PARTIE
1 (8 points) -
REPRÉSENTATION VISUELLE
Bertrand doit emmener son fils Martin, 3 ans, à la
crèche. Il lui demande de choisir et de mettre ses vêtements
seul. Martin revient avec une chaussette rouge et une chaussette jaune. Il
ne comprend pas la remarque quand son père lui dit que ses
chaussettes ne vont pas ensemble.
Le soir, Bertrand relate cet épisode à sa femme, qui le
rassure en lui expliquant qu’elle reconnaît chez son fils le
défaut visuel dont son propre père était atteint.
Document 1a : synthèses des couleurs
Les pigments et les colorants sont des espèces chimiques qui
donnent à la matière sa couleur. Ils nous donnent ainsi des
sensations colorées en stimulant de façon
contrôlée les photorécepteurs de la rétine.
Ces sensations colorées peuvent s’expliquer par deux types de
synthèse trichromatique : la synthèse additive et la
synthèse soustractive.
Document 1b : spectre de la lumière visible par
l’homme
On appelle spectre de la lumière blanche, l'ensemble des radiations
lumineuses dont les longueurs d'onde correspondent au domaine visible par
l’oeil humain. Le spectre de la lumière blanche peut
être découpé en trois bandes correspondant à
des radiations bleues, vertes et rouges. Ce découpage se trouve
à la fois justifié par la théorie trichromatique de
la couleur et les études sur la rétine.
Document 2 : sensibilité des cônes aux
différentes longueurs d’onde du spectre visible.
Parmi les photorécepteurs de la rétine, on distingue trois
caté-gories de cônes qui ne diffèrent que par les
pigments visuels (les opsines S, M ou L) qu’ils renferment. Leur
sensibilité aux différentes longueurs d’onde du
spectre visible a été testée : elle est
représentée par le graphe ci-contre.
d’après
« Anatomie et physiologie humaine », Marieb
Document 3 : localisation des gènes permettant la
synthèse des opsines
Chez l’homme, les gènes codant pour la synthèse des
pigments visuels (opsines) L et M se situent l’un à la suite
de l’autre sur le chromosome X. Le gène codant pour la
synthèse du pigment S se trouve sur le chromosome 7. Seul un
gène fonctionnel permet la synthèse du pigment
correspondant.
COMMENTAIRE RÉDIGÉ :
Expliquer pourquoi, comme son grand-père, Martin ne fait
pas la différence entre ses chaussettes rouges et jaunes.
Vous développerez votre argumentation en vous appuyant sur les
documents et vos connaissances (qui intègrent entre autres les
connaissances acquises dans différents champs disciplinaires).
Éléments
du corrigé officiel
Problématique(s) possible(s)
attendue(s) :
Pourquoi Martin, tout comme son grand-père ne fait pas la distinction
entre la couleur rouge et la couleur jaune ?
+ Les arguments scientifiques sont suffisants si le candidat utilise les
notions incontournables suivantes :
Origine physique et confusion des
couleurs :
- synthèse additive des couleurs,
- composition de la lumière blanche,
- lien entre éclairage en lumière blanche d’un objet et sa
couleur (complémentaire de la couleur absorbée),
- lien entre récepteurs et couleurs, possibilité de confondre le rouge
et le jaune si la couleur verte n’est pas perçue.
Origine génétique :
- le vert n’est pas perçu si les cônes à opsine M sont
déficients.
- les cônes sont des photorécepteurs de la rétine : déficience
rétinienne
- l’origine de cette déficience est génétique
- lien entre localisation du gène sur le chromosome X et hérédité
+ Qualité de la réponse à la problématique donnée : (on attend du
candidat qu’il ait expliqué que) :Puisque Martin ne différencie
pas le jauge et le rouge, c’est parce qu’il ne perçoit pas
le vert.
La perception des couleurs est due aux cônes, photorécepteurs de la
rétine. Les cônes à opsine M sont responsables de la perception des
radiations vertes ; ils sont donc déficients.
L’anomalie de vision de Martin affecte aussi son grand- père. La
déficience de l’opsine M peut s’expliquer par la
déficience du gène. Cette déficience est d’origine génétique.
L’hérédité liée aux chromosomes sexuels explique que Martin et
son grand-père soient touchés.
Issus des documents : (détail
des informations présentes dans chaque
- Document 1 :
nature de la lumière blanche, nature de la couleur complémentaire.
En synthèse additive, le jaune est une superposition de lumières rouge
et verte. Si le rouge est perçu mais confondu avec le jaune,
c’est que le vert n’est pas perçu.
Document 2 :
- il existe trois catégories de cônes sensibles aux trois couleurs
primaires ; les pigments sensibles à la couleur sont les opsines,
- la capacité à visualiser le vert dépend des cônes à opsine M
Mise en relation avec document 1 : - opsine M déficiente chez Martin.
Document 3 :
- les opsines sont codées par des gènes. Un gène non fonctionnel
conduit à une opsine déficiente,
- la déficience de l’opsine M est liée au chromosome X.
Issus des connaissances :
- la couleur de l’objet vue par l’œil est
complémentaire de la couleur qui correspond à la longueur d’onde
absorbée par l’objet,
- les cônes sont les photorécepteurs rétiniens sensibles aux
couleurs,
- les chromosomes sexuels sont différents selon le sexe : XY chez les
hommes et XX chez les femmes ; chaque parent transmet un seul de ses
chromosomes sexuels à son enfant. Le grand- père possédait donc un
gène M déficient sur son chromosome X ; il l’a transmis à Anne
qui l’a transmis à Martin ;
Dont des connaissances issues d’autres champs disciplinaires (si
cela est possible au regard du sujet) ; au moins un élément parmi ces
possibilités (liste non exhaustive : le candidat peut proposer
d’autres éléments recevables) :
- cette anomalie de vision des couleurs est le daltonisme, - elle touche
statistiquement plus d’hommes. Chez les femmes, lorsque le gène M
est déficient sur un des chromosomes X, la 2e copie dugène M sur le 2e
chromosome X peut compenser,
- lien entre synthèse additive en physique et synthèse soustractive en
arts plastiques.