PARTIE 3 (6 points) - MASCULIN-FÉMININ
(sujet
d'entraînement personnel n'ayant pas été posé)
Les cycles sexuels féminins
Le fonctionnement de l'appareil sexuel féminin (ovaires, trompes et
utérus, vagin) est cyclique depuis la puberté jusqu'à
la ménopause. Sa physiologie* repose sur des sécrétions
hormonales et sur des contrôles nerveux complexes.
* la physiologie (des mots grecs physis = nature et logos = science,
esprit...) est l'étude du fonctionnement de l'organisme.
Document 1 : (image
extraite du site https://enseignementsscientifiques.files.wordpress.com/)
Le cycle utérin est le plus visible chez la femme puisqu'il comprend
une phase de destruction de la muqueuse utérine qui donne lieu
à des écoulements sanguins (contenant des tissus
dégradés) : les règles ou menstrues. L'épaisseur
de la muqueuse utérine (couche interne sécrétant le
mucus) varie pendant un cycle sexuel d'environ 28 jours, durée qui
sépare deux épisodes de règles.
Document 2 :
La représentation du cycle ovarien ci-dessous au
niveau d'un ovaire (alors que la femme en possède deux qui
normalement fonctionnent en même temps, mais avec un décalage
d'environ 2 semaines puisqu'ils ovulent alternativement) met en
évidence la croissance des follicules au sein de
l'ovaire (un follicule primordial met environ 6-7 mois pour devenir follicule
mûr (ou de De Graaf), mais si 20 follicules primordiaux
démarrent chaque jour dans chaque ovaire, un seul arrive normalement
à maturité et ovule alternativement pour
chaque ovaire, soit une fois tous les 56 jours). De même le corps
jaune, issu de la transformation du follicule mûr
après l'ovulation, fonctionne environ 15 jours puis
régresse pendant les 15-30 jours suivants pour devenir une cicatrice
à l'intérieur du tissu ovarien. Le cycle ovarien est
clairement caché chez la femme, même si l'on peut
connaître la date de l'ovulation grâce à la prise de la
température corporelle ; en effet, l'ovulation
étant un phénomène immunitaire de type inflammation,
elle s'accompagne d'une augmentation de la température moyenne
corporelle d'environ 0,5 °C. On considère que chaque ovaire ovule
alternativement une fois tous les 56 jours depuis la puberté
jusqu'à la ménopause, moment où le
stock d'ovocytes est épuisé.
Document 3
Variations des hormones sexuelles chez la femme sur une durée
de deux cycles utérins (56 jours).
La GnRH (gonadotropine releasing hormone) est une neurohormone
(secrétée par des cellules nerveuses) hypothalamique
(situées dans les noyaux de la base de l'hypothalamus). La LH
(hormone lutéinisante) et la FSH (hormone folliculo-stimulante) sont
deux hormones hypophysaires (sécrétées par des cellules
de l'adénohypophyse). Les œstrogènes et la
progestérone sont les deux hormones sexuelles féminines
principales sécrétées par les ovaires. Les
œstrogènes sont sécrétés par les cellules
folliculaires et la progestérone est sécrétée
par ces mêmes cellules devenues cellules lutéales (du corps
jaune) après l'ovulation.
QUESTIONS
Question 1 :
légendez les principales parties de l'appareil génital
du document 1 en donnant un nom pour chacune des 4 parties
désignées par les n°s 1 à 4.
1 -
2 -
3 -
4 -
Réponse : 1 -
oviducte (ou trompe) ; 2 - ovaire ; 3 - utérus (cavité
utérine) ; 4 - vagin
Question 2 : expliquez
en quelques lignes à partir de vos connaissances et du document 1
les TROIS phases que l'on peut observer au niveau de la muqueuse
utérine au cours d'un cycle de 28 jours.
Réponse :
- La première phase - d'environ 4-5 jours - est celle des
règles ou menstrues : il y a dégradation de la muqueuse
utérine qui est évacuée avec des saignements.
- La seconde phase - du 4e ou 12e-14e jour - est la phase
proliférative pendant laquelle la muqueuse s'épaissit (de 1
à 3 mm) et se creuse de nombreuses cavités (elle forme la
"dentelle utérine") richement irrigée;
- La troisième phase - du 14e ou 28e jour, lors de l'apparition de
nouvelles règles - correspond à la phase
sécrétrice (ou sécrétoire) où les
vaisseaux finissent de croître pour se préparer à une
éventuelle nidation (implantation de l'embryon). Du mucus est
abondamment sécrété (glaires).
Question 3 :
À quel moment du cycle utérin la muqueuse est elle
prête à recevoir l'embryon pour qu'il nidifie (s'implante) ?
Réponse : entre le
20e et le 28e jour du cycle, lorsque la muqueuse est la plus
épaisse, la plus dentelée et la plus vascularisée.
(Soit 6 jours après l'ovulation, temps approprié si l'on
compte le temps de la fécondation qui doit intervenir le premier
jour, puis des premières divisions de l'embryon qui ont lieu dans
les trompes).
Question 4 : cochez
la seule affirmation exacte :
- Chaque ovaire a un fonctionnement cyclique de 28 jours; on peut donc
dire que le cycle utérin et le cycle ovarien ont la même
durée.
- La croissance des follicules (de follicule primordial à
follicule mûr), la croissance de la muqueuse utérine et le
fonctionnement du corps jaune durent chacun 14 jours, soit la
moitié d'un cycle utérin.
- Sachant qu'il y a environ 700.000 ovocytes (cellules sexuelles
femelles) dans chaque ovaire à la naissance, et que la femme n'en
perd qu'un seul à chaque ovulation, elle en a bien plus que
nécessaire pour fonctionner au-delà de la
ménopause.
- D'une façon générale, le cycle ovarien de chaque
ovaire - qui dure environ 6-7 mois, mais chaque ovaire présente
plusieurs cycles simultanément - est décalé
d'environ 28 jours par rapport à l'autre, et chaque ovaire ovule
à son tour tous les 56 jours.
Réponse 4 seule
exacte. Chaque ovaire ovule habituellement tous les 56 jours et
présente plusieurs cycles de maturation des follicules. 20
follicules primordiaux démarrent chaque jour dans chaque ovaire,
mais et un seul follicule arrive à maturité et ovule
habituellement, alternativement pour chaque ovaire.
Question 5 :
La jeune philosophe Marianne Durano écrit : «[être
femme] C'est rejouer chaque mois dans son corps le rythme des
saisons, l'effervescence du printemps et la décomposition de
l'automne, savoir intimement que l'humain est un être de
nature...». (Mon
corps ne vous appartient pas, Marianne Durano, Albin Michel, 2018).
Commentez cette idée à l'aide de vos connaissances sur
les cycles sexuels féminins.
Éléments
de réponse:
C'est une jolie image
(ou plutôt une analogie) que de voir dans le
cycle sexuel féminin et principalement dans le cycle
utérin une alternance qui rappelle le rythme des saisons : le
printemps, c'est la phase proliférative, l'été la
phase sécrétoire qui attend d'accueillir l'embryon,
l'automne la dégénérescence de la muqueuse lors des
règles. L'hiver peut y être accolé.
Une analogie désigne une relation entre un être réel
et son modèle. Comme toute analogie, il n'y a pas
adéquation totale entre l'image et son modèle. Cependant,
comme le dit René Thom, "toute
analogie est vraie". On peut sans aucun doute y associer les variations
de l'humeur qui accompagnent ces cycles (voir aussi le sujet
sur les méthodes de contrôle
naturel de la fécondité).
Question 6 :
Faire un résumé à partir des documents et de
vos connaissances sur le contrôle nerveux et hormonal des cycles
sexuels chez la femme fertile (sans considérer une
fécondation puis une grossesse).
Réponse :
Les cycles sexuels sont sans aucun doute contrôlés de
façon supérieure par le cerveau, notamment le système
limbique, siège des émotions. En effet, il n'est pas rare
qu'un événement émotionnel puisse provoquer une
ovulation ou un retard des règles. Le contrôle
supérieur est donc sans conteste d'abord nerveux. Étant
donné que les cycles sont ensuite contrôlés de
façon habituelle et régulière par le système
hypothalamo-hypophysaire, on peut penser que le système
émotionnel jouerait sur ces centres hypothalamiques comme les
noyaux de la base.
L'hypothalamus, tout en étant un centre nerveux, intervient par des
neurones sécréteurs qui sécrètent une hormone
: la GnRH qui est libérée dans le sang et agit très
localement après transport, au niveau des cellules
réceptrices de l'antéhypophyse : les cellules à LH et
les cellules à FSH. Ces deux hormones (doc 3) sont les
gonadostimulines et contrôlent le fonctionnement des ovaires : en
phase préovulatoire (ou folliculaire), c'est la FSH qui domine et
stimule la maturation des follicules; lors du pic ovulant, le 14e jour,
c'est la libération de ces deux hormones (LH dominante) qui
provoque l'ovulation; enfin, pendant la phase lutéale ou
postovulatoire, c'est encore la FSH qui domine et dont l'action conjointe
avec la LH permet la transformation du follicule en corps jaune. Les
cellules folliculaires qui sécrétaient uniquement des
œstrogènes en phase préovulatoire,
sécrétent aussi de la progestérone lorsqu'elles
deviennnent des cellules lutéales.
Oestrogènes et progestérone sont les hormones sexuelles
féminines responsables du maintien des organes sexuels principaux,
mais aussi des caractères sexuels secondaires (pilosité...).
La progestérone intervient dans le maintien de la dentelle
utérine.