PARTIE 3 (6 points) -
FÉMININ - MASCULIN
Le syndrome prémenstruel.
Dans l’espèce humaine, le comportement de reproduction est
sous l’influence de nombreux facteurs, notamment hormonaux. Le
syndrome prémenstruel (SPM) correspond à un ensemble de
symptômes qui touchent 20 à 40 % des femmes et dont
l’apparition serait liée aux hormones.
On cherche à comprendre l’origine de ce syndrome et son
influence éventuelle sur certains aspects de la sexualité
chez les femmes atteintes.
Document 1 : Syndrome
prémenstruel et effets des hormones sexuelles sur le psychisme.
Le syndrome prémenstruel (SPM) survient cycliquement, 2 à
3 jours avant les règles. Il s’agit d’un ensemble de
symptômes qui correspondent à une modification du
comportement (ex : déprime, irritabilité…).
Les hormones sexuelles ont des effets complexes sur le cerveau. Parmi
ceux-ci, on peut citer l’action de la progestérone qui a un
effet anxiolytique* et sédatif*. L’œstradiol lui, a
une action stimulatrice sur la synthèse cérébrale
d’un neurotransmetteur : la sérotonine. Plusieurs
études ont montré que le taux de sérotonine
influence l’état émotionnel en
l’améliorant. Il a, par exemple, été
mesuré chez des individus dépressifs un taux anormalement
bas de sérotonine.
*
anxiolytique = qui apaise les angoisses
* sédatif = calmant
Document 2 : Graphique
illustrant le taux sanguin des hormones sexuelles au cours d’un
cycle menstruel.
Document 3 : Graphique
présentant la variation de la fréquence des rapports sexuels
au cours du cycle chez les femmes.
Source
: d’après ipubli.inserm.fr
Ces résultats sont des moyennes obtenues à partir
d’enquêtes menées sur un grand nombre de femmes.
Sources
: “On
the Frequency of intercourse around ovulation’’,
évidence for biological influences. Hum. Reprod. juin 2004
QUESTIONS
: À
l’aide des connaissances et des documents, recopier la
proposition exacte pour chacune des questions de 1 à 3.
Question
1 :
Le syndrome prémenstruel se produit
pendant une période caractérisée par un taux :
A. de progestérone élevé et d’œstradiol
faible.
B. de progestérone faible et d’œstradiol
élevé.
C. d’œstradiol et de progestérone élevé.
D. d’œstradiol et de progestérone faible.
Réponse D.
Il suffit de lire le graphique du document 2. Vous devez aussi savoir
que les règles apparaissent suite à la chute des taux de
progestérone et d'œstradiol.
Corrigé Barême officiel:
réponse D
(1,5 point)
Question
2 :
Un taux élevé
d’œstradiol aurait pour effet sur l’humeur :
A. d’accentuer les émotions positives (calme,
exaltation…).
B. d’accentuer les émotions négatives (déprime,
irritabilité…).
C. d’inhiber les deux types d’émotions (état
neutre).
D. d’augmenter la fréquence du passage d’une
émotion à l’autre.
Réponse A.
D'après le document 1, l'œstradiol stimule la
libération de sérotonine qui améliore l'état
émotionnel (action anti-dépressive) : ce qui peut
être considéré comme une accentuation des
émotions positives... bien
que cette description semble plutôt cadrer avec l'action de la
progestérone anxiolytique et sédative (remplacer
œstradiol par progestérone dans la question...).
Corrigé Barême officiel : réponse A (1,5
point)
Question 3 :
On peut expliquer l’état
émotionnel lors du syndrome prémenstruel par un taux de
d’œstradiol :
A. élevé en début de cycle induisant un taux
élevé de sérotonine.
B. faible en fin de cycle induisant un taux élevé de
sérotonine.
C. élevé en milieu de cycle induisant un taux faible de
sérotonine.
D. faible en fin de cycle induisant un taux faible de sérotonine.
Réponse
D
La baisse des taux de progestérone et d'œstradiol en fin de
cycle provoque la baisse de la stimulation de la production de
sérotonine et donc induisent un petit état
dépressif.
Corrigé Barême officiel : réponse D (1,5
point)
Question 4 :
On peut lire dans certaines revues : « la baisse du nombre de
rapports sexuels chez les femmes en fin de cycle est causée par le
syndrome prémenstruel ».
Réfuter cette affirmation à
l’aide d’au moins un argument issu de la mise en relation
des documents.
D'après la courbe du document 3
la fréquence des rapports sexuels (observée
chez 68 volontaires américaines ne désirant pas avoir
d'enfant : avec un stérilet ou une ligature des trompes et donc
potentiellement stériles - et non pas sur de nombreuses
femmes - voir l'article complet
ici ) tend à augmenter jusqu'au jour de l'ovulation.
Ensuite, il diminue fortement pendant toute la période
post-ovulatoire. On peut émettre l'hypothèse que la libido -
tout au moins dans ce qu'elle est liée aux cycles hormonaux - est
en bonne partie sous la dépendance de l'œstradiol : elle
augmente lors de la phase préovulatoire et baisse en période
post-ovulatoire. On peut aussi relier cette action de l'œstradiol
à son action sur les centres nerveux et notamment sur la
libération de sérotonine.
Le syndrôme prémenstruel ne survient que 2 à 3 jours
avant les règles, or le taux d'œstradiol ne baisse pas
significativement ces jours là et la progestérone commence
à baisser bien avant. Le SPM pourrait être relié aux
concentrations d'hormones ovariennes, mais dans ce cas il faut imaginer un
décalage de l'ordre de 3-4 jours. Mais il n'y a donc pas de
réfutation claire possible.
Le meilleur argument semble que moins de la moitié des
femmes sont touchées par le SPM, ce qui empêche que la
cause soit strictement hormonale, sinon, toutes les femmes devraient
présenter cette sensibilité aux hormones, même si on
peut imaginer que cette sensibilité varie selon les femmes.
Du point de vue pychologique, l'affirmation selon laquelle la baisse du
nombre de rapports sexuels coïncide avec le SPM reste plus ou moins
consensuel cependant. Il n'en reste pas moins que synchronisme ne signifie
pas liaison causale.
Corrigé Barême officiel : les deux phénomènes sont
corrélés mais on ne peut pas affirmer que le SPM soit la cause de la
baisse du nombre de rapports sexuels. (1,5
point)