PARTIE 1 : « REPRÉSENTATION
VISUELLE » (8 points)
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La couleur des poissons change-t-elle avec la profondeur ?
Pierre, préparant le niveau 3 de plongée sous-marine pendant ses vacances,
doit réaliser des plongées à des profondeurs allant jusqu’à 60 m.
Lors de ses premières plongées en profondeur, il constate, avec surprise,
qu’entre 10 m et 30 m de profondeur, les poissons et les végétaux
lui paraissent bleu-vert. De plus, il précise qu’à des profondeurs
plus importantes (60 m), là où l’intensité lumineuse (mesurée en
lux) est inférieure à 100 lux, il n’a plus aucune perception des
couleurs.
On cherche à comprendre l’évolution de la perception des
couleurs par Pierre lors de sa plongée.
Document 1 : éclairement en fonction de la
profondeur pour certaines couleurs
On mesure l’éclairement reçu par un capteur placé à différentes
profondeurs pour trois longueurs d’onde.
Pour chaque longueur d'onde, on détermine à différentes profondeurs le
rapport (exprimé en %) de la mesure d’éclairement sur la mesure
obtenue en surface.
Aide à la lecture du graphique : pour la couleur verte
de longueur d’onde égale à 550 nm, à 10 m de profondeur, le
capteur reçoit 60 % de la lumière arrivant à la surface.
Document 2 : sensibilité des photorécepteurs rétiniens
Pour différentes longueurs d'onde, chaque type de photorécepteur a été
soumis à une intensité lumineuse (mesurée en lux) croissante. Le
graphique représente l'intensité lumineuse minimale à partir de laquelle
le photorécepteur réagit.
Aide à la lecture du graphique : pour la longueur
d’onde égale à 550 nm, le photorécepteur C3 réagit pour une
intensité lumineuse supérieure à 103 lux.
Dans les conditions de sa plongée Pierre reçoit une lumière d'intensité
de :
− 104 lux à 30 m de profondeur,
− 102 lux à 60 m de profondeur.
Document 3 : le cercle chromatique
COMMENTAIRE REDIGÉ
Lors de son entraînement à 60 m de profondeur, Pierre pêche un
poisson, qui lui semble gris. Lors de sa remontée, il constate
qu’à la profondeur de 30 m, le poisson lui apparait de couleur
bleue tandis qu’à la surface il est de couleur magenta.
Expliquer l’évolution de la perception des couleurs du
poisson par Pierre au cours de sa plongée.
Vous développerez votre argumentation en vous appuyant sur les
documents et vos connaissances (qui intègrent entre autres les
connaissances acquises dans différents champs disciplinaires).
Éléments de
correction
L'intensité
lumineuse (en candela : cd) n'est pas équivalente à
l'éclairement : flux lumineux reçu par une surface (en lux
: lx). Mais la distinction de ces deux grandeurs n'est pas
essentielle ici.
Avec la profondeur la lumière est absorbée par
l'eau et l'éclairement diminue. Mais l'absorption du
rayonnement lumineux par l'eau n'est pas la même pour toutes les
longueurs d'onde et le rapport entre les différentes longueurs
d'onde est différent selon la profondeur à laquelle
l'observateur se trouve. Les longueurs d'onde les plus
élevées sont les plus absorbées au fur et à
mesure que la profondeur augmente.
Ainsi les objets VUS (perçus) à différentes
profondeurs qui sont non pas des sources lumineuses, mais qui sont
éclairés par la lumière en provenance de la
surface, sont éclairés par une lumière dont le
spectre est modifié (moins de longueurs d'ondes
élevées); leurs couleurs apparentes - à la
profondeur d'observation - sont donc modifiées.
L'exemple du poisson de Pierre est significatif : De couleur rouge en
surface (éclairé par l'ensemble du spectre lumineux
solaire), il perd une grande partie de sa composante de grande longueur
d'onde à 30 m (20% à 550 nm et plus de 85% à 450 nm
- doc 1) et apparaît bleu (le bleu-vert-cyan) est à
l'apposé du rouge dans le cercle chromatique (si le rouge est
absorbé c'est la couleur complémentaire qui est
perçue - doc 3).
À 60 m, le rouge et le vert sont presque tous les deux
entièrement absorbés et seul le bleu domine (doc 3). Comme
il n'y a plus de différentes longueurs d'onde perçues par
l'œil, le poisson rouge apparaît gris. En effet l'œil
perçoit toujours des différences. Mais ce qui compte
surtout à cette profondeur c'est l'éclairement qui est
inférieur à 100 lx. Avec cette instensité
lumineuse, seuls les bâtonnets sont excités.
Dans la courbe du doc 2 on précise le rôle des 4 types de
cellules visuelles de la rétine humaine. Les bâtonnets sont
sensibles aux faibles éclairements (dès 1 lx), mais ne
permettent pas de distinguer de couleurs (une courbe d'absorption qui
couvre tout le spectre visible). Alors que les cônes
(dénommés Rouge (L = large), Vert (M = médium) et
Bleu (S = small) selon la longueur d'ondre croissante de leur pic de
sensibilité, peuvent, par le décalage de leur spectre
d'absorption, permettre à l'œil de différencier les
couleurs. On notera donc qu'en-dessous d'un peu plus de 100 lx, ils ne
sont pas activés, ce qui fait que Pierre, au-delà
de 50-60 m, ne peut plus voir qu'avec ses bâtonnets et en GRIS.