PARTIE
1 (8 points) - REPRÉSENTATION VISUELLE
De récentes publications semblent indiquer que le manque
d’exposition quotidienne à la lumière naturelle
pourrait accroître le risque de défaut visuel chez
l’enfant.
On cherche à comprendre l’impact de l’exposition
à la lumière naturelle sur la qualité de la vision.
Document 1 : Éclairement et croissance de l’œil
Document
1a : Rôles des cellules rétiniennes
D’après
Sciences et vie n°1173 , juin 2015
Document 1b : Niveau d’éclairement et croissance de
l’œil
À partir d’études épidémiologiques, Ian
Morgan, chercheur à l’Université nationale
d’Australie à Canberra, estime qu’une exposition
d’au moins trois heures par jour à des niveaux de
lumière d’au moins 10 000 lux assure une croissance normale
de l’œil chez l’enfant.
D’après
http://www.nature.com
Document 2 : Étude de la croissance de l’œil
chez l’enfant en fonction de l’éclairement
Des chercheurs ont étudié la croissance de l’œil
durant 6 mois chez deux groupes d’enfants norvégiens,
âgés de 6 à 14 ans, soumis à des
éclairements différents. Ils ont mesuré le
diamètre antéropostérieur de l’œil (voir
schéma) et ont calculé la variation de ce diamètre.
Durée
d’exposition à un niveau de lumière de 10 000
lux |
Inférieure
à 3 h par jour |
Supérieure
à 3h par jour |
Variation
du diamètre antéropostérieur (d) de
l’œil
|
+
0,19 mm |
+
0,12 mm |
D’après
un article publié dans la revue Ophtalmology
Document 3 : Niveaux d’éclairement
Situation |
Niveau
d’éclairement (en lux) |
Plein
soleil, à midi, au sol |
100
000 |
À
l’ombre d’un arbre, au sol |
2
000 à 10 000 |
Pleine
lune, au sol |
0,25 |
Bureau |
400
à 600 |
Habitation |
150
à 300 |
Rue
éclairée, au sol |
20
à 50 |
D’après
INRS
COMMENTAIRE RÉDIGÉ :
Expliquer comment le manque d’exposition à la
lumière naturelle peut conduire chez un enfant à un
défaut visuel que l’on nommera et décrira
(schéma(s) d’optique à l’appui).
Vous développerez votre argumentation en vous appuyant sur les
documents et vos connaissances (qui intègrent, entre autres, les
connaissances acquises dans les différents champs
disciplinaires).
Essai
de corrigé personnel
Remarque liminaire
Ce sujet est intéressant scientifiquement et repose sur le fait
que, si l'on ignore les causes exactes de la myopie, on pense que cette
anomalie visuelle repose à la fois sur des facteurs
génétiques et environnementaux. L'idée
d'étudier expérimentalement le rôle des rayons
ultraviolets (solaires) sur le développement des yeux chez les
jeunes fait partie de cette quête de facteurs environnementaux
quantifiables. Un article de référence en anglais est
disponible à l'adresse: http://iovs.arvojournals.org/article.aspx?articleid=2168106.
L'exposition au soleil est mesurée indirectement à l'aide
de la méthode "Conjunctival ultraviolet
autofluorescence" (conjonctival UVAF) qui estime, à
partir de photographies en fluorescence l'exposition de l'œil aux
UV solaires au cours de la vie. Le lien entre myopie et durée de
l'exposition aux UV solaires est statistique.
Si l'idée est certes passionnante, je crains que le sujet ne
s'avère totalement abscons pour les élèves, tout
comme il est resté bien trop mystérieux pour moi,
étant donné le peu de données scientifiques
fournies (j'ignore tout des étapes et modalités de
la croissance de l'œil chez l'enfant, mais je sais que les
déformations de le myopie sont souvent associées
à des déséquilibres de croissance maxillaires et
crâno-faciaux étudiés notamment par Anne
Dambricourt Mallassé).
Le document 1
(1a et 1b) affirme un lien entre exposition à la lumière
solaire et la croissance normale de l'œil. Le temps minimum
d'exposition pour bénéficier d'une croissance normale est
de 3 heures quotidiennes avec une intensité supérieure
à 10.000 lx (le sigle pour le "lux" est "lx", donc soit on
écrit "dix mille lux", soit on écrit "10.000 lx"). Le
rôle de la lumière serait de stimuler la production de
dopamine par les cellules nerveuses rétiniennes (neurones) en
réponse à la stimulation des cellules
photoréceptrices (cônes et bâtonnets). La dopamine
(un neurotransmetteur pour ceux qui se souviendraient du nom) agirait de
façon mystérieuse sur les non moins mystérieux
"gènes de la croissance de l'œil", ce qui induirait un
œil non déformé.
D'après le document 2 le diamètre
antéropostérieur de l'œil est un bon marqueur de la
myopie. Trop grand, il indique un œil trop allongé et donc
myope, selon le schéma habituel :
Une exposition à la lumière solaire, de plus de 10.000 lx
et inférieure à 3h par jour, conduirait non pas à
la myopie, mais à une
plus grande variation du diamètre
antéropostérieur de l'œil, dont les valeurs
les plus élevées sont relevées chez les myopes. Par
contre, les jeunes dont l'exposition au soleil a été
supérieure à 3h par jour présentent une moins
grande variation du diamètre antéropostérieur et
donc moins de cas possibles de myopie. On peut donc faire un lien entre
une plus grande variation du diamètre
antéropostérieur et l'augmentation des cas de myopie, sans
pour autant que la faible exposition au soleil soit un facteur qui
provoque la myopie.
Les statistiques sont un outil délicat.
Le niveau "seuil" de 10.000 lx que l'on relève dans les documents
correspond à un éclairement assez fort : soit à
l'ombre, dans le cas où le soleil est au zénith, soit en
plein soleil aux premières et dernières heures du jour
(document 3). Ce qui signifie que, quelle que soit la latitude où
habite l'enfant, le niveau seuil de 10.000 lx peut être atteint
dès que l'on a une activité à l'extérieur,
même s'il est certain que ce seuil sera bien plus facilement
atteint aux basses latitudes qu'aux hautes latitudes.