Fiche
méthodes
n°5
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L'analyse
expérimentale
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De l'expérience à l'analyse
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Tous les naturalistes (qui étudient la
nature) ne peuvent pas réaliser des
expériences tout le temps. Très souvent ils
doivent utiliser les résultats d'autres
expérimentateurs. C'est aussi l'étape
nécessaire par laquelle doivent passer les
élèves : ils doivent étudier les
résultats des autres avant de pouvoir eux-mêmes
expérimenter. La démarche
expérimentale (voir fiche
n°1) se transforme alors en analyse : le but
de cet fiche est de présenter cette
méthode.
On peut distinguer :
* l'analyse d'une expérience complète
ou analyse expérimentale...
* l'analyse des données d'une
expérience...
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L'analyse d'une
expérience
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L'analyse
expérimentale est une interprétation
critique d'une expérience réalisée
selon la méthode expérimentale.
Elle peut se faire à partir de la description
complète d'une expérience
(schémas, résultats...) ou d'un texte, ou d'un
graphique.
Je vous conseille de la séparer en deux
étapes :
- description de l'expérience et de ses
résultats : normalement cette partie est
immuable
Remarque : la plupart du temps il
manque de nombreuses données dans la description
de l'expérience (notamment le témoin) et
aucune critique complète n'est possible : on doit
faire confiance à l'expérimentateur, ce qui
n'est pas un comportement scientifique.... Ce qui est
compréhensible dans des livres scolaires l'est par
contre beaucoup moins pour des revues scientifiques.
C'est pourtant le premier intérêt d'une
publication : rendre accessible à la critique une
expérience qui doit pouvoir être de nouveau
réalisée par d'autres.
- interprétation ou recherche
d'hypothèses compatibles avec les
résultats de l'expérience et les
connaissances de l'expérimentateur. Quand on
reprend une expérience ancienne les connaissances
ayant évolué, l'interprétation est
souvent différente.
Il sera souvent fait appel à la notion de
témoin : voici un essai de définition
:
un témoin est une
expérience complémentaire
(réalisée ou non, mais en toute
honnêteté elle devrait être
réalisée à chaque fois) permettant
d'infirmer une hypothèse que l'on pense fausse ou au
moins la quantifier (c'est-à-dire évaluer son
importance avec des chiffres).
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Exemple d'analyse expérimentale
(corrigé):
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Schémas à réaliser à partir
des dessins du livre Bordas p 88 n°2, première
expérience
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Description:
On place sur l'un des plateaux d'une balance un montage
constitué par une plante feuillée dont seules
les racines plongent dans l'eau. Le récipient
possède un bouchon percé par lequel passe la
tige de la plante. Le bouchon ferme hermétiquement le
récipient et on colmate par un joint de pâte
à modeler l'espace entre les bords du trou du bouchon
et la tige.
Au début de l'expérience l'équilibre
est réalisé à l'aide de masses que l'on
place sur le plateau opposé à celui du
montage. On note le niveau de l'eau dans le
récipient.
Au bout d'un temps déterminé (trois heures par
exemple), on observe que la balance penche du
côté des masses (donc que la masse du montage a
diminué) et que le niveau de l'eau dans le
récipient s'est abaissé (donc que de l'eau est
partie du récipient).
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Interprétation :
- La perte de masse du montage est due au
départ de l'eau. (Pour tester cette
hypothèse il suffit d'entourer le montage et le
plateau d'un sachet plastique fermé
hermétiquement et de recommencer
l'expérience (cette expérience peut
être considérée comme un
témoin qui permet de de tester une
hypothèse que l'on croit fausse : la perte d'eau
par une voie inconnue). Si la masse du montage diminue
encore c'est qu'il y a une fuite quelque part...
probablement dans le témoin!
- L'eau qui est partie du récipient a
été absorbée par l'ensemble
racines-tige puis conduite par la tige (Pour tester
cette hypothèse il faut aussi réaliser un
témoin pour tester le passage de l'eau par le
verre et le bouchon colmaté
"hermétiquement" ajusté : le plus simple
est de réaliser la même expérience
sans plante en prenant bien soin de boucher le trou du
bouchon par de la pâte à modeler ; le mieux
serait de mettre par exemple un agitateur de verre
à la place de la tige et de colmater le trou
à la pâte à modeler comme dans le
montage avec la tige). Si la masse du montage diminue, on
peut donc proposer une explication simple : l'eau
s'évapore par les joints : il faut donc mesurer
(quantifier) cette évaporation et on peut donc
soustraire sa valeur à la quantité d'eau
totale perdue par le montage avec la plante. On a donc de
nouveau accès à la quantité d'eau
qui passe par la tige. Une autre
idée des élèves consiste à
faire le même montage sans bouchon. Il n'est pas
très intéressant car il ne permet pas de
quantifier cette évaporation.
- L'eau qui a disparu du montage s'est
évaporée au niveau de l'ensemble
tige-feuilles. Pour tester cette hypothèse on
peut réaliser la seconde expérience du
n°2 de la page 88, qui peut aussi être
considérée comme un témoin mais,
comme elle confirme l'hypothèse, il peut
être préférable de la
présenter comme une expérience
complémentaire. On remarquera que cette
expérience confirme l'hypothèse mais ne
permet pas de la préciser. Elle n'apporte rien en
plus. La seconde expérience ne permet pas de
proposer une autre hypothèse.
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S'il est souhaitable de ne pas donner de titre qui
déflore le sujet à une expérience de ce
type, on peut par contre essayer de résumer les
conclusions de l'analyse en généralisant un
peu : une plante feuillée vivante absorbe l'eau
par ses racines, conduit l'eau par la tige et la rejette par
évaporation au niveau de la tige
feuillée.
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L'analyse de
données expérimentales
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L'analyse de
données expérimentales est une
interprétation des résultats
(données) d'une expérience à l'aide
de la méthode expérimentale. C'est une
étape de la démarche expérimentale. Les
données sont la plupart du temps des chiffres
(données numériques) mais peuvent parfois
être simplement des descriptions d'observation. Ces
données sont souvent présentées sous
forme de tableau, de graphe mais peuvent aussi être
des images...
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Exemple d'analyse de données
expérimentales (corrigé) :
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Tableau des valeurs de l'exercice n°4 du Bordas p
110
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Sans insister on souligne cependant les
conditions expérimentales mal définies
: taille des plantes, âge des plantes, lieu de la
mesure, durée de la mesure, saison
(éclairement, humidité...)... bref tout un
ensemble de facteurs qui ne sont pas précisés
et qui sont essentiels à l'interprétation des
résultats (un tilleul ne se cultive pas comme un
dahlia...).
Plus grave encore, il manque les unités de volume ou
de masse pour la quantité d'eau transpirée par
unité de surface foliaire (et il manque aussi
l'emplacement de la mesure....toutes les feuilles ne donnant
pas forcément les mêmes résultats)
Enfin, il est dommage de ne pas faire d'analyse de
l'expérience mais les données nous manquent :
une question intéressante : à quoi servent les
manomètres ?
On suppose donc que les chiffres sont réellement
comparables et significatifs, l'analyse va donc nous
permettre de proposer des hypothèses
explicatives ; on suit la démarche des
questions du livre.
1°/ Si l'on s'intéresse uniquement aux
résultats obtenus pour la face inférieure des
feuilles et contrairement à ce à quoi on
pourrait s'attendre, pour les trois plantes
étudiées, moins il y a de stomates par
unité de surface, plus la plante transpire d'eau par
unité de temps et de surface.
Trois hypothèses ont été
trouvées :
- la taille et le degré d'ouverture stomates
varie d'une plante à l'autre dans les mêmes
conditions expérimentales
- l'eau sort par une autre voie que les stomates
- toutes les plantes ne transpirent pas la même
quantité d'eau par unité de temps : il y a
des plantes de milieux secs et humides et d'autre part la
taille de la plante et la quantité d'eau qu'elle
draine n'est pas forcément la même.
2°/ c'est l'hypothèse n°2
proposée ci-dessus qui est confirmée par les
résultats obtenus chez le tilleul : il n'y a pas de
stomates sur la face supérieure et pourtant une
transpiration est observée ; il y a donc bien une
autre voie de transpiration.
3°/Voilà les hypothèses qui ont
été proposées :
- le dahlia a besoin de beaucoup d'eau, il transpire
beaucoup et par des stomates situés sur les deux
faces de ses feuilles
- le tilleul n'a des stomates que sur la face
inférieure de ses feuilles, il transpire assez peu
d'eau et pas uniquement par ses stomates
- le lierre consomme et transpire très peu d'eau
mais uniquement par voie stomatique
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une analyse poussée
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Document 2 Bordas p 72:
Une première approche de l'expérience
relatée montre tout simplement la synthèse
d'amidon à la lumière et dans les zones vertes
de la feuille panachée de géranium.
Une analyse plus poussée nous fait rechercher
l'origine de l'amidon mis en évidence : une absence
d'amidon peut signifier soit un départ (consommation)
soit une arrivée (synthèse ou transport et
stockage), soit les deux mais avec un départ plus
rapide que l'arrivée... Il est donc indispensable de
présenter un témoin avant l'exposition
à la lumière. Pour le cas C-D par exemple,
s'il n'y a pas d'amidon dans aucune partie de la feuille
(feuille présentant un résultat de test
à l'eau iodée complètement
négatif), c'est donc que il y a bien eu
synthèse (ou apport et stockage...) dans les zones
exposées à la lumière uniquement. Par
contre, toujours pour le cas C-D, si le témoin avant
l'expérience présente de l'amidon
disposé uniformément, c'est donc qu'à
l'obscurité l'amidon est consommé ou
consommé plus vite qu'il n'est formé (?) et
dans la partie exposée à la lumière, il
est formé uniquement ou consommé moins vite
qu'il n'est formé....
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de l'analyse à l'invention de nouvelles
expériences
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Expérience "de Rosène ?", p 90,
donnée en interrogation comme exemple d'analyse
:
L'analyse rapide de cette expérience permet
simplement de supposer que dans le montage 2 soit l'huile
est toxique, soit il manque quelque chose au jeune plant. Il
faut donc absolument prouver que le plant absorbe de l'eau
et non l'huile. L'idée est simple : il suffit de
proposer l'association du montage de la page 88 avec cette
expérience. En fermant les récipients et en
les pesant en début et en fin d'expérience, on
prouve facilement que l'huile n'est pas absorbée
(cela ne veut pas forcément dire qu'elle n'est pas
toxique car elle pourrait l'être par contact, mais
c'est un début de preuve), mais que, par contre, la
seule zone pilifère est susceptible d'absorber
suffisamment d'eau (et non l'extrémité de la
racine).
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