PARTIE
1 (8 points)
- NOURRIR
L’HUMANITÉ
Une
salière
sur la table
est-elle bien
utile ?
Même si le
sel est
indispensable
à notre
organisme, il
peut se
révéler
dangereux quand
il est
consommé
en excès.
Le sel peut
entraîner
de
l’hypertension
artérielle
et des maladies
cardiovasculaires.
L’Organisation
Mondiale de la
Santé
(OMS) recommande
de ne pas
dépasser
le seuil moyen
de 5 g par jour.
Document
1
Document
1a : recette
de fumage de
poisson
1-
Mélanger
sel et sucre
dans les
proportions de
¾ de sel
pour ¼ de
sucre. Ajouter
des
épices
à
marinade
(laurier, thym,
aneth,
coriandre,
graine de
moutarde…etc).
2- Frotter les
filets avec ce
mélange.
3- Placer les
filets (peau
dessous) sur des
grilles et
laisser reposer
(environ 2h30
par kg de
poisson).
4- Laver les
filets à
grandes eaux,
les essuyer avec
un linge et
laisser
sécher
à
l’air
libre 1h30
à 2h00.
5- Fumer pendant
3 à 7
heures.
Document
1b : la
technique de
conditionnement
sous vide
But
:
Modifier
l’environnement
d’un
aliment pour le
rendre
défavorable
au
développement
microbien
(privation de
dioxygène).
Technique
:
Conditionner
l’aliment
sous emballage
étanche
à
l’air et
aux
micro-organismes,
puis faire le
vide
d’air.
Avantages :
Assure une bonne
qualité
hygiénique
des produits.
Prolonge la
durée de
vie des
produits.
Inconvénients
:
Nécessite
quand même
la chaîne
du froid de 0
°C à
+ 4 °C afin
d’éviter
le
développement
des
bactéries
anaérobies.
Source
:
d’après
biotechno.org
(consulté
le 20
septembre
2017)
Document
2 : Listeria
monocytogenes
Le saumon
fumé
à froid
peut être
considéré
comme un aliment
à risque
vis-à-vis
de la
listériose,
maladie rare
mais très
dangereuse pour
les personnes
à
système
immunitaire
affaibli.
Listeria
monocytogenes
(L.
monocytogenes)
est la
bactérie
responsable de
cette maladie.
Elle est
naturellement
présente
à la
surface du
saumon
fumé
à des
concentrations
de l’ordre
de quelques
dizaines
d’ufc/g
(unités
formant colonie
par gramme).
Cette
concentration
est stable
pendant une
semaine si le
poisson est
conservé
au froid
(vitesse de
croissance
inférieure
à 1,2
ufc/h à 4
°C et de 2,3
ufc/h à
20 °C). Le
seuil
réglementaire
au-delà
duquel les
denrées
sont
considérées
comme impropres
à la
consommation est
fixé
à 100
ufc/g. La
bactérie
Listeria
monocytogenes
n’utilise
pas le
dioxygène
de l’air
pour son
métabolisme.
Source
:
d’après
http://agriculture.gouv.fr
(consulté
le 25 juillet
2017)
Document
3 :
l’activité
de l’eau
La conservation
des aliments, la
stabilité
des couleurs, du
goût, la
teneur en
vitamines,
l’arôme,
la formation
éventuelle
de moisissures
et la croissance
des microbes
sont directement
influencés
par la valeur
d’une
grandeur
nommée
«
activité
de l’eau
» et
notée aw
(activity of
water).
L’activité
de l’eau
peut être
définie
comme la
proportion
d’eau
disponible pour
les
réactions
biologiques et
donc la
croissance des
micro-organismes.
L’activité
de l’eau
s’exprime
par un nombre
sans dimension
compris entre 0
et 1.
La diminution de
l’activité
de l’eau
dans les
aliments est une
méthode
usuelle pour la
conservation des
aliments. Le sel
est avec
d’autres
composés
(comme le sucre)
un des
principaux
constituants qui
réduit
l’activité
de l’eau
des aliments.
Evolution du
nombre de Listeria
monocytes
au cours du
temps pour
deux
activités
de l’eau
différentes
D’après
: www.anses.fr
(consulté
le 25 juillet
2017)
COMMENTAIRE
RÉDIGÉ
:
Montrer
que la
recommandation
actuelle de
diminution du
taux de sel
dans les
aliments
n’est
pas sans
risque
sanitaire en
ce qui
concerne le
saumon
fumé et
justifier
l’intérêt
d’associer
la
chaîne
du froid et le
conditionnement
sous vide pour
limiter le
salage.
Vous
développerez
une
argumentation
en vous
appuyant sur
les documents
et vos
connaissances
(qui
intègrent,
entre autres,
les
connaissances
acquises dans
les
différents
champs
disciplinaires).
Éléments
personnels de
correction
Je
ne vois pas
où le
concepteur du
sujet veut
aller. Il n'y
a pas de
chiffres sur
les
quantités
de sel
contenues dans
les aliments,
dans le
sang...
comment
raisonner sur
des
affirmations
vagues non
étayées.
La
recommandation
de l'OMS est
de ne pas
dépasser
le seuil moyen
de 5g de sel
consommé
par jour.
Or la
consommation
d'une portion
de saumon
fumé,
qui a
été
salé
avant fumage,
ou de jambon
fumé,
lui aussi
salé
pour assurer
la
conservation
pendant le
séchage,
suffit
à
dépasser
ce seuil. On
doit donc
considérer
que le chiffre
de la
recommandation
est à
considérer
comme une
moyenne sur
une plus
longue
période.
En effet, il
est difficile
- voire
impossible-
de se passer
de sel pour la
conservation
des aliments,
même
s'il est
peut-être
possible d'en
diminuer
l'utilisation
afin de faire
diminuer les
risques
d'hypertension
et de maladies
cardiovasculaires.
Le saumon
fumé
est
salé
(et
aromatisé)
pendant 2h30 (selon
la recette
fournie, mais
si vous avez
déjà
fait un
gravlax vous
savez que la
marinade
salée
doit agir
environ 24h au
frais) avant
fumage. Ce
n'est pas le
fumage
qui conserve (pour
ce que j'en
sais),
sauf en ce
qu'il permet
le
séchage
des muscles,
c'est le
salage
qui
empêche
le
développement
de nombreuses
bactéries
(et favorise
le
développement
de "bonnes
bactéries"
comme les
bactéries
lactiques). [Je
ne sais pas
l'intérêt
et le
rôle du
rapport
sel/sucre
utilisé.]
Le
salage
réduit
l'activité
de l'eau
disponible.
En effet,
l'activité
de l'eau
dépend
de la
concentration
en
éléments
dissous dans
cette eau. La
courbe du
document 3
nous montre
que pour une
activité
diminuée
de 0,005/0,97
soit un peu
moins de 5% on
observe que la
limite des 100
ufc/g (qui
détermine
la
possibilité
de consommer
le poisson cru
froid avec des
colonies de L.
monocytogenes)
est atteinte
en 32 jours au
lieu de 25
jours. La
croissance
bactérienne
est sans aucun
doute
ralentie. Mais
comme on ne
connaît
pas ici les
quantités
de sels
utilisées
ni les valeurs
de la
diminution
d'activité
liée au
salage et au
sucrage,
comment
conclure ?
L'utilisation
du froid
ralentit aussi
la croissance
bactérienne.
Les chiffres
donnés
dans le
document 2
pour L.
monocytogenes
indiquent que
l'utilisation
du
réfrigérateur
(4°C) par
rapport
à la
température
extérieure
(20°C)
permet de
faire passer
la croissance
de 2,3
à 1,2
ufc/h. Sachant
que la
contamination
naturelle des
poissons est
de l'ordre de
quelques
dizaines d'ufc
(prenons 30
ufc), il
faudra donc
100-30/1,2
heures pour
que la limite
de
consommation
soit atteinte;
soit 700/12 h
soit une
durée
de l'ordre de
2 jours et
demi. Alors
que si la
conservation
avait leu
à
20°C, la
durée
de
conservation
aurait
été
de 700/23 h,
soit moins
d'un jour et
demi.
[les
élèves
n'ont pas de
calculette
à leur
disposition au
bac !!! et
n'aiment pas
les calculs].
L'utilisation
de la
conservation
sous-vide est
aussi une
alternative au
salage.
Cette
méthode
permet
d'éviter
l'oxydation
naturelle des
aliments et
empêche
le
développement
des organismes
aérobies
(qui utilisent
le peu d'air
disponible,
puis meurent).
On notera que
L.
monocytogenes
est une
bactérie
qui n'utilise
pas le
dioxygène
de l'air
(anaérobie)
: la mise sous
vide
n'empêche
donc pas son
développement.
La solution
alternative au
salage est
donc de
combiner le
froid et la
mise sous vide
d'air des
aliments.
Je
suis un
fervent
partisan des
méthodes
de
fermentation
naturelles. Le
gravlax et le
corned-beef en
sont des
exemples pour
des aliments
d'origine
animale. Ce
sont les
bactéries
lactiques qui
fermentent
l'aliment et
se
développent
en
empêchant
les souches
pathogènes
de se
développer.
Cependant, il
est clair que
la
fermentation
lactique se
fait en milieu
salin,
justement pour
sélectionner
les bonnes
souches.