PARTIE
1 (8 points)
-
REPRÉSENTATION
VISUELLE
La myopie a
toujours
été
une
préoccupation
à
l'école.
En effet, elle
peut constituer
un
élément
gênant
l'apprentissage,
et être
quelques fois
à
l'origine de
maux de
tête chez
l'élève.
Document
1 : une
approche
historique de
la myopie
Dans le
dictionnaire de
pédagogie
et
d’instruction
primaire de
Ferdinand
Buisson (Edition
de 1911), on
peut lire dans
l’article
consacré
à
l’anomalie
:
« Il n'y a
pas longtemps
que l'on a
commencé
à se
préoccuper
de
l'hygiène
de la vue dans
les
écoles,
et l'on peut
bien dire que
c'est un des
points de
l'hygiène
scolaire qui est
encore à
présent
le plus
universellement
méconnu
ou
négligé,
sauf dans
quelques
établissements
des grandes
villes.
[… ]. Une
enquête,
qui a
porté
spécialement
sur les
écoles
primaires de la
ville de Paris,
a donné
pour
résultat
une moyenne de 1
myope sur 6
enfants, ce qui
est
évidemment
une proportion
fort alarmante
[…]
Un instituteur
veut-il
s'assurer qu'un
enfant a les
yeux bien
constitués?
Qu'il le fasse
lire dans un
volume tenu
à bout de
bras : s'il est
myope, il n'y
pourra
réussir.
[…] Quand
il ne peut
suivre une
explication au
tableau ou
à la
carte murale,
[…] il
n'y a pas de
doute qu'il soit
myope. »
Document
2 :
l’œil,
un instrument
d’optique
Notre œil
fonctionne, du
point de vue
optique, comme
une lentille
convergente. Un
objet est vu de
façon
nette lorsque
l’image se
forme sur la
rétine.
C’est le
cas, par
exemple, pour un
œil normal
au repos fixant
un objet
très
éloigné.
Les
schémas
ci-dessous
représentent
le trajet des
rayons lumineux,
dans le cas
d’un objet
situé
à
l’infini.
Trajet des
rayons lumineux
dans deux
situations dont
celle d’un
œil myope
:
Document
3 : le cerveau
et
l’interprétation
des images
Grâce
à
l’IRMf
(Imagerie par
Résonance
Magnétique
fonctionnelle),
on peut disposer
d'images du
cerveau en
activité,
par exemple
lorsque le sujet
regarde un
objet.
L’utilisation
de l'IRMf
renseigne sur
les aires
cérébrales
activées
par la vision de
cet objet. Plus
l'activation
d'une
région du
cortex est
importante, plus
la région
est
représentée
en couleurs
"chaudes"
(jaune, orange,
rouge).
COMMENTAIRE
RÉDIGÉ
:
En vous appuyant
sur
l’exploitation
de toutes les
ressources
proposées,
expliquer
pourquoi,
malgré
les maux de
tête qui
peuvent
accompagner la
myopie, il
n’y a pas
d’anomalie
du
fonctionnement
du cerveau dans
la vision et en
quoi le port de
lunettes permet
de corriger ce
défaut de
vision qui peut
constituer un
élément
gênant
l'apprentissage.
Vous
développerez
votre
argumentation
en vous
appuyant sur
les documents
et vos
connaissances
(qui
intègrent
entre autres
les
connaissances
acquises dans
différents
champs
disciplinaires).
Éléments
de correction
La
myopie-maladie*
est un
handicap de
naissance
très
fréquent
(1 personne
sur 6),
même si
celui-ci peut
évoluer
avec
l'âge.
Sa
détection
peut donc
être
réalisée
dès que
l'enfant est
capable d'une
part de
distinguer les
détails
d'une
scène
et d'autre
part
d'expliquer
à
l'entourage ce
qu'il voit.
C'est donc
naturellement
lors de la
scolarisation
vers 4 ans que
la suspicion
de myopie peut
se faire.
Même
l'enseignant
de maternelle
qui manipule
les
premières
lettres peut
le voir,
même si
normalement
c'est au CP
que le
diagnostic est
souvent fait.
Comme
Ferdinand
Buisson (doc
1) le
rappelait en
1911 dans son
dictionnaire
pédagogique,
l'instituteur
peut
aisément
savoir si
un enfant voit
flou de loin
alors que sa
vision de
près
est normale.
En effet, la
myopie se
caractérise
d'abord par
une vision peu
nette
uniquement de
loin. Le doc 2
nous permet de
voir
l'explication
physique du
handicap :
chez un
individu sain
(situation 1),
le cristallin
(ainsi que la
cornée)
est une
lentille
convergente
qui permet de
focaliser les
rayons
lumineux sur
la
rétine,
alors que chez
les myopes
(situation 2),
le cristallin
est trop
bombé
et donc trop
convergent ce
qui fait que
point focal
(de
netteté
de 'objet) se
trouve en
avant de la
rétine.
L'objet est
alors
perçu
comme flou par
le myope. On
remarquera
qu'il n'y a
pas que le
cristallin qui
est
déformé
dans le cas du
myope, mais
que c'est
l'ensemble de
l'œil
qui est un peu
plus
ovoïde,
ce qui
éloigne
la
rétine
axiale du
point focal.
(les deux
cercles en
rouge sont
identiques, ce
qui permet
d'apprécier
la
déformation
de
l'œil).
Ce
défaut
peut
être
corrigé
par le port du
lunettes
DIVERGENTES
adaptées
à
chaque patient
myope et qui
replacent pour
celui-ci le
point focal au
niveau de la
rétine.
On en
arrive
à
l'explication
physiologique
et
médicale
de la myopie.
En effet,
l'excès
de convergence
du cristallin
ou la
déformation
ne l'œil
ne
représentent
pas tous les
aspects du
handicap. On
rapporte des
migraines
(maux de
tête)
fréquentes
qui pourraient
être
associées
aux efforts
(vains) de
l'œil
pour
accommoder
(fatigue
visuelle). On
peut aussi
s'intéresser
aux aires
visuelles.
Le document 3
par exemple
montre que
grâce
à
l'IRMf on peut
au moins
affirmer que
les aires
visuelles du
myope sont les
mêmes
que celles du
non myope. En
effet l'IRMf
permet de
visualiser
assez finement
(avec une
résolution
de l'ordre du
millimètre)
les variations
du
débit
sanguin au
niveau d'un
tissu. On voit
ainsi que les
zones
activées
chez tous les
patients,
sains ou non,
lors de
l'observation
d'un objet,
sont
situées
en
arrière
du cerveau
(zone
occipitale).
Ces zones sont
appelées
"aires
visuelles".
Lorsque les
yeux sont
fermés,
des zones
étroites
voisines sont
activées
(plus
nettement dans
l'hémisphère
droit). Cette
technique,
pour
sophistiquée
qu'elle soit,
ne permet donc
pas de
visualiser
l'activation
d'une zone
cérébrale
particulière
chez les
myopes. On
s'en serait
douté.
(Je
précise
bien ici que
les
élèves
ne DOIVENT PAS
dire que
l'IRMf permet
de voir
« que la
vision
"cérébrale"
des myopes est
normale
» :
cette
formulation
est grandement
fausse).
Il faut donc
aller chercher
autre part la
cause des maux
de tête
des enfants
myopes. Comme
dans toute
affection,
surtout
touchant
à un
sens aussi
complexe et
construit par
la
rétine
(qui est une
portion du
cerveau au
fond de
l'œil)
et le cerveau,
que la vision,
un grand
nombre de
fonctions sont
touchées.
La
déformation
de
l'œil,
le bombement
excessif du
cristallin
font penser
à une
sorte de
dysharmonie
dans le
développement
qui toucherait
la zone
orbitale et
qui pourrait
impliquer
aussi
l'irrigation
de cette
partie de la
tête,
facilement
à
l'origine de
migraines
dites
ophtalmiques.
*
d'après
les
informations
fournies ici,
(inacessible)
il existe
plusieurs
myopies :
- myopie
simple, due
à une
courbure
excessive de
la
cornée,
faible,
apparaissent
vers 10 ans et
n'évoluant
qu'au maximum
jusqu'à
30 ans.
- myopie
maladie,
souvent plus
forte, due
à la
forme de
l'œil,
et
évoluant
avec
l'âge
(accompagnée
d'une
presbytie
à
partir de 50
ans et souvent
de
complications
comme le
glaucome ou le
décollement
de la
rétine
périphérique,
plus fragile).
- les myopies
d'origine
cristalliniennes;
tardives,
liées
à un
début
de cataracte
ou à un
trouble du
métabolisme
cristallinien.
Cette
même
page
récuse
tout lien
entre myopie
et
céphalées....
Autre
source : Le
dictionnaire
de
l'Académie
de
médecine:
http://dictionnaire.academie-medecine.fr/index.php?q=myopie
- Pas de lien
avec les
céphalées
non plus.
myopie
n.f. - myopia
Anomalie
héréditaire
de la réfraction
statique de
l’œil,
dans laquelle
l’image
d’un
objet
éloigné
se forme en
avant de la
rétine,
lorsque
l’accommodation
n’intervient
pas.
Elle est
généralement
due à
l’allongement
de l’axe
antéropostérieur
du globe
oculaire ou
à un
excès
de convergence
du cristallin.
On distingue
la myopie
bénigne
inférieure
à 6
dioptries et
la myopie
maligne ou
myopie maladie
supérieure
à 6
dioptries. La
myopie maladie
est
susceptible
d’évoluer
vers de graves
complications
comme un
décollement
de la
rétine,
une cataracte,
une
hémorragie
choroïdienne
(taches noires
de Fuchs).
Étym. :
gr. muein :
cligner ;
ôps :
œil ;
lat. myops,
myopsis : qui
a la vue
courte
Remarque
personnelle :
- le
changement de
forme de
l'œil
était
fort difficile
à voir
pour un
élève
qui ne pouvait
le noter que
si son
enseignant
l'avait
mentionné
(cela ne peut
être
exigible,
sinon pourquoi
ne pas
l'accentuer
sur le
schéma
?).
-
l'utilisation
de l'IRMf est
encore une
fois rendue
triviale
étant
donné
l'incapacité
d'un
élève
à
réaliser
une quelconque
analyse d'un
cliché;
- il aurait
été
nécessaire
de donner
quelques
informations
sur les
migraines
ophtalmiques
pour pouvoir
exiger leur
signalement
par les
élèves.