PARTIE
3 (6 points) - NOURRIR L’HUMANITÉ
La chaîne du froid
L’utilisation de la réfrigération ou de la
congélation pour assurer la conservation des denrées
alimentaires préserve les qualités organoleptiques mais
requière une parfaite maîtrise de la chaîne du froid,
garantissant une température inférieure à +2°C.
On s’intéresse à la conservation des aliments par le
froid.
Document 1 : Classification
des micro-organismes en fonction de leur température de
croissance
Catégories
de micro-organismes |
Température
de croissance |
minimale |
optimale |
maximale |
Mésophiles
Psychrotrophes
Psychrophiles |
5
à 10°C
-5°C
-15°C |
30
à 37°C
20 à 25°C
5 à 10°C |
40
à 43°C
35°C
20°C |
D’après
« Cours de microbiologie générale », A.
Meyer, J. Deiana, H. Leclerc
Document 2 : Croissance et compétition entre micro-organismes
Les diverses populations de micro-organismes entrent en
compétition pour l’utilisation d’une source de
nourriture. La réfrigération permet le
développement dans les aliments, de micro-organismes supportant
les faibles températures, d’autant plus que
l’inhibition des autres micro-organismes leur offre une
quantité de nourriture plus importante.
Document 3 : Micro-organismes pathogènes et conservation des
aliments
La plupart des micro-organismes pathogènes pour l’homme et
présents dans les aliments sont mésophiles.
Néanmoins certains sont psychrotrophes, ce qui signifie
qu’ils peuvent s’adapter à des températures
proches de 0°C.
D’après
ANSES (agence nationale de sécurité sanitaire)
QUESTIONS :
À l’aide des documents et de vos connaissances,
répondre aux questions suivantes.
Question 1 :
Expliquer l’intérêt des basses
températures dans la conservation des aliments.
La plupart des
microorganismes pathogènes sont mésophiles
(c'est-à-dire qu'ils se développent à des
températures qui oscillent entre 5°C au minimum et 43°C
au maximum. Dans ce cas le froid d'un réfrigérateur
(+4°C habituellement, même si dans ce sujet on conseille
+2°C pour la chaîne du froid) suffit à ralentir
et même stopper leur croissance. Cependant il ne
les tue pas. La congélation, qui atteint
habituellement -18°C ne les tue pas non plus, mais bloque
totalement leur croissance. On empêche donc le
développement de bactéries pathogènes au froid du
réfrigérateur, même si les autres organismes, qui
eux sont adaptés au froid, peuvent en profiter.
Pour les organismes psychrotrophes (qui s'adaptent
à des températures de l'odre de 0°C) et ceux qui
sont psychrophiles (qui se résistent et se
développent entre -15 et 20°C), le froid d'un
réfrigérateur est insuffisant à freiner leur
développement. Mais ils restent peu nombreux, notamment pour
les fruits et légumes cultivés sous nos latitudes.
Il faut souligner que ces méthodes préservent au moins
partiellement les qualités organoleptiques de nombreux aliments
(plus l'aliment contient d'eau, moins il se congèle bien et
moins bien il se conserve au réfrigérateur : par exemple
la tomate se conserve mieux à l'air libre).
Question 2 :
On s’intéresse aux conséquences de la
décongélation sur les micro-organismes.
Recopier sur la copie la proposition exacte.
Lors de la décongélation d’un aliment, les
micro-organismes pathogènes :
A.
peuvent se multiplier aux dépens de bactéries
mésophiles, avec lesquelles ils sont en compétition.
B.
peuvent se multiplier à condition que la température
soit comprise entre 20 et 25°C.
C.
sont inhibés si les températures restent
inférieures à 5°C.
D.
sont inhibés par la croissance de bactéries
mésophiles, avec lesquelles ils sont en compétition.
Réponse
A ou peut-être D.
La différence entre les affirmations A et D est peu nette, il
s'agit d'une compétition pour la nourriture, mais pourquoi pas
d'une inhibition de la croissance de l'autre population (inhibition
indirecte) ?
Lors
de la décongélation, toutes les bactéries
mésophiles peuvent se développer, alors que les
bactéries psychrophiles sont petit à petit
inhibées (ce qui concerne certaines bactéries
pathogènes psychrotrophes). Comme les bactéries
pathogènes sont habituellement mésophiles, elles peuvent
aussi se développer et entrent donc en compétition avec
les autres bactéries mésophiles présentes sur
l'aliment.
Question 3 :
Expliquer le conseil donné aux consommateurs disant de
« ne jamais consommer de produits décongelés puis
recongelés ».
À la suite de la décongélation, l'aliment
décongelé présente une plus grande
quantité de bactéries, notamment psychrophiles, que
lorsque l'aliment était frais. Lorsqu'on le congèle
à nouveau ces populations sont figées par le froid. Lors
d'une nouvelle décongélation la croissance de ces
populations, dont certaines correspondent à des
bactéries pathogènes, est donc plus rapide du fait du
nombre d'individus (la croissance des populations bactériennes
est exponentielle : si chaque bactérie se
divise en 20 min, au bout d'une heure on en a 23 = 8
individus, en deux heures 26= 64, en 10 heures 230=
1.073.741.824 bactéries !!!!).