|
Soumis par brown le 07 novembre 2012 traduction PROVISOIRE par Pierre Stouff avec l'aide de Google translation |
|||||
Pourquoi la méiose se passe-t-elle si souvent mal ? Et quelles en sont les conséquences ? |
Lors d'une fête de village,
au-delà des autos tamponneuses et des stands de barbe
à papa, le front d'un enfant se plisse sous la
concentration. Il fait de son mieux pour accrocher un
poisson en bois flottant dans un étang en plastique,
à l'aide de l'aimant à
l'extrémité de sa canne à pêche.
Figez la scène, rembobinez toutes les étapes
du développement de l'enfant, passez l'instant
où le spermatozoïde a fécondé
l'ovocyte, jusqu'au moment où l'ovocyte
lui-même a été formé, et vous
trouverez un phénomène qui ressemble à
cette pêche à la ligne. La différence,
comme les scientifiques du Laboratoire européen de
biologie moléculaire ( EMBL; voir encadré )
l'ont constaté, c'est que les enfants brandissant
leurs aimants sont probablement des pêcheurs plus
efficaces que la machinerie cellulaire des ovocytes (
Kitajima et al, 2011. ).
|
|
||||
Lorsque la cellule uf ou ovocyte,
mûrit à l'intérieur d'un ovaire
féminin, il subit une division cellulaire
particulière appelée méiose, dans
laquelle les paires de chromosomes qu'il contient sont tous
alignées puis chacun est pêché un
à un, la moitié d'entre eux étant
expulsés. Les chromosomes sont rassemblés de
partout dans la cellule ( Mori et al., 2011 ) et sont
tirés par des fibres protéiques
appelées microtubules. Comme la canne à
pêche de l'enfant attrapant le poisson-jouet par son
aimant, un microtubule attrape un chromosome par son
kinétochore - un amas de matière
protéique et génétique situé au
centre du X formé par le chromosome.
|
Les principaux événements de la méiose pendant la maturation de l'ovocyte humain. A : Au cours des cinq premiers mois du développement d'un embryon humain de sexe féminin, toutes les cellules qui donneront les ovocytes sont formées. Dans chacune de ces cellules, après la duplication de l'ADN, les chromosomes homologues échangent du matériel génétique au cours de crossing-over. La méiose est ensuite arrêtée jusqu'à l'ovulation, et, de nouveau, la plupart des cellules aptes à donner les ovules meurent. [note du traducteur : en effet sur les quelques 7 millions de cellules sexuelles de l'ovaire à 6 mois, seul environ un million vont persister à la naissance, il a donc aussi beaucoup de "pertes" lors de la vie ftale]. B : Entre la puberté et la ménopause, au cours de chaque cycle menstruel, seules quelques cellules de futurs ovules continuent les étapes de la méiose, mais un seul arrive éventuellement à la fin du processus. Les chromosomes homologues s'alignent à l'équateur de l'ovocyte I et sont ensuite tirés à l'extérieur du plan équatorial par les microtubules. L'ovule I se divise en un ovocyte II et un globule polaire. Maintenant, les chromosomes (formés de deux chromatides) s'alignent à la fois aux équateurs du globule polaire et de l'ovocyte II, et au moment de l'ovulation, les microtubules s'y attachent. La méiose s'arrête alors jusqu'à la fécondation. C : Si la fécondation se produit, les chromatides se séparent, migrant aux deux pôles opposés de la cellule. Le globule polaire se divise en deux, l'ovocyte II se divise en un troisième globule polaire et un ovule à maturité, et la méiose est terminée. Chacune des quatre cellules filles résultantes a un matériel génétique différent. Le matériel génétique des globules polaires est mis au rebut, tandis que celui de l'ovule mature est réuni au matériel génétique du spermatozoïde fécondant afin de débuter le développement d'un nouvel embryon. Cliquez sur l'image pour l'agrandir. Image avec l'aimable autorisation de Nicola Graf |
|||||
En examinant les ovocytes de souris sous le microscope, Tomoya (Tomo) Kitajima, un scientifique de l'EMBL, a été le premier à suivre les mouvements de l'ensemble des kinétochores d'un ovocyte au cours de toutes les étapes de la division cellulaire - des 10 heures que dure le phénomène. "Nous avons pu, pour la première fois, garder la trace de tous les kinétochores au long de la division cellulaire - ainsi il n'y a donc plus un seul instant où la position de cette partie du chromosome demeure incertaine - et ceci est vraiment une avancée dans ce domaine de recherche, où les cellules sont très grandes et sensibles à la lumière, " dit Jan Ellenberg, qui dirige le groupe de recherche. |
Tomo a utilisé un logiciel qui a été développé précédemment au sein du laboratoire de Jan, ce qui lui a permis de programmer un microscope à balayage laser pour trouver les chromosomes dans l'immense espace intérieur de l'ovocyte, puis les filmer pendant la division cellulaire. "L'ovocyte est une grande cellule, mais les chromosomes se situent dans une petite partie seulement de cette cellule, celle qui nous intéressait. Donc, fondamentalement, nous avons juste du rendre nos microscopes assez intelligents pour qu'ils puissent trouver où les chromosomes étaient puis zoomer juste sur cette région, dans l'espace et le temps" explique Jan. |
|||||
|
|
Image avec l'aimable autorisation de QUO Media; source de l'image : Flickr |
||||
|
"Mais même avec ce prépositionnement, cela ne fonctionne pas très bien" explique Jan. "Nous avons vu que 90% des connexions avec les kinétochores ont été d'abord mal établies, et les microtubules ont dû libérer le chromosome et essayez à nouveau - en moyenne, cela a été fait trois fois par chromosome." |
Des scientifiques américains ont
montré que la même 'tricherie' arrive aussi
dans l'autre type de division cellulaire, celle que nos
cellules subissent quand nous grandissons ou quand les
tissus tels que la peau se régénèrent (
Magidson et al., 2011 ). Dans ce second type de division
cellulaire, appelée mitose, une cellule se divise en
deux cellules filles, chacune avec la même
quantité de matériel génétique
que la 'cellule mère', au lieu de la moitié du
matériel génétique lors de la
méiose. Mais résultats de Jan et Tomo mettent
en évidence que la pêche de chromosomes conduit
à beaucoup plus d'erreurs dans la méiose des
ovocytes que dans la mitose. Les scientifiques pensent que
la principale erreur de la méiose pourrait être
due à une différence fondamentale dans la
façon dont les microtubules pêchent les
chromosomes dans les deux types de division cellulaire.
|
||||
Image avec l'aimable autorisation de Tomoya Kitajima, l'EMBL |
|
Image avec l'aimable autorisation de Mysid; source de l'image : Wikimedia Commons |
||||
Ces résultats fournissent également aux scientifiques un détail plus précis à regarder lorsque l'on étudie l'infertilité féminine et les événements comme le syndrome de Down, qui proviennent en grande partie d'ovocytes possédant un nombre anormal de chromosomes. En montrant que de telles erreurs se produisent probablement parce que les microtubules ne parviennent pas à faire les bonnes connexions pour séparer les chromosomes correctement, Tomo et Jan ont fourni du matériel pour de futures études. En fait, Tomo est maintenant en train d'étudier pourquoi ce processus d'essais-erreurs est encore plus sujet aux erreurs dans les ovocytes plus âgés. Si lui ou d'autres peuvent repérer où les mécanismes de correction d'erreur échouent dans les cellules plus âgées, cela pourrait être un jour le point de départ pour d'applications médicales afin d'aider les microtubules à améliorer leur technique de pêche. Peut-être que le secret pour contrer l'infertilité liée à l'âge est de rendre la pêche des microtubules aussi efficace que celle des enfants avec leurs aimants-jouets. |
||||||
Image avec l'aimable autorisation de Tomoya Kitajima, l'EMBL
EMBL est membre de l'EIROforum w2, l'éditeur de Science in School . |
Rendre les microscopes plus intelligents Le logiciel que Tomo utilisé pour trouver et filmer les chromosomes au cours de la division cellulaire était un préambule. Depuis lors, en collaboration avec une autre équipe à l'EMBL dirigée par Rainer Pepperkok, le groupe de Jan a mis au point un programme plus complexe, capable de davantage de prouesses dans l'automatisation. Appelé Micropilot, le nouveau logiciel analyse les images à basse résolution prises par un microscope et ne trouve pas seulement les chromosomes, mais aussi n'importe quelle structure que le scientifique lui a appris à rechercher. Une fois Micropilot a identifié la cellule ou la structure à laquelle les scientifiques s'intéressent, il démarre automatiquement le microscope pour l'expérience. Cela peut être un simple enregistrement de vidéos à haute résolution en accéléré ou une utilisation complexe des lasers pour interférer avec les protéines marquées par fluorescence avec enregistrement des résultats. Le logiciel est une aubaine pour les études de biologie des systèmes, car il permet d'obtenir davantage de données à un rythme plus rapide. Grâce à son débit élevé, Micropilot peut facilement et rapidement obtenir suffisamment de données aboutissant à des résultats statistiquement fiables, ce qui permet aux scientifiques de sonder le rôle de centaines de protéines différentes au sein d'un processus biologique particulier. |
|||||
|
En savoir plus sur l'EMBL Le Laboratoire Européen de
Biologie Moléculaire (EMBL) w
1 est l'une des institutions de
premier plan de recherche au monde, dédié
à la recherche fondamentale dans les sciences de la
vie. EMBL est international, novateur et interdisciplinaire.
Ses employés de 60 nations viennent d'horizons
différents comme notamment la biologie, la physique,
la chimie et l'informatique, et collaborent à la
recherche qui couvre tout le spectre de la biologie
moléculaire.
|
|||||
Sonia Furtado Neves est née à Londres, au Royaume-Uni, et a déménagé au Portugal à l'âge de trois ans. Pendant ses études pour un diplôme en zoologie à l'Université de Lisbonne, elle a travaillé au département de l'éducation du Zoo de Lisbonne ; là, elle a découvert que ce qu'elle aime vraiment, c'est d'enseigner les sciences aux autres. Elle a donc soutenu un master en communication scientifique à l'Imperial College de Londres, et est maintenant attachée de presse à l'EMBL à Heidelberg, en Allemagne. |
Revue Cet article parle de nouvelles données scientifiques concernant la compréhension des mécanismes de la division cellulaire, à savoir la liaison des microtubules aux chromosomes lors de la mitose et de la méiose. Le niveau de précision de cet article le rend particulièrement utile pour les cours de biologie du secondaire (15 ans +), pour des sujets tels que la cytologie (mitose et méiose), la génétique (les causes et les conséquences des anomalies chromosomiques) et la reproduction (gamétogenèse et infertilité ). L'article peut également être utilisé pour lancer des discussions plus larges sur les avantages de la modélisation des phénomènes biologiques (modèles pouvant nous aider à comprendre les phénomènes) et les risques. Par exemple, dans la plupart des manuels décrivant la mitose et de la méiose, les chromosomes sont représentés comme de grandes structures. Cela peut conduire les élèves à croire que les chromosomes sont facilement observables dans n'importe quel type de cellules. Cependant, comme cela est clairement précisé dans l'article, ce n'est pas le cas. Enfin, l'article montre comment les efforts déployés dans un groupe de recherche pourraient bénéficier à d'autres domaines de recherche, tout en mettant en évidence la relation synergique entre la science et la technologie. Betina da Silva Lopes, Portugal |
|||||
Lisez toutes les articles de l'EMBL liés dans Science in School. Références Kitajima TS, Ohsugi M, Ellenberg J (2011) Complete kinetochore tracking reveals error-prone homologous chromosome biorientation in mammalian oocytes. Cell 146(4): 568-81. doi: 10.1016/j.cell.2011.07.031 Magidson V et al. (2011) The spatial arrangement of chromosomes during prometaphase facilitates spindle assembly. Cell 146(4): 555-67. doi: 10.1016/j.cell.2011.07.012 Mori M et al. (2011) Intracellular transport by an anchored homogeneously contracting F-actin meshwork. Current Biology 21: 606-61. doi: 10.1016/j.cub.2011.03.002 A freely available and simply written explanation of this research is available in the EMBL annual report: EMBL (2012) Neat nets. In EMBL Annual Report 2011/2012 pp 86-88. Heidelberg, Germany: European Molecular Biology Laboratory. www.embl.de/aboutus/communication_outreach/publications Schuh M, Ellenberg J (2007) Self-organization of MTOCs replaces centrosome function during acentrosomal spindle assembly in live mouse oocytes. Cell 130(3): 484-98. doi: 10.1016/j.cell.2007.06.025 A freely available and simply written explanation of this research is available in the EMBL annual report: EMBL (2008) Push me, pull you. In EMBL Annual Report 2007/2008 pp 46-50. Heidelberg, Germany: European Molecular Biology Laboratory. www.embl.de/aboutus/communication_outreach/publications Liens Internet w1 - Pour davantage d'informations sur l' EMBL, voir le site de l'EMBL. w2 - l'EIROforum est issu de la collaboration de 8 des plus grandes organisations de recherche inter-gouvernementales d'Europe, qui fusionnent leurs ressources, leurs moyens et expertise afin d'aider la recherche en science en Europe a atteindre sont potentiel maximal. Au sein de ses activités d'éducation et de communication, l'EIROforum publie Science in School. Ressources Regardez une vidéo des microtubules poussant les chromosomes dans leur position dans le plan équatorial. |