l'hypothèse
      que l'origine
      de cette
      auxotrophie
      est
      génétique.
      Seules trois
      souches sont
      rapportées
      dans la
      publication
      alors que
      Beadle affirme
      en 1958 en
      avoir obtenu
      rapidement
      plus d'une
      dizaine...
 Une souche de
      N.
      sitophila
      (la n°
      299) exigeant
      la vitamine B6
      additionnelle
      (pyridoxine).
      Une autre
      souche de N.
      sitophila
      (n°1085)
      ne se
      développe
      pas sans
      vitamine B1
      additionnelle
      (thyamine,
      isolée
      par Tatum en
      1936) mais des
      tests
      complémentaires
      prouvèrent
      que seule la
      partie
      thiazole de la
      molécule
      était
      nécessaire.
      Et une souche
      de N.
      crassa
      exigeant
      l'acide
para-amino-benzoïque.
 Les
      auteurs
      s'efforcent
      pour chaque
      souche, et
      selon leur
      modèle,
      de mettre en
      relation la
      vitesse de
      croissance
      avec la
      quantité
      de substance
      ajoutée
      au milieu de
      culture. Pour
      le premier
      mutant la
      relation est
      assez nette
      mais nettement
      moins pour les
      deux autres.Pour ce qui
      est de
      l'interprétation
      génétique,
      le
      raisonnement
      est
      très
      simple. Ils
      considèrent
      comme
      hypothèse
      que la
      déficience
      est due
      à un
      gène si
      par
      fécondation
      avec une spore
      de la souche
      sauvage (non
      mutée)
      puis
      méïose
      on
      récupère
      la
      moitié
      de spores de
      type mutant et
      la
      moitié
      de spores de
      type sauvage.
      Attention,
      il faut bien
      comprendre ici
      que la notion
      de gène
      est celle
      d'une portion
      de chromosome
      (ce dernier
      étant
      considéré
      comme un
      groupe de
      liaison, voir
      cours
      de terminale
spécialité),
      c'est la
      notion de
      gène
      héréditaire
      au sens
      mendélien
      ou morganien.
      L'obtention de
      myceliums
      présentant
      la même
      déficience
      que la souche
      parentale
      mutée
      montre
      l'héréditabilité
      du
      caractère.
      On
      notera combien
      cette vision
      reste sommaire
      (stabilité
      biochimique
      à
      suivre sur
      plusieurs
      générations)
      et non
      comprise
      (quels sont
      les
      mécanismes
      biochimiques
      et
      physiologiques
      impliqués
      dans cette
      déficience
      ?).
      Voici le
      tableau du
      seul
      résultat
      publié.
      L'apparente
      répartition
      du
      phénotype
      des ascospores
      en 50%
      "muté",
      50% "non
      muté"
      est l'argument
      présenté
      pour affirmer
      que l'on a un
      gène
      (on dirait
      maintenant
      sous deux
      allèles:
      un
      allèle
      sauvage
      correspondant
      à la
      capacité
      à
      synthétiser
      sa propre
      vitamine B6
      considérée
      comme
      nécessaire;
      et un
      allèle
      muté
      correspondant
      à la
      perte de cette
      capacité
      et à
      l'apparition
      d'une nouvelle
      capacité:
      celle
      d'utiliser une
      vitamine B6
      exogène).
 
      
      
      |  TABLE 2 RESULTS OF
      CLASSIFYING
      SINGLE
      ASCOSPORE
      CULTURES FROM
      THE CROSS OF
      PYRIDOXINLESS
      AND NORMAL N.
      sitophila
  Résultats
      de la culture
      de chacune des
      ascospores
      issues du
      croisement
      d'un
      mycélium
      de la souche
      mutée
      n°299
      (exigeant de
      la vitamine B6
      dans le
      milieu) avec
      un
      mycélium
      non
      muté de
      Neurospora
      sitophila
 |  
      | N°
      de l'asque | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 |  
      | 1-16,
      21 | - | - | - | - | - | - | - | - |  
      | 17 | - | pdx | pdx | pdx | N | N | N | - |  
      | 18 | - | - | N | N | - | - | pdx | pdx |  
      | 19 | - | pdx | - | - | - | - | - | N |  
      | 20 | - | - | N | - | - | - | - | pdx |  
      | 22 | - | - | N | - | - | - | - | - |  
      | 23 | - | * | * | * | N | N | pdx | pdx |  
      | 24 | N | N | N | N | pdx | pdx | pdx | pdx |  
      | N
      :
      ascospore
      germant et
      ayant une
      croissance
      normale sur le
      milieu sans B6pdx :
      ascospore
      germant et
      mycélium
      ayant une
      croissance
      faible sur le
      milieu sans B6
 - : ascospore
      non
      germée
 * :
      incertitude
      sur la
      position de
      l'ascospore (2
      ont
      germé
      et
      étaient
      mutants ??)
 La
      ligne 1-16,21
      a
      été
      ajoutée
      à
      partir des
      données
      du texte. Le
      tableau ne
      donnait que
      les spores
      ayant
      germé,
      avec cette
      ligne elles y
      sont toutes
      !!!
 |  |  
      | Quelle
      est la cause
      de la non
      germination de
      certaines
      spores ?
      Comment ne pas
      s'étonner
      que la plupart
      des ascospores
      des 24 asques
      étudiées
      ne germent pas
      (29
      germinations
      sur 24x8=192
      spores soit un
      taux de
      germination de
      15%)La croissance
      ralentie est
      reliée
      à la
      mutation
      parentale
      n° 299
      mais comment
      le prouver ?
      Le même
      phénotype
      n'est
      peut-être
      pas du tout
      relié
      à la
      même
      cause
      biochimique ou
physiologique...
 La croissance
      normale est
      reliée
      à
      l'autre souche
      parentale,
      mais là
      aussi comment
      le prouver ?
      Il peut s'agir
      d'une
      transformation
      ou d'un retour
      à une
      physiologie
      différente...
 On
      ne peut pas
      vraiment dire
      que le concept
      "un
      gène-une
      enzyme" soit
      proposé
      dans cette
      publication,
      même si
      ce propos est
      souvent tenu.
      Les mots
      exprimant
      peut-être
      cette
      idée
      sont les
      premières
      phrases de
      l'article : «
      From the
      standpoint of
      physiological
      genetics the
      development
      and
      functioning of
      an organism
      consist
      essentially of
      an integrated
      system of
      chemical
      reactions
      controlled in
      some manner by
      genes. It is
      entirely
      tenable to
      suppose that
      these genes
      which are
      themselves a
      part of the
      system,
      control or
      regulate
      specific
      reactions in
      the system
      either by
      acting
      directly as
      enzymes or by
      determining
      the
      specificities
      of enzymes....
      Furthermore,
      investigations
      of this type
      tend to
      support the
      assumption
      that gene and
      enzyme
      specificities
      are of the
      same order
      ». Le
      point de vue
      actuel de la
      physiologie
      génétique
      est que le
      développement
      et le
      fonctionnement
      d'un organisme
      résultent
      essentiellement
      de celui d'un
      système
      intégré
      contrôlé
      d'une certaine
      manière
      par les
      gènes.
      Il est
      raisonnable de
      supposer que
      ces
      gènes,
      qui sont
      eux-mêmes
      une partie du
      système,
      contrôlent
      ou
      régulent
      des
      réactions
      spécifiques
      de ce
      système
      soit en
      agissant
      directement
      comme enzymes,
      soit en
      déterminant
      la
      spécificité
      d'enzymes...
      De plus, des
      recherches de
      ce type
      tendent
      à
      prouver que
      les
      spécificités
      du gène
      et de l'enzyme
      sont de
      même
      type
      (traduction
      "personnelle").
      Horowitz qui
      travaille avec
      Beadle et
      Tatum au
      Caltech entre
      1941 et 1946
      affirme que ce
      concept a mis
      de nombreuses
      années
      avant
      d'être
      plus ou moins
      conforté
      par les
      résultats
expérimentaux. Peu
      de temps
      après
      la publication
      de cet article
      Beadle
      reçut
      une lettre des
      Laboratoires
      Merck lui
      demandant un
      échantillon
      de la souche
      299 afin de
      développer
      un test pour
      la pyridoxine.
      Il envoya la
      souche.
      Quelques mois
      plus tard les
      chercheurs du
      laboratoire
      Merck (Stokes,
      Foster, and
      Woodward)
      l'informèrent
      que la souche
      299 pouvait se
      développer
      sur MM si le
      pH du milieu,
      normalement de
      5,
      était
      ajusté
      à 6 (in
      Horowitz,
      1995). Le
      laboratoire de
      Beadle
      découvrit
      alors le
      rôle
      essentiel de
      la
      température
      dans
      l'expression
      de leurs
      "mutations"
      (en cultivant
      les souches
      sur MM
      à
      35°C ou
      à
      25°C, ils
      n'obtenaient
      pas les
      mêmes
      résultats
      :
      généralement
      le
      phénotype
      mutant
      n'apparaît
      pas à
      25°C).Plus
      que le rôle
      de
      l'environnement
      sur les
      gènes,
      comme ils ne
      manquèrent
      pas de le
      proposer comme
      interprétation
      la plus
      simple, c'est
      une remise en
      cause de la
      méthode
      sélective
      qui
      s'imposait...
      mais ne
      fût pas
      faite. Horowitz
      (1995)
      rapporte
      qu'ils
      considérèrent
      que la faible
      fraction des
      "mutants"
      "sensibles
      à la
      température"
      suffisait
      à
      conforter la
      généralité
      de
      l'interprétation
      génétique,
      les cas de
      thermosensibilité
      étant
      expliqués
      par des
      propriétés
      moléculaires...
      hypothétiques.
 Des critiques
      furent faites
      du temps de
      Beadle et
      rapportées
      ensuite (notamment
      celle de
      Delbrück
      rapportée
      par Horowitz
      (1995) sur le
      fait que les
      mutants
      sélectionnés
      doivent se
      développer
      sur milieu
      "complet" et
      les spores ne
      germant pas
      sont
      peut-être
      des mutants
      que l'on perd
      avec cette
      méthode
      de la
      sélection).
      Mais les
      réponses
      apportées
      (dans les
      années
      1951)
      restèrent
      dans le cercle
      interprétatif
      de la
      biochimie
      génétique.
      C'est pourtant
      la
      méthode
      qui pose un
      problème
      et non
      l'interprétation
      des
      résultats.
 Le
      lien
      déterministe
      entre le
      gène
      supposé
      muté et
      la fonction
      (synthèse
      de vitamine
      B6) est une
      hypothèse
      qui
      préexiste
      dans le
      modèle
      proposé.
      Comment
      peut-il
      être
      démontré
      par
      l'expérimentation
      ? Il y a une
      profonde
      erreur de
      raisonnement
      ici (voir
      Nissim
      Amzallag
      ci-dessous). |  
      |   Une
      idée me
      paraît
      aussi
      insuffisamment
      soulignée
      (elle
      vient de
      l'article de
      Horowitz:One-gene-one-enzyme:
      Remembering
      biochemical
      genetics,
      N. H.
      HOROWITZ, Protein
      Sci. 1995
      4: 1017-1019):
      lorsqu'il
      collabore avec
      Tatum, qui est
      un biochimiste
      et un
      microbiologiste,
      Beadle ne peut
      pas prendre
      comme
      modèle
      une
      bactérie,
      dont pourtant
      la biochimie
      est en plein
      développement
      et pour
      lesquels le
      rôle des
      mutations est
      clairement
      associé
      à des
      variations
      biochimiques
      car la
      GÉNÉTIQUE
      DES
      BACTÉRIES
      N'EXISTE PAS
      ALORS*. Il
      faudra
      attendre de
      nombreuses
      années
      avant que l'on
      parle de
      gènes
      chez les
      bactéries,
      avec la
      confusion que
      cela a
      entraîné
      et
      entraîne
      encore: le
      gène
      étant
      alors
      défini
      en
      génétique
      moléculaire
      comme une
      portion d'ADN
      associée
      à la
      synthèse
      d'un produit.
      C'est pour
      cela que
      malgré
      la
      compétence
      de Tatum pour
      les
      bactéries,
      ils prennent Neurospora,
      grâce
      aux
      études
      réalisées
      par B.O. Dodge
      au Jardin
      Botanique de
      New York
      dès
      1928.*Cette
      affirmation
      est inexacte
      au sens
      où
      certains
      chercheurs
      étaient
      persuadés
      de l'existence
      de
      gènes
      chez les
      bactéries.
      Il serait donc
      plus exact de
      dire que la
      génétique
      bactérienne
      n'existait pas
      alors au sens
      de science
      constituée.
      Voici un
      extrait de Gene
      Recombination
      in the
      Bacterium
      Escherichia
      coli,
      Tatum, Edward
      L., and Joshua
      Lederberg.,
      1947, Journal
      of
      Bacteriology
      53, 6, 673-684
      (http://profiles.nlm.nih.gov/BB/A/B/E/P/_/bbabep.pdf)
      où
      Tatum
      lui-même
      explique ce
      que l'on
      entend par gène
      chez les
      bactéries
      :
  «
      On the basis
      of mutation
      studies many
      investigators
      have concluded
      that the
      hereditary
      properties of
      bacteria are
      based on the
      existence of
      genes (Luria
      and
      Delbrück,
      1943; Roepke
      et al., 1944;
      Lwoff, 1941;
      Demerec and
      Fano, 1945;
      Gray and
      Tatum, 1944),
      although it is
      not clear
      whether these
      genes should
      be homologized
      with the
      Mendelian
      factors of
      higher
      organisms, or
      with the
      extranuclear
      factors which
      have been
      demonstrated
      in some
      microorganisms
      and higher
      plants »  (Sur
      la base
      d'études
      des mutations,
      de nombreux
      auteurs ont
      affirmé
      que les
      caractéristiques
      héréditaire
      des
      bactéries
      sont
      basées
      sur
      l'existence de
      gènes
      (Luria and
      Delbrück,
      1943; Roepke
      et al., 1944;
      Lwoff, 1941;
      Demerec and
      Fano, 1945;
      Gray and
      Tatum, 1944),
      même
      s'il reste
      cependant
      à
      savoir si ces
      gènes
      sont les
      homologues des
      facteurs
      Mendéliens
      des organismes
      supérieurs,
      ou si ce sont
      plutôt
      des facteurs
      extranucléaires
      qui ont
      été
      découverts
      chez certains
      micro-organismes
      et chez les
      plantes
      supérieures)
      . |  | 
      
      | 
 | 
      
      | 
      
      
      | La
      seconde
      publication
      signée
      de Beadle seul
      et
      datée
      de 1945 est
      déjà
      une revue du concept
      un gène
      - une enzyme
      qui s'est
      répandu |  
      |  Beadle,
      G. W.,
      1945b  Genetics
      and metabolism
      in Neurospora.
      Physiol. Rev.
      25:643-663 |  
      | Ce
      n'est que dans
      le papier de
      1945 (je
      n'ai pas pu
      accéder
      à
      toutes les
      publications
      mais seules
      celles en
      libre
      accès
      dans PubMed)
      qu'apparaît
      l'exemple de
      la
      chaîne
      métabolique
      du tryptophane
      et
      l'expression "one-gene-one-reaction"
      qui sera
      repris plus
      tard comme le
      "concept" "one-gene-one-enzyme".
      On peut
      trouver une
      relation de
      ces
      idées
      dans son
      discours de
      réception
      du prix Nobel
      en 1958 (http://nobelprize.org/nobel_prizes/medicine/laureates/1958/beadle-lecture.pdf). L'analyse
      de la liaison
      génotype-phénotype
      est cependant
      plus riche que
      dans la
      publication
      préliminaire
      de 1941. Sans
      remettre en
      question la
      méthode
      qui leur donne
      des
      résultats
      - plus de 100
      mutants
      isolés
      (HOROWITZ,
      N. H., D.
      BONNER, H. K.
      MITCHELL, E.
      L. TATUM AND
      G. W. BEADLE;
      Am.
      Naturalist.
      79, 304, 1945,
      publication
      non
      trouvée
      sur le web)
      -, Beadle
      souligne que
      l'on est
      encore
      à une
      première
      étape
      de
      l'étude
      de
      l'auxotrophie
      par l'analyse
      génétique
      de mutants.
      Notamment des
      extraits de
      levure
      présents
      dans le milieu
      minimum ont
      été
      prouvés
      contenir des
      substances
      inhibitrices
      au
      développement
      de certains
      mutants.
      Ensuite le
      rôle
      sélectif
      du pH a
      été
      aussi mis en
      évidence.L'ensemble de
      ces
      résultats
      est cependant
      exploité
      biochimiquement
      dans le
      même
      sens que
      précédemment
      : toutes les
      exigences
      biochimiques
      d'un organisme
      sont
      susceptibles
      d'être
      contrôlées
      par des
      gènes
      dont on peut
      faire
      l'exploration
      au moyen de
      mutations dont
      on
      sélectionne
      les
      représentants
      sur des
      milieux
      appropriés.
      Toute
      idée
      d'une
      variabilité
      métabolique
      individuelle,
      d'une
      adaptation ou
      de
      transformation
      au cours du
      développement,
      de la
      redondance de
      mécanismes
      biochimiques...
      est non
      envisagée.
      On s'enfonce
      dans ce que
      l'on pourrait
      appeler
      maintenant le
      réductionnisme
      biochimique.
 |  | 
      
      | En
      laissant aux
      historiens des
      sciences le
      soin de
      démêler
      les parts
      respectives de
      chacun (et
      notamment
      celle de la
      fondation
      Rockfeller, y
      compris en
      France, voir
      par exemple
      L'histoire de
      la
      génétique
      à Gif
      sur Yvette
      racontée
      par ses
      acteurs: http://picardp1.ivry.cnrs.fr/histoire_de_la_genetique.html
      )
      dans
      l'établissement
      de la
      génétique
      moléculaire
      comme
      discipline
      dominante, on
      peut se
      focaliser sur
      la critique de
      la
      démarche
      scientifique
      de Beadle et
      Tatum (et de
      bien d'autres)
      comme le fait
      Amzallag dans
      son ouvrage :
      La raison
      malmenée
      (Nissim
      Amzallag, CNRS
      Éditions,
      2002, p 34).
      Il y affirme
      que pour ces
      travaux, et
      pour une
      grande part
      des travaux
      ultérieurs,
      la
      sélection
      remplace la
      compréhension
      (ce
      que me semble
      avoir
      été
      clairement mis
      en
      lumière
      dans les
      analyses des
      deux articles
      ci-dessus): | La
      sélection
      a
      posteriori d'individus
      modifiés
      n'est pas
      seulement la
      méthode
      exclusive en
      biotechnologie,
      mais
      également
      la voie
      d'investigation
      privilégiée
      du vivant.
      C'est par
      l'analyse de
      mutants,
      individus
      reconnus comme
      déficients
      pour une
      fonction, que
      les
      biologistes se
      proposent de
      comprendre le
      fonctionnement
      d'un organisme
      normal. Il est
      possible, au
      moyen
      d'irradiations
      ou d'autres
      techniques,
      d'altérer
      la structure
      ou
      l'expression
      de petites
      régions
      du
      génome.
      L'analyse des
      modifications
      observées
      en
      parallèle
      sur
      l'organisme et
      sur les
      gènes
      affectés
      permet
      d'établir
      un lien de
      causalité
      entre
      gènes
      et fonctions,
      génotype
      et
      phénotype.
      Le cas
      idéal
      est bien
      entendu celui
      où il
      est possible
      d'établir
      un lien direct
      entre une
      déficience
      fonctionnelle
      et
      l'altération
      d'un seul
      gène,
      comme c'est le
      cas dans de
      nombreuses
      maladies dites
      génétiques.
      C'est la
      première
      mise en
      évidence
      d'une telle
      relation qui
      valut, en
      1958, le prix
      Nobel à
      Georges Beadle
      et Edward
      Tatum. Depuis
      lors, cette
      approche est
      devenue la
      méthode
      privilégiée
      d'investigation,
      celle qui
      ouvrit la voie
      à la
      biologie
      moléculaire
      et à la
      correspondance
      étroite
      entre science
      et technologie
      dans le
      domaine du
      vivant.Cependant, la
      méthode
      en question
      recèle
      un très
      sérieux
      travers. La
      technique de
      sélection
      mène
      à
      l'identification
      de mutants
      modifiés
      pour une
      fonction, sur
      lesquels
      l'analyse
      génétique
      se focalise
      ensuite. Le
      phénotype
      est donc le
      révélateur
      des
      modifications
      génétiques.
      Or, une telle
      méthodologie
      implique un
      lien déterministe
      entre le
      génotype
      et le
      phénotype,
      alors que
      ce lien
      prétend
      être
      lui-même
      démontré
      par
      l'expérience.
      En effet, elle
      suppose que le
      gène
      modifié
      au point de
      perturber la
      fonction de
      son produit
      d'expression
      implique
      nécessairement
      une carence au
      niveau
      phénotypique.
      Cependant, il
      est impossible
      de
      déterminer
      si, au sein de
      l'immense
      majorité
      des individus
      non
      sélectionnables
      parce que
      n'exhibant
      aucune
      anomalie
      visible, ne se
      trouvaient pas
      également
      des individus
      dont le
      gène en
      question
      était
      lui aussi
      modifié.
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