PARTIE 3 (6 points) - FÈMININ-MASCULIN
Madame X est une jeune femme de 26 ans qui désire un enfant
avec son conjoint et ce depuis plus de 2 ans sans succès.
Madame X n'a plus de cycle et présente des
aménorrhées (absence de règles).
Ce couple décide de consulter un centre d'Assistance
Médicale à la Procréation afin de
remédier à cette infertilité. Le spermogramme du
conjoint de Madame X se révèle normal. Les
résultats d'une échographie des ovaires, d'un bilan
hormonal sanguin de Madame X durant un mois ainsi que le traitement
préconisé par le médecin sont fournis
ci-dessous.
Document 1 : résultat de
l'échographie
L'échographie des ovaires de Madame X montre la
présence d'un stock important de follicules tous immatures
(incapables d'ovulation) mais contenant des ovules.
Document de référence : coupe d'ovaire de mammifère femelle
Document 2 : résultats d'analyses médicales de Madame X
Valeurs Hormones |
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Taux variables en fonction des phases du
cycle : |
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Taux variables en fonction des phases du
cycle : |
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Taux variables en fonction des phases du
cycle : |
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Document 3 : traitement de Madame X
Le médecin prescrit la pose d'une pompe à hormones
qui délivre par pulsation toutes les heures de la
journée de la GnRH. Cette mini pompe de la taille d'un
baladeur MP3 est reliée à la circulation sanguine de
madame X par un cathéter (sonde) posé sur le ventre. La
GnRH est une hormone normalement secrétée par
l'hypothalamus, centre nerveux proche de l'hypophyse, induisant la
sécrétion par cette dernière de LH (hormone
lutéinisante) et de FSH (hormone folliculo-stimulante).
Au cours du traitement, des prises de sang régulières
et des échographies des ovaires montrent :
. des taux de LH et FSH et d'oestradiol qui redeviennent normaux avec
un pic d'oestradiol à 250/300 pg/mL vers le 13ème jour
du cycle suivi d'un pic de LH à 56 UI/L au 14ème jour
du cycle.
. de nombreux follicules mûrs.
Dès le traitement, les cycles redeviennent réguliers et après trois mois de ce traitement Madame X est enceinte.
QUESTION :
À l'aide de vos connaissances et de l'exploitation
des documents, expliquer d'une part les causes de
l'infertilité temporaire de Madame X et, d'autre part, la
réussite de son traitement.
Corrigé personnel
L'infertilité du couple semble
être due à Mme X étant donné que M. X
présente un spermogramme normal.
Mme X présente un ovaire atrésique (du grec "a"=sans
(privatif), "trésis"=trou; ce sont les follicules qui n'ont
pas da cavité (alors qu'ils doivent en présenter une
à partir du stade tertiaire -dit cavitaire-; ce qui n'est pas
tout à fait vrai puisque l'on observe quelques follicules
cavitaires dans la coupe) dans lesquels la maturation des follicules
est interrompue. De nombreux petits follicules cavitaires sont
visibles, mais ils restent de petite taille et n'évoluent pas
en follicule mûr. Le détail d'un follicule secondaire
(appelé immature) à droite montre un ovocyte I
(appelé "ovule" de façon indue) entouré de
quelques couches de cellules folliculaires. La durée de
maturation des follicules est de l'ordre de 1 mois 1/2, normalement
un seul arrive à maturité par ovaire, alternativement
avec l'autre ovaire, tous les 28 jours (ce qui fait une ovulation
tous les 56 jours par ovaire.... du moins en
théorie).
Les causes de cette immaturité (histologique) des ovaires (on pense que l'autre ovaire présente la même anomalie) se trouvent dans les productions hormonales mises en évidence lors du bilan sanguin hormonal très complet réalisé (doc 2) : les taux d'hormones hypophysaires (LH et FSH) ne présentent pas les variations cycliques habituelles, mais restent constants à un niveau faible. Sans pic de LH , il ne peut y avoir d'ovulation. Mais de toute façon, on a vu (doc précédent) que les follicules de Mme X ne sont pas mûrs et donc pas prêts à ovuler, ce qui est notamment dû au faible taux de FSH (folliculo-stimulating hormone). Il n'y a donc pas de cycles ovariens, pas de production cyclique d'oestrogènes non plus.
Les causes de cette absence de production cyclique de LH et FSH peuvent être recherchées directement au niveau de l'hypophyse ou bien au niveau de l'hypothalamus, que l'on sait stimuler périodiquement par voie hormonale (par la GnRH, une neurohormone) l'antéhypophyse.
Le remède proposé par le médecin et son efficacité semblent prouver que c'est bien un déficit en sécrétion cyclique de GnRH dont Mme X. souffre. En remplaçant les sécrétions pulsatiles naturelles par des injections périodiques de GnRH à l'aide d'une pompe, on rétablit provisoirement les cycles de LH et FSH ainsi que ceux des strogènes et on observe une ovulation, suivie d'une fécondation.