PARTIE 3 (6 points) - FÉMININ-MASCULIN

L'interruption volontaire de grossesse (IVG) est un droit* depuis la loi Veil de 1975.

Document 1 : nombre d'IVG (interruption volontaire de grossesse) pour 1000 femmes en fonction de leur âge

D'après: Ça m'intéresse (février 2011)

On s'intéresse à l'évolution récente du nombre d'IVG :
QUESTION 1
Cochez uniquement la réponse exacte

Le graphique montre qu'entre 1990 et 2005, le nombre d'IVG en France a :

  1. baissé quel que soit l'âge
  2. augmenté quel que soit l'âge
  3. baissé chez les jeunes de moins de 25 ans
  4. augmenté chez les jeunes de moins de 25 ans

La réponse juste est la 4


Document 2 : Des expériences pour comprendre le mode d'action du RU 486.

Les expériences décrites ci-dessous ont été réalisées sur des lapines impubères pour comprendre l'effet de la molécule RU 486 utilisée dans le cadre de l'IVG médicamenteuse.
Aspect de l'utérus, vu en coupe transversale, avant le traitement:

D'après: "Ces hormones qui nous gouvernent"- Belin - Bibliothèque Pour La Science

On s'intéresse aux mécanismes d'action du RU486 utilisée lors des IVG médicamenteuses.
QUESTION 2a
Cochez uniquement la réponse exacte

La comparaison des résultats des lots 1 et 2 permet d'affirmer que le développement de la muqueuse utérine est stimulé par :

  1. l'oestradiol
  2. la progestérone
  3. le RU 486
  4. l'oestradiol et la progestérone

La difficulté - le piège pourrait-on dire - est ici de ne considérer QUE LES LOTS 1 ET 2, et comme les conditions sont identiques pour les deux lots à la seule différence de la progestérone, c'est la réponse 2 qui est celle attendue.
Par contre,
cette expérience est incomplète, puisqu'il manque un témoin sans œstradiol. On sait que - chez les femelles pubères - l'œstradiol et la progestérone agissent ensemble: l'œstradiol prépare la muqueuse (phase proliférative) mais aussi le début de la phase sécrétoire, qui est intensément stimulée par la progestérone.
En toute rigueur, sans témoin, on ne peut pas dire qu'un élève qui aurait coché la réponse 4 aurait eu tort car l'injection d'œstradiol fait partie de l'expérience, est nécessaire et, même si l'on ne peut pas PROUVER son action par la seule comparaison des 2 lots, elle peut être AFFIRMÉE selon les termes de la question. Je pense donc que la réponse 4 est aussi juste.

QUESTION 2b
Cochez uniquement la réponse exacte

On peut déduire l'effet du RU 486, dans le cas de l'IVG médicamenteuse, par la comparaison des lots :

  1. 1 et 3
  2. 2 et 3
  3. 1 et 6
  4. 2 et 6

La réponse 1 est clairement fausse, car le même résultat est obtenu avec et sans RU486
La réponse 2 est clairement fausse, car on change deux facteurs différents dans les deux expériences, on ne peut comparer leur résultat
La réponse 3 est clairement fausse, pour la même raison que la précédente, on ne peut savoir si l'injection de progestérone est efficace seule, il faut pour cela ajouter l'expérience 2
La réponse 4 est clairement attendue comme vraie car un résultat différent est obtenu avec changement d'un seul facteur : l'apport de RU486 à 20 mg/kg.

QUESTION 2c
Cochez uniquement la réponse exacte

Les résultats obtenus pour les lots 4, 5 et 6 montrent que l'effet du RU 486 sur l'utérus :

  1. est indépendant de la dose absorbée
  2. varie aléatoirement avec la dose injectée
  3. augmente avec la dose absorbée
  4. diminue avec la dose absorbée

Il y a ici un problème de français pour les propositions 3 et 4.
« l'effet du RU 486 sur l'utérus
augmente avec la dose absorbée » signifie sans aucun doute que l'effet augmente lorsque la dose absorbée augmente.
Par contre
« l'effet du RU 486 sur l'utérus diminue avec la dose absorbée » peut signifier que l'effet diminue lorsque la dose absorbée augmente (solution qui a ma préférence mais je suis bien incapable de le justifier) ou que l'effet diminue lorsque la dose absorbée diminue. C'est la préposition "avec" qui est ici inadéquate, car elle indique soit une simultanéité ("en même temps" - et dans ce cas on peut penser que le temps est celui de l'expérience qui avec les lots 4 puis 5 puis 6 augmente la dose) soit une identité de lieu.
La réponse attendue est la 3 dans le premier cas et dans le second cas les réponses 3 et 4 sont valables toutes deux
, car ce que l'on recherche par la RU486 c'est de contrer l'action de la progestérone et donc de diminuer l'accroissement de la muqueuse utérine.



QUESTION 3 :
Suite à une IVG un suivi médical peut être proposé car elle n'est pas sans conséquences physiques et psychiques.
Citez les méthodes hormonales de régulation des naissances qui permettent d'éviter un recours à l'IVG.

Corrigé personnel
Les méthodes HORMONALES de régulation des naissances sont qualifiées de
contraceptives, mais certaines sont contragestives (n'empêchent pas la fécondation, mais seulement la gestation, en provoquant l'élimination de l'embryon avant sa nidation complète).

Les "pilules" désignent des contraceptifs ou contragestifs oraux hormonaux. Elles contiennent des œstro-progestatifs de synthèse à des doses bien supérieures aux doses naturelles, même si de nombreux progrès ont été faits pour diminuer les doses circulantes de ces hormones artificielles. Celles qui sont principalement à base de progestérone de synthèse modifient la glaire cervicale afin d'empêcher la remontée des spermatozoïdes ou les sécrétions de la muqueuse utérine afin d'empêcher la nidation de l'embryon. Ces pilules semblent présenter des risques accrus pour la femme qui ont été dénoncés récemment*. Les pilules à base principalement d'œstrogènes de synthèse bloquent la plupart du temps l'ovulation et empêchent donc la fécondation. Ce sont les plus efficaces, mais ce sont aussi celles pour lesquelles on avait, jusqu'à maintenant recensé le plus de problèmes de tolérance (risques veineux, artériels, tumeurs, hypertension, obésité, pilosité...).

Les dispositifs sous-cutanés posés chirurgicalement modifient juste le mode d'administration de l'hormone (ou des hormones). Ils peuvent aussi être très mal tolérés.

Aucune contraception hormonale n'est sans danger pour la femme même s'il est clair que les conséquences physiologiques et psychiques sont bien plus graves pour une IVG que pour la prise continue d'un contraceptif hormonal sur le long terme au moment de la mise en place de la fonction sexuelle et la capacité à la maternité chez la jeune femme.

Remarque:
On peut tout d'abord saluer la phrase du sujet qui rappelle fort à propos que l'IVG n'est jamais sans conséquences plus ou moins graves pour la mère.
De plus, comment ne pas ajouter (mais ce n'est pas dans la réponse à la question qui exige de se limiter aux méthodes hormonales) qu'il existe des
méthodes naturelles contraceptives (ou tout simplement des méthodes de contrôle des naissances), efficaces et gratuites, qui grandissent même l'homme dans une sexualité responsable (voir sujet complémentaire).

Enfin, pour ce qui concerne les différentes méthodes chimiques, il est devenu TRÈS difficile pour un enseignant d'obtenir des informations fiables sur la composition des différents produits et surtout sur leurs effets. Les sites destinés au grand public n'hésitent pas à donner des informations tronquées et les pilules à la fois contraceptives et contragestives sont rarement présentées sous leur vrai jour.  Le site svtfeminimasculin.com est de nouveau disponible et apporte quelques éclairages. Il est possible que mes informations ne soient pas exactes et probable qu'elles soient incomplètes.


* l'IVG n'est pas un droit.

Il ne peut y avoir un droit de tuer, d'avorter. Ce sont des dérogations, exceptions à la règle qui dépénalisent l'acte qui reste toujours un drame.
Il n'existe qu'un droit à la vie (qui est le premier des droits de l'homme réitéré dans le premier article de la loi Veil)

 • Article 3 de la Déclaration universelle des Droits de l'Homme de 1948 : «Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne.».
Article 2 de la Convention de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales de 1950 : «
Le droit de toute personne à la vie est protégé par la loi. La mort ne peut être infligée à quiconque intentionnellement, sauf en exécution d'une sentence capitale prononcée par un tribunal au cas où le délit est puni de cette peine par la loi.».
Art 16 du Code Civil : «La loi assure la primauté de la personne, interdit toute atteinte à la dignité de celle-ci et garantit le respect de l'être humain dès le commencement de sa vie.».