Je respire et mon cur bat
retour accueil
résumé, cours
détaillé, formulation par
cycle
La respiration de l'homme est,
au niveau de l'organisme,une ventilation pulmonaire,
au niveau tissulaire, c'est un échange nutritif de
gaz entre un tissu liquide (le sang) et l'air pulmonaire
(au niveau des poumons) et les gaz dissous dans la lymphe
interstitielle (au niveau des tissus), et enfin, c'est
encore l'utilisation ou le rejet de ces gaz nutritifs par
chacune des cellules de l'organisme (la respiration
cellulaire ou métabolisme respiratoire
cellulaire). L'appareil respiratoire comprend les
structures impliquées dans la ventilation pulmonaire
et les appareils circulatoires (sanguin et
immunitaire) qui sont les structures impliquées dans
les échanges gazeux entre les différents
tissus.
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La ventilation pulmonaire met en jeu des voies
aériennes (fosses nasales, pharynx, larynx,
trachée artère, bronches et bronchioles) et
deux poumons alvéolaires (sacs non musculeux mais
élastiques et solidaires de la cage thoracique dont
le volume est modifié de façon réflexe
par contraction de muscles). Un cycle respiratoire comprend
une phase d'expiration (vidage "passif" des poumons),
pendant laquelle presque tous les muscles thoraciques sont
relâchés, et une phase d'inspiration active
(remplissage "actif" des poumons), pendant laquelle le
diaphragme et les muscles intercostaux sont
contractés.
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La zone d'échanges pulmonaire est
caractérisée par: une surface immense ,
une grande finesse et une grande
résistance et
élasticité.
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Le milieu intérieur de l'homme comprend, en plus
des cellules, trois compartiments liquidiens: sang, lymphe
interstitielle et lymphe canalisée ou circulante. Le
sang est un tissu (composé de cellules
réalisant une même fonction) dans un liquide
(le plasma : après coagulation, le plasma,
dépourvu d'une protéine : le
fibrinogène, constitue le sérum) qui
est en mouvement: il circule grâce à la pompe
cardiaque et aux propriétés élastiques
des vaisseaux. Sous pression, les liquides sanguins filtrent
à travers la paroi des capillaires sanguins (qui
retient les grosses protéines et bien sûr la
plupart des cellules) et vont constituer le liquide
interstitiel ou lymphe interstitielle. Celle-ci est
filtrée et récupérée dans les
vaisseaux lymphatiques, et forme la lymphe canalisée
ou circulante, qui draine ainsi la plupart des tissus. La
lymphe canalisée se déverse passivement dans
le sang au niveau du carrefour veine jugulaire - veine
sous-clavière gauche.
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L'appareil circulatoire sanguin chez l'homme est
clos (fermé par une
couche de cellules : l'endothélium vasculaire).
L'ensemble de l'appareil circulatoire sanguin de l'homme
forme approximativement deux boucles réunies au
niveau du cur. La grande circulation va du
cur gauche au cur droit et irrigue tous les
organes au niveau de réseaux de vaisseaux très
fins : les capillaires (comprend des artères
essentiellement élastiques, à pression
élevée et au débit saccadé, des
artérioles de plus faible diamètre,
contractiles, des capillaires, zone d'échange
à faible vitesse d'écoulement, et des
veines, vaisseaux élastiques et
valvulés (présentant des valvules
"anti-retour"), contenant plus de 70% du volume sanguin
total). La petite circulation va du cur droit
au cur gauche et réalise les échanges
nutritifs gazeux au niveau des poumons (la pression y est
faible et le débit continu). Le cur est
une pompe cloisonnée, le sang droit et gauche
ne se mélangent pas. C'est un muscle
strié creux, irrigué et innervé,
présentant deux états : un état de
relâchement (la diastole), pendant lequel le
cur se remplit par retour veineux, et un état
de contraction (la systole) ou d'éjection
systolique pendant lequel un certain volume de sang
(ondée systolique) est projeté dans les
artères. Un cycle diastole-systole est appelé
une révolution cardiaque. L'irrigation du
cur (le cur est un muscle qui consomme beaucoup
de dioxygène) par les artères
coronaires a lieu essentiellement pendant la phase de
diastole et est sous l'étroite dépendance de
la vasodilatation des artères coronaires. Le retour
du sang au cur se fait "passivement" dans les veines
élastiques et à l'aide des mouvements de
"massage" dus aux contractions des muscles squelettiques
notamment. Le cur n'est pas
la seule pompe même si il constitue le moteur
principal du mouvement du sang dans les artères. Le
transport des gaz (O2 et CO2) par le sang se fait
essentiellement par des protéines transporteuses dont
la principale est l'hémoglobine (Hb),
située dans les globules rouges ou
hématies.
L'appareil lymphatique comprend aussi aussi des
vaisseaux clos de même nature que les vaisseaux
sanguins.
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Enfin, la respiration comprend aussi l'utilisation
métabolique du dioxygène au niveau des
cellules ainsi que les réactions
métaboliques menant au rejet du dioxyde de
carbone qui retourne aux poumons par le sang. C'est la
phase dite de respiration cellulaire.
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Lors d'un effort, la demande en dioxygène
des muscles augmente, elle est compensée par une
adaptation physiologique de l'organisme au niveau de
l'appareil respiratoire (essentiellement une augmentation de
la ventilation pulmonaire par inspiration et expiration
forcée) mais aussi de l'appareil circulatoire
(augmentation du rythme cardiaque, de la répartition
de l'irrigation par modification du diamètre des
artérioles....). On voit ainsi la profonde
unité physiologique de l'organisme qui
répond de façon intégrée
(coordonnée) à une demande d'organes
variés: muscles pour le mouvement mais aussi organes
des sens...
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Cours
1. l'appareil respiratoire
La respiration comprend tout d'abord la ventilation
pulmonaire réalisée par l'appareil
respiratoire.
Anatomie de l'appareil respiratoire ou appareil de ventilation
pulmonaire.
La ventilation pulmonaire est un mouvement cyclique alternant
- une phase inspiratoire de pompage de l'air par les
poumons, phase active (mettant en jeu la contraction de
muscles: muscles intercostaux et surtout diaphragme) de gonflement
de la cage thoracique,
- avec une phase expiratoire passive (mettant en jeu un
relâchement de muscles).
Les poumons ne comportent pas de muscles et non sont que
des sacs dont la paroi est maintenue en contact avec la cage
thoracique par un liquide à basse pression (le liquide
pleural) situé entre deux membranes : les
plèvres (en cas de "fuite" et de
pénétration d'air entre les plèvres
(pneumothorax), les poumons se désolidarisent de la cage
thoracique et ne peuvent plus être gonflés
convenablement). Les mouvements respiratoires réguliers
(déterminant le rythme respiratoire) se font de façon
inconsciente (respiration réflexe contrôlée par
les centres nerveux du bulbe qui stimulent rythmiquement les muscles
de la cage thoracique), ce qui explique que le volume courant
d'air échangé est faible (0,5 L) par rapport aux 6 L
contenus dans les poumons. Mais l'homme peut, volontairement ,
réaliser une expiration ou une inspiration forcée ou
bloquer sa respiration (autres muscles de la cage thoracique),
notamment lors d'une plongée en apnée. Le rythme et
l'amplitude des cycles respiratoires est bien sûr
contrôlé en fonction des besoins des organes en
nutriments et notamment pour leur approvisionnement en
dioxygène.
Anatomie des poumons en place dans la cage thoracique.
Même schéma que le précédent mais avec le
cur en place et le départ de ses vaisseaux.
La cage thoracique comprend le sternum et les côtes
et son volume varie grâce à la mise en jeu des muscles
élévateurs des côtes, des muscles intercostaux et
surtout du diaphragme.
Les deux phases du cycle respiratoire réflexe
Volumes d'air échangés lors
d'une respiration normale, d'une
inspiration
forcée et d'une
expiration
forcée
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réserve inspiratoire
(3 L)
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capacité vitale
(5 L)
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volume
pulmonaire
total
(6 L)
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volume courant
= volume renouvelé (0,35 L)
+ espace mort contenu aux niveau des voies
aériennes (0,15 L)
(0,5 L)
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réserve expiratoire
(1,5 L)
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volume résiduel
(1 L)
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Les volumes pulmonaires de la colonne de gauche sont estimés
AU REPOS. Il est essentiel de noter qu'au cours d'un exercice
physique l'espace mort diminue pour atteindre moins de 1/20ème
du volume courant et devient donc négligeable. AU REPOS,
à chaque inspiration, 0,35 L (volume renouvelé) d'air
"frais" se mélangent aux 1,65 L (1,5 L de réserve
expiratoire + 0,15 L de l'espace mort) et donc il n'y a un
renouvellement que du cinquième de l'air pulmonaire. Lors d'un
exercice le renouvellement atteint près de 0,5 L sur 1,5 L
soit 1/3.
La radiographie de face de la cage thoracique permet
d'apprécier les variations de volume global
pulmonaire.
Les voies respiratoires comprennent :
- les fosses nasales et les sinus : cavités
richement vascularisées tapissées d'une couche de
cellules épithéliales sécrétant du
mucus (muqueuse) et ciliées, une zone localisée
à la partie supérieure de chaque cavité
comporte l'épithélium olfactif
- le pharynx : carrefour des voies digestives et
respiratoires
- le larynx: contenant les cordes vocales (deux bandes de
tissu conjonctif élastique tendues en travers de la
lumière)
- la trachée artère: tube maintenu ouvert
par des anneaux de cartilage et dont la paroi est tapissée
d'un épithélium cilié et glandulaire à
mucus; on sait depuis peu que cet épithélium (ainsi
que celui des bronches) est sensible à certaines substances
comme la nicotine.
- les bronches, une par poumon, qui se ramifient en
bronches d'ordre secondaire puis en bronchioles qui
apportent l'air au niveau de chaque lobule pulmonaire
(groupe d'alvéoles correspondant à un volume
d'environ 1cm3). Les lobules pulmonaires sont accrochés les
uns aux autres par du tissu conjonctif élastique. Les voies
aériennes (bronchioliques) sont doublées par les
voies sanguines artérielles et veineuses qui empruntent
donc le même trajet.
Les cellules épithéliales ciliées des voies
aériennes respiratoires par les battements de leurs cils
permettent le déplacement des "boules" de mucus ayant
piégé les poussières (contenues dans l'air) et
les cellules mortes. Ainsi le mucus, mis en mouvement par les cils,
assure le nettoyage permanent des voies respiratoires. Ces boules de
mucus remontent l'appareil bronchique puis la trachée et sont
avalées au niveau de l'sophage.
La respiration comprend ensuite les phénomènes
métaboliques (chimiques) d'échanges gazeux au niveau
des poumons, du transport des gaz par le sang, puis des
échanges gazeux au niveau des tissus. D'où la
nécessité d'étudier l'appareil circulatoire
sanguin de façon indissociable de l'appareil respiratoire.
(On peut signaler qu'une très faible partie du rejet de
dioxyde de carbone se fait chez l'homme par la peau (moins de 1%)
tandis que l'absorption de dioxygène par celle-ci est à
peine mesurable chez l'homme).
La zone d'échanges pulmonaire est caractérisée
par:
- une surface immense (estimée à 100m2
(surface d'un court de tennis) pour les poumons de l'homme du fait
du grand nombre d'alvéoles dont on peut se rendre compte
par exemple sur les photographies au MEB en considérant
l'aspect spongieux du parenchyme pulmonaire)
- et une grande finesse (épaisseur des cellules
épithéliales et cellules endothéliales des
vaisseaux de l'ordre de 0,2 µm, à comparer avec les 7
µm du diamètre moyen d'un globule rouge ou encore aux
50 µm de l'épaisseur d'une feuille de papier qu'il
faudrait donc pouvoir découper en 250 tranches
d'épaisseur égale pour visualiser l'épaisseur
de la paroi alvéolaire).
- une résistance importante à la
déformation et une grande élasticité:
les alvéoles subissent des cycles de
distension-relâchement plus de 20.000 fois par jour.
On notera au MEB l'aspect spongieux (ressemble à une
éponge) de la masse pulmonaire (parenchyme), l'extrême
finesse de la paroi alvéolaire constituée des cellules
épithéliales pulmonaires et des vaisseaux sanguins.
Schéma des échanges gazeux au niveau d'une
alvéole pulmonaire (d'après Nathan, 5ème).
L'artériole afférente à l'alvéole vient
du cur droit et contient un sang riche en CO2 et pauvre en O2
(représenté en bleu). La veinule efférente
à l'alvéole qui va au cur gauche et contient un
sang très enrichi en O2 et très appauvri en CO2. On
rappelle que l'air inspiré contient 21% d'O2 et 0,0035% de CO2
mais l'on considère, du fait du mélange de l'air
"frais" et "usé" que l'on a une composition de l'air
alvéolaire à peu près constante et égale
à 15 % de dioxygène et 5% de dioxyde de
carbone.
La paroi alvéolaire sécrète un
surfactant, composé de phospholipides et de
protéines (une sorte de "détergent" qui abaisse la
tension superficielle de la paroi des alvéoles) qui
empêche les trop grandes variations de la pression de l'air
alvéolaire, et ce, malgré les différences de
tailles des alvéoles : dans une grande alvéole, le
surfactant forme une couche extrêmement fine qui ne modifie pas
la pression alvéolaire; dans une petite alvéole, qui a
tendance à se replier sur elle-même (l'air tend à
passer des petites alvéoles dans les grandes... essayer donc
de gonfler un ballon de baudruche composé de plusieurs petits
sacs successifs séparés par des
rétrécissements), le surfactant forme alors une couche
plus épaisse qui diminue fortement la tension superficielle,
ce qui permet à l'alvéole de maintenir sa pression
interne et donc de se remplir à nouveau. (Voir
"Le surfactant pulmonaire", Paul Dietl, Thoams haller, Stephan
Schneider, Pour la Science, 295, mai 2002, 84-91)
Un modèle facile à réaliser
consiste en un ballon de baudruche (dont vous avez
pris soin de mouiller les parois internes) qui
représente une alvéole. Si vous essayer de
gonfler le ballon vous devez souffler très fort et
appliquer une forte pression pour compenser la
résistance élastique du ballon et la tension
superficielle, les parois du ballon "collant" entre elles.
Si vous ajoutez un peu de liquide vaisselle à
l'intérieur du ballon (analogue du surfactant), vous
diminuez la tension superficielle et votre ballon se gonfle
beaucoup plus facilement (vous ne modifiez pas la
résistance élastique des parois).
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On notera que le surfactant empêche aussi la diffusion de
l'eau depuis les capillaires dans la lumière
alvéolaire: en absence de surfactant, on observe un
dème pulmonaire.
Tout comme les voies aériennes, nettoyées en permanence
par le mucus et les mouvements des cellules ciliées, la paroi
alvéolaire est "nettoyée" par l'action de macrophages
(globules blancs qui "mangent" ou phagocytent les débris de
cellules mortes, les poussières ou les goudrons
apportés par l'air - notamment chez les fumeurs).
Quelques "expériences" qui sont des modèles analogiques
(biophysique pulmonaire)...montrant pourquoi le surfactant facilite
le gonflement des poumons et pourquoi l'augmentation de volume de la
cage thoracique entraîne le gonflement des poumons même
non musclés... les limites de ces modèles sont
évidentes.
2. les appareils circulatoires (sanguin et lymphatique)
"Les trois compartiments liquidiens de l'homme" ou "le milieu
intérieur"
(sang - lymphe interstitielle libre - lymphe circulante
canalisée). Le sang est un tissu (composé de cellules
réalisant une même fonction) dans un liquide (le
plasma : après coagulation, le plasma, dépourvu
d'une protéine : le fibrinogène, constitue le
sérum) qui est en mouvement: il circule grâce
à la pompe cardiaque et aux propriétés
élastiques des vaisseaux. Sous pression, les liquides sanguins
filtrent à travers la paroi des capillaires sanguins (qui
retient les grosses protéines et bien sûr la plupart des
cellules) et vont constituer le liquide interstitiel ou lymphe
interstitielle. Certaines cellules comme les macrophages sont
capables de passer entre les cellules de l'endothélium des
vaisseaux sanguins et passer dans les tissus. C'est le cas des
monocytes circulants dans le sang qui deviennent alors des
macrophages dans les tissus. De nombreux déchets comme le CO2,
diffusent à nouveau vers le sang et sont
récupérés par le système veineux, comme
la majorité des liquides extracellulaires. Mais une partie de
ces liquides, qui constituent la lymphe interstitielle, est
filtrée et récupérée dans les vaisseaux
lymphatiques qui drainent ainsi la plupart des tissus. La lymphe
canalisée venant de l'abdomen et des membres inférieurs
est drainée par le canal thoracique puis se déverse
passivement dans le sang au niveau du carrefour veine jugulaire -
veine sous-clavière gauche (voir ci-dessous).
L'appareil circulatoire sanguin chez l'homme est
clos (fermé par une couche de
cellules : l'endothélium vasculaire, mais il peut y avoir de
petites interruptions, localement (on parle de sinus vasculaires) ou
temporairement (au niveau du placenta par exemple: les vaisseaux
sanguins du ftus "plongent" directement dans le sang maternel
déversé dans des sinus). L'ensemble de l'appareil
circulatoire sanguin de l'homme forme approximativement deux boucles
réunies au niveau du cur. La grande circulation
va du cur gauche au cur droit et irrigue tous les organes
au niveau de réseaux de vaisseaux très fins : les
capillaires. La petite circulation va du cur droit au
cur gauche et réalise les échanges nutritifs
gazeux au niveau des poumons.
L'appareil circulatoire sanguin de l'homme est clos. La
circulation est à sens unique.
Le cur est une pompe cloisonnée, le
sang droit et gauche ne se mélangent pas. C'est un muscle
strié creux, irrigué et innervé,
présentant deux états : un état de
relâchement (la diastole), pendant lequel le cur
se remplit par retour veineux, et un état de contraction (la
systole) ou d'éjection systolique pendant lequel un
certain volume de sang (ondée systolique) est projeté
dans les artères. Un cycle diastole-systole est appelé
une révolution cardiaque (voir
détails Tavernier p. 105). L'irrigation du cur
(le cur est un muscle qui consomme beaucoup de
dioxygène) par les artères coronaires a lieu
essentiellement pendant la phase de diastole et est sous
l'étroite dépendance de la vasodilatation des
artères coronaires. Le retour du sang au cur se fait
"passivement" dans les veines élastiques et à l'aide
des mouvements de "massage" dus aux contractions des muscles
squelettiques notamment.
La contraction des fibres striées cardiaques
fait intervenir le tissu nodal (à l'origine des contractions
autonomes à un rythme plus élevé que le rythme
du cur en place : de l'ordre de 100 battements par minute), des
jonctions serrées très étroites entre les
cellules de forme très particulière (en Y) qui
permettent une contraction homogène et rapide du muscle, la
présence de lames de collagène et d'autres
éléments conjonctifs qui compartimentent le muscle
cardiaque et assurent une contraction légèrement
décalée entre les deux oreillettes et d'un bloc et de
façon "vrillée" pour les ventricules (expulsion de la
quasi totalité du sang emplissant les ventricules).
Le cur n'est pas la seule pompe même si il
constitue le moteur principal du mouvement du sang dans les
artères. D'une part, la présence de
valves (clapets anti-retour) sur tout le trajet veineux montre
l'importance de l'exercice physique chez l'homme pour assurer un bon
retour du sang veineux au cur (mouvements respiratoires
notamment du fait de la dépression intrathoracique à
l'inspiration qui abaisse la pression de retour veineux et donc
augmente le volume d'éjection systolique.... les profondes
inspirations-expirations recommandées avant la plongée
en sont une illustration ; ou encore la marche pendant laquelle les
contractions des muscles striés squelettiques fournissent une
énergie non négligeable à la pompe musculaire
veineuse). (Le raisonnement est aussi valable pour les vaisseaux
lymphatiques dont le drainage se fait par le même principe).
D'autre part la musculation des artérioles mais aussi des
artères, même s'il elle est proportionnellement moindre,
montre la part que peut prendre le péristaltisme (contraction
des muscles lisses) dans la dynamique circulatoire, même si
elle est difficile à évaluer.
Chaque représentation met l'accent sur un point : lequel ?
(1. l'irrigation coronaire - 2. le cloisonnement
cur droit-coeur gauche - 3. les valvules anti-retour,
essentielles pour une pompe
volumétrique...)
Le réseau vasculaire est un réseau adaptable:
- la circulation pulmonaire a une résistance
faible , la pression sanguine y est peu élevée (2kPa
au niveau de la sortie du cur) et la paroi des
artères assez mince. Le volume sanguin de la circulation
pulmonaire représente 10 à 12% du volume sanguin
total et semble peu sujet à variation. En section
transversale les artères pulmonaires apparaissent ovales et
ne deviennent circulaires que lors du passage de l'ondée
sanguine. La déformation élastique de la paroi
expliquerait pour une bonne part l'amortissement de
l'écoulement par saccades du sang venant du cur, ce
qui permettrait une perfusion continue des capillaires pulmonaires
(en fait il semble que la pulsation de pression soit très
amortie mais pas la pulsation de débit). Ne pas oublier que
le poumon est une surface d'échange. Le sang est
filtré au niveau des capillaires pulmonaires.
L'excédent de liquide interstitiel représente
environ 0,5 L par jour et est repris par les vaisseaux
lymphatiques.
- La circulation systémique comprend 4 parties
selon le diamètre des vaisseaux et leur position par
rapport au cur:
- le réseau artériel (de l'aorte aux
artérioles) : réseau ramifié où, du
point de vue histologique, c'est la composante
élastique qui domine (faible innervation et
faible musculation). La pression moyenne y est maintenue
étroitement autour de 12,5 kPa. Le débit y est
pulsatif (variations dans l'aorte : 9-15 kPa, dans
l'artère radiale : 8-18 kPa pour des vitesses oscillant
respectivement entre -10-120 cm/s et -2-30 cm/s, les valeurs
négatives correspondant au reflux de l'ondée
sanguine). La résistance à l'écoulement y
est faible et la vitesse élevée). Le volume
sanguin contenu dans le réseau artériel est
très faible par rapport au volume sanguin veineux. Le
pouls est une onde de pression qui se propage
très rapidement (10 à 40 m/s et donc beaucoup
plus vite que l'ondée sanguine...) depuis le cur
vers la périphérie.
- le réseau artériolaire
(diamètre compris entre 10 et 100 µm) dit
"résistif" car il est caractérisé par une
capacité à modifier son diamètre (et donc
la résistance à l'écoulement) d'une part
par la contraction des fibres lisses de la paroi des
artérioles, richement innervées
(vasomotricité =
vasoconstriction/vasodilatation), et d'autre part par la
présence de très nombreux sphincters
(petits muscles lisses circulaires à commande nerveuse
individualisée) situés juste avant les
capillaires. Il semble que ce soit réellement le
système de contrôle de l'irrigation des organes :
on pourrait donc plutôt le qualifier d'adaptatif
et non de résistif.
- le réseau capillaire, extrêmement
ramifié, très résistif mais peu
contrôlable (peu adaptable), la paroi des capillaires
étant quasiment limitée à
l'endothélium vasculaire, son rôle essentiel
semble bien être d'assurer les échanges
entre le sang et le liquide interstitiel, véritable
milieu intérieur où vivent les cellules. La
vitesse d'écoulement du sang y est très faible
(de l'ordre de quelques mm/s) et la pression minimale.
- le réseau veineux, considéré
comme passif dans le sens où la paroi veineuse
n'est quasiment pas musclée (par contre sa composante
élastique est essentielle) mais étant
donné la présence de valvules et le principe des
pompes externes (voir plus haut), le retour veineux au
cur se fait de façon active, même si
la pression y est minimale. La résistance à
l'écoulement y est considérée comme
faible, les variations du volume veineux, importantes, se
suivies par des modifications élastiques du volume des
veines sans augmentation de pression (qui reste voisine de 1,4
à 0,7 kPa par exemple à l'extrémité
veineuse des capillaires pour un homme allongé). Le sang
veineux représente la très grande majorité
du volume sanguin total estimé à environ 70%
(dans un cadavre, tout le sang se retrouve dans les veines, les
artères sont vides).
Le transport des gaz par le sang se fait essentiellement par des
protéines transporteuses dont la principale est
l'hémoglobine (Hb). L'Hb est une protéine
formée de 4 sous-unitées formées d'une
chaîne polypetidique (la globine) et d'un groupement non
protidique: l'hème, contenant un atome de fer.
C'est au niveau de cet atome que peut venir se fixer une
molécule de dioxygène et former ainsi de
l'oxyhémoglobine (HbO8 car une molécule d'Hb transporte
donc 4 molécules d'O2). L'Hb permet aussi le transport du CO2
qui se fixe alors non sur l'hème mais sur un des groupements
de la globine. Une grande part du CO2 est transportée par le
sang sous forme d'hydrogénocarbonate (HCO3-). La part du
dioxygène transporté sous forme dissoute dans le plasma
n'excède pas 0,2 mL pour 100 mL de sang alors que celle
transportée par l'Hb atteint 20 mL pour 100 mL de sang. La
totalité de l'Hb est contenue chez l'homme dans des cellules -
les globules rouges (hématies) - qui lui doivent leur
couleur rouge (couleur du fer à l'état oxydé :
fer ferrique).
L'appareil lymphatique comprend aussi aussi des
vaisseaux clos de même nature que les vaisseaux sanguins
(contenant la lymphe canalisée ou lymphe
circulante) . Mais les vaisseaux lymphatiques se déversent
dans le sang au niveau du carrefour veine jugulaire-veine
sous-clavière gauche. Les ganglions lymphatiques
présentent une structure complexe et interviennent avec
d'autres organes comme la rate et le thymus dans la réponse
immunitaire. Le rôle de la lymphe dans le transport des gaz
respiratoires est assez faible en comparaison du celui du sang. Nous
verrons que le rôle du système lymphatique (et d'une
façon plus générale du système
immunitaire) et un rôle de communication au sein de
l'organisme.
Système lymphatique de l'homme
(les vaisseaux sanguins veineux sont en bleu). Ni les vaisseaux
lymphatiques ni les ganglions ne sont contractiles. Les
vaisseaux lymphatiques, de même nature histologique que les
vaisseaux sanguins veineux, possèdent cependant plus de
valvules, qui ont pour rôle, semble-t-il, d'assurer
l'écoulement de la lymphe dans un seul sens. La lymphe
possède essentiellement des cellules immunitaires de type
lymphocytes. Les ganglions possèdent un tissu lymphoïde
essentiel à la maturation des lymphocytes (leur structure et
fonction n'est pas au programme).
3. la respiration cellulaire
Je rappelle que le métabolisme est
l'ensemble des réactions chimiques de l'organisme; il
comprend des réactions de dégradation
moléculaires regroupés sous le terme de
catabolisme, essentiellement à rôle
énergétique, et des réactions de
synthèse, regroupées sous le terme
d'anabolisme, essentiellement à rôle
structural (éléments dits bâtisseurs
mais qui ont des rôles très divers dans la
cellule : structures cellulaires (phospholipides
membranaires par exemple) mais aussi protéines
contractiles, protéines transporteuses, hormones
(protéiques par exemple)...).
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Enfin, la respiration comprend aussi l'utilisation
métabolique du dioxygène au niveau des cellules
ainsi que les réactions métaboliques menant au rejet
du dioxyde de carbone qui retourne aux poumons par le sang. C'est
la phase dite de respiration cellulaire. On peut
appréhender ce phénomène en observant la
relation entre la quantité de dioxygène
consommée (qui peut être évaluée à
partir des concentrations en dioxygène de l'air inhalé
et de l'air exhalé) et la quantité de dioxyde de
carbone produit. Le rapport entre ces deux quantités est
appelé quotient respiratoire. Ce quotient respiratoire
dépend du type de nutriment consommé par la cellule.
Pour les glucides il est de 1. Pour les lipides et les protides
d'environ 0,7. Le quotient respiratoire d'une homme présentant
une alimentation équilibrée est voisin de 0,82.
L'oxygène est utilisé par les cellules
aérobies (étymologiquement "qui vivent de
l'air") comme accepteur d'électrons. Le nutriment est
oxydé (on lui enlève des électrons et des
protons (H+) en même temps que l'on dégage du CO2, forme
oxydée du carbone). Le CO2 produit est rejeté par la
cellule est pris en charge par le sang pour être rejeté
au niveau des poumons. Le dioxygène est réduit en H2O
(l'eau). Cette eau produite par respiration est qualifiée
d'eau métabolique. La respiration cellulaire se passe
successivement dans le cytoplasme des cellules (étapes
préliminaires qualifiées de glycolyse) puis dans des
organistes spécialisés : les mitochondries.
Voici le bilan de l'oxydation complète d'un sucre à 6
atomes de carbone (un hexose: du grec hexa=six): le
glucose
C6H12O6
+
6O2
<=>6CO2
+
6H2O
on notera que le quotient respiratoire est bien de un :
6CO2 / 6O2 = 1
Certaines cellules humaines comme les cellules musculaires sont
capables de "vivre" (très temporairement) en
anaérobiose (métabolisme anaérobie: "sans
air"). C'est-à-dire que les nutriments ne sont que
partiellement oxydés par ces cellules (cette étape, la
fermentation, a lieu dans le seul cytoplasme de la cellule),
aucun dioxygène n'est consommé, du dioxyde de carbone
peut cependant être produit en même temps qu'un
composé oxydé comme un alcool (métabolisme dit
de fermentation alcoolique). Certaines cellules sont capables, selon
les apports en dioxygène, de réaliser un
métabolisme aérobie ou anaérobie (on parle
d'aérobiose facultative) : c'est le cas des cellules
musculaires striées des muscles squelettiques.
Dans le cas de métabolisme fermentaire, on pourrait croire que
le quotient respiratoire est fondamentalement modifié mais ce
n'est pas le cas car, pour se contracter, le muscle utilise son
glycogène (forme polymèrique (un polymère est
composé de nombreuses sous-unités identiques) de
réserve du glucose). Les réserves de glycogène
étant reconstituées par la cellule musculaire
dès leur consommation, l'énergie nécessaire
à la reconstitution de ces réserves nécessite de
nouveau un métabolisme de type respiratoire qui consomme du
dioxygène. Et l'énergie récupérée
par la cellule par métabolisme fermentaire est moindre que
dans le cas d'un métabolisme respiratoire. Et donc,
l'énergie nécessaire à la reconstitution des
réserves à partir d'un produit fermentaire est d'autant
moins grande que l'énergie obtenue a été faible.
Ainsi si l'on calcule, en terme de bilan, l'énergie
dépensée par le muscle fournie par métabolisme
fermentaire ou respiratoire, est exactement reconstituée par
métabolisme respiratoire et peut être
évaluée à partir de la consommation de
dioxygène. La valeur la plus couramment employée est le
mal nommé coefficient thermique du dioxygène soit 20 kJ
par litre de dioxygène consommé. C'est la
quantité d'énergie théoriquement utilisable par
l'organisme pour un litre de dioxygène consommé.
4. la physiologie respiratoire et l'activité physique
Au repos musculaire, à l'équilibre thermique (ni
trop chaud ni trop froid), en position allongée, sans
métabolisme digestif, l'organisme présente ce qu'on
appel un métabolisme basal (c'est la limite
inférieure : les dépenses énergétiques
incompressibles, qui varient selon les individus, le sexe,
l'âge....).
Au cours d'un effort la contraction musculaire est plus
intense, la consommation de dioxygène plus importante.
Pour répondre à la demande en dioxygène
l'organisme augmente la ventilation pulmonaire en augmentant
l'amplitude des cycles respiratoires (inspiration et expiration
forcée) mais aussi en adaptant l'appareil circulatoire
: augmentation de l'irrigation des alvéoles et des
muscles, accélération cardiaque....bref un bon exemple
d'unité physiologique de l'organisme qui répond
de façon intégrée en modifiant de
nombreuses fonctions (y compris la fonction digestive qui, lors d'un
effort, est réduite, notamment par diminution de l'irrigation
de l'appareil digestif, le sang étant mobilisé pour le
cerveau, les muscles et surtout le cur).
- Si l'effort est très modéré (peu intense
et étalé dans le temps), comme c'est le cas de la
plupart des courbes présentées dans le primaire et
au collège, les muscles travaillent "en aérobiose"
et la surconsommation de dioxygène est limitée
à la période d'effort (par contre ce n'est pas vrai
pour l'adaptation de l'appareil circulatoire qui présente
souvent une "inertie" plus forte).
- Par contre si vous prenez des courbes réelles dans un
livre de 1ère S (option) ou dans un livre de physiologie,
ou même si vous vous lancez dans un enregistrement à
l'aide d'un système de type ExAO (expérience
Assistée par Ordinateur et effort plus bref et intense
comme des flexions) vous aurez la surprise de voir les courbes de
surconsommation en dioxygène très
décalées dans le temps. En effet, comme nous l'avons
vu ci-dessus, cette surconsommation de dioxygène est
surtout due à la reconstitution des réserves de
glycogène du muscle (et elle est donc décalée
dans le temps par rapport à l'effort : on parle de dette
en oxygène), car, lors de l'effort, la consommation de
dioxygène est limitée par la capacité
d'approvisionnement liée au fonctionnement des appareils
respiratoires et circulatoires.
Pour les curieux et déjà un peu férus en
biologie, je vous invite à aller vous promener dans les pages
du cours de
spécialité de terminale sur la pression
artérielle. Vous y trouverez ample matière à
réflexion.
De nombreuses autres stimuli peuvent déclencher une
modification de la fonction respiratoire notamment une augmentation
de la température corporelle qui entraîne une
hyperventilation. Lors de crises d'asthme ce sont les cellules
du système immunitaire qui libèrent des messagers
provoquant une constriction des voies aériennes
entraînant une gène respiratoire. La toux et
l'éternuement correspondent à une inspiration
profonde suivie d'une expiration brève et sont des
réflexes déclenchés par une irritation des voies
aériennes.
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