Deux parties: séances // savoir
Critiques et
explications
:
Ceci est une approche très frontale, formelle et
collective où le maître reste très
directif et ne prend pas en compte le questionnement des
élèves. L'objection de
frontalité est tout à fait recevable, du moins pour
certaines étapes mais elle est voulue et est indispensable
étant donné les objectifs exprimés. L'objection
de formalisme est par contre plus contestable: c'est tout le
problème de la fiche de préparation qui introduit un
formalisme qui n'existe pas. Les enfants étaient placés
devant l'abeille vivante, ils n'ont pas arrêté de
parler, de s'exclamer, de blaguer.... rien de très
scientifique ni ordonné mais bien la marque d'un
intérêt mobilisateur et uniquement parce que l'abeille
était présente dans la classe. La directivité
est aussi voulue, c'est un objectif pour le maître, on ne peut
pas le lui reprocher. L'objection selon laquelle cette leçon
ne prend pas en compte le questionnement des élèves est
tout simplement fausse. C'est à partir du réel (vivant,
présent dans la classe, manipulable, observable...) qu'il y a
un questionnement vrai et non à partir d'une
pseudo-représentation de l'abeille.
D'une façon générale, toutes les critiques
concernant la gestion de la classe sont recevables mais dans une
leçon, n'est-ce pas la cohérence avec les objectifs qui
est essentiel ? Ceci est une leçon et non pas un
modèle. Bien au contraire.
Pourquoi ne pas laisser aux
élèves un temps d'observation libre, par groupe,
moment où ils devront dessiner, écrire ce qui les
frappe et les questions qu'ils se posent ... (utilisation de
l'écrit, de l'oral.. français et apprentissages
fondamentaux).
Les objectifs de la séance sont
clairs, les moyens pour y arriver sont multiples. On aurait bien
sûr pu prendre plus de temps et faire autrement. Mais on ne
peut pas reprocher des choix clairs en vue d'objectifs clairement
définis et atteints. Cette objection est vague et toute
formelle (demander à des enfants de CP de noter leurs
questions par écrit n'est pas non plus très
réaliste). Il me semble qu'en termes d'objectifs de
français cette leçon était au contraire
particulièrement intéressante concernant les verbes
d'activité. Cette critique est vraiment sans objet à
mon avis.
Quel intérêt de parler de
schéma scientifique ? Ne vaut-il pas mieux parler de
dessiner "ce que l'on voit" (par opposition à ce qu'on
imagine).
Voilà une remarque surprenante.
Comment prétendre affirmer que l'enfant dessine "ce qu'il
voit" ? Je ne souscris pas à toutes les options du livre de
Jack Guichard (Observer pour comprendre les sciences de la vie et
de la terre, Hachette, 1998) mais je pense qu'il y a là
une approche intéressante qui met bien l'accent sur tous les a
priori du dessin scientifique. Notre objectif n'était pas
encore la réalisation d'un dessin que tout le monde
s'accorderait à définir comme scientifique mais bien
une initiation. Les dessins ci-dessus n'en sont-ils pas une
illustration ? (Ne sont-ils pas remarquables pour des enfants de CP
?) Avec cette initiation on va beaucoup plus loin que la simple
différence entre l'imaginaire et le réel
(représenté...).
En cycle 2 il s'agit de découvrir le
monde et non pas de faire des sciences.
Dans ce cas tout mon travail est vain.
Si je ne crois pas que "faire des sciences" c'est découvrir le
monde mais avec une autre il, une autre démarche, une
autre confiance... que le monde nous soit donné est certain
pour moi mais je crois qu'il est compréhensible et que le
scientifique participe à cette compréhension. Il n'y a
pas de découverte qui ne demande un effort. La démarche
scientifique est une effort de découverte que je suis
prêt à enseigner, mais que l'on ne me dise pas que mon
objectif est autre. Je crois qu'en présentant à
l'enfant cette démarche, cet effort de compréhension,
on le met sur la bonne voie. Je n'accepte pas que l'on me dise que je
"fais des sciences" uniquement pour moi, pour faire un programme...
c'est faux.
Quelques données scientifiques sur l'abeille
Sources particulières:
- n° spécial de Science et Vie: Fabuleux insectes, un
dossier entomologie à l'occasion de l'exposition de 1987/1988
au Palais de la Découverte ("les insectes, mi-démons,
mi-merveilles): une mine d'informations
- La Hulotte, n°28/29, spécial mouches à miel...
et d'autres numéros (voir n°index de La Hulotte)
L'abeille domestique a pour nom Apis mellifera. elle
fait partie de l'ordre des Hyménoptères
dont les ailes, membraneuses (fines et translucides) sont
soudées (du grec : hymen = union et pteros =
l'aile) par un petit dispositif d'accrochage (crochets
incurvés): il y a donc bien deux paires d'ailes, mais
celles-ci, soudées, semblent n'en faire qu'une seule.
Elle appartient à la classe des Insectes (une
paire d'antennes, ailes, 3 paires de pattes, corps en 3 parties:
tête avec organes des sens, thorax avec pattes et ailes,
abdomen avec appareil reproducteur). Elle fait partie de
l'embranchement des Arthropodes (animaux à
"pieds articulés", avec une cuticule "sorte de carapace souple
et légère qui la recouvre mais qui ne peut pas grandir
et qui l'oblige à des mues ou "changements de peau"
réguliers, uniquement pendant les stades larvaires pour
l'abeille). C'est aussi un invertébré : elle
posséde un squelette externe (c'est sa cuticule), mais aussi
interne : des cavités remplies de liquide sous pression; son
système nerveux est formé d'une longue chaîne de
ganglions (amas de cellules nerveuses) du côté ventral
de l'animal mais les ganglions du thorax (3 paires soudées)
sont plus développés: son cerveau est
différencié en trois partie et dirige de nombreuses
fonctions de l'animal (chez l'abeille, si l'on coupe la tête
l'animal meut instantanément, alors que des punaises sans
tête peuvent encore marcher et même s'accoupler).
Elle est holométabole, c'est-à-dire qu'elle
possède un développement indirect complet avec
des stades bien distincts: uf - larves (4 mues larvaires) -
nymphe (mue nymphale) - adulte (imago issu de la mue imaginale). La
véritable métamorphose se place entre les stades
larvaires et le stade adulte car on a un changement radical: une
larve (un petit vers), incapable de se nourrir seul (elle est nourrie
par trophallaxie: c'est-à-dire que les ouvrières
chargées du nourrissage des larves régurgigent le
contenu de leur jabot directement dans la bouche de la larve: on a un
développement différent selon l'aliment pour les larves
femelles: voir cycle ci-dessous), donne un adulte qui peut voler et
est capable de se nourrir seul (sauf pour les faux-bourdons qui
doivent toujours être nourris par trophallaxie).
Résumé avec formulation pour le primaire :
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Elle communique avec les autres. |
L'abeille vole (elle à des ailes) et marche (elle
à 6 pattes). |
Les abeilles récoltent aussi la propolis, une
résine prise sur les bourgeons (surtout de peuplier)
et qui leur sert de mastic (pour colmater un trou ou enrober
un cadavre trop gros à déplacer à
l'intérieur de la ruche). |
Elle se nourrit. |
L'abeille qui butine prend de l'eau, du pollen et du nectar dans les fleurs pour les ramener à la ruche. Avec le nectar les abeilles font du miel qu'elles
mangent. Avec le pollen et le miel elles font une bouillie pour nourrir les petits : c'est la gelée royale. |
Les ouvrières d'une ruche peuvent récolter jusqu'à 24 kg de pollen par jour (à raison de 25 mg par tournée transportée dans les corbeilles: parties aplaties et creusées des pattes arrières). Le miel est fabriqué par les ouvrières qui évaporent l'eau du nectar (le sucre se concentre) et qui malaxent pendant une vingtaine de minutes le produit dans leur jabot (début du tube digestif). |
Elle se reproduit. |
Les abeilles qui butinent sont toutes des femelles. Les mâles, ou faux-bourdons, restent dans la ruche. Une seule abeille femelle pond des ufs: c'est la reine, qui reste aussi dans la ruche. Dans une ruche il y a 1 reine, 3.000-4.000 mâles et 40.000 ouvrières. |
Les mâles sont apellés les faux-bourdons. Ils ne savent pas se nourrir tout seuls et doivent être nourris par les femelles qui leur donne directement leur nourriture dans la bouche. Tous les mâles meurent en hiver et il n'y a que des femelles dans la ruche pendant l'hiver. Au printemps la reine sort de la ruche et s'envole, entourée de ses faux bourdons qui vont venir la féconder. Elle peut ensuite pondre des ufs fécondés pendant plus d'une année. Si la reine pond des ufs non
fécondés ils donnent des
mâles. Ces mâles fécondent la
reine qui peut alors pondre des ufs
fécondés qui donnent des femelles. Une seule
femelle est capable de pondre dans la ruche : c'est la
reine: elle pond plusieurs milliers d'ufs par jour et
vit 3 ou 4 ans. Les autres femelles sont des
ouvrières qui ne vivent au plus que 6 semaines. Elles
s'occupent successivement des différentes travaux
dans la ruche: d'abord le ménage (du premier
au troisième jour), puis le nourrissage des
larves (du 3ème au 12 ème jour environ),
puis elles aident à construire les rayons
(elles peuvent alors fabriquer de la cire : pour un kg de
cire fabriquée il leur faut manger 7 à 10 kg
de miel) et gardent la ruche (on les appelle les
soldats du 18ème au 21ème jour) et enfin,
à partir du 21ème jour elles deviennent
butineuses et ramènent tout le jour le nectar
(eau sucrée), l'eau, le pollen et la résine
des bourgons (propolis). |