TP1 - La structure interne du globe et les propriétés de la matière (corrigé)

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2 - Exercice n°1 (d'après Comprendre et enseigner la planète terre, 2003, p 41)

Indiquer les temps d'arrivée d'ondes de volume successives (allure des hodochrones) pour 4 courbes de vitesse dans 4 milieux différents; pour vous aider un petit schéma indique sur une vue en coupe les allures des rais sismiques arrivant successivement aux points A, B, C, D et E.

Question annexe:
pour deux vitesses V2>V1 on a des angles sin i(2) > sin i (1) et donc i(2) > i(1), ce qui fait que le rai réfracté remonte vers la surface.

3. Application: analyse de la courbe principale des ondes P et S en fonction de la profondeur (Bordas p 248 A1)

1 - Reportez sur le schéma les 3 principales discontinuités vues en cours et le nom des 4 enveloppes.
en bleu: Moho, Gutenberg et Lehman (d'après mes sources (Ophrys, 2003)la courbe du Bordas est inexacte pour cette discontinuité, il faut la corriger: la discontinuité existe à la profondeur de 5150 km avec réapparition des ondes S et augmentation de la vitesse de propagation des ondes P)
2 - Pourquoi n'a-t-on pas d'onde S mais les seules ondes P entre 5150 et 2900 km ?
Les ondes S sont des ondes de cisaillement qui ne propagent pas dans les liquides. Le noyau externe serait liquide, ce qui expliquerait cette absence d'onde S.
Remarque:
Certains élèves ne comprennent pas comment une onde S qui se propage dans le manteau peut brusquement "s'interrompre" dans le noyau externe pour "réapparaître" dans le noyau interne.
On peut répondre qu'il faut voir le signal sismique comme un signal global qui comporte plusieurs composantes que l'on sépare en ondes P, S et tant d'autres. Ce qui est transmis dans toutes les enveloppes c'est le signal global qui présente telle ou telle caractéristique, selon le milieu qu'il traverse. Ainsi, quand le signal traverse le milieu du noyau externe, il ne comporte pas de composante S (les ondes de volume transversales ne se transmettent pas); alors que lorsqu'il arrive dans le noyau interne, la composante S devient visible. Le signal s'est transmis cependant dans tous les milieux conducteurs d'ondes élastiques, solides ou liquides.

3 - La vitesse augmente-t-elle bien en fonction de la profondeur selon les modèles simples que nous avions vus ?
Oui d'une façon générale. Mais dans le détail on peut distinguer des couches dont hétérogènes. Notamment une zone à faible vitesse se situe sous une zone à une forte vitesse située elle-même sous le Moho.
De plus, la vitesse peut augmenter (ou diminuer) non pas à cause de la densité (et donc de la nature des roches composant une couche) mais à cause de la pression et de la température.

Que pouvez-vous en déduire sur l'hétérogénéité ou l'homogénéité du globe ?
Les 4 enveloppes vues en cours (croûte, manteau, noyau externe et interne) sont donc globalement homogènes mais dans le détail, c'est le manteau qui présente l'hétérogénéité la plus forte. et les deux enveloppes du noyau, l'homogénéité la plus forte.

4 - la LVZ est une zone à faible vitesse située proche de la surface, pouvez-vous la situer sous les océans et les continents ?
La LVZ (Low Velocity Zone) est située entre 100 et 200 km de profondeur. C'est la zone où les vitesses des ondes de volume diminuent sur les courbes.
Elle marque, à sa limite supérieure, le bas de la lithosphère qui comprend une couche de croûte et une couche de manteau lithosphérique que vous porterez sur votre schéma. La LVZ appartient à l'asthénosphère.

5 - l'asthénosphère correspond à une zone de transition des vitesses. La limite inférieure se situe à 670 km (ou 700 km) et marque la limite inférieure du manteau supérieur. A quoi correspond-elle au niveau des vitesses ?
La courbe imprécise du Bordas ne permet pas de bien voir que à partir de 650-700 km les vitesses des ondes P et S augmentent régulièrement. C'est donc la limite inférieure de la zone de transition des vitesses que l'on nomme l'asthénosphère. 

6 - la mésosphère correspond au manteau inférieur, situé entre l'asthénosphère et le noyau externe.

4. A propos du vocabulaire: solide, déformable et rigide

Réalisez les expériences ci-dessus avec un morceau de pâte à modeler puis avec un spaghetti à froid puis à chaud au-dessus de la flamme d'une bougie. Décrivez chaque expérience avec le vocabulaire adéquat.

 La pâte à modeler ÉTAIT un matériau élastique à froid et plastique à chaud (une fois malaxée). Maintenant avec les nouveaux produits alimentaires non toxiques, elle est devenue plastique et fragile (elle se casse, même à chaud); il est quasiment nécessaire de lui adjoindre de l'eau pour qu'elle ait un comportement ductile.
Les pâtes alimentaires de types spaghetti, précuites, à froid sont peu élastiques et peu plastiques car leur comportement est fragile (aussi bien lorsqu'elles sont étirées que courbées). A chaud, au-dessus de la flamme d'une bougie, leur comportement plastique est nettement augmenté et on peut les étirer ou les courber sans les casser: les spaghetti à chaud sont donc un matériau ductile. Replacé à température ordinaire, leur fragilité augmente. Recuites dans de l'eau chaude, elles ont un comportement élastique et leur ductilité augmente.

5. Application: relier la notion rhéologique de LVZ à des paramètres lithologiques

La courbe du Bordas p 249 B2 présente sur un même schéma indiquant la température en fonction de la profondeur, le géotherme moyen et la courbe expérimentale de fusion (solidus) des péridotites

1 - calculez l'accroissement du géotherme (de combien de degrés par kilomètre, la température augmente-t-elle ?).
La température augmente de 1500°C pour 500 km soit 3°C par km. 

2 - le géotherme le plus faible est de 6°C par kilomètre; le plus fort peut atteindre 100°C par kilomètre. Comparer avec votre valeur.
A partir de 100 km de profondeur, le gradient géothermique choisi est encore plus faible que celui pris habituellement comme minimum (voir domaines du métamorphisme dans le TP-TD2) de 6°C par km pour les 30 premiers kilomètres, c'est-à-dire dans la croûte et non comme ici dans le manteau.. 

3 - La LVZ indique par son niveau supérieur la limite lithosphère-asthénosphère, que vous indiquerez sur votre schéma.

4- Indiquez sur le schéma les zones où la péridotite est solide et liquide.

Au niveau de la LVZ, la péridotite est-elle solide ? Pourquoi ?
La péridotite devrait être solide au niveau de la LVZ mais comme la LVZ correspond à la zone la plus proche du solidus des péridotites, c'est aussi la zone où elle peut le plus facilement passer à l'état liquide. Si la nature n'est pas décrite par des courbes bien droites il est facile d'imaginer que localement on observe une fusion très partielle des péridotites au niveau de la LVZ.

Comment qualifier son comportement vis-à-vis de la déformation ? (voir vocabulaire partie 4)
Cette quasi-fusion ou fusion ponctuelle rendrait la péridotite ductile (alors que la lithosphère se caractérise par sa fragilité).

Mêmes questions pour le manteau lithosphérique, situé au-dessus de la LVZ et le manteau asthénosphérique, situé sous la LVZ.
Le manteau lithosphérique est au contraire la zone où les courbes du géotherme minimum et du solidus des péridotites s'écartent le plus. En s'éloignant d'une possible fusion de la péridotite on a donc un milieu solide qui est fragile.