PARTIE 3 (6 points) - NOURRIR
L’HUMANITÉ
L’aquaculture : exemple de
l’élevage de saumon
En 1995, le comité de pêche de la FAO (organisation des Nations
Unies pour l’alimentation et l’agriculture) adoptait un code de
conduite pour une pêche responsable : l’un des articles visait
à promouvoir le développement de l’aquaculture (cultures
et élevages en milieu aquatique).
Dans cet article sur le développement de l’aquaculture, la FAO
précise : « Les Etats devraient élaborer et mettre
régulièrement à jour des stratégies (…)
afin d’assurer que le développement de l’aquaculture soit
écologiquement durable et permettre l’utilisation rationnelle
des ressources. »
On s’intéresse aux impacts de l’aquaculture.
Document 1 : Evolution de la population humaine et de la
consommation mondiale de poisson pour l’alimentation humaine
Source :
http://www.fao.org/
Document 2 : Evolution des populations de saumon
De nombreux bilans soulignent le déclin des populations de saumons
sauvages depuis quelques décennies. La surpêche en est une
cause. Pour y remédier, des élevages de saumons ont vu le jour
dès les années 1960 : aujourd’hui, 94% du saumon
atlantique consommé provient d’élevages.
Production mondiale de saumon d’aquaculture de 1970 à 2010
Source :
http://geoconfluences.ens-lyon.fr/
Document 3 : La nourriture des saumons d’élevage
Les saumons sont nourris avec des granulés à base de produits
marins et de produits végétaux. Les produits marins sont des
poissons issus de la pêche industrielle (comme les sardines,
maquereaux…qui se nourrissent de plancton, œufs, larves de
crustacés). On estime qu’il faut 6 kg de ces poissons «
fourrage » pour produire 1 kg de saumon.
À partir des connaissances et de l’étude des documents,
répondez aux questions suivantes.
QUESTIONS :
Question 1 :
Justifiez l’intérêt de développer
l’aquaculture.
L'aquaculture
est un élevage d'espèce animale dans l'eau. Elle touche
aussi bien les huîtres ou les moules que la crevette ou des poissons
en eau douce (truites) ou en eau de mer (saumon, bar...).
L'aquaculture permet de répondre à la demande de
protéines alimentaires animales sans cesse en augmentation du fait
de l'augmentation de la population mondiale mais surtout
de l'augmentation de ce que l'on appelle le niveau de vie et qui va de
pair avec une consommation de plus en plus importante de protéines
d'origine animale. Elle s'est imposée du fait des
limites atteintes par les techniques habituelles de pêche (raréfaction
de la ressource ayant conduit à la mise en place de quotas pour
certaines espèces ...). D'une façon générale
l'aquaculture tente de remédier à la surexploitation
des océans.
L'élevage, par comparaison avec la pêche, permet de mieux
contrôler la production et de conserver de fortes marges si l'on
accepte d'utiliser certaines techniques d'élevage, notamment
l'emploi de nourriture issu de déchets de l'industrie
agroalimentaire.
Concernant la consommation de produits animaux, un mouvement contraire est
sans aucun doute en cours dans les pays européens : diminuer sa
consommation de viande et de poisson est considéré comme
vertueux.
Question 2 :
Selon la FAO, l’aquaculture doit permettre l’utilisation
rationnelle des ressources. Expliquez en quoi l’aquaculture du
saumon peut difficilement répondre à cette recommandation.
Le
saumon est un poisson carnivore dans la mesure où il se nourrit
de jeunes alevins pour une bonne part. Du strict point de vue
écologique le rendement obtenu lorsque l'on
consomme un carnivore (consommateur de deuxième ou
troisième ordre au minimum) est bien plus faible que
lorsque l'on consomme un herbivore ou, mieux encore, directement des
végétaux.
Dans les fermes aquacoles le saumon d'élevage est nourri de
végétaux et de poudres de poissons qui sont des
déchets des filières industrielles et qui sont aussi des
consommateurs de premier ordre (s'ils consomment des
végétaux comme le mulet) ou de troisième
ordre (s'ils consomment des animaux, comme les sardines ou les
maquereaux). Le rendement en pisciculture n'est guère meilleur
que celui de la nature, sans compter les pertes de qualité
gustatives et texturales de la chair de saumon (le saumon
d'élevage est infiniement moins apprécié que le
saumon sauvage et pourtant son prix reste élevé).
Pour pouvoir être rentable économiquement tout en
respectant l'environnement l'aquaculture doit se tourner vers des
espèces végétariennes (consommateurs de premier
ordre, comme les moules ou les huîtres ou certains rares
poissons comme le mulet ou encore le poisson perroquet que l'on commence
à trouver sur nos étales bretons, mais issus de la
pêche...), mais qui gardent une forte valeur ajoutée.
Les solutions actuelles tendent vers des piscicultures associant
plusieurs espèces recréant ainsi un mini-réseau
alimentaire et permettant des prélèvements à tous
les niveaux.