Une enquête avec 112 enfants de Paris de 6 à 8 ans n'ayant jamais eu de cours sur le squelette donne des conceptions pouvant se classer en 4 types répartis selon les pourcentages suivants.
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«Ces résultats confirment la prégnance d'une conception non structurée du squelette pour 97% des enfants de moins de 8 ans.»
Après un enseignement traditionnel frontal
(description par le maître du squelette sur
une planche anatomique murale avec noms des principaux os, remise
d'un polycopié représentant un
schéma de squelette inscrit dans la silhouette du corps,
leçon à apprendre à la
maison...).
Le lendemain de la leçon, les enfants étaient capables
de représenter une structure cohérente du squelette et
citaient quelques noms d'os.
Six mois plus tard, sans prévenir les élèves on
obtient les résultats suivants sur un échantillon de 51
enfants de 7/8 ans:
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Deux expériences didactiques:
* BLOQUER LES ARTICULATIONS:
« Pour tenter de remédier à cela, un premier
travail peut être effectué en travaillant sur les
articulations à partir des conceptions des apprenants. Avec
des jeunes enfants, des gestes simples peuvent être entrepris :
- prendre un verre d'eau et le porter à sa bouche,
- monter sur une chaise.
En travaillant les yeux fermés sur soi-même ou par
observation réciproque, les apprenants peuvent observer :
- Qu'est ce qui bouge ?
- Qu'est ce qui ne bouge pas ?
- Qu'est ce qui est rigide ?
- Qu'est qui fait bouger ?
Progressivement : os=rigide et muscle=moteur peut être mis en
avant.
D'autres exercices peuvent alors être entrepris par groupe, en
demandant à un enfant de se relaxer pendant que les autres lui
font faire des mouvements bien définis ou au contraire de se
contracter.
Des blocages d'articulations peuvent permettre une étape
supplémentaire. Ainsi, il est possible de réaliser des
attelles pour bloquer le mouvement d'une articulation.
Prendre un carton épais type carton d'emballage ondulé
de 30 cm dans le sens des ondulations et de 30 cm de large à
plier en deux pour le mettre en double couche pour bien le rigidifier
; le plier dans le sens de la largeur et le positionner autour de
l'articulation du genou ou du coude pour qu'il entoure bien
complètement le membre ; le bloquer dans cette position avec
du ruban collant à paquet ou un gros élastique afin de
bien bloquer le mouvement du membre sans trop serrer pour ne pas
gêner la circulation sanguine; bloquer simultanément les
deux articulations des coudes et celles des genoux ; équiper
ainsi un enfant et lui demander de mettre une casquette, de
décrocher un téléphone pour appeler, de passer
sous une table, de monter un escalier ou simplement (plutôt
difficilement !) de se relever. Dans cette situation l'enfant prend
vraiment conscience du rôle et de la fonctionnalité de
ses articulations donc du schéma fonctionnel du squelette par
rapport au mouvement, et cela de façon durable, car cela
correspond à une situation vécue qui l'a amené
à découvrir des difficultés, à se poser
des questions et à y chercher des réponses.
Des maquettes très simples modélisant divers mouvements
peuvent être réalisées parallèlement. Des
travaux avec un squelette en plastique peuvent être entrepris
en demandant à un élève de faire des mouvements
avec ses bras ou ses jambes et en demandant à un ou deux
autres de l'observer pour essayer de l'imiter en manipulant les os du
squelette. Cette démarche permet aux élèves de
réfléchir et de chercher les caractéristiques du
squelette qui permettent certains mouvement et en limitent d'autres.
Progressivement, à travers une telle démarche qui les
amène constamment à expliciter leur conceptions et
à les confronter entre élèves ou à la
réalité par le biais d'observations ou d'exercices, on
peut élaborer de façon durable un modèle
fonctionnel du squelette. »
* FAIS LA COURSE AVEC TON SQUELETTE
En muséologie, des activités plus
élaborées peuvent être proposées comme la
suivante intitulée «fais la course avec ton
squelette».
L'enfant (6 à 12 ans) se met en selle sur le vélo et
voit en permanence l'image de son corps dans une glace sans tain.
Dès qu'il pédale, il voit apparaître dans l'image
de son corps un squelette en mouvement. Le mouvement des jambes et du
squelette attire spécialement l'attention de l'enfant sur le
rôle et la structure du squelette du membre inférieur.
Quel est l'impact d'un tel dispositif ? Le même test que
précédemment a été effectué
auprès d'enfants (93 enfants de 6/7 ans), le lendemain de la
ressource construite à partir des conceptions des enfants, en
privilégiant :
- un élément motivant et suscitant l'activité de
l'enfant,
- la mise en uvre de situations qui induisent une analyse par
les enfants des éléments qui vont structurer une
connaissance. »
Le discours est poussé à la caricature entre une leçon dite traditionnelle frontale et un travail de science avec des vrais objectifs conceptuels. A mon avis, cette opposition n'existe pas (plus ?). La pédagogie remise en cause touche peut-être quelques maîtres mais ont-ils jamais enseigné les sciences ? Par contre je m'inscris tout à fait dans la ligne de ce travail de didactique avec les PE à l'iufm, ce qui pour moi passe avant tout par la définition claire d'objectifs spécifiques disciplinaires ambitieux: voir quelques idées à la fin du cours "je peux bouger".