PARTIE 3 (6 points) - FÉMININ – MASCULIN
Monsieur et madame X essayent d’avoir un enfant sans succès
depuis plus de deux ans. Ils décident d’aller consulter un
gynécologue. Lors de son entretien avec madame X, le
spécialiste apprend que ses cycles menstruels sont très longs
et constate qu’elle présente une acné prononcée.
L’ensemble de ces éléments l’oriente vers un
éventuel syndrome des ovaires polykystiques. En revanche, le
spermogramme de monsieur X ne révèle aucune anomalie.
On cherche à comprendre l’origine de l’infertilité
du couple.
Document 1 : le syndrome des ovaires polykystiques
Le syndrome des ovaires polykystiques touche environ 10 % des femmes.
Grâce aux échographies, on visualise des follicules
n’arrivant pas à maturité et s’accumulant en
périphérie dans les ovaires.
Un follicule est un ensemble de cellules contenant un ovocyte (futur ovule).
Lorsque la taille du follicule est supérieure à 18 mm, il a la
capacité de libérer l’ovocyte mature dans les voies
génitales.
Le syndrome des ovaires polykystiques se manifeste par la présence
d’au moins 12 follicules de 2 à 9 mm dans chaque ovaire et une
raréfaction voire une absence d’ovulation associée
à de longs cycles menstruels. Les ovocytes contenus dans ces
follicules immatures sont inaptes à la fécondation.
Au niveau hormonal, on constate une concentration anormalement
élevée de testostérone, une très faible
production de progestérone et une forte concentration d’hormone
lutéinisante (LH) en début de cycle. Ces taux d’hormones
sont responsables de l’apparition d’acné et d’une
augmentation de la pilosité.
Source :
http://www.ibs-corata.org
Document 2 : échographie des ovaires au 13ème jour du
cycle menstruel
Remarque : chaque structure sombre identifiable dans l’ovaire
correspond à un follicule.
Sources
: d’après Medicana International Hospital et
échographie endovaginale Doppler couleur en gynécologie
– obstétrique
Document 3 : dosages hormonaux
QUESTIONS : À
l’aide des connaissances et des documents, répondez aux
questions suivantes.
Question 1 :
D’après les résultats des examens
médicaux de madame X, indiquer les éléments qui
confirment le diagnostic du gynécologue.
Le diagnostic proposé
est un syndrome des ovaires polykystiques. À l'échographie "on
visualise des follicules n’arrivant pas à maturité
et s’accumulant en périphérie dans les ovaires"
(doc 1). Effectivement (doc 2) l'échographie ovarienne de Mme X
révèle, au moins pour un ovaire, l'absence d'un follicule
mûr de grande taille (follicule de De Graaf) de diamètre
supérieur à 1,8 cm) et la présence de petits
follicules tertiaires (plus d'une dizaine sur la coupe, le chiffre 12
étant nécessaire au diagnostic... il suffit pour cela de
déplacer la sonde pour observer les plans inféreiuers et
supérieurs...) repérables par leur cavité
folliculaire (diamètre inférieur à 1 cm - 2 à
9 mm selon le doc 1) remplie de liquide folliculaire qui apparaît en
noir à l'échographie. Les nombreux follicules tertiaires de
Mme X sont donc clairement immatures et ne peuvent ovuler.
Du point de vue hormonal, on recherche une concentration anormalement
élevée de testostérone et de LH en début de
cycle, une faible concentration de progestérone. Ces variations
hormonales ont pour conséquence de l'acné et une
augmentation de la pilosité. L'acné prononcée (l'acné
est un nom féminin) est un symptôme que
présente Mme X. Le concentrations hormonales de Mme X sont aussi
compatibles avec le diagnostic : testostérone = 1 ng.mL-1
en début de cycle, supérieure à 0,8 ng.mL-1
considérée comme la limite
supérieure des concentrations normales; taux de LH
élevé en début de cycle (14 UI.L-1
>> 2-7 UI.L-1) et progestérone quasi nulle.
Pour chaque question ci-dessous, reportez sur votre copie le
numéro de la question et associez-y la lettre correspondant
à la proposition exacte. Enfin
des économies de papier !!!
Question 2 :
On s’intéresse à la cause de l’absence
d’ovulation constatée chez madame X.
L’absence d’ovulation vers le 14ème jour chez
madame X s’explique par :
A. une concentration de testostérone insuffisante.
B. une concentration en LH trop forte vers le 14ème jour.
C. une absence de pic de LH vers le 14ème jour.
D. un follicule d’une taille supérieure à 18 mm vers le
14ème jour.
Réponse C.
La présence de testostérone chez la femme peut surprendre
certains élèves qui ne sauraient pas que l'œstradiol
(un œstrogène) est produit par les cellules folliculaires
à partir de la testostérone (activité de type
aromatase - voir TP de 1eS hormones
stéroïdes) elle-même produite par les cellules des
thèques du follicule.
Vous devez savoir que l'ovulation est sous la dépendance du pic de
LH vers le 14e jour du cycle, lui-même sous la dépendance de
l'augmentation des œstrogènes en fin de phase folliculaire
(10e-14e jour) par rétrocontrôle positif.
Question 3 :
On s’intéresse à la technique de procréation
médicalement assistée la plus adaptée à ce cas
clinique.
En considérant les troubles que présente madame X, la
solution la plus adaptée pour l’aider à avoir un
enfant serait :
E. le dépôt de spermatozoïdes du conjoint dans son
utérus.
F. le dépôt de spermatozoïdes d’un donneur dans son
utérus.
G. une stimulation du développement des follicules suivie d’une
stimulation de l’ovulation.
H. une injection de LH au 15ème jour.
G semble la seule réponse
appropriée, même si elle est peu détaillée.
E et F ne servent à rien, car il n'y a pas de barrière au
niveau du col de l'utérus...
H reste insuffisante. Le concepteur du sujet à chois de parler du
15e et non du 14e jour pour que les élèves évitent de
choisir cette réponse, car le pic du 14e jour provoque bien
l'ovulation, MAIS sur des follicules mûrs, ce qui n'est pas le cas
ici. Les nombreux follicules tertiaires sont immatures et ne peuvent
fournir l'ovocyte II (ou "ovule"). Le développement des follicules
tertiaires est sous la dépendance de la FSH principalement (ce
développement lent dure environ 200j et les 14 derniers jours
correspondent au recrutement d'un seul follicule parmi les quelques
follicules qui ont ateint le stade tertiaire)..
Étant donné que la
cause du syndrome reste inexpliquée pour les
élèves, toute question sur l'idée d'un traitement
devrait être bannie. On aurait pu poser la question de la
façon suivante "Pensez-vous qu'un des actes suivants puisse
pallier à l'infertilité de Mme X ?"
Le terme de PMA est inadapté, même fort employé - du
fait qu'il désigne le plus souvent des techniques lourdes et
contestables de fécondation in vitro -, il s'agit juste d'une
aide médicale à la procréation, tout à fait
justifiée ici. Le sigle AMP est préférable : Aide
Médicale à la Procréation.