EnPARTIE 1 (8 points) -
REPRÉSENTATION VISUELLE
Philippe M, jeune porte-parole de la fondation des maladies de l’oeil
:
« J’ai 19 ans et je suis atteint de la maladie de Stargardt.
Cette maladie dégénérative affecte la macula, une
région située au centre de la rétine. Il en
résulte donc une baisse progressive de la vision centrale. J’ai
reçu ce diagnostic à l’âge de 13 ans.
La baisse de ma vision a affecté mes résultats scolaires,
jusqu’à ce que j’ai accès à des ressources
adaptées, comme des manuels agrandis ou un portable pour la prise de
notes.
Avec ces outils, j’ai enfin pu suivre le même parcours scolaire
que tous les jeunes de monâge ».
Document 1 :
Document 1a : vision normale (photo A) et vision d’un individu
atteint de la maladie de Stargardt (photo B)
Document 1b : trajet des rayons lumineux dans un oeil sain lors de
la vision de loin
*macula : zone centrale de la rétine comprenant la fovéa.
Remarque : le trajet des rayons lumineux entre la cornée et le
cristallin n'est pas schématisé.
Document 2 : l’origine de la maladie
La maladie de Stargardt est une maladie génétique, qui
entraîne une perte de vision progressive.
Les cellules pigmentaires apportent des éléments vitaux aux
photorécepteurs.
Document 3 : la prise en charge pour l’amélioration du
confort visuel
Les personnes malades gardent une vision partielle qui peut être
améliorée par des aides optiques comme des lunettes
grossissantes, des loupes, des écritures avec de gros
caractères (livres, revues, cartes à jouer, cadrans,
écrans, …). Un traitement a été envisagé
en novembre 2010 par une société américaine. Elle a
reçu l’autorisation pour entreprendre des essais cliniques
utilisant des cellules souches embryonnaires humaines dans le but de traiter
la maladie de Stargardt.
Lors d’études précliniques, les chercheurs de cette
société ont d’abord conduit leurs travaux sur des rats
atteints de cette maladie en injectant des cellules pigmentaires dans les
yeux. Les résultats se sont révélés
encourageants, leur vision s’est améliorée de
façon significative et ils n’ont subi aucun effet
indésirable.
En 2012, une autre société a expérimenté la
greffe de cellules souches pigmentaires humaines sous la rétine, sur
des patientes atteintes de la maladie de Stargardt. Quatre mois plus tard,
leur vision a connu une amélioration.
COMMENTAIRE RÉDIGÉ :
Lors d’une séance de vie de classe, vous avez été
sensibilisé(e) à la question de l’accueil des
élèves en situation de handicap.
A la demande de vos camarades de classe, vous souhaitez proposer des
explications scientifiques concernant la formation des images sur la
rétine et l’origine des problèmes de vision d’un
camarade atteint de la maladie de Stargardt.
Vous souhaitez également préciser la nécessité
des mesures d’accompagnement scolaire pour lui permettre de
réussir malgré sa maladie, et l’espoir apporté
par la recherche.
Rédigez le texte sur lequel s’appuiera votre intervention
devant la classe.
Vous développerez votre argumentation en vous appuyant sur les
documents et vos connaissances (qui intègrent entre autres les
connaissances acquises dans différents champs disciplinaires).
Il serait
pour une fois judicieux de présenter un petit schéma
(même si ce n'est pas indispensable puisque l'on vous demande un
texte) d'une coupe de l'œil qui mêle les données
physiques du doc 1b et les docnnées anatomiques et histologiques
d'un document comme celui-ci en ajoutant le rôle de la
cornée comme lentille...
Ensuite, on pourrait préciser le structure de la rétine
(couche 3 ci-dessus) à partir du document 2 en précisant que
la rétine contient plusieurs couches de cellules nerveuses, dont
une couche de cellules nerveuses modifiées en
photorécepteurs, ainsi qu'une couche de cellules pigmentaires. La
choroïde (couche 2 ci-dessus) est relativement réduite, son
rôle est principalement nutritif (bien que la nutrition de la
rétine se fasse aussi beaucoup par l'intermédiaire de
l'humeur vitrée). Cette couche manque dans les légendes du
document 2. Enfin, la sclérotique (couche 1 du schéma
ci-dessus), davantage protectrice est la couche la plus externe de
l'œil.
Dans la maladie de Stargardt, et uniquement d'après les
renseignements fournis ici - du fait des tentatives de greffes de cellules
souches pigmentaires (document 3), il semblerait (malgré les
légendes difficilement compréhensibles du doc 2 par rapport
à la position de la couche pigmentaire - en effet tous les
élèves ont vu que la rétine des préparations
microscopiques se décollait au niveau de la couche de cellules
photoréceptrices dont le segment pigmentaire était
probablement plus fragile !!!) que ce soit la couche rétinienne
pigmentaire qui soit atteinte. On notera que cette maladie semble
atteindre principalement les cellules de la macula (ou tache jaune) qui
est située à l'axe optique et qui ne contient presque que
des cônes comme photorécepteurs.
La partie justifiant
l'utilisation d'aides visuelles adaptées et d'un accompagnement en
milieu scolaire est importante, même si vous ne pouvez guère
vous appuyer sur des documents précis et que cela n'a pas
grand-chose à voir avec les sciences expérimentales. Vous
savez sans doute que les enfants atteints de handicap doivent être
accueillis en milieu scolaire selon la loi, mais il est clair qu'en
pratique, cela reste l'exception.
Puisque l'on vous demande de parler de l'espoir porté par la
recherche, restez modéré dans vos expressions et
n'hésitez pas à soulever le problème éthique
posé par l'utilisation de cellules embryonnaires
prélevées sur des embryons vivants que l'on détruit
ensuite (voir ci-dessous).
Pour ceux qui souhaiteraient une information plus complète sur
l'utilisation des cellules embryonnaires
(stem cells - CSE) caricaturée ici, vous pouvez vous
référer à :
- l'article du magazine La Recherche (n°463, avril 2012 p 28,
accessible gratuitement ici).
Les greffes réalisées aux États Unis (qui auraient
été interdites en France) avaient pour but de tester
l'innocuité de la méthode, qui semble assez réelle -
et c'est une première -, mais sur seulement 2 patientes : une
atteinte de DMLA, l'autre de la maladie de Stargradt. Pour ce qui est des
résultats c'est aussi un peu léger; aucun pour la DMLA et
pour la patiente atteinte de la maladie de Stargardt on pourrait parler de
modeste amélioration puisque la patiente avant
l'opération ne voyait que les mouvements d'une main et ne pouvait
pas lire et qu'après l'opération, elle percevait les
mouvements d'un doigt et pouvait lire 5 lettres.
- une expérience commencée en 2011 et réalisée
par l'équipe de Robert Lanza (ACT : Advanced Cell Technology,
société commerciale américaine qui travaille sur les
manipulations de cellules souches embryonnaires) et dont les
résultats ont été publiés en octobre 2014 (analyse
et
références de l'article sur généthique.org).
Greffe de cellules embryonnaires (CSEh) sur 19 patients : inocuité,
amélioration dans la moitié des cas pour les 2 pathologies
(DMLA et Stargardt, problèmes secondaires dus à la
chirurgie, développement d'une cataracte dans 4 cas. Mais les
scientifiques restent divisés sur l'interprétation possible
(pas de groupe témoin), ce qui rend difficile d'attribuer aux
cellules embryonnaires les bénéfices observés.
Il
est aussi regrettable
que ce sujet présente l'utilisation des cellules
souches embryonnaires (stem cells, obtenues à
partir de la destruction
d'embryons humains vivants,
préalablement congelés puis décongelés)-
sujet qui n'est pas au programme- comme une avancée prometteuse
alors que vous savez sans doute combien ce sujet est brûlant et
que la technique présentée ici pose de graves questions
d'éthique alors que des recherches réalisées
à partir de cellules
souches induites (IPS) ou "reprogrammées" semblent
davantage prometteuses et ne posent pas de problèmes
éthiques. Pour ces questions, voir le site de généthique.org.