Nous avons tenté une expérience à deux formateurs disciplinaires (Serge Boivin, piufm en EPS et Pierre Stouff en SVT à l'iufm de Bretagne, site de Quimper : mettre au point et réaliser (partiellement) dans la classe de l'épouse de l'un d'entre nous, Brigitte Boivin, IMF en CP-CE1 à Ferdinand Buisson, une séquence "réellement" polyvalente d'EPS-SVT. Un retour sur ce travail a ensuite été fait à nous trois et des commentaires ont été ajoutés.
Voici quelques étapes de notre démarche:
* au fil de nos discussions il est apparu clairement que ce que nous
étions en train de faire nécessitait réellement
la présence des formateurs de chacune des disciplines : nous
nous sommes étonnés de la "déformation
disciplinaire" que chacun de nous avait : des sortes de lunettes que
nous chaussions pour envisager des séquences que nous
qualifions pourtant souvent de pluridisciplinaires.
* on en arrive donc à se demander ce qui fonde
réellement la pluridisciplinarité de l'enseignant du
primaire ?
- Sa formation ? Dans ce cas, même si des progrès
restent à faire, il y a une réelle
pluridisciplinarité mais elle nous semble très
superficielle (surtout du fait de la diversité des licences
des PE et de la réduction des formations de type transmission
de savoirs à l'iufm).
- Son enseignement ? (c'est-à-dire sa pratique ?) Dans ce cas
la réponse peut être aussi positive dans le sens
où le maître est bien obligé d'enseigner toutes
les matières mais à notre avis on ne touche pas encore
le fond du problème, car il faut bien que la pratique soit
fondé sur une ou des valeurs.
- Il reste l'enfant, inséparable du maître, ou plus
exactement le projet pédagogique du maître pour
l'enfant, décliné en termes d'objectifs pour le
maître qui deviennent parfois ceux de l'enfant. Dans ce cas la
réponse semble être que presque personne ne fait
réellement de séquences polyvalentes, et en tout cas il
nous semble qu'il faille profondément revisiter notre
enseignement si on veut fonder la polyvalence. En effet il nous
semble que l'on peut considérer que cette polyvalence
nécessite que l'ensemble des formateurs se mettent d'accord
sur les objectifs. Dans ce cas "polyvalence" signifie en fait
"unité" car le fait d'avoir plusieurs fonctions et plusieurs
aptitudes peut se fonder davantage dans l'unité de la personne
que dans la diversité des emplois, variables selon les
individus. Polyvalence ne signifierait pas juxtaposition
disciplinaire (qui ne serait qu'un survol de chaque discipline) ni
éparpillement avec quelques thèmes essentiels mais bien
recherche des critères unificateurs, fondements d'un
enseignement polyvalent, qui aille à tout le monde, qui puisse
convenir à la multiplicité des personnalité de
nos enfants.
Tout ça pour arriver à un idée très
simple : le fondement de la polyvalence c'est la personne de
l'enfant que l'on cherche à éduquer dans son
originalité. Nous nous référons à une
définition de l'éducation qui pourrait être,
« du point de vue anthropomorphique,
l'éducation est l'ensemble des moyens qui
permettent de conduire un enfant à sa propre humanité
en l'insérant dans la communauté humaine.»
(Marguerite Léna, l'esprit de l'éducation, Fayard,
1981)
Il était logique que l'étape suivante soit celle de la formalisation : il est clair qu'il fallait d'abord nous mettre d'accord sur la définition de la polyvalence.
Si l'on se réfère
à la réflexion des chercheurs en éducation. Par
exemple si l'on reprend les termes de l'article "La polyvalence du
maître à l'école primaire, archaïsme ou
valeur d'actualité ?", Dominique Deviterne, Eirick
Prairat, Annick Rétornaz et Nicole Schmitt, dans
Perspectives documentaires en éducation, n°46-47,
1999, 87-94: les différentes acceptions du terme polyvalence
sont (pour l'intégralité du chapitre, voir
annexe) :
* la pluridisciplinarité (maîtrise
didactisée des disciplines) ; celle-ci semble parfois
impossible (on spécialise l'enseignement dès la classe
de seconde en France) et superficielle (si elle est fondée sur
le savoir, elle est clairement insuffisante) car elle ne recouvre pas
assez l'agir éducatif,
* l'interdisciplinarité (maîtrise des
connections à instaurer entre les disciplines), qui ne se
conçoit que comme une mise en cohérence des
apprentissages et donc dans la mis en évidence de valeurs
unificatrices (qui relèvent alors plus de la
transdiciplinarité), c'est l'acception du terme la plus riche
à notre avis
* la transdisciplinarité (développer chez les
élèves des compétences transversales) ;
cette forme existe souvent sur le papier mais est-elle
réellement un objectif ? de plus cette transversalité
est parfois perçue comme un objectif additionnel mais rarement
comme un objectif principal, ce qui peut être un signe de
manque d'entrain pour hiérarchiser les valeurs
* la poly-fonctionnalité (le rôle de
l'enseignant comme éducateur mais aussi comme membre de
l'équipe pédagogique, comme interlocuteur avec
les représentants de la commune, des élus, des
associations, des parents....), on met ici l'accent sur
l'homme-enseignant et sur sa fonction sociale
* la poly-intervention (capacité du PE à
intervenir à tous les cycles de l'école, dans
tous les milieux sociaux ou intellectuels...), une
utopie à notre avis, même si du fait de la richesse des
personnalités des enseignants on puisse répondre
à toutes ces demandes.
En ce qui concerne les relations entre disciplines on peut aussi
utiliser les trois premières acceptions du terme polyvalence
(ces lignes sont extraites d'un travail sur la polyvalence
réalisée par des collègues anglicistes...) :
* PLURIDISCIPLINAIRE : ( ou Multidisciplinaire) juxtaposition
de plusieurs disciplines en vue de traiter un même sujet.
Par exemple l'étude d'un sujet complexe comme " le littoral "
requiert le concours de disciplines comme la physique, la biologie,
le droit, la géographie
..
*INTERDISCIPLINAIRE : interaction de plusieurs disciplines,
à partir de l'identification ou de la recherche de
démarches communes. Faire en sorte que les disciplines se
fécondent mutuellement. Les disciplines concernées
peuvent être en relation d'équivalence ( leurs apports
ne sont pas hiérarchisés), de dépendance ( l'un
précède les autres) ou de prédominance ( l'une
est fondamentale et fonctionne réellement, les autres sont
accidentelles, non indispensables au fonctionnement : exemple, dans
un projet de fabrication d'une montgolfière, le recours aux
Arts plastiques pour décorer l'appareil.
* TRANSDISCIPLINAIRE : poursuite d'objectifs
généraux ( par exemple respect des consignes,
comportement actif en classe, etc
.) à travers plusieurs
disciplines. Ces objectifs, en soi étrangers aux disciplines,
demandent pour être atteints un travail qui concerne un
ensemble de champs disciplinaires.
Cette typologie permet donc d'envisager la polyvalence sous tous
ses aspects:
* la polyvalence vue du côté des disciplines :
pluri-inter et transdisciplinarité
* la polyvalence vue du côté du maître :
poly-fonctionnalité et intervention
* la polyvalence vue du côté de l'enfant :
unité de la personne, individu-social-libre-en cours
d'éducation.
Nous pensons donc qu'en recherchant des valeurs à cette
polyvalence, qu'on pourrait éviter de politiser le
débat (« priorité "lire, écrire,
compter"» ou « il faut "ouvrir l'école"») ou
d'en faire simplement un problème lié à la
définition de la personne sociale du maître (professeur
des écoles: grade universitaire ? affectation en ZEP et
carrière, le maître "bricoleur"....).
Tout le monde s'accorde à dire que la polyvalence du
maître se justifie d'abord par la relation individuelle
maître-enfant (ce que l'article cité p 90 appelle
"l'intimité de la relation pédagogique"). Il
nous paraît donc légitime de s'appuyer sur cette valeur
éducative.
Plus loin on trouve toujours dans le même article au chapitre
sur la cohérence des apprentissages (p 91): « penser
les apprentissages dans l'optique de leur cohérence, c'est
(... petit couplet sur l'enfant au
centre...) reposer la question des finalités
de l'éducation. Conçue traditionnellement, celle-ci
institue l'humanité de l'enfant en l'introduisant dans la
culture qui confère une intelligibilité au monde,
l'unit aux autres et l'émancipe par la formation de cette
capacité de jugement qui permet l'autonomie (Reboul, 1989,
La philosophie de l'éducation, PUF). » Nous
préférons les mots de Marguerite Léna mais les
idées nous semblent aller dans le même sens.
Nous allons donc nous efforcer de faire une séquence polyvalente qui tienne compte de tous ces aspects, même s'il est évident que tous ces éclairages n'auront pas la même importance.
Nous avons donc un objectifs commun: la personne de l'enfant. Préparer une séquence polyvalente ensemble va donc se résumer à définir des objectifs communs que nous formulerons ensuite avec les spécificités de nos disciplines respectives. L'originalité du travail consistant alors a essayer d'atteindre ces objectifs alternativement par des séances d'EPS et de SVT.
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objectif pluridisciplinaire |
prise de conscience par l'enfant de ses capacités physiques et volontaires en face d'une activité physique à réaliser et à maîtriser. Deux représentations de cette polyvalence: le savoir (sur le corps, sur la motricité;, sur le déplacement, l'équilibre.... avec une grande part disciplinaire aux SVT), le savoir faire (surtout EPS dans notre exemple, c'est l'agir physique qui est en cause) et le savoir-être (c'est la personne de l'enfant, son attitude, sa volonté, souvent qualifiée dans les objectifs disciplinaires de l'EPS). |
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objectifs disciplinaires généraux |
améliorer sa santé |
connaître son corps |
objectifs spécifiques |
développer ses capacités organiques et foncières par la course longue |
l'enfant doit savoir que l'ensemble de ses organes peut être sollicité lors d'une action physique. L'enfant perçoit son corps dans sa globalité (comme une unité physiologique au fonctionnement intégré). L'enfant sait changer d'échelle de compréhension (organisation, observation) : "je me déplace en courant", "mon corps bouge pour courir", "mon corps vit pour bouger". |
objectifs opérationnels |
Être capable de se déplacer en courant (sans marcher) sur une distance la plus grande possible dans un temps donné ( 3 minutes) Être capable d'observer son camarade et lui transmettre son résultat Être capable d'observer un coureur et de décrire la façon dont on court ( travail d'analyse) |
l'enfant est capable de décrire (qualitativement : "vite", "lentement", "droit", "régulièrement"...; et quantitativement: "je reconnais la trace de mes pas"...) le mouvement de son corps (global) dans l'espace et le temps au cours de la course |
l'enfant est capable de prévoir la place et le rôle de chacune des parties de son corps (tête-pieds et organes des sens, tronc-bras et équilibre, jambes et impulsion) lors des différentes étapes de la course (travail sur une silhouette filmées avec place de chaque membre au cours du temps; travail-ateliers sur le sens de l'équilibre, le rôle des pieds dans la reconnaissance du sol, le rôle des bras dans l'équilibre, la notion de polygone de sustentation...) |
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être capable de réguler son allure pour atteindre la plus grand distance possible sur un temps de 5 à 6 mn (en fin d'unité d'apprentissage) Pour plus de détails sur les séances d'EPS, voir les modules présentés sur le site de Serge Boivin : http://www.multimania.com/sboiv/ |
l'enfant est capable de reconnaître et de nommer toutes les manifestations du vivant lors de la course : respirer (inspirer, souffler), contracter-décontracter ses muscles, faire tourner une articulation, voir, écouter, sentir... |
Analyse de cette séquence au regard de la polyvalence:
* dans une première étape , l'EPS "phagocyte" les SVT :
les SVT sont au service de l'EPS en donnant un savoir de sciences
expérimentale qui permet au maître, par la connaissance
du corps de l'enfant, de lui proposer comme objectif
d'améliorer ses performances.
* dans une deuxième étape, les SVT voudraient
phagocyter l'EPS en définissant un objectif (prise de
conscience de l'unité du vivant et de l'intégration des
fonctions) qui englobe celui de l'EPS (améliorer sa
santé)
* dans une troisième étape, on s'aperçoit que la
richesse du travail réalisé en SVT sert l'EPS sans
qu'il soit forcément indispensable de formaliser des objectifs
communs....
SI CHACUN TRAVAILLE AVEC DES OBJECTIFS CLAIRS ET AMBITIEUX,
L'ENRICHISSEMENT MUTUEL SE FAIT TOUT SEUL...
Fiche de préparation (consignes en rouge) |
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Compétence en EPS : Trouver une allure
de course pour qu'en 3 mn la plus grande distance soit
réalisée ( prise en compte du résultat
par le binôme observateur). |
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consignes |
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séance 1 |
une demi-journée de sciences à suivre en baskets.... une demi-journée d'éducation physique à suivre en les yeux et les oreilles grands ouverts et la tête libre, prête à penser... |
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course seule (mettre les enfants deux par deux: un coureur+un observateur, échange des rôles) |
l'enfant est capable de se déplacer en course (sans marcher) sur une distance la plus grande possible dans un temps donné Critères de réussite : l'enfant court pendant les 3 minutes sans s'arrêter, ni marcher au moins une fois sur les trois essais Conditions de fonctionnement : 3 essais sur le parcours de la cour en courant par 4 ou 5 |
vous devez courir autour de la cour en respectant les balises et les buts pendant trois minutes sans marcher 3 fois le même exercice (chacun alternativement coureur-observateur) Règles : " je cours à petite vitesse" je souffle bien pour ne pas avoir trop de difficultés à courir" " je ne cherche pas à dépasser mes copains ( petit train)" Pour l'observateur: |
45 min |
plots les enfants ont été enregistrés lors de leur course à l'aide d'un appareil photo numérique permettant d'enregistrer des petites séquences animées au format mpeg sur disquette 3,5". |
regroupement remplissage et analyse du tableau de résultats |
questions: Si l'on sait que l'on doit courir un temps assez long il faut adapter son effort et ne pas courir trop vite (déjà su par les enfants) |
5 min |
vécu très rapidement comme un défi pour les meilleurs des coureurs, l'objectif étant de faire le plus de tours dans un temps donné; la durée de la course avait été choisie de façon à limiter cet aspect: ni trop courte, le défi aurait existé pour tous les coureurs, ni trop long, ce qui aurait découragé l'ensemble des enfants. |
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transition |
comment savoir chacun personnellement si l'on va plus ou moins vite par rapport à ce que l'on pense être capable de courir ? Il faut faire prendre connaissance du nombre de tours effectués par tous les élèves et faire trois groupes de performance |
en fait deux groupes principalement (l'écart étant creusé par la présence conjointe de CP et de CE1 dans la classe) : ceux pour lesquels l'objectif principal est de maîtriser son effort pour arriver à courir les 3 minutes sans marcher et ceux pour lesquels l'objectif est de faire le plus de tours en évitant le point de côté où l'arrêt pour cause d'épuisement |
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les traces dans le bac à sable |
réaliser 2 types de traces par un élève de chaque groupe de performance: marche, course un ordre suivi d'un contrordre a donné lieu à la réalisation de traces qui ont été analysées ensemble sans difficultés (une direction, deux sens...) |
faire retrouver et comparer oralement les caractéristiques des traces: direction du déplacement, nombre-écartement et vitesse, forme-contour et point d'appui, profondeur et poids du corps : l'impulsion,.... trois mots essentiels sont apparus, expliqués, soulignés : la direction (on se déplace de là à là), la foulée (la distance entre deux empreintes de pas qui se suivent), l'allure (vitesse mesurée par le temps mis à parcourir une distance, ou longueur de la foulée, ou nombre de foulées sur une distance donnée...: marche, course plus ou moins rapide) |
15 min |
bac à sable cette séance sur le bac à sable de la maternelle a été assez riche (intérêt, questions...). Si elle ne se prolonge pas trop (15 min semble raisonnable), c'est vraiment un bon point de départ et un support pour passer ensuite à l'étude de la course sur papier (ou sur film) on a essayé de prolonger la séance en matérialisant la différence entre marche et course (avec un mètre) pour préciser la longueur de chaque foulée. Mais il semble préférable de s'en tenir à une différence qualitative (une ficelle suffit). |
tous les élèves font un tracé au choix |
comparaison rapide entre les différents tracés en réinvestissant le vocabulaire utilisé plus haut |
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conclusion |
le bac à sable permet de visualiser au sol certains éléments de la course, il est aussi pris comme un élément de jeu, notamment une prise de contact (en quelque sorte) avec le sable qui sera utilisé notamment dans le triple saut... ce qui est tout bénéfice pour l'EPS |
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séance 2 |
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introduction-rappel |
réinvestir le vocabulaire acquis (?) la semaine précédente (direction, foulée, allure) |
2 min |
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je me déplace en courant ou en marchant (je peux courir de différentes manières) |
l'enfant est capable de décrire le déplacement en réinvestissant le vocabulaire : direction, vitesse (allure), foulée "vite", "lentement", "droit", "avec un changement de direction", "régulièrement"... |
distribution des tracés : |
20 min |
document 1: tracés
d'empreintes de pas: |
(4) représenter les déplacements des coureurs et par des traits pointillés de différentes couleurs (il y en a 4) - les classer par ordre de vitesse: lequel va le moins vite et lequel va le plus vite ? (le va-nu-pieds qui part en haut à gauche va le plus vite et celui qui arrive par le côté gauche vers le milieu va le moins vite) correction à la suite |
(4) évaluation |
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variante |
1. faire dessiner les enfants
juste après la séance d'EPS |
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transition : maintenant qu'on a regardé la course les yeux collés au sol, on va essayer de lever les yeux et de regarder le coureur. Nous avons pris des photos et même des petits films lors de votre course la semaine dernière mais nous n'avons pas de moyen pour vous les projeter (on peut cependant en visionner un ou deux par tout petits groupes à partir de l'écran de l'appareil photo numérique....); on va donc travailler à partir de dessins qui sont nettement moins jolis que des photos... |
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mon corps bouge pour courir |
L'élève doit être capable, en analysant les imagettes du film sous la conduite du maître, de prévoir à partir d'un dessin figé la suite d'un mouvement. L'enfant doit être capable de définir (avec ses mots), et d'utiliser un vocabulaire précis mais simple sur la description de la foulée : réception (se recevoir-retomber) - impulsion (poussée: lancer de la jambe et du bras) - soutien (passage bref par l'équilibre). |
Distribution du document 2 (à défaut d'un travail sur film vidéo de la course des enfants ou sur des photos numérisées...) Combien y-a-t'il d'images
différentes ? A quoi servent chacune de ces parties ? (jambes : inpulsion-réception-soutien; tronc: équilibre; bras : impulsion et équilibre: vont dans le sens opposé à la jambe du même côté; tête : voir, entendre... savoir où l'on va, quels sont les obstacles: organes des sens; centre de communication avec les autres; centre de pilotage de l'action... ). |
20 min |
exemples de photos |
Séance |
travail sur les séquences animées enregistrées sur disquette lors de la course des enfants de la première séance (format mpeg) - Appareil photo numérique, à disquettes 3,5", Sony MVC FD 83, (référence CAMIF, 3363743H, 5487,30 Francs TTC) |
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* être capable d'ouvrir et de lire (d'un bloc et
pas à pas) un fichier mpeg |
salle d'ordinateurs en réseau de l'école, PC équipés de Multimedia player de Microsoft... |
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CP : colorient le film CE1 : collent la feuille, trace écrite |
Étude du déplacement humain: |
5 min |
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conclusion |
Le dernier point du document 2 parle d'un autre sujet qui fera l'objet de la prochaine leçon: ...on a regardé le sol (traces dans le sable), puis le coureur, maintenant il reste à regarder à l'intérieur de son corps et voir comment cela fonctionne pendant la course... |
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évaluation |
représenter à l'aide de traits la position du tronc d'un marcheur comme on vient de le faire pour le coureur ? |
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séance 3 |
séance plus classique non réalisée |
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mon corps vit pour bouger |
l'enfant est capable de reconnaître et de nommer toutes les manifestations du vivant lors de la course : respirer (inspirer, souffler), contracter-décontracter ses muscles, faire tourner une articulation, voir, écouter, sentir.. |
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conclusion synthèse |
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évaluations |
Document 3 Recherche dans des magazines, ou un journal, ou une publicité, une photo qui représente un sportif en action. Tu essaieras de décrire son action en utilisant les termes que nous avons employé pour la course: foulée, vitesse, pas, poser, poussée, impulsion, soutien, équilibre, vol, appui.... |
Bibliographie:
Tavernier, 1975, "les animaux, les élevages", fiche
élèves 1.1, 2ème niveau: des traces sur le
sable
Tavernier, 1975, "l'enfant s'interroge sur son corps", fiche
élèves 9, 2ème niveau: marche et course
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description de la foulée en
quatre temps: |
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sens de déplacement du coureur------------------>>>>>> |
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L'action des bras et des épaules
pour équilibrer le coureur: |
Photos enregistrées:
3 étapes de la course d'Axel enregistrées au format mpeg, extraites par copie d'écran et retravaillées sous Photoshop, puis présentées ici au format gif non animé (20 ko). |
Autres exemples d'utilisation: fichier gif animé (60 ko) avec les 3 images ci-contre (réalisé avec gifbuilder sous Mac): fichier mpeg (attention fichier lourd de 180 ko) : complet mais non modifiable (sauf par exemple sous PowerPoint dans le module de modification des fichiers image): l'exemple choisi ici a été enregistré lors de la prise d'empreintes dans le bac à sable (bsmarie.mpg) |
Document 3
Une petite phrase qui n'est peut-être pas si sotte et qu'il ne faut surtout prendre au premier degré mais accepter de bien vouloir y réfléchir sans la caricaturer: "les enseignants (maîtres ou formateurs), forts de leur savoir dans un domaine et persuadés de n'être pas polyvalents, sont peut-être plus polyvalents en travaillant de façon très approfondie leurs objectifs, que les enseignants qui, persuadés d'être polyvalents, construisent souvent des séances à partir de leur propre sensibilité et d'objectifs inavoués (parce que triviaux) ou mal formalisés".
La polyvalence se construit toute seule à partir du moment où chaque formateur est vraiment engagé dans une démarche d'éducation. Ce sont les éclairages disciplinaires qui enrichissent la polyvalence qui n'est pas vraiment à construire mais plutôt une donnée qui fonde les efforts de chaque formateur, une sorte de garde-fou qui rassure chacun, persuadé que nous sommes de travailler à la construction de la personne de l'enfant, avec chacun notre méthode.
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LA POLYVALENCE COMME CONCEPT
Il semble qu'aujourd'hui le débat gagnerait en clarté et en rigueur, si nous prenions le temps de préciser les différentes acceptions du concept de polyvalence. Un examen attentif permet de retenir cinq sens.
PLURIDISCIPLINARITÉ
Dans son acception la plus commune, la polyvalence est la maîtrise didactisée, professionnelle, de l'ensemble des disciplines ou des domaines à aborder à l'école primaire. C'est la pluridisciplinarité qui caractérise en ce sens lé maître du primaire, par opposition à la spécialisation, à l'expertise dans une discipline, dans le secondaire et le supérieur. Dans la mesure où l'on peut repérer dans la formation initiale des professeurs des écoles une sorte de formations didactiques plus ou moins abrégées, mises en uvre par des spécialistes et renvoyant aux diverses disciplines enseignées à l'école, la pluridisciplinarité de l'enseignant du primaire peut s'interpréter, à tort ou à raison, comme une esquisse de pluri-spécialisation ; l'extension du champ des savoirs à maîtriser serait contrebalancée par l'absence d'approfondissement de ces savoirs, limités aux- exigences d'une maîtrise des niveaux d'enseignement élémentaire ou pré-élémentaire.
L'INTERDISCIPLINARITÉ
Au-delà de la simple pluridisciplinarité, la polyvalence peut s'entendre comme la maîtrise des Connexions à instaurer entre les disciplines. Cette maîtrise est indissociable d'une réflexion sur les conditions de réalisation, au plan épistémologique et pédagogique, de telles connexions. La notion qui émerge ici est celle d'interdisciplinarité, qui permet de dépasser l'appréhension de la polyvalence comme simple juxtaposition de disciplines, d'envisager un enseignement soucieux de les articuler et de les lier. Comme le précise le rapport de l'IGEN déjà évoqué (Bouchez, 1997), ces liaison peuvent impliquer une polyvalence " synchronique " ("aptitude à l'articulation des objets d'enseignement dans le cadre d'une même séquence") ou "diachronique" (" capacité à enchaîner, de façon signifiante des séquences différentes ") ; une polyvalence réactive (" aptitude à saisir, sans intention préalable, les occasions d'articulations"), ou -proactive" (construction préalable et délibérée de séquences interdisciplinaires, par exemple à partir d'un thème, d'une compétence, d'un projet). Ce qui est en jeu dans la polyvalence ainsi entendue, c'est la mise en cohérence des apprentissages, et à travers elle, la possibilité de donner un sens global à l'acte d'apprendre, l'accès ouvert à une culture générale qui ne se réduise pas à une mosaïque de savoirs fragmentaires.
LA TRANSDISCIPLINARITE
La polyvalence peut être pensée comme une capacité à proposer des contenus, tâches et activités propres à développer chez l'élève des compétences transversales (compétences méthodologiques, attitudes sociales et intellectuelles, maîtrise des concepts de temps et d'espace). De ce point de vue, la polyvalence est une transdisciplinarité, qui peut comme l'interdisciplinarité donner lieu à une mise en uvre "synchronique" ou "diachronique", " réactive " ou "proactive". Les apprentissages disciplinaires ne laissent pas d'être mis à contribution dans cette optique; ils sont alors minorés d'une certaine manière, dans le sens où ils ne sont pas une fin en soi. La perspective dominante est, non seulement de donner à l'élève une formation culturelle de base, mais aussi et surtout de lui donner la possibilité d'opérer des transferts et réinvestissements, d'utiliser les outils constitués et les ressources acquises pour atteindre ultérieurement des objectifs de formation plus ambitieux, des compétences nouvelles dans sa vie scolaire et extra-scolaire.
LA POLY-FONCTIONNALITÉ
On peut encore penser la polyvalence dans la perspective de ce que certains nomment la poly-fonctionnalité. L'enseignant doit certes enseigner, mais il doit aussi éduquer. A côté de cette dualité essentielle des missions de l'école, on peut discerner de façon plus concrète une multiplicité de fonctions connexes assumées au quotidien par les maîtres : s'investir dans un travail d'équipe et dans un projet d'établissement, coordonner les activités des intervenants extérieurs, s'impliquer dans un dialogue avec les parents, les élus, les associations, ... Cette conception de la polyvalence coïncide avec la définition du Petit Robert, selon laquelle l'individu polyvalent est celui qui exerce plusieurs fonctions, plusieurs activités. Comme l'écrit Marc Hominal (1995) : " Historiquement, cette conception a d'ailleurs largement été affirmée. L'instituteur devait instruire, éduquer le futur citoyen, former moralement, participer à la vie sociale et culturelle de la communauté ". Mais on peut noter que la " charte pour bâtir l'école du XXI ème siècle" (M.E.N., 1998) semble réactiver une telle conception de la polyvalence, en y intégrant la prise en compte d'évolutions récentes de la société et de l'école.
LA POLY-INTERVENTION
Dans une cinquième et dernière acception, la polyvalence peut être comprise comme poly-intervention. D'une part, le maître polyvalent peut être appelé à intervenir à tous les niveaux du primaire, de la petite section de maternelle au CM 2 ; d'autre part, il doit être prêt à exercer dans des situations et auprès de populations ou d'individus fort hétérogènes, d'une école à l'autre, d'une classe à l'autre, ou au sein d'une même classe : ZEP ou zones sensibles, classes uniques en milieu rural, classes à cours multiples ou à un seul cours, gens du voyage, enfants de migrants non francophones, handicapés intégrés dans le cursus commun, enfants précoces ou en difficulté scolaire, cas d'allongement ou de raccourcissement de la durée de présence dans un cycle,... Il faut donc que l'enseignant puisse s'adapter à une multiplicité de publics, en termes d'âge, d'origine sociale, de localisation géographique, d'appartenance culturelle, de capacités physiques et intellectuelles, de compétences acquises. La confrontation à une telle variété dans les conditions d'exercice de la profession peut être ressentie comme stimulante ou enrichissante, mais elle génère aussi des difficultés qu'il serait imprudent d'ignorer - notamment si l'on interroge les modalités de formation dans leur adéquation à cette plasticité requise de l'enseignant sur le terrain.
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