TP2 - Le mouvement des plaques


retour cours 1èreS

TP 2.1 Retrouver les mouvements passés des plaques par les anomalies magnétiques

Q1. Représentez sur un globe la direction du champ magnétique terrestre
Si vous ne savez pas répondre à cette question, il vous faut, en vous aidant du schéma A1 p 66 (Belin), comprendre que la terre peut être assimilée à un masse magnétique dont le pôle sud magnétique se trouve approximativement au pôle Nord géographique et, inversement, dont le pôle nord magnétique se trouve approximativement au pôle Sud géographique. L'angle entre les pôles magnétiques et géographiques est nommé la déclinaison. Sa valeur est indiquée sur les cartes de navigation par exemple.


Le champ magnétique terrestre est représenté ici par des lignes de champ, c'est-à-dire des lignes selon lesquelles est orienté le vecteur "champ magnétique" ou encore le vecteur qui indique la direction (la ligne) et le sens (la flèche) du champ magnétique terrestre. Une boussole placée sur cette ligne s'oriente de façon à ce que son aiguille (en fer légèrement aimantée) indique par son extrêmité notée Nord, le nord géographique, qui est en fait le sud magnétique (l'aiguille de la boussole, aimantée présente elle même un petit champ magnétique qui s'oriente parallèlement au champ magnétique terrestre, la Nord magnétique de l'aiguille vers le Sud magnétique de la terre, c'est-à-dire le Nord géographique); en effet les pôles N et S magnétiques de deux aimants s'attirent et les pôles de même orientation magnétique se repoussent.

La figure B3 de la page 69 (Belin) présente un enregistrement du champ magnétique terrestre fossile (passé) des quelques 7 derniers millions d'années à partir de basaltes islandais. (Pour comprendre la méthode lire le texte A3 p 66 et A1b p 68 du Belin)
Q2.1. A quoi sont dues (au niveau des roches) les variations du champ magnétique observé ?
Les roches, soit sédimentaires, soit plutoniques, qui possèdent des minéraux magnétiques ou ferro-magnétiques (comme la magnétite: Fe3O4ou l'hématite Fe2O3 ), peuvent avoir un PETIT champ magnétique propre. On peut dire que ce sont de petits aimants inclus dans la roche. Les minéraux magnétiques d'une roche en formation s'aimantent dans le champ magnétique terrestre au moment de leur cristallisation. Du fait de la somme des petits champs magnétiques dus à ses minéraux magnétiques, et seulement si le vecteur résultant de la somme de tous ces champs n'est pas de longuer nulle, la roche présente alors un PETIT champ magnétique qui vient s'ajouter au champ magnétique terrestre. La roche n'est donc elle-même un PETIT aimant que si la somme des aimantations de ses petits cristaux aimantés n'est pas nulle. L'aimantation de la roche peut ainsi s'ajouter au champ magnétique terrestre: en plus ou en moins. Ce que l'on nomme des anomalies magnétiques. Elles sont positives si l'intensité du champ magnétique mesuré en un point est supérieur au champ magnétique terrestre en ce point, et négatives si le champ mesuré est inférieur au champ magnétique terrestre.


L'orientation des paillettes de magnétite (déjà aimantées) dans le champ d'un fort aimant: une seule ligne de champ a été représentée et seule la partie la plus épaisse de la ligne de champ indique un champ suffisant pour orienter les paillettes qui doivent se déplacer dans la boue.
(
D'après Géologie, objets et méthodes, J. Dercourt et J. Paquet, Dunod, 1992, Fig 11.4 p 181)

Remarque: l'utilisation du magnétisme fossile (rémanant) d'une roche est très difficile et délicat à exploiter:
- pour une boue sédimentaire qui contient des paillettes de minéraux magnétiques détritiques (issues de la dégradation d'autres roches) présentant un champ propre, même très faible, leur orientation dans le champ magnétique terrestre fossilisée lors de la diagénèse (transformation du sédiment en roche) est une vraie fossilisation de la direction du champ magnétique terrestre au moment de la compaction.
- dans de nombreuses autres roches sédimentaires, les cristaux de minéraux ferromagnétiques sont néoformés (croissent progressivement) au cours de la sédimentation, ou pire, au cours de la diagénèse, et les aimantations sont alors trop faibles pour être utilisables.
- dans les roches volcaniques riches en oxydes ferromagnétiques il peut aussi y avoir un véritable enregistrement du champ magnétique fossile si les cristaux de magnétite cristallisent rapidement et acquièrent une aimantation rémanente (qui reste après refroidissement en dessous de la température du point de Curie soit 578°C) suffisante, puis une orientation nette, et enfin si la roche peut être datée précisément. Cette aimantation peut aussi être altérée par des épisodes postérieurs de métamorphisme, car si les basaltes ne fondent pas au-dessous de 1000°C enciron, ils peuvent tout de même perdre leur aimantation dès que le point de Curie est atteint. Une nouvelle aimantation est acquise dès que le point de Curie est atteint lors d'un nouveau refroidissement.

Q2.2bis. Quelles sont les principales variations du champ magnétique observées ?
D'une part des inversions brusques du signe des anomalies et d'autre part des variations faibles de même signe pendant des périodes assez longues (de l'odre de 200.000 à 500.000 ans).

Q2.3. A quoi sont dues (au niveau du champ magnétique terrestre) ces variations ?
Les inversions brusques du signe des anomalies sont dues aux inversions du champ magnétique terrestre qui, de façon erratique, change de sens: le pôle nord magnétique devient le pôle sud et inversement. On connaît des modèles physiques simples de noyau terrestre (mettant notammment en jeu le noyau interne, solide, en rotation au sein du noyau externe, liquide) qui rendent compte de ces inversions.
Les variations plus faibles dans des périodes de même signe du champ magnétique terrestre peuvent être dues à des conditions locales d'enregistrement du champ magnétique fossile: des épaisseurs variables de roches magnétiques par exemple...

Q2.3. A quoi peuvent-elles nous servir ?
Les inversions du champ magnétique terrestre étant globales et fossilisées dans certaines roches, elles peuvent nous servir d'échelle chronologique si l'on arrive à unifier les données magnétiques fossiles. (voir par exemple l'échelle paléomagnétique des 160 derniers millions d'années dans Géologie, objets et méthodes, J. Dercourt et J. Paquet, Dunod, 1992, Fig 11.16 p 187)
Les petites variations locales du champ magnétique peuvent être utilisées pour détecter à distance des structures géologiques cachées présentant un certain magnétisme.

Q2.4. Que peut-on en déduire sur la formation des basaltes océaniques à l'axe de la dorsale lorsque l'on obtient une carte d'anomalies du type de celle présentée dans le document A2 p 68 du Belin ?
A l'axe de la dorsale les basaltes océaniques qui contiennent des minéraux ferromagnétiques en quantité suffisante pour enregistrer un magnétisme rémanent qui s'ajoute au champ magnétique terrestre actuel, forment donc des bandes parallèles à l'axe de la dorsale océanique. Chaque bande, disposée symétriquement de part et d'autre de l'axe de la dorsale, a enregistré un magnétisme rémanent qui s'ajoute au magnétisme actuel et qui se traduit par une anomalie positive si le champ magnétique fossile était de même signe que le champ actuel (bande sombre) et une anomalie négative si le champ magnétique fossile était dans la direction opposée (bande claire). La bande centrale, située sur l'axe de la dorsale est donc bien toujours sombre car le magnétisme rémanent, a la même direction que le champ magnétique terrestre actuel et l'anomalie ne peut donc être que positive.

Le paléomagnétisme (direction du champ magnétique fossile enregistré dans certaines roches) permet aussi de retrouver les mouvements des plaques grâce à la méthode présentée dans le document B p 67 du Belin.
Cette technique est encore plus délicate à manier que celle qui utilise la chronolmogie basée sur les inversions du champ magnétique terrestre: il s'agit ni plus ni moins d'utiliser le champ magnétique rémanent des roches, pourtant extrêmemnt faible, pour déterminer la direction du pôle Sud magnétique fossile (Nord géographique en période normale) ou inversement si l'on est dans une période d'inversion du cham magnétique (le pôle N géographique coïncidant alors avec le pôle N magnétique). A cette difficulté s'ajoute l'ignorance de la valeur de la déclinaison, qui varie et qui augmente l'incertitude sur la position du N géographique "fossile" ou plutôt passé. On peut néanmoins retracer des cartes de position successives des pôles géographiques en supposant les continents fixes ou, de façon plus cohérente avec la théorie de la tectonique des plaques, des cartes de dérive des continents, les pôles étant supposés fixes.
Q3. Comme exercice d'application, vous ferez l'exercice n°7 p 76 du Belin
L'histoire géologique de la Méditerrannée occidentale
a) pendant l'Oligocène, qui a duré 12 millions d'années (voir page de garde de votre livre), les pôles magnétiques ont pu changer plusieurs fois de direction (plusieurs périodes normales et inverses), ce qui expliquerait que l'on distingue essentiellement deux directions opposeés: une, voisine de la direction du Nord magnétique actuel et une autre opposée de 180° à la première. On note aussi l'alternance systématique entre les deux directions opposées si les chiffres indiquent une chronologie... ce qui n'est pas précisé dans le sujet.
b) A l'Oligocène la direction moyenne serait environ située à 40° vers l'W de la direction actuelle.
c) Le décalage entre les deux directions fossiles et l'axe N-S actuel (environ 40°) pourrait être du à un changement de direction global des roches analysées par rapport à la direction du champ magnétique terrestre, du par exemple à un mouvement de la plaque sarde (qui porte la Sardaigne) par rapport aux plaques avoisinantes supposées fixes.
d) Les déclinaisons magnétiques (angle mesuré entre le N géographique passé, supposé ici fixe et le N magnétique passé, supposé ici enregistré dans la roche volcanique) sont situées entre 310 et 325° (50 et 35°W) entre -21 et -25 millions d'années. Puis l'angle diminue rapidement pour s'annuler entre -21 et -17 millions d'années. Il y a donc une claire diminution de cet angle entre la fin de l'Oligocène (de -35 Ma à -23 Ma) et le début du Miocène (-23 Ma à -5 Ma)
(ces chiffres, sont ceux de votre livre mais ils ne sont pas tout à fait exacts; une échelle stratigraphique internationale révisée en 1990 donne des chiffres légérement différents, voir par exemple Géologie, objets et méthodes, J. Dercourt et J. Paquet, Dunod, 1992, p 256) .
e) l'hypothèse d'un mouvement de la Sardaigne se confirme avec une rotation dont l'angle serait d'environ 40° vers l'Est en supposant le pôle de la plaque qui la supporterait situé au pôle N géographique.
f) le document 3 présente l'ouverture océanique d'un bassin corso-sarde situé entre ces îles et l'Espagne et dont l'allongement N-E/S-W est compatible avec une ouverture associée à un pôle de rotation placé au Nord et un angle de 40 ° environ. Aucun âge n'est donné ce qui empêche toute utilisation précise autre qu'une illustration. Dans le détail, si vous reprenez le cours (...ce sont les failles transformantes qui permettent de retrouver les pôles de rotation des plaques l'unes par rapport à l'autre...), on pourrait essayer de distinguer deux orientations principales, l'une proche de 60° vers l'E et l'autre presque N-S, et donc deux pôles de rotation puisque!l y a 3 plaques impliquées. Si l'on souhaite refermer "l'océan" par la pensée il est possible de considérer que celui-ci s'est ouvert à plus grande vitesse (linéaire mais pas angulaire) dans sa partie médiane, ce qui nécessite un autre point de rotation situé au Sud pour la partie située entre l'Afrique et l'Espagne.
g) on pourrait donc résumer l'histoire du bassin W méditerranéen par un double ouverture "océanique" liée au mouvement relatif des plaques espagnole et africaine d'une part, et française et corso-sarde d'autre part. Le schéma ci-dessous ne considère que la rotation au niveau de la partie nord du bassin.


D'après les schémas du Belin, p 76;
Les failles transformantes indiquent deux pôles de rotation situés, l'un au N-E, et l'autre au S-W (marqués par une croix verte)...

N.B. Les arguments paléomagnétiques ne sont pas des mesures définitives qui n'acceptent qu'une seule interprétation mais des mesures imparfaites, perfectibles donc, erronnées peut-être pour certaines, et qui se prêtent à plusieurs types d'interprétation: l'ouverture de ce bassin est loin d'être une histoire bien comprise et qui fasse l'unanimité chez les géologues.

Conclusion: le paléomagnétisme a été historiquement une technique qui a fourni des arguments majeurs à la théorie de la dérive des continents. Elle a permis de consituer une échelle chronologique mondiale des inversions magnétiques qui est toujours utilisée malgré la délicate mesure et la diffcile interprétation du paléomagnétisme des roches tant sédimentaires que volcaniques. La reconstitution de l'histoire des mouvements des plaques au cours des temps géologiques est un travail qui n'est pas encore terminé et qui profite de l'affinement de la théorie de la tectonique des plaques.

TP 2.2 Enregistrer précisément le mouvement des plaques par le GPS

Le système de géodésie spatiale ou GPS (Global Positionning System) permet non seulement de localiser un point à la surface de la terre en coordonnées de latitude et longitude mais aussi en hauteur par rapport au géoïde de référence (surface théorique de référence du globe terrestre). On effectue donc actuellement un suivi du mouvement des plaques (en latitude-longitude) et de la surface du sol et de l'océan, même si des signaux nombreux empêchent d'avoir en hauteur la même précision qu'en latitude-longitude (vagues, végétation...).

Un document TRÈS difficile à analyser.
Le document B (Belin p 81) présente en plus d'un texte explicatif (à lire) un relevé GPS, entre 1987 et 1990, des déplacements de points géodésiques fixés à la terre (croix rouges) et situés de part et d'autre du rift islandais grossièrement orienté N-S (ne pas oublier que la dorsale atlantique affleure au niveau de l'Islande).
Q4.1 Sur le document B5a (sur lequel vous ajouterez une échelle des distances en km en sachant que la base du carton représenté fait environ 250 km) comment sont orientées les flèches indiquant les déplacements horizontaux (de l'ordre de quelques centimètres par an et donc moins d'une dizaine de centimètres sur 3 ans) des stations géodésiques par rapport à l'axe de la dorsale (ou du rift) ?
A quelques degrés ou dizaine de degrés près, elles ont la même direction mais un sens opposé de part et d'autrre de l'axe de la dorsale (orienté approximativement N-NE/S-SW.

Q4.2. A quoi correspond un tel déplacement par rapport à ce que vous savez du fonctionnement des dorsales océaniques ?
Les côtés de la dorsale océanique s'écartent symétriquement de part et d'autre de l'axe: c'est l'ouverture océanique.

Q4.3. Comment expliquez-vous le fait que tous les vecteurs déplacement n'aient pas la même direction ?
Les légères variations de direction peuvent être dus à des inceritudes de mesures ou à des mouverments qui ne sont pas vraiment perpendiculaires à l'axe de la dorsale. En effet, les failles transformantes ne sont pas rectilignes sur des distances de quelques dizaines de kilomètres. Ce n'est qu'à l'échelle du globe (voir carte Belin p4-5) qu'elles nous paraissent rectilignes. En fait il s'agit d'un réseau de fractures de plus petites dimensions et les mouvements peuvent être, localerment, très complexes.

Q4.4. Comment expliquez-vous le fait que tous les vecteurs déplacement n'aient pas la même longueur ?
Pour la même raison que la réponse à la question précédente. En plus des incertitudes sur les mesures, il peut y avoir, localement, des différences de vitesse d'écartement de deux points symétriques de part et d'autre de la dorsale.

Q4.5. Le fait que les déplacements ne soient pas absolument identiques peut-il avoir une incidence sur l'activité sismique de la région ?
Si le mouvement de deux blocs voisins se fait dans le même sens mais dans une direction légèrement différente et à des vitesses différentes, on peut s'attendre à des frottements et donc à des séismes qui seront des relâchements brusques des contraintes ainsi enmagasinées (voir la page sur les séismes et particulièrement le petit modèle proposé dans un numéro récent de La Recherche)..

Sur le document B5b sont représentées les mesures (points verts) de la composante perpendiculaire au rift pour chaque station (plus ou moins éloignée de l'axe de la dorsale ou rift) avec leur barre d'incertitude (trait vert).
Q5.1. Quelle est la valeur moyenne de l'incertitude sur la mesure de la distance de déplacement ? (n'oubliez pas l'unité)
Environ 10 cm (soit une incertitude ± 5 cm).

Q5.2. Pourquoi n'a-t-on pas représenté d'incertitude selon l'axe de la distance au rift ?
Elle est considérée comme nulle puisque la station, fixée au sol, ne peut pas avoir bougé par rapport à son point d'ancrage dans celui-ci.

Q5.3. Que représente la courbe tracée en rouge ?
Le profil des déplacements ou la variation des déplacements des stations fixés au sol par rapport à leur distance à l'axe de la dorsale (en km) mesurée sur une période de 3 ans (1987-1990). C'est-à-dire la valeur la plus probable (dans une modéle physique), pour chaque station, du déplacement modélisé dans le cadre d'une ouverture symétrique (quasi-symétrie de la courbe par rapport aux axes des origines) et régulière (courbe optimisée par une fonction mathématique).

Q5.4. Quelle est ,dans les 40 km de part et d'autre de l'axe du rift, la relation entre la composante perpendiculaire au rift du mouvement et la distance ?
Dans les 40 premiers km de part et d'autre de l'axe du rift, les valeurs du déplacement augmentent régulièrement avec la distance au rift sur une droite de pente d'environ 1 cm pour 2,5 km. Le fait que le déplacement moyen puisse être modélisé par une droite passant par l'origine signifie que le mouvement est régulier et symétrique par rapport à cette origine.

Q5.5. Quelle est cette même relation pour des distances supérieures à 40 km de l'axe du rift ?
Le déplacement reste approximativement symétrique par rapport à l'axe mais son augmentation cesse puis il semble diminue en intensité. On a donc à partir de ce sommet situé à environ 30-40 km de la dorsale un changement de sens du déplacement qui diminue progressivement à une centaine de km de part et d'autre de la dorsale: la valeur atteinte est quasiment nutte si l'on se réfère au point de symétrie de la courbe modèle (en rouge) mais reste d'environ quelques cm si l'on se réfère à l'origine des axes de mesure.

Q5.6. Cherchez une explication à cette différence
On aurait donc une atténuation du mouvement maximal à l'axe pour arriver, à des distances suépérieures à la centaine de km de l'axe, à un mouvement plus faible mais qui peut être de l'ordre du centimètre par an, ce qui est la vitesse moyenne d'écartement mesurée par différentes technique pour la partie nord de la dorsale atlantique (voir carte 3 p 85, Belin). La topographie des déplacements à l'axe de la dorsale est donc, une fois de plus complexe et nécessite de faire jouer des failles nombreuses aux directions variables... bref, le modèle simpliste de mon cours n'est pas adapté à l'analyse de véritables documents scientifiques comme celui qui vous est proposé.
L'exercice qui suit remet en cause un paramètre que nous n'avons pas discuté: c'est la position de l'axe de la dorsale atlantique...

Exercice à faire chez soi: n°4 p 89 (Belin) et à rendre pour le prochain cours (vous pouvez vous aider de la p 80 du Belin):
L'Islande, un ensemble volcanique complexe
a) Le volcanisme islandais est d'une part issu du fonctionnement d'un point chaud (nommé et positionné sur les cartes) et du volcanisme particulier du au fonctionnement d'une dorsale océanique durant les 36 derniers millions d'années (l'Islande est représentée sur la carte "actuelle").
b) Si l'on considère le point chaud comme fixe, il est actuellement situé sous l'Islande; il était, il y a 36 millions d'années positionné à la limite du plateau continental groenlandais; le mouvement entre ceux positions s'est fait dans une direction W/N-W // E/S-E avec un déplacement vers l'W de la plaque groenlandaise. Il y a 50 millions d'années, le point chaud était situé en bordure du continent groenlandais. Le mouvement de la plaque groenlandaise entre 50 et 36 Ma s'est fait dans le même sens et la même direction que le mouvement postérieur. Par contre, il y a 60 millions d'années le point chaud était situé à l'intérieur du continent groenlandais et le mouvement qui l'a amené sur le rebord du continent s'est fait, en 10 Ma avec une direction différente (globalement N/N-W // S-S/E) toujours dans le même sens, mais plus vers le N.
c) Les quantités de croûte océanique formées durant les périodes 50-36 Ma et 36-actuel dépendent de la vitesse de l'expansion océanique. Si l'on utilise la distance entre deux positions du point chaud comme marqueur de l'intensité d'expansion, on note que la distance entre les points 2 et 3 est inférieure à la distance entre les points et 3 et 4 (d'environ 1mm sur la carte soit 1000/12 km = 83 km sur 36 Ma soit plus de 2,3 km par million d'année soit près de 0,23 cm par an, ce qui est une variation de vitesse d'ouverture (accélération) tout à fait raisonnable.
Par contre il est intéressant de rapprocher cet exercice du document étudié précédemment. La position de la dorsale atlantique actuelle semble avoir changé par rapport à sa situation il y a 36 Ma. La superposition du point chaud au voisinage de la dorsale donne aussi lieu à un volcanisme et donc à des mouvements qui altérent le signal de l'ouverture océanique que l'on a tenté de mesuré précédemment. Là encore la complexité de la géologie est patente.