retour cours, page d'accueil
Cette partie contient des petits calculs qui vous aideront à comprendre que les modèles proposés dans le cours (nature pétrologique du manteau de type péridotite et schéma de la structure de l'axe de la dorsale) ne sont que des modèles... et donc sont perfectibles.
Que recouvre exactement (chiffrez à l'aide du
diagramme triangulaire ci-dessus) le terme de
péridotite ? |
Sachant que l'olivine est un minéral qui fond
à plus haute température que les
pyroxènes, pourquoi, lorsque l'on fond une roche de
type péridotite, peut-on tout aussi bien nommer
péridotite la roche-mère( qui donne le magma)
et la roche résiduelle (qui reste une fois que le
magma est parti) ? |
La composition théorique de la roche-mère mantellique idéale qui pourrait donner dans différentes conditions de température, pression et hydratation tous les magmas d'origine profonde observés varie bien sûr selon les auteurs. Les données présentées ici restent scolaires mais voici quelques éléments de réflexions issus de Géologie, objets et méthodes, Jean Dercourt et Jacques Paquet, Dunod, 1990 et de Dictionnaire de Géologie, A. FoucaulT et J.-F. Raoult, Masson, 1992.
* la science qui étudie les roches magmatiques par des expérimences est la pétrologie magmatique expérimentale. Elle s'efforce de comprendre la fomation des magmas et l'obtention des divers assemblages de roches magmatiques en profondeur (roches plutoniques) et en surface (roches volcaniques). Elles relie ensuite les conditions obtenues en laboratoire au contextes géodynamiques, c'est-à-dire à un lieu géologique présentant une histoire magmatique particulière (comme une zone de subduction...). C'est ce que nous allons essayer de faire.
* la formation d'une roche magmatique englobe trois étapes principales:
Tracez le trajet en pression température et
décrivez les phases observées à
partir d'une péridotite à grenat et
amphibole située à 90 Km de profondeur que
l'on chauffe de 1000°C à 1500°C sans
changer de pression ? |
Ce sont des tels schémas, tracés à partir
d'expériences de mise sous pression et de chauffage de
roches artificielles de composition déterminée que
l'on peut essayer de prévoir l'apparition de tel ou tel
magma dans telle ou telle condition géologique.
Le géotherme sous l'axe de la
dorsale ainsi que le
géotherme océanique
à 100 km de l'axe de la dorsale sont des courbes
THEORIQUES tracées à partir des modèles et
des résultats de fusion expérimentale
(d'après Nathan, p 325).
ATTENTION AU TEMPS: la vitesse de la remontée d'une
péridotite le long du géotherme est de quelques
centimètres par an ce qui fait pour une remontée de
100 km une durée de près de 10 millions
d'années.
Expliquez , en suivant le géotherme - qui
représente la température que l'on pense
règner dans la lithosphère et
l'asthénosphère en fonction de la
profondeur - , l'histoire d'une péridotite chaude
qui proviendrait de plus de 150 km de profondeur et qui
remonterait à la faveur d'un courant de convection
ascendant sous la dorsale. |
A l'aide du géotherme sous la croûte
océanique à 100 km de l'axe de la dorsale ,
expliquez la différence de comportement des roches
asthénosphériques et lithosphériques
en cet endroit par rapport à celles situées
sous l'axe de la dorsale. |
(d'après Dercourt et Paquet et livret
d'accompagnement des diapositives "Roches magmatiques", Claude
Schneider, CRDP de Strasbourg, 1988)
Voici des résultats expérimentaux de fusion
partielle d'une péridotite-mère:
Comparez qualitativement le comportement du
magnésium et de calcium lors de la fusion à
l'aide des coefficients de partage . |
Quel est le taux de fusion partielle le plus proche
de celui qui aurait pu permettre d'obtenir un magma
basaltique qui aurait ensuite cristallisé
totalement et rapidement en un basalte ? |
Mais en fait le magma qui apparaît à partir de la péridotite chaude qui remonte ne cristallise pas en une seule fois, comme nous allons le voir....
Un magma est une roche en fusion mais les magmas naturels
sont tous
- silicatés ou riches en silicates (un magma dit
"très pauvre en silicates" contient encore près de 50%
de SiO2 en poids d'oxydes; un magma "très riche en silicates"
contient plus de 75% de SiO2 en poids d'oxydes),
- chauds (de température comprise entre 1200 et
1500°C)
- plus ou moins visqueux: si la teneur en silice est
déterminante (plus un magma est riche en silice plus il est
visqueux), la présence de fluides (de l'eau par exemple) ou
l'élévation de la température diminuent la
viscosité...
La cristallisation est fondamentalement dynamique, chaque
minéral formé étant toujours en équilibre
avec le liquide et susceptible de réagir avec lui en
échangeant des ions pour donner naissance à un nouveau
minéral. Mais le solide formé peut s'isoler du liquide,
notamment s'il sédimente et s'accumule en une masse solide
importante.
Bowen, dans les années 1925-1930, réalisa
une série de travaux expérimentaux afin de
déterminer l'ordre et les conditions d'apparition des cristaux
à partir d'un magma plus ou moins silicaté, chaud et
sec. Lors de sa solidification, si le magma est brassé la
roche obtenue est homogène (dans le sens où sa
composition minéralogique est homogène pour toute la
roche). Si le magma, par exemple de composition basaltique, n'est pas
brassé, les premiers minéraux à se former (les
plus lourds: olivine et plagioclases très calciques)
sédimentent au fond de la cuve de cristallisation et le
liquide résiduel est enrichi en silice (puisque les
minéraux cristallisés sont encore plus pauvres en
silice que ne l'est le magma de départ). La cristallisation se
passe un peu comme si elle était fractionnée en
plusieurs étapes discontinues donnant lieu chacune à un
type de roche différent. Dans la nature, on peut imaginer que,
si une partie du liquide résiduel est soustrait
progressivement de la chambre de cristallisation, on peut ainsi
obtenir des roches différentes à partir d'un magma
unique.
L'exemple qui suit n'est pas celui d'une cristallisation
fractionnée mais présente des relevés
réels réalisés sur des coulées
basaltiques à Hawaï (Bordas ex1 p 282
avec une erreur à corriger d'après ma source
citée ci-dessous).
|
(in Dercourt et Paquet, p 93, fig.6.6): à 1200°C la coulée est liquide; à 950°C, elle est solidifiée. Le refroidissement observé sur des culots basaltiques ou des lacs épais de quelques 50 à 75 m a duré quelques années. On a observé une accumulation des cristaux d'olivine magnésienne seuls puis associés à des plagioclases calciques et à des pyroxènes, dans le fond de cette modeste chambre de cristallisation; le liquide surnageant avait alors une compositiuon rhyolitique (la rhyolite est l'équivalent volcanique d'un granite) exprimant du quartz à l'état de (petits) cristaux. |
A partir de quel pourcentage de liquide et de solide
respectif (donc de quel degré de cristallisation) les
olivines magnésiennes commencent-elles et
cessent-elles de cristalliser ? |
A-t-on vu cristalliser en même temps des
cristaux d'olivine magnésienne et de feldspaths
alcalins ? |
Que cela peut-il impliquer sur les relations
topologiques entre ces minéraux dans une lame mince
réalisée à partir de la roche issue de
cette cristallisation ? |
Peut-on dire que ce magma basaltique a donné
lieu à une seule roche et pourquoi ? |
Les ophiolites (du grec ophis = serpent - dont les écailles de la peau sont figurées par certaines de ces roches, et lithos = pierre) sont des complexes de roches basaltiques associées aux chaînes de montagne. Leur étude ne pourra être faite ici faute de temps. Je renvoie au Belin p 99 et à l'ancien cours de terminale et surtout au superbe film: Oman, la plus belle ophiolite du monde.